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Conférence de Gilles Bœuf, biologiste, océanographe et ancien président du Muséum national d’Histoire naturelle, du mardi 22 avril 2025 à Quimper, dans le cadre du Printemps de la nature organisé par la Ville de Quimper et Quimper Bretagne Occidentale.
Cliquez ici pour vous inscrire
Professeur émérite à Sorbonne Université, président du CEEBIOS (Centre d’étude et d’expertise sur le biomimétisme), et membre associé des travaux des COP mondiales sur la biodiversité, Gilles Bœuf est une référence incontournable sur les enjeux du changement climatique. Son intervention aborde l’évolution de l’espèce humaine au sein du vivant et les solutions pour renouer un équilibre avec les écosystèmes.
L’humain fait pleinement partie de la biodiversité et de la nature, mais sa quête effrénée de progrès et l’explosion démographique des 80 dernières années mettent en péril l’équilibre des écosystèmes, aussi bien terrestres que marins. Face à ces enjeux, Gilles Bœuf nous invite à une transition essentielle : passer de homo faber à homo sapiens, en adoptant des principes de respect, de partage, de tolérance, d’humilité, de prévoyance et de sobriété.
À travers des éclairages scientifiques et des pistes concrètes, Gilles Bœuf propose de repenser notre rapport au progrès et à la consommation des ressources.
Comment la communauté scientifique peut-elle contribuer à harmoniser notre relation au vivant et encourager l’engagement collectif des ONG, des élus et des citoyens ?
Conférence de Gilles Bœuf, biologiste, océanographe et ancien président du Muséum national d’Histoire naturelle, du mardi 22 avril 2025 à Quimper, dans le cadre du Printemps de la nature organisé par la Ville de Quimper et Quimper Bretagne Occidentale.
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Professeur émérite à Sorbonne Université, président du CEEBIOS (Centre d’étude et d’expertise sur le biomimétisme), et membre associé des travaux des COP mondiales sur la biodiversité, Gilles Bœuf est une référence incontournable sur les enjeux du changement climatique. Son intervention aborde l’évolution de l’espèce humaine au sein du vivant et les solutions pour renouer un équilibre avec les écosystèmes.
L’humain fait pleinement partie de la biodiversité et de la nature, mais sa quête effrénée de progrès et l’explosion démographique des 80 dernières années mettent en péril l’équilibre des écosystèmes, aussi bien terrestres que marins. Face à ces enjeux, Gilles Bœuf nous invite à une transition essentielle : passer de homo faber à homo sapiens, en adoptant des principes de respect, de partage, de tolérance, d’humilité, de prévoyance et de sobriété.
À travers des éclairages scientifiques et des pistes concrètes, Gilles Bœuf propose de repenser notre rapport au progrès et à la consommation des ressources.
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00:00Musique
00:01Bonjour à tous et merci d'être venus.
00:24C'est vrai que je me sens chez moi, j'ai passé quand même...
00:27J'ai fait mes deux lycées de Douarnonnais, dans le vieux lycée qui était sur le port rue,
00:32et puis j'ai fait ma terminale là-haut, au nouveau lycée Douarnonnais,
00:36puis après je suis parti à Brest.
00:39J'ai fait ma thèse à Bourdon, la première, et puis après on avait deux thèses à l'époque,
00:42le troisième cycle, la thèse d'État.
00:44Et je reviens à l'époque, il y avait du boulot pour les bons étudiants,
00:46il n'y avait pas de souci, on était en 1980,
00:48et puis je fais 20 ans au Cnexo, puis l'IFREMER,
00:52quand il fusionne avec l'Institut des Pêches de Nantes,
00:55sur le campus de Pouzané, à l'entrée du Goulet de Brest,
01:00et puis bon, 20 ans à Brest, c'était bien, je me dis,
01:03Brest-Roscoff, et puis je migre en pays catalan,
01:06et je prends la direction d'un laboratoire de recherche
01:08qui est un petit village, qui s'appelle Bagnulce-sur-Mer,
01:12célèbre pour son vin, mais encore plus pour ses recherches,
01:14il y a eu comme trois prix Nobel qui sortent du laboratoire Arago.
01:18André Levoff, le grand prix Nobel, l'homme de la biologie moléculaire,
01:21avait fait 13 ans de son travail avant d'aller à l'Institut Pasteur,
01:24il était au laboratoire Arago.
01:26Albert Fert, prix Nobel du physique en 2007.
01:28Et Walter Gehring, un Suisse, qui aura le prix Nobel en 1995
01:31pour sa découverte des gènes qui mettent en place les yeux.
01:34C'est ça la recherche fondamentale dont je vais vous parler ce soir.
01:37Alors je remercie beaucoup Isabelle, et puis tous les gens qui m'accueillent ici.
01:39Jean-Emmanuel qui a fait tout le boulot aussi,
01:41qui, bon, c'est vrai, j'avais fait un peu d'efforts en octobre,
01:43mais il faut que je revienne, et donc c'était bien le printemps.
01:45J'ai regardé un peu vos pommiers, vos primes verts,
01:48qui, pour moi, qui vivent maintenant en pays bordelais,
01:51sont un bon mois plus tard, elles sont encore en fleur.
01:53Chez moi, ça y est, elles ont terminé de fleurir,
01:55ce n'est pas les mêmes températures, les mêmes conditions.
01:58Alors ce soir, en fait, j'ai envie de vous parler du vivant.
02:02Et en premier lieu, je veux que chaque seconde durant l'exposé,
02:06et demain, ou tout à l'heure quand vous allez partir,
02:09rappelez-vous que vous êtes vivant.
02:12Je vous assure que si vous arrivez à faire des gymnastiques de l'esprit,
02:16en changeant là-dedans, je suis vivant,
02:18vous allez éviter un tas de bêtises, en fait.
02:21L'humain est profondément vivant.
02:24Au départ, moi, je suis endocrinologue,
02:25et c'est vrai, quand je parle avec des gens,
02:28ceux qui se rendent compte le mieux qu'ils sont vivants,
02:30ils sortent d'un cancer.
02:32Tiens, c'est curieux.
02:32Il faut passer par des crises très graves.
02:34Quand on va bien, c'est génial, quoi.
02:37Tout marche bien et tout.
02:39Et on voit les relations aussi au niveau des classes d'âge, aussi,
02:41entre les tout jeunes.
02:42Il faut commencer l'enseignement,
02:44c'est pour ça que j'ai apprécié beaucoup,
02:45c'est Isabelle, tout à l'heure,
02:47avec ZONG dans le Pays Basque,
02:48qui s'appelle la Water Family, du flocon à la vague.
02:52On fait ça en école maternelle.
02:54Ça marche génialement.
02:55Je vous montrais des images, tout à l'heure,
02:57et des questions de petits garçons à 6 ans.
02:59Je n'ai pas les mêmes à Polytechnique.
03:00Je n'ai pas les mêmes à l'école des mines.
03:02Question, bien sûr.
03:03Je suis le seul enseignant en France à enseigner partout.
03:06Au départ, moi, j'enseigne dans les écoles de médecine
03:07et en école vétérinaire,
03:09en fac de science, bien sûr.
03:11Et puis, je suis passé il y a quelques années
03:12à l'école de la magistrature, à l'ENM.
03:15Dire aux magistrats, poursuivez les affaires environnementales.
03:19Les écoles d'ingénieurs, depuis longtemps.
03:20Donc, Agro-ParisTech, ça fait 20 ans que j'enseigne
03:22à Agro-ParisTech à Paris, les agronomes.
03:24Et puis aussi, bien sûr, à Centrale-Supélec,
03:26à l'école des mines, à l'INSTA.
03:28Et puis, depuis 3-4 ans, ça m'a subjugué.
03:33Ils sont venus me chercher des écoles de commerce.
03:36Intéressant, parce qu'il y a 10 ans,
03:37une école de commerce, un écologue,
03:39c'était un empêcheur de gagner de l'argent en rond, en fait.
03:42L'ESSEC, HEC, je suis allé 19 fois HEC, c'est magique.
03:47Ce qui veut dire que même à ce niveau-là,
03:48effectivement, de prise de conscience dans nos questions,
03:50on ne peut pas aujourd'hui diriger une entreprise,
03:52on ne peut pas être un élu politique,
03:54on ne peut pas faire quoi que ce soit d'organisationnel
03:56sans tenir compte de l'environnement.
03:59Juste un exemple assez frappant,
04:01j'ai un ami qui est général maintenant,
04:02il a fait Polytechnique en 1975,
04:04il me disait en 1975, Alix,
04:06on n'avait pas une heure de course sur l'environnement.
04:09Et on construisait des camions,
04:11pour des camions, des moteurs thermiques,
04:13qui consommaient un litre de kérosène au kilomètre.
04:17Voilà.
04:17Maintenant, on ne sait plus quoi faire de CO2,
04:20il n'est pas sûr qu'il nous empoisonne l'existence en permanence.
04:22Donc, c'est là qu'il faut qu'on s'arrête et qu'on réfléchisse ensemble.
04:25Je ne suis pas là pour jeter l'anathème sur qui que ce soit,
04:27je suis simplement là pour dire que vous êtes vivants,
04:30ça vous donne une responsabilité vis-à-vis de vous-même,
04:32de votre famille, de vos amis,
04:33mais aussi vis-à-vis du système.
04:35L'humain n'est pas du tout isolé,
04:36on n'est pas à côté de la biodiversité.
04:39On est totalement dedans, je vais vous le démontrer.
04:42Vous verrez votre lit ce matin,
04:43il y a 2 millions d'acariens avec vous, c'est génial.
04:46Votre croûte de Cantal que vous raclez,
04:48c'est bourré d'acariens.
04:50Là, vos cheveux les plus beaux qui sont là dans la salle,
04:52votre trou de nez, vos oreilles,
04:54votre tube digestif, votre utérus,
04:55c'est rempli de bactéries.
04:57Et la moindre difficulté de relation entre ces bactéries et vous-même,
05:01c'est l'obésité.
05:03C'est le tabelle de type 2.
05:05C'est l'hypertension artérielle.
05:06C'est l'autisme, c'est Alzheimer.
05:08Ah oui, peut-être que c'est intéressant.
05:10Vous allez voir, on me dit souvent,
05:11bon, la biodiversité, tout le monde s'en fout.
05:14Et c'est ça ma question avec vous ce soir.
05:15Donc, vous êtes vivant.
05:16On va parler un tout petit peu du climat, pas trop,
05:18mais enfin, le climat a un rôle important
05:19parce que le climat, on s'en préoccupe déjà beaucoup.
05:21Et heureusement, je ne suis pas en train de vous dire
05:23qu'il faut arrêter de s'intéresser au climat.
05:25Mais ce qu'on oublie partout,
05:26surtout au niveau d'entreprise aujourd'hui,
05:28c'est le vivant, la biodiversité.
05:30C'est largement aussi important.
05:31En plus, vous verrez que si on prend les mesures qu'il faut,
05:34en changeant là-dedans,
05:36on aura beaucoup plus de résultats plus vite sur le vivant
05:38que sur les questions climatiques très compliquées à appréhender aujourd'hui
05:41parce qu'on a attendu un petit peu.
05:42C'est jamais foutu.
05:44On me dit, vous êtes optimiste ou pessimiste ?
05:46Ma réponse est claire.
05:47Il est trop tard pour être pessimiste.
05:48Voilà, d'accord ?
05:49On pouvait l'être il y a 50 ans, mais pas aujourd'hui.
05:52Et simplement, la pire des actions, ça serait l'inaction.
05:54Donc, comment est-ce qu'on prend ça en compte ?
05:56Sur des bases scientifiques.
05:57Je vais y revenir en permanence.
05:59Sans science, on ne raconte que des bêtises.
06:01On voit ce qui s'est passé pour le Covid,
06:02ce qui s'est passé aussi pour beaucoup de débats.
06:04Quand je vois ce qui se passe actuellement,
06:05je suis un petit peu effaré quand même.
06:07d'hommes politiques qui n'ont aucune base scientifique,
06:10qui disent n'importe quoi.
06:12Le drame actuel, dans ce que me dit mon ami Maluret,
06:14le sénateur français que j'adore,
06:16qui disait, ce ne sont pas des réseaux sociaux,
06:18ce sont des réseaux asociaux, en fait.
06:21Aujourd'hui, vous avez quelqu'un qui invente une idée,
06:23dont un coin, une opinion,
06:24qui a autant de poids qu'un type qui bosse depuis 30 ans
06:27sur un sujet scientifique.
06:28C'est là que c'est quoi ?
06:29Avant, c'était des discussions sur des coins de bar.
06:31Ici, en Bretagne, il y avait beaucoup de bars à l'époque
06:33et de cafés, il y en a moins maintenant.
06:34C'est bien, ça ne dépassait pas ce cadre-là.
06:37Ça diffuse dans le monde entier.
06:38Ma conférence, ce soir, on peut la regarder à Nouméa,
06:41on peut la regarder en Patagonie ou au Kamchatka.
06:44Ça, c'est important à prendre en conseil.
06:45Comment on communique là-dessus ?
06:47Donc, de la glace sur la tête.
06:49Et je terminerai en disant ce préambule,
06:51il faut tuer trois gros défauts de l'humain.
06:53D'abord, l'imprévoyance.
06:55Faites plein de choses sans réfléchir à ce qui va se passer.
06:59Culture de l'impact.
07:00Si je fais ça, qu'est-ce qui va se passer ?
07:02Si je ne le fais pas, qu'est-ce qui va se passer ?
07:03Très important.
07:04Vous verrez toutes les bêtises qu'on a faites.
07:06Sans intention.
07:07L'enfer est pavé de bonnes intentions.
07:10L'imprévoyance.
07:11L'arrogance, surtout masculine.
07:13Le problème des femmes, c'est qu'elles soient amoureuses
07:14de type arrogant.
07:14Donc, ça n'arrange pas les choses.
07:15Vous voyez, un petit peu, c'est le problème.
07:17Et le troisième défaut, c'est la cupidité.
07:20Là, malheureusement, c'est autant féminin que masculin.
07:23Si ces trois défauts, on arrive à les mettre de côté,
07:24vous verrez qu'il y aura eu...
07:25J'ai fait un papier dans Futura Science il y a quelques semaines.
07:27Vous pouvez le trouver dans la littérature.
07:29Ce sont les défauts de l'humain qui vont amener à l'effondrement du vivant.
07:32Et tout à l'heure, en écoutant Isabelle,
07:34on parle beaucoup d'extinction.
07:37On va.
07:37On n'y est pas encore.
07:39Scientifiquement, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
07:41Un effondrement, je pèse chaque mois,
07:43du nombre des individus
07:45dans les populations naturelles sauvages.
07:4830% des autres, ce n'est pas des espèces qui ont disparu.
07:50C'est des individus.
07:50Ça fait des millions d'oiseaux, bien sûr, bien évidemment.
07:55Alors, cet effondrement-là,
07:56et puis, bien sûr, une explosion des espèces d'élevages domestiques.
07:59Aujourd'hui, il y a 1,3 milliard de vaches sur la Terre.
08:02Je ne suis pas anti-vache,
08:03mais il y en a trop.
08:04Les poulets d'élevage pèsent plus lourd que tous les individus
08:09des 10 000 espèces d'oiseaux sauvages de la Terre.
08:12Aujourd'hui, vous allez voir que l'ennemi,
08:14ce n'est ni la voiture, ni l'avion, ni le poulet, ni le cochon.
08:17C'est la démesure, bien souvent.
08:19Et il y a quelques années,
08:21Elisabeth Borne avait nommé président des assises du transport aérien.
08:25C'était ça, au Notre-Dame-des-Landes.
08:26Alors, entre les deux, je dis,
08:27je vais prendre le transport aérien
08:28parce que comme bâton de merdeux, l'autre, je n'y allais pas.
08:32C'est mon ami Gérard Felser,
08:33pilote de Concorde pendant 12 ans,
08:36qui a créé Aversons sans frontières,
08:38qui s'y est collé.
08:40Et donc, au début, c'était bien.
08:41J'allais chez Airbus,
08:42j'allais effectivement chez Air France.
08:45On discutait.
08:46On faisait des avions bio-inspirés de squelettes d'oiseaux.
08:48Ça, j'adore ça.
08:49Quand on va se bio-inspirer du vivant,
08:51vous allez voir que beaucoup des solutions à nos problèmes,
08:53le vivant les connaît déjà.
08:55Observons-les, regardons-les, aimons-les,
08:57protégeons-les, et ça marchera.
08:59Et où ça a claché,
09:01j'étais avec Hervé Le Treut, un autre breton,
09:03un climatologue, un écologue.
09:05Et puis, quand on nous a dit,
09:06de toute façon, on ne discute pas,
09:07on double le trafic pour 2030.
09:09Ben voilà.
09:10C'est là que nous, on ne peut plus suivre, nous, les écologues,
09:12dans ces conditions-là.
09:14Et je terminerai par une dernière considération.
09:15Ne confondez surtout pas le mot écologiste et écologue.
09:19Ce n'est pas du tout la même chose.
09:21L'écologue, c'est un scientifique qui étudie
09:23les relations entre tous les êtres vivants.
09:26Vos bactéries, du tube digestif, avec vos cellules...
09:28C'est ça, l'écologue.
09:29L'écologiste, c'est un militant politique.
09:31Il joue le rôle, je ne suis pas en train de dire...
09:33Mais ce n'est pas la même chose.
09:34Et je m'étais beaucoup battu à l'époque,
09:36quand j'ai passé deux ans au ministère,
09:38pour qu'on enlève le mot écologie du ministère.
09:40C'est une grave erreur pour moi.
09:42C'est le ministère des écologues, pas du tout.
09:44Et donc, il m'avait écouté.
09:46Et on était devenu, vous vous rappelez,
09:47pour la COP 21, 2015-2016,
09:49ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer.
09:52Ah, ça m'allait bien.
09:54Nicolas Hulot revient.
09:55Ça repart.
09:57Et depuis, on s'appelle...
09:58Alors, lui, c'était effectivement ministère de l'Écologie
10:00et de la Transition solidaire.
10:02Et d'ailleurs, pour une anecdote assez amusante,
10:04quand le Premier ministre, à l'époque, l'introduit,
10:07il faisait beaucoup de lapsus, Philippe, en fait.
10:08Et puis, il dit, M. Nicolas Hulot,
10:10ministre de la Transition écologique et solitaire.
10:14Mon Nicolas s'est affaissé.
10:16Et deux mois après, il disait,
10:16Aléa Salamé, août 2018, je m'en vais.
10:20Donc, c'est tout ça.
10:21Il faut le prendre.
10:21Voir ce que c'est que le terrain, c'est ça aussi.
10:23Qu'est-ce qu'on apprend dans les grandes écoles d'ingénieurs,
10:25dans les écoles de commerce,
10:27en médecine, dans les écoles vétérinaires,
10:28et le terrain.
10:29Mon ami Lassalle, qui est le maire d'un petit village des Pyrénées,
10:33il me dit, mais professeur, moi, je n'ai rien contre les ours.
10:37Ce qui me fait chier, je prends ces mots, je répète,
10:39ce sont que les Parisiens veulent des ours dans mes montagnes.
10:43Ça, c'est la vraie écologie de terrain qu'on n'apprend pas à l'université.
10:46C'est voilà.
10:46On parle de la pêche avec Armand, que j'adore tout à l'heure.
10:49Ces questions, elles sont fondamentales.
10:50On ne peut pas parler de système sans travailler avec les gens qui sont là,
10:52avec le monde agricole, évidemment, bien sûr.
10:54Dans quelles conditions ?
10:55Mais il faut ouvrir les yeux aussi et refuser, bien sûr, de cacher la vérité.
10:59Quand on essaie un traitement pharmacologique pour une maladie,
11:04bien, il fait son rôle, le médecin.
11:05Mais quand ça ne marche pas, on le dit.
11:08Et c'est là, effectivement, qu'on a aujourd'hui un peu plombé le système
11:10durant la Covid-19, avec la science d'un côté et la politique de l'autre.
11:14Quand on vous dit, le masque, on ne sert à rien.
11:15Attendez, attendez.
11:17Et le Covid, il ne frappait pas sur la côte bretonne.
11:20Ce virus, il a horreur de l'eau salée.
11:23Et nous, on adore l'eau salée.
11:24Le Covid-19, il est tué à quelques microgrammes de salinité.
11:31Vous allez sur la plage, vous crachez vos virus, c'est génial.
11:33On n'est pas mort ici, on est mort à Paris,
11:35parce qu'on récupérait, en fait, avec la même climatisation,
11:38la même machine à café, le virus.
11:40Et là, on était malade.
11:41Pas chez nous, on allait en faire du vélo, on allait en faire du surf,
11:43on allait en faire courir dans la nature ou du cheval.
11:46Donc, c'est là que, mettons de la science un peu dans tout ça,
11:48vous verrez, je terminerai là-dessus tout à l'heure.
11:50C'est super intéressant.
11:51Alors, je démarre par deux images
11:53qui sont des écosystèmes.
11:56Alors, j'adore ce mot parce que, d'abord, c'est un vrai terme d'écologie,
11:59mais l'entreprise s'en est emparée.
12:01Je vais chez Bouygues, je vais chez Renault.
12:03L'écosystème de l'entreprise, j'adore.
12:04L'ADN de l'entreprise, j'adore, j'adore, j'adore, j'adore.
12:07Donc, on va chercher dans le vivant des trucs.
12:09Intéressant, c'est bien.
12:10Moi, je vous dis bien qu'il y a un ADN de conscience de ces questions-là, bien sûr.
12:15Un écosystème, c'est une construction
12:17sur une géodiversité qui était là avant.
12:19Quand le vivant s'installe sur la Terre, donc dans l'océan,
12:23on est vers à peu près 4 000 millions d'années,
12:25et dans l'océan, la vie se développe.
12:27L'océan, c'est quoi ? La vie, c'est une cellule, une petite membrane.
12:31Et n'oubliez pas, avec tout à l'heure, j'ai écouté Isabelle,
12:32avec de l'eau liquide dedans,
12:34et de l'eau liquide à l'extérieur.
12:36Ça communique en permanence.
12:37Et sur une bactérie, il y a de l'ADN qui est libre dans la cellule.
12:40Voilà, c'est ça.
12:41Toute la vie est basée là-dessus.
12:43Là, où vous soyez, là, sur un siège dans la belle salle du Chapeau-Rouille,
12:46votre voiture tout à l'heure, votre lit ce soir,
12:48ce que vous allez manger tout à l'heure,
12:49il y a des bactéries partout.
12:52Le seul endroit où il n'y en a pas sur la Terre sont les laves de volcans,
12:54au-delà de 1 000 degrés.
12:57Rappelez les images de la Palma au Canary, il y a quelque temps,
12:59la lave arrivait.
13:01Tous les bailleurs humains sont inutiles.
13:03La roche fond, le plastique, je ne vous raconte pas.
13:05La piscine se vaporise en quelques secondes, c'est ça.
13:08La Terre, c'était ça.
13:09Et les grandes crises d'extinction sont beaucoup liées au volcanisme très actif.
13:12Nos volcans actuels sont des nains par rapport aux volcans actuels.
13:14Il faut y réfléchir en permanence.
13:18Et la vie est partie comme ça dans l'océan.
13:20Et plus tard, on verra, elle sort de l'océan.
13:22Donc je prends deux écosystèmes français.
13:25La Guyane.
13:26Là, vous avez peut-être 30 000 espèces vivantes au kilomètre carré.
13:29C'est notre boulot.
13:30J'ai présidé 7 ans cette grande maison que le jardin des plantes,
13:33le muséum à Paris.
13:34On connaît ce matin, j'ai regardé pour vous,
13:36103 323 espèces en France ce matin, métropolitaine.
13:39Là-dedans, il y a les bactéries,
13:40il y a effectivement les protistes,
13:42les grosses cellules à noyaux que sont les micro-algues,
13:44ou les levures.
13:46Vous avez là-dedans les champignons, les plantes et les animaux.
13:48Et le humain est dedans.
13:49Le humain est une espèce animale, deux mammifères,
13:52fait partie des primates.
13:53Alors nous sommes profondément animaux.
13:55Je vais commencer par vous décevoir.
13:56On a tous ici dans la salle la même glande thyroïde qu'une truite.
14:00D'accord ?
14:01Que j'ai vue tout à l'heure ici en passant dans le stère.
14:03Ben oui, on est vertébré.
14:06Je ne suis pas en train de dire que nous sommes des truites.
14:07Je vous dis simplement qu'on est profondément ancré dans ce vivant.
14:10Moi je suis endocrinologue, donc j'ai travaillé sur les hormones de la thyroïde,
14:14mes chers saumons ici de la région, sur leur cerveau, sur leur hypophyse.
14:18C'est la même chose en fait.
14:20Donc ça c'est intéressant.
14:21Nous sommes animaux, mais pas que cela.
14:22Puisqu'on discute, j'ai un beau micro, je suis venu en voiture jusqu'à vous là,
14:25ce soir, Isabelle.
14:26Et puis, c'est intéressant.
14:27L'humain est technique effectivement.
14:29Et je suis très proche d'Edgar Morin.
14:31C'est mon vieux copain Edgar.
14:33J'ai deux vieux copains.
14:33Boris Cyrulnik et Edgar Morin.
14:36Edgar va avoir 104 ans, le 8 juillet prochain.
14:41Il disait encore, vous allez l'écouter, on a dîné ensemble il y a quelque temps.
14:44Alors, les blancs, pas terrible, mais les Pessac, les oignons rouges,
14:46je peux vous garantir qu'à 104 ans, c'est fortement apprécié.
14:51Alors, il court moins vite, il entend moins bien, mais les neurones, il marche.
14:53Il disait, c'est Twitch chaque matin.
14:56Il disait au président Macron récemment,
14:57chaque fois qu'on revient à la barbarie, ce sont les femmes qui trinquent en premier.
14:59Il disait aussi très récemment, le problème n'est pas la frénésie scientifique ou technologique,
15:05il est l'usage que l'on en fait.
15:07Et ça, on va y revenir en permanence, vous allez voir toute la soirée.
15:10La forêt tropicale humide et l'équivalent marin, c'est le récif corallien.
15:14Alors là, ils sont encore foncés, je ne sais pas combien de temps, c'est la Nouvelle-Calédonie.
15:17Comment on traite la Nouvelle-Calédonie aujourd'hui ?
15:18Je suis effaré, j'y ai passé quelques années.
15:20Là, vous avez 5 à 6 000 espèces au kilomètre carré.
15:24Il y a plus de poissons sur un carré de 1 km de la mer de Nouméa que dans toute l'Europe.
15:32Ce qu'on appelle hotspot ou megadivers, des zones très très riches en espèces,
15:36beaucoup plus riches que chez nous.
15:37La Bretagne a été très riche à une époque, Isabelle,
15:39et puis elle a beaucoup souffert des grandes glaciations du Quaternaire.
15:42Les glaciers sont arrivés jusque-là, ça détruit beaucoup de choses.
15:44Ce qui fait que le sud de la France est plus riche aujourd'hui que la Bretagne.
15:47Et moi, je suis passé de mes investigations entomologiques de Quimper.
15:51J'allais traquer les coléoptères aussi quand j'avais 12-13 ans autour de Quimper.
15:55Après, je suis passé en pays catalan, évidemment.
15:58J'ai beaucoup plus d'espèces parce que j'ai des descentes norvégiennes d'espèces qui arrivent et qui viennent jusque-là.
16:02Des remontées de faune africaine qui passent l'Espagne et qui viennent arriver sur les Pyrénées.
16:06C'est beaucoup plus riche.
16:08Donc, selon l'endroit où on se trouve, bien sûr, la richesse n'est pas la même.
16:11Eh bien, ces deux écosystèmes-là, le récit corallien, on a détruit 50% du corail en 50 ans.
16:16Et la forêt tropicale humide, elle part à la vitesse de la surface de la Grande-Bretagne chaque année.
16:21C'est là qu'il faut qu'on fasse, bien sûr, particulièrement attention.
16:25Qu'est-ce que fait l'humain ? Shanghai.
16:26On va parler un peu de la Chine.
16:27Shanghai, c'est clair, hein ?
16:29Le tiers des Français dans la même ville.
16:31Vous imaginez ça, hein ?
16:3227 millions de personnes dans la même ville.
16:35Il ne faut pas être un grand écologue pour imaginer que ça fait du dégât.
16:37Mais les vivants, on le détruit puis il revient.
16:40Ne pensez jamais qu'une ville, c'est 100 vivants.
16:42Je n'ai pas les chiffres pour Quimper, mais je les ai pour Paris.
16:44On connaît en gros, aujourd'hui, on a fait le tour en France, 7000 espèces de plantes,
16:47pour ceux qui sont botanées.
16:487000 plantes sauvages en France.
16:50On ne peut pas en trouver beaucoup d'autres.
16:51On a à peu près fait le tour des plantes en Europe de l'Ouest, quelques-unes.
16:55250 espèces d'arbres.
16:57Sur un kilomètre carré de forêt amazonienne, 700 espèces d'arbres.
17:01Et sur un arbre amazonien, 700 espèces de coléoptères.
17:04C'est là qu'on se dit, effectivement, chaque fois que je détruis quelque chose,
17:08je fais beaucoup de mal, puisque j'enlève beaucoup plus d'espèces
17:10qu'on pourrait ne le faire ici, bien évidemment.
17:13Et c'est pareil pour les récifs coréens.
17:14Les récifs coréens, c'est à peu près sur une carte,
17:16allez, 1% de la surface de l'océan.
17:19C'est le tiers des espèces de l'océan.
17:21Voilà pourquoi le récif coréens est si intéressant.
17:24La Martinique, moi je suis désolé, mes amis martiniquais sont là,
17:28il ne reste même pas 1% du corail en état correct en Martinique.
17:31Le bon corail français, il reste effectivement en Polynésie française.
17:36Et puis, bien sûr, en Nouvelle-Calédonie aussi.
17:39Shanghai, bon, la vie s'en va, elle revient.
17:41Alors, je vous prends l'exemple du climat très vite.
17:43En haut, la température de surface de l'océan sur 120 ans.
17:46Je crois 90, c'est là à peu près.
17:48Jean Jouzel, que vous avez accueilli il y a quelques mois,
17:50on avait écrit un papier avec lui en 2002, on disait, voilà ce qui va se passer.
17:53Mais on l'imaginait en 2002 pour 2050.
17:56Ça s'est passé en 2021, en 2022, en 2023, en 2024.
18:00Ça va plus vite que ce qu'on avait imaginé.
18:02La mer remonte en ce moment extrêmement vite.
18:04J'ai vu qu'on avait détruire quelques maisons à l'Echiagate.
18:06Mais chez nous, à Lacanau, en pays Nouvelle-Aquitaine,
18:09il faut qu'on détruise des parties de la ville.
18:11Avant que le lot ne soit arrivé.
18:12Alors, ça peut marcher au début, ce système-là.
18:15Comment on fera après, quand ça sera généralisé partout ?
18:17Quand vous voyez la valeur des terrains à l'île de Ré, à l'île d'Oléron,
18:19au Cap Ferret, au Cap d'Antibes ?
18:21Ouah !
18:22Ça coûte encore très cher.
18:23Les gens rachètent encore.
18:24Et puis, du jour au lendemain, ouah !
18:26Quand la mer va arriver, qu'est-ce qu'on va faire ?
18:28Ce ne sont pas des digues qui vont arrêter l'océan.
18:30Ça ne sert absolument à rien de faire des digues.
18:33Ça enrichit les gens qui font du ciment, alors qu'on fait trop de ciment déjà.
18:36Donc, ce n'est pas terrible comme système.
18:37Comment on réagit à cela ?
18:38Comment on se prépare à cela ?
18:40Et face au climat qui change, la réaction, c'est à la fois freiner ce changement climatique, bien sûr,
18:45et s'adapter à ce qui va se passer.
18:47Ça sera ma conclusion, mais je vous l'annonce tout de suite, tout à l'heure.
18:49Le vivant, il a 4 000 millions d'années.
18:53Il a tout connu.
18:53Un océan hyper chaud, hyper froid, glacé jusqu'au fond, du volcanisme incroyable, des rencontres de continents, de météorites.
19:02Il est toujours là.
19:04Comment il a fait ?
19:07Eh bien, simplement, ce vivant, c'est adapté.
19:10Et on dit toujours, tous les jours dans l'entreprise, adaptez-vous, mon cher ami, adaptez-vous !
19:13Pour s'adapter, il faut accepter de changer.
19:19Jamais on ne pourra s'adapter si on n'accepte pas de changer.
19:24Et c'est là-dedans, Isabelle, qu'il faut qu'on change, qu'on réfléchisse à tout ça.
19:27On s'arrête un petit peu, on réfléchit.
19:29On verra les 4 piliers de tout ça tout à l'heure.
19:32En bas, alors, c'est le corollaire pour la mer, c'est que l'eau chaude prend plus de place,
19:37et bien, la mer monte.
19:38On est sur un facteur, on était à peu près à 1 mm par an depuis 3 000 ans,
19:42et là, c'est 4, 5, 6 fois plus vite.
19:44Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Comment on va considérer cela ?
19:46Bien sûr, l'humain va devoir se retirer du trait de côte.
19:49Il y a 3 raisons à la montée du niveau de la mer.
19:51D'abord, la température.
19:52Une eau chaude, une agitation moléculaire des molécules d'eau, ça prend plus de place.
19:56Deuxièmement, la fonte des glaciers continentaux, pas des glaces de mer.
19:59Tous les glaciers continentaux fondent.
20:01Moi, j'étais avec les skieurs des Pyrénées, j'aime bien aller les voir le jour de la fin de la saison de ski.
20:06J'ai été au plat d'Adey, là, il y a 10 jours,
20:07et je leur raconte que le ski, ça va être terminé.
20:10Comment est-ce qu'on va faire ?
20:11Alors, comment est-ce que la montagne, on va retravailler la montagne au niveau touristique différemment de ce qu'on faisait avant ?
20:16Pas le seul ski.
20:17Donc, vous savez, j'ai travaillé beaucoup pour les Jeux Olympiques.
20:19J'étais le président du comité de transformation écologique de Paris 2024.
20:24On a fait des super jeux sur notre conférence pour notre foi, si tu veux, Isabelle.
20:27Pourquoi on a réussi ces jeux ?
20:28Je ne suis pas du tout candidat pour m'occuper des Jeux d'hiver.
20:31On ne prend pas du tout le même chemin de prise en compte des problèmes que l'on a fait pour Paris 2024, bien sûr.
20:36C'est une question aussi importante.
20:39Troisième raison, c'est les pompages très profonds.
20:40Au-delà de 1000 mètres, on va chercher de l'eau fossile qui ne sera jamais allée à l'océan.
20:43Donc, on la pompe pour l'irrigation agricole, on la recrache,
20:47et puis ça, c'est 5-6% de la montée du niveau de la mer, et puis elle va à l'océan.
20:51Donc, tout ça, activité bien subhumaine.
20:54Alors, c'est là que le climatocétisme que tu évoquais tout à l'heure, Isabelle, me gêne beaucoup.
20:58Je n'ai plus vraiment personne qui me dit que le climat ne change pas.
21:00On disait l'autre jour, en 2022, 39 degrés à Brest.
21:05Oui, bon, effectivement, ce n'est pas banal, 42 à Bordeaux.
21:10Le problème, c'est qu'effectivement, on nous dit, ben oui, bon, le climat change, professeur, vous avez raison.
21:14Mais est-ce qu'on est sûr que c'est lié aux activités humaines ?
21:16C'est là que ça ne va plus.
21:18Et c'est entretenu.
21:19On a des mensonges en permanence sur les réseaux.
21:21En ce moment, on est fortement attaqué.
21:22Plus on est une femme, en plus.
21:24Les mouvements sont très misogynes.
21:26Je tiens à insister là-dessus.
21:27Mon ami Valérie Masson-Delmotte, que j'adore, qui est la climatologue de discussion, d'explication.
21:33Elle est géniale, cette fille.
21:34Elle est élue locale dans un petit village des Yvelines.
21:37Elle se fait attaquer en permanence.
21:39Christophe Cassou, ben, ce n'est pas possible, quoi.
21:41Jouzel, bon, il est passé par là aussi.
21:43Donc, arrêtons.
21:45Il nous faut de la science.
21:46Et la science, je vais le hurler, n'est pas une opinion.
21:49D'accord ?
21:50Donc, on établit de la science tous ensemble.
21:52Et pour ça, il nous faut nos collègues américains scientifiques,
21:54qui sont très menacés en ce moment.
21:55La NOA, ici, pour les Bretons, c'est génial.
21:57Les meilleures prévisions océanographiques du climat, elles sont à la NOA.
22:01La NASA, le NIH, c'est le plus grand institut médical au monde.
22:05Là, on vient de licencier la meilleure spécialiste de la tuberculose la semaine dernière.
22:11Il ne faut pas qu'on le supporte.
22:12J'ai besoin de vous tous.
22:13Il faut que le citoyen, chaque citoyen que l'on ait, se batte pour empêcher cela.
22:18Il faut maintenir vraiment un niveau...
22:20Je ne voudrais pas non plus un pays dirigé par la science.
22:22Ça, ça ne marche pas.
22:23On a vu des histoires Raoult, les parisiens, durant la Covid, ça ne marche pas.
22:27Mais par contre, il faut qu'on utilise les données scientifiques.
22:29On en a quand même pas mal à l'heure actuelle.
22:32Alors, je prends deux exemples.
22:33Celui d'en haut, c'est mon chouchou néo-aquitain.
22:36Il n'est plus en Bretagne depuis longtemps.
22:37L'esturgeon européen, ainsi passière-sturion.
22:39Cet animal est une pure merveille.
22:43Il vient de l'air primaire.
22:44Une femelle comme ça, ça n'est pas une très grande...
22:47200 kilos, deux ovaires de 10 kilos, 20 kilos de caviar.
22:543300 euros le kilo de caviar en ce moment à Paris.
22:56Il n'y en a plus.
22:58L'humain détruit ce qui coûte cher.
22:59J'ai le même problème, Isabelle, avec l'anguille.
23:01Je me bats beaucoup.
23:02J'en parlais avec Armand tout à l'heure.
23:04L'anguille, le kilo de civelle, se négocie entre 200 et 2000 euros le kilo en ce moment.
23:08Il y a des images de bateaux basques remplis à ras-mords de bébés anguilles, de civelles.
23:15Fini, il n'y en a plus.
23:16L'anguille, ici à Quimper, il y a 25 ans,
23:18elle faisait plus de la moitié du poids de tous les poissons d'eau douce de nos rivières quimperoises.
23:23C'est 1% aujourd'hui.
23:25Elle part.
23:26Alors jamais je dirais que c'est la faute de la pêche, ça.
23:28Par contre, quand on est rendu aujourd'hui à ce qu'on est, on arrête de pêcher.
23:32Et qu'est-ce que fait le système ?
23:33On augmente les quotas de pêche à la civelle.
23:35Vous comprenez mon nir, hein ?
23:36Et je me bats beaucoup aujourd'hui pour sauver cet anguille qui est une warrior.
23:39L'anguille, elle est géniale.
23:41On pourra parler des heures, elle serait très une autre conf.
23:43Elle vient de la mère des sargasses toute petite.
23:45Elle rentre dans nos rivières.
23:45Elle passe 10, 20 ans dans nos rivières ici.
23:47Elle grandit.
23:48Un jour, il défie que ça repart à l'océan.
23:51Et on la mange quand ?
23:52Quand le bébé revient.
23:53On m'a toujours appris, mon analytique,
23:55qu'on ne mange jamais un poisson qui ne s'est pas au moins reproduit une fois.
23:58Et bien, ce n'est pas ce qui se passe quand on mange un bébé, bien évidemment.
24:01Revenons à deux l'intelligence.
24:03Ramenons du bon sens dans tout ça.
24:06Et puis, en bas, je vous ai mis un petit nouveau.
24:08Ça s'appelle coronavirus 19.
24:09J'ai adoré coronavirus 19, moi.
24:12Alors, je croyais, j'ai écrit un papier dans la tribune,
24:14qui n'est pas une revue d'écologie, une revue économiste.
24:17C'était en avril 2020.
24:18Je disais, notre ennemi n'est pas le virus.
24:20Notre ennemi, c'est nous-mêmes.
24:21Qu'est-ce qui va se passer, ce truc ?
24:23Ça fait 20 ans qu'on va dans les grottes de Chine, nous, au muséum.
24:26C'est un virus de chauve-souris.
24:27Je suis formel, là.
24:28Il vit dans des granguinolophes comme le tien,
24:31mais ce n'est pas la même espèce, Isabelle.
24:32Je connais bien le tien.
24:33J'allais le chercher dans les mines de Kerdévote avec Guy, il y a quelques années.
24:37Le granguinoloph, le granguinoloph fer à cheval, qui vit ici à Quimper.
24:40J'adore aussi l'île noire Quimperiana, l'escargot de Quimper, évidemment,
24:43que je connais depuis longtemps aussi, dans mes forêts,
24:45où j'allais traquer mes coléoptères, là.
24:48Eh bien, ce virus, qu'est-ce qui s'est passé ?
24:50L'homme ne l'a pas créé.
24:52L'homme a créé les conditions du saut d'espèce.
24:54Il est allé chercher dans le sud-est de la Chine.
24:57Il l'a ramené à Wuhan, cette grande ville.
25:00Et puis là, que ce soit par un laboratoire ou par un marché,
25:02peu importe, en tout cas, il est passé de la sauve-souris à l'humain.
25:05L'humain a créé les conditions du saut d'espèce.
25:07Il a contourné les défenses des cellules pulmonaires humaines,
25:09d'autres cellules quelquefois aussi.
25:11Il est devenu infectieux chez l'humain.
25:13Et deuxième gag, on l'a transporté partout.
25:16Rappelez-vous ce vol, 20 janvier 2020.
25:19Reprenez vos journaux.
25:21Wuhan, Milan, on s'explose en Lombardie.
25:24Après, les religieux qui rentraient des fusions amoureuses en Chine.
25:28Crac, ça redémarre à Mulhouse.
25:30Et puis après, ça a été le problème des militaires français
25:32qui avaient fait les jeux asiatiques.
25:34Il explose.
25:34Europe de l'Ouest, Amérique du Nord, Amérique du Sud.
25:36Il a cogné beaucoup au Brésil, il a cogné au Pérou, au Chili.
25:40Afrique et Asie, on n'a pas les données.
25:41Je ne peux pas vous répondre scientifiquement sur ce qui s'est passé.
25:43C'est pour vous dire que c'est génial, ce petit virus-là.
25:48Nous, là, on se trouve beau et intelligent.
25:50On a 22 000 gènes d'ADN.
25:5222 000.
25:53On bombe le torse, c'est deux fois plus qu'une mouche.
25:55Bon, c'est un peu plus, d'accord, mais bon, la mouche,
25:57elle est quand même un peu différente.
25:58Quatre chromosomes, 12 000 gènes, la drosophie, nous 22 000, bon.
26:02Il en a 15, mon coronavirus, 19.
26:0515 gènes !
26:06Pas de tête, pas d'attention.
26:08Vous avez vu la tête qu'on avait, là,
26:09durant les années 2020-2022 ?
26:11Tout s'arrête, quoi.
26:14De la glace sur la tête, de l'humilité.
26:16Ce petit virus, en fait, lui, comme tous les êtres vivants,
26:19il a envie de se reproduire.
26:20Or, il ne sait pas le faire tout seul.
26:22Il faut qu'il intègre une cellule supérieure
26:23dans laquelle il va utiliser la machine de la cellule
26:25pour faire des petits bébés virus.
26:27Encore une fois, on ne se contamine pas quand il y a du vent
26:29au bord de la mer.
26:30On se contamine dans le même bureau, les fenêtres fermées.
26:32C'est ça, le problème du coronavirus 19.
26:34Il aura tué à peu près, je dirais, 5-6 millions d'humains.
26:40Il n'est pas très méchant, parce qu'il aura tué à peu près
26:42une personne sur 100 infectée.
26:44Et en France, quand je regarde les classes d'âge,
26:45il a tué les moyennes d'âge des morts du coronavirus 19.
26:4776 ans, plus d'hommes que de femmes.
26:51Et ce virus, la moyenne d'hommes des garçons,
26:53ici, j'ai regardé ce matin sur les chiffres de l'Inède,
26:56on vit en moyenne en France, en ce moment,
26:57les garçons, 79 ans, et les femmes, 84.
27:02Malgré toutes les misères qu'on vous fait,
27:04vous êtes plus résistantes aux agressions et aux traumas,
27:06et plus résilientes par la suite.
27:08La recorde woman du monde, c'est quand même Jeanne Calment,
27:10122 ans et 164 jours.
27:13Et partout dans le monde, les femmes vivent plus longtemps.
27:15Donc ça, c'est intéressant.
27:15Je pense que vos oestrogènes doivent vous aider quelque peu,
27:18effectivement.
27:19Mais c'est super intéressant d'y réfléchir,
27:21ce n'est pas le fait du hasard.
27:24Alors, pour revenir à tout ça,
27:26une image intermédiaire.
27:28En haut, je vous ai mis un caillou hyper moche.
27:31C'est un bout noir, comme ça, qui ne ressemble à rien.
27:33Il est génial.
27:34Et voilà le rôle de la science.
27:36À partir d'un truc moche,
27:38vous raccuez une merveilleuse histoire
27:39qui va vous faire rêver.
27:40Donnez de l'émerveillement.
27:42Ce caillou, il tombe sur Toulouse en mai 1864.
27:44Une grosse météorite explose au-dessus de Toulouse
27:47et un brave paysan
27:48ramasse un bout de cette météorite.
27:51À quoi ça sert de faire ça ?
27:52À rien, mais c'est génial.
27:54Aucun animal n'aurait ramassé un bout
27:56de la météorite d'orgueil.
27:57Il la ramasse,
27:58puis on l'oublie 100 ans dans une caisse à oignons.
28:01Dans le jardin.
28:02C'est ça que j'adore.
28:03La contingence, c'est ça.
28:05Un événement qui va tout bouleverser,
28:06on ne peut pas survenir, en fait.
28:08Vous tombez amoureux un jour,
28:10vous avez des bonnes bactéries ce jour-là,
28:11sinon vous ne trouvez pas amoureux.
28:12Si vous tentez d'accord avec vos bactéries,
28:14c'est extrêmement important.
28:16Et puis, tu me la donnes ?
28:17On était au début des années 2000, là,
28:19et elle finit à Paris,
28:20entre la mosquée et puis la gare d'Austerlis.
28:23Rue Buffon.
28:24On a les plus puissants outils de géochimie,
28:26des nanosondes.
28:27Et la grâce aux isotopes du chrome,
28:28on date ce caillou.
28:29Oh !
28:30Là, vous en pleurez, vous le caressez.
28:32Il a l'âge de la Terre et du Soleil.
28:34Ce caillou est contemporain
28:35de la mise en place de la Terre.
28:364 milliards et demi d'années.
28:38C'est hyper moche, mais c'est génial.
28:41Ce n'est pas une émeraude ou un saphir.
28:43C'est ça qu'il faut garder en tête, en fait.
28:46On va voir d'autres images,
28:47tout à l'heure,
28:47où l'humain fait des choses qui ne servent à rien.
28:49J'adore, en fait.
28:50Donc, on arrête de dire à nos jeunes,
28:52vous ne sauvez que ce qui est ça,
28:53quelque chose.
28:53Vous avez des grands beaux yeux bleus
28:54et des grands cibles, vous êtes sauvés.
28:56Le petit machin noir avec des poils et des épines,
28:57on jette.
28:58C'est génial, les petits machins noirs
28:59avec des poils et des épines.
29:00Je vais vous en montrer tout à l'heure.
29:01Vous allez voir.
29:02L'océan, depuis 100 000 années,
29:05il ne bouge pas, l'océan.
29:06Il est le même.
29:07Je vous ai mis un estuaire.
29:08On aurait pu mettre l'estuaire de l'Odé,
29:09ici, un peu plus au sud.
29:11Là, vous avez l'eau douce.
29:13Là, vous avez l'eau de mer.
29:14C'est quoi, ça ?
29:15C'est quoi cette eau intermédiaire
29:17que vous avez ici,
29:18sur l'Odé, en fonction des marées ?
29:19C'est quoi ?
29:21Il y a des médecins dans la salle.
29:22C'est votre sang, ce moment !
29:25On vient du même monde.
29:27Promettez-moi votre prochaine prise de sang.
29:29Regardez.
29:29D'abord, vous avez la composition
29:31des globules blancs, des globules rouges.
29:34Et après, vous avez le ionogramme,
29:35les ions.
29:37142 millimoles de sodium.
29:38Tiens.
29:39105 millimoles de clorure.
29:403 millimoles de potassium.
29:42Tout le monde est comme ça.
29:44Les grands, les moches, les petits,
29:45les garçons, les filles.
29:46Depuis unis des temps,
29:47l'humain est comme ça.
29:49Ça veut dire que le système humain,
29:50le corps humain,
29:51a un système de régulation incroyable
29:52qu'on appelle l'homéostasie.
29:54C'est le fait de garder le milieu
29:55comme le même.
29:56L'océan est très bon, l'homéostasie.
29:59L'océan reçoit des millions de tonnes
30:00tous les jours,
30:01de sédiments, des fleuves.
30:02Ça ne change pas.
30:04Tout est recyclé à travers
30:05ce qu'on appelle la bio-géochimie,
30:07de la biologie et de la géologie.
30:09L'océan, c'est 11 millimoles de potassium.
30:11Où que vous alliez,
30:1211 millimoles de potassium.
30:13S'il vous plaît, un seul océan,
30:15pas des océans.
30:17Bidou, c'est quelque chose.
30:18Quand on fait le tour du monde dans la voile,
30:19on ne trouve pas de barrière
30:20ou de pointillé sur les cartes.
30:22On est sur de l'eau salée.
30:23À 400 mètres de fond,
30:24c'est la même flotte partout.
30:26Il y a plein de mers différentes.
30:27La mer baltique,
30:28ce n'est pas la Caspienne,
30:29ce n'est pas la guerre méditerranée.
30:31Un seul océan.
30:31C'est intéressant pour l'océan.
30:33Il est le principal régulateur du climat.
30:35Tous ici, on a un petit océan
30:36au sein de nous-mêmes.
30:39Trois fois moins salé que le grand frère.
30:41Ça, c'est important d'y penser aussi en permanence.
30:43On appartient au même monde.
30:47Ça, ce sont des cyanobactéries d'Australie.
30:49C'est les plus anciens fossiles
30:50qu'on a apparlés dans nos collections.
30:51Datés à 3,45 milliards d'années.
30:54Là, tout à l'heure, Isabelle,
30:55dans ton ster en bas,
30:56ta petite river que j'adore,
30:57devant les maisons anciennes,
30:59tu prends un peu d'eau,
31:01il y a des cyanobactéries.
31:02Mais comment ils ont fait
31:03pour durer 3,5 milliards d'années ?
31:07Dans la chacune en face,
31:08ici, du chapeau rouge.
31:09Alors, au lieu de mettre du glyphosate dedans
31:11et un parking par-dessus,
31:13on regarde comment ils ont fait
31:14pour durer aussi longtemps.
31:16Et là, on sort des choses super intéressantes.
31:18Le vivant est capable
31:19de fabuleuses adaptations.
31:20Alors, les causes d'intranquillité,
31:24moi, je ne suis ni catastrophiste,
31:26ni collapsologue.
31:27Sauf que là, en fait,
31:28on désespère nos jeunes
31:28quand on est comme ça.
31:30La collapsologie, c'est une catastrophe.
31:31Mes jeunes me disent,
31:32on ne fera plus de bébés.
31:33Faisons attention
31:34à nos discours écologiques.
31:35Bien sûr, écologistes,
31:36c'est très important.
31:38Le catastrophisme,
31:39il ne sert à rien.
31:39Par contre, il faut faire face.
31:42Ça demande du courage.
31:43Ça demande effectivement
31:44une capacité à encaisser
31:45et à se dire,
31:46moi, par rapport à...
31:47Ici, moi, j'étais ici
31:48il y a 50 ans dans la région.
31:50Je faisais du vélo ici à Quimper.
31:52Ce n'était pas pareil.
31:54Aujourd'hui, ça a beaucoup changé.
31:56L'environnement a changé.
31:57Il y a un handicap aujourd'hui
31:58pour nos jeunes
31:58qui naissent dans un milieu
31:59quand même beaucoup plus corrompu.
32:02Je parle de toute la chimie environnementale,
32:04de la physique.
32:05Il fait beaucoup plus chaud.
32:07Les eaux sont contaminées
32:08par différents systèmes.
32:09Et l'eau, évidemment,
32:10Isabelle l'a évoquée.
32:11Je rappelle qu'un bébé humain
32:13qui naît,
32:14c'est trois quarts de flotte.
32:16Arrêtez de laver votre bagnole avec.
32:20C'est la clé du vivant.
32:21Je suis très copain
32:22avec Thierry Marx aussi.
32:23J'ai plein de copains
32:23qui sont chouettes.
32:24Thierry me dit
32:25mais jamais mettre un fruit
32:26comme une tomate
32:27dans de l'eau.
32:28C'est 90% d'eau.
32:30Cuisez-la dans son Noël.
32:31Vous allez voir,
32:33à la saison des tomates,
32:34pas au mois de janvier.
32:35On ne mange pas de tomates en janvier.
32:36Ça, c'est franchement dégueulasse.
32:37Donc, vous mangez des tomates
32:38à la bonne saison des tomates.
32:39C'est magique.
32:40Dans son Noël.
32:43Et ses grands chefs cuisiniers,
32:44Olivier Rolandier,
32:44c'est pareil,
32:45qui est chez vous,
32:46qui est à Cancale.
32:46J'ai vu que son fils
32:47venait avoir une troisième étoile,
32:48le fils Rolandier,
32:49il y a quelques semaines.
32:51On ne met pas dans l'eau
32:52des choses qui sont faites
32:53d'eau liquide,
32:54bien évidemment.
32:55Et ça, c'est super intéressant
32:56dans tous les compartiments
32:59de la vie quotidienne
33:00de tous les jours.
33:01Donc, manger ou être mangé,
33:03c'est ce que se demandait lui-ci
33:04il y a 3 millions d'années.
33:05Comment on est passé du feu
33:06à l'énergie nucléaire
33:07avec la démographie ?
33:09Alors, c'est une question
33:09qu'il faut aborder.
33:10Quand je suis né,
33:13eh bien, on était
33:132 milliards et demi d'humains.
33:16On est 8.
33:17Alors, j'ai fait quelques...
33:18Moi, j'ai que des filles.
33:18C'est comme ça.
33:19J'ai des filles,
33:19des petites filles.
33:21Ben, oui.
33:22Donc, c'est vrai
33:23que la démographie humaine,
33:24l'humaine n'a pas réussi
33:24à la contrôler.
33:25C'est une vraie question.
33:26Vous avez vu que l'Inde
33:27vient en ce moment
33:28dépasser la Chine.
33:30Le troisième pays,
33:30c'est le Nigeria.
33:32400 millions d'habitants.
33:33Comment est-ce qu'on va
33:34gérer ces questions-là ?
33:34C'est super intéressant
33:35à y réfléchir.
33:36Et les ressources ?
33:37On va chercher, chercher.
33:39Vous comprenez bien
33:40que la dernière maxime,
33:41notre copain Donald,
33:43« Drill, baby, drill »,
33:44ne m'arrange pas tellement.
33:46Je veux le Grand-Hélande
33:46pour faire des trous partout,
33:48pour chercher des trucs.
33:49On veut les grands fonds marins
33:49maintenant.
33:51C'est là qu'il faut
33:52que tous, tous,
33:52on réagisse en tant que citoyen.
33:53C'est super important,
33:54bien sûr,
33:55de ne pas participer
33:56à cet incroyable gaspillage
33:59de systèmes
33:59qui n'en enrichissent
34:00que quelques-uns.
34:02Nos systèmes sociaux
34:03ont amené aujourd'hui
34:04à des différences gigantesques.
34:06Sous le seuil
34:07d'extrême pauvreté
34:08en France en ce moment,
34:10c'est 1 euro par jour
34:11et par personne.
34:13J'ai 71% de femmes.
34:16Tiens.
34:17Vous êtes, mesdames,
34:18passé 25 ans,
34:19plus nombreuses
34:19que les garçons en France.
34:20Il n'est 52%
34:22de bébés-garçons en France.
34:24À 25 ans,
34:25il y a le même nombre.
34:25La nature est bien faite.
34:26Chacun trouve un copain
34:27ou une copine.
34:28Je ne sais pas
34:28si c'est fait pour ça.
34:29Et puis,
34:30passé 25,
34:31ça ne fait que 10 milliers
34:31pour les garçons.
34:32À l'âge d'Edgar Morin,
34:33104 ans,
34:334 femmes pour un homme.
34:35J'ai regardé
34:35les 50 derniers records du monde.
34:37L'humain le plus âgé,
34:3848 femmes.
34:40C'est intéressant.
34:41Et elles sont plus pauvres.
34:43Chaque fois aussi
34:43qu'on a des grandes
34:44agressions environnementales,
34:46un tsunami,
34:47un vol grand qui crache,
34:48il y a beaucoup plus
34:48de mortalité
34:49chez les femmes
34:49que chez les hommes aussi.
34:51Parce que la femme,
34:52elle ne se sauve jamais
34:52toute seule.
34:54Elle emmène ses anciens,
34:55elle emmène ses enfants.
34:56Le garçon,
34:56il court vite.
34:57Donc, c'est là que,
34:59revenons à ce que nous sommes,
35:01la considération
35:02d'un système
35:02où aujourd'hui,
35:03il y a quand même
35:04un déséquilibre profond
35:05dans ces conditions.
35:06On évoquait tout à l'heure ça
35:07avec notre ami
35:08sur la question
35:09de la position de la femme.
35:10Alors, quand Nicolas Hulot
35:11s'en va, il dit
35:12faites attention
35:12et puis on ne fait pas attention
35:14et voilà ce qui se passe.
35:16C'est quoi un gilet jaune ?
35:17J'ai adoré ça aussi.
35:18Donc, on est là
35:19au mois de novembre 2018.
35:21Un gilet jaune,
35:22c'est quelqu'un
35:22qui n'est pas content.
35:24Il y a tous les mouvements politiques.
35:25Ce n'est pas lancé
35:25par les syndicats.
35:26C'est très intéressant
35:27en sociologie.
35:28Et ma question actuelle,
35:29c'est que,
35:29alors ce n'est pas bon
35:29en ce moment
35:30parce que le gazole redescend,
35:32mais ça va être
35:32quelque temps
35:33lié au facétie
35:35de notre copain Donald.
35:36Il a augmenté
35:38beaucoup plus depuis.
35:39Il n'y a pas eu
35:40de mouvement de gilet jaune.
35:41Pourquoi il y a eu
35:41ce mouvement à ce moment-là ?
35:42Parce qu'à Paris,
35:43c'est facile de dire
35:44effectivement
35:44la voiture ne sert pas
35:45à grand-chose.
35:46Venez chez moi
35:47ou au centre-Bretagne,
35:49c'est pareil.
35:50Venez en Corrèze,
35:51venez en Haute-Vienne.
35:52Il n'y a pas un gynécologue
35:53par département.
35:54Il n'y a pas un dermatologue
35:55par département.
35:57Le dentiste,
35:58vous allez chercher à Bordeaux.
36:00Sans voiture,
36:00vous faites comment ?
36:01Le transport en commun
36:02ne marche pas.
36:03Essayez le train,
36:03vous verrez.
36:04Angoulême-Limoges,
36:05catastrophe !
36:06Il est cassé tous les jours.
36:08Comment voulez-vous
36:09que dans ces conditions-là,
36:10effectivement,
36:10on puisse alertement,
36:12avec envie,
36:12aller vers ce type de monde ?
36:14C'est très important
36:14d'y réfléchir.
36:15Et là,
36:16on voit les profondes
36:17implications sociales.
36:18Et quand Nicolas Hélou
36:18était parti,
36:19il avait dit
36:19ne prenez pas
36:20de réformes écologiques
36:22sans tenir compte
36:24de l'impact social.
36:26Chaque changement climatique,
36:27chaque changement
36:27de diversité biologique
36:28a un impact
36:29sur les activités économiques
36:31et sociales.
36:33Tout à l'heure,
36:33j'allais faire un tour
36:33et c'est intéressant,
36:35tu sais,
36:35Isabelle,
36:36on a pris un verre
36:37dans un petit bar d'à côté.
36:38Moi,
36:38j'aime bien discuter
36:38avec les gens
36:39parce que la vérité,
36:40elle est là.
36:41Et le barmane me disait
36:42oui,
36:42même à Quimper,
36:43depuis quelques temps,
36:44lui,
36:44ça fait 10 ans qu'il est là,
36:45il voit que depuis 2 ans,
36:45c'est compliqué
36:46au niveau du commerce de base.
36:48Sans Quimper,
36:49il y a 25 ans,
36:50c'était super riche.
36:51Il y a des boutiques magnifiques
36:52d'un luxe extrême.
36:53Aujourd'hui,
36:54elles sont fermées,
36:54certaines.
36:55Donc,
36:55qu'est-ce qui se passe ?
36:56Quelle relation
36:57entre cette évolution
36:58du monde
36:58et puis cette paupérisation
37:00de la population ?
37:01C'est une vraie question.
37:02C'est bien sûr
37:02qu'il nourrit
37:03des mouvements
37:03extrêmement délétères.
37:05Il y a des gens
37:06qui n'en ont rien à faire de ça
37:07mais qui s'en emparent
37:08et qui l'utilisent.
37:09Ça aussi,
37:10c'est toujours des mouvements
37:11très misogynes encore.
37:12Je reviens à ce que j'ai
37:12tout à l'heure.
37:13Je le vis tous les jours.
37:15Comment est-ce qu'on fait ?
37:16Alors,
37:17je reviens à Paul Ehrlich,
37:18je disais
37:18« Can a collapse
37:20of global civilization
37:21be avoided ? »
37:21Est-ce qu'on peut encore
37:22interdire
37:23un effondrement
37:23de nos civilisations ?
37:25On va essayer
37:25de répondre à ça.
37:28Des bactéries.
37:29On y parlait un petit peu.
37:30Une enveloppe,
37:30de l'eau liquide.
37:31Il y en a partout.
37:33Vous allez en manger ce soir.
37:34D'ailleurs,
37:34si vous ne les mangez pas,
37:35vous ne pourriez pas digérer.
37:36C'est extrêmement utile
37:37partout.
37:39Alors,
37:40il y a quelques bactéries méchantes.
37:41On dit aux enfants
37:41« Arrêtez de dire aux gamins
37:42que c'est méchant une bactérie. »
37:43Sur les millions de bactéries,
37:44il y a quelques-unes
37:45qui posent problème.
37:46C'est sûr que
37:46vous avez
37:47les chirichacolis
37:48qui peuvent être très bénéfiques.
37:49Vous en êtes remplis tous
37:50et moi aussi,
37:50je ne suis pas extraterrestre.
37:51Un jour,
37:52elle vous tue.
37:52Du jour au lendemain,
37:53si on ne trouve pas
37:54ce même jour
37:54de bons antibiotiques,
37:55vous êtes mort.
37:56Une septicémie générale.
37:58Qu'est-ce qui s'est passé ?
37:58C'est super intéressant.
38:01Antibiotiques,
38:01on en parlera aussi.
38:02C'est un gros travail
38:02qu'on fait en ce moment.
38:04L'antibioresistance.
38:06Partout ici,
38:06en région Capurase,
38:07on suit tout le vivant.
38:09Un oiseau,
38:10un poisson,
38:10une grenouille,
38:11un verre de terre.
38:11On regarde les gènes
38:12d'antibioresistance
38:13codés par leur système.
38:15Il y en a partout.
38:16Partout.
38:20Il y a un million de vies humaines
38:20les antibiotiques.
38:22Mal utilisées par les médecins
38:23et par les vétérinaires,
38:25on a quelques soucis.
38:26Aujourd'hui,
38:26moi, j'ai un médecin
38:26dans les monts d'arrêt
38:27qui me dit
38:27effectivement,
38:28moi, ma pénicilline ne marche,
38:29elle ne marche pas avec un père.
38:31Qu'est-ce qui s'est passé ?
38:32Et surtout,
38:33quand vous prenez
38:33un traitement antibiotique,
38:34alors je vais être formule,
38:35je vous donne vraiment
38:35un conseil très fort,
38:36toute votre vie,
38:37vous prenez le traitement
38:39jusqu'au bout.
38:40Vous n'arrêtez pas
38:41deux jours avant.
38:42Parce qu'en faisant ça,
38:43en fait,
38:44vous allez tuer 98%
38:46de votre bactérie méchante
38:47entre guillemets
38:48et 2% qui vous reste,
38:50elles vont être résistantes
38:51la prochaine fois.
38:52Elles vous tueront.
38:52Donc, on va jusqu'au bout,
38:54mais quand on achète
38:55une boîte de 25,
38:56c'est là que la France
38:56n'est pas bonne non plus.
38:57Chez un pharmacien,
38:58je suis désolé.
38:59S'il vous faut 8 comprimés,
39:00on n'en achète pas 20.
39:02Ça, c'est une question française
39:03aussi qui pose de gros problèmes
39:04dans l'usage de ces médicaments.
39:05C'est très important.
39:07Les protistes.
39:08Alors, tout le monde
39:08s'en fout des protistes,
39:09mais c'est génial.
39:10Tara Océan,
39:11on quitte le port de l'Orient.
39:12On est en octobre 2009.
39:14On fait un tour du monde
39:14en 4 ans.
39:15Et on ramène 600 000 séquences
39:17de machins pas connus.
39:19Des bactéries,
39:20des virus,
39:21des protistes.
39:21Protistes, donc micro-algues
39:23ou levures.
39:24Un protiste,
39:25c'est une grosse cellule,
39:25plus grosse qu'une bactérie,
39:26la différence par rapport
39:27à une bactérie,
39:28elle a un noyau,
39:28c'est tout.
39:29C'est un Eucaria.
39:31C'est génial.
39:32Alors, ces micro-algues,
39:32on le regarde.
39:33Qu'est-ce que c'est beau,
39:34professeur ?
39:34Celui-là,
39:34il s'appelle Alexandrium.
39:35il est beau comme tout,
39:36effectivement.
39:37Ça,
39:38tout le monde s'en fout,
39:40ça nous fait la moitié
39:42de l'oxygène de la Terre.
39:44Autant que les arbres.
39:47Arrêtons de les négliger,
39:49de les oublier tout le temps.
39:50Le plancton,
39:51mon cher ami,
39:52c'est ça.
39:53Ça, c'est pour les dinoflagellés.
39:55Les diatomées,
39:56les coccolithophoridées,
39:57joueurs au lait.
39:58Il y en a plein ici chez vous.
40:00Respectez-les,
40:00gardez-les,
40:01ne les remplacez
40:02par des particules de plastique.
40:04C'est très important.
40:05Les levures.
40:07Tout le monde s'en fout des levures.
40:08Sans levure.
40:09Pas de pain,
40:10pas de vin,
40:11pas de bière,
40:11pas de fromage,
40:12pas de français.
40:12Voilà, c'est tout.
40:15Alors, quand je dis ça
40:15au Premier ministre,
40:16peut-être que c'est important.
40:19Tout le monde s'en fout des levures.
40:20En ce moment,
40:20je travaille beaucoup
40:21avec les grands viticulteurs,
40:22moi, de Saint-Emilion,
40:22j'habite à côté.
40:24Croyez-moi,
40:24on travaille avec les levures
40:25de leur champ à eux,
40:26pas de la parcelle d'à côté.
40:28On clôt,
40:28on garde leur levure à eux.
40:30On fait de merveilleux travaux.
40:32On fait du vin,
40:33on fait en ce moment
40:35génial, meilleur que la japonaise.
40:38Vous voyez que tout ça,
40:40mais à condition
40:40qu'on joue sur la qualité
40:41du produit initial
40:42en travaillant correctement
40:44en relation avec cette biodiversité
40:46qui nous entoure.
40:47Les champignons,
40:48les plantes,
40:49et puis les animaux.
40:50Alors, j'ai pris un petit copain,
40:51c'est un tardigrade,
40:52le petit ourson à huit pattes.
40:54Il y en a plein ici à Quimper.
40:55Tout à l'heure,
40:56on peut aller faire un tour en bas,
40:57là.
40:57Il y a des lichens,
40:58vous les gratouillez un peu.
40:59Il faut que ce soit humide et froid.
41:01Vous avez les tardigrades,
41:02ce truc, c'est génial.
41:04On discutait tout à l'heure
41:05avec Pierre.
41:06On travaille sur les extrêmement
41:08grands froids.
41:08Il est capable de faire
41:09du zéro absolu.
41:11Mon tardigrade,
41:11on n'est pas allé jusqu'à là,
41:12parce qu'on n'avait pas les machines.
41:13On le mettra dans ta machine
41:14un jour.
41:15Il survit jusqu'à
41:16quelques degrés Kelvin,
41:18moins de 167 degrés Celsius.
41:21Il n'aime pas ça.
41:23Il perce sa tête,
41:23il perce ses pattes,
41:24mais il survit.
41:26100 ans.
41:28Au bout de 100 ans,
41:28on le remet à la température
41:29en blonde correcte.
41:30Il a une copine tardigrade,
41:31ils me font des bébés tardigrades.
41:33Alors oui,
41:34effectivement,
41:35c'est ça qu'il faut qu'on admise.
41:36Je vais vous donner
41:36de l'émerveillement
41:37sur le vivant.
41:38Il est absolument fantastique.
41:40Ce n'est pas des choses
41:40négligeables ou secondaires.
41:42Après, on me dit,
41:43vous comprenez,
41:44on va leur piquer leur gêne.
41:45Je dis, attendez,
41:45laissez-les tranquilles.
41:47Comprenons pourquoi
41:48il peut vivre...
41:50C'est tout petit.
41:52Je vous montrerai
41:53les rats top nus tout à l'heure,
41:54vous allez voir.
41:54C'est moche comme tout,
41:56mais c'est génial.
41:57Enfin...
41:58Et les volcans
42:00où il n'y a pas de vie.
42:02Alors voilà l'arbre de la vie.
42:03Voilà à quoi servent vos impôts
42:04au Muséum National
42:05d'Histoire Naturelle.
42:06On fait des arbres phylogénétiques.
42:08On relit tous les êtres vivants.
42:10Vous avez la première cellule
42:11il y a 4 milliards d'années ici,
42:12là.
42:13Tout ce qui vit,
42:13c'est aujourd'hui.
42:14C'est là les bactéries,
42:14les archées,
42:15vous voyez ici.
42:16C'est ce qui vit aujourd'hui.
42:172,5 millions d'espèces connues.
42:19On finit par les mammifères,
42:20si vous voulez.
42:21Il y a des groupes
42:22qui ont disparu
42:22au cours de la route.
42:23Ils ne sont pas les plus loin.
42:24Il n'y a plus.
42:25Il n'y a plus de trilobites.
42:25Ils sont partis
42:26à la charnière
42:27air primaire,
42:28air secondaire.
42:29Les coraux tabulés aussi.
42:31Alors un cadeau
42:32que je vous fais.
42:35Ici.
42:36Ça c'est un truc
42:37qu'on a trouvé
42:38en janvier 2022
42:39en Corse.
42:41Parce qu'on trouve
42:41à peu près aujourd'hui
42:42100 espèces nouvelles
42:43par an en France.
42:44700 en Europe,
42:4517 000 dans le monde.
42:47Parce qu'on investit
42:48tout absolument.
42:49On fait des grandes expéditions
42:50en Papouasie,
42:50en Nouvelle-Guinée,
42:51on va au Kamchatka,
42:53on va partout où vous voulez.
42:55On aventurie
42:55toutes les araignées,
42:56tous les papillons,
42:57la faune du sol,
42:59bien sûr l'océan,
42:59le plancton bien évidemment.
43:01Ça on le fait en permanence.
43:03C'est une grosse bête
43:04elle est comme ça.
43:05C'est très rare
43:05qu'on trouve un aussi gros
43:06nouveau truc en France quand même.
43:08C'est une limace de mer
43:08qu'on appelait Bagnoulinsis
43:10parce qu'il y avait aussi
43:11à Bagnous.
43:12On ne l'avait pas vue.
43:13Elle était là.
43:14Elle n'est pas apparue la veille.
43:15On ne l'avait pas remarquée en fait.
43:16Souvent je dis aux écologistes
43:18espèces remarquables.
43:19Je ne veux pas de ça.
43:20Une espèce remarquée par l'humain.
43:22Pourquoi elle serait remarquable ?
43:23Il est beau,
43:23il a des grands yeux bleus,
43:24c'est sympa.
43:25Il n'y a pas d'espèce remarquable.
43:26Une espèce remarquée par l'humain.
43:28Tout à l'heure,
43:29j'ai bien aimé ton terme
43:29de biodiversité ordinaire.
43:31Ben oui,
43:31c'est ce qui est partout.
43:32Dans notre poche,
43:33dans notre pantalon,
43:34dans notre intestin en ce moment,
43:36dans notre utérus.
43:37C'est ça en fait,
43:38la biodiversité ordinaire
43:39qui est fondamentale
43:40sur notre état de santé.
43:42On terminera par ça tout à l'heure.
43:44Alors lui,
43:44il s'appelle Prolagus,
43:45vous ne le verrez jamais.
43:46Il était grand comme ça là.
43:48Les humains inventent des bateaux.
43:50Première fois,
43:51on touche la Corse.
43:52Il y a 6 000 ans à peu près.
43:53On arrive en Corse,
43:55on a des bateaux assez puissants
43:56et là on trouve ce truc
43:56et on le bouffe.
43:58Prolagus,
43:58le lapin rat.
44:00Endémique de Corse.
44:01C'est intéressant dans les îles
44:02parce qu'on a des espèces
44:03qui ne vivent que sur une île
44:04et pas ailleurs.
44:05Il est apparu là,
44:05il reste là.
44:07Et nous,
44:07on suit les gisements.
44:086 000 ans,
44:095 000 ans,
44:094 000 ans,
44:10terminé.
44:10On n'en a plus.
44:11On a tout bouffé.
44:12C'est ça,
44:13l'humain aujourd'hui.
44:14Il n'y a pas que l'humain
44:15parce qu'il a amené ses chiens
44:16avec l'humain.
44:16Il a amené ses cochons.
44:17Il a amené ses chats
44:18et on a détruit,
44:19en fait,
44:20le Prolagus.
44:22Alors maintenant,
44:22on me dit,
44:22on va vous le refaire,
44:23professeur.
44:23Attendez,
44:23attendez,
44:24attendez.
44:25Vous avez vu
44:25qu'on veut refaire
44:26des chiens ancestraux
44:27cette semaine,
44:28des mammouths
44:29qu'on va faire porter
44:31de maman éléphante
44:31qui aura des poils
44:32rangs sur le derrière.
44:33Ce ne sera pas un mammouth.
44:34Et puis,
44:35qu'est-ce qu'on va en faire ?
44:36Un mammouth,
44:36on va...
44:37Attendez,
44:37attendez,
44:38attendez.
44:38On commence par empêcher
44:39que ces espèces disparaissent
44:40avant de vouloir
44:41en refaire des nouveaux
44:42qui sont déjà partis.
44:43Arrêtons de les faire partir.
44:45Et voilà le Béji.
44:47Alors lui,
44:47j'aime beaucoup
44:48parce que c'est le dauphin
44:48du Yong Tse.
44:50Ce dauphin vivait dans un fleuve
44:51tellement chargé en particules
44:52que quand vous mettez
44:53la main dans l'eau,
44:54vous ne voyez plus vos doigts.
44:55Les yeux ne servaient à rien.
44:57Fabuleux sonar,
44:58le plus beau sonar
44:59inventé par le Régnu vivant.
45:00On l'a perdu.
45:02D'un nid a été assassiné
45:03en 2007.
45:03C'est une des hélices de bateau.
45:04On l'a tué,
45:05surpêché, détruit.
45:07En plus,
45:08le dernier qu'ils ont gardé,
45:09il est moche.
45:09Ils ont raté,
45:10ils l'ont appaillé
45:10comme des cochons.
45:12Donc c'est un monceau de cuir
45:13qui se trouve dans le musée
45:14de Wuhan.
45:14Mais ce n'est pas possible
45:15que ce soit le dernier
45:16Béji,
45:17le dauphin du Yong Tsekiang.
45:20Vous allez me dire
45:20qu'on s'en fout,
45:21on ne savait même pas ce matin
45:22qu'il existait ce truc-là.
45:23Mais non,
45:24c'est le premier de long list,
45:25en fait,
45:26qui sont en train
45:26de se mettre en place aujourd'hui.
45:28C'est une question d'amour aussi.
45:30Puis je dirais
45:30quasi d'immoralité.
45:31Pourquoi est-ce que moi
45:32j'ai eu le droit au Béji ?
45:33Et puis les filles
45:34n'auront jamais le droit au Béji.
45:36Réfléchissons à tout ça,
45:37bien sûr.
45:37Une espèce qui disparaît,
45:38c'est inéluctable.
45:40Claude Lévi-Strauss,
45:40ce très grand anthropologue,
45:42triste tropique,
45:42écrivait en 2008
45:43à Nél Samor,
45:44il disait
45:44chaque espèce qui disparaît,
45:46c'est une perte immense
45:48pour le vivant
45:49et pour l'humanité.
45:50Bien sûr, c'est vrai.
45:51Alors, les écosystèmes,
45:54prenez votre préféré,
45:56là où vous habitez,
45:57là où vous passez vos vacances,
45:58les piènes céréalières,
45:59la montagne,
45:59les déserts,
46:01les eaux douces,
46:02les zones humides,
46:03les pôles,
46:04la montagne,
46:05la forêt tropicale humide.
46:06Mais n'oubliez jamais celui-là.
46:08Ça, c'est un utérus,
46:10un vagin,
46:11avec un bébé en train de naître,
46:13avec son intestin.
46:14Vous voyez que l'intestin du bébé humain
46:15à la naissance
46:15est quasi vide de bactéries.
46:17Le placenta de la maman
46:18l'a protégé,
46:19donc la maman a été fécondée
46:20neuf mois auparavant.
46:21Le bébé se développe
46:22sur la muqueuse utérine de la maman
46:24et puis il va naître.
46:26Et ça, c'est extrêmement important,
46:28ce qui se passe
46:28pendant les 20 minutes
46:29qui vont venir, là, en fait.
46:31Vous devez combien de temps
46:31en apnée, à votre avis,
46:32en ce moment, là, vous ?
46:35Bon, un chiffre.
46:37Un certain temps.
46:37En par une minute.
46:39Un certain temps.
46:40Vous avez fait 20 minutes
46:41d'apnée à votre naissance.
46:44Tous les bébés du monde.
46:45Et nous, quand ils sortent,
46:46on mesure la pression partielle
46:47d'oxygène
46:48dans le crâne du bébé, là.
46:50Il est en homoxie.
46:52Comment le bébé
46:52supporte 20 minutes d'apnée ?
46:54En fait, il est plus stressé
46:56que la maman.
46:56J'ai vu quelques accouchements.
46:57La maman, c'est stressant.
46:58Je me mets à sa place.
46:59C'est quand même pas évident.
47:00Le bébé est encore plus stressé, en fait.
47:02Et pourtant, il naît tout à fait
47:03dans de bonnes conditions.
47:05La sage-femme le prend,
47:06le secoue par les pieds,
47:06il gonfle ses petits poumons,
47:07il prend sa première respiration
47:09de gaz terrestre, d'air.
47:12Il passe d'une respiration aquatique
47:13à une respiration aérienne.
47:14C'est génial, quoi.
47:16Eh bien, là, à ce moment-là,
47:17la clé du système,
47:19c'est la fécondation du bébé
47:20par sa maman,
47:21des bactéries,
47:23de l'utérus
47:25et du vagin de sa maman.
47:26Et quand le bébé passe,
47:27au fur et à mesure,
47:28il va sortir,
47:28il va non pas se contaminer,
47:30sans semencer.
47:31C'est ce que Boris Cyrulnik
47:32explique dans ses...
47:33Vous ratez ça ?
47:34Vous avez un bébé
47:34qui a des gros problèmes,
47:35puis l'adulte après,
47:36bien évidemment.
47:37Maintenant,
47:37quand on fait des césariennes,
47:38maintenant,
47:38depuis une vingtaine d'années,
47:40on fait un frottis vaginal
47:41à la maman
47:41et on remet des bactéries
47:43dans l'anus
47:43et dans la bouche du bébé.
47:44Ça marche super bien !
47:46On fait maigrir des gros aussi
47:47avec du caca de maigre.
47:48C'est dégoûtant,
47:49mais c'est génial,
47:50ça marche, en fait.
47:51C'est ça, la biologie.
47:52Nous sommes profondément
47:53ancrés là-dedans.
47:55Ne l'oublions pas.
47:56Et si on oublie
47:56qu'on est vivant,
47:57on passe à côté
47:58de tout ça, en fait.
48:01Voilà.
48:01Alors, quand il n'y a pas d'eau,
48:02j'ai matifié qu'à 4 ans,
48:03on me dit
48:03« Gilou, quand il n'y a pas d'eau,
48:04c'est un désert. »
48:05Oui.
48:06Je vous emmène à Atacama,
48:07qui est le désert le plus sec du monde.
48:08Le plus vieux, c'est Namib.
48:09C'est le plus ancien désert du monde
48:11en Namibie.
48:12Et Atacama,
48:13c'est la frontière
48:13entre le Chili et le Pérou.
48:14Il n'y a pas plu
48:15depuis la conquête espagnole.
48:17Et quelquefois,
48:17il pleut.
48:20Et voilà en quelques jours
48:21ce qu'il se produit.
48:23En plein désert.
48:24Vous en pleurez tellement,
48:25c'est bon !
48:26Pour expliquer aux gens
48:27que l'eau,
48:27c'est la clé du vivant.
48:29Alors là,
48:30vous voyez les fleurs,
48:30mais les papillons qui viennent,
48:32les oiseaux,
48:33ça vit 3 semaines comme ça.
48:35Et s'il ne repleut pas,
48:37ça repart pour 12 ans
48:38vers l'aridité extrême.
48:40C'est pour vous convaincre
48:41que quand la vie était dans l'océan,
48:42il y avait de l'eau.
48:44Quand la vie est remontée
48:45de la mer à l'eau douce,
48:46il y avait de l'eau.
48:47Mais quand on sort de l'eau,
48:48quelle est notre clé
48:49à nous tous ici ?
48:50Garder notre eau à l'intérieur.
48:52Quelle est la première cause
48:53de mortalité des bébés
48:54avant que la médecine
48:55ait fait des progrès ?
48:56La déshydratation.
48:57Les bébés mouraient déshydratés.
48:59Les petits nouveau-nés,
49:00partout.
49:01D'ailleurs, en France,
49:02on a une augmentation
49:03à ce moment
49:03de la mortalité infantile
49:05pour des questions
49:05de soins médicaux.
49:07Donc c'est intéressant
49:08de regarder ça de près.
49:09Une relation à l'eau.
49:10Ici, vu notre classe d'âge,
49:12on est entre 62 et 66 % d'eau.
49:15Il y a plus d'eau
49:16chez les garçons
49:16que chez les filles.
49:17C'est comme ça.
49:18Les filles ont plus
49:19de masse lipidique
49:19qui font des rondeurs
49:20dont les garçons raffolent.
49:22Mais c'est comme ça.
49:23Et plus on vieillit,
49:24plus effectivement,
49:25on perd de l'eau.
49:26L'homme qui meurt à 100 ans,
49:27elle finit à 58 % d'eau.
49:29Le garçon à 62.
49:30L'importance de l'eau
49:32dans ces systèmes,
49:33c'est...
49:33Tous les êtres vivants
49:35du coronavirus 19
49:36à l'humain
49:37sont faits d'eau liquide.
49:38Ne l'oubliez jamais.
49:39Donc ne la gaspillez pas.
49:41Lavez pas votre voiture
49:42quand il ne pleut pas.
49:43Pendant des longues périodes,
49:45quand il pleut,
49:45elle est lavé.
49:46Il y a 8 points bas.
49:47C'est ça vraiment aujourd'hui.
49:48Le respect vis-à-vis
49:49de ce qu'est le vivant,
49:50c'est très important.
49:52L'humain s'amuse
49:53à arroser le désert ici,
49:54effectivement,
49:54en utilisant l'eau du Nil.
49:57Alors voilà l'eau sur la Terre.
49:59La grosse bulle bleue.
50:01C'est important.
50:01Ici, au bout de l'eau d'air,
50:03ici à Quimper,
50:03vous arrivez à l'océan.
50:05C'est l'océan.
50:0697 % de l'eau liquide
50:07de la Terre,
50:08c'est l'océan.
50:09Salé.
50:10Et vous savez
50:10que vous ne pouvez pas
50:11boire d'eau salée.
50:12Quelques animaux peuvent le faire.
50:13Les tortues marines,
50:14les crocodiles marins,
50:16les oiseaux marins.
50:16Quand on voit
50:17un pétrel fulmar
50:18qui vous fait sa goudre,
50:18il dessale l'eau de mer
50:19en permanence.
50:20C'est une magnifique machine
50:21à dessaler l'eau de mer.
50:23Nous, on ne peut pas.
50:24Même les cétacés
50:25ne boivent pas d'eau de mer non plus.
50:27L'eau totale douce,
50:28elle est là,
50:29en moyen point bleu.
50:30Les petits points bleus,
50:30c'est l'eau douce de surface
50:31utilisable en fait.
50:32On est à quelque chose
50:33comme à 1,5%.
50:34Donc, ce n'est pas fait
50:35pour être gaspillé.
50:36C'est tellement,
50:37tellement important.
50:39Aujourd'hui,
50:39j'avais calculé
50:40que dans une vie humaine
50:41de 80 ans,
50:42il vous faut 75 000 litres d'eau
50:44de bonne qualité
50:46durant votre vie
50:46pour survivre.
50:48Vous avez des pays
50:49où ils ne les ont pas.
50:50Au Koweït,
50:51ils n'ont pas 75 mètres cubes d'eau
50:53à vous donner sur une vie.
50:54Il n'y en a pas.
50:54Donc, vous voyez que
50:55c'est intéressant
50:56d'y réfléchir bien sûr
50:57à cette question de l'eau.
50:59Et l'aspect social,
51:01je vous l'évoquais tout à l'heure.
51:02Je suis allé beaucoup en Afrique.
51:03Quand on faisait à l'époque
51:04la COP21
51:05avec ma ministre,
51:07on allait en Afrique
51:07pour obtenir les signatures
51:08des chefs d'État africains.
51:1120 fois,
51:12je me suis arrêté
51:13à discuter avec ces jeunes filles
51:14et mesurer le volume
51:16de ces bidons de plastique chinois
51:19qu'elles ont sur la tête.
51:2117 à 20 litres.
51:2217 à 20 kilos.
51:25Et là, on a calculé
51:26avec le changement climatique
51:27la distance qu'elles auront
51:28à faire tous les jours
51:28pour avoir accès à l'eau.
51:30Billions en anglais,
51:30c'est milliards.
51:3140 milliards d'heures sup
51:32pour collecting water.
51:35Cherchez de l'eau !
51:37Et quand elles font ça,
51:38elles ne vont pas à l'école !
51:40C'est mon premier drame écologique,
51:41il est là.
51:42Ne pas mettre les filles à l'école.
51:43C'est monstrueux.
51:45Ce qui se passe en Afghanistan
51:46aujourd'hui, en Iran
51:47et puis dans beaucoup
51:48de pays africains,
51:48elles vont chercher de l'eau.
51:50Aucune rémunération.
51:51Personne ne les rémunère
51:52pour faire ça.
51:53Moi, je vous rappelais
51:54que tout travail mérite salaire.
51:57Elles ne sont pas rémunérées.
52:00Elles ne sont jamais
52:00propriétaires de terrain
52:01sur lesquels elles travaillent.
52:03Sur des mâles.
52:04Le foncé est interdit
52:05à une femme au Kenya,
52:06par exemple,
52:07aujourd'hui,
52:07par la loi kenyane.
52:08Et pour terminer,
52:09elles font des mauvaises rencontres
52:10en route.
52:11Ça commence à faire beaucoup.
52:12Vous comprenez pourquoi
52:13au niveau du moment
52:13écologiste européen,
52:14je hurle,
52:15parce qu'ils ont des préoccupations
52:16intéressantes.
52:17Le premier, il est là.
52:18Les questions d'immigration
52:19seront reliées à ça aussi,
52:20bien sûr.
52:21Mais toutes les petites filles
52:22à l'école,
52:23plus on éduque
52:23une petite fille.
52:25Moi, elle fait de moum en plus.
52:26Donc ça, c'est super intéressant
52:27d'y réfléchir aussi, bien sûr.
52:29Dans la question de démographie
52:30qu'on évoquait tout à l'heure.
52:33Voilà.
52:34L'humain,
52:35comment il s'est représenté
52:35de la biodiversité ?
52:36Alors ça, c'est magique.
52:37J'ai eu la chance deux fois
52:38dans ma vie
52:38d'aller à l'original de Chauvet.
52:40J'ai pleuré deux fois.
52:42C'est deux fois plus vieux
52:43que Lascaux.
52:43Nous sommes en Ardèche.
52:46Et là, je suis avec
52:47Jean-Marie Chauvet,
52:49Eliane Brunel
52:50et Christian Lillard,
52:51tous les trois,
52:52découvrent
52:53le 19 décembre 1994,
52:55la Grotte Chauvet.
52:56Alors au début,
52:56ils ne l'ont pas vue.
52:58Elle est très belle.
52:59Elle fait 800 mètres de fond.
53:01Ils faisaient super gaffe.
53:02Oui, ils marchaient.
53:02Il y avait des merveilleux
53:04stalagmites quelquefois
53:05avec un crâne d'ours dessus.
53:07Ils vont jusqu'au bout.
53:08Ils n'ont rien vu.
53:09Ils vont sortir.
53:09Et c'est Eliade
53:10qui me l'a raconté.
53:11Ils vont sortir.
53:12Et là, il y a un stalactite.
53:13Il y a deux traits rouges dessus.
53:15Et là, ces paroles magiques,
53:16ça m'a beaucoup marqué
53:18et touché
53:18quand elle me l'a dit.
53:19Ils sont venus.
53:20Ils repartent.
53:23Ou des panthères en France,
53:24des hyènes.
53:25On a 37 000 ans.
53:26C'est deux fois plus vieux
53:27que Lascaux ici.
53:28C'est magique en fait.
53:30Il y a plus des rhinocéros
53:31à Chauvet
53:32que dans toutes les grandes nées
53:32du monde.
53:33Des panthères, des hyènes,
53:35des chevaux incroyables.
53:35Regardez les pupilles
53:36des lionnes ici.
53:38C'est intéressant
53:38parce que c'est une époque
53:39où ils mangent du renne.
53:40C'est une époque un peu froide.
53:42Ils disent,
53:42c'est pas de renne.
53:44Alors on parle du rythme de chasse,
53:45je ne suis pas convaincu
53:45parce qu'il y a un renne à Lascaux.
53:47Il n'y en a pas à Chauvet.
53:48Et leur cimetière
53:50de carcasses d'animaux de cuisine,
53:51c'est du renne,
53:51essentiellement du renne.
53:52Il n'y a pas de renne dessiné.
53:54Ils ne mangent pas de lion,
53:55ils ne mangent pas de rhinocéros.
53:56C'est intéressant en fait.
53:57Et l'humain,
53:58c'est sûrement de la biodiversité.
54:00Autre question tout à l'heure,
54:01à quoi ça sert de faire ça ?
54:03A rien, mais c'est génial.
54:05Voilà.
54:06C'est indifférents
54:07entre l'humain et l'animal.
54:08Il est là.
54:08Aucun animal ne fait ça.
54:09A rien.
54:10Dans leur tête, bien sûr,
54:10il y a des chamanismes, évidemment.
54:13En plus, quand ils dessinent,
54:14ils ne les voient pas.
54:15Ils les ont vus la veille
54:16ou la semaine précédente
54:17dans la savane autour.
54:18On est à 800 mètres
54:18au fond d'une grotte.
54:20C'est ça qui est intéressant en fait.
54:22Et ça, c'est émerveillant.
54:23C'est la marque même de l'humain,
54:24la naissance de l'art.
54:26Dali et Picasso,
54:27on n'a jamais vu Chauvet
54:27parce qu'ils sont morts
54:28avant la découverte de Chauvet,
54:29mais on les a amenés à Lascaux.
54:32Ils ont pleuré à chaque fois
54:33la naissance de l'art,
54:34du passage de l'animal à l'humain
54:36dans une expression artistique
54:38qui ne sert à rien dans vos tribunats
54:40tout de suite,
54:41mais qui est fondamentale
54:42en fait dans votre humanité.
54:45Ça, c'est très, très, très,
54:46très important d'y revenir aussi.
54:48Eratosthène, c'est un mathématicien grec.
54:51On est deux siècles avant Jésus-Christ.
54:53Avec son copain,
54:54ils ont marché de Aswan
54:55jusqu'au Caire.
54:58Je parlais aussi à Alexandrie.
54:59Et en marchant,
55:00il n'y a pas de carte Michelin à l'époque.
55:02Ils ont mesuré la distance.
55:05Et le jour de solstice d'été,
55:08le 21 juin,
55:09il y en a un qui est dans un site,
55:11l'autre dans l'autre.
55:13Il y a une obéliste
55:13quand ils connaissent la hauteur.
55:15Ils mesurent l'ombre au sol.
55:17Ils calculent la circonférence de la Terre.
55:19Voilà.
55:20Vous comprenez maintenant,
55:21mon émoi,
55:21quand un type vient me dire
55:22que je suis platiste,
55:23vous comprenez un petit peu.
55:24Là, on est 200 ans avant Jésus-Christ.
55:27Comment ça sert de faire ça ?
55:28Rien !
55:29C'est absolument génial.
55:29C'est l'humanité,
55:30avec les mathématiques,
55:31c'est vrai.
55:32Et puis, ils ne sont pas trompés.
55:34Nos meilleures mesures
55:35qu'on a aujourd'hui
55:35par des moyens ultra sophistiqués,
55:37et ils avaient calculé
55:38la circonférence de la Terre.
55:39Ils savaient qu'elle était ronde.
55:42C'est ça, l'humain, en fait.
55:43Ça ne fait pas qu'on tue cela aujourd'hui.
55:45Dire à nos jeunes
55:46qu'une mousse préoccupée
55:47du truc qui sert à quelque chose
55:49et qui rapporte de l'argent,
55:50non, je suis désolé.
55:51L'humanité,
55:52c'est beaucoup plus
55:52que ce seul aspect-là, en fait.
55:54Qu'est-ce que vous avez depuis ce matin
55:55qui vous a apporté du bonheur
55:57ou du plaisir ?
55:58Qui ne sert à rien ?
55:59Il y a plein de trucs,
55:59c'est génial.
56:00Vous êtes heureux ce soir
56:01parce que vous avez fait ça ce matin.
56:03Les calins du matin,
56:04on a un chien,
56:07est extrêmement important, en fait,
56:09dans ce qu'est l'humain.