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le 26 avril 2025, "20h30 le vendredi" revient sur la photo mythique de Johnny Hallyday sur cette même scène, sous une pluie battante.

C’était en septembre 1998, et Johnny était alors le premier artiste français à se produire dans le plus grand stade tricolore, construit pour les besoins de la Coupe du monde remportée à domicile par les Bleus deux mois auparavant. Trois dates attendues par des dizaines de milliers de fans. Un concert hors norme, démesuré, mis en péril par les caprices du ciel. Johnny a-t-il réussi malgré tout à allumer le feu ?

Catégorie

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Musique
Transcription
00:00Qui sera demain sur la scène du Stade de France ?
00:09Un immense rendez-vous pour chaque artiste qui a ce privilège.
00:12La plus jeune génération a peut-être la réponse.
00:14Joe, le rappeur marseillais, monte à Paris, direction Saint-Denis,
00:18pour un lieu devenu mythique.
00:20Avant lui, il y a eu Indochine, Mylène Farmer, Gims,
00:22mais aussi le boss, il fut à jamais le premier.
00:26L'idole du rock français Johnny Hallyday,
00:28c'était en 1998, trois dates attendues par des dizaines de milliers de fans,
00:32un concert hors norme, démesuré,
00:35qui va se retrouver en péril par les caprices du ciel.
00:38Alors selon vous, sera-t-il finalement sur la scène ce soir-là ?
00:42C'est l'histoire de ce vendredi.
00:58Sur cette photo, on voit Johnny face aux éléments.
01:02Il n'en a plus rien à foutre, il est dans son concert.
01:04Totalement trempé.
01:06Et lui, il est capable de tout, cinglé.
01:09Même pas mal.
01:10Et c'est moi Johnny, et c'est moi qui fais le Stade de France.
01:12Contre vents et marées, contre pluie, contre succès et échec,
01:22c'est un warrior.
01:26Chômage grand.
01:36Johnny Hallyday au Stade de France.
01:38C'est un tournant dans la carrière de la rockstar.
01:42Son grand retour après quelques déboires.
01:48En 96, Johnny est le chanteur français qui cartonne.
01:53Jusque-là, tout va bien.
01:57Mais voilà qu'il rêve d'une carrière internationale.
02:01Il y a toujours ce vieux truc de « je veux être connu aux Etats-Unis ».
02:05Son nom est américain.
02:09Il a la culture américaine dans la tête et il ne l'a jamais vécu.
02:11Donc, son producteur de l'époque décide d'organiser des concerts à Las Vegas.
02:23Il a toujours aimé les challenges comme ça.
02:25D'aller plus haut, plus loin, plus de monde.
02:28Il a mis toute son énergie dans la préparation de Destination Vegas.
02:38Et en fait, le choix des chansons n'allait pas, il n'était pas en place.
02:42Les Américains n'en avaient strictement rien à foutre de voir le Elvis français.
02:46Donc, du coup, ça a été un concert cataclysmique, aussi bien côté public que côté artiste.
02:50Il faut être honnête, il faut dire que Johnny n'était pas assez connu pour attaquer une carrière aux Etats-Unis.
02:59Pas assez jeune pour faire une carrière aux Etats-Unis.
03:03Vegas l'enferme dans cette idée que sa carrière est terminée.
03:06Le chanteur sombre, il prend une année sabbatique et disparaît de la scène.
03:17Pendant ce temps, la France est en ébullition.
03:20La Coupe du monde de foot 98 approche et on construit le plus grand stade du pays.
03:25Quand son producteur de l'époque t'en parlait de l'ouverture du Stade de France
03:31et que peut-être Johnny pourrait être le premier artiste à s'y produire,
03:34ça sonne à son oreille et il se réintéresse à sa carrière.
03:38Il était comme un enfant à l'idée de faire le Stade de France.
03:41Il voulait faire un truc qui marque, il a toujours aimé les challenges.
03:45Plus c'était gros, plus elle l'excitait.
03:48Johnny ne s'est jamais produit dans un lieu d'une telle envergure.
03:52Alors, il lui faut des chansons qui claquent.
03:55Tiens, et si on allait solliciter le jeune homme à la mode
03:58pour écrire un album pour Johnny ?
04:00Qui est l'artiste à l'époque qui cartonne le plus en France ?
04:04C'est Pascal Obispo.
04:15Obispo a compris le personnage Johnny.
04:17Il a réussi à faire, à jouer avec l'image du Phénix qui renaît de ses cendres, blablabla.
04:21Johnny, d'un secours, revient. Il est très, très élégant.
04:24Il est très chic.
04:25Le cheveu un peu plus court, le bout, ça c'est Pascal.
04:30Et donc, on casse complètement l'image du cow-boy.
04:34On arrête les Santiago, le bouson de cuir à franges.
04:38Pour en faire un chanteur de charme.
04:41Pascal a été un espèce de pygmalion très, très, très, très précis et il avait raison.
04:53Le look, c'est fait.
04:57À présent, il faut un tube à la démesure du Stade de France.
05:01Et celle qui va l'écrire n'a rien d'une roqueuse.
05:04On est au mois d'août.
05:08Je suis seule à Paris, dans mon studio, en train de me morfondre, clairement.
05:12Et puis, écoute, file tard.
05:1611h, minuit.
05:18Salut, c'est Pascal, au bispo.
05:20Oui.
05:21Alors, tu vas rire.
05:23Il faudrait me faire un texte.
05:26C'est pour Johnny.
05:28Tu vois, parce qu'il va faire le Stade de France.
05:30Il faudrait que ce soit un truc un peu glorieux.
05:31Allez, au revoir.
05:33Mute.
05:33La seule info que j'ai, c'est que le spectacle de Johnny, la tournée,
05:41allait s'appeler Johnny vous met le feu.
05:44Je trouve ça l'air.
05:47Je tente un truc.
05:50Je me dis, allume le feu.
05:52Déjà, je trouvais qu'il y avait un petit côté un peu plus sensuel, un peu plus Johnny.
06:00Pour vous dire, j'étais en train d'essayer de me prendre pour Johnny,
06:03ce qui est assez voué à l'échec, vu ma constitution,
06:07avec mon chat, avec les oreilles en arrière,
06:09qui trouvait que je chantais trop fort.
06:15Je fais les 100 pas.
06:17Il y a de l'orage.
06:18Merci l'orage.
06:19Allez, je vais mettre l'orage.
06:20Il faut que ce soit quelque chose de très héroïque,
06:23de très gladiateur, en fait.
06:25Donc, je me fais, en fait, une liste de mots qui me font penser à Johnny.
06:29Foule, moto, toute l'imagerie, même un peu cliché,
06:33de Johnny.
06:34Tous les petits mots que Johnny aime, tu vois,
06:36le feu, l'étincelle, la cage, le lion.
06:40C'est très, très balin, comme c'est écrit.
06:42C'est un jeu de rôle.
06:43On écrit pour quelqu'un qu'on ne pourrait pas être, en fait.
06:46Et j'envoie un fax à Pascal Obispo le lendemain,
06:50en lui disant, bon, écoute, j'ai fait ça,
06:53tu me diras si ça va.
06:54Tourner le temps à l'orage
06:57Revenir à l'état sauvage
07:01Forcer les portes, les barrages
07:05Sortir le loup de sa cage
07:08On s'est retrouvé en studio
07:10et il a commencé à chanter.
07:12Et alors là,
07:14j'avais l'impression d'avoir ouvert une porte
07:17à la pointe du Rhin, en Bretagne,
07:19avec un vent de force 12703.
07:22Il suffira
07:23Et là, entre ces deux baffes,
07:34il se passe un truc, tu dis,
07:35arrête quand même, c'est magique, évidemment.
07:37Il a fait à fond la caisse, quoi.
07:39Il donne tout ce qu'il y a dedans.
07:45Il a quand même cassé trois micros d'affilée.
07:50Ça va être bien, t'as déjà détruit trois micros.
07:53Donc, il y a deux qui sont pétés, déjà.
07:55Il avait cette espèce d'immaturité
07:58et j'ai adoré ça
08:00parce que je pense que c'est une des raisons
08:01de sa longévité artistique.
08:04C'est cette envie, en fait.
08:07La rockstar tient ses nouvelles chansons.
08:12En route pour le Stade de France.
08:15Pas si grand que ça.
08:20On va faire un Stade de France,
08:21donc on va arriver en hélicoptère.
08:23Tout est possible et tout est imaginable
08:25parce que Johnny a les rêves les plus fous
08:27et qu'il doit quand même rappeler
08:29qu'il est la plus grande star française.
08:32Je ne suis pas raisonnable.
08:34Moi, je veux me faire plaisir.
08:35Je veux faire plaisir aux gens qui viennent me voir.
08:37Donc, c'est vrai que, des fois,
08:38ma folie va un petit peu trop loin.
08:40Johnny, il y a quelques mois,
08:46tu tenais vraiment arrivé par la voie des airs.
08:48Maintenant, tu ne peux plus reculer.
08:50Comment tu te sens ?
08:50C'est une répétition.
08:52Ça va, tout va bien ?
08:53Oui ?
08:53Oui, oui, tout va bien.
08:56J'ai toujours aimé les émotions fortes,
08:58donc je suis servi.
08:59Le jour venu,
09:05plus de 80 000 fans surexcités
09:07se pressent sur la pelouse du Stade.
09:13Je m'y prends un peu au dernier moment.
09:15Je me retrouve donc seule dans les tribunes.
09:17Je n'étais pas dans une tribune privée
09:18ni quoi que ce soit,
09:19entourée de gens sur fans.
09:21J'avais acheté ma place à l'époque.
09:27Je n'étais pas journaliste,
09:28mais je rêvais de voir Johnny.
09:30Donc, c'est la première fois
09:30que je vais le voir sur scène.
09:32Et il s'est mis à flotter.
09:36Et on attend, il pleut.
09:38Et puis, on attend, puis il pleut.
09:45Côté coulisses,
09:46la pression monte pour l'équipe de Johnny.
09:51C'est pas possible de jouer.
09:55Laetitia, comment est Johnny en ce moment ?
09:58Très inquiète.
10:00Il est informé des problèmes ?
10:02On attend un peu encore.
10:05Donc, on l'a attendu,
10:07on l'a attendu, on l'a attendu.
10:09Et puis, à un moment,
10:10son producteur de l'époque arrive.
10:14C'est la mort dans l'âme
10:16que nous allons annuler
10:20cette représentation de ce soir.
10:27Mais, mais,
10:29pour ceux qui le peuvent,
10:30nous donnerons rendez-vous
10:32vendredi prochain.
10:36On vient de Lyon.
10:37On a payé un quart.
10:39Ça fait quand même deux ans
10:40qu'on attend ce premier,
10:41surtout la première.
10:42Il est noudéçoit.
10:43Franchement, il est noudéçoit.
10:44On a presque les larmes aux yeux, ce soir.
10:45Je me suis dit, mais comment
10:47ils ont pu, à l'époque,
10:50ne pas gérer ça ?
10:51C'est-à-dire qu'en voulant
10:51imiter les productions américaines,
10:54bon, ils se sont pris
10:55les pieds dans le tapis.
10:56Une semaine plus tard,
11:13les fans sont de retour.
11:16Et la pluie menace encore le concert.
11:19Mais cette fois-ci,
11:22Johnny décide de braver
11:24les éléments.
11:26C'était quand même aussi
11:27une manière de dire à tout le monde,
11:28hé oh, vous m'avez cassé les couilles
11:30pour trois gouttes
11:30la semaine d'avant.
11:32Moi, j'y vais.
11:38On voyait Johnny descendre
11:40d'un filin de l'hélicoptère
11:41qui se posait sur le toit
11:43du Stade de France.
11:43Et au même moment,
11:52il apparaît dans un nuage de fumée
11:54au centre du stade
11:55sur une plateforme,
11:56tel un dieu grec.
12:00Bon, je me prends une petite gifle
12:03parce qu'en fait, moi non plus,
12:04je ne l'avais jamais vue sur scène.
12:05Je meurs et je chante comme elle.
12:09Je m'appuie pour te garder.
12:11Au fond, ça l'excitait,
12:13ces conditions d'antèses,
12:14parce que ça donnait encore plus
12:15un sentiment d'urgence
12:17et qu'il fallait se battre
12:18contre le ciel.
12:28Johnny, c'était un immense comédien
12:29sur scène.
12:30Toutes les figures iconiques du rock,
12:32il les reproduisait.
12:33Donc le jeu de jambes,
12:34il se roulait par terre,
12:35il tombait parce qu'il était triste.
12:41Et voilà, Tipac, notre allumé,
12:43le feu, qui déboule.
12:50Avec pyrotechnie,
12:53des trucs qui descendent.
12:54Et alors, moi, alors, émerveillée,
13:11et en même temps, je vous juge,
13:12il fallait que je me pince
13:13pour me dire, OK,
13:14c'est la chanson que j'ai faite
13:15dans mon mois d'août pourri.
13:17C'était assez délirant, en vrai.
13:33Parce que c'était n'importe quoi.
13:35C'était la grande fresque de Johnny
13:37dans le plus grand délire possible.
13:38C'est extraordinaire de bien connaître
13:45quelqu'un, et le fait qu'il te surprenne
13:47à chaque fois, quand même.
13:49Ça, c'est formidable.
13:53Ah, on en a fait, quand même,
13:55ce spectacle.
14:08Voilà pour ce 20h30 le vendredi.
14:10Merci à l'équipe du jour,
14:11Evan, Sia, Félix et Julie.
14:12On se retrouve demain,
14:1313h15 le samedi.
14:14Tout de suite, vous avez rendez-vous
14:15avec Tropique Criminel.
14:17C'est sur France 2,
14:18et c'est tout de suite.
14:18Belle soirée à vous.
14:19Sous-titrage Société Radio-Canada
14:23Sous-titrage Société Radio-Canada
14:25Sous-titrage Société Radio-Canada
14:27Sous-titrage Société Radio-Canada
14:32Sous-titrage Société Radio-Canada

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