Témoignage inédit. Yvonne Abbas naît en 1922 à Pérenchies. Elle fait sa scolarité à La Madeleine jusqu'au certificat d'études. Issue d'une famille modeste, orpheline de père, elle commence à travailler dès l'âge de 13 ans et devient syndicaliste. Elle se marie à Florent Debels à 16 ans et adhère notamment à l’Union des jeunes filles de France dès sa fondation, en 1936. Elle fréquente de grands noms de la future Résistance.
Elle s’engage elle-même dans la Résistance dès le début de l'occupation, sa "piaule" sert d'hébergement et de dépôt de matériel. Presse clandestine, tracts, faux-papiers : ses activités lui valent d'être arrêtée par la « Police Spéciale » française le 29 avril 1942 - le jour de ses 20 ans - avec Louis Petit et Jean Bracq (qui seront fusillés par les nazis). Elle est emmenée au commissariat central de Lille, subit des interrogatoires musclés, de la torture morale mais ne parle pas.
Devant la cour spéciale de Douai, elle se défend seule, estimant que tous les avocats sont des collabos et est condamné à huis clos, comme « bandit ». Elle est incarcérée à la prison de Cuincy,
Elle est ensuite transférée à la prison de la Petite Roquette, à Paris.
Yvonne Abbas est ensuite transférée à la Centrale de Rennes, avant d'être confiée à la Gestapo, puis envoyée à Romainville.
De là, elle est déportée en train au camp de concentration de Ravensbrück, le plus grand camp de femmes.
Le convoi ferroviaire durera 5 jours et 4 nuits dans des conditions épouvantables avant d'arriver dans ce camp pour femmes dont 92 000 déportées ne sont jamais revenues.
À son arrivée, elle devient le matricule 35138. Elle est ensuite déplacée dans le camp de travail d'Holleischen, en Tchécoslovaquie.
Le 5 mai 1945, "Vony" comme on l'appelait dans le camp, vit la Libération.
Elle apprend alors que son mari, Florent Debels, a été arrêté le 2 mai 1942, à Sin-le-Noble (Nord) à la suite "donné" par un résistant gravement blessé, puis torturé et fusillé. De la prison de Cuincy, il avait été envoyé à la prison de Louvain (Belgique) où le tribunal militaire allemand l'avait condamné à mort le 5 juin 1942 pour « détention d’armes à feu et propagande illégale communiste ». Il est fusillé au crépuscule du 1er juillet 1942 au fort du Vert-Galant, à Wambrechies (Nord) avec Louis Petit et Jean Bracq.
Yvonne a consacré la fin de saviez à témoigner et à se battre pour la mémoire, notamment auprès des jeunes, souvent accompagnée de sa tenue de "bagnarde". Elle est décédée en décembre 2014.
Le témoignage livré ici a été recueilli par Laurence Mauriaucourt en octobre 2007, alors que Nicolas Sarkozy venait de s'appuyer sur la dernière lettre du jeune fusillé communiste Guy Môquet, à des fins électoralistes .
Elle s’engage elle-même dans la Résistance dès le début de l'occupation, sa "piaule" sert d'hébergement et de dépôt de matériel. Presse clandestine, tracts, faux-papiers : ses activités lui valent d'être arrêtée par la « Police Spéciale » française le 29 avril 1942 - le jour de ses 20 ans - avec Louis Petit et Jean Bracq (qui seront fusillés par les nazis). Elle est emmenée au commissariat central de Lille, subit des interrogatoires musclés, de la torture morale mais ne parle pas.
Devant la cour spéciale de Douai, elle se défend seule, estimant que tous les avocats sont des collabos et est condamné à huis clos, comme « bandit ». Elle est incarcérée à la prison de Cuincy,
Elle est ensuite transférée à la prison de la Petite Roquette, à Paris.
Yvonne Abbas est ensuite transférée à la Centrale de Rennes, avant d'être confiée à la Gestapo, puis envoyée à Romainville.
De là, elle est déportée en train au camp de concentration de Ravensbrück, le plus grand camp de femmes.
Le convoi ferroviaire durera 5 jours et 4 nuits dans des conditions épouvantables avant d'arriver dans ce camp pour femmes dont 92 000 déportées ne sont jamais revenues.
À son arrivée, elle devient le matricule 35138. Elle est ensuite déplacée dans le camp de travail d'Holleischen, en Tchécoslovaquie.
Le 5 mai 1945, "Vony" comme on l'appelait dans le camp, vit la Libération.
Elle apprend alors que son mari, Florent Debels, a été arrêté le 2 mai 1942, à Sin-le-Noble (Nord) à la suite "donné" par un résistant gravement blessé, puis torturé et fusillé. De la prison de Cuincy, il avait été envoyé à la prison de Louvain (Belgique) où le tribunal militaire allemand l'avait condamné à mort le 5 juin 1942 pour « détention d’armes à feu et propagande illégale communiste ». Il est fusillé au crépuscule du 1er juillet 1942 au fort du Vert-Galant, à Wambrechies (Nord) avec Louis Petit et Jean Bracq.
Yvonne a consacré la fin de saviez à témoigner et à se battre pour la mémoire, notamment auprès des jeunes, souvent accompagnée de sa tenue de "bagnarde". Elle est décédée en décembre 2014.
Le témoignage livré ici a été recueilli par Laurence Mauriaucourt en octobre 2007, alors que Nicolas Sarkozy venait de s'appuyer sur la dernière lettre du jeune fusillé communiste Guy Môquet, à des fins électoralistes .
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