L’Europe ne fait plus d'enfants. Face à cette situation alarmante, Emmanuel Macron a appelé au "réarmement démographique". En Hongrie, le premier ministre hongrois Viktor Orban s’est emparé du problème, alors que le taux de fécondité dans ce pays est tombé à 1,38 enfant par femme en 2024.
Cette crise démographique est pour le dirigeant hongrois un enjeu de survie. Alors, pour relancer la natalité, ce dernier a décidé le 29 avril d’exempter les mères d’au moins deux enfants d’impôts à vie. Une incitation fiscale qui s’ajoute à la double exigence de repeupler le pays sans recourir à l’immigration et de solidifier la famille, cellule de base de la société, en accroissant le nombre des mariages et en réduisant celui des avortements.
Orban réussira-t-il son pari ? TVL s’est rendu à Budapest pour rencontrer ceux qui conçoivent la politique nataliste du pays et ceux qui devront la mener en premier : les jeunes Hongrois.
Cette crise démographique est pour le dirigeant hongrois un enjeu de survie. Alors, pour relancer la natalité, ce dernier a décidé le 29 avril d’exempter les mères d’au moins deux enfants d’impôts à vie. Une incitation fiscale qui s’ajoute à la double exigence de repeupler le pays sans recourir à l’immigration et de solidifier la famille, cellule de base de la société, en accroissant le nombre des mariages et en réduisant celui des avortements.
Orban réussira-t-il son pari ? TVL s’est rendu à Budapest pour rencontrer ceux qui conçoivent la politique nataliste du pays et ceux qui devront la mener en premier : les jeunes Hongrois.
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00:00L'Europe ne fait plus d'enfants.
00:07C'est une situation alarmante pour l'ensemble des pays dont la France
00:10et le président Emmanuel Macron avait d'ailleurs appelé à un réarmement démographique.
00:14En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orban a décidé de s'emparer du problème.
00:19Depuis les années 80, la population du pays décline
00:21et en 2024, le taux de fécondité est tombé à 1,38 enfants par femme.
00:26C'est bien en dessous du seuil de renouvellement de 2,1
00:29nécessaires pour maintenir une population stable et garantir un avenir au pays.
00:33Pour Viktor Orban, le premier ministre hongrois depuis 2010,
00:36la crise démographique est bien plus qu'un ojeu statistique,
00:38c'est une question de survie nationale.
00:41Alors sa réponse est claire, relancer la natalité sans recourir à l'immigration
00:44et donc repeupler la Hongrie, parler hongrois,
00:47mais aussi solidifier la famille, cellule de base de la société,
00:50en réduisant le nombre d'avortements et en accroissant celui des mariages.
00:54C'est un reportage exclusif pour TV Liberté.
00:56Mais alors que la natalité s'effondre partout,
00:59les jeunes hongrois sont-ils prêts à faire des enfants ?
01:01Les aides financières du gouvernement suffiront-elles ?
01:04La Hongrie peut-elle relancer sa natalité sans recourir à l'immigration ?
01:07Pour y répondre, nous nous sommes rendus sur place à Budapest
01:10pour interroger ceux qui conçoivent la politique nataliste hongroise.
01:13Et surtout, nous avons rencontré ceux qui devront la mener en premier,
01:16les jeunes hongrois.
01:17La Hongrie est l'un des pays d'Europe qui vieillit le plus vite.
01:23Sa population est passée de 10,7 millions en 1980 à moins de 9,6 millions aujourd'hui.
01:29Chaque année, les naissances diminuent.
01:32Et en 2024, le pays a enregistré une baisse de 9% du nombre des naissances
01:36par rapport à l'année précédente.
01:38Mais ce problème n'est pas nouveau.
01:40La Hongrie, c'est un pays d'Europe centrale qui est à l'unisson des grandes tendances régionales.
01:48La Hongrie, elle a connu un déclin démographique dès la période socialiste.
01:53On est au sommet de la natalité d'après-guerre dans les années 70.
02:00Et puis après 1975, il y a une décrue.
02:04Et la fin du communisme va accélérer ce processus.
02:08Pour le gouvernement hongrois, cette chute de la natalité met en péril l'avenir même de la nation.
02:13J'ai quelques petits-enfants.
02:19En calculant bien, de manière raisonnable, en 2100, ils seront vivants.
02:25Et donc, en tant que grand-père, je suis très intéressé par cette question.
02:29À quoi la Hongrie ressemblera-t-elle en 2100 ?
02:33Depuis 2010, nous avons construit une société basée sur la famille et le travail.
02:44Donc on aimerait renforcer les familles et aider toutes les familles à avoir autant d'enfants qu'elles le voudraient.
02:50C'est un gros problème dans toute l'Europe.
02:59Les jeunes couples aimeraient avoir plus d'enfants qu'ils n'en ont finalement.
03:04Ce dont nous sommes en train de parler est une menace réelle pour notre civilisation.
03:10Parce que si nous n'avons pas assez d'enfants,
03:13tôt ou tard, les nations feront face à des défis économiques très sérieux et à une crise sans précédent.
03:18À cause de ça, on a créé des aides ciblées et flexibles pour aider le système familial.
03:31Il y a trois piliers dans cela.
03:35L'un d'eux est de renforcer les femmes et les mères,
03:38de leur donner la possibilité de retourner sur le marché du travail,
03:41le second est d'aider financièrement les familles.
03:54On essaie d'aider les familles en respectant leur liberté de choisir.
03:58Dans le système hongrois,
04:02s'ils veulent travailler et avoir une famille plus tard,
04:05c'est OK, on soutient ça.
04:06S'ils veulent avoir des enfants plus tôt,
04:15nous avons tout pour ça,
04:16et ce qui est unique en Hongrie,
04:19c'est que les mères gardent leurs privilèges
04:27même lorsqu'elles retournent travailler.
04:29Depuis son retour au pouvoir en 2010,
04:34Viktor Orban a fait de la politique familiale
04:36l'un des piliers de son action.
04:382,1% par femme,
04:42c'est l'objectif que nous essayons d'atteindre,
04:44et maintenant la Hongrie est entre 1,5 et 1,6,
04:48mais on a commencé à 1,2.
04:51Donc la tendance est positive,
04:52mais c'est très difficile à augmenter,
04:54parce que simplement les jeunes générations
04:56ne veulent pas avoir plus d'enfants.
04:58Des mesures exceptionnelles ont été mises en place,
05:01prêt à taux zéro pour les jeunes couples mariés,
05:03exonération fiscale à vie pour les mères de familles nombreuses,
05:06crèche gratuite,
05:07subvention à l'achat du logement ou de véhicules.
05:09La Hongrie consacre environ 5% de son PIB
05:12à sa politique familiale.
05:14C'est l'un des niveaux les plus élevés d'Europe.
05:18Chaque aide familiale coûte bien sûr
05:20beaucoup d'argent dans le budget.
05:23Nous ne le comptons pas comme une charge pour le budget.
05:27Nous croyons vraiment que c'est un investissement pour le futur.
05:33L'objectif est ambitieux,
05:34porter le taux de fécondité à 2,1 d'ici 2030.
05:38Et pourtant, malgré ces efforts,
05:40la natalité reste pour l'heure en deçà des attentes.
05:43Entre 2010 et 2020,
05:46la natalité qui était descendue
05:47jusqu'à 1,2 enfants par femme
05:50va remonter pour frôler
05:52les 1,6 enfants par femme
05:54en 2020.
05:56Et puis, un tassement et même
05:58un déclin depuis
06:00grosso modo la crise du Covid
06:02et les difficultés notamment économiques
06:04qu'elle a entraînées.
06:05Après la crise du Covid
06:08et la guerre en Ukraine,
06:09qui est un pays voisin,
06:11il y a eu une peur dans la société
06:13qui n'est pas bonne.
06:17Mais depuis deux ans,
06:18le taux de fertilité
06:19a été le troisième de l'Union Européenne.
06:22Le modèle hongrois,
06:23souvent cité comme exemple
06:24dans les milieux conservateurs,
06:25se heurte à la réalité
06:26de la société occidentalisée
06:28dans lesquelles avoir des enfants
06:30brimerait les libertés individuelles.
06:33Plus de loisirs
06:34et un consumérisme
06:35qui prend l'ascendant
06:37sur d'autres aspirations
06:39qu'on a dans notre vie,
06:41évidemment, ça se traduit
06:43par le fait de reléguer
06:45finalement la vie familiale
06:47ou des investissements
06:49sur le long terme,
06:51notamment pour la génération
06:52qui vient,
06:53au second plan.
06:54Il y a beaucoup de théories
06:58pour savoir comment
06:59les changements de société
07:00affectent la jeunesse.
07:03Mais on peut mettre en lumière
07:04trois changements majeurs.
07:07La globalisation,
07:08l'essor des réseaux sociaux
07:10et les différentes crises.
07:13Et c'est une tendance globale
07:15d'avoir des enfants plus tard.
07:16par exemple,
07:20en Hongrie,
07:21les femmes entre 20 et 24 ans
07:23qui sont les plus fertiles
07:24sont celles qui font
07:28le moins d'enfants
07:29entre 1999 et 2009.
07:36L'âge auquel une femme
07:37a son premier enfant
07:38est un facteur significatif
07:40pour la croissance démographique.
07:41Plus une femme
07:42a son premier enfant tôt,
07:43plus elle sera en mesure
07:44d'en avoir d'autres.
07:45En Hongrie,
07:46l'âge moyen des femmes
07:47à la naissance
07:47de leur premier-né en 2018
07:48était de 28,2 ans.
07:51En France, en 2022,
07:52il était de 28,5 ans.
07:55Des chiffres
07:55qui cachent une réalité
07:56souvent inaudible.
08:01Une grande partie
08:02de la population
08:03ne sait pas
08:04que l'âge le plus fertile
08:05est entre 20 et 24 ans.
08:09Donc la fertilité
08:10devrait être améliorée
08:11par l'éducation à l'école
08:13et par les programmes
08:14spécifiques.
08:20Avant,
08:20les femmes
08:21avaient leur premier enfant
08:22autour de 20 ans.
08:23Maintenant,
08:24c'est autour de 30 ans.
08:27Donc forcément,
08:29si vous avez des enfants
08:29plus tard,
08:30il y aura moins d'enfants.
08:31de nombreuses familles
08:43auront moins de bébés.
08:46Dans les rues de Budapest,
08:48la volonté de fonder une famille
08:49est toujours présente
08:50mais reflète
08:51les tendances contemporaines.
08:52Ils veulent des enfants
08:53mais pas beaucoup
08:54ou pas tout de suite.
08:55Combien d'enfants avez-vous ?
08:58Un.
08:58Et voulez-vous un autre enfant ?
09:00Pour le moment
09:01et dans le futur ?
09:03Peut-être,
09:05mais pas vraiment.
09:05Je pense qu'un seul
09:06c'est suffisant
09:07parce que tout est très cher
09:10donc je ne veux pas
09:11d'autres enfants
09:11en cause de cela.
09:12Oui, les aides sont utiles
09:16et nous aident
09:16mais pour d'autres raisons
09:18nous n'en avons qu'un
09:18et nous n'en voulons pas d'autre.
09:21J'ai 22 ans
09:22et bientôt 23.
09:26Je suis enfant unique
09:27et c'est pourquoi
09:28j'aimerais avoir
09:28une grande famille.
09:30Je pense que ce n'est pas
09:31une mauvaise chose
09:32de soutenir les familles
09:33mais pour l'instant
09:34je m'en souviens
09:34un peu de leur politique.
09:36J'essaie juste
09:36de profiter de ma vie
09:37et de construire
09:39un meilleur futur
09:39pour moi-même
09:40et de sécuriser
09:41un avenir
09:41pour moi-même.
09:43Je pense que je voudrais
09:45des enfants, oui.
09:46Combien ?
09:48Deux ou peut-être un ?
09:49Peut-être mais pas plus
09:50parce que je pense
09:51que c'est trop agité
09:52ou chaotique.
09:54On peut voir
09:56que le mode de vie
09:56moderne ne soutient pas
09:58les familles traditionnelles.
10:01Notre institut
10:02a réalisé des recherches
10:04et on a découvert
10:06que la valeur
10:07la plus importante
10:08pour les jeunes hongrois
10:09était toujours
10:11pour la famille.
10:16Donc c'est une bonne nouvelle
10:17mais il doit être souligné
10:19que la famille traditionnelle
10:21et les institutions familiales
10:23doivent être protégées
10:24par des moyens légaux.
10:25Dans un pays
10:29où le taux de chômage
10:29des jeunes
10:30dépasse les 15%,
10:31les salaires restent bas
10:32et une grande partie
10:33de la jeunesse
10:34émigre.
10:35Je ne travaille pas,
10:37je suis étudiant,
10:38j'étudie
10:38l'ingénierie électrique
10:39et dans d'autres pays européens,
10:45la paie pour ce genre
10:45de travail
10:46est parfois
10:47multipliée par 4
10:48par rapport à ce qu'on pourrait gagner
10:52en Hongrie.
10:54La jeunesse hongroise,
10:56c'est un cas général
10:57de l'Europe centrale
10:58et orientale,
11:00a été attirée,
11:01a été captée
11:02à l'ouest
11:03par ce qu'on appelle
11:05la fuite des cerveaux,
11:06par la tentation
11:09et d'avoir
11:09une vie
11:11plus confortable
11:12à l'ouest.
11:14Certains rêvent
11:14de départ à l'étranger,
11:16d'autres restent
11:17mais dénoncent
11:17un climat politique
11:18autoritaire.
11:22Oh, je ne suis pas
11:23très fan
11:23du gouvernement ici.
11:28À ce que je vois,
11:29ils essayent
11:30de faire des choses
11:31mais ce n'est pas
11:32dans l'intérêt du peuple,
11:36c'est dans leur propre intérêt
11:37pour être réélu.
11:38Ils ne veulent pas
11:40aider les familles
11:40et les mères.
11:42S'ils le voulaient,
11:45ils ne se comporteraient
11:49pas comme un régime
11:50dictatorial.
11:55On essaye vraiment
11:56d'aider chacun
11:57à trouver sa propre voie
11:58mais la décision
12:01reste toujours
12:02celle du couple
12:02et des familles
12:03donc on ne veut
12:06vraiment pas
12:06leur dire quoi faire
12:08mais simplement
12:11les aider
12:12à décider librement.
12:15Mais le Fides,
12:16parti créé
12:17et dirigé
12:17par Victor Orban,
12:18a été réélu
12:19lors des dernières
12:20élections législatives
12:21permettant à son dirigeant
12:22d'entamer
12:23son quatrième mandat
12:24consécutif
12:25en tant que Premier ministre.
12:26Une réélection
12:27largement due
12:28à un discours
12:28très ferme
12:29contre l'immigration.
12:30L'immigration
12:31concerne la civilisation.
12:34Qu'on le veuille
12:35ou non,
12:35le fait est qu'on a
12:36une civilisation
12:36chrétienne
12:37sur le continent.
12:39Donc notre civilisation
12:40est basée sur les règles
12:41et les traditions chrétiennes
12:43et ceux qui viennent
12:45ne le sont pas.
12:47Ils viennent
12:48de la civilisation musulmane.
12:50Ailleurs en Europe,
12:51c'est pourtant
12:52l'immigration
12:52qui sert de réponse
12:53à la crise démographique.
12:55Mais en Hongrie,
12:56cette option
12:56est tout simplement
12:57exclue.
12:58Pour la Hongrie,
13:01c'est une grande décision
13:03et nous aimerions
13:04vraiment trouver
13:04des solutions
13:05face à ce problème
13:06grâce à nos propres ressources.
13:12Il y a un gros débat
13:15dans la société
13:16à ce sujet
13:16et on voit
13:17qu'il n'y a pas
13:18que des bons exemples
13:19et qu'il y a des problèmes
13:20là où l'immigration
13:20est très libre.
13:28Nous voudrions
13:29vraiment sauver
13:30et protéger
13:30notre culture.
13:38Bien sûr,
13:40si quelqu'un
13:41vient en tant que réfugié
13:42et a besoin d'aide,
13:43on l'aidera.
13:46Mais je crois vraiment
13:48que chaque culture
13:49a besoin d'être sauvée
13:50sur son territoire
13:51et que l'Europe
13:52est pour les Européens.
13:54Depuis la crise migratoire
13:55de 2015,
13:56Viktor Orban
13:57campe sur une ligne dure
13:58entre fermeture des frontières
14:00et refus des quotas européens.
14:02Le mot d'ordre
14:02est simple.
14:03La Hongrie
14:03ne se repeuplera pas
14:05avec des étrangers
14:06mais avec ses propres enfants.
14:07Donc la volonté
14:08c'est que l'avenir
14:09de la Hongrie
14:10soit bâti
14:10sur des familles hongroises.
14:12Se baser sur l'immigration
14:13n'est pas une option possible
14:14parce que ça voudrait dire
14:15que l'on trouve
14:16une solution
14:16au sein d'une autre communauté
14:18mais à chaque nation
14:20sa culture.
14:21Pourtant,
14:22entre 2010 et 2022,
14:23la population active
14:24a chuté
14:25de 11%.
14:26Certaines industries
14:27manquent de bras
14:28et pour répondre
14:28à ce problème,
14:29la Hongrie
14:29a permis une immigration
14:31du travail
14:31répondant à des conditions
14:32strictes
14:33et sur une courte durée.
14:35Les travailleurs étrangers
14:35rentrent chez eux
14:36après une durée déterminée.
14:38Bien sûr, en Hongrie,
14:39nous manquons de bras.
14:47Donc chaque année,
14:50le ministère de l'économie
14:51publie un communiqué
14:52précisant qu'il n'a pas d'engrois
14:58pour travailler
14:59dans un certain nombre
15:00de secteurs.
15:05Alors, on autorise
15:06les travailleurs invités
15:07pour doter ces emplois,
15:10seulement sur ces emplois
15:11et seulement avec ces travailleurs.
15:13Nous avons copié
15:17les quotas
15:17et la politique
15:18de régulation
15:19du Qatar.
15:20Ces travailleurs étrangers
15:21peuvent rester
15:21deux ans
15:22plus une année,
15:23ensuite,
15:23ils doivent partir.
15:24C'est terminé.
15:29S'ils veulent revenir,
15:30ils ont la chance
15:31de pouvoir revenir
15:31une fois de plus
15:32pour encore trois ans
15:33et ensuite,
15:34ils doivent encore partir.
15:36Ils n'ont pas
15:36le droit de rester.
15:37Il est évident
15:39que le déclin démographique
15:41est tellement structurel
15:42que la question
15:44de l'immigration
15:44n'est pas exclue.
15:46Et notamment,
15:47dans l'histoire
15:48de la Hongrie,
15:49l'immigration
15:49n'a jamais été
15:50un tabou
15:51ou un gros mot.
15:52C'est-à-dire que
15:52dès le XIe siècle,
15:54les rois hongrois
15:54ont invité
15:55des populations allemandes
15:56à s'établir en Hongrie
15:58pour y constituer
15:59le noyau des bourgs,
16:01des villages,
16:02pour aussi
16:04apporter des technologies
16:06qui étaient plus avancées
16:07que ce qu'avaient les hongrois
16:08à l'époque.
16:09Et ces populations
16:10soit se sont assimilées
16:11progressivement,
16:12et d'ailleurs,
16:13la Hongrie,
16:13en fait,
16:13est vraiment
16:15un assemblage
16:16de populations européennes,
16:18qu'elles soient germaniques,
16:18slaves, roumaines,
16:20etc.
16:21Et l'autre élément,
16:22c'est que si ces populations
16:23se maintenaient
16:24en tant que communauté
16:25linguistique distincte,
16:27eh bien,
16:27elles avaient des droits
16:28spécifiques en tant que tels,
16:30mais elles faisaient partie
16:31de la même région culturelle,
16:35de la même civilisation.
16:36Donc cette notion
16:37de proximité culturelle,
16:40elle est déterminante
16:41et elle opère
16:42un distinguo
16:43entre des immigrés
16:45d'origine européenne
16:45et des immigrés
16:47d'origine non-européenne.
16:49Car pour le gouvernement,
16:51il n'est pas question
16:51de sacrifier la cohésion culturelle
16:53au nom de la démographie.
16:55L'immigration pose la question
16:57de notre horizon historique.
16:59Quelle civilisation
17:00voulons-nous à l'avenir ?
17:02Voulons-nous une civilisation musulmane,
17:06une civilisation chrétienne
17:08ou un mix des deux ?
17:10À quel genre de vie
17:13cela ressemblera-t-il ?
17:14Vivre dans une société chrétienne
17:16est une chose incroyable.
17:19La meilleure chose
17:20que je puisse imaginer
17:21pour mes enfants
17:21et mes petits-enfants.
17:23Pourquoi devrions-nous
17:24abandonner ça ?
17:25Alors là-dessus,
17:26un élément intéressant,
17:27c'est qu'il y a plus
17:29de Hongrois
17:29qui quittent la Hongrie
17:31que ceux qui reviennent
17:34de l'étranger.
17:34Mais la natalité
17:52n'est pas qu'une affaire de politique,
17:54c'est aussi une affaire
17:55de santé publique.
17:56Depuis 2020,
17:57la Hongrie a rendu gratuit
17:58les médicaments utilisés
18:00dans le traitement
18:00des problèmes de fertilité.
18:02L'État a également acheté
18:03six cliniques privées
18:04spécialisées dans la fécondité
18:06et permis la gratuité
18:07des fécondations in vitro.
18:09Quinze ans après
18:09le début du gouvernement d'Orban,
18:11le constat est nuancé.
18:13D'un côté,
18:13la natalité est en rechute
18:14depuis 2018.
18:16De l'autre,
18:16le nombre de mariages explose
18:18et le gouvernement
18:18défend des mesures
18:19qui serviront sur le long terme.
18:22Le discours réconfortant
18:24et même qui plébiscite la famille
18:27a amené à cette réalité
18:29que les avortements
18:31ont diminué par deux
18:32depuis 2010.
18:33Et que le nombre
18:34de mariages annuels
18:35a été multiplié par deux.
18:37Donc,
18:38la famille en tant qu'institution
18:39et le regard
18:42qu'on porte sur la vie
18:44en tant que chose sacrée
18:47ou qui mérite
18:47qu'on la conserve
18:49et qu'on l'accompagne,
18:51ce sont des éléments
18:52extrêmement positifs.
18:53Puisque,
18:54ce n'est pas une natalité,
18:56je dirais,
18:56bancale
18:57de mères célibataires
18:59qui vont
19:01elles-mêmes
19:02être extrêmement précaires,
19:04on facilite plutôt,
19:06on encourage
19:08ce que Napoléon
19:09appelait l'état
19:10de perfection sociale
19:11qui est le mariage
19:11selon lui,
19:13c'est-à-dire une institution
19:14qui a pré-existé à l'État
19:15mais que l'État,
19:16à part ses politiques,
19:17tend à légitimer,
19:18à stabiliser
19:19et on va pouvoir
19:21en discuter
19:21à encourager
19:24sur le plan fiscal.
19:26Il en sera
19:26de la volonté du peuple,
19:27même dans les mots
19:28du Premier ministre hongrois,
19:29c'est que la Hongrie
19:31existera
19:32si les femmes hongroises
19:32décident de faire des enfants.
19:34Personne ne décidera
19:35à leur place.
19:39Mais n'êtes-vous pas
19:39les seuls en Europe
19:40à avoir cette position ?
19:41Je pense que nous ne sommes
19:44absolument pas seuls.
19:45Il y a beaucoup de partis
19:46qui sont d'accord avec nous.
19:49Et dans les conversations privées,
19:53on entend toujours
19:53beaucoup de personnes
19:54d'accord avec nous.
19:57Mais au niveau européen,
19:59notre opinion
19:59n'est pas encore
20:00la plus forte.
20:04Mais qui sait ?
20:06On verra
20:06ce qui adviendra
20:07à l'avenir.
20:10Alors les Hongrois reviennent,
20:11les avortements baissent,
20:12les mariages se multiplient.
20:13Plusieurs études montrent
20:14qu'il existe une corrélation
20:15entre le déclin
20:16des unions formelles
20:17et la chute de la natalité.
20:18Aussi,
20:19le nombre croissant
20:19de mariages stables,
20:20le retour de la jeunesse hongroise
20:22et le développement
20:22d'aides familiales
20:24semblent annoncer
20:24des jours meilleurs
20:25pour les maternités hongroises.
20:26Trois pistes
20:27qui pourraient servir d'exemple
20:28pour les autres pays européens.
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