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00:00Et d'abord, Catherine Ney est avec nous sur Europe 1 comme tous les vendredis. Bonjour Catherine.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Alors le 8 mai 2025, hier donc, va rester comme une date historique, Catherine,
00:10parce que deux événements historiques se sont télescopés.
00:13Il y a eu la clôture d'un ordre mondial et l'avènement du pape Léon XIV.
00:18Oui, en effet, 80 ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
00:21on a pris conscience que l'ordre international qui lui avait succédé vient de s'effondrer
00:26et que celui qui devra le remplacer reste à construire.
00:30Poutine et Trump ont démoli l'édifice et ça n'est pas fini.
00:33A Paris, le rituel de la célébration de ce grand jour était respecté,
00:37avec arrêt du président devant la statue du général de Gaulle,
00:41poignée de main au petit-fils, remontée des Champs-Elysées sous escorte de la garde républicaine,
00:45sauf que cette fois, elle était organisée à 17h, et non plus le matin à 10h, comme c'était la coutume,
00:52et que le président parlerait 20 minutes. Du coup, Brigitte était là.
00:55Il venait d'ailleurs de commencer son discours avec rappel de l'histoire de cette tragédie de la Deuxième Guerre
01:00sur ce ton de prélat qui l'affectionne, tant quand la fumée blanche au-dessus de la chapelle Sixtine
01:06a stoppé nette notre attention. L'arrivée du nouveau pape a pénalisé le président,
01:10ne l'écoutait plus, comme quoi il ne faut pas modifier les horaires,
01:14même quand on se dit le maître des horloges.
01:16Et pourtant, vous nous dites que c'est dommage, parce que la fin de son discours méritait un arrêt,
01:21qu'on s'y arrête.
01:22Oui, en effet. Que nous a-t-il dit ?
01:24Nous n'aurons jamais fini de nous battre pour la victoire et de défendre la paix.
01:29Nous n'aurons jamais fini de défendre notre indépendance et notre liberté,
01:33façon de nous avertir que la menace de la guerre plane sur l'Europe.
01:36Aujourd'hui, à Nancy, Emmanuel Macron et Donald Tusk, Premier ministre polonais,
01:41signent un traité d'amitié. Au moment où, sur la place rouge,
01:45Poutine célèbre la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie,
01:47en faisant gober à ses invités, dont Xi Jinping, son invité d'honneur,
01:51Kuzelinsky, est bien le successeur d'Hitler.
01:54Grâce à la Chine, la Russie peut maintenir son économie à flot
01:57et développer son industrie militaire.
02:00Mais avec l'arrivée de l'imprévisible Trump,
02:02ces deux dictateurs se serrent les coudes, dénonçant le harcèlement hégémonique américain
02:07dans leur bouche, prière de ne pas rire.
02:10Bon, on n'a pas forcément, justement, envie de rire, côté européen.
02:13Mais non, dimanche, Donald Tusk, Emmanuel Macron,
02:16Georgia Melody, Pedro Sanchez et le nouveau chancelier allemand Frédéric Merz,
02:20qui vient de visiter Paris, puis Varsovie,
02:22faisant d'ailleurs de cette alliance le ferment du sursaut européen,
02:26se rendront à Kiev, chez Zelensky,
02:28rejoint sans doute par le Premier ministre anglais,
02:30qui doit regretter le Brexit, puisqu'il ne cesse de faire les yeux doux à l'Union Européenne
02:34et qui lui aussi a très peur de la guerre.
02:36Et c'est dans ce contexte que le nouveau pape est arrivé.
02:39Oui, Léon XIV, qui veut dire qu'il y en a eu 13 avant lui, une surprise,
02:43sauf au Vatican, où il était connu,
02:45ayant été nommé par François,
02:47dicaster des évêques, c'est-à-dire un peu leur DRH.
02:50Né à Chicago, il est américain.
02:52Ils m'ont appelé, enfin, René Trump,
02:54comme si cette élection devait rejaillir sur sa gloire.
02:57Robert Francis Prévost, c'est son nom.
03:00On ne fait pas plus français, il faut dire que son père l'est.
03:03Et sa mère est espagnole, on s'est réjoui à Madrid.
03:05Alors, missionnaire et évêque au Pérou,
03:08il a exercé ses missions dans ce sud global,
03:10le nouveau centre de gravité de l'Église.
03:12On va apprendre à le connaître.
03:14On l'a vu s'allouer la foule,
03:16ému, les yeux embués de petites larmes,
03:18il faut dire qu'elle charge sur sa tête,
03:21revêtu de l'étole et de la mosette pourpre des papes
03:24qu'avait refusé de porter le pape François.
03:26Première impression, c'est son sourire,
03:28où il y a une bonté, une bienveillance,
03:31et ce regard qui charrie tant de jeunesse.
03:33Il a 69 ans. De quoi redonner la foi à ceux qui l'ont perdu.
03:36Il sera sûrement moins rugueux que son prédécesseur,
03:40qui n'a pas laissé que des amis au Vatican.
03:42Et là, c'est un euphémisme.
03:44Le mal ne l'emportera pas, promet le pape.
03:48Ce sont ses premiers mots qui font penser à Jean-Paul II,
03:52n'ayez pas peur,
03:53et qui annoncent un pape politique,
03:55comme le fut Léon Ier,
03:57parti à la rencontre d'Attila,
03:58qui avait mis à genoux les empires d'Orient et d'Occident,
04:01pour que celui-ci renonce à envahir Rome,
04:04comme il s'était détourné de Paris,
04:06parce que Sainte-Geneviève animait la résistance.
04:09Léon XIV veut la paix,
04:11dans un monde où il y a beaucoup d'Attila.
04:14Signature Europe 1, signée Catherine Ney.
04:16Merci beaucoup Catherine.
04:17Sainte-Geneviève,