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00:00Félicitations Joanne parce que vous avez donné beaucoup d'émotions évidemment aujourd'hui.
00:04J'imagine que pour vous aussi ça a été le cas au guidon avec cette course complètement folle.
00:08Et puis après cette Marseillaise, les mots que vous avez partagés avec le public.
00:12Parlez-nous de cette émotion.
00:14Incroyable, c'est incroyable.
00:17C'est pas c'était, c'est incroyable.
00:19Comme on dit souvent, on a du mal à réaliser tout ça.
00:21Mais c'est vrai, c'est difficilement palpable.
00:25Il y a ce moment avec le public, ça donne des décharges d'émotions.
00:33On a envie de pleurer, il y a quelques larmes qui passent.
00:37Et après, le temps continue, plein d'autres choses se passent.
00:41C'est vraiment bizarre.
00:43Surtout, voilà, il y a eu le bon choix de pneus.
00:47On savait que la pluie allait arriver et presque, il a fallu patienter.
00:51Parce que quand je vois tout ce qui s'est passé derrière moi,
00:53il y en a qui sont passés deux fois au stand, qui ont fait des doubles long laps.
00:56Enfin, c'est des trucs un peu de fou.
00:59Et moi, je suis resté en piste.
01:01Je tenais mon rythme.
01:02J'essayais d'améliorer, de contrôler.
01:04Parce qu'en fait, le pneu, je pense qu'on avait tendance à brûler le pneu arrière.
01:08Parce qu'il n'y avait pas beaucoup d'eau.
01:09Et ça, je sais que j'arrive à très bien le contrôler.
01:11Et le fait de continuer à prendre de l'avance, ça m'a rassuré.
01:13Mais ouais, à chaque fois, je cherche à tout faire pour gagner les Grands Prix.
01:20Et là, je le gagne.
01:21Mais j'ai l'impression qu'il fallait attendre.
01:25Et c'est assez bizarre.
01:26Je me souviens, vous nous disiez à Réres il y a 15 jours,
01:30tiens, j'ai pensé au Grand Prix de France cette année, je vais inviter mes parents.
01:32Je ne l'avais jamais fait.
01:33Vous avez bien fait.
01:34Vous allez les ramener à chaque fois maintenant, vos parents.
01:36Quelle émotion pour eux aussi ?
01:37Grosse, grosse émotion.
01:39Alors, mon père, il voulait que je lui verse du champagne à la fin sur le podium,
01:43en bas du podium.
01:44Mais je n'avais plus de champagne.
01:46Merci, Daka.
01:48Magic.
01:50Non, je pense qu'ils ont pris cette bonne décharge aussi du public.
01:54Et il fallait qu'ils voient ça.
01:56Et ils l'ont vu de la meilleure des manières possibles.
01:59Maintenant, ils peuvent retourner tranquillement à la maison,
02:02profiter devant la télé.
02:04Et ils sauront qu'est-ce que je suis en train de vivre.
02:05En tout cas, ce qu'on vit au Grand Prix de France.
02:07Mais aussi un peu tout mon rythme des Grands Prix.
02:10C'était le bon moment de les faire venir.
02:14Mais comme je le dis, je n'aurais pas pu imaginer.
02:18J'ai envie de gagner, mais je n'aurais pas pu imaginer comme ça.
02:22Et quand c'est fait, on ne réalise pas.
02:27C'est vraiment étrange.
02:28J'ai du mal à trouver les mots.
02:30Est-ce que vous pouvez mettre l'oreillette ?
02:31Parce que Randy Le Punier va vous poser la prochaine question.
02:34Tout le monde veut vous parler aujourd'hui.
02:35Je pourrais parler vachement plus technique.
02:37On essaie de parler de qu'est-ce qui se passe.
02:39Mais finalement, je ne pourrais parler que technique et qu'est-ce qui s'est passé en course.
02:45Moi, j'ai une question d'abord.
02:47Je me permets, juste avant, Randy, en Australie, c'était votre première victoire.
02:51Et vous n'aviez pas eu cette Marseillaise.
02:53Là, vous l'avez eu.
02:54Et non seulement vous l'avez eu, mais vous l'avez eu en écho avec ces milliers de spectateurs.
02:59Racontez-nous ce moment.
03:01Oui, ça c'est clair.
03:03C'était extraordinaire.
03:04Parce que direct après l'Australie de ne pas avoir l'IN, on se dit, sans déconner, qu'est-ce qui se passe ?
03:10Là, on a tout eu.
03:11Et presque quand on la chante plusieurs fois dans la semaine, là, on se dit au moins, on l'a chanté pour une bonne raison.
03:17Et ça, ça a été extraordinaire.
03:19J'ai réussi à la chanter bien au début, après un peu d'émotion, il faut calmer, sinon on lâche la petite larme.
03:27Et j'ai pu terminer.
03:29C'est incroyable.
03:31Ce monde, ça fait une vibration, ça fait un son vraiment particulier.
03:38Et là, comme je dis, on l'a chanté la Marseillaise pendant la semaine.
03:42Ils m'ont fait plaisir le public, ils l'ont chanté plusieurs fois pour moi.
03:44Là, c'est la foi qu'on voulait, on l'a eu.
03:50Johan, il n'y a pas beaucoup de mots à dire.
03:53C'est bravo, bravo et encore bravo.
03:55Parce que franchement, là, gagner à domicile en MotoGP, c'est le rêve de tout pilote que tu as réalisé.
04:02Et plein d'enfants qui regardent leurs écrans.
04:06Quand tu es sur la grille, que tu vois les conditions, les autres pilotes, tu te dis, là, j'ai fait une boulette.
04:10Même si tu savais que tu n'as plus à l'arrivée ou tu te dis, là, c'est mon jour, c'est ma chance.
04:20Non, je ne me suis pas dit, c'est mon jour, c'est ma chance.
04:24C'est un peu plus tard.
04:25Pendant la course, c'est quand Jack Miller est tombé.
04:28Et que là, je me suis dit, bon, il va se passer des choses.
04:30Les autres sont ainsi que devant.
04:31La pluie devra arriver.
04:33À un moment, je ne sais pas combien de personnes sont devant moi.
04:36Mais en général, Miller, c'est le meilleur dans ces conditions.
04:39Et en effet, je pense que c'est lui qui était vraiment le premier pilote.
04:42Et quand il a chuté, là, j'ai compris qu'il y avait un truc à faire.
04:46Et après, quand je me suis retrouvé premier, et en plus, Marc change de pneu, il remonte très vite.
04:54Mais après, pareil, son pneu, il ne donnait plus assez.
04:57Et il était dans la même situation que moi.
04:59Et là, j'ai vu que ça tenait.
05:00Et même, je pouvais encore prendre de l'avance.
05:02Et bien, j'ai dit, nickel.
05:05Mais c'est vrai qu'au moment du départ, je dis, allez, j'essaie de les utiliser au mieux.
05:09Mais je ne veux pas trop attaquer non plus pour ne pas tuer les pneus.
05:12Et j'ai essayé de contrôler.
05:14Et là, j'oublie même qu'en fait, mais déjà, dès le départ, je suis parti sans baisser la moto.
05:19Parce que je n'étais pas sûr de comment freiner à la chicane.
05:21Et du coup, le départ, il a été catastrophique.
05:24J'essaie de rattraper la première chicane chez l'extérieur.
05:26Tout le monde se pousse.
05:27Il y a un mire qui redresse comme pas possible.
05:31Et il me rentre dedans.
05:33Heureusement, j'enlève carrément ma main du guidon.
05:36Et ça m'a permis de redresser la moto.
05:38Et j'ai tracé tout droit dans les graviers.
05:39Et à partir de là, j'ai dit, bon, j'ai reçu.
05:43Et tu verras.
05:46Et j'ai vu.
05:47Mentalement, ça a dû être quand même extrêmement dur.
05:49Tu t'es retrouvé en tête au septième, huitième tour de la course.
05:54Comment tu as géré tout ça ?
05:56Et à quel moment tu as pu un petit peu te relâcher ?
05:59Si tu as pu te relâcher avant le passage de la ligne, bien sûr.
06:02Il y avait de la gestion.
06:05Et je savais que là, comme réagissaient les pneus, c'était à mon avantage.
06:09Parce que j'arrive à vraiment bien gérer ces conditions-là.
06:12Quand les autres ont du mal avec le pneu avant.
06:14On a aussi du mal avec le pneu arrière.
06:16Mais moi, le pneu avant, j'arrive à le gérer.
06:18Et le pneu arrière, presque, il y a juste à se placer correctement et à patienter.
06:22Mais là où j'ai eu un peu peur, j'étais en tête.
06:25C'est quand, voilà, je dis que Marc, il a commencé à remonter vite.
06:28Parce que je pense que c'est premier tour avec les pneus pluie.
06:30Il a roulé peut-être deux, trois secondes plus vite que moi.
06:34Mais ensuite, ça s'est stabilisé.
06:35Et à partir de là, quand j'ai commencé à avoir 11, 12 secondes d'avance.
06:40Et que j'ai pu voir que là, je contrôlais bien.
06:43Je n'ai pas voulu trop me relâcher.
06:45Parce que le chemin au bœuf, l'entrée de la chicane,
06:48c'est des endroits où je ne voulais pas me faire piéger.
06:50Même le gauche du S bleu, on ne sait jamais.
06:53Du coup, j'ai vraiment été prudent.
06:55Et le dernier virage, là, je me dis, si même Miller est tombé au dernier virage,
06:59je le passais sur des œufs, comme on dit, sans mettre le genou par terre.
07:02J'attendais.
07:03Mais finalement, en étant patient, le rythme restait plutôt bon.
07:08Non, mais franchement, Johan, pour nous, devant notre écran,
07:11et je pense qu'on peut parler au nom de tous nos abonnés,
07:14ça a été le Grand Prix le plus long qu'on ait vécu.
07:17Honnêtement, ça nous paraissait interminable.
07:20Est-ce que pour vous, c'était la même chose ?
07:22Un petit peu, oui.
07:23J'ai d'abord vu qu'il restait 15 tours.
07:25J'ai fait, bon, ça va être long.
07:28Après, j'ai vu 9.
07:29Je regardais, mais je sais que quand il restait 9 tours,
07:32ça m'a marqué, j'ai dit, allez, 9 tours, ça va, c'est un run un petit peu long, ça se fait.
07:39Mais après, j'ai vu 5 tours.
07:40Quand je pensais qu'il pouvait rester 3 tours, il restait encore 5 tours.
07:43Et après, les 3 derniers, 2 tours.
07:46Et le dernier tour, quand j'attaque avec 20 secondes d'avance,
07:49là, je me dis, ce tour, je peux l'assurer.
07:52Et en effet, j'ai même pu saluer le public.
07:54Et ça, c'est unique.
07:55J'ai hésité, mais c'était trop tentant.
07:58Je voyais les drapeaux s'agiter.
07:59J'ai commencé à lever la main.
08:01Et ça, c'était vraiment bon à faire.
08:03Et vous avez bien fait.
08:04On a une toute dernière question avant de vous laisser.
08:07Mais on aurait envie de vous garder encore très, très longtemps avec nous.
08:10À 15h44, est-ce que vous réalisez que vous venez de remporter le Grand Prix de France,
08:16parce que ça n'avait pas été fait depuis 71 ans
08:20et que vous vous êtes offert un salto devant des milliers de spectateurs ?
08:25Oui, je pense m'en rendre compte.
08:31Je pense m'en rendre compte.
08:33J'aime l'histoire de la moto.
08:36Et de pouvoir écrire cette ligne, c'est spécial.
08:39Du coup, oui, je m'en rends compte et c'est beau.
08:42Et merci.
08:43Merci beaucoup, en tout cas.
08:45Merci, Johan.
08:46Merci au nom de tous les abonnés.
08:48On vous laisse.
08:48On sait qu'il y a beaucoup de sollicitations.
08:51Ce n'est pas le plus marrant, mais on va faire le tour des télés.
08:53Mais il va y avoir plein de moments marrants après, Johan.
08:56Oui, c'est sûr.
08:57Merci pour cette émotion.
08:58Merci.