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  • il y a 5 jours
Depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu le 18 mars dernier, le calvaire des population civiles à Gaza n’en finit pas de s’amplifier. Plus de 2,1 millions de personnes sont actuellement prises au piège, bombardées et affamées. Aucune aide humanitaire n’est entrée dans la bande de Gaza depuis le 2 mars suite à une décision du gouvernement israélien de la bloquer tant que tous les otages ne seront pas libérés. Nous avons contacté Amande Bazerolle qui est coordinatrice d’urgence pour Médecins sans frontières à Gaza afin de faire un point sur la situation et sur les conditions de vie des Gazaouis et de travail des humanitaires, de plus en plus critiques.

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Transcription
00:00Le personnel médical ne sert pas à grand chose.
00:02On peut maintenir une vie, mais on ne va pas pouvoir la sauver, en fait.
00:05Gaza est devenu un charnier pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide.
00:09Nous assistons en temps réel à la destruction et aux déplacements forcés de toute la population.
00:14Ces mots sont issus du dernier communiqué de l'ONG Médecins Sans Frontières,
00:18un cri du cœur qui donne un état des lieux de la situation humanitaire déplorable à Gaza.
00:22Depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu le 18 mars dernier,
00:26le calvaire des populations civiles n'en finit pas de s'amplifier.
00:29Aucune aide humanitaire n'est entrée à Gaza depuis le 2 mars,
00:32suite à la décision du gouvernement israélien de la bloquer,
00:35tant que tous les otages ne seront pas libérés.
00:37Nous avons contacté Amande Bazerolle,
00:39qui est coordinatrice d'urgence pour Médecins Sans Frontières à Gaza,
00:42afin de faire un point sur la situation et sur les conditions de vie des Gazaouis
00:46et de travail des humanitaires de plus en plus critiques.
00:52La situation n'a fait que se dégrader depuis la fin du cessez-le-feu.
00:55La reprise des hostilités a été extrêmement intense.
00:58La plupart de nos collègues nous ont dit que ça leur avait rappelé le début de la guerre.
01:04Et ensuite, maintenant, on voit de manière journalière des bombardements
01:08qui ont lieu à peu près partout dans la bande de Gaza,
01:13avec des blessés et des morts de manière quotidienne.
01:16Et nous, ce qu'on voit notamment à l'hôpital,
01:18c'est qu'une très grande partie des gens qui arrivent à l'hôpital sont déjà morts.
01:23C'est difficile parce que là, on voit les gens, leur état se dégrader,
01:29parce qu'il n'y a plus d'accès à la nourriture, l'accès à l'eau est extrêmement compliqué.
01:33Donc aujourd'hui, les organismes qui distribuent la nourriture,
01:36il leur reste moins d'une semaine de nourriture à distribuer pour 200 personnes,
01:41sachant qu'avant, ils couvraient à peu près 1,5 million.
01:43Donc il faut garder en mémoire que la majorité de la population de Gaza,
01:47aujourd'hui, n'a pas de travail, n'a pas de moyens de subsidence
01:50et survit que grâce à l'aide humanitaire.
01:52Donc ces gens-là, aujourd'hui, ils n'ont plus accès qu'à un repas par jour
01:55et beaucoup, voire même plus, parce qu'on ne peut plus prendre tout le monde en charge.
02:01Et donc sur le marché, aujourd'hui, tout a extrêmement augmenté.
02:05On parle d'augmentation de 400 à 1000 % pour certains items.
02:09Et encore, c'est ce qui est encore disponible.
02:11Donc là, on voit des enfants qui se dégradent.
02:14On a de moins en moins d'intrants pour pouvoir les prendre en charge.
02:17Donc ça veut dire que l'UNICEF, qui d'habitude prend en charge la manifestation,
02:21n'a plus les intrants pour pouvoir le faire.
02:25C'est pareil, vu le type de blessure que l'on voit,
02:29ça nous consomme évidemment nos stocks de manière extrêmement rapide.
02:33Et en plus, on voit que les gens n'ayant pas accès à de la nourriture de manière correcte
02:37n'arrivent plus à guérir.
02:39Donc ça devient effectivement très compliqué pour nous de prendre en charge les patients.
02:44On a quelques semaines encore devant nous, mais on va très vite arriver à la fin de nos stocks.
02:48Et ce n'est pas que le MSF, c'est l'entièreté des organisations humanitaires.
02:52Il y a un moment où ça ne sera plus possible.
02:53C'est absolument l'ensemble des acteurs qui arrivent au bout de leurs moyens.
02:57Donc nous, sans médicaments, le personnel médical ne sert pas à grand-chose.
03:05On peut maintenir une vie, mais on ne va pas pouvoir la sauver.
03:08On va retarder le moment, mais de pas très longtemps.
03:11Sans les médicaments, c'est très compliqué.
03:13En plus, ça crée énormément de tensions, comme on peut l'imaginer, entre les populations,
03:16sur le peu de ressources qui restent.
03:18Et évidemment, ça crée à l'intérieur de Gaza aussi des tensions entre les populations.
03:24Donc on va aller vers une dégradation encore plus importante de la situation à Gaza.
03:29Donc à un moment, effectivement, quand nous n'aurons plus de moyens pour pouvoir prendre en charge,
03:34on va être complètement désoeuvrés.
03:38Et voilà, ça sera la fin, à un moment ou à un autre, de l'aide humanitaire
03:42pour la population qui vit une situation absolument catastrophique.
03:47Ce qu'on demande, c'est un CTF permanent, effectivement.
03:50L'entrée de l'aide sans condition, car on craint aussi qu'au moment où l'aide va revenir,
03:55on reparte sur un problème de pillage.
03:58Si on restreint un nouveau l'aide, on va rentrer dans un cercle vicieux.
04:02Et évidemment, la libération non conditionnelle des otages qui sont aujourd'hui,
04:07pareil, aux mains du Hamas et des autres organisations depuis plus de 18 mois.
04:12Actuellement, plus de 2,1 millions de personnes sont prises au piège, bombardées et affamées.
04:17Depuis le 18 mars, environ 500 000 Palestiniens ont encore été déplacés dans la bande de Gaza.
04:22Et depuis le 7 octobre 2023, plus de 50 000 Palestiniens sont morts.

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