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00:00300 000 entreprises artisanales pourraient se retrouver sans repreneurs dans les années qui viennent, faute de personnes qualifiées.
00:07C'est le chiffre mis en avant par l'association de l'or dans les mains.
00:11Elle fait la promotion des métiers manuels dans les collèges.
00:14Les collégiens ont perdu en capacité physique, ça une étude le montre et ça inquiète.
00:18Pour en parler, nous sommes ce matin avec le chargé de communication du CIFA de Lyon, le centre de formation des apprentis.
00:24Bonjour Maxime Lozé.
00:26Bonjour Lennie, bonjour Greg.
00:27Est-ce que vous aussi au CIFA au centre de formation, vous constatez que les jeunes ont moins de dextérité d'aptitude manuelle qu'avant ?
00:35Effectivement, la dextérité manuelle avant tout d'être un savoir-faire technique, c'est surtout une compétence de base.
00:41Et on constate effectivement qu'entre différents apprentis, on en a certains qui ont l'habitude de cette dextérité, d'avoir déjà travaillé manuellement.
00:49Et par rapport à d'autres qui justement ont eux, je dirais plus une sédentarité, peut-être certainement numérique et donc du coup plus de difficultés au niveau du geste professionnel.
01:00Mais ça veut dire, vous le quantifiez, comment ce manque d'aptitude ou de dextérité, vous le sentez à quel moment ?
01:06On le sent lorsque la rentrée scolaire arrive, la rentrée des classes arrive et qu'on commence à faire les premiers cours de pratique professionnelle.
01:12Là, les formateurs s'aperçoivent très rapidement.
01:14Alors, je n'ai pas les chiffres en tête parce qu'on n'a pas vraiment fait non plus de calculs.
01:18Mais je dirais facile, peut-être un jeune sur trois a plus de difficultés que ses autres camarades de classe sur toute la partie justement pratique manuelle.
01:26Et du coup, pour nous, ça nous demande forcément plus de temps au niveau de la pédagogie, puisqu'on est là aussi pour que les jeunes apprennent un geste technique.
01:35Et donc du coup, on est là aussi pour s'adapter à ces difficultés.
01:38Vous parliez tout à l'heure de sédentarité numérique.
01:41C'est quoi ? C'est qu'en gros, quand on est collé sur les écrans, qu'on utilise juste ses pouces, au bout d'un moment, en fait, on ne fait pas de travail manuel ?
01:47Alors, je ne sais pas si ce terme existe.
01:49Peut-être que je l'ai inventé, la sédentarisation numérique.
01:52Mais effectivement, on s'aperçoit que les jeunes passent beaucoup plus de temps maintenant sur leur téléphone, leur smartphone, et moins sur les activités manuelles.
02:01Et donc du coup, ça se ressent.
02:02Peut-être que certainement, les mains sont moins musclées.
02:05Il y a moins de réactivité aussi.
02:06Donc les gestes techniques, les gestes professionnels qui sont liés à nos métiers, en pâtissent forcément.
02:11Donc il faut mieux les accompagner, ces jeunes.
02:13C'est-à-dire qu'il faut peut-être plus les prendre par la main, pour le coup ?
02:16Ça peut être un bon point, effectivement, de les prendre par la main.
02:18Mais je pense que c'est un sujet sociétal.
02:21Il faut vraiment que, dès le plus jeune âge, en quelque sorte, on puisse sensibiliser les jeunes,
02:27continuer à faire des activités manuelles, plutôt que de mettre le téléphone dans les mains des jeunes et advienne que pourra.
02:33On va vous donner la parole aussi dans un instant.
02:36Avez-vous constaté que les jeunes ont moins de capacité physique au manuel que les générations précédentes ?
02:41Que pourrait-on faire pour leur donner envie de se remettre dans les métiers manuels ?
02:46Vous nous appelez au 03 86 52 23 23.
02:48On continue d'en discuter avec votre invité, Lénie Flouval, le chargé de communication du CIFA de Lyon.
02:53Justement, on peut en discuter avec Maxime Lozé, mais on peut aussi en parler avec Michel,
02:57qui nous appelle sur le 03 86 52 23 23 pour répondre à cette question.
03:04Bonjour Michel.
03:05Bonjour Greg, bonjour aux auditrices, auditeurs d'ici OCR.
03:10Bonjour.
03:11Ça vous parle ou pas, la dextérité des jeunes ?
03:15Selon vous, on ne donne pas assez leur chance aux jeunes ?
03:19On les coince dans des filières généralistes ?
03:21Peut-être qu'il faudrait les pousser vers des filières techniques ?
03:23Oui, ça c'est un problème.
03:26On a tendance quand même à faire prolonger des études générales des gens qui n'ont rien à y faire.
03:33Même la scolarité jusqu'à ces ans.
03:37Alors je voudrais d'abord féliciter aussi les gens du CIFA qui montrent bien qu'on est capable de former des jeunes.
03:44Il n'y a qu'à voir les réussites qu'il y a aux concours nationaux, dans les métiers artisanaux, tels que la boulangerie.
03:52Alors bon, je suis toujours un peu choqué qu'on culpabilise les jeunes par rapport aux anciens.
04:02Ils sont moins bondants, ils sont moins bondants, ils travaillent moins, etc.
04:06Bon, qu'ils aient éventuellement une lacune en dextérité, pourquoi pas ?
04:11Mais je pense qu'y compris notamment aux CIFA, quand on les prend jeunes et qu'on les forme au métier manuel,
04:23ils rattrapent très vite quelques lacunes qu'ils pourraient avoir par rapport à une insuffisance antérieure.
04:31Merci Michel de nous avoir appelés pour réagir, Maxime Lozet.
04:35Je voyais que vous acquiescez quand Michel nous parlait de dire qu'il ne faut peut-être pas mettre tous ces jeunes dans les filières généralistes,
04:40leur dire qu'il y a d'autres voies, c'est ça aussi, c'est faire la promotion des filières professionnelles, des filières techniques ?
04:47Oui, tout à fait, je suis d'accord avec ce que votre auditeur Michel a dit juste avant.
04:51Effectivement, il faut promouvoir la formation professionnelle.
04:54Effectivement, il y a quelques années en arrière, elle n'avait pas forcément très bonne presse,
04:58mais aujourd'hui, on s'aperçoit qu'en fait, ces métiers manuels retrouvent en quelque sorte leur lettre de noblesse,
05:04et donc du coup, on peut très bien réussir sa vie, et même encore mieux certainement des fois,
05:08en faisant ces métiers-là qu'un autre métier.
05:11Je trouve que c'est justement des métiers qui sont très nobles,
05:14et donc du coup, c'est aussi à nous, SIFA de Lyon, de redorer, de continuer à redorer cette image-là.
05:20Est-ce que l'éducation nationale devrait aussi, peut-être plutôt dans la scolarité,
05:24intégrer des blocs éducatifs, pédagogiques, autour justement du travail manuel,
05:31plus que ce qu'il y a actuellement avec, je ne sais pas, des arts plastiques ou ce genre de choses,
05:35mais rajouter, renforcer les programmes là-dessus ?
05:38Moi, je pense qu'il faut surtout favoriser les périodes de stage en entreprise,
05:42pour que les jeunes puissent découvrir des métiers.
05:45Alors aujourd'hui, ça existe déjà, mais je pense qu'il faudrait que ça soit beaucoup plus présent,
05:48parce qu'en fait, on s'aperçoit qu'on a des jeunes qui, sortis de troisième,
05:52ne savent pas encore où s'orienter, et donc souvent, on choisit un petit peu la voie de facilité
05:56avec la formation classique initiale, alors que des fois, ils peuvent très bien découvrir des métiers
06:02qui leur font tilt et s'orienter sur un métier qui va leur plaire.
06:06Que pensez-vous de ce chiffre ? On en parlait tout à l'heure, 300 000 entreprises artisanales
06:10qui ne pourraient pas retrouver de repreneurs en France, pas dans le département, en France,
06:15d'ici 2030. C'est quelque chose que vous dites à vos élèves ?
06:19Parce que pour le coup, ils vont avoir du travail s'il y a des entreprises à reprendre.
06:23Ah bah concrètement, lorsqu'on se déplace au sein des collèges ou même des lycées,
06:27lorsque les personnes viennent chez nous pour, par exemple, des journées portes ouvertes,
06:30c'est l'un des premiers arguments, c'est leur dire, voilà, la filière que vous allez choisir,
06:35enfin que vous avez choisie, vous n'allez jamais rencontrer de difficultés pour trouver un emploi.
06:39Donc forcément, ça peut faire le petit plus qui fait que les jeunes vont s'orienter sur le CIFA, par exemple.
06:45Si vous, en gros, prenez cette filière, vous serez sûr d'avoir du travail.
06:49Aujourd'hui, on peut être un peu stressé par rapport à ça, on se dit, si on se forme chez vous, on aura du travail.
06:54C'est exactement ça, et on en a discuté encore il n'y a pas si longtemps que ça avec un boucher du coin
06:58qui est capable de proposer des salaires très très attractifs pour un jeune qui sort avec un CAP.
07:03Donc c'est quelque chose qui peut être très motivant aussi pour l'apprenti.
07:06Merci Maxime Lozet, je le rappelle, vous êtes chargé de communication du CIFA de Lyon,
07:11le centre de formation des apprentis. Merci.
07:13Merci beaucoup.