WAREMME - Joël THONE, président de l'interprofessionnel de la FGTB de Liège - Huy - Waremme revient sur quelques unes des mesures du Gouvernement MR-Engagés-NVA
Les 500 euros promis par le MR et les Engagés, c'est du mensonge...
Les 500 euros promis par le MR et les Engagés, c'est du mensonge...
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Sud Télévisions
00:01C'est déjà un plaisir de parler juste après la jeunesse.
00:14Moi qui, en tant que président de la FGTB de l'IAJ-UARM, je fais mon dernier discours.
00:20Parce que mon mandat se terminera bientôt.
00:23Et donc, c'est agréable de savoir qu'il y a de la relève à tous les niveaux, aux partis et aux syndicats.
00:34Mais aujourd'hui, nous sommes réunis en cette veille de 1er mai, journée internationale de lutte ouvrière.
00:43Non pour faire la fête, même si bien entendu vous avez faim et vous allez manger,
00:48mais pour réaffirmer haut et fort que notre combat est plus que jamais nécessaire.
00:53Le 1er mai n'est pas une fête folklorique.
00:56Il est né du sang, de la sueur et du courage de ceux qui osent défier l'injustice
01:00et invoquer des principes de dignité, de justice sociale et d'égalité.
01:07Aujourd'hui, nous sommes également réunis pour dénoncer les mesures désastreuses
01:11que les gouvernements de droite de Weaver-Clarinval prennent.
01:16Je ne vais pas vous les exposer une nouvelle fois.
01:19L'ensemble des mesures, je vais essayer d'être bref et je vais l'être,
01:25parce que mes prédécesseurs ont été longs même s'ils disaient qu'ils étaient couverts.
01:30Néanmoins, ce gouvernement de Weaver-Clarinval organise une véritable casse sociale,
01:38un vol organisé de toutes nos conquêtes sociales depuis 80 ans.
01:42Et donc une régression sociale jamais vue.
01:48Au niveau fédéral, le gouvernement dit Arizona fait plus de 90% de ses économies
01:55sur les services publics et sur notre sécurité sociale.
01:58Plus particulièrement sur les pensions et l'assurance chômage.
02:02Et ce, alors que notre région connaît des drames sociaux sans précédent.
02:09Il s'attaque évidemment au monde du travail et à ses représentants.
02:13Les corps intermédiaires tels que les syndicats et les mutualités
02:16sont dans la ligne de mire de ce gouvernement.
02:19Corps intermédiaires qui sont les seuls garants du rapport de force collectif.
02:24Nous sommes visés à travers la judiciarisation des conflits sociaux,
02:28une pression continue sur le droit de grève,
02:30aidés pour se faire par le bras armé médiatique.
02:35Ils cherchent à retourner l'opinion publique.
02:38Ne soyons pas dupes, camarades.
02:40Rappelons-nous, chaque remise en cause du droit de grève,
02:44du droit de manifester, est une atteinte à notre démocratie.
02:49Ils imposent une lourde autorité aux travailleurs
02:52pendant que les grandes fortunes et les multinationales
02:56échappent à leur juste contribution.
02:58Ils flexibilisent, pressurisent, broient nos corps et nos esprits
03:03pour engraisser toujours les mêmes.
03:06Les actionnaires, les banques, les multinationales,
03:08ils veulent faire de nous des compléments de la machine
03:11acceptant leurs demandes sans résistance.
03:13Ce gouvernement s'attaque aux plus précaires.
03:19Les jeunes, les migrants, les pensionnés, les malades, les femmes
03:24et cherchent à nous opposer les uns aux autres.
03:29Leur objectif est clair, nous diviser, nous isoler, nous terroriser.
03:35Ils veulent que l'on se déteste et rêvent de briser notre solidarité.
03:40Au-delà de la solidarité interprofessionnelle, camarades,
03:44il nous faut réaffirmer cette action commune.
03:48Oserais-je dire, moribonde, non, mais quand même malade,
03:54et l'élargir à toutes les forces qui peuvent lutter pour notre idéal.
03:59Nous ne serons jamais trop nombreux pour résister face à ces attaques.
04:04Dans le même ordre d'idée, la refondation du Parti Socialiste
04:09doit servir à réasseoir nos idéaux
04:11et non pas juste à reblanchir une image écornée
04:15à travers un changement de nom aussi inutile que dangereux
04:20qui donnerait le tournis à la boussole idéologique de nos camarades.
04:24Les mots « socialisme » et « solidarité » ont encore sens pour nombre d'entre nous.
04:34Alors aujourd'hui, en cette veille de 1er mai,
04:38nous exigeons un retour à un passé proche,
04:40une sécurité sociale renforcée,
04:43financée justement au service de toutes et tous.
04:46Un droit du travail protecteur respecté et élargi,
04:49pas laminé au nom de la flexibilité.
04:51Une fiscalité équitable qui fasse enfin payer
04:56ceux qui ont les épaules les plus larges.
04:59Des services publics forts, accessibles,
05:02garants d'égalité, de neutralité, d'efficacité et de continuité.
05:08Nous exigeons la reconnaissance du travail,
05:11de la dignité humaine et non les miettes
05:14laissées aux travailleurs par leur logique de profit.
05:17Camarades, faisons de ce 1er mai un appel à la lutte collective,
05:23une déclaration de combat.
05:24Le 1er mai est né dans la lutte,
05:26c'est dans la lutte qu'il doit vivre.
05:28Vive le 1er mai, vive le syndicalisme,
05:31vive le socialisme, vive les camarades.
05:33Merci.
05:33Le discours tenu par le président du MR est un discours constant.
05:46Discours constant, extrêmement court.
05:49Donc c'est une politique de slogans, de petites phrases,
05:53comme on dit en anglais, même si je n'aime pas les anglicismes,
05:57de punchlines, mais en tout cas, jamais, jamais, jamais
06:03de projets clairs, nets et précis.
06:07On veut juste casser un système,
06:10mettre en avant les gens qui profitent du système
06:14et ceux qui profitent du système, ce sont les actionnaires,
06:18pas les travailleurs, pas les demandeurs d'emploi, pas les malades.
06:21Et donc on veut, je pense qu'on est dans une réalité
06:26que certains rêvent depuis un certain nombre d'années.
06:32Il n'y a plus de discours établi, de réflexion sur du long terme.
06:38Il y a juste un moment, ça ne va pas, celui-là il n'est pas bien,
06:43celui-là n'est pas bien non plus, celui-là n'est pas bien non plus.
06:45Et donc on veut opposer les gens, une politique de fracture,
06:49les uns contre les autres.
06:51Pas un modèle de société, un modèle de contre-société.
06:56Quand on dit par exemple, nous voulons,
06:58donc c'est le MR qui dit ça, nous voulons,
07:00500 euros de différence entre les gens qui bénéficient
07:04de l'aide sociale et les travailleurs,
07:06en réalité ils ne mentent pas tellement,
07:08puisque ce qu'ils sont en train de faire aujourd'hui,
07:11c'est tout simplement de diminuer les aides sociales
07:14pour avoir cette fameuse différence de 500 euros.
07:17Mais en réalité, beaucoup de gens ont cru qu'ils allaient avoir 500 euros en plus dans la poche.
07:22Or, c'est un mensonge.
07:23Clairement, il y a deux façons de faire des différences.
07:29Soit d'augmenter ceux qui travaillent, soit de diminuer les autres.
07:35La baisse de toutes les allocations sociales,
07:40de quelque manière qu'elles soient,
07:42maladie, invalidité, chômage,
07:47ne fait que de la pression à la baisse sur les salaires.
07:51Et donc, évidemment, si demain matin,
07:54et c'est ce qui est en train de se mettre en place,
07:56on supprime les allocations de chômage,
07:59la première répercussion qu'il va y avoir,
08:03au-delà du fait qu'un certain nombre de demandeurs d'emploi
08:05vont devoir demander de l'aide au CPS,
08:08mais ne vous trompez pas,
08:10tous n'y auront pas droit,
08:11loin s'en faut,
08:12mais surtout, ça va faire une pression à la baisse
08:15sur les demandes d'augmentation des travailleurs salariés,
08:19puisqu'évidemment, on leur dira,
08:21vous voyez, ceux qui n'ont pas de travail n'ont rien.
08:23Donc vous, contentez-vous de ce que vous avez.
08:26Au niveau du transport et de la logistique, par exemple,
08:28Georges-Louis Boucher a fait une sortie dans les médias
08:30disant que les heures de nuit,
08:33donc la petite indemnité qu'on donne en plus à un chauffeur routier
08:36ou à un manutentionnaire, par exemple,
08:38qui travaille sur l'aéroport de l'IH-Berzet
08:39ou de Charleroi ou, par exemple, de Zaventem,
08:45sera comptée à partir de minuit,
08:47à la place de 20h jusqu'à 6h du matin.
08:50Donc on casse en quelque sorte un acquis pour le travailleur,
08:54alors qu'on sait très bien que les manutentionnaires
08:56et que les chauffeurs routiers sont en pénurie
08:58dans toutes les entreprises.
08:59Est-ce que c'est une bonne idée de travailler
09:01dans cette direction-là ?
09:04Parce que, d'après Georges-Louis Boucher,
09:06on est bien évidemment avec un nouveau monde
09:10où les colis doivent arriver le plus vite possible
09:12chez le citoyen.
09:14Donc je ne maîtrise pas les problématiques sectorielles
09:18des manutentionnaires et des chauffeurs routiers.
09:21Mais par contre, il y a une vraie réalité
09:24qui est aujourd'hui de dire,
09:27dans les pays avoisinants,
09:32le travail de nuit est rémunéré plus tard que chez nous,
09:36après minuit.
09:36Et donc pour être concurrentiel,
09:39l'éternel ritournel,
09:42ce serait-je tenté de dire,
09:44c'est de dire,
09:44on doit être compétitif.
09:47Donc il faut diminuer les coûts du travail de nuit.
09:50Et donc le travail de nuit qui était comptabilisé
09:52à partir de 20h,
09:53on le comptabilisera à partir de 24h.
09:56Je suis désolé, mais la nuit, c'est la nuit.
09:58Il n'y a pas de secret.
10:00Et donc c'est juste un stratagème
10:04pour de nouveau diminuer les coûts salariaux.
10:08Ça ne va pas rendre les entreprises
10:10beaucoup plus compétitives.
10:12Celles qui sont compétitives,
10:14l'été le resteront.
10:15Ça va accroître les dividendes des actionnaires.
10:19La loi de 78 prévoit un cadre assez fermé.
10:24Et donc maintenant, la loi,
10:27elle est très courte
10:28par rapport à tout ce que prévoient
10:30les conventions collectives.
10:32La loi, c'est un cadre strict, fermé,
10:36qui empêche toute une série d'abus.
10:39Mais si demain matin,
10:40on applique rien que la loi de 78
10:42sur le contrat de travail,
10:44la majorité des travailleurs y perdent.
10:46Une grande majorité de conventions
10:49sont bien plus intéressantes que la loi.
10:51Et c'est d'ailleurs ce que les gouvernements actuels
10:54veulent dénoncer et remettre en cause.
10:56C'est-à-dire que les conventions collectives générales,
11:00c'est un peu dépassé.
11:02On doit négocier directement avec le travailleur,
11:06en direct,
11:07sans passer par les organisations syndicales
11:09et les structures organisées.
11:12Donc on restera dans le cadre de la loi
11:14sur le contrat de travail,
11:15mais sans aucun avantage.
11:17J'ai eu l'occasion d'habiter deux ans à New York,
11:19où les magasins étaient ouverts le samedi,
11:21le dimanche et pendant la nuit également.
11:23Donc 24h sur 24, non-stop.
11:25Est-ce qu'on dirige notre société belge
11:27ou européenne vers cette direction-là ?
11:30Moi, je suis assez inquiet, effectivement,
11:33du fait qu'on puisse considérer
11:35que tous les services au sens large du terme
11:42puissent être accessibles 24h sur 24 en permanence.
11:47Il y a des services importants.
11:49Les urgences d'un hôpital, c'est important.
11:51Aller acheter un kilo de café,
11:56un pack de bière à 23h30 le samedi soir,
12:01je ne m'envoie pas vraiment l'intérêt.
12:04Mais effectivement, on oppose de plus en plus
12:07le droit du consommateur au droit du travailleur.
12:10Nous, FGTB, nous sommes un syndicat
12:14représentant des travailleurs.
12:17Malheureusement, certains travailleurs considèrent
12:20qu'ils sont d'abord consommateurs
12:23avant d'être travailleurs.
12:24Ça nous fait un peu des difficultés, parfois.
12:26L'avenir est toujours noir,
12:29mais avec des coins ciels bleus quand même.
12:31Toujours, toujours, toujours, toujours.
12:34On n'est pas dans les années 30.
12:38On n'est peut-être pas si loin que ça.
12:41Mais on n'y est pas encore.
12:43Et à la fin des années 30,
12:46il y a quand même eu le pacte social de 44.
12:49Merci beaucoup, Joël.
12:50Je t'en prie.