Revivez la finale du deuxième concours de l’éloquence organisé par la Région Auvergne Rhône Alpes qui s'est déroulé dans l’hémicycle de l’hôtel de Région, lieu symbolique de l’exercice de la démocratie et de l’engagement des élus pour leur Région.
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00:00:00Bienvenue, bienvenue à tous, je suis très très heureuse d'être là ici à l'hôtel de Région qui nous accueille entre Saône et Rhône,
00:00:15là où justement plus que jamais les grands esprits se rencontrent, la confluence entre l'écriture et l'oralité,
00:00:22la confluence entre le fond et la forme, l'art d'exprimer sa pensée, de la construire et surtout de l'évoquer dans un discours
00:00:32qui doit être aussi convaincant par la posture que par la formule, c'est l'éloquence aujourd'hui qui est célébrée par la jeunesse
00:00:40qui va se lancer dans un petit instant dans une joute oratoire passionnante, vous verrez, ambitieuse et à la clé un prix,
00:00:48c'est un concours, mais vous verrez bien sûr que quel que soit le vainqueur, tous les participants auront rempli leur bagage
00:00:56avec une très solide expérience pour la vie active. Alors c'est à la grande finale qu'on va assister ici aujourd'hui.
00:01:05Ce bruit de fond qu'on entend, vous entendez, ce sont les cœurs qui battent très très fort, donc on va bientôt y aller, je vous rassure.
00:01:11Ces élèves se préparent depuis des mois pour ce moment. Les 40 établissements qui avaient postulé n'étaient plus que 30
00:01:21et puis finalement ils n'étaient plus que 7, ils ont été tirés au sort et nous entendrons tour à tour le lycée Notre-Dame-Belle-Air de Tarare
00:01:31dans le Rhône, le lycée Valérie Larbeau de Cussé dans l'Allier, le lycée Institution Notre-Dame de Valence dans la Drôme,
00:01:40le lycée Robert-Douaneau de Vaud-en-Velin dans le Rhône, le lycée Paul-Héroult de Saint-Jean-de-Maurienne,
00:01:46le lycée Chabriand Saint-Jean-Baptiste de Montélimar dans la Drôme et enfin le lycée Saint-Marc de Niveau-la-Vermel.
00:01:54L'exposé, vous le savez, il dure 5 minutes avec une marge accordée d'une petite minute.
00:02:02Le sujet, l'intérêt de l'histoire, est-ce d'abord de lutter contre l'oubli ?
00:02:09Le candidat sera jugé suivant des critères très précis, une grille d'évaluation que le jury a sous les yeux
00:02:16avec entre autres la qualité de l'expression orale, la construction du propos, la cohérence, l'originalité,
00:02:22l'attitude, la gestuelle ou bien sûr le temps de parole.
00:02:27Le jury délibérera ensuite.
00:02:30Pendant ce temps, nous, on testera les connaissances des équipes avec un petit quiz
00:02:34pour réduire un peu aussi le niveau de stress avant la proclamation des résultats.
00:02:40Les membres du jury, ça y est, vous êtes prêts ?
00:02:42Allez, premier lycée candidat, la finale est lancée.
00:02:47Il s'agit du lycée Notre-Dame-Bel-Air de Tarare, dans le Rhône.
00:02:58Bienvenue au lycée Notre-Dame-Bel-Air.
00:03:00Je me suis inscrit au concours d'éloquence pour sortir de ma zone de confort.
00:03:10Je sais que ça pouvait être cool de tester, et j'ai testé, j'ai bien aimé.
00:03:14Il y a certaines personnes avec qui on n'avait jamais parlé, donc c'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres gens
00:03:17avec qui on n'avait pas forcément des affinités ou des amis en commun à la base.
00:03:22On dit que l'éloquence, c'est savoir bien parler.
00:03:23Les savoirs à écouter, c'est aussi très fort dans un débat ou dans une discussion.
00:03:27Quand on sait bien écouter, on sait bien répondre.
00:03:29Pour moi, l'éloquence, c'est avant tout l'écoute et la parole.
00:03:32C'est un malheureux j'étais.
00:03:33Et puis, on est vraiment un grand groupe et un bon groupe qui s'entraide beaucoup.
00:03:38On charrie, on chamam, c'est toujours avec Jean-Cillesse.
00:03:42On fait des exercices où on doit regarder les personnes dans le blanc des yeux pour rire.
00:03:49Sans saouler, sans rigonner.
00:03:51Et c'est un exercice qui est dur parce que des coches de regarder la personne en face, on a envie de rire.
00:03:58On sait dans la gestuelle, dans la manière et puis on rigole beaucoup.
00:04:01On est comme un autre, on rigole bien.
00:04:04Aussi le fait qu'on soit tous différents, qu'on a tous nos qualités, nos défauts.
00:04:08Au final, si on regroupe tout ça ensemble, on réussit à faire de belles choses.
00:04:12On est venus en blanc.
00:04:13Mais on ne reste jamais devant une page blanche.
00:04:15Voilà, le lycée Notre-Dame Bel Air de Valence.
00:04:26Donc, ont participé l'équipe pédagogique Jérémy, Alice, Marie-Agnès, Adélie.
00:04:33Et puis, l'orateur sera Lucas.
00:04:35Et puis, l'équipe élève, Clara, Eva, Or, Nida, Elodie, Émilien, Robin, Martin et Manon.
00:04:44Tout de suite, Lucas.
00:04:49Mesdames et messieurs,
00:04:51Et si, pour une fois, on arrêtait de ressasser le passé pour pouvoir avancer ?
00:04:56L'humain a toujours voulu tout contrôler.
00:04:59Ce qui arrivera, ce qui va arriver.
00:05:01Et si, pour une fois, j'acceptais de ne pas savoir.
00:05:07De vivre sans lendemain, sans hier.
00:05:10Mais rien qu'avec un aujourd'hui.
00:05:12Après tout, qu'est-ce que l'histoire a su nous offrir ?
00:05:15Si ce n'est un passé souillé, prêt à nous engloutir.
00:05:20Nous sommes les héritiers des guerres, des chênes, des trahisons, des rois démons et des peines.
00:05:25L'histoire n'est pas une leçon, c'est une plaie, une fausse commune où la raison disparaît.
00:05:37A quoi bon se souvenir des erreurs d'hier, si l'homme les répète enfermés dans sa misère ?
00:05:42A quoi bon pleurer les batailles, les défaites, si chaque siècle les récris en pire, en plus bête ?
00:05:52Regardez autour de vous et voyez l'ironie.
00:05:55Les leçons gravées se transforment en parodies.
00:05:58Nous savons ce qu'est la tyrannie et pourtant elle revient à la sable infinie.
00:06:03Nous chantons la liberté, pleurons les massacres, puis nous votons des lois qui nous enferment dans des calvaires.
00:06:12Nous disons plus jamais ça, la main sur le cœur.
00:06:15Mais l'histoire ricane, elle prépare l'horreur.
00:06:20Alors oui, oublions, fermons les livres et brûlons les noms.
00:06:24Si l'histoire ne sert qu'à répéter l'erreur, autant marcher sans bagage, sans passé, sans peur.
00:06:33Non, non, ceci est un mensonge cruel.
00:06:38L'oubli n'est pas la liberté, elle n'est qu'une cage sans clé.
00:06:42Sans mémoire, pas de grandeur, pas de révolte, pas d'honneur.
00:06:47Nous ne sommes pas des pages vierges, nous sommes des récits.
00:06:51Des récits qui s'écrivent sans censure.
00:06:54Et quand on veut nous faire oublier, c'est qu'on cherche à mieux nous contrôler.
00:06:58Car un peuple sans mémoire est un pantin, facile à briser, facile à contraindre.
00:07:05J'avais confiance.
00:07:11Un peu trop, sans doute.
00:07:13C'était une relation simple, virtuelle, classique.
00:07:17On parlait beaucoup, on s'envoyait des messages à n'en plus finir.
00:07:21Puis, un jour, j'ai envoyé cette photo.
00:07:25Une photo de moi, fragile, intime.
00:07:27J'avais peur, j'avais peur, mais je me suis dit, c'est normal, tout le monde le fait.
00:07:36Alors, je le fais.
00:07:39Et là, tout a basculé.
00:07:41La photo a circulé, de elle à ses potes, et puis au leur.
00:07:45Et en quelques heures, ce que je pensais secret est devenu public.
00:07:50Mon image n'était plus à moi.
00:07:57Alors, j'ai voulu oublier.
00:07:59Tout effacé.
00:08:00Mais même quand on supprime une image, elle reste.
00:08:04Dans les esprits.
00:08:05Et dans le mien, c'était pire.
00:08:06Elle était gravée.
00:08:08Alors là, j'ai compris.
00:08:11L'oubli ne marche pas.
00:08:12L'oubli, c'est faire comme si on ne souffrait pas.
00:08:15Mais on souffre.
00:08:16Et on apprend.
00:08:20Ce jour-là, j'ai compris que l'histoire, ce n'est pas que dans les guerres ou dans les livres.
00:08:26C'est aussi nos erreurs, nos failles, nos douleurs.
00:08:32L'oubli n'est pas un baume.
00:08:34Il est une fracture.
00:08:35Une lente agonie.
00:08:36Une torture obscure.
00:08:38Regardez bien.
00:08:39Qui veut qu'on oublie ?
00:08:40Ceux qui ont le pouvoir.
00:08:42Ceux qui l'ont pris.
00:08:42Les tyrans, les traîtres, les faussaires d'opinion.
00:08:46Ceux qui réécrivent l'histoire pour asseoir leur ambition.
00:08:49On enseigne des demi-vérités.
00:08:51On gomme des noms.
00:08:53On repeint les horreurs sous de fausses leçons.
00:08:56On nous vend du passé comme un conte aseptisé.
00:08:59Mais une histoire qui ne dérange pas est une histoire effacée.
00:09:04Oubliez la Shoah et vous verrez revenir la haine.
00:09:07Oubliez les révolutions et les gênes nous reviennent.
00:09:09Oubliez l'esclavage et demain il reprendra.
00:09:13Oubliez la résistance.
00:09:14Et c'est la dictature qui renaîtra.
00:09:17Alors debout !
00:09:19Brûlez l'oubli.
00:09:19Ravivez la mémoire.
00:09:21Allumez les brasiers.
00:09:22Éclairez le noir.
00:09:24Car l'oubli c'est la mort.
00:09:26C'est la fin.
00:09:26C'est le vide.
00:09:27Une tombe sans nom.
00:09:29Sous un ciel livide.
00:09:31Mais tant qu'on racontera.
00:09:33Tant qu'on rappellera.
00:09:34L'histoire vivra.
00:09:35L'histoire luttera.
00:09:36L'histoire s'écrit avec un grand H.
00:09:40Le même que celui d'humanité.
00:09:42Alors non.
00:09:43Elle ne doit pas être censurée.
00:09:45Ni raturée.
00:09:46Ni réécrite.
00:09:47Ni effacée.
00:09:47A nous l'histoire.
00:09:50A nous la mémoire.
00:09:51A nous la parole.
00:09:52Et à eux la peur du savoir.
00:09:56Merci.
00:09:56Cette journée qui nous rassemble ici se déroule dans le cadre de l'action de la région en faveur des lycéens, de leurs établissements.
00:10:10Puisque vous le savez, la région est la collectivité territoriale compétente en matière de lycées.
00:10:16Et le deuxième lycée qui va s'exprimer, le lycée Valérie Larbeau, qui est situé, bien sûr, dans l'allié Valérie Larbeau de QC.
00:10:30Tout de suite.
00:10:34Bienvenue, c'est Valérie Larbeau !
00:10:37Si je me suis inscrite au concours d'éloquence, c'est parce que ça m'a toujours intéressée, même sur les réseaux sociaux,
00:10:46des fois je voyais des vidéos.
00:10:47C'est intéressant, il faut faire passer des messages notamment.
00:10:50Puis c'est important pour moi aussi de ne pas forcément imposer une idée,
00:10:55mais de pousser les gens à réfléchir sur le sujet et à être des citoyens éclairés et engagés.
00:11:04Tout à petit, avec les idées qu'on avait, on va essayer de trouver des liens, par exemple, entre nos idées.
00:11:11Et puis plus on met des idées et plus on en a.
00:11:13Et puis on pense à de nouvelles choses.
00:11:15Oui.
00:11:16On est riche en morsqu'il est assuré.
00:11:17Oui, un peu de arroi.
00:11:20On peut partir vraiment de quelque chose de léger qui peut parler à tous.
00:11:24Par exemple, dans le premier discours qu'on a fait, on parlait de Kung Fu Panda dedans.
00:11:29Comme ça, ça parle à tout le monde.
00:11:31Oui, essayer d'enseigner des références culturelles que tout le monde peut comprendre en fait.
00:11:35Les gens de notre âge, même les plus âgés.
00:11:37J'ai une super équipe qui me fait réviser tous les jours, qui me fait des petits bouts de phrases et je dois enchaîner tout le reste.
00:11:46Des fois, il y a vraiment des trucs qui nous tient vraiment à cœur.
00:11:49Et quand ça nous tient à cœur, on ne peut pas faire semblant et on explique vraiment ce qu'on veut dire.
00:11:53Notre critère, c'est...
00:11:56Par le pouvoir du lustre !
00:11:58Par le pouvoir du lustre !
00:12:04Oui, on va tout comprendre avec Emma qui est l'oratrice, qui va arriver dans un petit instant.
00:12:13Toute l'équipe que vous avez vue, il y a Alize, l'équipe élève Mélinda, Inès, Maxence, Louise, Florian et l'équipe pédagogique représentée par Hélène, Emma.
00:12:27Tout de suite !
00:12:29Mesdames et messieurs les élus, mesdames et messieurs les candidats et membres du public, bonjour.
00:12:35L'histoire du grec historia, qui signifie enquête, consiste à établir le plus scientifiquement possible des faits vécus et survenus dans le passé.
00:12:44L'histoire, sous cette exception, est connue depuis Thucydide.
00:12:47Alors, en revanche, pour mon oncle André qui n'a certainement pas été en classe avec Thucydide,
00:12:52elle a un tout autre sens, plus proche de radoter, divertir aussi.
00:12:55Ce qui explique que chaque repas de famille chez nous s'accompagne de l'incontournable anecdote du grand-oncle
00:13:01qui a perdu sa danse sur pivot durant la guerre d'Algérie.
00:13:05Et cette première distinction de sens qui me pousse à limiter ma réflexion aujourd'hui
00:13:10à la grande histoire, à l'histoire avec sa grande hache,
00:13:13pour répondre à la question qui nous est posée,
00:13:15l'intérêt de l'histoire est-ce d'abord de lutter contre l'oubli ?
00:13:19Le public scolaire ici présent répondrait unanimement que les cours d'histoire servent à étancher notre soif de connaissances.
00:13:27D'ailleurs, nous bénissons tous ce jour de CM1 où nous avons appris que c'est aux Gaulois que nous devons l'invention du tonneau.
00:13:33Peuple de la capitale des Gaules, ne l'oubliez pas.
00:13:36Alors oui, l'histoire a de multiples fonctions.
00:13:40Connaître et comprendre le passé, raconter, analyser l'évolution des sociétés,
00:13:45nous aider à comprendre et à construire le présent aussi.
00:13:48Mais lutter contre l'oubli, est-ce la fonction principale de l'histoire ?
00:13:54Faisons un test.
00:13:55Si je vous dis 1515, tous ceux qui sont nés avant l'avènement de TikTok premier répondront
00:14:00« Marignan, bravo ! »
00:14:03Mais combien seront, quels faits historiques se cachent derrière ce nom et cette date ?
00:14:08Patience, je vous délivrerai de cet oubli historique tout à l'heure.
00:14:14Lutter contre l'oubli, c'est vouloir lutter contre le temps.
00:14:17Objectif d'emblée, hors d'atteinte.
00:14:19Ne rien retenir ou tout se rappeler, ce sont deux positions intenables pour l'homme
00:14:24qui fait donc du tri une nécessité.
00:14:26Quand on parle d'histoire, l'oubli renvoie un processus
00:14:29et c'est souvent la mémoire que l'on convoque pour l'enrayer.
00:14:31Certains des candidats à cette tribune prétendront que histoire et mémoire s'opposent.
00:14:37Non, je ne le pense pas.
00:14:39Elles sont deux sœurs qui se jalousent et s'observent, mais elles ont des points communs.
00:14:43Le premier, aucune d'elles ne collectionne aveuglément.
00:14:46La mémoire est sélective.
00:14:48D'ailleurs, dans le domaine des archives, des règles de destruction existent
00:14:51et l'histoire, elle, pour éviter de tomber dans une érédition folle,
00:14:55se doit de hiérarchiser et d'organiser les connaissances.
00:14:58Second point commun, ces sœurs ennemies savent s'allier contre l'oubli.
00:15:02Inutile de les hiérarchiser.
00:15:04Chacune tient sa place dans le processus de compréhension et de préservation du passé.
00:15:09La mémoire, c'est le présent du passé et plus que jamais, c'est à l'histoire d'en être le garant critique.
00:15:13De plus, l'alliance de ces deux sœurs nous permet d'éviter bien des écueils auxquels l'oubli collabore.
00:15:19Un exemple d'écueil, le polissage de l'histoire, car rien ne peut figurer la réalité exacte.
00:15:25Tout n'est que représentation.
00:15:27Ainsi, lorsque Gillette Colin-Cape est retournée pour la première fois à Birkenau,
00:15:32elle s'est écriée « Ah mais non, ce n'est pas ça, moi j'imagine, l'odeur, la saleté,
00:15:37les personnes qui grouillent, tout en sachant que ce n'est pas possible. »
00:15:42Fin de citation.
00:15:43Oui, quelqu'un qui va Auschwitz-Birkenau aujourd'hui peut ne rien voir,
00:15:49malgré le travail de mémoire, malgré les données de l'histoire.
00:15:55Mais aujourd'hui, le plus grand danger qui fait ni de l'oubli, c'est la réécriture,
00:15:59l'effacement volontaire, les arrangements avec l'histoire,
00:16:04même face à l'imprescriptible dont parlait Yankelevich.
00:16:07Ces tentatives doivent être condamnées.
00:16:09L'histoire a déjà pendant des siècles été racontée subjectivement par les vainqueurs,
00:16:12par les plus riches, par les lettrés, par les hommes aussi,
00:16:16qui ont longtemps oublié les femmes.
00:16:19Si nous ne réagissons pas contre ces pratiques,
00:16:21nous serons nous aussi atteints par cette nouvelle rhinocérite aux cheveux roux
00:16:24qui réécrit l'histoire de la ségrégation raciale aussi vite que la géographie.
00:16:28Celle qui vide les archives, celle qui censure le journal d'Anne Franck,
00:16:31celle qui nous ôte notre sens critique et nous rend incapable de discerner,
00:16:36en toute évidence, un élan du cœur, d'un salut nazi.
00:16:43Or, ce n'est pas l'histoire à elle seule qui pourra lutter contre notre propension à l'oubli.
00:16:49Marignan a causé 16 000 morts en 16 heures et nous n'en savons presque plus rien.
00:16:55Pour lutter contre l'oubli, nous devons nous doter d'un devoir de conscience.
00:17:0182% des Allemands sont allés aux journées il y a deux mois,
00:17:04quand ils ont senti revenir le spectre de la haine.
00:17:07Ce devoir de conscience, cette voix intérieure,
00:17:10celle de Primo Levi nous répétant pour l'éternité,
00:17:12n'oubliez jamais que cela fut.
00:17:15Ce devoir de conscience, il remonte en nous tel une scène humaniste
00:17:18lorsque le présent devient incertain.
00:17:20Ce devoir de conscience, il est le socle de nos valeurs républicaines
00:17:24et je refuse que les combats de Simone Veil, de Jean Moulin ou de Robert Batinter
00:17:28soient oubliés et qu'on leur tourne le dos.
00:17:31Ce devoir de conscience, c'est l'horizon d'un âge de raison
00:17:34et non plus de pierre ou de bronze,
00:17:36une ère qui sait se défier des meneurs de foule qui agissent sans penser.
00:17:40Ce devoir de conscience, il est enfin tout ce dont une IA ne sera jamais dotée.
00:17:45C'est donc pour lui, mesdames et messieurs,
00:17:47que nous devons tous nous sentir responsables de la préservation de notre passé.
00:17:52L'intérêt de l'histoire, c'est d'abord d'allumer les consciences humanistes.
00:17:56Et dans ces temps où l'ombre essaie de se propager,
00:17:58portons haut le flambeau, car les sanctuaires de la mémoire,
00:18:01ce ne sont plus tant les monuments ou les livres,
00:18:04ce sont les citoyens éclairés et engagés.
00:18:07Bravo Emma !
00:18:18On peut accueillir le lycée suivant, c'est le lycée de Lévonne.
00:18:22D'ailleurs, c'est Notre-Dame de Valence,
00:18:25avec lequel on fait connaissance tout de suite.
00:18:27Bienvenue au lycée Notre-Dame de Valence !
00:18:34Éloquent, c'est l'heure de discourir.
00:18:44Être éloquent, c'est savoir parler.
00:18:45S'exprimer, d'exprimer une idée.
00:18:47Mettre en scène un peu ses idées et soi-même.
00:18:50Pour moi, l'éloquent, c'est allier qualité rédactionnelle et oralité.
00:18:53Faire usage de son charisme et de savoir parler afin de mettre en valeur ce texte.
00:18:58C'est savoir allier à la fois le fond et la forme.
00:19:01Ça paraît bizarre, mais au début, je me suis inscrit sans faire exprès
00:19:03et j'ai été fortement incité à m'investir dans ce projet.
00:19:06Et j'y ai trouvé une discipline où m'épanouir.
00:19:10Je me suis fait plaisir à écrire, je me suis fait plaisir aussi à passer sur scène, à discourir.
00:19:14L'idée de représenter la région, c'est énorme en tant que lycéen et surtout en fait avec un groupe.
00:19:18On se rassemble tous ensemble et on parle de nos idées, de nos points de vue,
00:19:21parce qu'on en a beaucoup qui divergent.
00:19:23On communique, on partage nos idées et on évolue ensemble.
00:19:26Tout ce qu'on a fait, je ne l'aurais jamais fait tout de suite.
00:19:29On a une équipe soudée et on arrive à construire quelque chose de fort.
00:19:32J'apporte ma rédaction, j'apporte une nouvelle vision.
00:19:36Ce que je trouve dans le groupe, c'est qu'on a tous notre point de vue différent.
00:19:38Au final, c'est le travail de toute une équipe qui est derrière.
00:19:41Je pense qu'on va gagner, parce qu'on est vraiment très motivés.
00:19:45Soit nous pouvons faire si peu, on se pourrait faire beaucoup.
00:19:47De Hélène Keller.
00:19:48On va gagner, parce qu'on a une professeure documentaliste qui croit en nous,
00:19:51qu'on a une super équipe et qu'on a mis tous nos efforts là-dedans.
00:19:53On va gagner !
00:19:54On nous caracolera et on gagnera !
00:19:57L'équipe du lycée Notre-Dame à Valence, représentée.
00:20:07L'équipe pédagogique Zora, Sandra, l'orateur, c'est Adrien, sa suppléante, c'est Kélia.
00:20:15Et l'équipe élève, nous avons Ambre, Bastien, Alain, Lully, Lana, Lucie et Alana.
00:20:21Mesdames et Messieurs les jurés, chères audiences, choisissez votre camp, la gloire du passé ou la repentance.
00:20:31Mais diable, je n'ai aucune envie de choisir.
00:20:35Voici que Monsieur le Président nous donne à réfléchir au sujet de l'histoire et de sa nuance.
00:20:41Selon lui, fantasmer son passé ou bien le déconstruire, voire le regretter avec effort,
00:20:47sont deux extrêmes opposés sur lesquels on ne peut s'aligner.
00:20:49Considérer son passé comme un âge d'or qui nous abrite, c'est être enchaîné à une histoire déjà écrite.
00:20:56Quant au rejet de ce passé qui nous pousserait à l'effacer, peu fier de cette mémoire, faudrait-il en nier l'histoire ?
00:21:02Il ne serait alors nulle question d'amnésie.
00:21:05Ainsi, l'intérêt de l'histoire est-ce d'abord de lutter contre l'oubli ?
00:21:10Celle-ci nous aide à aborder notre passé.
00:21:14Mais est-ce suffisant pour nous guider sans nous noyer ?
00:21:16Car sans l'oubli, un passé trop complexe nous engloutit.
00:21:20Il permet aussi le travail et la passion des historiens cherchant une représentation d'une vérité qui ainsi fut voilée.
00:21:27L'oubli est un halo qui éclaire la mémoire.
00:21:30Il construit peu à peu notre histoire jusqu'à ce que l'oublier soit à nouveau un lien.
00:21:35Un lien commun entre chaque individu.
00:21:37Ce lien et l'histoire façonnent l'appartenance à une nation et portent un héritage collectif entre chaque génération.
00:21:44La mémoire du peuple français ne se retrouve-t-elle pas lors du 14 juillet ?
00:21:50L'importance de ce socle qui nous unit est une raison pour protéger cette mémoire à tout prix.
00:21:55L'histoire qu'elle retranscrit peut être instrumentalisée.
00:21:59Certes, son déroulé ne sert pas de destinée.
00:22:01C'est ce qu'il en est fait qui la rend subjective.
00:22:04Il suffit d'un discours orienté pour qu'elle le dérive.
00:22:07Pourquoi ne pas la chanter pour nous galvaniser ?
00:22:09L'étendard sanglant est levé et nous oublions vite pour quoi lutter.
00:22:14Il n'y a qu'à raconter l'histoire pour parfois nous émouvoir.
00:22:17Il y a par ce pouvoir le pire de quoi nous asservir.
00:22:22C'est de l'histoire, ces traces et les représentations que l'on en tire qu'il y a de quoi bâtir une vérité d'état.
00:22:28Dès lors, devons-nous vraiment lutter contre l'oubli ou bien contre ceci ?
00:22:34Une volonté de remodeler l'histoire à son gré, une volonté d'oublier, une volonté d'effacer.
00:22:42Il y a 85 ans, plus personne n'osait se rappeler Trotsky.
00:22:46Pourtant, il n'avait pas été oublié puisqu'il ne devait plus exister, réduit à l'état de poussière par un régime totalitaire.
00:22:52Étrangement, en demandant à Dipsic l'intelligence artificielle chinoise, il n'y a aucune information concernant 1989 et les manifestations en rapport avec Tiananmen et ses effusions.
00:23:07La réponse fut celle de la République chinoise autour de ce passé dont elle aimerait faire table rase.
00:23:12Pour Paul Ricoeur, il faut donc savoir défataliser l'histoire sans peur, se replonger dans ce passé et en apercevoir les multiples possibilités.
00:23:21Ne pas se limiter à un passé arrangé.
00:23:25L'histoire sera une vérité lorsque l'homme la saisira sans subjectivité.
00:23:32Mais l'émotion nous porte plusieurs visions.
00:23:35Certes, l'histoire avec un grand H est d'un unique panache.
00:23:38C'est un scénario que l'on apprend, dont chaque film est différent.
00:23:42Clint Eastwood use du cinéma et par les mêmes rouages nous offre deux longs métrages.
00:23:46A la mémoire de nos pères et l'être d'Iwo Jima, qui nous dessine la bataille du même nom, et ceci en deux propositions, qui tendent à s'opposer entre Américains et Japonais.
00:23:57C'est bien le même fait qui est ici traité, pourtant une vérité semble scindée, puisque l'histoire, une fois racontée, n'a plus d'unité.
00:24:05Sa complexité nécessite qu'elle soit nuancée.
00:24:08Alors, notre mémoire de société
00:24:34associe, fait, souvenirs, récits et ressentis.
00:24:39Dans l'herbe rouge de Boris Vian, la recherche du savoir est un moyen de lutter contre l'oubli.
00:24:45Alors, ce serait dans la commémoration des victoires humaines et des tragédies que résiderait l'intérêt de l'histoire.
00:24:50Cependant, ce passé et sa conservation n'en garantissent pas la compréhension.
00:24:56Il faut l'analyser pour qu'ils puissent nous guider.
00:24:59Nous n'avons pas oublié les atrocités commises lors de la Seconde Guerre mondiale,
00:25:03mais nous n'avons pas empêché d'autres génocides d'être perpétrés,
00:25:06comme celui commis par les Khmer Rouge au Cambodge ou par les Hutus au Rwanda.
00:25:10Nous n'avons pas oublié ces millions de vies abrégées,
00:25:13et nous n'avons pas prévenu de nouvelles atteintes à l'individu.
00:25:15Nous n'avons pas oublié les luttes pour la liberté d'expression,
00:25:19mais nous avons laissé en 2020 un enseignant être assassiné sans compréhension.
00:25:24Samuel Paty a fait l'effraie d'une tragédie qui ne porte pas le nom d'oubli,
00:25:29mais peut-être d'une absurde ignominie.
00:25:32Finalement, notre mémoire ne sert pas sans compréhension et sans action,
00:25:37mais comprendre ne peut se faire sans histoire.
00:25:39Il faut savoir articuler esprit critique et mémoire
00:25:43pour analyser ce passé, en tenir compte, s'en inspirer.
00:25:48Mesdames et messieurs, chers auditoires,
00:25:51nous voulons assurer cet espoir
00:25:53que quiconque assaille notre histoire se heurte à notre mémoire.
00:25:57Elle perdurera, tels ces quelques vers de Gaël Fay.
00:26:01On écrit aujourd'hui les poèmes à venir,
00:26:04bien qu'on tombe constamment sous le feu de leur haine,
00:26:06s'ils nous enterrent, ils perdront, car nous sommes des graines.
00:26:13Et tout de suite, le lycée suivant, l'établissement,
00:26:22c'est le lycée Robert Douaneau.
00:26:26À vous, Anvelin, tout de suite.
00:26:31Bienvenue au lycée Douaneau.
00:26:32J'ai toujours aimé parler.
00:26:38Je n'ai jamais été exposé réellement à cette discipline d'éloquence.
00:26:42Quand j'ai vu l'opportunité de pouvoir y participer,
00:26:46je me suis dit, pourquoi pas moi ?
00:26:47L'éloquence, pour moi, c'est un art.
00:26:49C'est la capacité à jouer avec des mots,
00:26:53presque à dessiner avec eux,
00:26:55en leur donnant des perspectives nouvelles.
00:26:57C'est des mots qui sont mis à l'honneur
00:27:00dans tout ce qu'ils ont de plus beau à offrir.
00:27:03Pour moi, l'éloquence, c'est le pouvoir, c'est le parler,
00:27:06c'est la manière de transmettre ce qu'on ressent,
00:27:08ce qu'on veut dire de manière claire à son auditoire.
00:27:12C'est toucher la personne à qui on s'adresse.
00:27:15C'est bien plus que des mots.
00:27:16Thomas, il n'a pas du tout la même façon de s'exprimer que moi.
00:27:20On a dû essayer d'apprendre aussi de la vision de l'autre
00:27:23et prendre ce qu'on avait mutuellement à sa porte.
00:27:26Le sujet pour la finale, l'intérêt de l'histoire
00:27:29est d'abord de lutter contre l'oubli.
00:27:32Il y a un côté très philosophique.
00:27:34On va vers cette finale, l'esprit plutôt tranquille.
00:27:38On va apporter ce qu'on a apporté et ce sera toujours beau.
00:27:41Je pense qu'on a deux profs, si j'oserais dire,
00:27:44deux profs et demi, incroyables.
00:27:47Et on a, à Jad et moi, deux esprits très créatifs.
00:27:51Donc, sincèrement, je pense que c'est ça qui peut nous aider
00:27:55à aller décrocher la victoire.
00:28:02Le lycée Robert Douaneau de Vaud-en-Velin.
00:28:05Vous l'avez vu ici dans cette vidéo.
00:28:07Ils sont deux.
00:28:08Il y a Jad, il y a son suppléant.
00:28:10Thomas et c'est Jad qu'on accueille tout de suite.
00:28:13Je réfléchis trop, paraît-il.
00:28:16Selon certains, je me pose des questions inutiles.
00:28:19J'en conviens tout à fait.
00:28:21L'autre jour, devant ma tasse de café,
00:28:25oui, je sais, c'est terrible, l'âge adulte me guette,
00:28:28je me posais cette question.
00:28:31Quelle est la plus grande peur de l'humanité ?
00:28:36Vieillir, trépasser, se décomposer,
00:28:42bref, finir oublier.
00:28:43Heureusement, l'humain étant assez intelligent,
00:28:49il trouve des solutions à tout.
00:28:52Ainsi, des compositions peuvent rimer avec incinération
00:28:55et les outrages du temps sur notre plastique
00:28:59sont estompés par la chirurgie esthétique.
00:29:03L'oubli, quant à lui, pourrait être combattu par l'histoire.
00:29:08Selon Hérodote, le père de cette discipline,
00:29:13la grande histoire rassemble les choses vues,
00:29:17observées et donc connues.
00:29:20Celles qui ont forgé notre identité,
00:29:22celles de l'humanité.
00:29:25Humanité qui, comme tout un chacun le sait,
00:29:29possède un parcours, je dirais, traumatique,
00:29:32compliquées, semées de tragédies.
00:29:38Et pour les éviter, il faut s'en souvenir,
00:29:41à tout prix, frénétiquement.
00:29:45Alors, on retient des dates,
00:29:47sans les comprendre vraiment.
00:29:49Les moins jeunes d'entre vous
00:29:50se souviendront du 1515 Marignan.
00:29:53Enfin, les plus jeunes aussi.
00:29:55Grand merci, chère Emma.
00:29:57On cite des noms, des références,
00:30:00on les récite avec éloquence.
00:30:02On se retrouve lors de longues cérémonies,
00:30:05on pleure amèrement,
00:30:07on se lamente,
00:30:09on jette des fleurs,
00:30:10et où il pleut, idéalement.
00:30:14Ressasser est un passé qui, finalement,
00:30:17nous indiffère.
00:30:18Voilà qui n'est pas adopté une attitude très sincère.
00:30:23D'autant plus si on décide de choisir
00:30:26ce dont il est bon de se souvenir.
00:30:27Par exemple,
00:30:30connaissez-vous Ada Lovelace ?
00:30:34Décidément, on ne pouvait faire
00:30:35question plus rhétorique.
00:30:38Malgré votre culture,
00:30:40cher jury et cher public,
00:30:43il est fort à parier
00:30:43que vous n'en ayez jamais entendu parler.
00:30:47Pourtant,
00:30:48il s'agit de la toute première
00:30:50programmeuse de l'histoire.
00:30:52histoire qu'il a lâchement
00:30:54reléguée aux oubliettes.
00:30:56Vous en conviendrez comme moi,
00:30:59en somme,
00:30:59cet effet Mathilda
00:31:01est un assez mauvais calcul.
00:31:04À quoi sert donc
00:31:06d'utiliser l'étude du passé
00:31:08pour lutter contre l'oubli
00:31:09si celle-ci est interprétée,
00:31:12manipulée,
00:31:14détournée à l'envie
00:31:15et qu'elle ne sert pas de ce fait
00:31:18les combats d'aujourd'hui ?
00:31:20Toutefois,
00:31:24il est cent fois plus rassurant
00:31:27pour nous de persister
00:31:28dans cette voie.
00:31:30Comment imaginer
00:31:30que depuis des générations,
00:31:33nous nous trompons même
00:31:34de définition ?
00:31:36Car, finalement,
00:31:38qu'est-ce que l'histoire en vérité ?
00:31:41Eh bien, une science.
00:31:44Une science.
00:31:46Pas une couronne de laurier
00:31:48que l'on arbore fièrement,
00:31:50une orgueilleuse gloire
00:31:52de connaître des événements
00:31:54dont on se part
00:31:54et que l'on porte en étendard.
00:31:57Ce n'est ni un bouclier
00:31:58que l'on dresse
00:31:59contre des ennemis invisibles,
00:32:01ni une chape de souvenirs
00:32:03qui soit nous échappe,
00:32:05soit nous écrase,
00:32:06le plus souvent et volontiers possible.
00:32:10On ne se sert pas de l'histoire
00:32:12comme d'une épée
00:32:13ou d'un cimetère.
00:32:15Hérodote se retournerait
00:32:16dans sa tombe.
00:32:18L'étude du passé
00:32:19est donc une science,
00:32:20avant et peu importe
00:32:21tout ce que l'on souhaite en faire.
00:32:24Mais elle est humaine surtout.
00:32:28Bienveillante,
00:32:29sans être salvatrice.
00:32:31Éducative,
00:32:32sans être directive.
00:32:33Et peu importe
00:32:35ce que l'on croit,
00:32:37ce ne sont pas des devoirs
00:32:38qu'elle nous donne,
00:32:39mais des droits.
00:32:39si nous considérions plutôt
00:32:42le devoir de mémoire
00:32:44comme le droit de se souvenir
00:32:45pour avoir le pouvoir,
00:32:48celui d'exister pleinement,
00:32:52de se sentir représenté,
00:32:54d'avoir un espace commun
00:32:56pour se réconcilier,
00:32:57enfin,
00:32:58une place dans la société.
00:33:01En parlant de place,
00:33:02le temps file
00:33:03et une bonne âme
00:33:04viendra bientôt
00:33:05m'aider à regagner
00:33:06la mienne en coulisses.
00:33:08Cela m'ennuie
00:33:09car, voyez-vous,
00:33:11je n'ai pas pu vous conter
00:33:12comment moi,
00:33:13je m'engagerais
00:33:13pour lutter contre l'oubli.
00:33:15Pour ma part,
00:33:16j'opterais donc
00:33:16pour la petite histoire,
00:33:18celle qu'on habille
00:33:19de grandes lettres,
00:33:21faites d'anaphores
00:33:22et des mystiches,
00:33:24d'alexandrins
00:33:25et de rimes postiches.
00:33:27Car,
00:33:28au fil des pages,
00:33:30à travers les fables,
00:33:31on s'engage
00:33:32à défendre
00:33:32des causes honorables.
00:33:34J'écrirais donc
00:33:35des histoires
00:33:36poursuivant
00:33:37à tout autre intérêt,
00:33:38puisqu'en fin de compte,
00:33:41c'est aussi
00:33:41aux orateurs,
00:33:42aux écrivains,
00:33:43aux poètes,
00:33:44de faire en sorte
00:33:45que les tragédies
00:33:46plus jamais
00:33:47ne se répètent
00:33:49et,
00:33:50comme du malheureux corbeau
00:33:51sur son arbre perché,
00:33:53de trouver
00:33:54en chaque épreuve
00:33:54une moralité.
00:33:56Merci.
00:33:57Tout de suite,
00:34:02la présentation
00:34:02du lycée
00:34:04Paul-Héroult
00:34:04de Saint-Jean-de-Maurienne
00:34:06en Savoie.
00:34:10Bienvenue au lycée
00:34:11Paul-Héroult.
00:34:12Lyocan,
00:34:14c'est pas seulement
00:34:14bien parler,
00:34:15c'est vraiment
00:34:16l'art de faire passer
00:34:17un message,
00:34:18de renvoyer une image
00:34:19et de susciter
00:34:20les émotions
00:34:21chez un public.
00:34:22Et si vous arrivez
00:34:23à faire ça,
00:34:24je pense que vous avez réussi.
00:34:24Depuis que je participe,
00:34:26je suis beaucoup plus
00:34:26à l'aise à l'oral.
00:34:27L'année prochaine,
00:34:28je vais faire des études
00:34:29de droit,
00:34:29donc tout ce qui est
00:34:30art oratoire,
00:34:31je pense que ça m'aidera
00:34:32beaucoup.
00:34:32On fait comme une sorte
00:34:33de brainstorming.
00:34:34Alors moi,
00:34:35mon rôle dans l'équipe,
00:34:35c'est d'aider Marlon
00:34:36de donner des solutions.
00:34:37Je ne suis pas,
00:34:38on va dire,
00:34:39l'oratrice première,
00:34:40mais du coup,
00:34:40j'aide beaucoup
00:34:41à développer les idées.
00:34:42Alors le sujet proposé
00:34:43cette année,
00:34:44c'est l'intérêt premier
00:34:45de l'histoire.
00:34:46Est-ce d'abord
00:34:46de lutter contre l'oubli ?
00:34:48Je pense qu'une bonne
00:34:49connaissance de l'histoire,
00:34:50ça nous permet non seulement
00:34:51de connaître qui on était,
00:34:53mais aussi de connaître
00:34:54un peu qui on veut être
00:34:55et plus tard,
00:34:56ce qu'on veut donner.
00:34:57Cette année,
00:34:57on a fêté les 80 ans
00:34:58de la libération
00:34:59du camp de concentration
00:35:00d'Auschwitz
00:35:01et là,
00:35:01on arrive sur les dernières
00:35:02générations qui ont vraiment
00:35:03vécu ces périodes
00:35:04de troubles,
00:35:05ces périodes d'horreur,
00:35:06etc.
00:35:06On voit dans le contexte
00:35:07actuel,
00:35:08en fait,
00:35:08c'est hyper important
00:35:09parce qu'on se rend compte
00:35:10que maintenant,
00:35:11on reproduit presque
00:35:12les mêmes erreurs qu'avant.
00:35:13Je vais faire preuve
00:35:14de modestie,
00:35:14je ne pense pas
00:35:15que je vais gagner
00:35:16parce qu'on a quand même,
00:35:18je pense,
00:35:19je suppose,
00:35:19d'autres candidats
00:35:20qui ont de grandes qualités
00:35:21et que j'ai hâte
00:35:22de rencontrer.
00:35:24Mais si on va gagner,
00:35:25c'est parce que
00:35:25les Moriennais,
00:35:25ce sont les meilleurs
00:35:26et ça dans tous les domaines.
00:35:35Le lycée
00:35:35Paul Héroult
00:35:36à Saint-Jean-de-Maurienne,
00:35:38en Savoie,
00:35:39on va entendre
00:35:40dans un petit instant
00:35:41Marlonne
00:35:42qui sera l'orateur
00:35:43suppléant.
00:35:45C'est Arnaud.
00:35:46L'équipe élève
00:35:47Lilou,
00:35:48Tess,
00:35:48Margot.
00:35:49L'équipe pédagogique
00:35:50David,
00:35:51Bernard,
00:35:51Maggie,
00:35:52Séverine,
00:35:52Alain,
00:35:53Audrey,
00:35:53Nathalie,
00:35:54Florence,
00:35:55Estelle et Stéphane.
00:35:58Marlonne est prêt ?
00:35:58Mesdames et messieurs,
00:36:04chers membres du jury,
00:36:07chères régions,
00:36:09ceux qui vivent
00:36:10sont ceux qui luttent,
00:36:13ce sont ceux
00:36:13dont un dessin ferme
00:36:15emplit l'âme
00:36:16et le front.
00:36:18Victor Hugo,
00:36:19avec ses dernières plumes
00:36:21et ses derniers mots,
00:36:22nous délivrait ce message.
00:36:24Et si poétiques soient-ils,
00:36:28ses vers ne sont pas futiles,
00:36:31car, oui,
00:36:32il s'avère que Victor
00:36:34n'a pas tort.
00:36:36Ceux qui vivent
00:36:38sont ceux qui luttent.
00:36:40La vie est une lutte
00:36:42à tous les âges,
00:36:43de l'âge de fer
00:36:44à l'âge de pierre,
00:36:45de l'âge de bronze
00:36:46à l'âge du nucléaire,
00:36:48de l'âge jeune
00:36:49à l'âge moins jeune.
00:36:51Qu'importe l'âge,
00:36:55qu'importe l'ère du temps,
00:36:57toutes ces luttes
00:36:58se rassemblent
00:36:58sous le signe
00:36:59d'un seul combattant,
00:37:02l'histoire.
00:37:04L'histoire,
00:37:06pas la mienne,
00:37:07l'histoire,
00:37:09pas la vôtre,
00:37:11la nôtre,
00:37:13celle que l'on habite
00:37:13d'une grande lettre
00:37:14et surtout
00:37:15celle qui lutte
00:37:16contre l'oubli.
00:37:18Car oublier,
00:37:19c'est disparaître.
00:37:21Oublier,
00:37:22c'est mourir deux fois,
00:37:23c'est l'effacement
00:37:24de la trace
00:37:25que l'on laisse
00:37:25derrière soi.
00:37:27Et quand l'oubli
00:37:28s'installe,
00:37:30la rose perd
00:37:31petit à petit
00:37:33chacun de ses pétales.
00:37:37Mais fort heureusement
00:37:37pour nous,
00:37:38l'histoire est ce qui
00:37:39nous empêche
00:37:39de sombrer dans cet abîme.
00:37:41Elle se dresse
00:37:42comme un phare
00:37:42illuminant les ténèbres
00:37:44de l'oubli.
00:37:45Elle est la voie
00:37:45qui nous rattache
00:37:46à ce que nous avons été,
00:37:49ce que nous sommes,
00:37:50et ce que nous devons
00:37:52devenir.
00:37:54L'intérêt premier
00:37:56de l'histoire,
00:37:58c'est la mémoire.
00:37:59C'est de lutter
00:38:00contre l'oubli
00:38:01et ce,
00:38:01dans un but bien précis.
00:38:04Ne pas répéter
00:38:04les guerres,
00:38:06ne pas répéter
00:38:07les folies.
00:38:09A ce titre,
00:38:10cher public,
00:38:11le passé est un élément
00:38:13essentiel.
00:38:15En d'autres termes,
00:38:16revenir sur le passé,
00:38:18on ne peut pas
00:38:19s'en passer.
00:38:21Alors aujourd'hui,
00:38:23luttons,
00:38:24prenons un instant
00:38:25pour nous souvenir
00:38:26des fusillés
00:38:27de Châteaubriand.
00:38:28Ces hommes et ces femmes
00:38:29tombés sous les balles
00:38:30de l'oppression
00:38:31ne sont pas morts en vain.
00:38:33Parmi eux,
00:38:34Guy Moquet,
00:38:35un adolescent de 17 ans,
00:38:37au crépuscule
00:38:38de la liberté,
00:38:39à l'aube de sa jeunesse,
00:38:42dans sa lettre d'adieu,
00:38:44écrivait
00:38:44« Je vais mourir.
00:38:48Ce que je souhaite
00:38:49de tout mon cœur,
00:38:51c'est que ma mort
00:38:52serve à quelque chose. »
00:38:54Ces mots,
00:38:55gravés dans l'émotion,
00:38:57sont bien plus
00:38:57qu'un simple adieu.
00:38:59C'est un appel.
00:39:00Un appel
00:39:01à ne pas oublier.
00:39:03Un appel
00:39:03à comprendre
00:39:04qu'un peuple
00:39:05sans mémoire
00:39:06est un peuple
00:39:08sans avenir.
00:39:09Car l'histoire,
00:39:11mesdames et messieurs,
00:39:12ce n'est pas simplement
00:39:13une liste de dates
00:39:13dans un manuel scolaire.
00:39:16C'est bien plus que ça.
00:39:17L'histoire est souffle,
00:39:19elle est larme,
00:39:20elle est chère.
00:39:22Elle est dans le chant
00:39:22des partisans
00:39:23qui murmurent
00:39:24à l'oreille des justes
00:39:25« Ami,
00:39:26entends-tu le vol noir
00:39:27des corbeaux
00:39:27sur nos plaines ? »
00:39:29Elle est sur les murs
00:39:30sur lesquels
00:39:31Éluard écrivait
00:39:32« Liberté,
00:39:33j'écris ton nom ».
00:39:35Elle est dans cette voix
00:39:36qui ne faiblit pas,
00:39:37celle du général de Gaulle
00:39:38qui clame depuis Londres
00:39:40que la France
00:39:41n'est pas vaincue
00:39:42tant que ses enfants
00:39:43continuent de lutter.
00:39:46La mémoire,
00:39:48c'est aussi pour nous,
00:39:49les Moriennais,
00:39:51j'appartiens au silence
00:39:52de Rosine Perrier,
00:39:55cette femme
00:39:55qui a fait le choix
00:39:56de prendre la parole
00:39:58au nom de tous ceux
00:39:58dont l'histoire
00:39:59a été effacée,
00:40:01ceux qui ont vécu
00:40:02dans l'ombre
00:40:03mais dont le courage
00:40:05résonne encore.
00:40:07Ce récit
00:40:08est bien plus
00:40:10qu'un ouvrage,
00:40:12c'est une passerelle,
00:40:14une manière de dire
00:40:14que même ici,
00:40:16dans nos montagnes,
00:40:18l'histoire a laissé
00:40:19des empreintes
00:40:20et que nous avons choisi
00:40:22de ne pas les effacer.
00:40:25Vous l'aurez compris,
00:40:27cher public,
00:40:29l'histoire
00:40:30et la mémoire
00:40:31sont bien plus
00:40:32que des mots,
00:40:33ce sont des moteurs.
00:40:35Toutes ces choses,
00:40:37nous devons les comprendre,
00:40:39les assimiler,
00:40:40nous en imprégner
00:40:41pour à notre tour
00:40:43agir
00:40:44car l'histoire
00:40:46ne se contemple pas
00:40:47du balcon.
00:40:49Il ne suffit pas
00:40:50de regarder d'en haut
00:40:51les ébats
00:40:52et du toit
00:40:53les émois.
00:40:55Il faut être là.
00:40:57L'histoire continue.
00:40:59Nous en sommes
00:41:00à présent les acteurs.
00:41:02Alors ne commettons pas
00:41:03les mêmes erreurs.
00:41:05L'intérêt premier
00:41:07de l'histoire
00:41:07est de lutter
00:41:09contre l'oubli
00:41:09et lutter contre l'oubli
00:41:11c'est éclairer demain
00:41:12à la lumière
00:41:13d'hier
00:41:14et d'aujourd'hui.
00:41:16C'est refuser
00:41:17que le silence
00:41:17devienne vainqueur
00:41:18et c'est petit à petit
00:41:21que les pétales fanées
00:41:23redeviendront fleurs.
00:41:27Je vous remercie.
00:41:27Bravo Marlonne
00:41:38du lycée
00:41:40Poliroult
00:41:41de Saint-Jean
00:41:42de Morienne.
00:41:43L'établissement
00:41:44suivant
00:41:45ce sera
00:41:45le sixième
00:41:46et c'est le lycée
00:41:48Chabriand
00:41:49Saint-Jean-Baptiste
00:41:50de Montélimar
00:41:51dans la Drôme.
00:41:52Bonjour,
00:41:56bienvenue au lycée
00:41:57Chabriand
00:41:58Saint-Jean-Baptiste.
00:42:03On a constitué
00:42:04une équipe
00:42:04avec mes meilleurs amis
00:42:05et on est arrivé
00:42:06ici aujourd'hui.
00:42:08L'aider à faire
00:42:08ses textes,
00:42:09la corriger
00:42:10quand il fallait,
00:42:11ça m'a beaucoup plu
00:42:12et du coup
00:42:12je l'ai dit tout de suite.
00:42:13avec madame
00:42:14on a toujours été
00:42:14un peu ses cheerleaders
00:42:15derrière,
00:42:16cette pom-pom girl
00:42:17à l'encourager
00:42:18donc ça a été aussi
00:42:19une évidence
00:42:19de rejoindre l'équipe
00:42:20tout de suite.
00:42:21Avant j'étais vraiment
00:42:22la petite timide
00:42:23au fond de la classe
00:42:24qui ne parlait jamais,
00:42:26je ne m'imposais pas,
00:42:27je ne faisais rien.
00:42:28Alors pour moi
00:42:28l'éloquence
00:42:29c'est une manière
00:42:30de m'exprimer,
00:42:31de sortir de ma rule
00:42:32et d'avancer
00:42:33grâce à ça.
00:42:34Choisir les bons mots,
00:42:35faire des figures de style,
00:42:37que tout coordonne.
00:42:38Comprimer son point de vue
00:42:39et partager aussi
00:42:40partager avec les autres.
00:42:42L'intérêt de l'histoire
00:42:43n'est-il pas d'abord
00:42:44de lutter contre le virus ?
00:42:45Sur le coup,
00:42:46quand je l'ai lu
00:42:47pour la première fois,
00:42:48avec Teddy
00:42:49on s'est regardé
00:42:49on s'est dit bon.
00:42:52Ça nous a aussi
00:42:52beaucoup rassemblés
00:42:53au final
00:42:54parce qu'on était
00:42:55vraiment plus
00:42:55sur ce sujet-là
00:42:56à la supporter
00:42:57« Allez, tu veux bien,
00:42:58dis-le quoi ! »
00:43:00« Ne béguez pas ! »
00:43:01Notre devise,
00:43:02notre petit cri de guerre,
00:43:03notre slogan,
00:43:04ce serait plutôt
00:43:05l'éloquence
00:43:07qui sera à l'arc
00:43:07de nos idées.
00:43:13Le lycée,
00:43:16le lycée,
00:43:18c'est le lycée
00:43:19Chabriant-Saint-Jean-Baptiste
00:43:20de Montélimar.
00:43:22Vous allez entendre
00:43:23Margot,
00:43:24l'oratrice
00:43:24dans un petit instant,
00:43:26l'équipe pédagogique
00:43:27Marc Blandine
00:43:28et Claire,
00:43:29le suppléant de Margot
00:43:31c'était dit
00:43:32et puis l'équipe élève
00:43:33Clément
00:43:34et Manon.
00:43:35Mesdames,
00:43:36Messieurs,
00:43:38membres du jury,
00:43:40il y a des noms
00:43:41que l'on chuchote encore
00:43:42et d'autres
00:43:43que le vent emporte.
00:43:45Des visages qui s'effacent,
00:43:46des voix qui se perdent,
00:43:48des traces que l'on balaye
00:43:49du revers de la main
00:43:50et puis un jour
00:43:52il ne reste plus rien.
00:43:54Des empreintes
00:43:55laissées par des vies,
00:43:56des luttes,
00:43:57des victoires
00:43:57et des défaites
00:43:58mais qu'advient-il
00:43:59lorsque le vent gagne ?
00:44:01Lorsque les voix se taisent,
00:44:02lorsque les noms
00:44:03tombent dans l'abîme
00:44:04de l'oubli.
00:44:05Fermez les yeux
00:44:07un instant
00:44:08et écoutez
00:44:09ce silence pesant.
00:44:12Imaginez
00:44:13un monde sans mémoire,
00:44:15une mer sans rivage,
00:44:16un ciel sans constellations,
00:44:18une humanité privée
00:44:19de son passé
00:44:19qui en oublierait
00:44:20les moments clés.
00:44:22Oui,
00:44:23imaginez ne vous souvenir
00:44:24que du île-vécuret heureux
00:44:25et y eurent beaucoup d'enfants
00:44:26et en oubliez
00:44:27le pourquoi,
00:44:28du comment.
00:44:29Que faire
00:44:30sans le milieu même
00:44:31de l'histoire ?
00:44:32Que reste-t-il
00:44:33d'un peuple qui oublie ?
00:44:35Une cité en ruine,
00:44:36un livre dont on aurait
00:44:37arraché les premières pages
00:44:38condamnant chaque nouveau chapitre
00:44:39à l'amnésie.
00:44:41L'intérêt de l'histoire
00:44:42ne serait-il pas d'abord
00:44:44de lutter
00:44:44contre cet oubli ?
00:44:47Alors oui.
00:44:49Oui,
00:44:49l'histoire a pour but
00:44:50de lutter contre l'oubli
00:44:51et pourtant,
00:44:52avant chaque contrôle
00:44:53dans cette matière,
00:44:53je dois la réviser.
00:44:55Car malgré le fruit
00:44:56de ma réflexion,
00:44:57j'en oublie toujours
00:44:57les dates.
00:44:5814,
00:44:5918,
00:45:0039,
00:45:0145,
00:45:01c'est toujours la guerre
00:45:02que ces chiffres marquent.
00:45:05Alors oui.
00:45:06Oui,
00:45:06l'histoire a pour but
00:45:07de lutter contre l'oubli,
00:45:09mais je crois pourtant
00:45:09qu'on en a oublié la joie.
00:45:12Dans les manuels d'histoire,
00:45:13il n'y a guère de paix,
00:45:14c'est presque automatique.
00:45:15Dans les manuels d'histoire,
00:45:16chaque page que je passe
00:45:17narre une nouvelle guerre
00:45:18et compte de nouvelles pertes.
00:45:21Et aujourd'hui encore,
00:45:22dans l'histoire d'Emmanuel,
00:45:23nous sommes en guerre.
00:45:25Alors comment faire
00:45:27pour ne pas l'oublier ?
00:45:29Si de toute façon,
00:45:30partout où l'on regarde,
00:45:31des maisons sont pillées,
00:45:32des soldats tus sont sourcillés.
00:45:34Enfin, je veux dire,
00:45:36qui peut bien vouloir
00:45:36se souvenir d'une telle atrocité ?
00:45:39Et pourtant,
00:45:39depuis la nuit des temps,
00:45:40l'homme se bat à tout bout de champ
00:45:42pour tout bout de champ,
00:45:43bombes et explosions.
00:45:44Et si tout ça a lieu,
00:45:46c'est déjà qu'avant tout ce boucan,
00:45:48l'on ne s'entendait plus.
00:45:49Quand on demandait à son voisin
00:45:51un peu trop bruyant
00:45:52de cesser de son,
00:45:52il comprenait ces sessions.
00:45:53S'il y a tant de morts maintenant,
00:45:55c'est forcément qu'avant,
00:45:57personne ne s'est tu.
00:46:00Se taire.
00:46:02Voilà alors ce qu'il faudrait faire.
00:46:04Se taire sans faire d'histoire ?
00:46:06Remarquez,
00:46:07c'est sûr que dans le silence,
00:46:09c'est toujours plus simple
00:46:10d'avoir la paix.
00:46:11Et puis,
00:46:12ça aide à oublier.
00:46:14Oublier les angoisses
00:46:15et les problèmes.
00:46:16Et puis,
00:46:16il faut se le dire,
00:46:18les silences précèdent toujours
00:46:19les histoires les plus belles.
00:46:23Les histoires de fête.
00:46:30Car il y en a, oui.
00:46:32Les amours,
00:46:32pas qu'histoire d'eux,
00:46:33les vraies histoires d'amour.
00:46:35Celles qu'on veut toujours garder en tête,
00:46:36même si elles font mal au cœur.
00:46:38Parce que cette douleur,
00:46:39à l'amour comme à la guerre,
00:46:41on la garde pour ce qu'elle rappelle.
00:46:43Comme une étrange odeur.
00:46:44Cette belle histoire
00:46:46a débuté un peu par hasard
00:46:48et dès le début n'était pas calculée.
00:46:50Et maintenant,
00:46:51écrit les pages de notre quotidien
00:46:52pour que l'on puisse un jour
00:46:53tout raconter.
00:46:55Comment l'on s'est rencontré
00:46:56et comment l'on s'est quitté.
00:47:00L'histoire lutte contre l'oubli
00:47:01pour ne pas délaisser le passé.
00:47:03Et c'est souvent le plus dur.
00:47:05Elle nous rappelle
00:47:06qu'une histoire au présent parfait
00:47:07ne se conjuguera peut-être pas au futur.
00:47:09Il y a tant de choses
00:47:12que l'on veut oublier.
00:47:14Tant qu'elles sont gravées
00:47:15dans nos mémoires
00:47:15et dont on voudrait se libérer.
00:47:17Nos regrets et nos remords
00:47:18forment des piliers
00:47:19et élaborent l'architecture
00:47:21de qui nous sommes
00:47:22et qui, lors de défaillances
00:47:23et de troubles,
00:47:24nous sommes une archi-lecture
00:47:26de nous.
00:47:29C'est là que l'histoire est importante.
00:47:32Si on l'oublie, on s'oublie.
00:47:34Peut-être y voyons-nous moins de sens,
00:47:35mais une histoire a moins de sens
00:47:36s'il est vide,
00:47:40si nos pages sont limpides.
00:47:43Aboli de l'encre,
00:47:43notre existence
00:47:44n'est qu'une histoire livide.
00:47:48C'est dur.
00:47:50Je le sais.
00:47:52Mais dans l'histoire,
00:47:52tout est dur.
00:47:53Et si elle s'écrit avec un grand H,
00:47:55c'est peut-être parce qu'elle hurle,
00:47:56qu'elle hante, qu'elle heurte,
00:47:57qu'elle ne veut pas être oubliée
00:47:58et vulgairement pliée
00:47:59dans les manuels hâtiers.
00:48:04Elle parle de crimes
00:48:05et de meurtres.
00:48:05pour nous apprendre
00:48:07à pardonner.
00:48:09Et puis, il faut t'avouer,
00:48:10elle est déjà à moitié.
00:48:13Alors,
00:48:14mesdames, messieurs,
00:48:16à tous ceux qui souhaiteraient
00:48:17tout oublier,
00:48:18sachez que
00:48:19s'affranchir du passé
00:48:20ne témoigne
00:48:21d'aucune présence d'esprit.
00:48:24On dit même que c'est pire.
00:48:26On dit qu'oublier le passé,
00:48:27c'est ce qu'on a né à le revivre.
00:48:29Et si on oublie,
00:48:31si on ne sait plus
00:48:32qui on était,
00:48:32comment savoir
00:48:33si on a grandi ?
00:48:35Et je crois qu'on s'y méprend.
00:48:37Il n'a jamais été question
00:48:38d'aimer l'histoire
00:48:38et ça se comprend.
00:48:40L'histoire fait mal,
00:48:40elle étrangle.
00:48:42Horrible, ça, tiens.
00:48:43On devrait la haïr.
00:48:44Alors, non.
00:48:48Non, l'histoire ne demande pas
00:48:49qu'on l'aime,
00:48:50mais qu'on l'écoute.
00:48:51Car nos actions passées
00:48:52reviennent toujours
00:48:53comme un refrain.
00:48:54Il faut qu'on l'écoute.
00:48:56Qu'on la confronte,
00:48:57qu'on la regarde
00:48:57droit dans les yeux.
00:48:59Car qu'on l'aime
00:49:00ou qu'on la déteste,
00:49:03qu'on en pleure
00:49:03ou qu'on en sourit,
00:49:05l'histoire
00:49:06n'a jamais seulement eu pour but
00:49:08de lutter
00:49:09contre l'oubli.
00:49:11Merci.
00:49:19Bravo, merci Margot.
00:49:22Margot du lycée
00:49:24Chabriand-Saint-Jean-Baptiste
00:49:25à Montélimar
00:49:27dans la Drôme.
00:49:30Dernier établissement
00:49:31dans la course,
00:49:33c'est le lycée
00:49:34Saint-Marc
00:49:35de Niveau-la-Vermel
00:49:37qu'on découvre tout de suite
00:49:38en vidéo.
00:49:41Bienvenue au lycée Saint-Marc.
00:49:49On avait fait
00:49:50les concours d'éloquence
00:49:50au lycée
00:49:51et donc je fais ça
00:49:52depuis la première
00:49:53et là je m'étais réinscrite
00:49:54pour celui en terminale,
00:49:55donc celui de cette année
00:49:56qui s'est fini
00:49:57il y a quelques semaines.
00:49:58Je pense qu'il y a
00:49:58plein de personnes
00:49:59qui ont différents styles
00:50:01d'éloquence.
00:50:02Moi je sais que c'est
00:50:02un peu plus
00:50:03dans la poésie,
00:50:07un peu plus dans la douceur
00:50:09j'imagine
00:50:09et je pense que ça dépend
00:50:12vraiment de chacun
00:50:12mais pour moi l'éloquence
00:50:14c'est avant tout
00:50:15je pense la générosité,
00:50:16vouloir faire
00:50:18prendre conscience
00:50:20des choses
00:50:20à un public
00:50:20et leur partager
00:50:22notre expérience
00:50:22et la sincérité
00:50:24monter sur scène
00:50:25et dévoiler
00:50:26un petit peu
00:50:26qui en est.
00:50:27Et elle sait
00:50:28où elle va,
00:50:28elle sait qui elle est,
00:50:29elle sait ce qu'elle veut
00:50:30transmettre
00:50:31et ça ne peut que
00:50:33se ressentir
00:50:34donc j'ai aucune attente
00:50:36j'ai aucun doute
00:50:37et en fait
00:50:38quel que soit
00:50:38le résultat
00:50:39moi je sais tout
00:50:40ce qu'elle a gagné.
00:50:41Alors quand j'ai reçu
00:50:42le sujet
00:50:43j'avoue que j'étais pas
00:50:43hyper inspirée
00:50:45c'était un sujet
00:50:45sur, donc moi
00:50:46c'est sur l'histoire
00:50:47l'oubli, la mémoire
00:50:48et c'est pas forcément
00:50:50des questions
00:50:50auxquelles je m'étais
00:50:51vraiment attachée
00:50:53avant de recevoir.
00:50:54Après je pense
00:50:55qu'on peut toujours
00:50:55trouver de l'inspiration
00:50:57quelque part
00:50:58moi ça passe surtout
00:50:59par la musique
00:51:00si je devais avoir
00:51:01une devise
00:51:01je pense que ça serait
00:51:02toujours
00:51:04rester fidèle
00:51:06à soi-même
00:51:06toujours rester sincère.
00:51:15Le lycée Saint-Marc
00:51:17Denis Volavermel
00:51:18avec donc
00:51:19on va entendre
00:51:20Louise dans un petit instant
00:51:21qui est déjà prête
00:51:22à nous rejoindre ici
00:51:23son suppléance
00:51:25et Tristan
00:51:26l'équipe élève
00:51:26Zoé et Diane
00:51:27et l'équipe pédagogique
00:51:29Harmonie
00:51:29Louise
00:51:30ça y est
00:51:30Oublier l'histoire
00:51:32ce serait renoncer
00:51:34à ce que nous sommes
00:51:35L'enseigner
00:51:38c'est armer les consciences
00:51:40face aux menaces
00:51:42de l'ignorance
00:51:43j'ai ici la lettre
00:51:46d'un jeune homme
00:51:47innocent
00:51:48qui appartient au passé
00:51:49mais qui s'adresse
00:51:50au présent
00:51:51il écrit
00:51:52Je suis le chevalier de la barre
00:51:57et je vous écris
00:51:58et je vous écris
00:51:58depuis le 18ème siècle
00:51:59j'ai 20 ans
00:52:02à peine
00:52:03lorsque l'on m'arrache
00:52:04à la vie
00:52:04pour ne pas avoir
00:52:06salué
00:52:07une procession
00:52:08ceux-là m'ont tué
00:52:11car naïvement
00:52:12je ne savais pas
00:52:13que les hommes
00:52:14au nom de leur foi
00:52:15étaient capables
00:52:17de bâtir
00:52:17des cathédrales
00:52:19comme de monter
00:52:19des bûchers
00:52:20Je sais bien
00:52:23que bien d'autres
00:52:25après moi
00:52:26vécurent le même sort
00:52:27J'ai vu tant
00:52:29de condamnations
00:52:30de têtes inclinées
00:52:32de soumissions
00:52:33héritées
00:52:34Alors en enseignant
00:52:38mon histoire
00:52:38vous enseignez
00:52:39le prix de la liberté
00:52:40vous prouvez
00:52:42que l'on n'a pas
00:52:43toujours pu
00:52:43penser
00:52:44douter
00:52:45et rire librement
00:52:46Cette lettre
00:52:49elle s'adresse
00:52:50à tous les Charlie
00:52:50et tous les Samuel Paty
00:52:52qui n'ont pas laissé
00:52:53l'ignorance
00:52:54l'emporter
00:52:55Continuez à parler
00:52:56continuez à montrer
00:52:58continuez à croire
00:52:59qu'un esprit éclairé
00:53:01est un rempart
00:53:02contre toutes les formes
00:53:04de barbarie
00:53:05Alors oui
00:53:08l'histoire
00:53:10nous empêche
00:53:12d'oublier
00:53:12le chevalier
00:53:13Charlie
00:53:13Samuel Paty
00:53:14et tous ceux
00:53:15qui bravent
00:53:15les interdits
00:53:16Alors oui
00:53:18l'histoire
00:53:19est l'outil
00:53:20qui permet
00:53:21de garder
00:53:21la mémoire
00:53:22du passé
00:53:23afin qu'il reste
00:53:24quelque chose
00:53:24de nos lignes
00:53:25de nos vies
00:53:26futiles
00:53:27et fragiles
00:53:29Et par-dessus tout
00:53:32l'histoire
00:53:33porte notre identité
00:53:35C'est grâce à elle
00:53:38que nous construisons
00:53:39ce que nous sommes
00:53:40maintenant
00:53:41petits hommes
00:53:41héritiers
00:53:42fragiles
00:53:43de nos ancêtres
00:53:44c'est la preuve
00:53:46qu'examiner l'avant
00:53:47ce n'est pas
00:53:48reculer
00:53:49mais prendre
00:53:51de l'élan
00:53:51Dès lors
00:53:55il ne suffit pas
00:53:57de garder
00:53:58des souvenirs
00:53:58enfermés
00:54:00dans la poussière
00:54:00d'un livre
00:54:01oublié
00:54:01nous avons
00:54:03aussi besoin
00:54:04de penser
00:54:05et de vivre
00:54:06le présent
00:54:07par le prisme
00:54:08critique
00:54:08de l'histoire
00:54:09nous ne pouvons
00:54:11pas nous contenter
00:54:11du simple souvenir
00:54:12de ce qui fut
00:54:13car ce qui importe
00:54:14vraiment
00:54:15c'est d'utiliser
00:54:15ce souvenir
00:54:16de le vivre
00:54:17de l'incarner
00:54:17pour façonner
00:54:18l'avenir
00:54:19ce qui importe
00:54:21c'est de résister
00:54:22au nouveau fasciste
00:54:23qui brûle
00:54:24qui nie toute mémoire
00:54:26qui scie la branche
00:54:27sur laquelle
00:54:27nous sommes assis
00:54:29lutter contre l'oubli
00:54:31c'est avancer
00:54:33ensemble
00:54:34agir ensemble
00:54:35apprendre ensemble
00:54:36et résister ensemble
00:54:38toutefois
00:54:42à la suite
00:54:44de Paul Ricoeur
00:54:45méfions-nous
00:54:47de l'excès
00:54:48de mémoire
00:54:48se souvenir trop
00:54:51c'est parfois
00:54:52fuir un présent
00:54:52marqué
00:54:53par les cicatrices
00:54:54du passé
00:54:55et pour avancer
00:54:56sans que ce passé
00:54:57nous rattrape
00:54:58il est essentiel
00:55:00parfois
00:55:01de l'oublier
00:55:01un peu
00:55:02d'où l'importance
00:55:04de ne pas
00:55:05toujours lutter
00:55:06contre l'oubli
00:55:06mais
00:55:09l'histoire
00:55:11nous apprend
00:55:12aussi le pardon
00:55:13et la résilience
00:55:15pour que nous
00:55:16fassions peau neuve
00:55:17même lorsque
00:55:18dans l'ombre
00:55:19les faux soyeurs
00:55:20de mémoire
00:55:21continuent leur vie
00:55:22le manœuvre
00:55:23si l'histoire
00:55:27suffisait
00:55:28à bâtir
00:55:28un monde meilleur
00:55:29Voltaire aurait suffi
00:55:31à défendre le chevalier
00:55:32Zola aurait suffi
00:55:34à défendre Dreyfus
00:55:35et aujourd'hui
00:55:35nous n'aurions plus
00:55:36à craindre
00:55:37l'antisémitisme
00:55:38et l'intolérance
00:55:39et pourtant
00:55:40l'histoire
00:55:45sert à reconnaître
00:55:46dans le son
00:55:47du présent
00:55:48les échos
00:55:49du passé
00:55:50à combattre
00:55:52non seulement
00:55:53l'oubli
00:55:53mais la persistante
00:55:56infamie
00:55:56en essayant
00:55:59de la faire
00:55:59tomber
00:56:00sous les feux
00:56:01de leur haine
00:56:01ceux qui veulent
00:56:02l'enterrer
00:56:03perdront
00:56:06car nous sommes
00:56:08des graines
00:56:09ce sont nos racines
00:56:12qui dépote
00:56:13le despote
00:56:14qui permettent
00:56:16aux générations
00:56:16suivantes
00:56:17et à la nôtre
00:56:17de grandir
00:56:19pour fleurir
00:56:21si le recommencement
00:56:26de l'atrocité
00:56:27est tracé
00:56:27à nous
00:56:28de dévier
00:56:29à nous
00:56:31de prendre
00:56:31des routes
00:56:32incertaines
00:56:32de trouver
00:56:33des soleils
00:56:34nouveaux
00:56:34d'enfiler
00:56:35des semelles
00:56:35de vent
00:56:36en mettant
00:56:37des mots
00:56:38sur hier
00:56:39et sur aujourd'hui
00:56:39on affronte
00:56:41ensemble
00:56:41le destin
00:56:42on riposte
00:56:43le regard
00:56:44vers demain
00:56:44la destinée
00:56:46est une
00:56:48l'instant passé
00:56:51s'efface
00:56:53furtif
00:56:54comme un clin d'œil
00:56:55vif
00:56:56qui s'enfuit
00:56:57à la fin
00:56:59dans le silence
00:57:00dans le calme
00:57:02et les absences
00:57:04il restera
00:57:06nos voix
00:57:07comme celle
00:57:09de Molière
00:57:10qui déclamait
00:57:12tous les discours
00:57:15n'avance point
00:57:16les choses
00:57:16il faut faire
00:57:19et non pas dire
00:57:20et les effets
00:57:22décident mieux
00:57:23que les paroles
00:57:25merci de m'avoir écouté
00:57:28merci Louise
00:57:40du lycée
00:57:41Saint-Marc
00:57:42à Niveau-la-Vermel
00:57:44dans l'Isère
00:57:45je suis bien heureuse
00:57:48de ne pas être
00:57:48à votre place
00:57:49mesdames, messieurs
00:57:50les membres du jury
00:57:51tant nous avons été
00:57:53pour notre part
00:57:55de ce côté
00:57:55de la salle
00:57:56extrêmement impressionnée
00:57:57par la pertinence
00:57:58de ces discours
00:57:59et par cette maturité
00:58:02vraiment
00:58:03on est extrêmement
00:58:04poussé à la réflexion
00:58:06par les textes
00:58:07de nos lycées
00:58:08nous allons donc
00:58:10vous laisser délibérer
00:58:12on peut vous rappeler
00:58:13que parmi les partenaires
00:58:15principaux
00:58:16de ce concours
00:58:17Vulcania
00:58:18offre 20 places
00:58:19aux lauréats
00:58:21Vulcania
00:58:22c'est bien sûr
00:58:23le parc
00:58:24dans la région
00:58:26Auvergne
00:58:26bien sûr
00:58:27un des 10 parcs
00:58:29en termes de fréquentation
00:58:30en France
00:58:31une grande fierté
00:58:32du territoire
00:58:33et donc
00:58:3420 places
00:58:36seront offertes
00:58:37aux lauréats
00:58:37pour ceux qui ne connaissent
00:58:38pas Vulcania
00:58:39regardez tout de suite
00:58:40cette petite vidéo
00:58:41partez en exploration
00:58:42à Vulcania
00:58:43au coeur des volcans
00:58:44d'Auvergne
00:58:45à la découverte
00:58:46des volcans
00:58:46des phénomènes naturels
00:58:47et de l'espace
00:58:48animation dynamique
00:58:50film sur écran géant
00:58:51spectacle
00:58:51et l'attraction sismique
00:58:53Namazou
00:58:53voyagez aussi dans l'espace
00:58:55avec le plus grand
00:58:56planétarium de France
00:58:57Vulcania
00:58:57le parc d'exploration
00:58:59des volcans
00:58:59et de la planète Terre
00:59:00voilà
00:59:04je suis sûre
00:59:04que vous avez
00:59:04très très envie
00:59:05d'y aller
00:59:05bien sûr
00:59:06et bien on a
00:59:07un petit quiz
00:59:08on a préparé
00:59:08un petit quiz
00:59:09pour les élèves
00:59:10donc les équipes
00:59:12viennent nous envoyer
00:59:13deux candidats
00:59:14je pense qu'ils ont été
00:59:15ils ont été
00:59:16sollicités
00:59:18et venez ici
00:59:19rejoignez-moi
00:59:20vous avez des micros
00:59:27vous avez tout ce qu'il faut
00:59:28on va jouer ici
00:59:29et puis surtout
00:59:30je vais répartir
00:59:31les temps de parole
00:59:32Dac ?
00:59:33allez
00:59:33micro
00:59:33qu'est-ce qu'il y a
00:59:34vous voyez à la télé ?
00:59:36regardez
00:59:36c'est ça
00:59:36voilà
00:59:37faites coucou
00:59:38bon ça y est
00:59:41c'est parti
00:59:41vous êtes prêts ?
00:59:43on ne souffle pas
00:59:43dans le public
00:59:44c'est ok ?
00:59:46déjà
00:59:46si vous vous retournez
00:59:47vous l'avez vu
00:59:48le logo de la région
00:59:49vous le voyez
00:59:50le logo de la région ?
00:59:51il est beau
00:59:52il est beau
00:59:53vous êtes obligés
00:59:54aujourd'hui
00:59:54de dire qu'il est beau
00:59:55alors attention
00:59:56c'est parti
00:59:57qu'est-ce qui représente
00:59:58le logo de la région ?
01:00:00ah oui
01:00:01c'est parti
01:00:01non
01:00:02mademoiselle a levé
01:00:03la main d'abord
01:00:03bien dans le micro
01:00:04et les Alpes ?
01:00:07soyez plus précis
01:00:09c'est pas ça
01:00:10en partie
01:00:12oui ?
01:00:12il y a toutes les montagnes
01:00:14des massifs
01:00:15de la région
01:00:16il y a le fleuve
01:00:17du Rhône
01:00:18il me semble
01:00:18qu'en contrebas
01:00:19et donc
01:00:20Vercors et les Alpes aussi
01:00:21voilà
01:00:22l'eau
01:00:22les montagnes
01:00:23il faut être encore
01:00:24un peu plus précis
01:00:25il manque quelque chose
01:00:25allez je vais vous le dire
01:00:27parce qu'il est quand même
01:00:27très précis
01:00:28donc oui j'accepte
01:00:29une partie des réponses
01:00:30non ?
01:00:30il y avait encore un peu de ?
01:00:31non ?
01:00:32alors attention
01:00:32c'est l'authenticité
01:00:34du territoire auvergnat
01:00:35le dynamisme
01:00:37de l'axe rhodanien
01:00:38la puissance des Alpes
01:00:40donc voilà
01:00:41il manquait l'axe rhodanien
01:00:42et oui oui
01:00:43non non il faut être précis
01:00:44attendez
01:00:44on est au siège
01:00:45de la région
01:00:46donc là aujourd'hui
01:00:47allez là
01:00:49une question très facile
01:00:50il va falloir être
01:00:51le premier à lever la main
01:00:52lequel de ces départements
01:00:53ne fait pas partie
01:00:53de la région
01:00:54Auvergne-Rhône-Alpes
01:00:56la Haute-Loire
01:00:57la Drôme
01:00:58la Lozère
01:00:59ou la Savoie
01:01:00oui au fond
01:01:03parce que
01:01:04allez
01:01:05comment tu t'appelles
01:01:07comment vous vous appelez
01:01:08Lisa
01:01:08Lisa
01:01:09c'est la
01:01:10la Haute-Loire
01:01:12ça va pardon
01:01:19ça n'a pas marché
01:01:23attention
01:01:24on recommence
01:01:24le premier qui lève la main
01:01:25ici
01:01:26la Lozère
01:01:27la Lozère
01:01:28bravo
01:01:29alors il n'y a pas de triandise
01:01:33mais il y a bien sûr
01:01:34les honneurs du public
01:01:35non mais j'entends
01:01:39la Haute-Loire
01:01:39c'est très loin de Lisa
01:01:40mais c'est la même région
01:01:42Auvergne-Rhône-Alpes
01:01:42bien sûr
01:01:43et c'est une région
01:01:44qui est un département
01:01:45très cher
01:01:45alors là
01:01:47ça c'est facile
01:01:48pour tous les Lyonnais
01:01:48qui nous écoutent
01:01:49quelle fête célèbre
01:01:50la ville de Lyon
01:01:51chaque année
01:01:52au mois de décembre
01:01:53oui
01:01:54la fête des Lumières
01:01:55pardon
01:01:55la fête des Lumières
01:01:56bravo
01:01:57la fête des Lumières
01:01:58question subsidiaire
01:02:04d'où vient-elle
01:02:05quelle est l'origine
01:02:06de la fête des Lumières
01:02:06est-ce que quelqu'un le sait
01:02:07réfléchissez
01:02:09concertez-vous
01:02:10oui
01:02:10allez
01:02:11dans le micro
01:02:12je ne suis pas sûre
01:02:13mais je crois
01:02:14c'était quand il y avait
01:02:14une peste
01:02:15il y a longtemps
01:02:16dans la ville de Lyon
01:02:16et il y aurait eu
01:02:17un miracle
01:02:18qui dit que Marie
01:02:20aurait sauvé
01:02:21la ville de Lyon
01:02:22et du coup maintenant
01:02:23chaque année
01:02:23on célèbre
01:02:24bravo
01:02:25et encore
01:02:27attention
01:02:27en quelle année
01:02:30en 1643
01:02:33voilà
01:02:34en 1643
01:02:35exactement
01:02:36et chaque année
01:02:37pour remercier
01:02:38c'est une fête
01:02:39d'origine religieuse
01:02:40donc pour remercier
01:02:41la Vierge Marie
01:02:42d'avoir épargné
01:02:43la ville de Lyon
01:02:44de cette énorme
01:02:45épidémie
01:02:46de peste
01:02:47c'est très bien
01:02:47et dites-moi
01:02:48à combien s'élève
01:02:49le Mont Blanc
01:02:51dans le micro
01:02:55oui
01:02:55allez
01:02:554802 mètres
01:02:57d'Alchud
01:02:57non
01:02:59presque
01:03:00il n'y a pas de marge
01:03:02on est précis
01:03:03attention
01:03:03oui
01:03:044810
01:03:06plus maintenant
01:03:07oui
01:03:09oui
01:03:10j'ai oublié
01:03:11c'est Jade
01:03:114807 mètres
01:03:13c'est un petit peu
01:03:15on va dire
01:03:16c'est plus
01:03:17c'est moins
01:03:17c'est plus
01:03:17c'est moins
01:03:18non
01:03:19c'est un petit peu
01:03:20c'est un peu
01:03:21alors
01:03:22honnêtement
01:03:23je vous le dis
01:03:24alors
01:03:24sur ma réponse
01:03:25j'ai 4809
01:03:27mais il a baissé
01:03:28il a baissé
01:03:29et oui
01:03:30il s'élève aujourd'hui
01:03:31à 4805 mètres
01:03:33et 59 centimètres
01:03:34il a perdu 2 mètres
01:03:35en 2 ans
01:03:36le Mont Blanc
01:03:37oui
01:03:38oui
01:03:38selon les dernières actualités
01:03:40et les derniers relevés
01:03:41attendez
01:03:42ça c'était en 2023
01:03:43on attend
01:03:44les relevés
01:03:45de 2025
01:03:46s'il y en a
01:03:47allez on reste un petit peu
01:03:48dans les Alpes
01:03:49et laquelle
01:03:50de ces villes
01:03:51de la région
01:03:52Auvergne-Rhône-Alpes
01:03:53n'a jamais accueilli
01:03:54les Jeux Olympiques
01:03:55d'hiver
01:03:56il y a un piège
01:03:58non il n'y a pas de piège
01:03:58Chamonix
01:03:59Annecy
01:04:00Albertville
01:04:01ou Grenoble
01:04:02oui
01:04:04j'aurais dit
01:04:06Annecy
01:04:07bonne réponse
01:04:09alors attention
01:04:10à l'habitant près
01:04:14combien d'habitants
01:04:15compte la région
01:04:16Auvergne-Rhône-Alpes
01:04:17je vous laisse vous concerter
01:04:20je vous laisse réfléchir
01:04:21il y a des grands yeux
01:04:23devant moi
01:04:23je vous aide
01:04:28ça finit par un zéro
01:04:29de rien
01:04:31allez une fourchette
01:04:35allez on se lance
01:04:378 millions et quelques
01:04:37pardon
01:04:388 millions et quelques
01:04:39combien
01:04:398
01:04:40et quelques
01:04:41je te laisse encore
01:04:44une chance
01:04:44continue
01:04:458 millions
01:04:45combien
01:04:458 700 000
01:04:49c'est moins
01:04:508 300 000
01:04:52c'est moins
01:04:528 100 000
01:04:53c'est un peu moins
01:04:541 50 000
01:04:57c'est un peu plus
01:04:588 70 000
01:05:00c'est un peu plus
01:05:018 90 000
01:05:02c'est moins
01:05:038 79 000
01:05:05on va y passer la soirée
01:05:06Mais bravo ! 8,79 millions d'habitants, selon l'INSEE, en 2020.
01:05:12Oui, mais si je me mets au milieu, regardez, ça fait comme ça.
01:05:16Non, ce n'est pas génial. Je change de côté.
01:05:19Allez, à tout à l'heure !
01:05:22Allez, facile, quel célèbre fromage à pâte persilée.
01:05:27Vient d'Auvergne et est connu pour ses veines bleues.
01:05:30C'est ça, le bleu d'Auvergne. Bravo !
01:05:32On me précise un fromage de caractère, tu confirmes ?
01:05:35Tu n'aimes pas le fromage ? Mais tu les connais bien. Bravo !
01:05:39Bravo, ça c'est sûr.
01:05:41Alors, là, c'est pour les géographes.
01:05:43Classez-moi Valence, Lyon, Saint-Etienne, du nord au sud, du plus au nord au sud.
01:05:52Saint-Etienne, Valence ou Lyon ?
01:05:54Du nord au sud, c'est Saint-Etienne d'abord, Lyon, Valence.
01:05:59Du nord au sud. Donc on a ?
01:06:01Saint-Etienne, Lyon, Valence. C'est Lyon, Saint-Etienne, Valence ?
01:06:04Oui. C'est Lyon, Saint-Etienne, Valence.
01:06:06Et Valence.
01:06:07Montélimar.
01:06:08Lyon, Saint-Etienne et Valence.
01:06:10Et Montélimar.
01:06:10Et Montélimar. Bravo !
01:06:13Mais ça ne faisait pas partie du questionnaire.
01:06:16On est complets.
01:06:19Bref, on vous remercie beaucoup à vous tous.
01:06:21Bravo d'avoir participé.
01:06:23Et les gagnants sont vous, vous, vous, vous, vous, vous, vous.
01:06:26Bravo, bravo.
01:06:28Et bravo.
01:06:28Bravo, Margot.
01:06:30On vous laisse retourner à votre place.
01:06:33Le jury va bientôt revenir, va bientôt arriver.
01:06:35On respire une petite seconde.
01:06:37Ça marche ?
01:06:38Allez, merci beaucoup à vous tous.
01:06:40Êtes-vous prêts à rendre votre verdict, mesdames et messieurs les membres du jury ?
01:06:49Je vous remercie de bien vouloir me rejoindre ici sur cette scène.
01:06:54On le rappelle, les membres du jury, madame Florence Dubessi, vice-présidente déléguée à la jeunesse et à la famille,
01:06:59madame Virginie Bonneferon, conseillère régionale déléguée aux actions éducatives,
01:07:05colonel Xavier Vialinck, coordinateur régional des cadets de la gendarmerie, ici à ce titre,
01:07:14maître Paul Richard Zelmati, avocat,
01:07:18et monsieur Nicolas Dezormont, inspecteur d'académie, inspecteur pédagogique régional de lettres, représentant interacadémique.
01:07:25Nous avons deux prix à remettre, madame la vice-présidente, un prix spécial et le prix de ce concours.
01:07:35Sans plus attendre, j'annonce donc le lauréat, c'est déjà un petit indice, je n'ai pas dit la lauréate,
01:07:43de ce deuxième concours d'éloquence régionale qui va être attribué à Marlon du lycée Paul-les-Rues.
01:07:55Marlon, tout de suite, grand vainqueur.
01:08:22Moi, je ne vais pas beaucoup parler, je pense que vous avez suffisamment entendu aujourd'hui.
01:08:27Ce que je voudrais faire, c'est surtout des remerciements.
01:08:30D'abord, merci à la région, merci de nous donner la possibilité, à nous les lycéens,
01:08:34de porter notre voix, de porter nos convictions haut et fort, ici, dans cet hôtel de région.
01:08:40Merci aussi à mon professeur, monsieur Chambreau, tout le personnel de mon lycée qui m'a accompagné,
01:08:45mon équipe, bien évidemment, et dédicace à Arnaud particulièrement.
01:08:47Merci.
01:08:50Bravo.
01:08:56Marlon du lycée Paul-les-Routes de Saint-Jean-de-Maurienne, bravo à vous tous,
01:09:00bravo à tous les candidats, bien sûr, à toutes les équipes.
01:09:02On rappelle que c'est un travail collectif, un travail d'équipe et qu'il se prépare depuis des mois.
01:09:08Personne, personne n'a démérité. Nous avons été bouleversés par vos textes.
01:09:12Madame la Présidente du Jury, je vous laisse conclure cette cérémonie avec la remise des prix, bien sûr.
01:09:20Donc, il y en a trois, deux ex-echo et un grand prix.
01:09:24Donc, les deux ex-echo remis à Louise et à Jade.
01:09:29Monsieur le Président, je vous laisse vous avancer. Merci à vous encore.
01:09:32Avec la petite musique, je ne sais pas s'il y en a, je prends une liberté, mais c'est toujours plus sympa en musique.
01:09:41Voilà.
01:09:43Voilà. Elle est très sympa en plus, cette musique.
01:09:45Bravo à Jade, à Louise.
01:09:54Jade du lycée, Robert Douaneau de Vaud-en-Velin, Louise du lycée Saint-Marc de Niveau-la-Vermel.
01:10:05Bravo à vous, le prix spécial du jury.
01:10:07Bravo à Jade, bravo.
01:10:19Alors, on appelle d'abord...
01:10:23Ah oui, bien sûr.
01:10:24Voilà, Marlon du lycée Paul-Hérout de Saint-Jean-de-Maurienne, grand vainqueur du deuxième concours d'éloquence de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
01:10:51Bravo, Marlon.
01:10:52Bravo et merci encore à vous tous.
01:11:02Merci à vous tous de votre enthousiasme tout au long de cette cérémonie du grand concours d'éloquence de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
01:11:08Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
01:11:52...