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00:00Vous parlez d'une révolution mentale, une révolution pénale sur un tout autre plan.
00:05Il s'agit aussi d'une révolution et le sujet est profond et abyssal.
00:09Je parle de la fin de vie.
00:11La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, ce matin dans Le Parisien, se veut rassurante.
00:14Marion Maréchal, on sait qu'il y a donc cette proposition de loi aujourd'hui
00:19qu'à la sortie de la commission, certains ont pointé du doigt un texte sans garde-fou.
00:24Est-ce que vous êtes rassuré par rapport à ce que dit la ministre ?
00:26Ce n'est pas la légalisation de l'euthanasie.
00:29Ce texte est terrifiant.
00:31Il n'a rien de rassurant.
00:33Il va déjà excessivement loin pour un premier texte et tout démontre.
00:36Vous savez, sur l'euthanasie humaine, parce qu'on peut lui donner tous les jolis mots qu'on veut bien,
00:40l'appeler fin de vie, mais la réalité, c'est que c'est une euthanasie humaine.
00:45Tous les exemples étrangers qui existent, parfois de longue date, en Belgique, aux Pays-Bas, au Canada,
00:50pour ne citer que ces exemples, démontrent qu'une fois que le verrou de l'interdiction de tuer a sauté,
00:55il n'y a plus de limites.
00:57Et qu'on commence très régulièrement à nous vendre une loi qui explique que c'est uniquement pour des cas extrêmement réduits,
01:03en fin de vie, de maladies incurables, toujours avec des définitions d'ailleurs...
01:05Ce que dit la ministre ce matin, avec des garde-fous, véritablement...
01:08Oui, dont les médecins d'ailleurs expliquent d'ores et déjà dans le texte de loi que le périmètre, en réalité, est très flou.
01:13Parce que dans la définition même actuelle de la loi, finalement, un diabétique grave pourrait demain demander,
01:18par exemple, l'euthanasie.
01:19Ils sont quelques centaines de milliers, si ce n'est millions.
01:20et démontrent à l'étranger qu'en fait, le glissement est inéluctable.
01:25Donc on commence à nous vendre une loi qui est censée être très restrictive
01:27et qui aboutit à ce que demain on puisse demander l'euthanasie
01:30pour des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies psychiatriques ou d'autisme.
01:35Vous pensez que demain en France, si cette proposition passe, on arrivera à cela ?
01:39Mais c'est inéluctable et je dois dire que quand on...
01:41Mais c'est la volonté, vous pensez, de l'exécutif ?
01:43Je pense que c'est la volonté, en tout cas, des militants pro-euthanasie qui sont derrière
01:47et qui ne s'en cachent pas, d'ailleurs.
01:49Ils ont fait passer l'un des grands responsables militants pro-euthanasie
01:52de l'aide à mourir, comme ils disent pudiquement,
01:55à d'ailleurs lancer un mail à ses équipes en disant
01:57« Ne vous inquiétez pas, pour l'instant, on doit céder sur un texte qui ne nous satisfait pas,
02:01mais c'est la première étape avant de pouvoir élargir. »
02:03Et c'est ainsi qu'en Belgique, on se retrouve avec, par exemple,
02:06je me souviens de cette affaire il y a quelques années,
02:08d'une femme qui avait demandé l'euthanasie de 25 ans seulement
02:10parce qu'elle avait été traumatisée à la suite d'un attentat islamiste.
02:15Je me souviens de cette mère de famille, 45 ans de mémoire,
02:17qui avait été violée et qui traumatisait par ce viol,
02:20et bien là encore avait demandé l'euthanasie.
02:23Ce n'est pas l'idée que je me fais d'une société solidaire.
02:25Que répondez-vous, Marion Maréchal, à ceux qui disent que c'est un droit supplémentaire ?
02:29C'est un droit qu'on donne avec ses garde-fous
02:31et que c'est une manière d'être, je cite, un progressiste aujourd'hui.
02:34Je ne le lis pas du tout de cette manière-là.
02:36Je vais vous dire, les pays anglo-saxons ont au moins le mérite de la transparence.
02:39Et quand on regarde les motivations qui conduisent, par exemple, au Canada,
02:43à des personnes à demander l'euthanasie,
02:45la première motivation, c'est « je ne veux pas être un poids pour ma famille ».
02:50Et donc, on fait peser, avec l'autorisation de l'euthanasie,
02:53on fait peser sur ces personnes la culpabilité de rester en vie.
02:57Alors que c'est la société qui devrait se sentir coupable
02:59de ne pas être assez solidaire
03:00et de ne pas donner les moyens de soulager la souffrance efficacement.
03:03Vous voulez que je vous dise, cette loi, c'est une loi, en fait,
03:06pour l'euthanasie des pauvres.
03:07Parce qu'aujourd'hui, oui, quand vous vivez dans un désert médical,
03:10que vous n'êtes pas accompagné correctement sur le plan médical,
03:13que vous souffrez,
03:14que votre seule perspective, c'est de finir dans un EHPAD public
03:18dans lequel vous pouvez potentiellement être maltraité,
03:21changer une fois par jour,
03:22voire vous prendre des baffes par certains aides-soignants,
03:24oui, évidemment, à certains égards, l'euthanasie peut paraître plus douce.
03:28Ce n'est pas fait pour les gens qui, eux, auront les moyens
03:30de pouvoir être accompagnés dans des soins plagiatifs,
03:33de cliniques privées.
03:34Donc je trouve cette loi indécente,
03:37et je trouve qu'au regard des grandes difficultés
03:39que traverse aujourd'hui notre pays,
03:40se lancer dans cette grande révolution anthropologique et dramatique,
03:44et je vous le dis, et j'en conclurai par là,
03:47dans ce cas-là,
03:47pourquoi demain, quand une personne veut se jeter d'un pont,
03:50envoyer les pompiers,
03:52alors que dans le même temps,
03:53quand une personne demande la mort sur un lit d'hempital,
03:55on lui tend la piqûre.
03:56Moi, je suis dans une société
03:57où je veux continuer d'envoyer les pompiers
03:59pour pouvoir empêcher cette personne de se jeter du pont.
04:01Pour résumer, vous diriez, comme Michel Houellebecq,
04:02que si un jour, ça devait arriver,
04:05vous préférez dire, non,
04:07retenez-moi que quelqu'un me tende la main.
04:09Oui, retenez-moi,
04:10et puis surtout, pardonnez-moi de le dire,
04:12mais tous les exemples étrangers le démontrent aussi,
04:13la culture palliative ne cohabite pas
04:15avec la culture euthanasique.
04:16Je voudrais préciser un quel texte
04:18sur les soins palliatifs
04:19et qui fait consensus.
04:20Bien sûr, mais sauf que c'est un mensonge,
04:21parce que la réalité,
04:22c'est que quand on a mis une culture euthanasique en place,
04:25l'État a la facilité, bien sûr,
04:26de ne pas être les moyens
04:27dans l'accompagnement d'une fin de vie digne.
04:29Et donc, finalement,
04:30c'est un mensonge, une fois de plus,
04:31qui est fait par ce gouvernement.