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00:0011h-13h sur Europe 1, Pascal Praud.
00:04Alors, autre temps, autre époque, ou autre mœurs, avec Delphine Ernotte.
00:08Vous la connaissez Delphine Ernotte ?
00:09Oui, je l'ai rencontrée plusieurs fois, oui.
00:11Elle a été reconduite hier à la tête de France Télévisions.
00:14La décision de l'Arc-Om est tombée hier.
00:16C'est un troisième mandat de cinq ans.
00:17Elle est présente depuis 2025.
00:21Elle a été auditionnée comme trois autres candidats en début de semaine.
00:26Une heure a été publiée sur le site de l'Arc-Om.
00:30C'est intéressant d'ailleurs de l'entendre.
00:32Je propose peut-être d'écouter Mme Ernotte sur le tacle qu'elle a fait, notamment à Donald Trump.
00:38Quand le chaos n'est pas loin, le sens de la mesure est plus important encore.
00:42Il y a quelques jours à peine, le président des Etats-Unis
00:44rayait les médias publics d'un trait de plume.
00:46Il y a quelques mois, nous nous demandions
00:48comment nous pouvions sauver France Télévisions de sa disparition en cas de privatisation.
00:53Dans ces temps troublés, la télévision doit être un roc, un point d'appui stable,
00:59une respiration, un espace de réconciliation, un espoir.
01:04Ça c'était donc une prise de position.
01:06Alors c'est vrai que moi j'ai parfois le sentiment qu'il y a un anti-trumpisme primaire
01:11qui sévit sur le service public et notamment sur France Télévisions.
01:14Je ne sais pas si c'est votre avis, Françoise Laborde.
01:17En tout cas, que politiquement, France Télévisions soit marquée,
01:22oui, il n'y a pas trop de doute là-dessus, je pense, non ?
01:25C'est un déni, depuis le début, c'est-à-dire ?
01:29C'est-à-dire que dès son premier mandat, Delphine Arnaud avait annoncé la couleur,
01:33si je puis dire, quand elle avait dit que pour elle,
01:36alors elle n'avait pas parlé de diversité comme ça,
01:37mais elle avait dit qu'il fallait renoncer au mal blanc de quarantenaire,
01:43qu'il fallait mettre davantage de diversité.
01:46Elle a été quand même très entourée par des conseillers
01:49qui étaient des conseillers assez marqués à gauche,
01:53qui étaient, alors je pense notamment,
01:55et décédé depuis hélas, Henri Weber,
01:57qui a été un sénateur d'origine trotskiste,
02:02et toute une bande autour de lui qui conseillait beaucoup Delphine Arnaud.
02:09Delphine Arnaud, elle arrivait d'Orange,
02:12où elle est partie parce que, bon,
02:15je pense qu'elle ne s'en rendait pas très bien
02:16avec le patron d'Orange de l'époque,
02:19et elle a constitué autour d'elle un état-major
02:24qui a toujours été extrêmement marqué par...
02:28Ouais, c'était des trotskistes, c'est-à-dire que c'est un secret pour personne.
02:32Et donc, son...
02:34Je ne sais pas dire comme ça partout, quand même,
02:37quand vous dites un secret pour personne.
02:38Henri Weber, je veux dire, si on s'intéresse un peu à son parcours politique,
02:41et qu'avant de soi, il est législateur.
02:42Mais M. Sid Bongo-Bez,
02:44alors lui, il était directeur de campagne de Cécile Duflo.
02:47Oui.
02:48Donc, Europe Écologie-Les Verts.
02:50Donc, c'est plutôt des gens...
02:51Et aujourd'hui, il est directeur général, c'est ça ?
02:52Oui.
02:52Donc, c'est plutôt des gens qui ont toujours été marqués à gauche
02:55et qui l'ont vraisemblablement,
02:57alors je ne sais pas si c'était de toute façon sa tendance naturelle,
03:00mais qui l'ont conforté, en effet, dans ses choix.
03:03Alors, écoutez ce qu'elle dit sur le rempart contre la manipulation,
03:05parce qu'il y a eu un souci, par exemple, samedi dernier,
03:08dans une émission du service public,
03:10où Raphaël Pity, qui était un invité, présenté comme un médecin,
03:14et il est médecin, mais il n'a jamais été dit à aucun moment
03:17qu'il était également candidat du nouveau Front Populaire,
03:20qu'il avait candidaté sous la bannière de Raphaël Glucksmann,
03:23et que son engagement, notamment pour la cause palestinienne, était connu.
03:29Il a évidemment le droit, bien sûr, au nom de la liberté d'expression,
03:32il n'y a aucun souci, simplement le téléspectateur doit être mis au courant,
03:35averti, ce qui n'a pas du tout été le cas dans cette émission.
03:39Alors, écoutez ce que dit Mme Ernotte, non pas à ce sujet,
03:42mais d'une manière générique, elle dit le contraire de ce qui s'est passé samedi.
03:45La donne mondiale a changé.
03:47Il nous revient d'être le rempart contre la manipulation de l'information.
03:52Aucun intérêt particulier ne nous freine.
03:55Notre seule boussole, c'est la véracité des faits.
03:58La véracité des faits et la manipulation de l'information,
04:03on en a eu un exemple, d'une certaine manière, samedi dernier.
04:07Il est 11h26, on marque une pause.
04:10Nous sommes donc avec Françoise Laborde,
04:13nous évoquons à l'instant Delphine Ernotte,
04:16qui a été reconduite à la tête de France Télévisions.
04:18La décision de l'ARCOM est tombée hier.
04:20Nous pouvons peut-être écouter une nouvelle fois Delphine Ernotte,
04:23lorsqu'elle parle des éditorialistes.
04:25« Mon autre préoccupation est de redonner ces lettres de noblesse au débat politique.
04:30On dit que le débat est partout.
04:32Mais en réalité, il n'y a jamais eu aussi peu d'échanges entre les politiques et les citoyens.
04:37Le débat a été galvaudé en des combats de boxe entre éditorialistes qui peuplent les antennes. »
04:42Delphine Ernotte, combat de boxe, non.
04:46D'ailleurs, ça peut être un échange d'idées, bien évidemment.
04:49Ce qui a tout changé, c'est les chaînes info.
04:52Et les chaînes info n'existaient pas il y a 30 ou 40 ans.
04:55Donc, il ne peut pas y avoir des hommes politiques toujours et tout le temps.
04:57Alors, bien sûr, sur les plateaux, il y a un débat d'idées.
05:01Moi, je trouve ça plutôt intéressant.
05:02Je ne dirais pas que c'est un combat de boxe.
05:04En fait, elles semblent récuser l'idée du débat d'idées.
05:08Il est intéressant, d'ailleurs, cette prise de parole.
05:12Ce n'est pas combat de boxe que d'avoir des gens qui ne sont pas d'accord,
05:16les uns et les autres, autour d'un plateau de télé ou de radio.
05:21Ben non, mais c'est clair.
05:23J'allais dire, en plus, c'est ce qui intéresse les auditeurs et les téléspectateurs.
05:28C'est justement d'avoir des points de vue différents qui s'affrontent ou qui se confrontent.
05:34Moi, j'y vois une volonté d'asceptiser le débat.
05:36Moi, je trouve aujourd'hui qu'il y a beaucoup de morale, parfois, dans notre métier.
05:41Et je vois dans cette prise de parole une volonté d'asceptiser le débat,
05:46de ne pas entendre des avis contradictoires.
05:48Alors, moi qui ai mauvais esprit, j'y verrais plutôt une critique indirecte des chaînes d'info
05:55parce que la tentative de France Télévisions de faire une chaîne d'info n'est pas un énorme succès d'audience.
06:01Ça ne vous aurait pas échappé.
06:02Et je pense que son problème, c'est que le positionnement de la chaîne d'info créée par France Télévisions,
06:09France Télévisions, il y a deux ans, trois ans, quatre ans, je ne sais plus,
06:13qui n'est pas encore arrivé, disons les choses publiquement, à trouver son public,
06:18mais qui n'a pas non plus peut-être complètement trouvé son style aussi.
06:22Et du coup, il y a une sorte de difficulté à se dire, est-ce qu'on n'a pas raté le coche ?
06:27On est fait des chaînes d'info où il y a des débats, des confrontations, des débats d'idées,
06:32des disputes au sens académique du terme, et c'est peut-être ça qu'elle veut dire.
06:37Moi, ce que je remarque en tout cas, c'est que ce qui est compliqué dans la désignation ou la réélection,
06:44je ne sais pas comment il faut dire, du patron ou de la patronne de France Télévisions en l'occurrence,
06:48c'est que les candidats doivent tous être publics, et je trouve que ça, c'est un vrai handicap.
06:53Parce que si on a un poste à responsabilité, dans les médias où qu'on soit,
06:58on ne peut pas se dévoiler tout de suite en disant, j'ai envie d'aller travailler à France Télévisions,
07:02si on a un poste d'importance à TF1, parce que si on n'est pas retenu, ça aubert la suite de sa carrière.
07:08Et je pense que cet excès de transparence nuit à la qualité des autres candidats.
07:15D'ailleurs, on a bien vu les autres candidats face à Mme Ernotte.
07:18Donc ça, c'est le premier point.
07:20Très charitable pour eux.
07:21Non, mais je veux dire, ce n'est pas des grands spécialistes de la télévision.
07:24Je ne sais même pas qui était spécialiste, David.
07:26Il y a une ancienne... j'ai oublié le nom.
07:30Il y a une ancienne députée...
07:31Frédéric Dumas, Irène Grenet et Jean-Philippe Lefebvre.
07:35Voilà, ce n'est pas des gens dont on se dit,
07:38ah oui, en effet, on se rappelle son passage sur telle ou telle chaîne,
07:42et à quel point il a révolutionné.
07:43Alors que la dernière fois, il y avait Christopher Baddely qui avait candidaté,
07:45et qui n'avait pas été élu.
07:47Alors que c'était un grand professionnel,
07:49et pour avoir travaillé avec lui, c'est quelqu'un de tout à fait remarquable.
07:53Mais, quand on est recalé, si je peux dire, par l'ARCOM,
07:56ce n'est pas un bon signe sur le...
07:58Donc, je pense que ça, cet élément-là est compliqué.
08:01Peut-être qu'il faudrait que l'ARCOM y revienne.
08:03Et puis, le deuxième élément qui est compliqué aussi,
08:06et qui, je pense, a un peu aussi freiné les autres candidatures,
08:09c'est qu'il y a quand même ce projet qui est porté par Rachida Dati,
08:12auquel elle tient beaucoup,
08:13qui est de faire une immense holding,
08:16qui réunirait France Télévisions, Radio France et l'INA,
08:20et qui s'appellerait France Média,
08:22et qui serait donc...
08:23C'est l'ORTF ?
08:24Voilà.
08:24C'est le retour de l'ORTF, avec un autre nom,
08:27mais en effet une gouvernance unique.
08:28Ce qui fait que les candidats potentiels se sont dit,
08:31bah moi, je vais peut-être attendre, éventuellement,
08:33qu'il y ait France Média qui soit créé,
08:35pour être le patron ou la patronne de France Média,
08:39et auquel cas j'aurai la tutelle sur, en effet,
08:42Madame Ernotte...
08:44Ça, c'est avéré.
08:45Alors, Rachida Dati y tient beaucoup,
08:48elle dit qu'elle veut absolument que ça passe...
08:51Elle voulait avant l'été,
08:52ça me semble un peu compliqué, là, maintenant.
08:54Mais en tout cas, oui, c'est un projet auquel elle tient beaucoup,
08:57et c'est sans doute aussi un projet qui fait que des candidats se sont dit,
09:00« Beauf, pourquoi j'irais me frotter à cette candidature Arcom à France Télévisions
09:06si demain j'ai quelqu'un d'autre au-dessus de ma tête
09:08qui me dit « Voilà ce qu'il faut faire ».
09:09L'impartialité du service public, selon Delphine Ernotte.
09:13Le service public a un devoir renforcé d'impartialité.
09:17Nous ne sommes pas là pour représenter une opinion plutôt qu'une autre,
09:21mais pour permettre à toutes de s'exprimer dans le respect.
09:24Nous devons être une force de modération
09:26et de rencontre des points de vue
09:28plutôt que d'exacerbations des clivages.
09:31La démocratie est à ce prix
09:33celui d'avoir une agora
09:34où se parler et échanger.
09:37Hélas, ce n'est pas exact
09:38puisque très souvent, je reçois des livres
09:42écrits par des journalistes
09:45ou des essayistes ou des intellectuels
09:47qui ne sont pas dans la bonne ligne,
09:49si j'ose dire,
09:50et souvent en fin d'interview,
09:51je leur demande une question
09:52« Est-ce qu'on vous a invité sur le service public ? »
09:54Je pense par exemple à Gilles William Golnadel.
09:57Gilles William a vendu beaucoup de livres,
09:58et il a beaucoup de succès avec ses parutions.
10:01Il n'a jamais été invité sur le service public.
10:04Donc le souci sur le service public,
10:06ce n'est pas tant les gens qui sont invités,
10:08c'est les gens qui ne sont pas invités.
10:10Et si vous ne correspondez pas à une certaine ligne,
10:15disons les choses par exemple sur le climat,
10:18qui est un sujet absolument à prendre
10:21avec beaucoup de recul
10:24et parfois beaucoup de prudence.
10:27Celui qui viendrait contester l'idée
10:30que le réchauffement climatique n'est pas lié à 100% à l'homme,
10:35celui-là a peu de chances d'être invité.
10:38Moi j'ai reçu parfois,
10:40je pense à M. Postevinet,
10:42notamment,
10:43qui a mis en exergue
10:46les difficultés de conclure
10:48sur ces sujets-là
10:50de manière définitive.
10:53Chaque fois je lui ai posé la question,
10:54est-ce que vous êtes invité ?
10:55La réponse est non.
10:56Le réchauffement climatique,
10:57personne ne peut le contester,
10:59il existe.
11:00Le débat peut exister parfois
11:01sur la part de l'homme.
11:03Mais il y a même eu,
11:04pardon de vous interrompre,
11:05mais il y a même eu,
11:06si j'ai bonne mémoire,
11:07un présentateur météo de France 3
11:09qui avait écrit un livre
11:11sur ce sujet-là,
11:12il a été diré lui.
11:13Sur ce sujet,
11:13on lui a dit,
11:13avant,
11:14ça ne va pas être possible.
11:14Au revoir, merci.
11:15C'est ça qui m'ennuie.
11:16Alors je pourrais dire la même chose
11:17sur beaucoup de sujets.
11:18On sait bien
11:19qu'il y a un politiquement correct
11:21qui règne à France Télévisions
11:22qui fait que sur certains sujets,
11:25il y a des gens
11:25qui ne sont pas invités.
11:26Et des artistes pareils d'ailleurs,
11:28j'imagine.
11:28Mais quand vous discutez...
11:30Par exemple,
11:30Patrick Sébastien,
11:30je crois qu'il n'est jamais invité
11:31sur le service public.
11:32Mais quand vous discutez en interne
11:33avec...
11:34Moi ça m'arrive régulièrement
11:35avec des copains de la rédaction,
11:37voilà,
11:38ils vous le disent,
11:39en effet.
11:41Que...
11:41Alors ce qui est ennuyeux,
11:42c'est parce que c'est...
11:43Il y a une ligne.
11:45Si c'est un service privé,
11:46moi ça ne me gêne pas.
11:48Dans le privé,
11:48chacun fait ce qu'il veut.
11:49Mais là,
11:50c'est l'argent des Français.
11:51Oui ?
11:51C'est ça qui est choquant,
11:52c'est tout.
11:53C'est l'argent des Français.
11:55Delphine Ernotte,
11:56le devoir d'exemplarité,
11:57écoutons-la.
11:58Pour nous,
11:58qu'en tant que service public,
11:59on a un devoir d'exemplarité
12:01évidemment renforcé
12:02sur la question du pluralisme
12:04et qu'il faut veiller
12:06à l'équilibre,
12:07forcément toujours instable,
12:09des thématiques
12:10qui sont abordées
12:11dans les différentes quotidiennes
12:13ou dans les différents
12:14magazines hebdomadaires
12:16ou dans les différentes
12:17éditions d'informations
12:18et la diversité
12:20des personnalités
12:21qui sont amenées
12:22à s'exprimer
12:22dans ces différentes émissions.
12:24Alors ça,
12:24c'est intéressant
12:25parce que ce matin,
12:26j'ai écouté
12:26à 6h15.
12:28Vous êtes levé
12:28à 6h15,
12:29Françoise Laborde,
12:30tous les jours ?
12:30Oui,
12:31parce que mon chien me réveille.
12:32Votre chien vous réveille.
12:33Qui est là d'ailleurs ?
12:34Oui,
12:34elle est là.
12:34Il est calme.
12:35Elle est là.
12:35Elle est assez calme.
12:36À 6h15,
12:38il faut sortir la chienne
12:40à 6h15 ?
12:41Non,
12:41je lui ai dit non,
12:41il faut attendre.
12:43Bon,
12:44alors à 6h15,
12:45branchez-vous sur Europe 1
12:46tous les jours.
12:46Très bien.
12:47Même un peu avant si vous voulez
12:48parce qu'il y a l'édito
12:49de Laurent Tessier
12:49qui est tout à fait remarquable.
12:51Et par exemple,
12:52ce matin,
12:52j'ai entendu les thématiques
12:53de certaines émissions
12:54quand Trump a été élu.
12:57Là,
12:57je ne parle pas des invités
12:58qui étaient en opposition à Trump,
13:01ce que je pourrais
13:01tout à fait concevoir.
13:02Mais c'est le titre
13:03de l'émission
13:05telle qu'elle était proposée
13:06aux téléspectateurs.
13:08Trump de point
13:09le nouveau fascisme américain,
13:10point d'interrogation ?
13:11Alors,
13:12il y a le point d'interrogation.
13:14Il y a le point d'interrogation.
13:15Ça met la nuance.
13:16Bon,
13:16c'est vrai que
13:17on pense ce qu'on veut de Trump.
13:21Je ne dirais pas
13:22qu'il est fasciste.
13:23Ce n'est pas le mot
13:24que je dirais.
13:25Je pourrais dire populiste,
13:26je pourrais dire
13:27attrape-tout,
13:28je pourrais dire
13:29qu'il a surbandé
13:31bien des défauts
13:33sur le plan politique
13:34et puis sur le plan personnel,
13:35mais je ne traiterai pas
13:36de fasciste,
13:38me semble-t-il.
13:38Et vous en avez une autre
13:39concernant le Hamas de point,
13:41une organisation toujours dangereuse,
13:43point d'interrogation,
13:43c'était sur France 5.
13:44Ah oui, ça c'était formidable.
13:45Celle-là,
13:45alors celle-là,
13:46parfois ça se voit trop.
13:48Et je me souviens
13:49que cette,
13:51comment dire,
13:52cette intitulée,
13:53on en avait parlé
13:54sur Europe 1
13:54et sur CNews.
13:56Bon,
13:56devoir d'exemplarité.
13:57On marque une pause,
13:58il est 11h.
13:58Elle s'appelle comment
13:59votre petite chienne ?
14:00Rustine.
14:01Ah,
14:02mais alors pourquoi
14:02vous l'avez appelée Rustine,
14:03par exemple ?
14:04Parce que j'aime,
14:05parce que d'abord,
14:06c'est un objet
14:07que plus personne ne connaît,
14:09sauf ceux qui avaient
14:09des vélos
14:10et qui savaient réparer
14:12les chambres à air.
14:13Et des bateaux gonflables.
14:15Fina.
14:16C'était formidable
14:17quand on se dit vélo,
14:17on avait la petite pochette,
14:18vous vous rappelez ?
14:19Bien sûr.
14:19Pour gratter,
14:20mettre la chambre à air,
14:22la colle,
14:22et puis le petit rond
14:23qui s'appelait une Rustine.
14:24Et donc j'appelais Rustine
14:25parce que ça me fait rire
14:26et je trouve que c'est un nom
14:27qui ressemble à un nom féminin.
14:28Mais je ne me voyais pas
14:29de l'appeler un nom féminin
14:30parce qu'on peut être
14:31dans l'embarras.
14:32Vous voyez,
14:32si le chien s'appelle Christine
14:33et que le subiton
14:35croisez la cousine
14:36de votre meilleure amie
14:37qui s'appelle Christine,
14:38c'est l'embarrassant.
14:38Des chiens qui s'appellent Christine
14:40et il y en a beaucoup quand même.
14:41Non, mais vous avez...
14:42Le chien de Sophie Davant
14:44s'appelle Raoul.
14:45Je trouve ça rigolo.
14:46C'est très joli, Raoul.
14:48Je crois qu'il y a des...
14:49Raoul a maintenant
14:49qui naissent d'ailleurs.
14:50Oui, bien sûr.
14:51Et c'est pas mal.
14:52C'est un prénom qui revient ?
14:53Oui, ça revient Raoul, absolument.
14:54Il y en a qui naissent
14:55de la Fressange, bien évidemment.
14:57Il est 11h44.
14:58C'est Europe 1.
14:59Pascal Praud.
15:00Il est 11h13 sur Europe 1
15:01et Gilles nous attend
15:02depuis 15 minutes.
15:03Parce qu'on a été odieux avec lui.
15:05On l'a fait patienter.
15:08Bonjour.
15:09Oui, bonjour.
15:10Je ne suis pas sûr
15:10que je vais m'en remettre.
15:11Mais non, mais d'abord,
15:12merci d'être avec nous.
15:13Vous habitez la Côte d'Opale.
15:15Est-ce que vous êtes heureux
15:16de la réélection de Mme Ernot ?
15:19Est-ce que vous êtes un spectateur,
15:21téléspectateur du service public ?
15:23Ravi.
15:24Mais alors, ravi que l'ARCOM
15:26ait pris le pouvoir en France
15:27et qu'il s'autorise
15:30à mettre une personne
15:31qui dit tout le contraire
15:32de ce qu'elle devrait faire.
15:34Ou du point, du moins,
15:35elle dit ce qu'elle devrait faire
15:36et qu'elle fait tout le contraire.
15:38C'est-à-dire que c'est marrant.
15:39D'ailleurs, on a l'impression
15:40d'entendre Emmanuel Macron.
15:42C'est...
15:43Voilà.
15:43Il n'y a aucune pluralité,
15:46je vais peut-être réussir à le dire,
15:48dans le service public.
15:49Il n'invite que des gens de gauche
15:52ou à tendance gauchiste.
15:55Il faut surtout...
15:56Les rares fois où ils vont inviter
15:59une personne de droite,
16:01ils vont lui mettre 5, 6, 7 personnes
16:04pour le contredire
16:05et parler en même temps
16:06et l'empêcher de parler,
16:08c'est une catastrophe.
16:09Je veux dire,
16:10quand on entend Mme Ernotte,
16:12ce matin chez vous,
16:14à Pascal Praud,
16:15je l'ai entendu,
16:16j'hallucine, quoi.
16:18C'est incroyable.
16:19Elle dit absolument
16:20tout l'inverse de ce qu'elle fait.
16:21Non, mais je suis assez d'accord avec vous.
16:23Donc, je ne peux pas vous dire
16:24autrement,
16:25puisque je le disais ce matin,
16:27c'est-à-dire que
16:28elle dit des choses
16:29et ce qui est étonnant,
16:30c'est qu'elle le dit devant l'ARCOM
16:31et qu'on ne souligne pas.
16:33Il y a des questions simples,
16:35je dirais Mme Ernotte,
16:36mais pourquoi vous n'invitez pas
16:38telle personne depuis des années
16:39qui a autant de succès,
16:41un intellectuel,
16:42comment dire,
16:43Michel Onfray, par exemple,
16:44n'est pas invité sur le service public.
16:46Ce que je dis...
16:46Pour ses livres,
16:49il n'est pas invité,
16:50il me l'a dit Michel.
16:51Alors, la réponse souvent,
16:52c'est de dire
16:52oui, mais il est sur CNews.
16:54Il est déjà sur une autre antenne.
16:56Mais ce n'est pas le sujet.
16:57Ce n'est pas parce que tu es sur CNews
16:58que tu n'as pas le droit de parler.
17:01Mais Michel Onfray,
17:01c'est un bon exemple.
17:03Voilà quelqu'un
17:03qui est interdit de service public.
17:06On peut l'appeler d'ailleurs,
17:07Michel, si vous voulez.
17:08Pourquoi ?
17:08Au nom de quoi est-il interdit
17:10du service public ?
17:11C'est quelqu'un qui vend des livres,
17:12qui est un intellectuel,
17:13reconnu comme tel, etc.
17:15Bon, ben,
17:16voilà,
17:16il n'est pas dans la bonne ligne,
17:18manifestement.
17:19Mais parce que,
17:20pardon de le dire,
17:21mais ce n'était pas sur la télévision
17:22mais à la radio,
17:23mais quand vous entendez
17:24Sarah Knafow
17:24et la façon dont elle torrait,
17:27si vous me permettez,
17:27cette expression,
17:28comme le ferait un torero,
17:30certaines intervieweuses
17:32de France Info,
17:33on comprend qu'ils n'aient pas envie
17:34d'inviter un certain nombre
17:34de personnalités.
17:35Ah ben oui !
17:36Parce qu'à ce moment-là,
17:36le roi est nu.
17:38Et qu'en effet,
17:40on a du talent
17:41en fonction de,
17:43parfois,
17:43la médiocrité aussi
17:44de ces interlocuteurs.
17:45Vous faites allusion
17:45à une émission,
17:46effectivement,
17:47politique
17:47qui était animée
17:48par une journaliste
17:48de France Inter,
17:49d'ailleurs,
17:49dont j'oublie à l'instant
17:51le nom,
17:52et où,
17:53comme on dit régulièrement,
17:56maintenant,
17:56c'est une expression
17:57qui est passée
17:57dans le langage courant,
17:58Sarah Knafow
17:59a fait une masterclass.
18:00Elle les a étrillées.
18:03C'était trois journalistes
18:05du service public
18:05et elle en est ressortie,
18:07effectivement,
18:07grandie,
18:08parce que les attaques
18:09étaient précises
18:11contre Mme Knafow.
18:13En tout cas,
18:14elles étaient régulières
18:15et qu'il y avait
18:16un climat,
18:17manifestement,
18:18où on voulait
18:18détruire,
18:21en tout cas,
18:21attaquer,
18:21en découdre
18:22avec Sarah Knafow.
18:23Bon,
18:24malgré tout,
18:24tout n'est pas acheté
18:25dans le service public.
18:26Il y a des émissions,
18:26moi, je regarde souvent
18:27Léa Salamé,
18:29que je trouve
18:29que c'est une bonne émission,
18:30Anne-Élisabeth Lemoyne,
18:32j'aime bien regarder aussi
18:33de temps en temps,
18:34il y a des invités
18:34quand même
18:34qui sont intéressants.
18:36Simplement,
18:37il ne faut pas être le dupe.
18:38Par exemple,
18:38sur Anne-Élisabeth Lemoyne,
18:40elle a Patrick Cohen
18:41comme éditorialiste,
18:42elle a Pierre Lescure
18:43comme éditorialiste,
18:44et j'en comprends,
18:44sûrement de la qualité,
18:46mais ce sont des gens
18:46qui ont un engagement,
18:48là aussi,
18:49prononcé depuis des années
18:50d'un certain côté.
18:52Moi,
18:52ce que je déplore surtout,
18:54c'est qu'à France Télévisions,
18:56ils n'utilisent pas
18:57ce que les Américains
18:58appellent le soft power,
18:59c'est-à-dire la fiction.
19:01Moi,
19:01ce que je déplore,
19:02et à l'époque,
19:03quand j'avais eu l'occasion
19:04d'en parler avec Delphine Ernos,
19:05je lui avais dit,
19:06le rôle du service public,
19:08ça devrait être
19:08de générer des fictions
19:09qui créent des vocations,
19:12de l'appétit,
19:13de l'appétence.
19:13En France,
19:14on consomme essentiellement
19:15des fictions américaines.
19:17C'est quand même un paradoxe
19:18dans un pays
19:18où on est censé avoir
19:20une exception culturelle.
19:22Et la fiction,
19:23ça devrait être
19:23l'obligation du service public
19:25pour créer des...
19:26Rappelez-vous,
19:27il y a quelques années,
19:28alors c'était une invention
19:29de la gauche au pouvoir
19:30qui avait créé l'Instit.
19:32Et l'Instit,
19:33je ne sais pas
19:33si vous vous rappelez
19:33de cette fiction,
19:34c'était un instituteur
19:36qui allait dans des petits villages
19:38et qui résolvait absolument
19:39des problèmes de société.
19:43Il arrivait avec
19:43les bienveillants,
19:44on s'est sauvés,
19:44des enfants,
19:45des parents,
19:45des élèves,
19:46blablabla.
19:46Donc,
19:46il y avait cette espèce
19:47de mission sociale.
19:48C'était une fiction,
19:49tout le monde adorait ça
19:50et ça mettait l'accent
19:52sur un certain nombre
19:52de problématiques
19:53de la France profonde,
19:54des familles,
19:55etc.
19:56Il devrait y avoir
19:57aujourd'hui
19:57l'équivalent de ça
19:58dans le service public.
19:59et c'est ça qui manque.
20:00Je regarde souvent,
20:01vous regardez Madeleine,
20:02je ne sais pas
20:02si vous êtes abonné
20:03à Madeleine,
20:04la seule...
20:05Vous ne savez pas
20:06ce que c'est Madeleine ?
20:07Je sais ce que c'est.
20:07C'est Lina,
20:08donc c'est la chaîne de Lina.
20:09Très souvent,
20:09moi je regarde
20:10des émissions de Pivot
20:11qui ont 40 ans,
20:12etc.
20:12Je vous assure
20:13qu'entre Pivot
20:14sur son plateau,
20:16l'ouverture d'esprit
20:17et la multiplication
20:18des genres
20:19et Auguste Trappnard,
20:21c'est Auguste ?
20:22Oui,
20:23Auguste Trappnard.
20:23Auguste Trappnard
20:26sur la grande librairie
20:27qui est quand même
20:29monocolore
20:31et ça c'est aussi intéressant,
20:33c'est monocolore
20:34la grande librairie
20:35alors que cet espace
20:36de littérature
20:37devrait être ouvert
20:40à toutes les littératures,
20:42à tous les intellectuels,
20:43à tous les essais
20:44et tu as le sentiment
20:45que ça s'est refermé,
20:49qu'on n'ouvre pas
20:50cet espace à tout le monde.
20:52Je pense que vous êtes
20:53plutôt d'accord.
20:53Oui, je suis 100% d'accord.
20:55C'est un état d'esprit,
20:57Pivot, c'est un état d'esprit.
20:59Chancel, c'est un état d'esprit.
21:01Non mais c'est-à-dire
21:01que le pire en plus
21:03c'est que quand on arrive
21:03à un moment d'autocensure,
21:05c'est-à-dire que je pense
21:06qu'il y a un moment donné
21:07où ces journalistes
21:10ou ces présentateurs
21:11n'ont même pas conscience.
21:12Ils choisissent...
21:12Ah, si ils ont conscience.
21:14Pas forcément.
21:15Faut être du bon...
21:15C'est un état d'esprit.
21:16C'est un état d'esprit.
21:17C'est un état d'esprit.