Damien Chazelle est de retour au cinéma avec son nouveau film « Babylon » qui raconte les excès du Hollywood des années 20 et on a fact-checké tout ça avec lui
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00:00 Lui, c'est Damien Chazelle. Il a réalisé ça, ça et ça.
00:03 Son nouveau film, Babylon, raconte les excès du Hollywood des années 20.
00:06 Ça paraît tellement invraisemblable qu'on a fact-checké tout ça avec lui.
00:13 Hollywood était une fête permanente.
00:15 Alors Hollywood, au début, il n'y avait pas tellement de contrôles, de règles.
00:19 C'était un peu le Wild West.
00:21 Parce que le cinéma était considéré comme quelque chose de vulgaire, de mineur.
00:28 Ce n'était pas le théâtre, ce n'était pas un art, c'était vulgaire.
00:31 C'était ça qui m'intéressait, c'était la fragilité.
00:37 Parce que c'était des gens avec l'argent nouveau
00:40 et ils construisaient des châteaux et des maisons, des choses comme ça de dingue.
00:45 Mais c'était le début, donc ils pensaient peut-être que ça allait durer toujours.
00:49 Et donc c'était la première génération à apprendre qu'en fait, c'est transitoire,
00:54 que ça ne dure pas.
00:56 Hollywood était vraiment dangereux.
00:57 Los Angeles, c'était fameux pour des extraits qui mouraient.
01:02 Par exemple, le tournage des scènes de bataille de "Intolerance" de Griffith.
01:06 Mais aussi les films un peu plus tard, de la fin du cinéma muet,
01:10 les grandes scènes de guerre et tout ça.
01:11 Il y a un film de Michael Curtiz qui a dirigé "Casablanca" plus tard,
01:15 mais il a fait un film qui s'appelle "Noah's Ark" avec un grand scène de spectacle.
01:19 Et il y a eu plusieurs morts, une dizaine ou quelque chose de morts comme ça.
01:23 Et bon, ils ont continué.
01:24 - Il est mort.
01:25 - Il avait un problème de boisson.
01:29 - C'est vrai.
01:29 Ça aussi, ça a changé.
01:30 C'est les règles qui sont venues.
01:33 Et donc parfois, les changements étaient pires.
01:34 Parce que cinéma muet, là, il n'y avait pas de règles, il n'y avait pas de unions,
01:39 des syndicats, oui, il n'y avait pas de ça.
01:41 Il n'y avait pas de loi, de overtime, des choses comme ça.
01:44 - C'est le con qui nous a dit de nous faire chier !
01:46 Ils faisaient trois films par semaine.
01:49 C'était un peu fou.
01:50 Donc il y a eu des choses qu'il fallait changer.
01:52 C'est la transition la plus rapide d'une ville dans toute l'histoire du monde.
01:56 Quand il y a des changements comme ça, tellement rapides, même virants,
02:00 il y a la tragédie qui vient avec.
02:01 Il y a des pertes, il y a des morts.
02:04 Donc je pense qu'au début et à la fin, on voyait tout ce qualité un peu cauchemar
02:10 dans la naissance, disons, du Los Angeles moderne.
02:13 - Qui veut voir moi se battre contre un oiseau ?
02:16 - Merde !
02:20 - Je ne dirais pas que j'ai ajouté les fins tragiques.
02:23 Tout ça, ça venait de l'histoire aussi.
02:26 - Il y avait beaucoup plus de réalisatrices.
02:27 - Oui, oui, c'était comme ça.
02:28 Et en fait, on a perdu ça un peu avec l'arrivée du cinéma parlant.
02:32 Le moment où Hollywood est devenu plutôt une industrie
02:36 que le "Wild West" qu'il était avant.
02:39 Mais dans le cinéma muet, oui, on avait des gens comme Dorothy Arsner
02:41 et Dorothy Davenport à l'esquipe planchée en France
02:45 et Lois Webber à Los Angeles.
02:47 Donc il y a eu beaucoup de réalisatrices.
02:50 Et aussi des femmes dans des postes de pouvoir, dans les studios.
02:54 Et tout ça, c'était pas que le montage, c'était des femmes au début.
02:57 Et donc, oui, c'était très différent des années 30, des années 40.
03:01 C'était vraiment quelque chose qui était un peu perdu.
03:03 - Hollywood était bien plus inclusif.
03:05 - Quand le cinéma parlant est venu tout au début,
03:08 il y a eu un moment très intéressant où Hollywood se disait
03:13 il faut des acteurs et des musiciens noirs.
03:16 Il faut faire le cinéma noir.
03:18 Et donc, on a trouvé des films comme "Black and Tan",
03:22 "Hallelujah", "Hearts of Dixie".
03:24 Et tout ça a changé avec le début des années 30 et après.
03:28 C'est vrai que Hollywood est devenu beaucoup plus "white-washed".
03:31 Et tous les gens qui n'étaient pas des Blancs, des Hommes, etc.
03:36 ont été un peu poussés à la périphérie de cette industrie
03:40 qui était avant plus libre et plus ouverte.
03:43 - La féminité, ça a changé.
03:44 - Oui, ça aussi, ça a changé.
03:45 Surtout dans les manières de sexe, la sexualité sur l'écran.
03:49 - Et elle met ça dans ma salle de dresse.
03:52 - Je ne sais même pas ce que c'est.
03:54 - Par exemple, pour des actrices comme Clara Bow,
03:57 des gens comme ça qui étaient un peu l'inspiration pour Nellie Leroy,
04:00 le "Code A's", c'était la fin pour tout ça.
04:03 Donc oui, ça aussi, c'était quelque chose de très fondateur.
04:08 CONNUMI !