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00:30Vous êtes, professeur Stora, l'un de ceux qui ont œuvré pour construire des ponts entre nos deux histoires.
00:35Mais aujourd'hui, beaucoup s'interrogent où sommes-nous réellement dans ce travail de vérité.
00:42Il est évident que nous sommes pour l'instant dans une situation très difficile,
00:47dans ce travail de vérité qui a commencé il y a plusieurs années,
00:51dans la mesure où des décisions politiques sont venues percuter le travail de mémoire, le travail d'histoire.
00:58On le sait, ce sont les décisions politiques qui ont été prises sur la question du Sahara occidental,
01:06qui étaient en fait des décisions qui ne correspondaient pas à une position d'équilibre de la France
01:13par rapport à cette question-là, et qui ont provoqué en cascade, disons, toute une série de problèmes qui ont surgi,
01:21comme on le sait, des OQTF, des influenceurs, et là, bien sûr, le travail de mémoire,
01:29le travail de la commission mixte qui a été directement percutée par cette prise de position politique,
01:36ce qui est tout à fait regrettable, bien évidemment, alors que les moyens qui avaient été donnés
01:42permettaient de pouvoir avancer. On avait commencé à se réunir à plusieurs reprises
01:48entre Algériens et Français, entre Historiens, Français et Historiens, Algériens,
01:53pour tenter de dresser, disons, une chronologie des événements, notamment de la pénétration coloniale,
01:59qui a été particulièrement sanglante en Algérie tout au long du XIXe siècle.
02:05Mais ce travail, malheureusement, s'est pour l'instant arrêté.
02:09Très bien. Professeur Stora, votre rapport a été salué quand même pas vers la reconnaissance
02:13des questions mémorielles algériennes. Pourtant, beaucoup en Algérie estiment
02:18qu'il n'a pas été pleinement suivi des faits politiques. Que répondez-vous à ceux qui estiment
02:22que la France est restée frileuse ?
02:26C'est vrai que tout n'a pas été réalisé. Bien entendu, il y a un certain nombre de
02:31pas qui ont été faits. Mais il est évident qu'il y a d'autres choses très importantes
02:37qui auraient dû être prises en compte, qui sont dans mon rapport, comme par exemple
02:41le nettoyage des déchets nucléaires, la suite des explosions nucléaires de la France
02:47au Sahara. Et c'était une de mes revendications principales qui n'a pas abouti. Pour l'instant,
02:55on est resté, disons, à une sorte de statut quo. Il n'y a pas de réponse, disons,
03:00sur cette question-là. Et c'est tout à fait... Je prends cet exemple parce qu'il est
03:05particulièrement spectaculaire. Il y avait d'autres exemples. J'avais proposé l'entrée
03:11de Gisèle Halimi au Panthéon. Ce n'a pas été possible. Il y a eu des oppositions
03:16très, très fortes, en particulier des filles de Harky qui refusaient parce que
03:22Gisèle Halimi s'était engagée aux côtés du Front de libération nationale, du FNR.
03:27Et donc, je prends ces exemples parce que c'est très significatif du climat aussi
03:32général qu'on a vu en France, en particulier de non reconnaissance de ce qu'avait été
03:38l'existe, la réalité du système colonial français.
03:42Très bien. Peut-on parler aujourd'hui, peut-être, en toute honnêteté, d'une réelle
03:46volonté politique en France d'aller au bout du processus mémoriel ou, sommes-nous,
03:51encore dans une forme de diplomatie de façade, selon vous ?
03:54Je ne sais pas exactement parce que tout dépend de, comment dirais-je, des volontés politiques.
04:00Et là, je ne suis pas dans le secret des dieux. Je ne peux pas savoir exactement,
04:03disons, ce qui appartient au registre du calcul politique immédiat ou bien de la
04:09stratégie à long terme. Ça, j'avoue que je ne peux pas me prononcer là-dessus.
04:14Moi, j'essaie de mesurer les progrès pas à pas. Il y a eu des reconnaissances.
04:20Bon, on le sait, des meurtres de Ali Boumengel, qui étaient quand même des responsables
04:26du nationalisme algérien assassiné par l'armée française. Moi, ce qui m'inquiète, c'est que
04:32ces gestes mémoriels qui ont déjà été accomplis au niveau de l'État soient un jour
04:38remis en question à la faveur d'alternance politique, par exemple. Moi, c'est ça qui
04:43m'inquiète, la reconnaissance, par exemple, des massacres du 17 octobre 1961 à Paris ou
04:50bien, bien sûr, l'assassinat de Maurice Audin. Enfin, il y a de nombreux gestes qui avaient
04:57été faits sur le plan mémoriel. Moi, ce qui m'inquiète, c'est effectivement que tout ce
05:01travail, toute cette accumulation, disons, de faits soient remis en question par des
05:08alternances politiques de radicalité anti-algérienne, disons le mot, franchement.
05:15À votre avis, quel est le rôle des historiens comme vous dans ce contexte où la mémoire
05:19reste instrumentalisée par certains acteurs politiques ?
05:24Le rôle des historiens, vous savez, c'est d'essayer de préserver les faits, c'est-à-dire
05:29de faire en sorte que lorsqu'un fait est établi, en l'occurrence, j'ai cité quelques
05:33faits sur les assassinats de grands leaders politiques. Il y a eu d'autres faits de massacres
05:38en particulier, notamment pendant ce qu'on a appelé la bataille d'Alger, etc. C'est-à-dire
05:43que les faits qui sont établis maintenant, les disparus, les enlèvements, les batailles politiques,
05:49etc., il faut que ces faits ne soient pas ensuite liés, remis en question. La tâche
05:55des historiens, c'est de faire progresser l'histoire, bien sûr, mais c'est de préserver
06:00aussi les acquis de faits qui ont été établis. Donc il faudra aussi veiller, je pense, une
06:06des grandes batailles à venir. Ce sera une bataille à la limite de préservation, disons,
06:13de protection, des pas qui ont déjà été accomplis. Bon, et ça va être pas facile
06:19dans la conjoncture qui existe aujourd'hui en France.
06:22Très bien, vous avez récemment salué Jean-Michel Apathy. Vous avez dit d'ailleurs qu'il a réussi
06:29à lever le voile suite à ses derniers propos.
06:32Oui, tout à fait. Je connais personnellement Jean-Michel Apathy. Je sais qu'il voulait faire
06:37un livre sur la pénétration française au XIXe siècle qui a été particulièrement
06:43sanglante et que les Français ignorent complètement. Il avait commencé d'ailleurs à accumuler
06:47une grande documentation sur cette question-là. Je l'avais rencontrée à plusieurs reprises.
06:53C'était il y a deux ans. Et donc, quand il s'est exprimé au micro de RTL, il était
07:00parfaitement au courant des faits historiques. Il ne s'agissait pas chez lui d'une improvisation.
07:05Il ne s'agissait pas de dire, disons, des choses comme ça en l'air. Mais il avait
07:10argumenté, documenté, disons, tout ce qui s'était passé dans cette conquête
07:15coloniale que les Français ne connaissent pas. C'est vrai, il a raison. C'est-à-dire
07:20que ça a été des déplacements forcés de population. Bien sûr, des enfumades et des
07:25massacres ont été épouvantables avec aussi l'installation d'une colonisation de
07:29peuplement. Il ne faut pas oublier ça aussi. Donc là-dessus, il a levé un voile,
07:35effectivement, par rapport au grand public français. Parce qu'il s'est exprimé
07:40effectivement sur une chaîne de grand public, et non pas comme moi, par exemple,
07:46lorsque l'on fait des travaux universitaires qui s'adressent à des publics très avertis
07:50mais très restreints. Là, il s'agit du grand public et tant mieux d'ailleurs, parce
07:54que ça permet de faire avancer de manière extraordinaire la connaissance réelle de l'histoire.
07:59Très bien, restez avec nous, professeur Stoyan. On reprendra ce débat juste après
08:02cette page publicitaire.
08:03Je ne pourrais pas rester trop longtemps encore.
08:17Bien sûr, juste deux petites questions. Très bien, parfait. Alors, professeur Stora,
08:22toujours concernant la crise entre la France et l'Algérie, elle semble s'intensifier,
08:26notamment après des prises de position telles que celle de Bruno Rutaillot. Comment évaluez-vous
08:30aujourd'hui peut-être l'impact de telles déclarations sur la réconciliation mémorielle
08:35entre les deux pays, et notamment concernant la crise ?
08:38Les déclarations, effectivement, du ministre de l'Intérieur français sont de nature à
08:44ne pas améliorer. Bien entendu, la crise qui a existé, que j'ai évoquée tout à
08:48l'heure en matière de politique étrangère, ce qui soit dit en passant n'est pas de son
08:52ressort, puisque normalement, il ne doit s'occuper que des redites intérieures françaises.
08:58Or, précisément, sur les affaires intérieures françaises, il y a eu un crime qui s'est produit,
09:03particulièrement atroce, à l'intérieur d'une mosquée, et il a mis beaucoup de temps
09:07à réagir. C'est-à-dire qu'il a mis plus de temps à réagir plus rapidement, à réagir
09:13sur la question algérienne, au sens de la politique étrangère, que de réagir plus
09:18rapidement sur le meurtre qui a eu lieu à l'intérieur d'une mosquée, et qui était
09:23un crime particulièrement raciste et atroce. Donc déjà, on peut observer cette différence,
09:30disons, de comportement, malheureusement, qui n'est pas propre à solutionner, disons,
09:36des rapports à apaiser, disons, les relations entre les deux pays.
09:40Très bien. Certains observateurs estiment que la montée de l'islamophobie, aujourd'hui
09:44en France, est liée à une instrumentalisation de la mémoire coloniale. Dans ce cadre, comment
09:49analysez-vous les discours actuels de personnalités, toujours comme Bruno Rotaillot, qui semblent
09:55entretenir des représentations négatives du musulman et de l'islam ?
09:59Bien sûr, il n'y a pas, il y a Bruno Rotaillot, bien sûr, mais il n'est pas le seul, malheureusement.
10:04Il y a aussi des chaînes de télévision entières, plusieurs chaînes, des radios, bien sûr, des
10:09journaux. Il y a une puissance de feu médiatique considérable maintenant, qui n'existait pas
10:15il y a quelques années, et qui vise effectivement à stigmatiser une fraction de la population,
10:21notamment, bien sûr, la population musulmane. Et là, c'est un très, très grand défi posé
10:27à la démocratie française, que de pouvoir renouer les fils, disons, d'un vivre-ensemble
10:32républicain. C'est une vraie question. Malheureusement, et effectivement, les hommes
10:38politiques français ne montrent pas suffisamment en première ligne. Vous savez, tout à l'heure,
10:43on a parlé de mon rapport. Et lorsque j'ai fait des propositions sur Gisèle Halimi, sur
10:49l'Arbi Badmidi, etc., je n'ai pas été soutenu. C'est-à-dire que je me suis retrouvé
10:54très seul dans la bataille politique pour faire passer ces propositions. Je les ai abordées
11:00toutes, tout à l'heure, je ne vais pas y revenir. Mais si on veut, effectivement,
11:05que toutes ces propositions aboutissent, encore faut-il qu'il y ait une mobilisation
11:09à la fois politique.
11:09– Au fait, professeur Stora, que ce soit Gérard Darmanin ou Bruno Rotaillot, tous les
11:14deux ont dit que la France n'est pas obligée de s'excuser aujourd'hui et que le passé
11:19doit rester derrière. Qu'en pensez-vous ?
11:21– Oui, c'est ça le problème, justement. Le problème est là. C'est-à-dire que le
11:25refus de regarder la réalité coloniale en face, c'est-à-dire le passé très sombre
11:31français, précisément, nourrit ce genre, disons, de fantasmes, de crises qui existent
11:37à l'intérieur de la société française. Et donc, il faut une mobilisation politique,
11:43citoyenne, et j'allais presque dire syndicale, même, pour prendre en charge la bataille
11:49contre le racisme et l'islamophobie. Ça ne peut pas être le ressort uniquement de
11:54la communauté musulmane de France, mais de l'ensemble, disons, de la population française.
11:58C'est ça le grand défi aujourd'hui.
12:00– Très bien. Merci, Professeur Stora, d'avoir répondu à toutes nos questions.
12:04– Bonsoir.
12:08– Merci d'avoir accepté l'invitation. Alors, on va commencer par la dernière déclaration
12:16du Professeur Stora, qui a dit que la France, aujourd'hui, refuse de regarder en face
12:20et que des personnalités politiques comme Gérard Darmanin ou même Bruno Rotaillot,
12:27aujourd'hui, appellent à passer, à aller de l'avant et oublier le passé.
12:34– Tout à fait, c'est une forme de déni de leur part. Je l'avais d'ailleurs écrit
12:38sur votre plateau la dernière fois. Il y a ce qu'on appelle le roman national français
12:43qui, en fait, cette réécriture de l'histoire façon enjolivée, façon angélique,
12:50qui consiste parfois même à dire que, finalement, la colonisation a des bienfaits
12:55civilisationnels et autres de développement. Et c'est ce qu'on a entendu ici et là,
12:59d'ailleurs, par pas mal de politiques, d'irresponsables politiques, parce que je ne peux pas les qualifier
13:04comme des responsables, notamment sur la question coloniale.
13:06Donc, il y a cette confusion, et surtout aussi cette contrainte à, s'ils sont amenés
13:11effectivement à revenir sur un travail de fond avec des historiens et non pas des politiciens,
13:16qui seront amenés à écouter, notamment quelqu'un comme le professeur Benjamin Stora.
13:20Et je retiens les quelques mots de fin où il disait qu'il était seul, qu'il était
13:25esselé dans ce travail.
13:26– Tout à fait, oui.
13:26– Donc, vous voyez bien qu'effectivement, une volonté délibérée de certains politiques
13:31à ne pas regarder l'histoire en face, mais surtout aussi à la nier ou la renier,
13:35à savoir, puisque cela les engagerait à terme à réviser leur histoire,
13:40à réviser le fameux remond national français et à implémenter certains jalons noirs,
13:46occultes, tragiques, mais surtout aussi morbides, qui consistent notamment à ce projet colonial
13:52français, qui a consisté tout simplement à supprimer une identité à la faveur d'une autre,
13:59à savoir, occidentale et française.
14:00Donc, oui, c'est un travail de fond, mais surtout aussi un travail de volonté,
14:05d'intention, de bonne foi aussi, de la part des responsables politiques.
14:09Or, il s'avère qu'aujourd'hui, toutes ces personnes énumérées,
14:12notamment à savoir Moussa Darmanin et Bruno Rotailleux,
14:17ce sont des candidats, potentiels candidats aux présidentielles de 2027
14:21et qui s'inscrivent d'ores et déjà dans un discours irresponsable,
14:25mais surtout aussi un discours de braconnage électoral,
14:28quitte à renier, quitte à mettre, je dirais, occulter la question coloniale
14:34pour essayer de s'accaparer quelques voix ici.
14:36Très bien. Alors, Bédis, face à l'augmentation des actes islamophobes en France,
14:41quelle est, selon vous, la racine de cette haine, de cette violence contre les musulmans ?
14:46Alors, d'abord, il faut rappeler que ces fameux irresponsables politiques aujourd'hui,
14:51qui sont censés gouverner la France, mais surtout aussi rassembler les Français,
14:56ont du sang sur les mains.
14:58puisque, aujourd'hui, l'islamophobie tue, elle tue, en 2025,
15:04et le regretté martyr Aboubakar en a fait les frais, malheureusement,
15:09dans des conditions atroces, ignobles et violentes.
15:12Et cela, bien évidemment, comme vous l'avez dit,
15:14ce sont les conséquences d'un discours de haine qui a été nourri,
15:20qui a été alimenté, qui a été même encouragé,
15:23notamment, ça a été évoqué tout à l'heure, d'ailleurs, à ce propos par Benjamin Saurat,
15:29y compris les plateaux télé.
15:31Donc, il y a, si vous voulez, il y a des mécanismes qui se sont mis en place,
15:34non pas depuis quelques années, mais depuis voire un, voire deux, trois mandats précédents,
15:40où nous avons d'abord vu l'extrême droite
15:43et les discours extrêmes dans leur globalité monter en puissance.
15:48Nous avons également assisté à une recrudescence de l'électorat,
15:54une recrudescence exponentielle de l'électorat de l'extrême droite,
15:59accompagnée, bien évidemment, par un discours de haine,
16:01un discours de discrimination, de ségrégation,
16:04mais y compris aussi d'islamophobie.
16:07Islamophobie, vous savez, aujourd'hui, à travers cet acte violent et ignoble,
16:12notamment à l'encontre d'Aboubakar,
16:14qui a été lâchement assassiné dans la mosquée,
16:18d'ailleurs, pendant une prière piqueuse et pacifique,
16:22dénote non seulement cette France fracturée,
16:26cette France, je dirais, éclatée,
16:31qui consiste à mettre en exergue et montrer du doigt l'autre,
16:35d'abord l'étranger et puis, bien évidemment, le musulman.
16:38Et d'ailleurs, les politiciens et les politiques aujourd'hui,
16:41y compris Rotaillot, ont du mal et continuent à avoir du mal,
16:44puisqu'il ne veut pas appeler un chat un chat,
16:46il ne veut pas reconnaître cet acte islamophobe.
16:49D'ailleurs, même le professeur Storal a souligné,
16:51il a dit que Bruno Rotaillot a même tardé à condamner cet acte.
16:56Alors, non seulement il a tardé, vous savez,
16:58il a mis 48 heures,
16:59mais en plus pour arriver avec un discours irrespectueux,
17:03d'abord envers la victime elle-même,
17:05ce musulman qui a été lâchement assassiné d'Ondou,
17:09en considérant que de toute façon,
17:11c'est trop tard, il est mort.
17:12Mais c'est très grave,
17:14comme je dirais,
17:15comme verbe et comme lexique,
17:17notamment venant d'un ministre de l'Intérieur
17:19et des cultes, notamment,
17:21qui est censé protéger le culte musulman,
17:23qui est censé protéger les musulmans,
17:26et qui, en tant que ministre de l'Intérieur,
17:28est censé protéger les citoyens
17:30qui résident en France,
17:32qu'ils soient des citoyens étrangers
17:33ou des citoyens de confession musulmane
17:35ou binationaux.
17:37Donc, vous voyez bien qu'il y a effectivement
17:38une sémantique,
17:39une allégorie, si vous voulez,
17:41de sa part,
17:42qui consiste toujours à persister
17:44dans sa démarche,
17:46à savoir jouer sur les peurs,
17:49et surtout aussi sur les mots,
17:50puisqu'il a évoqué ce retard
17:52dû à la consistance,
17:55notamment, des éléments de l'enquête.
17:57Je rappelle à ce même monsieur
17:59qu'il fut un temps pas si loin que ça.
18:01Quelques actes antisémites,
18:03il n'a même pas attendu,
18:05notamment, les éléments
18:06pour pouvoir s'exprimer
18:08sur ces aspects,
18:09et d'ailleurs, parfois même,
18:11des actes qui ont été considérés
18:13comme fallacieux
18:14et comme inventés
18:16par ces mêmes victimes,
18:18puisqu'il s'est avéré
18:20qu'effectivement,
18:20ce sont des actes
18:21montés de toute pièce.
18:23Donc, vous voyez bien
18:23qu'il y a ce traitement
18:25à géométrie variable,
18:27ce double standard,
18:28notamment, du langage
18:29de certains politiques français
18:30qui n'aident pas
18:31à créer de la coexistence,
18:34qui n'aident pas,
18:34effectivement,
18:35à créer de la sérénité
18:36au sein de la société française.
18:38Bien au contraire,
18:39comme je disais tout à l'heure,
18:40la société française,
18:41aujourd'hui,
18:41est segmentée
18:42et divisée
18:44et surtout aussi
18:45fracturée en deux francs,
18:46à savoir
18:47des Français,
18:48entre parenthèses,
18:50de souche
18:50et des Français
18:51ou des citoyens
18:52de seconde zone
18:53qui sont, aujourd'hui,
18:54font la cible,
18:55notamment,
18:56non pas de racisme
18:57ou d'actes verbales
18:59de racisme
19:00mais plutôt
19:00de tueries
19:01qui sont assassinées
19:03à qui on a mis
19:04fin à leur jour
19:05dans des conditions.
19:07Tout à fait.
19:08D'ailleurs,
19:09lors des manifestations
19:10organisées aujourd'hui
19:10à Paris,
19:12Bruno Rotaillot
19:12a été pointé du doigt
19:14des manifestations
19:15contre l'islamophobie.
19:16Le discours politique,
19:17ils se sont tous mis d'accord
19:18sur un point
19:18et que l'islamophobie
19:20ou les discours
19:21de certaines figures
19:22politiques
19:23tels que Bruno Rotaillot
19:24ont alimenté
19:25la montée
19:25de l'islamophobie
19:26en France.
19:28Alors,
19:29au-delà d'alimenter,
19:30c'est-à-dire qu'ils ont
19:30consolidé,
19:31renforcé
19:32cette montée
19:34en puissance.
19:35Vous savez,
19:35d'abord,
19:36ça a commencé
19:37par l'invisibilisation,
19:39notamment,
19:39de l'acte lui-même.
19:40Je vous ai dit,
19:41certains politiques
19:42ont du mal
19:43à dire les mots,
19:45ont du mal
19:45à citer
19:46l'acte islamophobe.
19:47Alors,
19:48parfois,
19:48il est relégué
19:49aux actes xénophobes,
19:51aux actes racistes,
19:52mais très rarement
19:53aux actes islamophobes.
19:55Il y a déjà
19:56cette forme de déni
19:57qui fait qu'aujourd'hui,
19:58certains islamophobes
20:00se sentent poussés
20:00des ailes,
20:01se sentent immunisés,
20:04se sentent même
20:05encouragés.
20:06Puisque,
20:07vous savez,
20:07on est passé
20:08dans un discours
20:08dans les médias
20:09d'amalgame
20:11entre l'islam
20:13et l'islamisme,
20:14entre l'islam
20:15et le terrorisme,
20:16entre l'islam
20:16et l'intérêtisme,
20:17aujourd'hui,
20:19ils n'en font plus qu'un
20:19dans la bouche
20:21de certains chroniqueurs,
20:22de certains politiques
20:23qui cumulent
20:26les plateaux télé
20:27pour justement
20:28montrer du doigt
20:30mais surtout aussi
20:30cibler
20:31ces mêmes musulmans
20:33aujourd'hui
20:33qui sont finalement
20:34une cible physique,
20:35facile aussi
20:36à certains détracteurs,
20:38à certains racistes,
20:39notamment comme l'a démontré
20:41ce citoyen,
20:42cette énergie humaine.
20:43Badiis,
20:44restez avec nous
20:45et reviendra
20:45juste à près
20:46l'éthane de la salle
20:46de la salle de la salle.
20:47M'achete,
20:47nous,
20:47nous,
20:47nous,
20:47nous,
20:47nous,
20:48nous,
20:48nous,
20:48nous,
20:49nous,
20:50nous,
20:51nous,
20:52nous,
20:52nous,
20:54nous,
20:55نعود لمواصلة الموعد ومواصلة نقاشنا
20:57باديس برجميون كورينفا
20:58إذن سنعيد ربط الاتصال بباديس خنيسة
21:06بعد لحظات نظمة جمعيات حقوقية ونشطاء وقفة احتجاجية
21:11بصاحة الجمهورية بالعاصمة الفرنسية
21:13تنديدا بمقتل الشاب المسلم بمسجد مدينة
21:16بمنطقة لغارت
21:20الذي تعرض لأكثر من 50 طعنب السكين
21:23وجهها له شخص لازالة
21:25في حالة فرار المظاهرة
21:27حضرها نواب من اليسار وحزب البيئة
21:29ونددوا بالسياسة وزيرة داخلية
21:31بين غطاي والمحرضة على الكراهية والعنصرية
21:35تفاصيل أكثر في تقرير هودا فتور
21:37في ساحة الجمهورية
21:41نظمت هذه الوقفة احتجاجا على ارتفاع
21:45عدد الأعمال المعادية للإسلام في فرنسا
21:49خاصة بعد تل الشاب المسلم
21:51في مسجد بمنطقة لغار الجمعة الماضية
21:55الحاضرون هنا سياسيون ومواطنون
21:58نددوا بمقتل الشاب المسلم
22:01ووجهوا أصابع الاتهام إلى الطيارات اليمينية المتطرفة
22:05وبعض السياسيين الفرنسيين ووسائل الإعلام الفرنسية
22:10التي روجت لخطاب العنصرية وبثة الكراهية ضد المسلمين
22:46وفتامه الأخوة من التأكد فأسنظر
23:06وفتامة المثال
23:08لديموثيات
23:11لديموثيات
23:13ما يتتعبون نهاماً عني مدينة
23:14وهو كامل أن يتعبون عليهم
23:17وقاً بعض التمسطير
23:18ولكن الكثير من الإسلام
23:20ومن ذلك فيهم
23:22まず أفرحظ الحم
23:24لا يددون يدونه
23:26إذا كان لا يدونه
23:27كثير منه كله
23:28يأتي فيها
23:29سوف تلك إنسجار
23:31سيادة الأنظام
23:32أنه يتحدث
23:32أكثر على أنت
23:33فالصف
23:34على غيره
23:34عملى الجل
23:35لا يسميه
23:37لذلك
23:37انظر
23:38و wszystkich
23:39وخمت
23:40وخمت
23:41ليس ذلك
23:42طالما كانت فرنسا أرضى لجوء وهجرة كما يقول المتظاهرون
24:02وما يحدث اليوم من حسابات سياسية وخطاب يحرد على الكراهية
24:08جدير بأن يغير وجه فرنسا إرضاء لتيارات اليمين المتطرف
24:14التي تقدم نفسها كالمنقذي الذي سينتشل الجمهورية من خطر كل ما هو غير فرنسي
24:24بادس، bienvenue de nouveau
24:27Merci
24:28Alors Bruno Rotaio annonce une sécurité renforcée autour des mosquées en France
24:33paraît-il que le danger est toujours d'actualité
24:36Dans ce climat de tension, quels rôles doivent jouer aujourd'hui les autorités françaises
24:39pour protéger les citoyens musulmans ?
24:42D'abord j'aimerais revenir sur la mesure que je qualifierais de mesurette
24:46notamment Bruno Rotaio pour rassurer
24:48On n'a pas besoin de G.I. Joe ou d'Avengers pour protéger les mosquées
24:52on a besoin de protéger les musulmans à part entière
24:55c'est-à-dire d'abord légalement, constitutionnellement
24:58surtout aussi en tant que citoyens à part entière
25:00qui résident sur ce territoire, qui payent leurs impôts
25:04qui veulent vivre pacifiquement
25:07qui veulent coexister
25:09qui ne veulent pas être montrés du doigt comme une cible systématiquement
25:12et c'est ce qui arrive justement
25:13quand un Bruno Rotaio par exemple, il n'y a pas si longtemps que ça
25:16sur sa bouche, il dit « abat le voile » publiquement
25:20qu'est-ce que vous attendez de ce type de discours
25:23où on évoque d'abord qui dit « abat » dit « violence »
25:27qui dit « le voile » dit « l'islam » dit « la femme »
25:29donc c'est une incitation à la haine
25:32c'est une relation à l'acte de violence
25:34et venant d'un ministre de l'intérieur encore une fois
25:38d'un ministère régalien, pas n'importe quel portefeuille ministériel
25:41qui est censé encore une fois faire l'inverse
25:44c'est-à-dire l'Assemblée, consolider
25:46et de la cohésion nationale
25:48mais surtout aussi protéger
25:49tous les citoyens de toutes confessions confondues
25:52or il s'avère que ce même Bruno Rotaio
25:54comme d'autres d'ailleurs
25:55paroisses notamment qui prêchent
25:58la haine et le discours
25:59de la détestation de l'autre
26:02de l'étranger mais surtout aussi
26:04du musulman puisque c'est ça dont il est question
26:06c'est qu'ils reviennent à chaque fois
26:07et ça c'est très important de le dire
26:09d'un point de vue social et sociétal
26:11et surtout de l'histoire de la France
26:12où ils rappellent, ils aiment rappeler à chaque fois
26:14sur les plateaux télé
26:16dans leur propre discours parfois
26:17de compagnie orale
26:19les origines judéo-chrétiennes de la France
26:22comme pour dire qu'effectivement
26:23nous faisons face aujourd'hui
26:25à une menace non pas physique
26:28mais une menace de l'identité elle-même
26:30de la France
26:30à savoir ses racines judéo-chrétiennes
26:33mettez-vous dans la tête d'un franc chouillard
26:36de quelqu'un qui habite dans un amour
26:39qui ne côtoie même pas d'ailleurs
26:40les étrangers
26:41pour lui
26:42l'islam est une menace
26:43pour lui l'étranger
26:44est une menace
26:45pour lui
26:46il est question justement
26:47d'intérêt national
26:48de sûreté nationale même
26:50et donc
26:51ça nous donne aujourd'hui
26:52des scénarios
26:53comme nous avons vécu aujourd'hui
26:54qui sont peut-être
26:56ouverts à répéter
26:57à se renouveler malheureusement
26:58si rien n'est fait encore une fois
27:00en profondeur
27:01alors quand je reviens
27:02pour votre question sur les mesures
27:03d'abord il est question
27:04de responsabilité
27:05et de prise de conscience
27:07quand je dis responsabilité
27:09elle est individuelle
27:10à l'échelle des citoyens
27:12mais elle est surtout collective
27:13à l'échelle des politiques
27:14la politique générale
27:15notamment de la France
27:16le président de la république
27:18en premier lieu
27:19le gouvernement
27:20en second lieu
27:21à savoir sortir
27:22de ce mutisme
27:23et de ce silence
27:24parfois même complice
27:25de certains
27:26de ces membres du gouvernement
27:27pour créer
27:28crier haut et fort
27:29notamment
27:30cette islamophobie
27:31ce mal-être
27:32qui est aujourd'hui en France
27:33et qu'il faut combattre
27:34et lutter
27:35il faut intégrer
27:37ces mêmes victimes
27:38notamment
27:39de l'islamophobie
27:40à savoir
27:40la communauté musulmane
27:42l'intégrer dans l'équation
27:43de cette lutte pacifique
27:44puisqu'elle connaît
27:46parfaitement
27:46ce fléau
27:47et elle saura
27:48comment justement
27:49le contourner
27:50comme l'ont fait
27:51avec d'autres
27:52confessions
27:52notamment
27:53les juifs
27:54et même
27:55les chrétiens parfois
27:56donc
27:56il est important
27:58de considérer
27:59l'islam
28:00et les musulmans
28:01comme des citoyens
28:02à part entière
28:03et partons de là
28:04bien évidemment
28:05comme votre question
28:07justement
28:08c'est qu'il faut
28:09créer
28:09un cadre
28:10je dirais
28:11calme
28:12pénal
28:13légitime
28:14notamment
28:14sur cette question
28:15et qu'elle soit inscrite
28:16à l'ordre de l'agenda
28:17par exemple
28:18du parlement
28:19à l'agenda aussi
28:20des réunions ministérielles
28:22notamment avec le président
28:23de la république
28:23pour vraiment prendre
28:25ce problème
28:25à bras le corps
28:26et ne pas l'occulter
28:27ad vitam et terdam
28:29et aujourd'hui
28:29encore une fois
28:30nous vivons
28:30un désastre
28:31qui s'est illustré
28:32par cet acte
28:33mais qui peut
28:34faire un appel d'air
28:35malheureusement
28:35à d'autres
28:36puisque je rappelle
28:37aussi sur ce plateau
28:39que plusieurs actes
28:41islamophones
28:43ont été avortés
28:44par les renseignements
28:45donc vous voyez bien
28:46que c'est
28:47aujourd'hui
28:47c'est peut-être
28:48un loup solitaire
28:49mais il y a d'autres
28:50groupes identitaires
28:51d'ailleurs
28:51qui existent toujours
28:52qui n'ont même pas subi
28:53je dirais
28:54une dissolution
28:55de la part
28:55du ministère de l'intérieur
28:56malgré parfois
28:57des plaintes
28:58notamment de certaines
28:59associations
28:59à l'encontre
29:01de certains groupes
29:02identitaires
29:03qui se revendiquent
29:03d'abord protecteurs
29:05d'identité française
29:06mais aussi
29:07qui appellent à la haine
29:08et qui appellent
29:08à des actes
29:09notamment violents
29:10donc vous voyez bien
29:10qu'il y a ce déni
29:11de la part du gouvernement
29:13de la part aujourd'hui
29:14Bruno Rotaillot lui-même
29:15tout à fait
29:16il est le premier responsable
29:18à faire des musulmans
29:22notamment sur le territoire français
29:23des citoyens à part entière
29:25mais surtout des citoyens
29:26qui veulent vivre en paix
29:27qui veulent vivre pacifiquement
29:28qui veulent vivre leur culture
29:30qui veulent vivre leur tradition
29:32qui veulent vivre leur religion
29:34en toute quiétude
29:36mais surtout aussi intégrée
29:37dans une société globale
29:38qui s'appelle
29:38la société française
29:39Très bien Badis
29:40merci d'avoir répondu
29:41à toutes nos questions
29:41Je crois qu'il y a un climat général
29:54en France
29:54quittant l'islamophobie
29:57qui est développé
29:58à la fois par certains médias
30:00dont c'est le fonds de commerce
30:01par certains hommes politiques
30:03par certains pseudo-chercheurs
30:08essayistes ou philosophes
30:10qui par leurs propos
30:12qui vont toujours dans le même sens
30:14et qui cherchent à créer des clivages
30:17à désigner l'islam
30:19les musulmans
30:20les arabes
30:21comme ceux qui empêchent
30:23la France d'aller bien
30:25qui fait que
30:27désormais on emploie des termes
30:30on commet des actes
30:32tout à fait répréhensibles
30:34mais avec un certain sentiment
30:36d'impunité
30:37D'ailleurs aujourd'hui
30:40lors des manifestations
30:41organisées à Paris
30:42Bruno Rotaillot
30:43a été pointé du doigt
30:44Qu'en pensez-vous ?
30:46Oui je crois qu'il y a
30:47des hommes politiques
30:48Bruno Rotaillot
30:49j'ai fait un tweet
30:50pour indiquer
30:51que je trouvais indécent
30:52qu'il ne se rende pas
30:53sur les lieux
30:54tout de suite
30:55il est ministre de l'intérieur
30:57et ministre des cultes
30:58donc il aurait dû
30:59immédiatement
31:00se rendre sur les lieux
31:01Bruno Rotaillot
31:03et d'autres
31:04comme Manuel Valls
31:05entretiennent
31:06un climat
31:07islamophone
31:08par leur prise de parole
31:10et leur prise de position
31:11et par une
31:13conception
31:14tout à fait dévoyée
31:15de la laïcité
31:16qui consiste
31:18en réalité
31:19à
31:20stigmatiser
31:21l'islam
31:22et à
31:23comment dire
31:24à inventer
31:25une civilisation
31:26judéo-chrétienne
31:27il y a un ouvrage
31:28très intéressant
31:29qui vient de sortir
31:31de Sophie Bessis
31:32dont le titre
31:33est
31:33la civilisation
31:36géo-chrétienne
31:36en fait
31:37ce mythe inventé
31:38pour stigmatiser
31:40et exclure
31:41l'islam
31:42en France
31:42donc il y a là
31:44une collusion
31:46entretenue
31:47par
31:47les politiques
31:49par certains médias
31:50je veux parler
31:50de CNews
31:51c'est devenu
31:52c'est quotidien
31:54cette islamophobie
31:55et on pousse
31:55la perversité
31:57jusqu'à
31:58faire intervenir
32:00des personnes
32:01qui ont un nom arabe
32:02pour dire du mal
32:03de l'islam
32:04parce que ça fait
32:05plus crédible
32:06ainsi le français
32:07qui regarde ces news
32:08se dit
32:09puisqu'une personne
32:10ils sont en train de banaliser
32:11au fait
32:11l'islamophobie
32:13oui totalement
32:14à travers leurs
32:14différentes interventions
32:15puisqu'une personne
32:18de confession musulmane
32:20dit autant de mal
32:20de l'islam
32:21c'est que ça doit être vrai
32:22et donc ça se diffuse
32:24ça se répand
32:25dans les médias
32:26une confusion totale
32:28entre une religion
32:29une nationalité
32:30une ethnie
32:32tout ça
32:33pour désigner un autre
32:34qui menace
32:36la cohésion
32:36de la société française
32:37et qui est perçu
32:39comme un corps étranger
32:40il y a la civilisation
32:42judéo-chrétienne
32:43qui serait
32:43l'âme fondatrice
32:45de la France
32:46et puis l'islam
32:47qui essaye de se greffer
32:48mais qui est l'étranger
32:49et qui perturbe
32:52c'est très clair
32:53et la parole publique
32:54a toute son importance
32:56que ce soit
32:56les médias
32:57les politiques
32:58les gens qu'on voit
33:00de manière récurrente
33:01sur ces chaînes
33:01d'extra-droite
33:02qui forcément
33:05influent
33:06sur des personnes
33:07qui soit
33:08ont des convictions
33:09radicales
33:10soit alors
33:11sont des personnes
33:12facilement
33:12manipulables
33:13et qui donc
33:14pensent
33:15bien faire
33:17le nombre de personnes
33:18vous voyez
33:18sur les réseaux sociaux
33:20qui se proclament
33:21patriotes français
33:22avec le drapeau français
33:23et qui en même temps
33:25tiennent des propos
33:26islamophobes
33:27toute la journée
33:28ils estiment
33:30être en cohérence
33:30alors que c'est
33:32la négation même
33:33des principes
33:34qui ont fait la France
33:35d'ailleurs
33:36face à la multiplication
33:37des actes islamophobes
33:38la classe politique
33:39à sa tête
33:39la classe politique française
33:41à sa tête
33:42Bruno Rotaillot
33:43mesure-t-elle
33:44réellement la gravité
33:45de la situation ?
33:46Non je crois pas
33:49je pense que
33:50beaucoup essayent
33:51de surfer
33:52sur une opinion
33:52publique
33:53qui est devenue
33:55soit islamophobe
33:58soit alors réticente
33:59très réticente
34:00vis-à-vis de l'islam
34:01et que pour avoir
34:03un discours
34:04qui séduit l'opinion
34:05gagner quelques points
34:06poursuivre tel
34:07ou tel objectif
34:08politique
34:09on met
34:10dans le débat
34:12des propos
34:13indignes
34:14sans se rendre compte
34:15que forcément
34:16ça va avoir
34:17des répercussions
34:18sur des millions
34:19d'êtres humains
34:19on l'avait évoqué
34:21lors de la brouille
34:22malheureusement
34:23la crise
34:24maintenant
34:24entre la France
34:25et l'Algérie
34:26quand dans le débat
34:27vous ne faites pas
34:28de différence
34:29pas de nuance
34:30et que vous
34:31vous jetez en pâture
34:32tout le monde
34:33d'un point de vue
34:34en faisant des généralités
34:36et bien évidemment
34:37pour ces personnes
34:38qui se retrouvent
34:39dans le collimateur
34:40ça a des répercussions
34:41sur la vie quotidienne
34:42et ça peut mener
34:44à un désastre
34:45comme on l'a vu
34:46dans le Gard
34:47où la personne
34:49a revendiqué
34:50son acte
34:51islamophobe
34:52en étant fière
34:53d'elle-même
34:54Très bien
34:54selon vous
34:55quelles responsabilités
34:56doivent assumer
34:56aujourd'hui
34:57les responsables politiques
34:58à leur tête
34:58Bruno Rutaillot
34:59pour envoyer
35:00la dynamique
35:01ou cette dynamique
35:02dangereuse
35:02qui cible
35:03des citoyens français
35:04en raison
35:05de leur religion
35:06Exactement
35:07c'est le chef
35:08d'inculpation
35:08qui est repris
35:09d'ailleurs
35:09pour l'assassin
35:11qui a été interpellé
35:13c'est meurtre
35:14avec préméditation
35:15en raison
35:16de la race
35:18ou de la religion
35:18donc c'est bien
35:19ce chef
35:20d'inculpation
35:21je crois
35:22que le rôle
35:23des responsables
35:24politiques
35:24est d'éclairer
35:25le débat public
35:26d'être des précurseurs
35:27et non pas
35:28d'être à la remorque
35:30d'une opinion publique
35:31qui a tendance
35:32à devenir
35:33xénophobe
35:34on disait
35:34les chaînes d'information
35:35les chocs géopolitiques
35:37les crises
35:38donc le rôle du politique
35:39il doit être
35:40d'éclairer les débats
35:41d'élever les débats
35:43et non pas
35:43de surfer
35:44sur les peurs
35:45des concitoyens
35:45ça c'est pas le rôle
35:46des hommes politiques
35:47c'est le rôle
35:48de petits politiciens
35:50attachés
35:51à leur carrière personnelle
35:52à leur popularité
35:53et qui ne sont pas dignes
35:54d'être au gouvernement
35:55quelque chose à ajouter
35:57monsieur Davout
35:58non si ce n'est
35:59que je me désole
36:01de cette situation
36:04mais qu'on voit venir
36:05depuis un certain temps
36:06je veux dire
36:07on rabâche
36:09en boucle
36:09en chaîne
36:10sur des chaînes
36:10de télévision
36:11dans certains médias
36:12des clichés
36:14et les clichés
36:15que vous assénez
36:16jour après jour
36:17ça finit par devenir
36:18des réalités
36:19dans l'imaginaire collectif
36:20et donc ça a des répercussions
36:22donc j'aimerais
36:23un sursaut
36:23de dignité
36:24des responsables politiques
36:26et qu'on élève
36:27un petit peu le débat
36:28plutôt que de chercher
36:29toujours des boucs émissaires
36:31souvent les mêmes
36:33pour expliquer
36:34des faillites
36:37ou des mauvais résultats
36:39dont les personnes
36:40n'ont qu'une part
36:41de responsabilité
36:42j'aimerais aussi
36:42qu'on dise
36:43que par exemple
36:44dans les hôpitaux français
36:45ça fait l'objet
36:46d'un débat
36:46si les hôpitaux français
36:48fonctionnent
36:49c'est notamment
36:50grâce aux médecins algériens
36:51parce que vous savez
36:52qu'en France
36:53il y a un numerus clausus
36:54donc il y a une pénurie
36:55de médecins
36:55et sans ces médecins
36:56algériens hautement qualifiés
36:58on aura un vrai problème
36:59dans les hôpitaux français
37:01donc j'aimerais
37:02qu'on voit aussi
37:02ce que peuvent apporter
37:04les ressortissants
37:05qui viennent du Maghreb
37:07les musulmans
37:08à la France
37:08et non pas
37:09que ça soit toujours
37:10envisagé sous l'angle
37:11de celui
37:11qui commet un délit
37:13celui qu'il faut expulser
37:15non la réalité
37:16est bien plus nuancée
37:17que ça
37:17très bien
37:18monsieur Erwan Davout
37:19merci d'avoir été avec nous
37:20et merci d'avoir répondu
37:21à toutes nos questions
37:22إذن
37:22مشاهدين
37:23نوصل
37:23دائما
37:24في الملف
37:25الفرنسي
37:25merci d'avoir regardé cette vidéo