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Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire des arts et métiers, était l’invité du Face-à-Face de ce mardi 13 mai sur RMC et BFMTV. Il a été interrogé notamment sur le rajeunissement des auteurs de menaces terroristes et de faits de délinquance. 

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Transcription
00:00Ça veut dire, Alain Boer, qu'à la liste que je viens d'énoncer, des différents faits qui impliquaient des représentants de l'État ou de la loi,
00:10vous ajoutez ce constat fait par le procureur national antiterroriste, ce sont nos confrères du Figaro qui le relatent ce matin,
00:18qui parlent d'une menace terroriste avec notamment un rajeunissement des auteurs de ces menaces qui, fort heureusement, sont le plus souvent déjouées.
00:30C'est un phénomène français ou c'est un phénomène européen ?
00:33Alors c'est un phénomène global mais plus particulièrement français car on est toujours le pays qui est le plus visé et le plus concerné.
00:40C'est-à-dire que quand vous prenez l'intégralité des éléments pris en compte par Europol, la France est la moitié de ce qui se passe en Europe.
00:48Alors que la France est 60 millions d'habitants sur 400 et quelques millions.
00:53Donc on sent bien qu'il y a un élément plus particulièrement pointu en France et qu'on est en train de vivre ce phénomène.
01:01Alors c'est particulièrement lié à l'environnement international mais pas seulement.
01:05Le rajeunissement est un vrai problème.
01:07Le rajeunissement sur les ultras de toute nature, sur les déterminés à passer à l'acte de toute nature,
01:14y compris de très jeunes gens assassinant d'autres très jeunes gens, pas seulement pour des motifs amoureux ou religieux,
01:23mais pour des motifs par exemple de fin du monde ou de fin de la technique avec des arguments, des textes qui ressortent.
01:32Et là vous parlez aussi de ce qui s'est passé notamment à Nantes.
01:35Alain Boer, lorsque l'on regarde dans le détail, notamment sur ce qu'il s'est passé pour ce rodéo sauvage et ce pompier
01:43qui au moment où on se parle est toujours entre la vie et la mort.
01:46L'auteur présumé de ces faits, qui a été arrêté et qui est aujourd'hui présenté à un juge,
01:54il avait 15 mentions à son casier judiciaire.
01:57Ça fait des années qu'il avait une sorte de carrière dans la délinquance.
02:02Et sur ces 15 mentions au casier judiciaire, en tout et pour tout, il n'avait fait que 6 jours de prison.
02:08Il y avait eu d'autres mesures qui lui avaient été soi-disant imposées,
02:12mais qui en réalité n'ont jamais été véritablement appliquées, comme par exemple un suivi de soins.
02:17Est-ce que ça veut dire qu'aujourd'hui, il peut y avoir une sorte de sentiment d'impunité
02:21jusqu'à ce qu'un jeune homme, non seulement renverse un pompier,
02:24mais retourne sur les faits pour lui cracher dessus, alors qu'il a déjà 15 mentions dans son casier judiciaire ?
02:29C'est tout le problème.
02:30Nous avons créé un système qui est passé d'un extrême, la punition pour tout et pour tous,
02:35à l'excuse des tentatives désespérées de comprendre le social, le sanitaire, l'environnement familial, etc.
02:44Mais sans aucune mesure, et surtout avec des alternatives aux poursuites,
02:48des alternatives aux peines et des dispositifs qui sont surtout marqués
02:51par l'immense misère du système judiciaire français.
02:55Très peu de magistrats, t'as un peu de moyens, quasiment pas de prévention,
02:59ni sociale ou un peu plus situationnelle, c'est-à-dire la prévention pour la dissuasion plutôt.
03:04Et puis une situation où chacun se lamente, c'est un concours de lamentation,
03:08mais personne ne prend de responsabilité.
03:10Et ensuite, on dit toujours que c'est la faute des magistrats qui ne font qu'appliquer la loi,
03:13votée par des parlementaires qui découvrent régulièrement ce qu'ils ont voté
03:16et surtout les effets de ce qu'ils ont fait.
03:19Oui, c'est ça, c'est ça, c'est ça.

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