L’avocat Pierre-Henri Bovis réagit à la réponse de Bruno Retailleau à LFI : «Cet épisode s’inscrit dans cette course électorale».
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00:00Je serais un peu plus modéré sur...
00:03Que Hubert ou que moi ?
00:04Non, que Hubert, mais aussi qu'Élodie sur le sujet.
00:09Il y a quand même un malaise dans cette affaire, je trouve, du côté de Bruno Rotaillot.
00:17Lorsqu'on a affaire à un drame aussi épouvantable,
00:21un assassinat dans un lieu de culte,
00:24on n'attend pas deux jours pour se déplacer,
00:26on va dans le lieu de culte,
00:29et ce n'est pas une atteinte à la laïcité,
00:31puisque Bruno Rotaillot est aussi ministre des cultes,
00:33et on fait preuve d'un peu plus d'empathie.
00:36Donc sa défense, elle est un peu limite, enfin légère ?
00:40Attention, je ne donne pas gain de cause aussi,
00:43notamment à LFI, qui rentrent dans une polémique totalement épouvantable,
00:47et d'ailleurs très indigne,
00:48peut-être qu'on reparlera des larmes de crocodile de Jean-Luc Mélenchon,
00:51dont la sincérité peut être aussi mise en balance.
00:54Mais s'agissant de Bruno Rotaillot,
00:56sa lutte depuis plusieurs mois contre l'Algérie,
01:00son espèce de fer de lance du voile,
01:03contre le voile,
01:04tous ces sujets-là qui visent, en quelque sorte,
01:08à mettre au banc de la société une partie de la population,
01:11mon point de vue,
01:12créent aussi un malaise lorsqu'il met plus de deux jours à réagir
01:16sur un tel drame.
01:18Ce que vous voulez dire, c'est une accumulation, au fait,
01:20de votre point de vue ?
01:20Sur une autre chaîne d'information,
01:23vous savez, des drames s'en passent tous les jours,
01:26ils nous ont remonté au ministère de l'Intérieur,
01:29des tragédies, des assassinats.
01:32Non mais là, on parle d'un assassinat dans un lieu de culte,
01:35pendant une prière,
01:37ce qui est assez, heureusement,
01:39ce n'est pas journalier, c'est assez inédit.
01:41On se souvient de la tragédie qui a frappé le père Hamel,
01:45par exemple, dans aussi un lieu de culte,
01:47ce rabbin qui a été agressé.
01:48Lors de ces agressions,
01:50le ministre de l'Intérieur, de l'époque,
01:51s'est tout de suite manifesté,
01:53a tout de suite réagi.
01:54Là, il y a eu un temps de latence,
01:56qui, à mon avis, n'est pas non plus involontaire,
01:58pour aussi susciter une polémique,
02:01qui, je pense, peut-être a échappé à Bruno Rotaillot.
02:04Que c'était un dessin pour...
02:06Je pense que ça...
02:07Pour marquer son positionnement.
02:09C'est questionné, notamment, en vue et en lice
02:11des élections internes...
02:13Par rapport aux autres électeurs.
02:14...des Républicains,
02:15et je terminerai ma boucle là-dessus,
02:16vous savez, sur cette course aux Républicains,
02:18cette espèce de combat qu'il a mené avec l'Algérie,
02:21alors que ce n'était pas du tout son domaine.
02:23Mais au intérieur,
02:23il n'avait aucun moyen diplomatique,
02:26il n'est pas mis des affaires étrangères,
02:28donc il n'est pas au Quai d'Orsay,
02:29et il n'a pas les outils diplomatiques.
02:30Donc il n'avait aucun moyen de pression sur l'Algérie.
02:32D'ailleurs, on attend toujours sa démission.
02:34Vous savez, il fallait qu'il démissionne.
02:35Il avait mis ça dans la balance.
02:39pour faire monter la mayonnaise, si je puis dire,
02:42en vue des élections du Parti des Républicains.
02:45Et je pense que cet épisode-là
02:46s'inscrit aussi dans cette course électorale.