Dans son édito du 05/05/2025, Thomas Bonnet revient sur l'interview accordée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin à Legend.
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00:00La politique avec Gérald Darmanin qui a donné une longue interview au podcast Legend.
00:07Le garde des Sceaux y reconnaît notamment qu'il n'y a plus de lieu safe aujourd'hui en France,
00:13lieu sécurisé où on est en sécurité.
00:15Bon, Thomas Bonnet, c'est un diagnostic sur lequel vous souhaitiez revenir ce matin ?
00:20Oui, parce que c'est un constat qui est à la fois lucide mais aussi énervant.
00:24Alors lucide parce que tout le monde remarque bien qu'il y a un gros problème en France en matière de sécurité.
00:28Alors on peut appeler ça en sauvagement, des civilisations, on peut pointer le poids de l'immigration, des écrans, du port du couteau.
00:36Le résultat c'est le même, beaucoup de rues en France sont devenues dangereuses.
00:40Alors je dis devenues parce qu'il fut un temps où cette inquiétude n'était pas aussi présente.
00:45Et c'est d'ailleurs précisément ce que dit Gérald Darmanin.
00:47Il y a toujours eu des zones, notamment dans les villes où on faisait attention, où la délinquance est en fait ancrée depuis des décennies.
00:53Mais maintenant cette insécurité, elle touche même des zones qui étaient autrefois épargnées.
00:57C'est donc un constat lucide mais je disais qu'il est aussi énervant parce qu'il témoigne finalement de l'incapacité des gouvernements successifs à endiguer le phénomène.
01:06C'est presque comme s'il y avait une forme de fatalité.
01:08Les années passent, la délinquance augmente et c'est comme s'il faudrait s'y faire.
01:12Les Français, eux, refusent cette fatalité depuis longtemps déjà.
01:15Encore faudrait-il que les dirigeants les écoutent.
01:17La question de l'insécurité, cette question de l'insécurité, c'est évidemment une thématique clé pour la prochaine présidentielle.
01:23Oui et c'est en cela que ce que dit Gérald Darmanin est particulièrement intéressant.
01:27Alors on pourrait se pencher sur son bilan au ministère de l'Intérieur, il y aurait sûrement des choses à en dire.
01:33Mais le fait qu'il pose aujourd'hui ce constat montre qu'au sommet de l'État, on a des personnalités qui sont conscientes de l'urgence.
01:40Le garde des Sceaux pose d'ailleurs quelques pistes de réflexion.
01:42Le système carcéral, bien sûr, avec également l'idée d'instaurer des peines minimales pour certains crimes et délits.
01:48Mais aussi la question de la reconnaissance faciale, c'est un chantier intéressant et quoi qu'on en pense, c'est positif à mon sens.
01:55On ouvre les différentes réponses possibles à cette délinquance galopante.
02:00Et puis il y a la sémantique.
02:01Dans cet entretien, Gérald Darmanin revient sur la fameuse expression du sentiment d'insécurité employé par son prédécesseur Eric Dupond-Moretti.
02:09Il dit finalement tout le mal qu'il pense de cette terminologie et plus généralement de la façon dont le vocabulaire des hommes et des femmes politiques nourrit cette déconnexion avec les Français.
02:21Alors, ce qui est important de noter, c'est que cette interview s'inscrit dans une large offensive médiatique de Gérald Darmanin.
02:29On peut dire qu'il est en campagne pour 2027 ?
02:32Oui, en tout cas, il en pose les briques, des briques rouges du Nord, où il a d'ailleurs emmené Guillaume Pley, l'animateur du podcast Legend.
02:39Cet ancrage local, Gérald Darmanin en fait la clé de voûte de son engagement et de son parcours.
02:45Depuis son entretien à la Voix du Nord, le garde des Sceaux dévoile chaque jour un peu plus son ambition présidentielle.
02:52Alors pour l'instant, l'idée, si on l'écoute, c'est de jouer un rôle pour la présidentielle dans deux ans.
02:58Mais en écoutant Gérald Darmanin, on comprend qu'il ne se contentera pas d'un second rôle.
03:02On pouvait imaginer un moment qu'il s'allie avec Édouard Philippe, qui lui est régulièrement bien classé dans les sondages.
03:08Mais à chaque interview, Gérald Darmanin jette désormais une pierre dans le jardin de l'ancien Premier ministre, dans le podcast qui a été diffusé hier.
03:15Et il dit, si De Gaulle revient, je vais évidemment le soutenir.
03:19Mais je n'ai pas l'impression qu'on est un De Gaulle pour l'instant.
03:21C'est comme il a un petit message envoyé à la destination d'Édouard Philippe pour montrer qu'il n'y a aucun candidat évident
03:27dans le bloc central.
03:28La concurrence, elle s'annonce rude au sein de ce bloc central, même au sein de la droite.
03:32D'ailleurs, on peut dire, Gérald Darmanin, on l'a bien compris, il espère compter.
03:36Et il sait que pour cela, ça passera par un discours ferme en matière de sécurité.
03:39Sous-titrage Société Radio-Canada
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