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Michel Polnareff était l'invité de Léa Salamé, lundi 28 avril. Le dernier mythe de la pop française publie son 11ème album, "Un Temps pour Elles", et entame une tournée à travers la France.

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Transcription
00:00Bonjour Michel Polnareff. Bonjour Léa. Bonjour et bienvenue sur Inter. On est très très très heureux de vous recevoir ce matin.
00:06Merci. C'est pas tous les matins qu'on a une légende vivante.
00:10Non, ça arrive de temps en temps. De temps en temps.
00:13Mais qu'à l'époque. Pas mal.
00:17Si je vous dis que vous êtes une légende vivante ou un des derniers mythes de la pop française, ça vous va ? Vous prenez ?
00:24Dernier ou le seul, oui. Ou le seul ? Oui.
00:28Vivant, vous diriez le seul ? Vivant, le seul, oui.
00:31On va encore dire que vous êtes prétentieux Michel Polnareff.
00:35Pas du tout, je suis réaliste.
00:36Et des morts, il y en a ? Dans votre panthéon chez les français ?
00:41Oui.
00:42Vous mettez qui ?
00:43Alors, bon, Brad n'était pas français mais...
00:46Belge, on va, on vous prend.
00:47Génie total, Asdavour, et Trenet bien sûr.
00:52Vous avez vendu 30 millions d'albums dans le monde.
00:55Vos mélodies, vos chansons ont été admirées par Jimi Hendrix et reprises notamment pour
01:00La Poupée qui fait nom, par Jimmy Page de Led Zeppelin, par David Bowie.
01:04Et puis vous donnez très peu d'interviews.
01:06Vous êtes très rare.
01:07Vous choisissez les moments où vous parlez.
01:09Donc on est très content de vous avoir.
01:11On voulait d'abord savoir comment vous alliez, si vous étiez en forme.
01:13Ça va, ça va, on a une tournée assez impressionnante.
01:18Et au point de vue de date et tout ça, des placements et tout ça.
01:23Non, ça va.
01:24Mais justement, vous avez lancé cette tournée, vous venez avec un nouvel album.
01:27Vous lancez cette tournée partout en France qui a commencé il y a quelques jours au printemps de Bourges.
01:31Vous êtes remonté sur scène.
01:33Ça vous a fait quoi ?
01:34Et où vous trouvez l'énergie, l'envie ?
01:36On pourrait se dire, voilà, à un moment, ras-le-bol, je reste chez moi.
01:40Où vous trouvez l'énergie d'y aller ?
01:44Écoutez, je ne sais pas.
01:44D'abord, j'adore mon public.
01:47Il me le rend bien.
01:49J'ai...
01:51Non, j'avais vraiment envie de retrouver mon public.
01:54Et je pense que c'était réciproque.
01:55Enfin, la preuve, c'est réciproque.
01:57Comment vous expliquez qu'à travers les années, ce public,
02:00parce que c'est vrai que vous avez un public ultra fidèle,
02:02qui vous suit d'année en année, malgré vos absences parfois,
02:06la disparition de quelques années, le retour,
02:09où il y a eu des polémiques, etc.
02:10Et ils sont toujours là.
02:11Ils sont toujours là.
02:13Ils vous suivent.
02:14Ils ne vous lâchent pas.
02:15Comment vous expliquez ça ?
02:15Et vous avez compris pourquoi, ce qu'ils venaient chercher avec vous ?
02:19Oui, je pense que je donne pas mal de bonheur au public.
02:26C'était impressionnant.
02:27La dernière tournée, les gens ne me disaient pas bravo.
02:30Ils me disaient merci.
02:32Et ça m'a beaucoup touché.
02:33Et ils vous disent merci de quoi ?
02:34De donner...
02:35Pendant deux heures, ils oublient tout ?
02:37Non, non, non. Je pense que c'est sur l'ensemble de la carrière,
02:40l'ensemble des morceaux que j'ai joués ou chantés.
02:45Mais c'est vrai qu'on continue.
02:47Et ça, c'est vraiment la grande force.
02:49C'est que vos chansons sont intemporelles.
02:51C'est-à-dire qu'on peut les réécouter encore et encore.
02:53Et il y a même des jeunes.
02:54Il y a des jeunes de 15-25 ans qui viennent écouter Paul Nareff.
02:57Complètement.
02:57À Londres, c'était bourré de 8 ans, 10 ans.
03:02C'était génial.
03:02Et ça vous fait quoi d'avoir des gamins de 10-15 ans qui écoutent en général du rap ?
03:06Écoutez aussi Paul Nareff.
03:07Alors, je vais vous dire un truc.
03:08Bizarrement, vous voyez mon fils Lucas ?
03:10Parce que vous avez un fils de 14 ans.
03:12De 14 ans, exactement.
03:14Lucas et beaucoup de ses copains n'écoutent pas le rap.
03:18Ah ouais ?
03:18Ils le subissent.
03:20Ils dansent dessus.
03:21Ils bougent dessus.
03:22Mais ils écoutent Metallica.
03:24Ils écoutent Led Zepp.
03:26Ah, ils écoutent du rock.
03:27À 14 ans aujourd'hui, votre fils, il écoute du rock.
03:29Oui, parce qu'ils ont l'impression que...
03:31Et ils n'ont pas tort.
03:32Que c'est une période qui était magique.
03:34Et qu'ils ne connaîtront jamais.
03:36Il écoute vos chansons, votre fils ?
03:39Il y a intérêt.
03:40Je veux, oui.
03:42Et il a une chanson préférée ?
03:45Il est un peu timide avec moi.
03:47Il est un peu timide.
03:48Dès qu'on parle de musique et tout ça.
03:52Par exemple, il n'a pas la patience de rester en studio.
03:56Il ne veut pas quitter ses simulateurs de vol.
04:00Voilà.
04:01Ah, c'est marrant.
04:02Je sais qu'il m'admire beaucoup.
04:04Bon, ses chansons, elles ne vieillissent pas.
04:06Ses tubes, comme vous dites, vous êtes une machine à tubes.
04:08Vous en avez fait des tonnes qui continuent à être dans le panthéon des meilleures chansons françaises.
04:13On se fait un petit kiff.
04:14Un medley matinal et subjectif des tubes de Michel Polnareff.
04:18Pour le plaisir.
04:18Pour le plaisir.
04:18C'est marrant.
04:19C'est marrant.
04:20C'est marrant.
04:21C'est marrant.
04:22C'est marrant.
04:23C'est marrant.
04:24C'est marrant.
04:25C'est marrant.
04:26C'est marrant.
04:27C'est marrant.
04:28C'est marrant.
04:29C'est marrant.
04:30C'est marrant.
04:31C'est marrant.
04:32C'est marrant.
04:33C'est marrant.
04:34C'est marrant.
04:35C'est marrant.
04:36C'est marrant.
04:37C'est marrant.
04:38C'est marrant.
04:39C'est marrant.
04:40C'est marrant.
04:41C'est marrant.
04:42C'est marrant.
04:43C'est marrant.
04:44C'est marrant.
04:45C'est marrant.
04:47C'est marrant.
04:48C'est marrant.
04:54On ira tous au paradis, mâle-moi, qu'on soit bénis ou qu'on soit maudits, on ira, toutes les bonnes soeurs et tous les voleurs, toutes les brebis et tous les bandits, on ira tous au paradis.
05:22Ça vous fait quoi de les entendre ? Ça vous saoule ou vous aimez toujours ? Vous les appelez les vieux cajots, vos tubes ?
05:47Non, c'est vrai qu'on ne se rend pas compte, mais c'est des remises aux questions des fois très dures.
05:57Le dernier disque, le nouveau disque en fait, j'ai mis beaucoup de moi dedans et c'est un peu moins aseptisé que certains de mes titres.
06:11C'est plus un jet, c'est plus... J'ai changé un peu de façon de m'exprimer.
06:19Parce que vous trouvez que certains de vos tubes sont aseptisés ?
06:23Non, je pense que la réalisation des fois, parce que je suis très perfectionniste et je pense que des fois j'enlève un petit peu de ce que j'appelle le jet.
06:34Et là c'est un jet.
06:35Un temps pour elle, c'est le nom du nouvel album.
06:39C'est votre onzième album, Michel Polnareff, il est sorti vendredi.
06:43Et il y a déjà un gros tube qui s'appelle « Tu ne m'entends pas ».
06:47Quand la musique est trop forte et que nous sommes de son support, tu ne m'entends pas.
06:57Il suffit d'un souffrir et le silence est vide, tu ne m'entends pas.
07:04Je voudrais seulement te dire
07:10Que j'aimerais te voir sourire
07:18Je n'ai pas vraiment plus à te dire
07:25Que je t'aime à en mourir
07:33Ce qui est fou, c'est que votre voix n'a pas changé.
07:38Est-ce que c'est naturel ou c'est l'intelligence artificielle qui arrange ?
07:41Ah non, non. Il n'y a absolument aucune intelligence artificielle.
07:45On ne garde que la mienne.
07:47Cette signature de cette voix magnifique, ces aigus, c'est toujours...
07:53Comment vous expliquez qu'elle n'a pas vieilli ?
07:55Beaucoup de chance, beaucoup de chance.
07:57C'est uniquement de la chance ?
07:57Je reviens sur l'intelligence artificielle.
08:01Il n'y a absolument aucune intelligence artificielle dans la musique, dans ce disque.
08:07Zéro.
08:08C'est vraiment vous.
08:09Et puis c'est les purs, il y a beaucoup de pianos.
08:11Oui.
08:12Vous l'avez enregistré en Californie.
08:14Alors, celui-là a été enregistré, oui, dans mon studio à Pemfrench.
08:20Oui.
08:21Et il y a d'autres trucs, notamment les instrumentaux, qui ont été faits à Saint-Maxime, sur la côte.
08:29Ah oui.
08:29Chez mon ami manager, Serge Khalifa.
08:32Il y a eu un peu de France.
08:34Oui, absolument.
08:35Un peu d'enregistrement français.
08:35Il n'est pas 100% américain, l'album.
08:38Non, il est mixé à Londres.
08:39Ah, c'est bien.
08:40Il est cosmopolite.
08:41Alors, cette chanson, tu ne m'entends pas, qui est déjà le premier tube de l'album,
08:46elle raconte une histoire, cette chanson.
08:49C'est un peu la dénonciation qu'on soit tous rivés sur nos écrans, qu'on ne se parle plus, qu'on ne se regarde plus.
08:55C'est quelque chose qui vous touche ?
08:57C'est une...
08:58Depuis toujours, d'ailleurs, depuis Goodbye Marilou, à l'époque du Minitel, vous parliez de cette absence de communication, quoi.
09:04Oui, sauf qu'elle a été remplacée par l'Internet.
09:09Là, maintenant, c'est vrai que, bon, j'ai écrit ça pour des raisons personnelles, et également parce que je suis effectivement frappé par la non-communication.
09:21Ça vous angoisse d'être avec votre fils ou avec vos copains ou avec la personne que vous aimez et que la personne soit tout le temps rivée sur les écrans ?
09:28C'est un peu frustrant, oui, un peu frustrant, mais bon, je veux dire, c'est...
09:34Je veux dire, c'est...
09:35Il a un matériel formidable, Lucas, il a des simulateurs de vol à tomber par terre.
09:41C'est quoi, des simulateurs de vol ?
09:43C'est-à-dire que c'est comme s'il était dans le cockpit et...
09:47Grâce à la pli, il est dans le...
09:49Oui, oui, absolument.
09:50Et il conduit l'avion.
09:52Exactement.
09:52Et c'est ça qui fait triper votre fils ?
09:54Il adore ça, il adore ça.
09:56Et vous, vous passez combien de temps sur les écrans ?
09:59Je suis comme tout le monde, je suis sur le smartphone, des trucs comme ça.
10:05Et là, en plus, le truc qui m'intéresse beaucoup, c'est qu'on va faire un nouveau PonaWeb.com
10:13avec un avatar qui va, en fait, répondre à toutes les questions qu'on se pose.
10:17Alors ça, il faut expliquer que d'abord, vous avez été totalement précurseur sur ça.
10:21Vous êtes l'un des tout premiers artistes à avoir créé votre propre site web.
10:25En 96, oui.
10:26J'ai halluciné sur la date, en 96.
10:28Donc, il y a 30 ans, vraiment, on est aux prémices des prémices des prémices d'Internet.
10:33Très peu de gens, ils vont encore, il n'y a pas encore Google et tout ça.
10:37Et vous, on est aux prémices d'Internet.
10:39Et vous, vous créez ce site web, PonaWeb, où vous communiquez déjà.
10:43Et là aussi, prémices des réseaux sociaux.
10:45À travers ce site web, c'était avant, vraiment, il y a 30 ans.
10:49Et vous communiquez avec votre public.
10:51Et là, vous allez créer un avatar de vous qui répondra aux questions de vos fans 24h sur 24.
10:57Exactement.
10:58C'est une manière d'être immortel, en fait, non ?
11:00Sûrement.
11:01Oui.
11:02Votre rêve ?
11:03C'est plus le cas.
11:06J'espère que c'est le rêve des autres.
11:07Non, mais parce que j'avais lu qu'une fois, vous vouliez être immortel.
11:12Je ne sais plus ce que vous vouliez faire de votre corps pour rester vivant.
11:15Ah non, c'est l'azote.
11:16Oui.
11:17C'est quoi cette histoire ?
11:18C'est Disney, il me semble, qui est conservé là-dedans.
11:23Oui, mais ça, c'est l'enveloppe.
11:25L'âme, elle sera toujours là.
11:26L'âme, elle sera toujours là.
11:27Et en tout cas, elle sera toujours là dans vos chansons.
11:30Parlez avec les femmes.
11:33Vous avez dit un jour, s'il y a deux mots qui resteront me concernant,
11:37c'est le dialogue et la générosité.
11:39Cette manière de parler avec les fans, depuis 30 ans, c'est important pour vous ?
11:46Il y a vraiment un truc...
11:46Depuis toujours, depuis toujours, oui.
11:49Je veux dire, justement, c'est comment lutter contre la non-communication.
11:56En communiquant.
11:56En communiquant.
11:57Avec les nouveaux outils.
11:59Exactement.
12:00Et est-ce que parfois, il y a des fans qui vous ont dit des trucs limites ou pas sympas
12:05ou qui critiquent parfois ?
12:07Ah oui, oui, oui.
12:08Ça arrive.
12:09Et vous leur répondez ?
12:11En général, non.
12:12En général, non.
12:13Parce que je ne veux pas leur donner en plus l'impression qu'ils sont importants.
12:18Oui.
12:18Mais pourtant...
12:19Ça s'appelait les détracteurs à l'époque.
12:21Les des, D-E-S, tracteurs.
12:23Ça, c'est votre goût de jouer avec les mots toujours.
12:27Est-ce que les mauvaises critiques, quand il y en a, ou les méchantes remarques, ça
12:31vous blesse ou non, ça ne vous touche plus ?
12:34Non, non, non.
12:35Je n'aime pas ça.
12:36Non, vous n'aimez pas ça.
12:37Non, non.
12:37Je n'aime pas ça.
12:38Sauf si c'est justifié.
12:41Je n'aime pas ça si c'est de la haine pure et simple.
12:44Donc, ça vous touche encore, aujourd'hui encore.
12:46Ah oui, oui.
12:47Intemporel, c'est le nom de l'album.
12:50C'est intemporel au pluriel.
12:52Mais il y a une chanson sur l'album qui est intemporel au singulier.
12:55Pourquoi ? C'est une coquetterie polnarephienne où il y a un message, il y a un symbole.
13:00Non, c'est un message sur quelque chose qui m'est très personnel.
13:04Alors qu'intemporel au pluriel, ça peut être des aventures multiples, différentes à différents moments.
13:13Elle, elle au pluriel, c'est toutes les femmes qui ont traversé votre vie et que vous avez aimées, en fait.
13:17Voilà, exactement.
13:19Et elle au singulier ?
13:20C'est quelqu'un qui est toujours dans mon cœur.
13:24C'est pour elle.
13:25Oui.
13:25Et on n'en saura pas plus.
13:27Non.
13:27Évidemment.
13:29Les huit chansons, c'est un album de huit chansons, elles portent toutes sur l'amour.
13:33Pourquoi ? Parce qu'à la fin, il n'y a que ça qui vous intéresse ?
13:35Il n'y a que ça d'important.
13:38C'est-à-dire l'amour et l'amitié.
13:40Pour moi, c'est les deux valeurs essentielles.
13:43Vous avez gardé des amis de votre enfance, de votre jeunesse ?
13:46Oui.
13:46Au fil des temps ?
13:47Absolument.
13:48Que vous voyez toujours ?
13:49Dont un copain libanais, d'ailleurs.
13:51C'est vrai ?
13:51Oui, oui.
13:52Qui ?
13:52Entre parenthèses, vous avez des fans incroyables.
13:56Moi, j'ai toujours eu des libanais dans ma vie.
13:58Ah.
13:58Oui.
13:59Et mon assistant, Pam String, c'est libanais.
14:03Oui.
14:04Imad.
14:04Oui.
14:05Voilà.
14:06Vous êtes déjà allé au Liban ?
14:07Oui.
14:07Vous avez déjà chanté au Liban ?
14:08Oui.
14:09Ça vous a plu ?
14:10C'est il y a longtemps.
14:12Comment s'appelle ? Le casino du...
14:14Du Liban.
14:14Casino du Liban, oui.
14:15Voilà.
14:16Il s'agit beaucoup d'amour contra...
14:17Et Balbeck, mais là, je n'ai pas chanté.
14:19Balbeck, c'est les ruines romaines.
14:21Il s'agit d'amour contrarié dans l'album.
14:25Il n'y a pas que de l'amour qui va bien, quoi.
14:27Vous avez eu beaucoup d'amour contrarié, Michel Polnareff ?
14:30Oui.
14:31Oui, oui.
14:32Mais bon, ça fait partie des trucs...
14:35Plus je parle aux autres quand on communique, plus je me rends compte que ce n'est pas un cas unique.
14:41Oui.
14:42Les femmes, c'est l'histoire de votre vie, non ?
14:45Ah, une grande partie, oui.
14:46Elles vous ont fait souffrir, les femmes ?
14:48Oui.
14:49Beaucoup ?
14:51Suffisamment.
14:51Est-ce que vous diriez, comme Gainsbourg, que l'amour physique est sans issue, par exemple ?
14:57L'amour physique ?
15:01L'amour physique, ce n'est pas de l'amour.
15:04C'est une partie à employer, mais ce n'est pas le...
15:10Ce n'est pas l'essentiel ?
15:11Non.
15:13C'est quoi, l'essentiel ?
15:14L'essentiel, c'est des histoires de cœur.
15:17C'est quand ça vibre, quoi.
15:19Oui.
15:20Je vous parle d'amour, évidemment, parce qu'il y a sexétera.
15:23Alors là, pour le coup, il y a un peu de cul.
15:24C'est un clip très sexy, esthétique, où des couples s'embrassent, des hommes avec des femmes, des femmes avec des femmes, des hommes avec des hommes.
15:34Vous parlez du clip ?
15:35Je parle du clip.
15:36Alors ça, par contre, c'est artificiel, l'intelligence.
15:39Le clip ?
15:40Oui, le clip, oui.
15:41Il faut que les auditeurs qui nous entendent regardent ce clip.
15:43Très, très esthétique, avec l'intelligence artificielle, mais on écoute la chanson.
15:49Je lui ai dit quoi ? Elle m'a dit qui ? Il m'a dit qu'il n'était pas elle. Elle m'a dit qu'elle n'était pas lui. Je me suis cassé à tirer d'elle.
16:13Alors cette chanson, c'est marrant parce que j'ai lu pas mal de trucs sur cette chanson.
16:22Il y a beaucoup de commentaires sur cette chanson.
16:23Il y a ceux qui disent que c'est la chanson de la libération sexuelle, puisque c'est il avec elle et elle avec qui, et tout ce que tu veux.
16:30Il y en a qui disent qu'il faut la lire comme une petite critique un peu réacte de Paul Nareff.
16:36Alors, c'est quoi le message ?
16:37Oui, justement, quand on parlait des mauvaises critiques,
16:43il y a un journaliste qui avait fait un article vraiment très élogieux,
16:48mais qui avait dit que ça, c'était une balourdise.
16:51Mais ce n'est pas du tout une balourdise, parce que c'est vraiment très drôle et très profond dans tous les sens du terme.
16:57Oui. Et qu'est-ce qu'elle dit, cette chanson, c'est que c'est ?
17:00Ça dépend de ce qu'on y trouve.
17:04Moi, je suis pour la liberté sexuelle, sans imposer ma façon,
17:11et sans qu'on me force à faire quelque chose qui n'est pas dans mes rêves.
17:18Oui. Et vous, c'est l'amour hétéro, quoi.
17:21Ah, complètement.
17:22Oui. Ça ne vous a jamais posé la question d'un autre forme d'amour, pour vous, ou de sexe ?
17:29Je ne pense pas qu'un homme normal ne pense pas, éventuellement, essayer quelque chose d'autre.
17:36Je n'ai jamais fait.
17:37Oui. J'ai vu que vous aviez perdu votre virginité assez tard, à 20 ans.
17:41Un truc comme ça, oui.
17:42C'est vrai, ça ?
17:43Oui, j'étais dans une culture à la maison assez coincée du cul.
17:50Alors, justement, la culture à la maison, vous l'avez racontée dans votre autobiographie qui est sortie il y a quelques années.
17:57Vous l'avez racontée récemment, je l'ai écoutée sur TF1 il y a quelques jours.
18:01Ce père, ce père qui a été musicien, ce père qui vous a fait grandir dans un univers très musical,
18:07qui vous a amené à la musique, mais ce père qui a été extrêmement...
18:10Il ne m'a pas emmené à la musique, il m'a obligé.
18:12Mais c'est ce que j'allais dire, il vous a obligé, et vraiment, c'est un père qui vous forçait à faire du piano 8 heures par jour,
18:18quand vous aviez quoi, 6-7 ans ?
18:20Oui, ça commençait à 4 ans, oui.
18:22À 4 ans, il vous mettait, il vous imposait jouer au piano 8 heures par jour ?
18:27Minimum, oui. Minimum.
18:29Et si vous vous plantiez, si vous faisiez une fausse note ?
18:31Ah ben, c'était la fichée.
18:33Oui, avec la ceinture.
18:35Avec la ceinture, oui.
18:36Ça, c'est...
18:37C'est pour ça que je me suis cassé de chez moi à 18 ans, et je suis devenu chanteur des rues.
18:46C'est-à-dire, c'était insupportable.
18:48Et puis, j'en avais marre de jouer des trucs, même magnifiques, de classiques.
18:53Je voulais me prouver en tant qu'auteur.
18:56Je ne voulais pas du tout être chanteur, entre parenthèses.
18:59Je ne voulais pas du tout faire ce métier, si on peut appeler ça un métier.
19:01Vous ne vouliez pas du tout être chanteur, et vous ne rêviez pas du tout d'être une vedette ?
19:05Ni d'être une star, ni d'avoir votre nom en haut de l'affiche ?
19:08Non, non.
19:08Ça ne m'intéressait pas du tout.
19:11Vous vouliez juste vous barrer de chez vous, en fait.
19:13Oui, c'est un truc comme ça.
19:14Mais bon, c'est...
19:16Je ne sais pas.
19:19Le premier contrat que j'ai signé, en fait,
19:23j'avais demandé des trucs tellement impossibles pour qu'on me dise non.
19:26Ils ont dit oui à tout.
19:27Vous aviez demandé quoi ?
19:28Jimmy Page à la guitare, John Paul Jones à la basse.
19:33Led Zeppelin, les musiciens de Led Zeppelin.
19:35Ils n'étaient pas encore Led Zeppelin.
19:37Ils venaient de l'autre groupe.
19:41Vous aviez demandé quoi d'autre ?
19:43La plus grande suite, le plus bel hôtel à Londres.
19:47Ils vous ont dit ok ?
19:48Des gonzesses, des machins, des trucs, des fleurs partout.
19:52Oui, oui, ils ont dit oui à tout.
19:54C'est comme ça que ça a commencé.
19:55C'est comme ça que vous êtes devenu ce que vous êtes devenu.
19:58Oui, c'est la poupée qui fait non.
20:00La poupée qui fait non.
20:01D'ailleurs, entre parenthèses, je pense que si j'avais sorti la poupée qui fait oui,
20:06ça n'aurait jamais marché.
20:07Heureusement qu'elle faisait non.
20:09Un truc comme ça, oui.
20:11Vous auriez pu avoir un rejet de la musique après ce que votre père vous a infligé ?
20:16Pas du tout.
20:17Ce n'était pas la même.
20:19Ce n'était pas la même musique.
20:20C'était une musique qui sortait de moi, pas quelque chose d'imposé.
20:25Vous avez pardonné à votre père ?
20:27Absolument.
20:29C'est très important.
20:30De son vivant ou plus tard ?
20:31Oui, même de son vivant.
20:33À la fin de son vivant.
20:34Vous lui avez parlé ?
20:35Vous lui avez raconté ?
20:36Vous lui avez dit les souffrances ?
20:39Il les a comprises ?
20:40Je ne me rappelle pas les détails.
20:42Mais vous savez, il était un peu bizarre parce que, en fait, quand il est décédé,
20:48il découpait tous les articles sur moi.
20:51Et ça vous a touché, ça ?
20:53Ça m'a étonné.
20:55Ça m'a étonné.
20:56Je pense qu'il était complètement insecure.
21:00Mais à la fin, il était fier, en fait.
21:02Je pense qu'il l'était.
21:05Mais j'ai passé des trucs épouvantables.
21:08J'ai sorti la fiche du cul.
21:10Il m'a dit, mais qu'est-ce que je dis aux voisins ?
21:11J'ai l'air de quoi ?
21:12Ah oui, la fiche dans les A76 où on voyait vos fesses.
21:16Ça, il n'a pas aimé.
21:17Pas vraiment, non.
21:18Mais vous lui avez répondu quoi quand il vous a dit ça ?
21:20Écoutez, je ne me rappelle pas.
21:21C'était il y a quelque temps quand même.
21:24Votre famille, votre père venaient d'Odessa.
21:28J'ai lu que votre oncle et votre tante avaient été déportés.
21:31C'est possible.
21:32Je n'ai jamais entendu des...
21:36La famille était très secrète.
21:39On ne parlait pas de ça ?
21:41Ah non.
21:41Non, non.
21:44Et vous avez quelque chose de vos origines juives ou ce n'est pas la question de votre vie ?
21:49Vous vous sentez juif, chrétien, croyant, rien du tout de tout ça ?
21:52Rien de tout ça.
21:53Ce n'est pas vos...
21:54Non, non.
21:54Non ?
21:55Rien de tout ça.
21:56Ma mère était bretonne.
21:58Oui.
21:58De Bretagne.
21:59Oui.
22:00Et la question de la spiritualité, tout ça, ce n'est pas...
22:03Alors, je déteste les religions.
22:05Je n'aime pas les religions.
22:07Je trouve que c'est des prétextes à guerre.
22:12Mais je respecte, par contre, les croyances.
22:15Ceux qui croient.
22:15Oui.
22:16Ça fait 30 ans que vous vivez aux Etats-Unis.
22:19Elle vous manque, la France, parfois, ou pas vraiment ?
22:24Des fois, elle me manque quand j'y suis.
22:26Oui.
22:26Des fois, mais pas trop.
22:28Quel regard vous avez sur la France, de là-bas ?
22:32Vous suivez l'actualité, vous regardez les émissions de télé, vous restez branchés
22:37ou non ? Vous switchez, vous regardez CNS.
22:39Mais quelle époque ?
22:40Mais quelle époque ?
22:40Ah, vous regardez quelle époque ?
22:42Écoutez, vous venez quand vous voulez.
22:45Vous avez déclaré sur TF1, Trump ne me fait pas peur, il ne m'inquiète pas.
22:50Oui, je maintiens.
22:52Vous inquiète pas ?
22:53Du tout.
22:53Vous avez compris sa réélection ? Vous avez compris ce qu'il sous-tend ?
22:57Ça me paraissait très important de changer.
23:01Moi, je suis complètement apolitique.
23:02Je veux dire, moi, ce qui m'intéresse, je vais sortir de ma phrase favorite, c'est Trump, il est dans tous ses états, sauf en Californie.
23:19Ce qui est vrai.
23:21Il est passé quasiment dans tous les états, sauf la Californie.
23:25La Californie est démocrate, point.
23:27Point.
23:27Et ça, elle ne changera pas.
23:29On verra.
23:30Sur l'époque, vous dites, on manque de fantaisie, on manque d'humour.
23:33Le second degré n'a plus sa place, vous le regrettez.
23:35Vous qui adorez les blagues de second, troisième, quarante-huitième degré, ça vous saoule ?
23:42Oui, je pense, encore une fois, mais on rentre dans « Tu ne m'entends pas ».
23:45C'est la chanson.
23:47Vous le dites en chanson.
23:48Oui.
23:48Les impromptus, pour terminer, si vous voulez bien, vous répondez sans réfléchir, ce qui vous passe par la tête.
23:54Ah, j'en suis incapable.
23:55Ah bah, vous faites comme vous voulez.
23:57La folie des grandeurs.
23:58J'ai retrouvé, en bossant sur votre cas, que vous aviez composé la musique de La folie des grandeurs
24:03et que Louis de Funès adorait cette musique.
24:07Il était furieux après la maison de disques en disant « Mais comment, la musique est géniale,
24:11pourquoi on ne la trouve pas dans les magasins ? »
24:13Et j'ai même vu une interview de lui sur Lina qui disait ça en disant « Paul Nareff, c'est un génie,
24:18pourquoi on ne sort pas la musique du film La folie des grandeurs en album ? »
24:23Ben oui, mais il avait raison.
24:24Ben oui.
24:25Bob Dylan ou Léonard Cohen ? Vous préférez qui ?
24:29Dylan.
24:30Gainsbourg ou Bachung ?
24:34J'aime beaucoup Bachung.
24:35Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman ?
24:38Berger.
24:39France Gall ou Véronique Sanson ?
24:41Sanson.
24:41Dans les jeunes chanteurs français, il y en a un que vous aimez bien ?
24:46Il y en a sûrement que j'aimerais bien, mais je n'ai pas eu l'occasion d'écouter
24:50parce que quand je fais un disque, je fais très attention, j'ai toujours peur de copier quelque chose.
24:59Il y en a un qui vous aime beaucoup, tout jeune, tout jeune, mais il n'est pas vieux, c'est Aurel San.
25:05Aurel San qui dit du plus loin que je me rappelle, j'ai écouté Paul Nareff.
25:10J'aime bien Aurel San.
25:12Le mélange parfait des mélodies et des textes, de la profondeur des textes et de la beauté des mélodies.
25:18Ça vous va ça ?
25:19Très bien.
25:20Vous votez ?
25:22Non.
25:23Instagram ou X ?
25:24X.
25:25Vous utilisez ChatGPT ?
25:27Oui.
25:27C'est vrai que c'est Stevie Wonder qui vous a appris la première fois à vous servir d'un portable ?
25:32Oui.
25:32Non, ce n'était pas un portable, c'était un laptop.
25:34Un laptop.
25:35Ah, un ordinateur.
25:36Oui.
25:38Le Botox, la chirurgie esthétique, vous en pensez quoi ?
25:42Si on a envie de le faire, il faut le faire.
25:45Mais vous, ça vous...
25:47Regardez-moi, je n'en ai pas besoin.
25:49Vous êtes magnifique, vous n'en avez pas besoin.
25:50Les lunettes, vous les gardez toujours ?
25:54De moins en moins.
25:55Dans la vie privée, de moins en moins.
25:57Elles vous emmerdent un peu, là, maintenant, les lunettes ?
25:59Elles ne m'emmerdent pas.
26:00C'est-à-dire que je les porte pour qu'on sache que c'est moi quand je suis sur scène.
26:04Enfin, vous saurez que c'est vous, quand même.
26:06Est-ce qu'un jour, on vous verra sans lunettes ?
26:09Sur scène ?
26:10Si on me voit sans lunettes, ça veut dire que l'opération a bien réussi.
26:14Est-ce que vous mentez beaucoup ?
26:16Alors, pas du tout.
26:17Vous dites toujours ce que vous pensez ?
26:18Oui.
26:19Même si ça blesse ?
26:20J'essaie de ne pas blesser, mais je ne ment pas.
26:25Non, je peux être un peu diplomate, par contre.
26:27Mais mentir, jamais.
26:28La dernière fois que vous avez pleuré ?
26:31Il y a longtemps ?
26:37Non.
26:37Vous pleurez facilement ?
26:38Non.
26:39Alors, quand ?
26:41Je ne me rappelle pas la date.
26:43Alcool, drogue, cigarette, vous avez encore des vices ?
26:47C'est des vices ?
26:48J'aime bien le champagne.
26:49Il y a bien le champagne.
26:50Ah oui, toujours le champagne, tous les jours, quasiment.
26:53L'argent fait-il le bonheur ?
26:55Non.
26:56Qu'est-ce que vous aimeriez qu'on dise de vous dans 100 ans ?
27:00Il nous manque ?
27:02C'est joli, ça.
27:03On ira tous au paradis, c'est vrai, ça ?
27:06C'est ce que je vis avec vous maintenant.
27:09C'est gentil.
27:10Le nouvel album de Michel Polnareff s'appelle Intemporel, il est polnareffien.
27:15La tournée, vous serez partout, à l'Accor Arena, moi j'y serai, c'est en juin prochain.
27:19Moi aussi ?
27:20J'espère que vous y serez.
27:22J'espère que vous y serez.
27:23Et sinon, vous êtes partout à Amiens, à Toulouse, à Caen, à Nantes.
27:27Il faut voir les dates.
27:28En mai, en juin, et ça continue.
27:31Ça fait plaisir de vous voir en France.
27:33Merci.
27:33Très plaisir.
27:34Merci et très belle journée.

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