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MEDI1TV Afrique : Emploi au Maroc.. Analyse de la situation avec Omar Tijani - 30/04/2025

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00:00Ladies and gentlemen, welcome to Focus Echo.
00:12The Moroccan economy should increase at least 3,6% per year to reverse the wage curve.
00:19This is what comes out of the last study of the Policy Center for the New South,
00:25which puts in evident this constat that a rise of 1% of the real PIB
00:29ne generates in moyenne qu'une progression of 0,23% of the employment.
00:34Un equilibrary employment croissance encore trop faible.
00:38The current capacity of the national economy to transform the growth of the PIB
00:42in opportunity of employment must be improved.
00:46The government makes the question of employment a priority.
00:49Le chef du gouvernement a présidé la semaine dernière une réunion de travail
00:53consacrée justement à l'examen de l'état d'avancement,
00:56de la mise en œuvre de la feuille de route pour le secteur de l'emploi.
01:01Aziz Arnouch qui a annoncé la création d'un comité de pilotage chargé du suivi de la feuille de route,
01:06ainsi que d'un comité ministériel pour l'emploi chargé de veiller à l'état d'avancement
01:12des initiatives inscrites dans cette feuille de route emploi au Maroc.
01:17C'est le sujet du Focus Éco et avec nous pour en parler,
01:19monsieur Omar Tijani.
01:21Vous êtes professeur à la faculté polydisciplinaire de l'Arache.
01:25Bonjour.
01:27Bonjour madame Natham Dichy.
01:29Bonjour à vos spectateurs et merci pour l'invitation.
01:32Merci.
01:33Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:35Comme je le disais, cette étude du Policy Center for the New South parle d'une élasticité emploi et croissance au Maroc
01:45qui est assez faible pour 1% de croissance du PIB réel.
01:50Donc on ne génère que 0,23% d'emploi.
01:55Quels sont les facteurs structurels qui expliquent cette faible capacité, justement, de l'économie marocaine à traduire la croissance en emploi ?
02:08Oui, c'est un vieux débat entre les économistes.
02:13La relation croissance économique-emploi, elle n'est pas mécanique, en fait.
02:22La réalisation des points de croissance ne signifie pas que ça se traduit automatiquement en emploi.
02:30Parce qu'il y a des créations d'emplois et des pertes d'emplois.
02:34Donc on parle de croissance d'emploi, de génération d'emplois nette.
02:39Ça ne signifie pas que le taux baisse, en fait.
02:44Deuxième raison, c'est que la croissance, elle répond aux besoins de l'économie.
02:57L'emploi, il est plutôt d'ordre économique et social également.
03:02Nous, au Maroc, d'après les récentes d'expérience TDS-7, nous avons besoin, pour créer un point d'emploi,
03:13nous avons besoin de trois points de croissance.
03:17Donc un point de croissance ne génère que 21,23% d'emplois.
03:25La question de l'emploi, elle ne doit pas être liée seulement à la croissance économique.
03:33La question de l'emploi ne doit pas être liée seulement au lieu de la croissance économique.
03:41Mais elle doit être accompagnée par d'autres mesures extra-croissance, on va dire.
03:47Des chocs donnés au marché du travail sous forme de programmes tels qu'ils ont été annoncés dans la feuille de route récemment par le gouvernement,
04:02en parallèle avec la croissance économique, parce que la croissance économique, il y a plusieurs mécanismes qui font que finalement, on n'aboutit pas.
04:13Et ça ne va pas en parallèle avec la création d'emplois.
04:18Voilà.
04:19On va en parler un peu plus en détail de cette feuille de route de l'emploi tout à l'heure, mais on va rester sur les chiffres.
04:25Donc ce seuil de 3,6%, donc c'est le seuil minimal aujourd'hui de croissance par an qu'on doit avoir pour pouvoir inverser la tendance.
04:37Qu'en pensez-vous de ce taux de 3,6% ? Est-ce qu'il est réalisable ?
04:43Donc je disais que 3,6% c'est le point de seuil pour inverser la courbe de l'emploi et que ce taux finalement commence à absorber le taux de chômage
04:58et l'inverser de 13,3% actuellement pour qu'il commence à dégrader petit par petit.
05:05Mais le taux de 3,6% de taux de croissance ne va en aucun cas nous faire aboutir au taux de 9% de taux de chômage.
05:16L'objectif de taux de chômage annoncé jusqu'à 2029 ou bien 2030 par le gouvernement, pour cela il faut un taux de croissance de 8% pour arriver à un taux de chômage.
05:31Oui, de 8% cette année pour arriver à un taux de chômage de 9% qui est l'objectif.
05:39Ça, ça met l'accent sur la question des leviers sur lesquels on peut agir pour réduire les taux de chômage.
05:49L'un des leviers est le taux de croissance, oui, mais il n'est pas le seul.
05:52Parce que quand on dit croissance, ça veut dire quoi ?
05:57Ça veut dire qu'il y a une demande dans le marché et que les entreprises répondent à cette demande,
06:03les demandes des consommateurs, soit le marché national ou le marché international.
06:07Les entreprises répondent à cette demande par une augmentation des capacités de production
06:15et en mettant l'accent sur les facteurs de production, le capital et le travail.
06:20Donc, on augmente le capital comme facteur de production et le capital également comme facteur de production.
06:28Imaginez par exemple un restaurant qui sert 100 plats par semaine, il doit servir 200 plats par semaine.
06:36Donc, pour arriver à cette croissance, il doit multiplier, il doit doubler son effectif, il doit doubler également son capital.
06:46C'est là où on met l'accent sur l'absorption du chômage, c'est quand les entreprises, on parle du secteur privé là,
06:54qui demandent de la main-d'oeuvre.
06:57Le stimulus de cette demande de la main-d'oeuvre, c'est qu'il y a une demande chez les consommateurs.
07:05S'il n'y a pas de demande, normalement, la croissance économique aura du mal à s'installer.
07:11Et c'est un vieux débat. On nous sommes arrivés là parce qu'il y a plusieurs causes,
07:19endogènes, exogènes, objectifs et subjectifs.
07:22Mais je crois que la priorité post-Covid, c'était de combattre l'inflation.
07:28Et selon la fameuse tour de Félix, si on doit combattre l'inflation, on paye un peu le prix dans le chômage.
07:34Ce sont deux objectifs irréconciliables. Si vous voulez combattre le chômage, ça va augmenter un peu l'inflation et vice versa.
07:45La priorité, pendant les années 2021, où il y a eu le prix inflationniste, l'objectif, c'était l'inflation.
07:54Et on a payé le prix au risque du chômage.
07:58Maintenant, je crois que la priorité doit être donnée à la question emploi-chômage désormais.
08:05Vous avez parlé de la demande intérieure du marché, qui est quand même au Maroc aujourd'hui assez présente, assez solide.
08:13Une forte demande qui est observable sur le terrain.
08:16Vous avez également parlé de la corrélation entre inflation et taux de chômage.
08:21Ce taux que vous avez abordé, celui de 8 %, donc qui est nécessaire entre 6 et 8 %, je pense.
08:28On parle de ces taux-là pour pouvoir inverser réellement cette tendance.
08:34Justement, comment ce taux, on va dire, est-il combiné ou intégré dans cette nouvelle feuille de route aujourd'hui, présentée par le gouvernement ?
08:46Oui. Avant de parler de la feuille de route, au niveau croissance économique, on peut accélérer la cadence de la croissance économique si l'économie se libère davantage.
09:02Nous avons une économie, en même temps, peu concurrentielle.
09:06Le potentiel de production et d'investissement de l'économie marocaine n'est pas pleinement libéré.
09:15Nous avons des niches de rente, des niches de monopole et d'olivopole qui persistent malheureusement dans notre économie.
09:23Je ne dis pas que l'économie marocaine est rentière, mais il y a des niches de rente.
09:29Et ça, ça a été signé par le rapport de la Commission sur le nouveau modèle de développement.
09:36Le fait de combattre ces niches de rente permettra de libéraliser la concurrence et le potentiel investissement du royaume,
09:49que ce soit au niveau du privé et du public.
09:53Avec la simplification des procédures administratives, etc., cela nous permettrait de gagner quelques points de croissance économique,
10:02que ce sont des manques à gagner actuellement qui persistent avec l'existence de certains secteurs,
10:12encore enligopolitiques, monopolitiques, rentiers, etc., et l'économie informelle.
10:17Mais ça, ce sont des bâtons dans la route de la croissance économique au Maroc que c'est le moment de s'en débarrasser.
10:24Qui freinent et qui impactent la croissance.
10:27Qui, à mon avis, oui, Madame Samedichie ?
10:29Vous l'avez dit, ça freine et ça impacte donc la croissance.
10:33Oui, oui, ça nous fait faire quelques points qu'on aurait pu gagner.
10:41Alors, la feuille de route, elle accompagne la croissance.
10:44Donc, il ne faut pas jouer seulement sur le levier de croissance.
10:47Maintenant, la feuille de route, elle est, si vous voulez, en parallèle.
10:51Là, l'objectif, c'est de donner des similus au marché du travail.
10:57Oui, à travers la fameuse 16 milliards d'euros octroyés.
11:03L'objectif, c'est de simuler la création des dépenses d'emplois, d'encourager les entreprises créatrices et génératrices d'emplois.
11:19Leur faciliter l'accès à l'investissement à travers le dépensier, etc.
11:24Moi, j'en observe que la roue commence à tourner dans le nord du Maroc,
11:33la création des zones d'activités industrielles, des zones d'activités économiques en nord et partout dans le Maroc.
11:43L'objectif, c'est que les entreprises qui veulent s'installer dans ces zones d'activités et qui vont créer de l'emploi permanent sont aidées et soutenues financièrement par l'État.
11:54Également, on joue sur les programmes traditionnels de l'ANAPEC, d'augmenter les objectifs des bénéficiaires de ces programmes.
12:07Également, des primes octroyées aux entreprises qui sont des stagiaires.
12:14Les primes ont été augmentées de 4 000 dirhams à 5 000 dirhams par stagiaire.
12:20Donc, c'est également la préservation de l'emploi rural en augmentant les objectifs de la production céréale, céréalière, qui embauche de la main-d'oeuvre.
12:36Donc, la superficie agitole destinée aux céréales va être soutenue désormais par le gouvernement.
12:44Mon objectif, c'est de garder l'emploi rural parce que la perte d'emploi, nous en avons surtout dans le milieu rural.
12:51Donc, c'est tout un parc qui accompagne les objectifs de croissance.
12:59Donc, ça, c'est à part.
13:00Mais à côté, il faut donner un coup de pouce au marché du travail.
13:04Ça, ce sont les mesures, si vous voulez, d'urgence.
13:06Il y en a des mesures sur le court et le long terme liées par l'amélioration des programmes d'éducation pour les adapter.
13:17Parce que nous avons un système d'éducation, c'est à l'université, qui n'est pas, qui est traditionnel, et classique, et artiliste.
13:26Mais, excusez-moi de le dire, le marché du travail connaît des transformations majeures.
13:35Confernicien, comme on dit.
13:36C'est le fameux qu'il se passe dans le marché du travail.
13:39Les universités, bon, il y a des efforts.
13:43Il y a certaines niches d'universités trop modernes.
13:46Mais, il y en a, mais le modèle d'enseignement universitaire en Maroc qui prépare les talents et les compétences pour le marché du travail,
13:56il n'accompagne pas ces mutations et les nouveaux métiers.
13:59On l'a bien compris, investir dans le capital humain et dans la formation, justement,
14:04pour adapter la formation aux besoins spécifiques du marché du travail marocain.
14:09Merci à vous, monsieur Omar Tijani, pour cette analyse et ce décryptage.
14:14Je rappelle que vous êtes professeur à la faculté polydisciplinaire de l'Arache.
14:17C'était un plaisir de vous avoir avec nous.
14:20Le plaisir est à moi également.
14:21Merci à vous, madame la famille.
14:23Au revoir.
14:24C'est la fin du Focus Éco pour aujourd'hui.
14:26On se retrouve demain avec un nouvel invité.
14:27Très bonne journée.
14:28Sous-titrage Société Radio-Canada