Faïza Ghraïri a grandi en Tunisie, entre savoir-faire ancestral et respect du vivant. En France, elle a transformé sa passion en mission : proposer une boucherie éthique, inclusive et responsable. Chez Molati, charcuterie halal et traditionnelle cohabitent, toutes sans nitrite, locales, et pensées dans le respect du bien-être animal.
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00:00Moi je fais des apéros avec des amis où effectivement sur la table il y a la charcuterie traditionnelle d'un côté, la charcuterie halal de l'autre,
00:06il y a le vin alcoolisé pour ceux qui veulent boire du vin alcoolisé et puis il y a le vin non alcoolisé.
00:11Et ça ne nous empêche pas de passer un super bon moment.
00:13Nous sommes français et on a grandi avec cette culture où du pâté sur du pain avec un peu de cornichons c'est génial,
00:20du saucisson à l'ail à l'apéro, du saucisson sec aussi.
00:23On ne consomme pas de porc et ça ne nous empêche pas justement de consommer de la charcuterie.
00:26Mes grands-parents avaient une grande ferme avec à peu près 600 à 1000 têtes entre le mouton, agneau, bœuf, taureau, poule.
00:32Et en fait moi j'ai grandi dans cet environnement et à mes 20 ans à peu près j'ai découvert ce que c'était qu'une boucherie traditionnelle
00:38et j'ai vu un comptoir tel une pâtisserie, c'est-à-dire qu'il y avait des morceaux de viande qui a été mis en valeur, travaillé.
00:45Et donc du coup j'ai découvert ça et effectivement j'ai eu un crush.
00:47Après j'ai découvert chez un artisan ce que c'était que la charcuterie et là par contre j'ai eu un deuxième crush énorme
00:53parce que j'ai découvert ce qu'est la charcuterie et tout ce qu'on pouvait faire avec le cochon.
00:57On n'a pas ça dans notre culture africaine, on n'a pas du tout ça.
01:01On a effectivement deux trois choses qui se font comme le get deed etc.
01:04Du coup je me suis amoureusement formée là-dessus et aujourd'hui oui effectivement je fais de la charcuterie.
01:09Tout ce que la palette de charcuterie traditionnelle propose s'emporte du coup.
01:13Et surtout dans mes fabrications et dans mes recettes, essayer d'être au plus proche de la charcuterie traditionnelle.
01:18C'est-à-dire qu'aujourd'hui mes vrais curseurs de savoir si je fais de la bonne charcuterie, c'est effectivement ceux qui consomment de la charcuterie traditionnelle.
01:26Et quand ils goûtent par exemple mon saucisson à l'ail ou mon boudin blanc ou mes pâtés,
01:30effectivement ils me disent waouh c'est super bon et ce qui est bien c'est que c'est finalement moins gras que la charcuterie traditionnelle qu'on peut retrouver chez les bouchers traditionnels.
01:38Au départ j'ai rencontré des éleveurs qui malheureusement avaient un discours un peu raciste.
01:44Quand l'éleveur me regarde et me dit écoutez madame vous êtes bien gentille mais mes bêtes n'iront pas finir dans un couscous ou dans un tagine.
01:50Il y en a un autre qui m'a sorti alors là hors de question que je vende mes bêtes à vous.
01:53Les arabes ne savent pas manger de la viande et j'ai eu la chance de trouver local dans la région Nord-Pas-de-Calais deux éleveuses qui font attention à leurs bêtes et qui ont un amour de leurs animaux sans limite.
02:03Je me retrouve dans ce discours là et là j'ai commencé à embaucher Céline qui est avec moi aujourd'hui qui est bouchère charcutière traiteur et pour le coup on n'est que des femmes dans la boucherie donc là c'est du 100% féminin, de la fourche à l'assiette et ça c'est incroyable quoi c'est top.