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On a rencontré Anamaria Vartolomei à l’occasion de la sortie de L’intérêt d’Adam.

Dans ce film, elle incarne un rôle marquant et elle en profite pour revenir avec nous sur la représentation des mères au cinéma, la complexité de la maternité à l’écran, et ce que ces figures disent de notre société.
Transcription
00:00Comme s'il s'agissait d'un délaissement de soi pour vouer sa vie à l'éducation de son enfant.
00:05Le film raconte le parcours de deux femmes, la rencontre de deux femmes
00:09qui vont lutter dans l'intérêt d'Adam, le personnage de l'enfant,
00:15je joue sa mère, Rebecca.
00:17Pourquoi est-ce que vous faites ça ?
00:20Parce que quand je vous dis qu'il a mal au ventre, vous refusez de me croire.
00:22Mais arrêtez de lui dire que ce qu'on lui donne est mauvais, il n'aura plus mal au ventre.
00:25Ce que vous lui donnez, ça ne comble pas les besoins d'un enfant de 4 ans.
00:28Il a des carences, il a un retard de croissance.
00:30Je me suis posé énormément de questions sur la maternité, sur ce que c'est que d'être une bonne mère.
00:36Je trouve que ce que le film raconte aussi, c'est qu'il faut être sain soi d'abord,
00:41afin d'offrir le meilleur cadre possible à l'enfant.
00:44Et j'ai l'impression qu'une femme s'est perdue, qui s'est oubliée.
00:48Mais c'est ça qui est très touchant, je trouve.
00:51C'est qu'elle essaye de faire de son mieux.
00:53Elle fait de son mieux avec ce qu'elle a, avec les moyens du bord.
00:55Il y a énormément d'injonctions aussi de la société sur la maternité.
01:02L'une des références pour le film de Laura, c'était Lady Bird de Ken Loach,
01:07qui est une mère très excessive, presque hystérique.
01:10Je trouve que l'actrice est géniale.
01:12Les mères chez Ken Loach ont quelque chose de très touchant,
01:15parce que c'est souvent des femmes, j'ai l'impression, en marge de la société, précaires.
01:18J'aime bien le fait qu'il autorise ses mères à faillir, à échouer.
01:23Et moi, c'est ça qui me plaît aussi.
01:25D'ailleurs, je trouve que c'est beau,
01:27parce qu'on se rend compte à quel point même nos mères, à nous, ont fait de leur mieux.
01:32J'ai le sentiment que le spectre des Dardennes est quand même inconsciemment en nous.
01:40Il y a une grammaire chez Laura qui est similaire à celle des frères Dardennes,
01:44puis ce désir de filmer en plan séquence.
01:47Il y a toujours, en plus, chez les femmes des Dardennes,
01:50une détermination, une fougue,
01:53comme si ces femmes ne s'écoutaient qu'elles-mêmes
01:55et qu'elles s'en foutaient de ce que la société peut penser d'elles.
01:58Et je trouve ça très fort.
02:02Je n'ai pas envie de penser à ça, parce que c'est tellement une actrice immense.
02:07Je ne suis même pas à ça d'atteindre ce que fait Glenn Close dans le film.
02:11Je la trouve d'une puissance et d'une justesse folle.
02:14Elle peut bouger le petit doigt et je vais être genre « Waouh, c'est magnifique ce qu'elle fait ! »
02:18C'était très intéressant de jouer ça.
02:20C'est une femme qui peut-être ne va pas très bien,
02:22mais qui met le masque en société de la manipulation.
02:26Qu'est-ce que tu offres aux autres et qui tu es quand personne ne te regarde ?
02:30Merci.
02:31Merci.
02:32Merci.

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