Dialogue entre le peintre Hervé Di Rosa et le philosophe et anthropologue Frédéric Beck, à l'occasion du Forum du CNRS organisé à la Cité des sciences et de l'industrie en octobre 2019.Depuis l’invention du microscope au 18e siècle, notre monde s’est peuplé de nouveaux êtres. Les microbes ont fait l’objet d’expérimentations pour connaître leur rôle dans les maladies, mais ils ont été aussi observés et classés pour le seul plaisir de la diversité de leurs formes. Or dans toutes les sociétés, les petits êtres invisibles ont été au centre de l’attention des humains, que ce soit par les rêves, les rituels thérapeutiques ou les techniques de fermentation. Les mesures de santé globale destinées à anticiper l’émergence de nouveaux microbes obligent à trouver des formes de traduction entre différentes façons de représenter ces petits êtres. Comment les artistes peuvent-ils aider les chercheurs à concevoir ces « micro-mondes » ? Comment parviennent-ils à tenir la tension entre la prolifération débordante de ces petits êtres et la nécessité de les classifier pour les connaître et vivre avec eux ?
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