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Sous la direction d'Emmanuel Krivine, l'Orchestre national de France joue la Symphonie n°8 en sol Majeur op. 88 B.163 "Tchecoslovaque" d'Anton Dvorak. Extrait du concert enregistré le 18 octobre 2018 à l'Auditorium de la Maison de la Radio.

La Huitième Symphonie représente un tournant dans l’œuvre symphonique de Dvorák. Jusqu’alors très influencé par Brahms, particulièrement dans sa Septième Symphonie (1885), si dense et dramatique, le compositeur tchèque semble dériver vers la musique à programme, suivant l’exemple de Liszt. Ce changement de direction est bientôt confirmé par la composition des ouvertures symphoniques Dans la nature, Carnaval et Othello (1891-1892), de la Neuvième Symphonie « du Nouveau monde » (1893), et surtout d’une série de cinq poèmes symphoniques (1896-1897) avec laquelle le musicien conforme que le temps de la symphonie est pour lui définitivement révolu. Dvorák s’arrête donc, volontairement, au chiffre devenu fatidique depuis les neuf symphonies de Beethoven, et aborde à de nouveaux domaines sonores.

Déjà, la Huitième combine les apparences d’une symphonie en quatre mouvements avec le caractère d’un poème symphonique évocateur, voire narratif. L’œuvre est emplie de chants d’oiseaux (flûte, clarinette), de fanfares et de marches, tandis que le troisième mouvement adopte l’allure d’une valse au milieu de laquelle s’épanouit un rustique trio. À chacun pourtant d’associer à cette musique les images qu’elle lui évoquera, car Dvorák n’a laissé aucune indication de programme, même s’il y a tout lieu de croire sa partition inspirée par la nature, la campagne de Vysoká où il aimait se retirer pour composer.

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