Deux ans après sa victoire en compagnie de Loïs Berrehar, Charlotte Yven (Skipper Macif), 28 ans, s'est imposée ce vendredi à Saint-Barthélemy avec Hugo Dhallenne. Un deuxième succès consécutif dans la Transat Paprec que personne n'avait réalisé auparavant.
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00:00On a trouvé ça un petit peu long, je pense que ça a échappé à personne qu'on n'a quand même eu pas beaucoup de vent,
00:05du vent super instable, des prévisions un peu aléatoires qui ne collaient pas forcément avec la réalité.
00:10Donc on s'est adapté, on a tenu bon, on s'est soutenu et on n'a rien lâché.
00:16On s'est battu jusqu'au bout et on était à fond et vraiment c'était génial de pouvoir tout donner comme ça pendant tous ces jours à la fin de la course.
00:24Un peu de sommeil dans les dernières heures j'imagine ?
00:27Ouais, ouais, ouais, à la fin on s'est dit il faut quand même peut-être qu'on fasse des petites siestes pour arriver frais pour le tour de l'île
00:32et en fait on n'a pas du tout dormi, on était tous les deux sur le pont à enlever les sargasses, à barrer et à régler le bateau et on n'a pas du tout dormi sur la fin.
00:41Charlotte, parle-nous de ce qui a été décisif, parle-nous de ces dernières heures, ça s'est joué sur quoi tout à l'heure ?
00:47Ben je pense que ça ne s'est vraiment pas joué à grand chose, les écarts sont minuscules.
00:52Nous on a décidé de jouer avec le vent qu'on avait sans trop se préoccuper des autres adversaires.
00:57de se mettre à l'endroit tout le temps et d'essayer d'aller vite tout le temps.
01:01Et c'est peut-être ça qui a fait la différence, c'est le fait qu'on ait rien lâché jusqu'au bout.
01:06Vous avez eu peur de la perte ?
01:07Et là qui se dit un moment comme, non ?
01:09Ouais, ouais, forcément qu'en fait elle n'a jamais vraiment été gagnée, on en a fait une petite échappée avec trois bateaux, c'est sûr que c'était assez confortable au début, on se disait 60 000 d'avance, bon bah c'est bien, maintenant ça va se jouer pour le podium quoi.
01:23Et quand on a vu les prévisions de la fin, on s'est dit, ben non en fait tout peut arriver comme tout le temps en Figaro, il faut rien lâcher jusqu'au bout et on s'est battus.
01:31Finalement il est aussi bon que Loïs Berriard, le résultat de même à l'arrivée.
01:35Ah bah évidemment, ouais, ouais.
01:38On nous un peu de goût.
01:41Vous pouvez vous parler à René Sargasse.
01:47Sauvé par le groupe.
01:48Non, je pense que c'est aussi quelque chose qui a fait que ça a bien marché, c'est qu'on a formé un super binôme et ça c'était vraiment chouette, on a passé, je ne sais même pas combien de jours, on a passé en tout.
01:5720 jours ?
01:5818 jours, 19 heures.
01:5918 jours, 19 heures.
02:0018 minutes.
02:01Et bah comme la dernière fois.
02:03Un peu de choses prêtes.
02:04Et je crois qu'en plus d'être un bon marin, Hugo Delen s'est parlé également.
02:07Ouais.
02:08Un petit peu moins que Charlotte.
02:10Mais je vais parler de fin.
02:11Ouais, évidemment.
02:11Super content.
02:12Ouais.
02:13Après le retournement de situation qu'on a vécu il y a quelques jours, gagner c'est vraiment...
02:17C'est vraiment fort.
02:19Tu connaissais cette course déjà avec Chloé Le Bars, tu savais qu'elle était compliquée et difficile.
02:23Il a fallu donner beaucoup de mal encore une fois, pas certainement.
02:25Bah ouais, c'était super intense, on n'a rien lâché, on n'a pas lâché un mètre, on n'a pas lâché une risée, on n'a pas lâché une sargasse, on n'a pas lâché un degré et on a gagné.
02:33Ça se joue à quoi, cette victoire ?
02:35Il faut taper dedans.
02:38C'est de chier.
02:39Il faut juste se faire mal jusqu'au bout.
02:40Ouais, c'est ça.
02:41Allez, Hugo !
02:45Un mot que même sur le Cap Saint-Barth, on a quand même fait une course assez incroyable, ils ont été assez étonnants, on ne les attendait pas là du tout.
02:54Ah ouais, carrément.
02:55Qu'est-ce qui vous ont surpris ?
02:56Bah, on a même, en fait, on ne les captait pas à l'AIS à la fin, donc on s'est même demandé s'ils n'étaient pas devant nous, s'ils n'étaient pas déjà arrivés.
03:02Donc, jusqu'au dernier pointage de 3h TU qui doit faire, ça fait combien ? Ça fait 23h d'ici.
03:09On ne savait pas si on était en tête, on ne savait pas où étaient les autres bateaux, en fait.
03:12Donc, on s'est dit, bon, bah, si ça se trouve Saint-Barth, ils vont arriver premier à Saint-Barth et ça va être incroyable.
03:17Non, franchement, bravo, ils ont fait une course, ils nous ont fait une course incroyable, ils nous ont vraiment donné du fil à retordre.
03:23Et je pense qu'ils méritent un accueil vraiment incroyable ici et je pense qu'ils vont le recevoir.
03:31Tu rejoins Armel Lecléage, deux fois vainqueur ?
03:33Et première clane ?
03:34Deux baies de Morlaix ?
03:35Eh oui, deux double vainqueurs, deux la baie de Morlaix.
03:38Ouais, non, c'est clair que c'est un truc que je n'aurais, je pense, jamais imaginé de ma vie.
03:43Et ouais, c'est génial, je suis vraiment hyper heureuse, hyper fière et hyper contente d'avoir partagé ça avec Hugo sur cette course.
03:50C'était trop cool.
03:50Ah bah bravo.
03:51Hugo, on ne t'a pas beaucoup entendu, on t'entend plus en mer qu'à terre.
03:57Raconte-nous comment vous avez vécu et comment on trouve ces ressources pour tenir à la fin, c'est interminable.
04:02Eh bien quand c'est interminable, il faut garder le sourire.
04:05Et pour ça, j'ai une super chacha, donc c'était facile avec elle.
04:09Sinon, non, on a essayé de bien manger, de dormir, d'aller vite, de garder le moral et voilà, c'est ça qui a fait la différence, je pense.
04:18Il y a eu des moments de découragement ?
04:20Bah quand tu passes de premier avec de l'avance à plus premier, bah forcément ça tape un peu.
04:28Si vous deviez la résumer, elle était quoi ? Difficile, engagée, indécise, stressante, cette transat ?
04:34C'était intense, c'était long, c'était sans vent.
04:38Et là, on est très très content avec l'avance à plus.
04:42C'est quoi l'objectif de la saison ? C'est la solitaire ? La solitaire ? La solitaire des figurons ? C'est ça ?
04:45C'est ça ? On est là pour ça.
04:48On est là pour ça.