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Une alerte commune venant de deux concurrents. Les patrons de Stellantis et Renault pressent l'Union européenne de simplifier en urgence sa réglementation, estimant qu'elle l'empêche de proposer des voitures bon marché et menace à moyen terme leur production sur le sol européen, selon leur entretien commun au Figaro publié ce lundi 5 mai dans la soirée.

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Transcription
00:00Je ne sais pas si ce n'est pas une première, Nicolas.
00:02Renault et Stellantis qui signent ensemble une tribune ce matin dans le Figaro
00:05pour pousser un gros coup de gueule.
00:08Ça part dans tous les sens et il y a tous les sujets.
00:10La première chose, c'est les deux patrons alertent sur l'état du marché automobile européen
00:14qui est en mauvais état.
00:15On n'a pas retrouvé les niveaux d'avant-Covid, c'est l'un des seuls secteurs qui est aussi abîmé.
00:18Après, ils affirment qu'il faut relancer la demande de voitures en Europe
00:21et qu'il faut donc vendre des véhicules populaires que les gens peuvent se payer.
00:26Réussir à vendre des véhicules accessibles, tout simplement.
00:27Et ils accusent les normes et la réglementation européenne
00:30qui imposent des voitures plus lourdes, plus complexes, toujours plus chères à produire
00:33à l'arrivée des véhicules, même de petite taille, que les gens ne peuvent plus se payer.
00:37Le patron de Renault indique que produire la Clio entre 2015 et 2030,
00:41c'est 40% plus cher sur la période.
00:44Et 92% de cette hausse de 40% est liée aux normes européennes imposées aujourd'hui.
00:49Mais très concrètement, que veulent les deux patrons de Stellantis et de Renault ?
00:52Ils veulent d'urgence revoir les réglementations, revoir les normes, revoir les obligations.
00:56Ils expliquent qu'on ne peut pas demander la même chose à une voiture de 3,80 m et à une voiture de 5,5 m.
01:00Ce n'est pas la même chose.
01:01Seulement, quand vous imposez une norme à tout le monde, sur une grosse voiture, c'est rentable,
01:06parce qu'elle a un effet de rentabilité et des marges importantes,
01:09alors que sur une petite voiture, ce n'est plus possible.
01:11À ce moment-là, la petite voiture est beaucoup trop chère.
01:13Et l'Ocademo prend des exemples.
01:14Est-ce que, par exemple, sur une voiture qui fait 95% de son temps en ville,
01:17il faut imposer des systèmes d'assistance au non-franchissement de lignes ?
01:23Par exemple, il dit, vous prenez la R5 et une super grosse berline,
01:26avec qui a un capot trois fois plus lourd.
01:28Les deux véhicules doivent répondre exactement dans les mêmes termes à un choc frontal.
01:32Du coup, ça impose des investissements et des surcoûts sur une R5,
01:35qui fait que la voiture à l'arrivée est trop chère.
01:37Et à l'arrivée, les gens ne peuvent pas se l'offrir.
01:40Il demande aussi que les réglementations, ça ne s'impose qu'au nouveau modèle.
01:43Que quand on décide des normes, on le fasse une fois pour toutes.
01:46Et pas un coup en janvier, un coup en mars, un coup en juillet,
01:49et puis on verra pourquoi pas à l'automne.
01:50Il voudrait aussi qu'il y ait un seul guichet sur les questions automobiles en Europe,
01:53là où ils en comptent à à peu près cinq aujourd'hui.
01:56Et le patron de Renault, d'ailleurs comme celui de Stellantis, répète encore une fois
01:59que le choix 2035 du 100% électrique en Europe est une erreur.
02:04Ils affirment encore une fois qu'il existe des modèles hybrides
02:07qui sont plus verts sur l'ensemble du cycle de vie de l'automobile
02:10que du 100% électrique.
02:12Et Luca Demeo est formel, si on reste sur cette norme 2035,
02:16on divise par deux le marché en Europe.
02:18Et les deux patrons attendent maintenant des actes de l'Europe.
02:21Ils dénoncent l'inertie de l'Europe.
02:22Il y a toujours des paroles, disent-ils, mais il n'y a jamais d'actes.
02:25Au rythme auquel vont les choses, avec la concurrence américaine
02:28et la concurrence asiatique, le sort de l'automobile européen
02:31se joue aujourd'hui, disent-ils.
02:33Si rien ne change, dans cinq ans, l'Europe,
02:35ça n'est plus une terre d'industrie, ce sera un simple marché.
02:38Merci Nicolas.

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