Quintuple médaillée olympique, partez à la rencontre de Clarisse Agbegnenou, une des figures du judo français.
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00:00Salut tout le monde, je suis Clarisse Agbenienou, je suis maman, athlète et aujourd'hui je vais vous parler un petit peu de moi.
00:30J'ai commencé le judo parce que j'étais un petit peu turbulente et je me battais souvent avec mon frère jumeau et la directrice de mon école a demandé à mes parents de m'inscrire à un sport de combat.
00:38J'en faisais déjà beaucoup mais pas trop de combat et c'est là que j'ai commencé le judo du coup à 9-10 ans.
00:43A quel moment on a découvert mon potentiel ? Je pense jeune mais moi je ne m'en rendais pas compte et je crois que moi dans ce cas-là quand je l'ai découvert c'est vraiment quand je suis allée en Pôle à Orléans à 14 ans.
00:53Changement de cadre, difficulté, sans la famille et puis je me suis dit que je n'ai pas envie de toujours tomber ou d'être pas bonne donc t'élèves, t'élèves et j'étais la plus jeune parmi que des grandes.
01:03Donc forcément j'ai fait un bond dans le temps où j'ai très vite progressé et vraiment 15 ans je me suis dit que je veux être championne.
01:14La personne qui avait cru en moi je dirais qu'il y en avait plusieurs sur mon chemin.
01:16Quand j'ai commencé j'avais des entraîneurs qui me disaient toujours « écoute, essaie de te dépasser sinon tu n'y arriveras pas » ou des choses comme ça.
01:24Quand je suis allée au Pôle à Orléans, Franck Decroix, pour le coup c'est vraiment la personne qui a cru en moi, qui me poussait.
01:30Des fois qui était contre moi pour me pousser à devenir plus forte donc là vraiment ça m'a fait aussi un bond.
01:37Et aussi mon entraîneur Asen Goudjil de club à Argenteuil qui m'a accompagnée et qui m'a éduquée à ce que je suis aujourd'hui,
01:46à ce que je devienne une athlète responsable et que je sache ce que je fais aujourd'hui.
01:54Alors mon inspiration dans le sport c'est Réna Williams, l'unique et la seule.
01:59Déjà la même couleur de peau, des difficultés quand elle était jeune, se développer au gré de tous.
02:08Son physique qui est assez imposant et qui posait critiques.
02:14Et en même temps une femme, une maman, un peu woman, elle a tout pour elle et elle a tout pour me faire rêver.
02:21Je ne l'ai jamais rencontrée mais j'ai rencontré sa soeur Venus et j'espère qu'un jour je la rencontrerai mais ça c'est qu'une question de temps, j'ai toute une vie pour la rencontrer.
02:28Alors je dirais les championnats d'Europe cadets.
02:33Je ne pensais pas du tout, déjà c'était compliqué pour la sélection, on était deux filles où c'était assez chaud.
02:38Quand j'ai été sélectionnée j'étais super heureuse et en fait à ce moment-là, je ne sais pas comment j'ai gagné,
02:43mais j'ai gagné les championnats d'Europe cadets alors que je n'avais jamais vraiment gagné de tournois avant ça.
02:47Et là ça a été vraiment le boost.
02:49Je me suis dit ok j'ai gagné les Europes, maintenant je peux aller encore plus loin, je peux tout gagner.
02:53Alors j'en ai pas mal, je dirais que le plus fort et le plus dur, il y en a eu un en junior où je n'ai pas été sélectionnée en championnat du monde,
03:07où là ça m'a vraiment piqué.
03:09Ensuite je me suis dit allez relève-toi et retourne à l'entraînement pour être sélectionnée la prochaine fois.
03:14Le deuxième, je dirais que mes deuxièmes championnats du monde, du coup j'ai perdu en finale contre Yardin Gerbi.
03:18Et après je gagne l'année d'après contre elle.
03:28Ensuite les Jeux Olympiques à Rio, où je perds en finale contre Tina, là ça m'a vraiment piqué aussi.
03:33Ensuite je dirais le Covid, où là ça a été catastrophique, une grosse dépression, ça a été très dur.
03:47Je gagne derrière et bon ben les Jeux de Paris ça pique, mais il y a quand même une petite fierté.
03:52Alors les Jeux à la maison, réellement ça a été des Jeux qui ont été exceptionnels.
04:04Je pense qu'au niveau public, émotions, il y avait tout, il y avait tout.
04:10Vraiment je mets ça vraiment un point d'honneur, c'est mes troisièmes Jeux pourtant,
04:15mais un point d'honneur à dire que c'était vraiment exceptionnel.
04:17Puis je l'ai vécu en plus en famille avec mon enfant, donc il n'y avait pas mieux en tout cas pour moi.
04:21Une petite pointe de déception forcément pour cette demi-finale, où je pense que j'aurais pu gagner,
04:27parce que j'étais vraiment au-dessus physiquement, malgré tout ce que j'ai fait comme parcours.
04:33Mais en attendant, je pense que c'est bien de pouvoir toucher des points clés et de se dire,
04:38il n'y a pas que du négatif, même si on n'a pas ce qu'on voulait vraiment à la fin.
04:42Ça a été très positif sur certaines choses, et de me dire que je peux revenir avec un enfant, ça n'a pas de prix.
04:48Et c'est pour ça que je ferai la même chose pour Los Angeles.
04:50Je fais une pause, j'essaie d'avoir un deuxième et de revenir avec deux enfants.
04:55Voilà, comme je m'ennuie un peu, que ce n'est pas assez dur, je vais chercher de la dureté quelque part.