L'animateur de télévision Cyril Hanouna entretenait le doute autour de son éventuelle candidature dans la course à l'Élysée. Sur BFMTV, il a démenti ce mardi toutes les rumeurs, affirmant qu'il n'y avait "jamais pensé".
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00:00Mais d'abord avec vous Christophe Barbier. Votre choix ce soir sur la une de valeurs actuelles et sur cette rumeur qui a parcouru Paris ces dernières 24 heures,
00:092027, le candidat Hanouna. Cyril Hanouna ne sera pas candidat en réalité. C'est ce qu'il a dit sur BFM TV cet après-midi et on l'écoute.
00:19Non, je ne suis pas candidat à l'élection présidentielle. Par contre, je veux bien être candidat à la présidence du Paris Saint-Germain si un jour Nasser fait appel à moi.
00:26Non, je ne suis pas du tout candidat. Sachez-le, on a écrit des mails, je l'ai dit, sur Europe 1, etc. pour alimenter la rumeur. Et c'est vrai que ça nous a fait marrer.
00:37Christophe Barbier, vous avez écrit il y a quelques années un livre avec Cyril Hanouna. Est-ce que vous le croyez ce soir quand il dit qu'il ne sera pas candidat ?
00:44Il n'est pas candidat. Il sera encore deux ou trois fois candidat ou pseudo-candidat d'ici la présidentielle 2017. Et à la fin, il ne sera pas candidat.
00:52Pour plusieurs raisons. D'abord, il n'aurait pas les 500 signatures d'élus nécessaires. C'est très difficile dans notre pays. Et je pense qu'il ne les aurait pas.
00:59Il se ruinerait à financer sa campagne. Il faut plus de 20 millions d'euros pour un second tour. Il est riche, mais il n'aura pas beaucoup de donateurs avec son programme économique et social.
01:07Ceux qui veulent donner 7500 euros, ils seront rares. Il ne supporterait pas la violence d'une campagne. C'est terrible.
01:13On l'a vu dans d'autres éditions avec des gens plus solides que lui. C'est une essoreuse. La transparence, la déclaration de patrimoine.
01:21Tout ça, c'est très, très difficile à supporter quand on n'est pas dans ce milieu-là. Et puis, une dernière raison.
01:26Cyril Hanouna, il a un sens inouï du public dans un studio. Il a un sens incroyable des audiences à la télé, mais aussi sur les réseaux sociaux.
01:34Il sent comment les mayonnaise tournent. En revanche, il n'a pas le goût de la foule, du public tactile, du public qu'on voit.
01:40Et ça, c'est rédhibitoire en politique. Vous allez dans les meetings, vous allez sur les marchés, vous allez sur le terrain.
01:47Être populaire, c'est important, mais il faut avoir le sens du contact avec le peuple. Et ça, je crois que ce n'est pas son truc.
01:52En 2021, quand vous écrivez ce livre avec lui, est-ce qu'il vous parle à ce moment-là de 2022, de la présidentielle et d'une éventuelle candidature ?
01:59De la présidentielle, oui. Il ne parlait que de ça. Le livre était fait pour ça. D'une candidature, non.
02:03Plus exactement, il était candidat au débat public. Et que disait-il dans ce livre ? Il disait « Je vais aller rencontrer les Français ».
02:10Ce ne sera pas pour me présenter à la présidentielle ni pour vendre un candidat, mais c'est pour faire la campagne de la campagne.
02:18La campagne de la campagne. Il avait deux objectifs. La campagne de la campagne, c'était d'abord lutter contre l'abstention,
02:23notamment l'abstention des jeunes, engagement civique. Et la campagne de la campagne, c'était sa campagne.
02:29Sa campagne médiatique. Il voulait inventer l'émission qui serait le rendez-vous incontournable de la campagne,
02:34là où se ferait le résultat, là où les gros candidats seraient obligés de venir.
02:39J'avais même vu le décor et entendu le générique de cette émission, qui n'a pas eu lieu,
02:43parce qu'il y a eu des phénomènes politiques, Zemmour, etc., puis la guerre en Ukraine, et tout ça est passé à l'as.
02:47J'ai lu Valeurs Actuelles aujourd'hui. On a lu Valeurs Actuelles aujourd'hui. Ça sort demain.
02:51Il y a tout un programme dedans. Un programme à Nuna. Qu'est-ce qu'on peut en penser ?
02:54Une addition de propositions. Très à gauche dans le domaine économique et social, très à droite dans le domaine sécuritaire.
02:59C'est une sorte de « et en même temps » du n'importe quoi, parce qu'aucune de ces propositions ne tient la route.
03:04Quelques exemples. Pas de sécurité sociale si vous gagnez plus de 2500 euros par mois.
03:08Vous avez 3000 euros, vous êtes un cadre moyen, vous avez un cancer, comment vous payez ?
03:12C'est un petit peu compliqué. Une TVA différente sur vos achats selon votre salaire.
03:16Vous imaginez la complexité des étiquettes au supermarché, le ticket de caisse ?
03:20Ça n'est pas possible. Un Guantanamo à la française pour les délinquants les plus dangereux.
03:24C'est contraire à tous nos engagements internationaux en matière de droit de l'homme.
03:27Et enfin, regrouper tous les ministères, à part Matignon et Bercy, dans une même cité administrative.
03:33Vous imaginez la défense, l'éducation nationale ?
03:35Il faudrait construire une ville en grande banlieue. Ça ne tient pas la route.
03:39Néanmoins, derrière ce programme un peu bizarroïde, il y a un fonds de commerce politique très important, historiquement enraciné.
03:47D'abord, c'est le péronisme. Juan Perron, autocrate argentin des années 50.
03:51C'est l'alliance des syndicats les plus à gauche et de leurs revendications prolétaires.
03:54Et de la droite la plus dure, y compris militaires. Et ça a marché pendant des années en Amérique latine.
03:59En France, c'est plus près de nous, à la même époque, Pierre Poujade.
04:02La colère des petits commerçants et artisans contre l'État.
04:05Il y a du poujadisme aussi chez Cyril Hanouna.
04:09C'est-à-dire un populisme attaché à la révolte, comme celle qu'on a connue avec les gilets jaunes.
04:14Un populiste qui veut faire de la justice sociale.
04:17Et puis, évidemment, la candidature de Coluche. 30 octobre 1980, Coluche est candidat à la présidentielle.
04:2316 mars 1981, il jette l'éponge.
04:26Mais, en se déclarant, il avait dit ceci, Coluche.
04:30Il avait dit, comme on a voté pendant 30 ans pour des gens compétents et intelligents,
04:35je vous propose aujourd'hui de voter pour un imbécile qui n'y connaît rien, c'est-à-dire moi.
04:39Vous voyez comment le clown essaye de faire de la politique, c'est-à-dire de l'engagement.
04:44Le clown, pourquoi je dis le clown ? Parce que c'était, dans un terme pas du tout péjoratif,
04:48le titre du livre de Laetitia Krupa, aujourd'hui disparu, qui nous expliquait en 2022 la tentation du clown.
04:55C'est-à-dire qu'on voudrait porter quelqu'un de ce type vers le pouvoir,
04:59mais finalement, on ne le fait jamais en France.
05:01Il y a eu BP Grillo en Italie, Zelensky est arrivé en Ukraine.
05:04En France, ça ne marche pas.
05:05De Marcel Barbu jusqu'à Jean Lassalle, ceux qui sont un peu hors du système,
05:09un pied dedans, un pied dehors, ça ne marche pas.
05:11– Christophe, je le disais, dans Valeurs Actuelles,
05:15il y a ce qui ressemble à un programme assez détaillé pour Cyril Hanouna,
05:19qu'il a laissé visuellement fuiter, c'est ce qu'il dit.
05:21Est-ce qu'il a manipulé Valeurs Actuelles ?
05:23– C'est une machine à coût médiatique, la PME Hanouna.
05:26Dans les médias, en utilisant les médias pour parler de lui.
05:29Regardez, il est sur Europe 1, il se met en duplex avec BFM
05:32pour parler d'une manip qu'il a imposée à Valeurs Actuelles.
05:36Voyez, ce serpent des médias sur lequel il a bâti son succès.
05:40Il a donc constitué ce qu'il appelle lui-même un prank,
05:44c'est un mot anglais, c'est un canular, mais un canular,
05:47au dépend de quelqu'un, pour faire parler de lui en faisant rire d'un autre.
05:51Cet autre aujourd'hui, c'est Valeurs Actuelles, c'est sa manière de fonctionner,
05:54ça recommencera d'ici 2027, c'est sa nature, sa mécanique, son fond de commerce.
05:59Attention Cyril à ne pas aller trop loin.
06:00Je voudrais rappeler ses mots de Coluche quand il a jeté l'éponge,
06:03dans une lettre à un ami, il dit j'arrête, tout part en couille, moi aussi.
06:07J'ai voulu m'amuser à amuser les autres dans une période de grande tristesse
06:10et de grand sérieux, c'est le sérieux qui gagne, eh bien tant pis.
06:15Il ne faut pas que le sérieux gagne, il faut que Cyril Hanouna reste Hanouna
06:18et ne soit pas candidat.