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Dans cette quinzième édition de “Bruxelles, je t'aime ?" en Français, nous explorons les dérèglementations climatiques, la crise de la pénurie d’eau ainsi que la prochaine reforme de la politique agricole commune.

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Transcription
00:00Bruxelles, je t'aime, Bruxelles, je t'aime, tu m'as pas manqué, Bruxelles, je t'aime, Bruxelles, je t'aime, t'es ma préférée, Bruxelles, je t'aime, Bruxelles, je t'aime.
00:12Bonjour et bienvenue dans Bruxelles, je t'aime, l'émission hebdomadaire qui décortique tout ce que vous allez adorer ou détester de la politique européenne.
00:19Je suis Maya Delabeaume, merci de nous avoir rejoints.
00:22Alors au programme cette semaine, la pression monte, les températures moyennes terrestres et océaniques en Europe continuent d'augmenter.
00:29Avec un record de chaleur enregistré l'an dernier, l'Europe du Sud-Est devrait subir les pires impacts de la chaleur,
00:35tandis que les sécheresses printanières menacent déjà les moyens de subsistance des agriculteurs en Europe centrale et orientale en ce mois d'avril.
00:43Nous en examinerons les enjeux et nous explorerons le prochain grand défi de l'Europe, la crise de la pénurie d'eau.
00:50Et la politique agricole commune de l'UE, lancée dans les années 1960 pour soutenir les agriculteurs, s'apprête à être de nouveau réformée.
00:58De l'augmentation des incitations pour les jeunes agriculteurs à la réduction de la bureaucratie.
01:04L'objectif est d'alléger les exigences environnementales et administratives afin de faciliter la vie des agriculteurs dans cette période d'incertitude.
01:12Nous examinerons le plan proposé.
01:15Simplifiera-t-il réellement la vie des agriculteurs ?
01:17Alors pour répondre à ces questions complexes, j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau Benoît Kassar, député européen et belge du groupe centriste Renu Europe.
01:27Bonjour Benoît.
01:28Bonjour.
01:28Tilly Metz, députée européenne et luxembourgeoise du groupe des Verts.
01:33Bonjour Tilly.
01:33Bonjour.
01:34Et David Drouy, conseiller en communication et stratégie politique et aussi ancien secrétaire général de la déglégation écologiste française au Parlement européen.
01:42Bonjour David.
01:42Bonjour.
01:43Alors merci à vous trois de nous avoir rejoints.
01:46Donc avant de vous entendre, je vous propose de prendre la température, c'est le cas de le dire, des enjeux climatiques actuels.
01:52On regarde.
01:52C'est officiel.
02:002024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée sur la planète.
02:06Et c'est selon six ensembles de données internationales allant de l'Organisation Météorologique Mondiale à la NASA.
02:12Quelles sont les autres années qui figurent dans le top 10 ?
02:14Eh bien toutes les années depuis 2015.
02:16Cela signifie que nous venons de conclure la décennie la plus chaude jamais enregistrée.
02:20Selon les experts, l'objectif de température à long terme de l'accord de Paris n'est pas encore mort, mais il demeure en grand danger.
02:33Mais sur le plan politique, une action différente est perceptible.
02:36L'ambition écologique est en baisse dans l'Union européenne.
02:39Les raisons ?
02:40Des défis politiques externes et internes, ainsi que des demandes sociales et économiques concurrentes.
02:44Et les parties prenantes des agriculteurs aux constructeurs automobiles ont exprimé leur ressentiment à l'égard de réglementations environnementales plus strictes.
02:59Sommes-nous à la croisée des chemins ?
03:01Devons-nous protéger le climat ou l'économie ?
03:03Tilly, je me tourne vers vous.
03:08On entend dans cette vidéo, le 2024, l'année la plus chaude jamais enregistrée.
03:14C'est quand même très alertant ce qui est dit dans cette vidéo.
03:17Vous, à quel point êtes-vous inquiète ?
03:20Je suis très inquiète, évidemment, surtout qu'on est dans une phase où, effectivement, on parle de simplification, mais derrière le mot simplification, personne n'est contre la simplification.
03:32Il y a surtout dérégulation.
03:34Et c'est ça qui est inquiétant, parce qu'il faut savoir que les premières victimes du changement climatique, de la perte de la biodiversité, c'est bien les agriculteurs, les agriculteurs.
03:43Donc, si on pense pour la sécurité alimentaire, mais si on pense aussi les coûts que ça engendre, la Cour des comptes européenne estime qu'à l'avenir, le coût de la non-action par rapport au changement climatique nous coûtera 172 milliards d'euros par an.
04:04Donc, il y a urgence d'agir pour l'environnement, mais aussi pour des raisons économiques et aussi pour la sécurité alimentaire dans le futur.
04:13Vous parliez de simplification. On entend bien la simplification des règles européennes aujourd'hui, puisqu'il y a une bureaucratie très forte et ça a été le problème numéro un.
04:21Je me tourne vers vous, Benoît.
04:23L'Union européenne, est-ce qu'elle arrive à un carrefour politique, comme on l'entend dans cette vidéo ?
04:28C'est-à-dire, avec la guerre commerciale, les tensions sécuritaires que l'on connaît, est-ce que justement, peut-être, le climat sort un peu du radar aujourd'hui ?
04:37Ce que je pense, c'est qu'on doit analyser les choses dans son ensemble. On ne peut pas traiter un problème seul.
04:43Alors, pour relativiser un petit peu, moi, je sais qu'on a une seule planète et que les gaz à émissions effet de serre, c'est un phénomène global au niveau de la planète.
04:51Alors, pour bien expliquer, parce qu'on parle beaucoup des agriculteurs, mais les émissions européennes au niveau global, c'est 6% des émissions.
05:00Si on prend les émissions agricoles dans les émissions européennes, c'est 10%.
05:05Donc, au niveau des émissions globales, les agriculteurs européens sont responsables de 0,6%.
05:12C'est bien d'agir. Tout le monde doit agir et le défi, il est pour chacun.
05:17Mais seulement, il ne faut pas se focaliser uniquement sur le problème de l'agriculture.
05:22Et là où je pense qu'il y a un enjeu majeur, c'est que si on veut que l'agriculture européenne progresse, il faut qu'on la maintienne d'abord.
05:31Parce qu'aujourd'hui, le problème, c'est qu'on n'a pas de relève dans nos fermes, parce que les gens ne sont plus attirés par cette profession, parce qu'elle n'est plus rentable et qu'elle devient très compliquée.
05:42Donc, si on veut assurer une agriculture européenne efficace, il faut d'abord la rendre attractive. C'est un des défis de la PAC.
05:51L'agriculture, ce sera notre prochain débat. On en parlera plus en détail.
05:55Mais là, ce qu'on entend d'une façon un peu plus globale, et on reste sur cette idée de climat, c'est justement ce qu'on entendait dans cette vidéo.
06:02Protéger le climat et en même temps préserver l'économie, qui semblerait ne pas être tout à fait compatible. David, vous en pensez quoi ?
06:09Je pense que c'est totalement faux de poser le débat ainsi, de toute façon.
06:12Le climat, on n'en a qu'un seul. Des économies, il y en a plusieurs types.
06:16Et le problème de l'économie actuelle, c'est que c'est l'économie du tout jetable.
06:20Donc, en fait, il faut sortir de cette économie-là.
06:22Et je pense que l'Europe aurait intérêt, justement, à arrêter de percevoir l'économie de cette manière-là,
06:27à toujours acheter et à ne pas allonger la durée de vie des produits,
06:30à toujours acheter et à ne pas reconditionner, à toujours acheter et à jeter.
06:34En fait, si l'Europe se spécialisait, devenait le premier continent à faire ça,
06:38à se dire, ah ben tiens, les voitures électriques, on les achète peut-être ailleurs.
06:42On n'est pas obligé de construire des gigafactories partout pour essayer de concurrencer la Chine.
06:45On n'y arrivera pas forcément.
06:46Mais se dire, qu'est-ce qu'on va faire des voitures électriques quand elles ont atteint 160 000, 200 000 kilomètres ?
06:51Au lieu de les jeter et broyer leur batterie.
06:54Exactement.
06:55Aujourd'hui, on est capable d'allonger la durée de vie des batteries des voitures.
06:59Pourquoi on ne fait pas ça ? Pourquoi on ne se spécialise pas là-dedans ?
07:01On aurait beaucoup plus intérêt à le faire.
07:03Ça créerait des emplois non délocalisables.
07:05Et au fait, ça serait bon pour la planète.
07:06Donc voilà, l'économie, le climat, c'est compatible.
07:09Je ne vois pas où il est problème.
07:10Est-ce que c'est compatible ? Vous êtes d'accord avec ça, justement ?
07:12Je pense, si j'ai bien entendu, même tous les trois autour de la table,
07:15on est d'accord qu'il faut arrêter cette approche en silo.
07:19Il faut penser économie, environnement et le social ensemble.
07:25Parce qu'effectivement, la transition écologique,
07:28elle offre aussi la possibilité de créer des emplois,
07:31de créer des emplois de qualité.
07:33Et sans environnement à court, à moyen terme,
07:38on n'aura pas d'agriculture et pas d'économie non plus.
07:40Donc je trouve que ce qui manque actuellement,
07:44c'est une approche cohérente et aussi courageuse.
07:47Et une approche plus globale, que vous disiez sur l'économie circulaire.
07:51Alors on s'écarte un peu du sujet,
07:53mais il y avait un homme qui était particulièrement préoccupé
07:56par l'évolution du climat, c'est le pape François.
07:59Alors tous les regards étaient tournés vers Rome cette semaine,
08:01alors que des milliers de personnes rendaient hommage
08:03à un pape disruptif qui n'a cessé de dénoncer
08:07le réchauffement climatique causé par l'homme.
08:08Il appelait régulièrement les dirigeants mondiaux à agir.
08:13Le conseiller spécial de l'ONU sur le climat l'a même qualifié
08:16de champion mondial inébranlable de l'action climatique,
08:20saluant sa grande compréhension des enjeux environnementaux.
08:24Alors justement, Benoît, je me tourne vers vous.
08:26Le pape, il n'y a pas eu beaucoup de papes qui ont parlé du climat.
08:29Donc en quoi est-ce que ce pape-là était particulièrement...
08:32Je crois que le pape, c'était quelqu'un d'intelligent
08:35et qui vivait dans son époque.
08:37Je pense que précédemment, on parlait beaucoup moins du climat qu'aujourd'hui.
08:42Aujourd'hui, c'est un thème central de l'actualité
08:44et c'est très bien que le pape s'en soit préoccupé.
08:47Maintenant, je n'ai pas d'avis particulier sur le pape
08:51et ses idées sur le climat.
08:53L'enjeu, il est important, il est majeur.
08:55On doit aujourd'hui tous s'aligner dans la même direction.
08:57Mais pour revenir sur ce que disait Thilly tantôt,
09:00on doit voir ça de manière globale
09:02avec des accords commerciaux, par exemple,
09:05qui correspondent à ces schémas.
09:06Parce que dire qu'on fait tout en Europe
09:08et qu'on n'est pas cohérent au niveau international,
09:11ça ne mènera à rien.
09:12Aujourd'hui, je crois que les grandes menaces pour le climat,
09:15c'est l'arrivée de gens comme Trump au pouvoir
09:17qui se retirent de toutes les organisations internationales
09:19et qui, lui, s'en fout carrément du climat.
09:22Donc ça, c'est un enjeu énorme aujourd'hui.
09:25Oui.
09:25Alors, après, Thilly, on se souvient quand même,
09:28en reparlant du pape,
09:29qu'à la COP 28 de Dubaï,
09:32en 2023, il avait déclaré
09:33« Notre avenir dépend du présent que nous choisissons. »
09:36Mais est-ce qu'il a été écouté ?
09:38Manifestement pas assez,
09:40puisqu'il était aussi...
09:42On avait, dans les années 2019 à 2024,
09:47on était davantage dans un esprit de « green deal ».
09:50Maintenant, on est arrivé,
09:53dû à la pression de lobbyistes,
09:56mais dû à la pression aussi d'un certain narratif
10:00à la recherche d'un bouc émissaire,
10:01on est arrivé à vouloir tout déréguler et diluer.
10:05Donc, est-ce qu'il a été écouté ?
10:07Malheureusement, non.
10:08Ni Lee, ni d'autres scientifiques n'ont pas été écoutés.
10:11Donc, je mets un certain espoir à la COP 30
10:16à venir au Brésil,
10:17même soyons réalistes,
10:19les résultats ces derniers temps
10:21étaient quand même décevants aussi.
10:23Alors, justement, parlons un peu de la COP 30,
10:25puisque les discussions en ce moment
10:27sont justement sur la préparation de cette COP à Belém.
10:30David, je me tourne vers vous.
10:31Est-ce que c'est déjà un peu ce que vous dites ?
10:33Est-elle déjà en train de devenir un échec ?
10:35Parce qu'on a vu la dernière COP,
10:36c'était quand même pas concluant
10:39par plein d'égards,
10:41notamment sur le financement du climat.
10:43Quel est votre point de vue là-dessus ?
10:45Je pense que la protection du climat
10:48ne s'arrête pas aux négociations climatiques.
10:50Je pense qu'il y a beaucoup d'acteurs
10:51qui, au fait, n'attendent pas forcément
10:53que les négociations se poursuivent
10:56ou se concluent pour décider d'agir.
10:58Il y a des entreprises qui sont proactives,
10:59il y a des entreprises qui font de bonnes choses
11:01et je pense qu'on devrait plus souvent parler de celles-là
11:03et les mettre en avant
11:04pour que les consommateurs les soutiennent.
11:06Et je pense que c'est comme ça
11:07qu'on soutiendra le mieux le climat au final.
11:08Donc, en fait, le COP, ça ne sert plus à grand-chose ?
11:11Je ne dis pas que ça ne sert à rien,
11:12ça fixe des objectifs
11:13et c'est quand même des discussions
11:15sur la base de faits scientifiques.
11:17Et c'est ça qui compte.
11:18Aujourd'hui, la science est attaquée de toutes parts
11:19et notamment par Donald Trump.
11:21Et pour moi, ça, ça m'inquiète plus
11:22que toute autre chose
11:23parce qu'à partir du moment où on sort de la science,
11:25on rentre dans l'obscurantisme
11:27et on ne va pas revenir au Moyen-Âge quand même.
11:30Je pense qu'on mérite mieux que ça
11:31et la planète mérite mieux que ça.
11:33Mais justement, est-ce qu'il n'y a pas un risque, Benoît,
11:34que l'Union européenne perde un peu son statut de leader climatique ?
11:38Mais le problème, il ne faut pas non plus avoir une Europe naïve.
11:41C'est bien beau de raisonner de manière idéale,
11:44mais aujourd'hui, il y a quand même une réalité économique.
11:47Le consommateur, il continue à consommer.
11:50Il faut répondre à la demande.
11:51Et ce que je pense,
11:52c'est qu'il faut éviter de délocaliser.
11:54Si on ne prend pas la peine de faire bien chez nous,
11:59mais en protégeant notre marché,
12:02on va simplement ne rien résoudre à la décarbonation,
12:05on va simplement délocaliser la production
12:07dans des zones où il ne faut attention à rien du tout.
12:09Donc là, il y a un enjeu, justement,
12:10je voudrais encore revenir sur l'importance
12:12de la cohérence globale entre les différentes politiques.
12:15Parce qu'on ne peut pas tout seul
12:17faire le bonheur de la planète au niveau européen
12:21si on est seul.
12:21La cause est perdue.
12:23C'est malheureux de raisonner comme ça.
12:25Mais on ne sait rien faire seul en Europe.
12:27Il faut une collaboration internationale.
12:29Alors, concentrons-nous un peu plus
12:31sur le climat et les enjeux, justement,
12:33du climat aujourd'hui.
12:34Pour mieux comprendre ce que signifient
12:36ces hausses de température
12:37dans notre quotidien ici en Europe,
12:39on retrouve notre reporter scientifique
12:41Jeremy Wilkes.
12:41On l'écoute.
12:44Je suis littéralement dans mon jardin en France.
12:47Et en fait, les risques et les menaces
12:48liés au changement climatique sont omniprésents.
12:50Si vous regardez par exemple
12:52ces arbres fruitiers derrière moi,
12:53ils fleurissent aujourd'hui
12:54environ deux semaines plus tôt
12:55qu'ils ne l'auraient fait dans les années 60,
12:57ce qui signifie que la production de fruits
12:58est menacée par le gel tardif
13:00qui peut toujours se produire,
13:01même avec le changement climatique.
13:03Selon le service Copernicus
13:04sur le changement climatique,
13:05le risque le plus important pour l'Europe
13:07est celui des inondations.
13:08Beaucoup de nos villes
13:09ne sont pas préparées.
13:10Nous avons besoin de plans d'action,
13:11de systèmes d'alerte précoces
13:13et de solutions naturelles
13:14pour ralentir l'eau.
13:15L'autre menace à laquelle
13:16nous sommes tous confrontés
13:17est celle des vagues de canicules.
13:19Nous avons vu, en particulier
13:20dans le sud et l'est du continent,
13:22que de nombreuses régions
13:23ont été touchées l'année dernière
13:24et cela va continuer
13:25avec le réchauffement de la planète.
13:28Alors Thilly, justement,
13:29Jeremy parle des inondations,
13:31des canicules, des systèmes d'alerte,
13:33mais est-ce qu'on est fondamentalement
13:35en Europe aujourd'hui
13:36prêts à changer nos modes de vie ?
13:38Il faut montrer aux gens
13:40les opportunités aussi
13:42de la transition écologique
13:43et puis il faut montrer
13:44les faits, les réalités aussi.
13:46Rien qu'en 2024,
13:47on a eu 335 morts
13:50dues aux inondations.
13:52Je rappelle à tout le monde
13:53les inondations qu'on a connues
13:55dans la région de Valencia
13:56en Espagne,
13:58la catastrophe qu'il y a eu
13:59où on n'a pas été assez préparés.
14:01Donc quand est-ce que
14:02vraiment on sera cohérents
14:05par rapport aux menaces,
14:06menaces pour la santé,
14:08des milliers de gens morts
14:09aussi dues aux canicules,
14:11des vecteurs de transporteurs
14:14de maladies,
14:15de virus qui se propagent
14:17davantage aussi
14:18avec le changement climatique,
14:20la sécurité alimentaire
14:23due à la sécheresse,
14:24aux inondations,
14:25elle est menacée aussi.
14:27Donc, et j'ai déjà parlé
14:28avant des coûts économiques
14:30que ça engendre
14:31si on n'agit pas,
14:33donc excusez-moi de me répéter,
14:34mais quand est-ce qu'on aura
14:36une approche cohérente,
14:38transversale,
14:39à travers toutes les politiques ?
14:40On connaît les risques,
14:41on les voit tous les jours,
14:43mais le niveau de préparation
14:44aujourd'hui,
14:45comment est-ce que
14:45l'Union européenne,
14:46puisque vous êtes députée européenne,
14:48comment on gère ce risque ?
14:49C'est un peu paradoxal
14:50de dire ça dans une émission
14:51comme celle-ci,
14:51mais l'Europe est le meilleur élève
14:53au niveau mondial
14:54dans ces matières-là.
14:55Si on prend par exemple
14:56les émissions de l'Union européenne,
14:58ils ont diminué de 33%
14:59en 1990 et 2020.
15:02Donc, si l'Europe pouvait
15:03s'affirmer comme l'idée
15:04et être suivie,
15:05le problème,
15:06c'est le niveau
15:07des dirigeants ailleurs
15:08dans le monde
15:09pour qui ce n'est pas
15:10une préoccupation majeure.
15:11Mais l'Europe s'est vraiment
15:13inscrite comme leader
15:15dans la matière
15:16et dire qu'on ne va pas
15:17assez loin,
15:18c'est bien,
15:18mais tout seul,
15:19on ne sait pas aller
15:20plus loin non plus
15:21et en même temps,
15:22avoir un handicap
15:22de compétitivité
15:23qui tue notre agriculture,
15:26qui tue notre industrie.
15:27Mais il y a beaucoup
15:28de réglementations européennes
15:29qui vont dans le bon sens.
15:30L'intention est toujours
15:31de devenir neutre
15:32en carbone en 2050.
15:34On évolue pour beaucoup
15:36de choses,
15:36que ce soit la diminution
15:37des pesticides,
15:38la diminution,
15:39elle est par exemple,
15:40en ce qui concerne
15:40l'agriculture,
15:41on estime que
15:42l'agriculture de précision,
15:44la mise en place
15:45des nouvelles techniques
15:46génomiques et tout ça,
15:47ça permet d'avancer
15:49dans la bonne direction
15:51par rapport
15:52à ce défi climatique.
15:53Mais est-ce qu'on est
15:54à la hauteur des enjeux,
15:56puisqu'on les voit,
15:57les risques,
15:58est-ce qu'on est
15:58véritablement
15:59suffisamment préparé ?
16:00David,
16:00je vous regarde
16:01parce que je parlais aussi
16:03des changements
16:04de mode de vie.
16:04Par exemple,
16:05en hiver,
16:06on sait que les choses
16:07vont changer,
16:07il y aura moins de gel,
16:08moins de neige,
16:09est-ce qu'il faudra
16:09par exemple repenser
16:10intégralement les sports
16:11d'hiver ?
16:12Il y a beaucoup de choses
16:14à repenser.
16:15Il y a effectivement
16:16des évidences comme ça,
16:17mais je pense qu'il y a
16:17aussi une évidence à rappeler,
16:18c'est qu'à force
16:19de tout réduire,
16:20toutes les questions
16:21écologiques et la question
16:22du climat,
16:22on rentre dans ce qu'on
16:23appelle le tunnel carbone.
16:24C'est cette vision
16:25d'appréhender les problèmes
16:26écologiques sous le seul
16:27prisme du carbone.
16:28Thilly a parlé avant
16:29de ce qui s'est passé
16:30à Valence,
16:30c'était une tragédie
16:31qui est liée
16:32à une catastrophe climatique,
16:35mais cette catastrophe
16:35climatique n'aurait jamais
16:36eu cet impact
16:37si en matière
16:38d'urbanisation,
16:39on avait pris
16:40d'autres décisions.
16:41Et justement,
16:41par exemple,
16:41lutter contre
16:42l'artificialisation
16:44des sols
16:45et s'assurer au fait
16:45qu'on a dans les villes
16:47des moyens
16:47d'écouler et d'évacuer
16:49l'eau,
16:50ça serait le meilleur
16:51moyen en final
16:51de limiter le...
16:53C'est des choix
16:54qui ne sont pas seulement
16:54faits au niveau européen
16:55ou mondial,
16:56ce sont aussi des choix
16:56qui sont faits au niveau
16:57local.
16:58Et pour moi,
16:58les élus locaux
16:59ont aussi une responsabilité
17:00dans la manière
17:00dont on va pouvoir
17:01appréhender ou non
17:02une catastrophe climatique.
17:04Et je pense que c'est aussi
17:05comme ça qu'il faut
17:05se poser la question.
17:06Ce n'est pas juste se dire
17:07le climat,
17:08le climat,
17:08le climat.
17:09Non, c'est qu'est-ce
17:09qu'on peut faire
17:10pour adapter nos territoires,
17:12adapter notre économie
17:13à ces différents enjeux.
17:15Et il y a effectivement
17:15le climat,
17:17le changement climatique,
17:18c'est aussi des maladies
17:18infectieuses
17:19qui vont arriver chez nous,
17:20qui n'existaient pas avant,
17:21qui vont avoir un coût énorme.
17:22Et donc, en fait,
17:23le coût de l'inaction,
17:24en final,
17:24est beaucoup plus fort
17:25que le coût de l'action.
17:30des années,
17:31nous avons parlé
17:32à Paul Musio,
17:33le représentant
17:34de Greenpeace Europe.
17:35Écoutez-le.
17:42Chaque été en Europe,
17:44nous assistons
17:44à des vagues de chaleur
17:45très fortes
17:46qui ne cessent
17:46de s'intensifier.
17:47Le lien avec le changement
17:48climatique est très bien documenté.
17:50Je pense que l'année dernière
17:51ou en 2023,
17:52on parlait d'environ
17:5350 000 décès
17:54liés aux vagues de chaleur.
17:55Et ce chiffre
17:56ne cesse d'augmenter.
17:57Vous savez,
17:58lorsque nous parlons
17:58de l'impact
17:59de la déréglementation
18:00environnementale
18:00sur votre vie,
18:01c'est de ce genre
18:02de choses
18:02dont il s'agit.
18:03Lorsque nous essayons
18:04de défendre
18:04la politique environnementale,
18:06c'est ce que nous essayons
18:07de défendre.
18:07Nous essayons
18:08de défendre la santé,
18:09les moyens de subsistance
18:10et le bien-être des gens.
18:17Alors, Benoît,
18:18ce qu'on entend aussi,
18:19c'est aujourd'hui
18:20cette période
18:20de sorte de déréglementation
18:22environnementale
18:23dont on a déjà parlé
18:24puisqu'on est sur
18:25inondations,
18:26canicules.
18:28En fait,
18:28c'est ça le vrai enjeu.
18:29c'est aussi
18:30de l'adaptation
18:31à des...
18:32C'est ce qu'on disait
18:32juste avant.
18:33Je ne suis pas d'accord
18:34de dire qu'il y a
18:34une déréglementation.
18:36Il y a simplement
18:37aujourd'hui,
18:38par rapport
18:38à des réglementations
18:39qui existent,
18:40une application
18:41plus pragmatique.
18:42OK,
18:42mais l'ambition
18:43est toujours là.
18:45Et si je reprends,
18:46vous prenez par exemple
18:47le problème
18:49des glissements
18:50de boue,
18:50etc.,
18:51dont on vient
18:51de parler à l'instant,
18:52mais dans la politique
18:53agricole
18:54aujourd'hui,
18:55il y a déjà
18:55toutes des mesures
18:57qui sont mises en place
18:57pour éviter l'érosion.
18:59Donc,
18:59il y a des bandes
19:02herbagères
19:03qui doivent être mises
19:04le long des champs,
19:05etc.,
19:05pour justement résoudre.
19:06Donc,
19:07l'Europe s'attaque
19:08à tous ces problèmes-là.
19:09Et je trouve
19:10un peu frustrant
19:10qu'on dénonce
19:11le manque de politique
19:13en Europe
19:13alors que l'Europe
19:14est leader en la matière.
19:16On doit toujours
19:16aller plus loin,
19:17mais on doit surtout
19:17y aller tous ensemble.
19:19si on est seul
19:19à le faire,
19:20ça n'aura pas
19:20beaucoup de résultats.
19:22Je m'écarte un peu
19:22du sujet
19:22puisqu'on a dit aussi
19:23qu'un des grands problèmes
19:25aujourd'hui,
19:26des problèmes fondamentaux,
19:27c'est la pénurie d'eau.
19:28Thilly,
19:28je me tourne vers vous.
19:29Il y a une stratégie
19:30qui arrivera bientôt,
19:31je pense en juin,
19:33pour la résilience hydrique.
19:35Est-ce qu'elle peut
19:36vraiment bien répondre
19:37à cette déréglementation
19:39qu'on voit aujourd'hui
19:40en Europe ?
19:41Oui,
19:42tout d'abord,
19:42je ne suis pas d'accord
19:43qu'on ne doit pas parler
19:45de déréglementation.
19:46Ce qu'on est en train
19:47de faire,
19:48c'est une déréglementation.
19:50Quand je pense
19:51à la directive
19:52sur le devoir
19:53de vigilance
19:54où il s'agit
19:55entre guillemets
19:56tout simplement
19:57de respecter
19:58l'environnement
19:59et les droits humains
20:00quand les entreprises
20:01sont actives
20:02au sein de l'Union européenne
20:03mais aussi
20:04à l'extérieur
20:05de l'Union européenne.
20:06Quand on décide
20:06de postposer,
20:07je sais le mot,
20:08de retarder cela
20:09respectivement,
20:10de dire
20:1190% des entreprises
20:13ne seront plus concernées,
20:15c'est belle et bien
20:16une dérégulation.
20:17On parle des risques
20:18aujourd'hui.
20:19Ce n'est pas
20:20de la déréglementation
20:20des lois.
20:21Ce qu'on dit
20:22là aujourd'hui,
20:23c'est qu'on fait face
20:24à un climat
20:25complètement,
20:26entre les inondations
20:27et les canicules,
20:27si on reste sur le climat,
20:29comment se projeter
20:30dans le futur
20:31quand aujourd'hui
20:32on ne sait pas du tout
20:33contrôler ce qui est en train
20:34d'arriver aujourd'hui
20:34à cette planète.
20:35Vous avez posé la question
20:36de ce qu'il faut
20:36des changements.
20:37Mais moi je dis aussi
20:38qu'il faut être très clair
20:39et très honnête
20:40avec les citoyens
20:42et les citoyennes
20:43qui demandent
20:44dans une grande majorité
20:45à plus de 93%
20:48demandent
20:49qu'on soit plus adapté
20:51aux changements climatiques,
20:52qu'on prenne
20:53les bonnes mesures
20:54et qu'on ait les courages
20:55en tant que politiciens
20:56et alors qu'on prenne
20:58les bonnes mesures
20:59c'est dans le domaine
20:59du transport
21:00mais c'est aussi
21:01dans le domaine
21:02de l'alimentation.
21:03Si nous continuions
21:05à consommer
21:06à produire
21:07autant de produits
21:08basés
21:10sur des protéines animales
21:11on n'y arrivera pas.
21:13Vous avez parlé de l'eau
21:141 kg de bœuf
21:1515 000 litres d'eau
21:17qui sont nécessaires.
21:18En tenant compte
21:19des eaux qui tombent
21:20sur les prairies
21:21qui tombent de toute façon
21:22sur les prairies.
21:23Faites attention
21:24parce que là
21:24il y a tellement
21:25de fake news
21:26qui circulent
21:26sur le domaine
21:27de l'élément.
21:27On se base sur la science
21:28ici.
21:29Vous basez sur la science
21:30mais peut-être que...
21:31Il faut une alimentation
21:32plus végétale
21:32c'est mieux
21:33pour l'environnement
21:34mieux pour la santé humaine
21:36Je comprends
21:38C'est sûr que c'est vous
21:38que nous pouvons
21:39conclure notre débat.
21:41Un grand merci
21:42à tous nos invités
21:43pour leurs éclairages.
21:44Restez avec nous
21:45sur Euronews
21:46après la pause
21:46on vous explique
21:47comment l'Union Européenne
21:48envisage le futur
21:49de l'agriculture.
21:50A tout de suite.
21:59Heureuse de vous retrouver
22:00sur le plateau de Bruxelles
22:01Je t'aime
22:01l'émission hebdomadaire
22:02d'Euronews
22:03où l'on revient
22:03sur les temps forts
22:04de l'actualité européenne
22:06et cette semaine
22:07nous nous penchons
22:07sur un dossier
22:08qui touche directement
22:09les campagnes européennes.
22:11La nouvelle refonte
22:12de la PAC
22:12la politique agricole commune
22:13qui soutient
22:14les agriculteurs
22:15depuis des décennies
22:16avec les tensions commerciales
22:18entre l'UE
22:18et les Etats-Unis
22:19qui pèsent lourdement
22:21sur la production alimentaire
22:22ainsi que l'accord
22:23controversé
22:24du Mercosur
22:24qui revient sur la table
22:26la commission européenne
22:27assure qu'elle est
22:28aux côtés des agriculteurs.
22:29Mais qu'est-ce que cela veut dire
22:31concrètement ?
22:32Benoît, qu'est-ce que ça veut dire
22:33elle est aux côtés des agriculteurs
22:34et l'est-elle véritablement
22:35l'Union européenne ?
22:36Bon, les déclarations
22:38ont le mérite d'exister
22:39et maintenant je pense
22:40qu'aujourd'hui
22:41il y a beaucoup de défis
22:42pour l'Europe
22:42et l'agriculture
22:43ne doit pas être négligée
22:44parce que d'un point de vue
22:45stratégie
22:46on est quand même
22:47avec beaucoup de tensions
22:48internationales
22:49au niveau géopolitique
22:50et la première chose
22:52c'est de savoir
22:52se nourrir soi-même.
22:53Il y a un défi majeur
22:54relancer l'agriculture.
22:56L'agriculture, il faut bien savoir
22:57que si le budget
22:58par exemple
22:59reste celui d'aujourd'hui
23:00en 2034
23:02ça correspondra
23:03à une diminution
23:04rien qu'avec l'inflation
23:05de 54%
23:06du montant des aides.
23:08Aujourd'hui
23:08les aides sont plus suffisantes
23:09pour dire aux jeunes
23:10de s'installer.
23:12Maintenant
23:12de nouveau
23:14dire que l'Europe
23:14est aux côtés
23:15des agriculteurs
23:16et en même temps
23:17négocier un accord
23:18totalement incohérent
23:20avec le Mercosur
23:21incohérent
23:21sur le plan
23:22de la biodiversité
23:23des normes sanitaires
23:24Le Mercosur
23:25c'est un sujet en soi
23:26je me tourne vers vous
23:29juste parce que
23:30tout se concentre
23:30aujourd'hui
23:31on le sait
23:31sur l'allègement
23:32des règles
23:32pour simplifier
23:33la vie des agriculteurs
23:34de tout ce qui bénéficie
23:35des fonds européens
23:36on en parle beaucoup
23:37disons
23:38à quoi selon vous
23:40cette nouvelle PAC
23:41devrait ressembler ?
23:42Cette nouvelle PAC
23:43elle doit faire face
23:44au challenge
23:46au défi
23:47de notre temps
23:47et les défis
23:48de notre temps
23:48oui vous l'avez dit
23:49c'est le changement
23:50climatique
23:51c'est la décarbonisation
23:53mais c'est aussi
23:54la perte de la biodiversité
23:56elle n'est pas assez
23:57adressée
23:57donc moi je veux bien
23:58quand le commissaire
23:59Christophe Hansen
24:00il dit
24:01il faut interdire
24:02la réintroduction
24:04de pesticides
24:05qui sont interdits
24:06en Europe
24:07il faut interdire
24:08de les importer
24:10à nouveau
24:10à travers certains produits
24:12je suis tout à fait d'accord
24:13mais est-ce que
24:14c'est pas un peu hypocrite
24:15pourquoi nous tolérons
24:17la production
24:18de pesticides
24:19toxiques
24:20qui sont alors exportés
24:21par exemple
24:22en Amérique latine
24:23et maintenant
24:24oui on dit
24:24on ne veut plus
24:25les importer
24:25après
24:26mais c'est déjà
24:27une bonne évolution
24:28c'est quand même
24:29arrêtant de produire
24:31des pesticides
24:31qui sont tellement toxiques
24:33et qui nuisent
24:34à la biodiversité
24:35en Europe
24:36et dans les autres pays
24:38aussi
24:38mais quelle agriculture
24:39l'Union européenne
24:40est en train de dessiner
24:41pour demain
24:41on a vu qu'il y avait
24:42une vision
24:42sur l'agriculture
24:44présentée par la commission
24:45européenne
24:45est-ce que ça va
24:46dans le bon sens
24:47aujourd'hui
24:47les idées qu'on a
24:49je pense avant tout
24:50pour défendre
24:50l'agriculture européenne
24:51il faut défendre
24:52les agriculteurs
24:53et au fait
24:54dans la situation actuelle
24:55la PAC
24:56c'est 20%
24:57des agriculteurs
24:58qui possèdent
24:5983% des terres agricoles
25:00et touchent
25:0180% des aides européennes
25:03donc on est sur une aide
25:04en fait
25:05qui est conditionnée
25:07à la superficie
25:08possédée par les agriculteurs
25:09et ça c'est un problème
25:10en soi
25:11puisqu'au fait
25:11il faudrait
25:11réorienter ces aides
25:13et les conditionner plus
25:13au nombre d'emplois créés
25:15ce serait le meilleur moyen
25:16en fait
25:16de redonner
25:17un salaire d'essence
25:18aux agriculteurs
25:19parce que leur première préoccupation
25:20contrairement à tout ce qu'on peut raconter
25:22c'est pas l'écologie
25:23moi mon cousin est agriculteur
25:24il me le dit
25:25c'est les revenus
25:27c'est les revenus
25:27et quand on se dit
25:28que c'est eux
25:29qui nous permettent de manger
25:30qui est quand même
25:30le truc le plus essentiel
25:31qu'ils puissent apporter
25:33à la société
25:33alors que les revenus
25:34ils étaient calculés avant
25:35en fonction de la production
25:36oui
25:37mais
25:37non mais c'est
25:38surtout
25:39en gros
25:40aujourd'hui
25:41on est quand même sur
25:42une population
25:43vieillante
25:43dans le domaine agricole
25:45il faut effectivement intéresser les jeunes
25:47mais comment on va intéresser les jeunes
25:48si on leur dit
25:49qu'ils vont être payés
25:50sous le SMIC
25:50et qu'ils n'ont pas de droit de parole
25:53sur les prix
25:54c'est incroyable
25:55il faut savoir
25:55qu'entre 2005
25:57et 2020
25:57on a eu une perte
25:59de 37%
26:00des agriculteurs
26:01des entreprises agricoles
26:02en Europe
26:03et surtout
26:03des petites et moyennes
26:05des fermes
26:06vraiment
26:06donc ça c'est une catastrophe
26:07on a perdu des millions
26:09d'entreprises
26:11familiales
26:11d'agriculteurs
26:12c'est ça la catastrophe
26:14et le fait
26:15qu'ils aient rien à dire
26:16et qu'ils doivent
26:17qu'ils ont la pression
26:18de produire
26:19parfois
26:20en dessous
26:21du coût
26:21de production
26:22et ça c'est autre
26:23quelque chose
26:24qu'on doit attaquer aussi
26:25vous êtes agriculteur
26:25est-ce que vous êtes d'accord
26:26je suis tout à fait d'accord
26:27que l'enjeu
26:28il est majeur
26:29il est urgent
26:30et on ne doit pas le négliger
26:31par rapport aux autres enjeux
26:33du moment
26:33la politique agricole
26:35c'est le droit
26:35de se nourrir
26:36avec des produits qualité
26:37la politique agricole
26:39a été la première politique
26:40européenne
26:41qui a eu des intentions
26:43environnementales aussi
26:44il faut quand même
26:45le rappeler
26:45depuis 1992
26:46il y a toute une éco-conditionnalité
26:48il ne faut pas toujours dire
26:50que tout va mal
26:51on a fait des choses
26:52très positives
26:52mais aujourd'hui
26:53il faut vraiment relancer
26:55l'agriculture
26:55et il faut être cohérent
26:57parce que dire
26:58les agriculteurs
26:59doivent en même temps
27:00toucher un prix correct
27:01pour leur nourriture
27:02et en même temps
27:03importer
27:04de pays
27:05qui sont
27:05beaucoup plus compétitifs
27:07parce qu'ils ne respectent
27:08pas nos normes
27:08c'est une incohérence
27:10à laquelle on ne peut pas
27:12on ne peut pas accepter
27:13il faut des clauses miroir
27:14quelles que soient
27:14les attitudes des Etats-Unis
27:16de Trump etc
27:17l'accord du Mercosur
27:18ne devient pas bon
27:19parce que Trump
27:20est arrivé au pouvoir
27:21l'accord du Mercosur
27:23il est incohérent
27:24elle doit être refusée
27:25dans l'état actuel des choses
27:27ça c'est une certitude
27:28mais quand on parle
27:29de réduction de la paperasse
27:30je prends un des aspects
27:31importants aujourd'hui
27:32est-ce que ça répond
27:33la commission présentera
27:35un paquet dits omnibus
27:36qui va justement
27:37simplifier encore
27:38mais est-ce que c'est
27:39encore oui
27:40est-ce que la situation
27:41s'est réellement améliorée
27:42depuis pour les agriculteurs
27:43mais pour le moment
27:44on est dans les discussions
27:45pour la prochaine PAC
27:47maintenant il y a
27:47des légers progrès
27:48qui sont faits
27:49et la politique agricole
27:50a quand même
27:50beaucoup de vertus
27:51elle permet aux agriculteurs
27:53elle permet aux consommateurs
27:54européens
27:55surtout de manger
27:56une alimentation saine
27:58à un prix décent
27:59nous ne l'oublions pas
28:00la politique agricole commune
28:02ce n'est pas uniquement
28:03les agriculteurs
28:04qui en bénéficient
28:05c'est aussi les consommateurs
28:06et notre autonomie
28:07alimentaire stratégique
28:09en dépend
28:09c'est un élément majeur
28:10si on résume
28:11cette nouvelle PAC
28:12c'est quoi
28:13les volets les plus importants
28:15on est à la veille
28:16du nouvel PAC
28:16David l'a très bien dit
28:19il faut un changement
28:20de paradigme
28:20il faut savoir
28:21sans aller dans les détails
28:22de l'historique
28:23mais la PAC
28:24a été créée
28:25après la guerre
28:25où il y avait vraiment
28:26un manque d'alimentation
28:27où il fallait produire
28:29de la quantité
28:30de la quantité
28:30de la quantité
28:31c'était le but de la PAC
28:32au début
28:32voilà
28:32donc donner de l'alimentation
28:35par cher
28:36à tout le monde
28:36maintenant
28:37on jette un tiers
28:38de notre alimentation
28:40maintenant
28:40il faut vraiment produire
28:42qui respecte
28:44les ressources naturelles
28:46les sols
28:47l'eau
28:47etc
28:48donc il faut un changement
28:49de paradigme
28:50et il faut partir
28:51du modèle
28:52où plus
28:53tu as de terrain
28:54plus tu es grand
28:55plus tu reçois
28:56des subsides
28:57du soutien
28:58maintenant
28:59il y a d'autres
28:59considérations
29:00qu'il faut
29:01mettre en avance
29:03primer
29:03pour le dire
29:04de façon un peu
29:04simplificateur
29:06primer
29:06sur la qualité
29:08permettre
29:09à toutes
29:09et à tous
29:10d'avoir une alimentation
29:11saine
29:12ce que j'entends
29:13sur ce plateau
29:14c'est le besoin
29:15d'un changement
29:16de paradigme
29:17on le sait
29:17vous l'avez bien résumé
29:18et c'est avec ce dernier
29:19commentaire
29:20que nous arrivons
29:20à la fin de cette discussion
29:21un grand merci
29:22à nos invités
29:23pour leurs éclairages
29:24et merci à vous
29:25de nous avoir suivis
29:26pour plus d'informations
29:27sur ces sujets
29:28n'hésitez pas
29:29à télécharger
29:29l'appli Euronews
29:30à très bientôt
29:31Bonjour et bienvenue
29:40dans Bruxelles
29:40je t'aime
29:41l'émission hebdomadaire
29:42où l'on revient
29:43sur les temps forts
29:44de l'actualité européenne
29:45alors cette semaine
29:46j'ai le plaisir
29:47d'accueillir sur ce plateau
29:48Benoît Cassard
29:49député européen
29:50et belge
29:50du groupe centriste
29:51Renu Europe
29:52Thilly Metz
29:53députée européenne
29:54et luxembourgeoise
29:55du groupe des Verts
29:57et David Druy
29:57conseiller en communication
29:59et stratégie politique
30:00alors il y a un sujet
30:01qui a beaucoup fait parler
30:02ces derniers jours
30:03ici à Bruxelles
30:04c'est celui des loups
30:05et plus précisément
30:06une possible modification
30:08de leur statut
30:09de protection
30:09ils pourraient passer
30:11de strictement protégés
30:13à simplement protégés
30:14pour les défenseurs
30:15des animaux
30:16les loups ne représentent
30:17aucun danger
30:18pour les humains
30:18ils sont même
30:19un symbole
30:20de préservation
30:21de la nature
30:21mais pour les autres
30:22notamment dans les zones rurales
30:24les loups sont leur pire cauchemar
30:26ils sont une menace
30:27pour leurs troupeaux
30:27et leur mode de vie
30:29c'est un sujet
30:30particulièrement sensible
30:31pour la présidente
30:32de la commission européenne
30:33Ursula von der Leyen
30:34dont le poney préféré
30:35et Dolly a été tué par un loup
30:37en 2022
30:38alors je me tourne vers vous
30:40les loups sont-ils
30:41véritablement une menace
30:42pour les agriculteurs
30:43et les zones rurales ?
30:45en contraire
30:46le loup est un symbole
30:48et pas seulement un symbole
30:49mais dans la réalité
30:50aussi de la santé
30:52des écosystèmes
30:54le retour du loup
30:55on l'a souhaité
30:56c'est les hommes
30:58qui ont causé
31:00l'extension du loup
31:02maintenant il est de retour
31:03et c'est un bon signe
31:05on aurait dû attendre
31:06des études scientifiques
31:08pour vraiment voir
31:09est-ce qu'il est en train
31:11d'avoir de nouveau
31:14des nombres considérables
31:16pour garantir
31:17l'équilibre des écosystèmes
31:19il faut savoir
31:20que le loup
31:21permet entre autres
31:22d'éviter la propagation
31:24de zoonoses
31:25parce qu'il maintient
31:26plein de petits rongeurs
31:27qui sortent beaucoup moins
31:30de leurs trous
31:31quand il y a le loup
31:32et qui les élimine
31:33aujourd'hui les loups
31:34ils sont présents
31:34dans presque tous les pays
31:35de l'Union Européenne
31:36avec une population
31:37qui est passée
31:38de 11 000 en 2012
31:39à plus de 20 000
31:41l'an dernier
31:41alors laissez
31:43les états membres
31:44décider
31:44est-ce que c'est
31:45la bonne option
31:45pour vous ?
31:47alors de toute façon
31:47déjà les états membres
31:48peuvent prélever
31:51des loups
31:52déjà en France
31:52il y a une autorisation
31:53de 20%
31:54donc on dit
31:56qu'il est strictement
31:56protégé
31:57mais c'est pas vraiment vrai
31:58derrière moi je voudrais
31:59souligner
31:59pourquoi c'est pas vraiment vrai
32:00ce que vous dites ?
32:01si on prélève
32:03les loups
32:03c'est-à-dire qu'on les tue
32:04déjà maintenant
32:05on peut tirer
32:06même maintenant
32:07dans l'état
32:07strictement protégé
32:08s'il y a des menaces
32:10imminentes
32:11pour les troupeaux
32:12mais bon
32:13tout ça pour dire
32:14en gros
32:15sur l'ensemble
32:16des têtes de bétail
32:17qu'il y a dans l'UE
32:17qui sont tuées
32:19par des loups
32:19par exemple
32:20chez les ovins
32:22et les caprins
32:22c'est 0,06%
32:24qui sont tués
32:25la diarrhée
32:26c'est 8%
32:27selon l'organisation
32:29agricole mondiale
32:30non mais
32:31qu'on ait un peu
32:32des ordres de grandeur
32:32et on dit
32:33on a peur du loup
32:34pourquoi a-t-on peur du loup ?
32:35en 40 ans
32:36c'est 0 mort humain
32:37alors que ça a été prouvé
32:38par des études
32:39le fait que le loup
32:40en fait
32:40chasse des ongulés
32:42donc du gibier
32:43à proximité des routes
32:44ça réduit le taux de collision
32:46avec les voitures
32:47et donc en fait
32:47il y a moins de blessés
32:48et moins de morts
32:49et même en France
32:50on est estimé par exemple
32:50c'était un mort
32:52un mort évité
32:53un mort évité
32:54grâce au loup
32:54mais disons que
32:55écoutez moi je suis
32:57pour la biodiversité
32:58j'ai pas de problème
32:58que le loup revienne
32:59là où le territoire
33:00est adapté
33:01maintenant quand il est
33:02à proximité
33:02de zones habitées
33:04ou des zones intensives
33:06en élevage
33:07ça pose réellement
33:08des problèmes
33:08on voit par exemple
33:09à Bourin en Belgique
33:11il y a des éleveurs
33:12qui sont tout le temps frappés
33:13alors je sais quand même bien
33:1465 000 animaux
33:17ont été dévorés
33:19par les loups
33:20par an
33:2165 000
33:22c'est quand même pas
33:22rien du tout non plus
33:23il y a toujours deux versions
33:24de la même histoire
33:25c'est quand même problématique
33:27il y a toujours deux versions
33:27de la même histoire
33:28nous avons voulu
33:29entendre différents points de vue
33:31justement
33:32écoutez ce qu'en disent
33:33Jürgen Tak
33:34de l'association européenne
33:35des propriétaires fonciers
33:36et Hilaria Di Silvestre
33:38du fonds international
33:39pour la protection des animaux
33:40on les écoute
33:41Aujourd'hui
33:47la population a atteint
33:48une telle taille
33:49que nous constatons
33:50que de plus en plus
33:50de situations conflictuelles
33:52se produisent
33:52tant pour les animaux sauvages
33:53que pour les animaux domestiques
33:55et même les êtres humains
33:56la population est actuellement
33:57si élevée
33:58qu'il n'y a pas de besoin
33:59de conservation au plus haut niveau
34:00la régulation est donc
34:01une bonne chose
34:02car elle permet
34:02dans certaines régions
34:03une certaine gestion
34:05de la population de loups
34:06pour avoir un certain management
34:07de la population de loups
34:08effectivement le loups est utilisé
34:10très souvent comme un bouc émissaire
34:11pour justifier
34:13pour répondre
34:14disons aux problèmes
34:15des éleveurs
34:17ce que les politiciens
34:18devraient faire
34:18c'est de mettre en place
34:19des systèmes
34:20rapides
34:22pour donner accès
34:23aux éleveurs
34:23au financement
34:24pour la mise en place
34:26des mesures de prévention
34:27donc des barrières électrifiées
34:29des chaînes de garde
34:30parce que ça
34:31ça a été démontré
34:32que ça marche
34:33et pourtant en Europe
34:34on a complètement
34:35moins notre attitude
34:36dès qu'il y a un problème
34:37on dit
34:37ok voilà
34:38la solution
34:38c'est qu'il faut abattre
34:40le loup
34:40qui est une espèce
34:41encore protégée
34:42Tilly, David
34:43je vous entendais dire
34:44n'importe quoi
34:45quand Jürgen Tak parlait
34:46justement
34:46pourquoi ?
34:48les êtres humains
34:49ne sont pas mis en danger
34:50par le loup
34:50c'est zéro mort en 40 ans
34:52donc je ne vois pas
34:52où est-ce qu'il y a
34:53donc en fait
34:54on fait un problème
34:55là où il n'y en a pas
34:56il y a le mythe
34:57le mythe
34:58on le protège strictement
34:59c'est zéro mort
35:00il ne faut pas inventer
35:02maintenant quand il y en a
35:02beaucoup plus
35:03il y a le mythe
35:04du méchant loup
35:05il y a un mythe
35:06de méchant loup
35:08qui est vraiment
35:09un mythe
35:10parce que le loup
35:10se tient loin
35:11des êtres humains
35:12il a peur des êtres humains
35:14il est très
35:15craintif
35:17donc ce qu'il faut dire
35:19et ce qu'il faut soutenir
35:20c'est que la cohabitation
35:22avec le loup
35:23est possible
35:23et il y a des éleveurs
35:25qui le disent aussi
35:26il y a des témoignages
35:27notamment d'Italie
35:28il y a plein de
35:29donc il faut
35:31être à l'écoute
35:33comme toujours
35:34il faut des positions
35:34équilibrées
35:35s'il devient menaçant
35:36qu'il n'est pas dans les bonnes zones
35:37il faut le déplacer
35:38simplement
35:39et quand il y en a trop
35:40il faut savoir les tirer aussi
35:42c'est comme toujours
35:43dans l'histoire
35:43le rôle du chasseur
35:45c'est de réguler
35:46les animaux dans la nature
35:47le loup est un animal
35:48dans la nature
35:49dont il faut prendre soin
35:50mais qu'il faut réguler
35:51un peu de bon sens
35:53il pourrait y avoir des ours
35:54à un moment donné
35:55la Roumanie
35:56qui abrite
35:57la plus grande population
35:58d'ours d'Europe
35:59en dehors de la Russie
36:00récemment il y a eu
36:01un randonneur
36:01qui a perdu la vie
36:02à cause d'un ours
36:03est-ce que justement
36:04on n'est pas sur ce problème
36:05que le loup
36:06remplace un autre problème
36:08qui arrivera
36:08à un moment donné
36:09dans l'avenir
36:10et comment gérer
36:11ces problèmes là
36:12aujourd'hui ?
36:13je pense qu'il y a quand même
36:13une hypocrisie totale
36:14là-dedans
36:15parce que les pays européens
36:16et les européens eux-mêmes
36:17sont les premiers
36:18à demander aux Africains
36:20de protéger
36:21des espèces
36:21en voie de disparition
36:22et pourquoi nous au fait
36:23aujourd'hui
36:24on se dirait
36:24ah oui mais on demande
36:25à eux de faire ça
36:26mais on ne va pas le faire
36:27chez nous
36:27donc on est en train
36:28aujourd'hui
36:29de mettre sur le loup
36:30en fait
36:31des problèmes
36:33qui sont
36:33mais infinitésimaux
36:34et quand on calcule
36:36si c'est justement
36:36l'impact économique
36:37du loup qui compte
36:38le loup apporte plus
36:39à l'économie européenne
36:41qu'il ne détruit
36:42que ce soit
36:42dans la propagation
36:43des zoonoses
36:44quand ce soit sur
36:45le fait qu'on évite
36:46des accidents
36:47et on évite des morts
36:48grâce au loup
36:49franchement
36:49enfin il faut se rendre
36:50compte de ça
36:50et ça permet
36:51mais si c'est vrai
36:52c'est vrai c'est prouvé
36:53j'entends ce que vous dites
36:54le loup apporte beaucoup
36:55à l'économie européenne
36:56c'est sur ce point
36:57que nous pouvons clore
36:58cette conversation
36:59un grand merci
37:00à nos trois invités
37:00Thilly Metz
37:01David Drué
37:02et Benoît Cassart
37:03et merci à vous
37:04de nous avoir suivis
37:05si vous voulez continuer
37:06la conversation
37:07sur le sujet
37:08de votre choix
37:08n'hésitez pas
37:09à nous écrire
37:09à bruxellesjetaime
37:10at euronews.com
37:11ou à nous contacter
37:12via les réseaux sociaux
37:14passez une excellente semaine
37:15et à très bientôt
37:16sur Euronews
37:17Sous-titrage Société Radio-Canada
37:20Sous-titrage Société Radio-Canada

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