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00:01L'Afrique au cœur des enjeux culturels mondiaux. Alors que l'UNESCO célèbre sa semaine africaine à Paris, nous recevons ce soir une figure discrète mais influente de la diplomatie éducative et culturelle.
00:13Firmin Edouard Matoko est ancien sous-directeur général chargé de la priorité Afrique et des relations extérieures. Congolais, économiste de formation, il aggravit tous les échelons à l'UNESCO.
00:24Il est désormais candidat au poste directeur général mais ce soir c'est surtout son regard sur les grands défis culturels du continent qui nous intéressent.
00:33Bonsoir M. Matoko et bienvenue dans le JTA.
00:36Bonsoir.
00:37Alors dites-nous, vous êtes au cœur de l'appareil onusien depuis plus de trois décennies. Quel regard globalement portez-vous aujourd'hui sur la place de l'Afrique à l'UNESCO,
00:46notamment dans les domaines évidemment de la culture et d'éducation ?
00:50Bonjour, merci. Moi je porte un regard optimiste et positif. On a beau dire que l'Afrique est en retard dans plusieurs domaines,
01:02nous avons fait, et grâce à l'UNESCO d'ailleurs, des bons spectaculaires au cours des 30 dernières années, en matière d'éducation notamment, d'accès à l'éducation.
01:10On a fait également de grands progrès dans la reconnaissance de la richesse culturelle africaine, de son patrimoine culturel tangible et intangible.
01:20C'est vrai, les chiffres restent encore très bas, mais au cours des dix dernières années, le continent africain a pu inscrire au moins un tiers de sa richesse, de son patrimoine,
01:33et on représente à 12 ou 12% à peu près. Et il y a des efforts encore à faire. Moi je veux être aussi positif sur l'Afrique parce que ce que nous voulons montrer à l'UNESCO,
01:42ce que nous essayons de montrer à l'UNESCO, c'est l'Afrique qui marche, c'est l'Afrique qui avance, c'est l'Afrique qui gagne.
01:48C'est pas nécessairement l'Afrique des violences, l'Afrique misérabiliste, l'Afrique des pauvres.
01:52Chaque année, je le répète, je l'ai toujours dit, il y a des jeunes qui se lancent dans des nouvelles technologies.
01:59Il y a des milliers de start-up qui naissent. Ils ont besoin d'accompagnement pour survivre.
02:04Il y a des femmes qui entreprennent, comme on a vu en Guinée, et qui sont audacieuses pour affronter les défis de la société.
02:11Alors la semaine africaine de l'UNESCO, qui va s'ouvrir le 19 mai, met l'accent sur la restitution, sur la restauration du patrimoine africain.
02:21Qu'est-ce qu'elle signifie, cette mobilisation, pour vous ? Et surtout, qu'est-ce qu'elle peut changer concrètement ?
02:26Alors, d'abord, rappelons que c'est au mois de mai, parce que c'est le 25 mai qui est la journée de l'Afrique, la création de l'organisation de l'Unité africaine,
02:36et qui a été consacrée avec le passage à l'Unité africaine.
02:40Et d'ailleurs, c'est à cette époque que l'UNESCO s'est engagée dans l'établissement de cette semaine africaine.
02:46Cette semaine africaine symbolise exactement ce que je voulais dire.
02:50Nous voulons montrer au reste du monde africain, au reste du monde, que l'Afrique a des valeurs, a des choses positives à montrer.
02:58Si vous venez sur le site de la semaine africaine, vous verrez toute la création artistique des Africains.
03:06Vous verrez des fois des personnes qu'on n'attend pas, qui exposent des textiles, des peintures, etc.
03:14C'est un espace que nous offrons à l'Afrique pour qu'elle montre ce qu'elle est capable de faire pendant une semaine.
03:20Et je peux vous assurer qu'au cours des dix dernières années, c'est un événement qui est devenu incontournable ici, au siège, et dans Paris.
03:29Et dans Paris.
03:29On souligne souvent le rôle des diasporas africaines, souvent invoquées, mais peu concrétisés.
03:36Quels rôles doivent-elles jouer, justement, dans les politiques culturelles africaines, selon vous ?
03:41Alors, c'est vrai que la diaspora, moi, quand j'étais au lycée, on nous apprenait, on nous expliquait ce qu'était la diaspora.
03:52Aujourd'hui, c'est une entité un peu multiforme.
03:58Vous avez la diaspora qui est celle, notamment, des enfants de deuxième, troisième génération qui ont grandi en Europe, aux Amériques.
04:05Vous avez aussi toute la diaspora qui est issue de l'esclavage, en Haïti, en Équateur, au Pérou, etc.,
04:12qui représente quand même un tiers de la population, et dont la population de l'Amérique du Sud, dont on ne parle pas beaucoup,
04:18et qui souffre encore de certains signes de discrimination, notamment dans le domaine social.
04:25Nous consacrons, depuis deux ans, vous savez, nous avons ce volume de l'Histoire générale de l'Afrique.
04:30Nous consacrons, depuis l'année dernière, les deux derniers volumes, à montrer comment la diaspora africaine,
04:39qui est la sixième région de l'Union africaine, peut contribuer à la transformation du continent africain, notamment l'agenda 2063.
04:48La diaspora d'aujourd'hui, quand vous parcourez beaucoup de pays d'Afrique, vous sentez cette volonté de ces jeunes qui ont grandi en action
04:56de vouloir revenir sur leur terre d'origine, de vouloir investir.
05:01Les conditions politiques, sociales peuvent différer, mais il y a de plus en plus de jeunes qui ont ce désir,
05:07et nous voulons les encourager à ce retour.
05:10On vous décrit, parlons de vous à présent, on vous décrit comme un homme de consensus,
05:13mais aussi un fin connaisseur des équilibres diplomatiques à l'UNESCO, où vous avez passé toute votre carrière.
05:18Que retenez-vous, d'ailleurs, de cette expérience ?
05:21Alors, si je reviens à l'Afrique, par exemple, je crois, je retiens que depuis une dizaine d'années,
05:28le groupe électoral Afrique, parce que nous avons cinq, six groupes électoraux en réalité,
05:34le groupe électoral qui a le plus de force, c'est le groupe Afrique,
05:38et essentiellement le groupe de l'Afrique subsaharienne.
05:41Et c'est le seul groupe qui a d'abord le plus grand nombre d'électeurs, puisqu'on parle d'élections,
05:48mais c'est le seul groupe qui a une force de proposition,
05:53et modestement, j'ai contribué à créer cette dynamique par ce qu'on appelle la stratégie opérationnelle pour l'Afrique, de l'UNESCO.
06:03Donc c'est le seul continent qui a priorité globale, à l'instar de la priorité de l'égalité des genres.
06:10Et je crois que dans tous les débats, dans tous les débats qui concernent les grandes décisions programmatiques, stratégiques de l'UNESCO,
06:18le groupe Afrique est une force de proposition aujourd'hui qui n'est pas négligeable.
06:23Et je veux bâtir cette force pour le futur, pour l'Afrique.
06:26Alors, pour quels, justement, quels sont les principes qui vont guider votre candidature ?
06:30C'est la dernière question. Votre candidature au poste de directeur général ?
06:34Alors, deux choses d'abord. On a une crise de multilatéralisme où les institutions internationales sont remises en question.
06:42Moi, je veux redonner à l'UNESCO sa place dans le multilatéralisme.
06:46Je crois fort que c'est un des espaces privilégiés de dialogue, de solidarité internationale.
06:51Pourquoi ? Parce que c'est le seul espace intellectuel, c'est la seule organisation qui a un mandat intellectuel et pluridisciplinaire.
06:58Et on peut tous asseoir autour d'une table, entendre conflit, entendre paix et parler d'éducation,
07:03des générations futures, d'environnement, de préservation du patrimoine culturel.
07:08Et c'est ce que je veux reporter comme centralité du mandat de l'UNESCO.
07:16Nous avons vécu toute une période, nous vivons à notre corps défendant, une période de politisation extrême des débats sur certains sujets que je ne nommerai pas.
07:24Je voudrais reporter l'UNESCO comme organisation où on peut débattre de manière contradictoire parfois, mais sans politisation excessive.
07:38Et réformer, bien sûr, la structure elle-même. C'est une requête des États membres.
07:42C'est vrai, il faut s'adapter à un nouveau temps, que ce soit à des réformes institutionnelles, ce sera...
07:46Et je n'attendrai pas de passer six mois dans l'organisation ayant l'expérience pour commencer ces réformes.
07:52Je peux vous l'assurer.
07:53Eh bien, on vous prend au mot et on suivra ça.
07:56Merci beaucoup, M. Matouko, d'être venu sur ce plateau du Journal de l'Afrique.
08:00C'est ainsi que nous refermons cette édition.
08:01Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde.
08:04Et ce soir en particulier, de Brazzaville à Paris, en passant par Conakry.
08:08Restez avec nous, car l'actualité continue sur France Zone 4.
08:10Merci.

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