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00:00Bienvenue au Cœur du Crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la Gendarmerie nationale ?
00:20Je m'appelle Yann Kermadek. Je suis commandant de gendarmerie.
00:25Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:41L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:55J'ai pas été long à comprendre que le district d'Atornais voulait que cette Madame Clavenger fasse partie du jury.
01:08Il n'a qu'à le regarder.
01:11Il fait semblant d'écouter mon avocat interroger un jury éventuel, mais en fait, il étudie attentivement Madame Clavenger.
01:17Il la jauge du coin de l'œil.
01:21Moi, pendant ce temps-là, j'ai la gorge aussi sèche que du vieux parchemin et un sacré poids sur l'estomac.
01:31C'est que je joue ma tête en ce moment.
01:34Et les choses qui n'en finissent pas de traîner en longueur.
01:38Ça fait un jour et demi maintenant que les avocats s'efforcent de choisir un jury, tranquillement, en prenant tout leur temps.
01:43Le juge, un petit bonhomme à la bedaine impressionnante et au crâne chauve comme un œuf, a l'air de somnoler,
01:53à moins que ses pensées ne soient en train de s'égarer vers quelques torrents pleins de truite,
01:59car il fait bigrement beau en ce jour de printemps.
02:01Les hautes fenêtres de la salle d'audience en forme de voûte sont grandes ouvertes et laissent pénétrer une douce brise paresseuse.
02:11Un jour et demi seulement.
02:14Et j'ai déjà les nerfs tellement à vifs que je me demande si je vais pouvoir supporter ce procès sans me mettre à hurler
02:19ou tenter de m'échapper par une des fenêtres.
02:21Pour me changer les idées, je tourne la tête une fois de plus vers Mme Clavanger.
02:28Elle a largement dépassé la quarantaine et, sanglée dans sa cuirasse de ceinture et de corset,
02:35elle me fait penser à un œuf enfermé dans sa coquille.
02:40Ses vêtements, ses bijoux, sa coiffure soigneusement apprêtée, tout indique la grosse fortune.
02:46Pour le reste, il n'y a pas besoin d'être expert en psychologie.
02:49Oui, un simple coup d'œil suffit, cette femme est un monstre d'arrogance et d'égoïsme, incapable de la moindre pitié.
02:58De toute évidence, rien d'autre n'importe pour Mme Clavanger, si ce n'est Mme Clavanger elle-même.
03:05Elle me jette un regard furtif de ses petits yeux gris aussi froids que l'acier.
03:11Pas de doute là-dessus.
03:14Elle est de ces femmes qui obtiennent ce qu'elles veulent dans n'importe quel domaine.
03:19Sa façon de me regarder ne me plaît pas, mais semble plaire au district à tourner.
03:25Un grand type d'allure sportive aux visages rudes et aux cheveux blonds taillés en brosse,
03:29tout à fait le genre à impressionner les femmes sur leur tour.
03:35Ça fait un moment qu'il a repéré Mme Clavanger comme son principal juré.
03:38C'est vers elle qu'il tournera avec chaleur ses doux yeux marrons.
03:43C'est à elle qu'il adressera ses remarques si pleines de bon sens, si toutefois elle est finalement choisie.
03:51Car pour le district à tourner, persuader Mme Clavanger, c'est persuader tout le jury.
03:56Après, les autres jurés pourraient aussi bien essayer de déplacer une montagne.
04:00Mon avocat vient d'en terminer avec le dossier d'examen à l'un des jurés.
04:06« Acceptez votre honneur ! » dit-il.
04:10Le juge étouffe un baillement, Dodeline de la tête en signe d'assentiment,
04:14joue négligemment avec son marteau et libère le juré.
04:18Et maintenant, c'est le dossier de Mme Clavanger qui va être examiné.
04:26Si je n'avais pas les notes au poignet, je m'accrocherais des deux mains au bord de ma chaise.
04:31Mon avocat, Cyril Abbott, s'approche du banc de la Défense.
04:35Il est grand, maigre, et son visage étroit fait ressortir un long nez collé à la diable
04:41comme pour réparer un oubli entre des lèvres pendantes et des yeux étroits.
04:45Tout en remontant quelques paperasses, Cyril Abbott s'informe courtoisement.
04:51« Comment ça va, t'es là ? »
04:53« Je hausse les épaules d'un air accablé pas très fort, maître. Pas très fort. »
04:59« Détendez-vous, voyons, tout marche bien pour le moment. »
05:03« C'est cette Clavanger qui me tracasse. »
05:08Elle me tracasse même tellement, Mme Clavanger,
05:10qu'à côté de ça, l'existence des témoins m'a l'air d'un détail.
05:15Car c'est cette histoire de témoin qui a été pour moi le grand coup de déveine.
05:20Le meurtre lui-même m'est apparu comme un simple travail de routine,
05:23bien que sortant légèrement de ma spécialité.
05:28C'est vrai, c'est la première fois que je me chargeais d'un travail en dehors du syndicat.
05:32Je collabore avec le syndicat depuis des années,
05:34et je me suis habitué à considérer ce travail comme une formalité.
05:37Jamais la police ni la justice ne m'ont inquiété.
05:40Il faut dire qu'en général, les professionnels du crime sont à l'abri de ce genre de désagrément.
05:47On nous confie une tâche, on nous lâche dans quelques villes inconnues,
05:51et on nous désigne la victime.
05:52C'est nous qui choisissons le lieu et l'heure de l'action.
05:55Et une fois la besogne accomplie, nous disparaissons de la ville.
05:59L'affaire Marc Dottie avait l'air simple.
06:05Petit escroc sans le saut, a l'air souffreteux.
06:08Il était arrivé depuis peu et était descendu dans un hôtel de troisième ordre.
06:13Pendant deux jours, j'observe les allées et venues de Dottie.
06:16Je lui trouve le visage tendu, préoccupé.
06:21Dans un sens, il a raison d'être préoccupé.
06:24Il ne le serait pas en pareilles circonstances.
06:27Mais à ce moment-là, il ne sait pas encore ce qui l'attend.
06:32J'ai essayé d'aborder cette affaire avec le même détachement que j'apportais à celle du syndicat.
06:37Sauf que, cette fois-ci, je dois préparer tout seul mes plans,
06:41me privant ainsi de la sécurité qu'on éprouve à n'être qu'un rouage de la machine.
06:48Au bout de deux jours, je trouve que la situation est mûre à souhait.
06:52En plus, je commence à être nerveux.
06:53La solitude ne m'a jamais réussi.
06:55Je brûle d'envie de retourner dans ma grande ville,
06:58de boire un verre avec les copains,
06:59de séduire une fille ou plusieurs filles.
07:05Si j'ai accepté de venir dans ce trou, c'est uniquement pour les cent mille dollars,
07:09la somme que vaudrait Marc Dottie une fois mort.
07:14Qu'est-ce qui pourrait bien aller de travers ?
07:16Dans les grandes lignes, c'est une affaire semblable à bien d'autres.
07:21Aucun lien n'existe entre Dottie et moi.
07:23Il mourra et moi, je disparaîtrai.
07:25À la police locale de se débrouiller avec ce crime
07:28qui finirait sans doute sous la rubrique « Affaires classées ».
07:32Il n'existe peut-être pas de crime parfait,
07:35mais les archives de la police regorgent de ces fameuses affaires classées
07:40et je dois dire que cette classification me va parfaitement.
07:43Je choisis donc mon heure et mon lieu.
07:49Deux soirs de suite, Dottie quitte son hôtel miteux très tard dans la soirée
07:53pour aller dîner dans un bistrot crasseux en bas de la rue.
07:57Le pâté de maison est sombre, assez étendu
08:00et traversé par une ruelle qui relie l'artère principale à une rue parallèle.
08:06Il est toujours prudent de choisir une voie à double issue.
08:09La rue parallèle est sale, bordée de boîtes de nuit du genre louche.
08:15Bref, l'endroit rêvé pour faire disparaître quelqu'un.
08:21La règle d'or dans mon métier, c'est de faire simple.
08:24Donc, j'opte pour la simplicité.
08:26J'abattrai Dottie dans la petite ruelle
08:28avec un revolver muni d'un silencieux et non immatriculé.
08:32Je jetterai le revolver soigneusement essuyé dans une poubelle.
08:35Je marcherai tranquillement jusqu'à la rue aux boîtes de nuit
08:38puis je prendrai le bus pour regagner le bas de la ville.
08:41De là, je regagnerai le confortable hôtel
08:43où je me suis inscrit sous un faux nom.
08:46Ensuite, il ne me resterait plus qu'à prendre un taxi pour l'aéroport
08:49et à rentrer chez moi avec cent mille dollars en poche.
08:53Dottie sort de son hôtel à l'heure prévue.
09:00Tapie au coin de la ruelle,
09:02j'écoute ses pas résonner sur le trottoir de la rue obscure.
09:06Lorsqu'il arrive à ma hauteur, je l'appelle.
09:09« Hé, Dottie ! »
09:11Il s'arrête.
09:13« Approche, Dottie, j'ai deux mots à te dire. »
09:17Je lui laisse entrevoir le revolver.
09:19Il se met à trembler et jette autour de lui des regards désespérés.
09:22Je le pousse plus avant d'une vingtaine de pas dans la ruelle
09:25tandis qu'il me supplie de lui laisser la vie sauve.
09:28La détonation fait un petit bruit de ballon d'enfant qui éclate.
09:33Puis les genoux de Dottie s'affaissent.
09:36Et il tombe.
09:39Mort.
09:40Sur le coup.
09:45À première vue,
09:47Taylor a agi en tueur professionnel chevronné.
09:49Alors comment se fait-il qu'il se retrouve en si fâcheuse position dans une salle de tribunal ?
09:58C'est ce que vous saurez dans quelques instants.
09:59Max Taylor, tueur à gage expérimenté,
10:11a accepté d'éliminer Mark Dottie, un petit escroc,
10:16en échange de cent mille dollars.
10:18Hélas pour lui, il se fait prendre et risque la peine capitale.
10:22La décision du jury dépend de celle de l'éventuel premier juré,
10:27une certaine Madame Clvenger,
10:30riche et arrogante.
10:32Et pour Taylor,
10:33il est vital de savoir si, oui ou non,
10:36le districtatornais
10:37acceptera cette femme comme premier juré.
10:42C'est à ce moment-là
10:42que le témoin a poussé un hurlement
10:44prolongé et puissant,
10:46comme seule peut en pousser une blonde
10:48frisée, pommadée
10:50et vêtue avec un faux luxe tapageur.
10:54Revenant d'un de ses lieux de plaisir
10:56de la rue parallèle,
10:57elle a pris ce raccourci par la ruelle
10:59avec son amoureux pour rentrer chez elle.
11:02Son amoureux,
11:03du genre à ne pas se mêler
11:04des affaires des autres,
11:06tourne les talons sur le champ.
11:08La blonde le suit de près,
11:09mais je sais qu'elle a vu mon visage.
11:13De nouvelles détonations
11:14autentissent dans la ruelle.
11:15Je vise mal dans l'obscurité,
11:17je manque la fille.
11:17Dans l'affolement,
11:18je me jette presque tout droit
11:20dans les bras d'un flic
11:20qui, faisant sa ronde,
11:22a entendu les hurlements
11:23et vient s'informer de la situation
11:25au pas de charge.
11:27Le flic n'est pas tombé
11:28de la dernière pluie.
11:29En plus, il est costaud,
11:30rapide et armé.
11:33Je laisse tomber mon silencieux
11:34et lève les mains
11:35aussi haut que je peux.
11:40Heureusement,
11:40j'ai un joli magot de côté.
11:41Je peux m'assurer
11:42les services d'un avocat
11:43comme Cyril Abbott.
11:46La première fois
11:47qu'il vient me voir en prison,
11:48il me demande
11:48combien j'ai touché.
11:50J'ai assez de bon sens
11:51pour lui annoncer
11:52le chiffre de 50 000 dollars.
11:5650 000 dollars
11:57qu'il empoche
11:57en me disant
11:58de ne pas m'inquiéter.
12:02Autant me demander
12:02de ne pas respirer.
12:05Peut-être est-il assez retort
12:06pour jeter un certain discrédit
12:08sur la déposition
12:09de la blonde.
12:10Après tout,
12:12la ruelle était sombre
12:13et mon visage
12:14n'avait été éclairé
12:15qu'un instant
12:16par les lumières
12:16des réverbères.
12:18Et puis,
12:19tout s'est passé
12:20tellement vite.
12:23Évidemment,
12:24c'est très ennuyeux
12:24pour moi,
12:25cette histoire de témoin,
12:26mais la grande question,
12:28c'est tout de même
12:29de savoir
12:30si, oui ou non,
12:32cette arrogante
12:33vieille Clavanger
12:34va réussir
12:35à faire partie
12:36du jury.
12:37Tiens,
12:41justement,
12:43le district
12:44à Tornay
12:44est en train
12:44de la caresser
12:45de son bourgard sombre
12:46et plein d'amitié
12:47et elle
12:49qui sourit
12:50de toutes ses rides.
12:52Votre nom,
12:53madame,
12:53s'il vous plaît,
12:55fait le district
12:55à Tornay
12:56et Clarissa
12:58Benson Clavanger.
13:00De nationalité américaine ?
13:02Bien sûr.
13:03Avez-vous
13:04des préjugés
13:04moraux religieux
13:05contre la peine de mort
13:06qui vous empêcheraient
13:07de faire partie
13:07du jury
13:07dans un procès
13:08pouvant entraîner
13:09la peine capitale
13:10dans cet état ?
13:11En aucune façon,
13:12jeune homme,
13:14dit madame Clavanger
13:15sur un ton péremptoire.
13:19De ma main gauche,
13:20je sors maladroitement
13:21mon mouchoir de ma poche
13:22et m'éponge le visage
13:23tout en me remémorant
13:24le peu que je sais
13:25de madame Clarissa
13:26Benson Clavanger.
13:29Elle vit ici
13:30depuis vingt ans
13:31et a épousé
13:32l'un des gros ponts
13:33de la ville
13:33qu'elle a rencontré
13:34alors qu'il passait
13:35ses vacances en Floride.
13:37Mon avocat
13:39m'a dit un jour
13:39qu'en ce temps-là,
13:41c'était une femme
13:42d'une beauté insolente.
13:46Son mari avait
13:46quinze ans
13:46de plus qu'elle
13:47et était mort
13:49trois ans auparavant
13:50dans une clinique privée
13:51après une longue maladie,
13:52comme on dit.
13:56Le district
13:57Taternay lui adresse
13:58un sourire plein d'égard
13:59comme pour s'excuser
14:00en silence
14:00de devoir faire subir
14:02à une femme
14:03de son rang
14:03la stupide routine
14:06de l'interrogatoire.
14:07Avez-vous
14:09qu'elle quittait
14:09bien arrêtée
14:10sur l'affaire,
14:10Mme Clvenger ?
14:12Aucune.
14:14Connaissez-vous
14:14l'inculpé,
14:15Max Taylor ?
14:17Elle baisse les yeux
14:18avec une expression
14:19de souverain mépris.
14:21Non,
14:22à peine.
14:24Je sais que
14:25ces questions
14:26sont fastidieuses,
14:27Mme Clvenger,
14:28mais elles sont
14:29indispensables.
14:30Mais je comprends
14:31très bien.
14:32Continuez,
14:32jeune homme,
14:33je vous en prie.
14:34Je pense que
14:34c'est inutile,
14:37dit le district
14:38attorné.
14:40Puis,
14:40se tournant vers le juge,
14:42votre honneur,
14:42nous acceptons
14:43le juré.
14:46Le juge fait
14:47un vague signe
14:48d'assentiment.
14:50L'avocat de la défense
14:51peut interroger
14:52le juré.
14:55Cyril Abbott
14:56s'approche
14:56de la barre
14:57de son pas traînant.
14:59Il s'arrête,
15:00se gratte
15:01le sommet du crâne
15:02et dit
15:02votre honneur,
15:04je crois
15:04que le district
15:05attorné
15:05a posé
15:05les questions
15:06essentielles.
15:07Je ne vois
15:07aucune raison
15:08de refuser
15:09ce juré,
15:09accepté
15:10par la défense.
15:14Je m'affaisse
15:15sur ma chaise
15:15et libère
15:17enfin mes poumons
15:18d'un souffle
15:19trop longtemps
15:19contenu.
15:22Abbott
15:22se tourne vers moi
15:23et je suis sûr
15:24qu'il réprime
15:25l'envie
15:25de me faire
15:26un clin d'œil.
15:29Pendant une seconde,
15:29je regrette
15:30presque de l'avoir roulé
15:31et de ne pas lui avoir
15:32donné la somme entière.
15:33C'est vrai, quoi.
15:34Il ne les aurait pas volés,
15:36mais cent mille dollars.
15:39Et Mme Clavanger,
15:41elle aussi,
15:42me regarde.
15:43Ou du moins,
15:44me jette-t-elle
15:45un de ces coups d'œil
15:46furtifs,
15:47mais qui en disent
15:47si l'an.
15:50Cette chère
15:51Mme Clavanger.
15:54Au fond,
15:56nos deux existants
15:57se seront croisés
15:58avec une brièveté rare
16:00si l'on songe
16:00si l'on songe
16:00à l'impact
16:01de cette rencontre
16:03sur nos deux vies.
16:06J'ignore presque tout
16:06d'elle
16:07et l'ignore presque tout
16:08de moi.
16:09Je sais simplement
16:10qu'elle a épousé
16:10le vieux Clavanger
16:11alors qu'il faisait
16:12un voyage d'agrément
16:13sous les tropiques.
16:16En revanche,
16:18je n'ai pas la moindre idée
16:19de ce que Dottie
16:20a bien pu découvrir
16:21sur elle
16:22quand il a soudain
16:22surgi de son passé.
16:25Mais ça devait être
16:27bigrement important
16:28puisqu'elle n'a pas hésité
16:29à dépenser
16:30une petite fortune
16:31pour s'attacher
16:33les services
16:33d'un homme
16:34digne de confiance,
16:36en l'occurrence moi,
16:38pour se débarrasser
16:39de ce fameux Dottie.
16:43Il est probable
16:44que je ne saurais
16:45jamais rien de tout ça.
16:47Ce que je sais,
16:48en revanche,
16:49c'est qu'il ne lui reste
16:50plus qu'une chose à faire
16:51si elle veut éviter
16:51que je me mette
16:52à table.
16:54Et comme Mme Clavanger
16:56est une femme de tête,
16:57Dieu sait
16:58si elle l'a prouvé
16:59jusqu'ici,
17:01je sais aussi
17:01que ce soir,
17:02je vais,
17:03pour la première fois
17:04depuis un bon moment,
17:07dormir en paix.
17:10Pour l'instant,
17:11je m'efforce surtout
17:12de m'empêcher
17:13d'éclater de rire,
17:15car je vois déjà
17:16d'ici la tête
17:17de mes copains
17:18quand je leur raconterai
17:19comment on m'a jugé
17:21avec mon propre
17:23commanditaire
17:24faisant partie
17:25du jury.
17:26Vous venez d'écouter
17:33Au cœur du crime,
17:35un podcast
17:35issu des archives
17:36d'Europe 1.
17:37Réalisation,
17:38Julien Tarot.
17:40Production,
17:41Romy Azoulay.
17:42Patrimoine sonore,
17:43Sylvaine Denis,
17:44Laetitia Casanova
17:45et Antoine Reclus.
17:47Promotion,
17:48Marie Corpet.
17:49Au cœur du crime
17:50est disponible
17:51sur le site
17:51et l'appli Europe 1.
17:53Écoutez aussi
17:54l'épisode suivant
17:55en vous abonnant
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17:57d'écoute.
17:58Sous-titrage Société Radio-Canada