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C’est une alliance inédite entre la biotech et l’hôpital public. Cure51, start-up spécialisée dans l’analyse des données de patients atteints de cancers avancés, s’associe à l’AP-HP pour enrichir sa base de données et accélérer la recherche. L’objectif : comprendre les mécanismes biologiques qui permettent à certains patients de survivre au-delà des pronostics médicaux.

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Transcription
00:00Je suis en compagnie de Nicolas Volikoff, bonjour.
00:06Bonjour.
00:07Vous êtes cofondateur, CEO de Cure 51, c'est une société française dans le secteur de la biotech
00:12qui s'appuie notamment sur l'expertise de 4 centres d'oncologie.
00:17Vous êtes donc spécialisé dans la lutte contre le cancer.
00:20Pour cela, vous avez mis en place un système de partage de données.
00:24Voilà, ce qui crée une collaboration publique-privée qui, je crois, est vraiment le socle de votre projet.
00:30Déjà, expliquez-nous comment fonctionne ce système de partage de données,
00:34ce qu'il a de particulier, comment vous avez pu créer la confiance avec ces centres hospitaliers aussi.
00:39Merci de me recevoir.
00:40Le système de partage de données, en fait, il est très collaboratif
00:43puisque nous, on s'intéresse à une population très spécifique,
00:46ce sont les survivants exceptionnels du cancer.
00:48Donc, c'est les patients qui sont diagnostiqués en phase terminale de cancers très agressifs
00:51pour lesquels les chances de survie sont infimes.
00:53On parle de moins de 2% des patients qui survivent.
00:56Et contre toute attente, ils vont défier, déjouer les pronostics et survivre.
01:00On les appelle les miraculés du cancer.
01:02Et donc, pour identifier ces patients, on est obligé de s'associer à des hôpitaux, en effet,
01:06puisqu'ils sont très rares.
01:07Et donc, ce qui est intéressant, c'est que les hôpitaux nous aident à identifier ces patients.
01:11Et avec la collaboration de ces hôpitaux, on va rapatrier toutes leurs données.
01:14Donc, leurs données cliniques, leur imagerie, leur biologie,
01:17et surtout les tumeurs et les tissus.
01:18Aujourd'hui, on rapatrie des tissus et des tumeurs de plus de 42 pays dans le monde.
01:22Donc, c'est un projet qui n'est pas uniquement français, qui est très international.
01:24Et en effet, la confiance qu'on a réussi à instituer avec les hôpitaux,
01:29fait qu'on va prendre leurs données, on va les analyser.
01:32Donc, on va faire ce qu'on appelle du séquençage moléculaire.
01:34On va analyser toutes les couches génomiques des tissus des patients qui nous font parvenir.
01:39Et on va leur restituer les résultats.
01:41Et ensuite, on va engager une collaboration scientifique entre eux et nous.
01:44Donc, leurs experts et les nôtres.
01:46Pour essayer de trouver la cause de survie de ces patients.
01:49Et demain, développer des nouveaux médicaments qui sont basés sur cette biologie exceptionnelle des survivants.
01:52Alors, j'ai vu que votre vision d'ici à 10 ans, c'est de rendre tous les patients survivants.
01:57C'est possible, ça ? Ou c'est vraiment la punchline de votre DEC ?
02:01Je pense qu'il y a quelque chose qui est très spécifique et qu'on est les premiers à faire, en tout cas à une telle échelle.
02:07C'est que plutôt que de s'intéresser aux patients qui décèdent, on s'intéresse à ceux qui survivent.
02:11Donc, on sait que ces patients ont survécu.
02:12Comme on dit dans le jargon, il y a un outcome.
02:14Voilà, ce n'est pas juste de l'incantation.
02:15On sait qu'ils ont survécu.
02:17Notre métier, nous, c'est de comprendre pourquoi.
02:18Ça, c'est le premier challenge.
02:20Et ensuite, et c'est là que ça devient encore plus compliqué, c'est une fois qu'on a isolé ces mécanismes de survie, c'est comment on fait pour les transformer en médicaments.
02:27Mais 10 ans, 15 ans, en tout cas...
02:28Mais vous commencez à voir déjà, aujourd'hui, parce que pour dire 10 ans, ça semble court, finalement, comme l'échéance.
02:33Oui, c'est court.
02:34Vous commencez à voir, à reconnaître des patterns ?
02:37C'est un tout petit peu tôt.
02:37En fait, on a commencé la collecte de ces fameuses données.
02:39On a commencé au mois de juin 2024, donc il y a un peu moins d'un an.
02:43Aujourd'hui, on a collecté un peu plus de 450 échantillons, donc 450 tumeurs, 450 patients dont on a récolté les données.
02:50Donc, c'est encore un petit peu tôt.
02:52La cohorte, l'indication, la maladie sur laquelle on est le plus avancé, c'est le pancréas, qui est une des maladies qu'on étudie.
02:57Donc, on a en effet commencé à isoler ce qu'on appelle des signatures et des targets, des cibles thérapeutiques.
03:01Mais c'est encore beaucoup trop tôt.
03:03Il faut qu'on aille plus loin dans l'analyse et qu'on ait plus de patients.
03:05Mais c'est encourageant parce qu'on trouve des choses.
03:07Et paradoxalement, on va peut-être en trouver un peu trop.
03:09Après, le challenge, c'est justement de trier tout ça, d'isoler les signatures et les cibles les plus pertinentes et les plus robustes.
03:17J'imagine qu'il y a aussi des paramètres, aujourd'hui, insoupçonnés.
03:21On n'a pas forcément tout mesuré chez ces patients.
03:24Comment est-ce qu'on fait pour récupérer, collecter de la donnée qu'on n'a pas forcément collectée au départ ?
03:30C'est une très bonne question.
03:31Vous les suivez, les patients, après ?
03:32Alors, juste pour expliquer pour vos téléspectateurs, l'étude, elle est rétrospective puisqu'on s'intéresse à des gens qui ont survécu.
03:38Donc, un des critères pour être décrété survivant, c'est une survie à plus de 5 ans après le diagnostic en phase terminale.
03:43Donc, par définition, pour répondre à votre question, les données qu'on va collecter, c'est des données qui ont 5 ans, 8 ans, 10 ans, 15 ans, y compris les données cliniques.
03:50En revanche, les médecins se souviennent tous de ces cas-là parce que quand ils ont un cas exceptionnel comme ça d'un patient qui survit contre toute attente,
03:58un, ça les a marqués et deux, généralement, les données sont quand même bien conservées, bien archivées.
04:01Donc, on arrive assez facilement à récupérer les données cliniques, tout le dossier médical du patient.
04:04En revanche, les échantillons, comme certains ont 10 ans, 15 ans, parfois même 20 ans, ils ne sont pas toujours dans un état de conservation idéal.
04:11Donc, on a un peu d'attrition, on a un peu de perte.
04:13On se rend compte parfois que quand on réceptionne des échantillons, malheureusement, ils sont un peu endommagés, mais ça reste une minorité.
04:18La grande majorité des échantillons, on a suffisamment de tissus pour les analyser.
04:22Mais vous vous arrêtez donc à ce moment-là, 5 ans en arrière, vous ne continuez pas à collecter de la donnée ?
04:29Non, c'est une étude rétrospective et c'est une étude non interventionnelle.
04:32C'est-à-dire qu'on ne connecte pas de la donnée actuelle.
04:35Ce n'est pas ça qui nous intéresse.
04:36Ce qui nous intéresse, c'est comprendre pourquoi ils ont survécu.
04:40Alors, j'ai cité 4 centres d'oncologie.
04:42D'ailleurs, je ne les ai pas cités, mais je vais le faire.
04:43L'Institut Gustave Roussi, le Centre Léon Bérard, il y a aussi l'Hôpital Universitaire de la Charité en Allemagne,
04:49l'Institut d'oncologie de Val-des-Brons en Espagne.
04:52Et puis là, vous avez annoncé la collaboration, enfin même une collaboration très étroite avec l'APHP.
04:57Qu'est-ce qui va se passer ?
04:59L'APHP, à l'image de d'autres hôpitaux avec qui on travaille, va mettre à disposition les échantillons et les données de survivants du cancer du pancréas.
05:07Donc on commence par cette indication.
05:08Plus de 50 cas de survivants exceptionnels du cancer du pancréas ont été recensés à l'APHP.
05:12Donc on va faire avec eux ce qu'on fait avec d'autres hôpitaux.
05:14On va rapatrier toutes les données, les analyser, leur restituer les résultats de nos analyses et entamer ensemble une démarche de collaboration scientifique.
05:20Et là aussi, vous fixez une échéance ?
05:23Non. Encore une fois, il n'y a pas l'APHP, puis Charité à Berlin, puis VHIO à Barcelone.
05:29On agrège tout ça.
05:29Tout ça travaille.
05:30Mais ce qu'on essaie de faire en revanche, c'est de collecter rapidement la donnée.
05:33C'est-à-dire que quand on conclut un partenariat avec un hôpital, on essaie d'aller vite avec eux sur le rapatriement et la collecte des données.
05:39Merci beaucoup, Nicolas Volikoff, pour ces perspectives que vous nous offrez et puis pour le travail que vous fournissez avec ces centres hospitaliers.
05:46Je rappelle que vous êtes le cofondateur de CUR51.
05:49Nous, on enchaîne avec un débat sur les cryptos.
05:51On va voir quelles sont les techniques des pirates et puis comment se protéger.

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