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00:00La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, en ce 8 mai, nous commémorons donc le jour de la victoire.
00:06Oui, mais ce matin Paris n'est pas outragé, ni brisé, ni martyrisé comme l'avait psalmodié le général de Gaulle en son temps.
00:14Non, Paris en finale, Paris en fusion, corrige le Parisien en une, libéré titre l'équipe sous une photo des joueurs du PSG exultant.
00:2580 ans après la victoire contre l'Allemagne nazie, c'est donc beaucoup plus pacifiquement la victoire des joueurs de foot parisiens qui retient l'attention des gazettes.
00:34Mais c'est donc parce qu'on est en finale, et c'est un peu miraculeux, parce que quand on se reporte quelques mois en arrière, cela n'avait rien d'évident.
00:42C'est vrai, reconnaît Vincent Duluc dans l'équipe, il n'y avait pas grand monde pour en émettre le pronostic l'été dernier,
00:48et sûrement pas nous, reconnaît-il, parce que c'est une équipe qui vient de très loin, trop jeune à l'automne, proche de tombée du fil,
00:56où elle promenait ses déséquilibres et sa construction, écrit Duluc, mais devenue assez grande au printemps pour renverser toute la noblesse de la première ligue,
01:05qu'on prenait la fine fleur du foot anglais, Manchester City, Liverpool, Aston Villa, puis Arsenal hier, un baron après l'autre.
01:12Alors, il y a donc eu la victoire des joueurs, mais chacun de souligner également l'ambiance assez exceptionnelle dans les tribunes.
01:19Le parc a vibré comme jamais, explique Arnaud Hermand, toujours dans l'équipe.
01:23La fête fut totale pour les 48 000 spectateurs et de très nombreux people du sport, du monde de l'entreprise, du showbiz et de la politique.
01:32Mais revenons au supporter de base qui a beaucoup donné de la voix.
01:36Oui, il y a cette fureur, cette ferveur, cette clameur, s'exclame Yves Géglet du Parisien, qui se fait poète, à moins qu'il n'ait fumé la moquette.
01:44Le parc écrit-il, cette forêt primaire remplie dans la nuit qui tombe de ses chants de supporters,
01:50auxquels il faut reconnaître l'ivresse artistique des chants d'oiseaux lançant leur plus beau tri d'un virage à l'autre, voilà, voilà, voilà, voilà.
01:57Bon, mais abandonnons les chants et surtout les noms d'oiseaux, la trie des supporters et la verve du commentateur pour saluer quand même l'homme du match.
02:07Celui à qui l'équipe accorde ce matin la note exceptionnelle de 9 sur 10.
02:12Alors, qui est-il, Dimitri ? Indice.
02:15Et oui, Gigi ou plutôt Giggio Lamoroso, comme l'appelle le Parisien, merci à Dalida.
02:30Giggio Donnarumma, le gardien de but du PSG, super-héros, sauveteur, justicier.
02:36Le portier parisien aura endossé toutes les panoplies hier, écrit Stéphane Bianchi.
02:41Giggio Lamoroso a tout fait pour gagner les cœurs et le respect du public parisien.
02:48Et en plus, il a gagné un surnom qui va lui coller à la peau.
02:51Bon, ce n'est pas tout, il reste quand même un match, la finale, pour devenir champion d'Europe.
02:55Ce sera le 31 mai à Munich, Dimitri, face à l'Inter de Milan.
03:00Et tout d'un coup, ça fait tilt pour Benoît Lallement, chef du service des sports du Parisien.
03:04Bah oui, une finale à Munich, un club de Milan, ça ne vous rappelle rien, interroge-t-il dans son éditorial.
03:10Mais si, bien sûr, OM a ses Milan, le 26 mai 1993, la tête de Boli pour une étoile sur le maillot et à jamais les premiers.
03:20Ce gimmick dont les supporters marseillais nous rebattent les oreilles à la première occasion, achoute-t-il un rien agacé.
03:27Mais le patron des sports du Parisien souhaite enterrer la hache de guerre ce matin,
03:30parce qu'il se souvient qu'à l'époque, toute la France était derrière l'OM.
03:35Et ce serait tellement chouette, écrit-il, de sentir la même unanimité, se plaît-il, à rêver.
03:41Mais pourquoi rêver ?
03:43Eh bien parce qu'à Marseille, l'heure n'est pas vraiment à la célébration du PSG.
03:47Pour tout dire, on a même le cœur lourd ce matin.
03:51Voilà, on excusera cet emprunt à Marcel Padioz, mais il faut effectivement lire la Provence ce matin
04:03pour se rendre compte que le supporter de l'OM ne partage pas complètement le bonheur du Parisien.
04:09C'est peu de le dire.
04:09D'abord, en une, rien.
04:12Pas un mot sur le match d'hier.
04:14Il faut feuilleter le quotidien marseillais jusqu'à la page 21
04:17pour qu'un petit papier non signé informe tout de même ses lecteurs de la victoire du club de la capitale.
04:23Les supporters de l'OM, pour la plupart, écrit le journal, ont suivi cette demi-finale retour
04:28en espérant une remontada d'Arsenal.
04:31Bref, des supporters préférant la perfide Albion à la Ville Lumière.
04:35Et ce matin, ils ne peuvent s'empêcher de trembler,
04:37de voir des signaux qui ne les rassurent pas, ajoute la Provence.
04:41Le match décisif se déroulera à Munich face à un club milanais.
04:45Bref, de toute évidence, les Marseillais ne sont pas du tout emballés
04:48à l'idée que les Parisiens deviennent à jamais les deuxièmes.
04:51Bon, Olivier, est-il quand même bien raisonnable de consacrer autant de temps à un match de foot ?
04:55Je vois où vous voulez en venir, Dimitri.
04:57Vous êtes en train de penser que tout cela fait un peu bouffe.
05:01Eh bien, justement, il est peut-être temps de réhabiliter le bouffe et la bouffitude.
05:07C'est en tout cas ce que fait une jeune autrice, Rose Lamy,
05:09qui publie un petit livre qui s'intitule,
05:12et que Jenny Bastier a lu pour nous.
05:15Elle nous en fait la recension dans le Figaro.
05:18L'ouvrage est intéressant parce que ce livre, écrit par une femme de gauche,
05:21dénonce finalement le grand mépris de classe d'une partie de la gauche pour le populo.
05:26Cet essai est effectivement un plaidoyer pour tous ceux qui n'ont pas la culture qu'il faut,
05:30qui regardent la télé au lieu d'aller au théâtre.
05:33« La France des Kevin, des Jordan et des Jennifer,
05:36les oubliés qui vivent dans la France moche des ronds-points,
05:40ces classes populaires blanches que la gauche des centres-villes a laissées tomber,
05:43écrit-elle, et que seul l'ERN, qui a fait rentrer plusieurs Kevin à l'Assemblée,
05:48et même un Jordan, semble aujourd'hui représenté. »
05:51Rose Lamy décrit avec finesse les humiliations qu'elle a ressenties dans sa jeunesse.
05:55Par exemple, quand elle s'élance sur une piste de danse pour chanter dans les yeux d'Émilie,
06:00sur le regard moqueur de camarades de centre-ville.
06:02Le beauf, c'est qu'abus qu'il a inventé dans les années 70, rappelle Eugénie Bastier.
06:08À l'époque, il portait un béret, une moustache,
06:10il était réactionnaire, misogyne et raciste,
06:12à l'opposé de la figure du grand duduche,
06:15lissé un progressiste, élancé, cheveux longs, woke avant l'heure.
06:19Aujourd'hui, dit Rose Lamy, le beauf, c'est le tonton raciste
06:23que les journalistes de gauche aiment à tenter de rééduquer à chaque vacance de Noël.
06:28C'est le plouc qui gâche le paysage du citadin Instagrammeur,
06:33disait ce papier de Eugénie Bastier,
06:34à la fin duquel on se dit que peut-être la seule chose qui réunit encore
06:38le prolo et le bobo, l'alcolo et l'écolo,
06:41c'est peut-être la même joie simple après la victoire d'une équipe de France,
06:44avant tout de même les violences qui ont suivi la rencontre.
06:49Ça, c'était l'hymne des joueurs de l'équipe de France de rugby, du 15 de France.
07:03Je vous ai parlé, dans cette revue de presse, de Joe Dassin, des yeux d'Émilie.
07:08Il y avait une cohérence.
07:09Il y avait de la culture populaire à tous les coins de rue.
07:12Je sais que c'était la coupe du monde de rugby.
07:15Merci beaucoup Olivier Delagarde, votre revue de presse chaque matin sur Europe 1.
07:19Vous avez parlé des commémorations.

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