« Nous voulons atteindre nos buts. Pacifiquement ou militairement. »Après plus de trois ans de silence auprès des médias français, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin et conseiller de confiance de Vladimir Poutine, a accepté d’accorder un entretien exclusif à Anne Nivat, grand reporter au Point. Il revient sur la guerre en Ukraine, les relations entre la Russie et l’Europe, et livre sans détour la vision du Kremlin sur les grands enjeux internationaux. Un échange rare à découvrir dès maintenant dans Le Point.
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00:00Pourquoi l'armée russe a-t-elle frappé de domicile le centre-ville de Soumy en Ukraine au matin du 13 avril ?
00:13D'abord, je veux rappeler qu'il y a 30 jours,
00:20il y a eu cette initiative de moratoire temporaire sur les infrastructures énergétiques.
00:33Il a été obtenu par les Américains qui ont négocié avec les Ukrainiens
00:42et Poutine a immédiatement donné l'ordre à notre armée de cesser de tirer sur toutes les cibles énergétiques en Ukraine.
00:55Cet ordre a été rempli immédiatement malgré le fait qu'au moment où il a été donné,
01:04nous avions lancé quelques drones sur les cibles du complexe militaire de l'Ukraine.
01:11Les drones ont été liquidés en vol par nous-mêmes.
01:18Et depuis, nos militaires respectent cet ordre.
01:28Or, quotidiennement, la partie ukrainienne attaque des cibles de nos infrastructures énergétiques.
01:40Soit l'Ukraine ne veut pas respecter cette trêve, ces accords, soit elle ne peut pas.
01:49Comment ça, elle ne peut pas ?
01:51Zélensky, et c'est bien connu, ne contrôle pas la totalité de ses divisions.
01:59Zélensky peut ne pas contrôler la totalité de ses troupes.
02:03Certains bataillons ne l'écoutent pas.
02:06Il y a des bataillons nationalistes qui n'écouteront pas ces ordres.
02:14Ça, c'est un gros problème.
02:16Vous avez entendu la déclaration de notre ministère de la Défense, selon laquelle la frappe ciblait un endroit précis où s'étaient réunis des commandants de l'armée ukrainienne.
02:35Plus de 60 personnes ont été liquidées.
02:38Ce sont des gens qui combattent nos soldats armes à la main, ce qui donne des ordres pour que nos soldats soient tués.
02:48Noms militaires ont rempli leur mission. Malheureusement, comme d'habitude, le régime de Kiev n'a pas hésité à placer ces militaires, des éléments de l'infrastructure militaire, au beau milieu de la population civile.
03:08Je sais que le ministère de la Défense a déclaré avoir ciblé un rassemblement de militaires ukrainiens, mais il y a eu de nombreuses victimes civiles.
03:22Et l'armée russe savait qu'il y aurait toutes ces victimes.
03:27Je ne peux pas vous répondre précisément. Il faudrait vous adresser au ministère de la Défense.
03:33Le ministère de la Défense ne cible que des objets militaires.
03:37Notre ministère de la Défense ne vise pas des cibles civiles.
03:42Dans les premières heures qui ont suivi l'attaque, certains politiques ukrainiens ont communiqué sur le fait que ce même jour, une remise de médailles avait eu lieu.
03:53Le maire de la ville voisine de Konotok a affirmé qu'une enquête était en cours
04:00et ce matin, Zelensky a démis de ses fonctions le chef de l'administration militaire de la région de Soumy.
04:07Comment aurait-il été possible d'éviter cette tragédie qui a eu lieu le 13 avril à Soumy ?
04:20Cette tragédie aurait pu être évitée si, en 2014, la guerre civile n'avait pas commencé.
04:29La deuxième fois, elle aurait pu être évitée quand Zelensky est arrivé au pouvoir.
04:34Il a été le président sur la promesse de... Qu'est-ce qu'il a promis ?
04:41De stopper cette guerre civile. Est-ce qu'il a fait ? Non.
04:45C'est à ce moment-là qu'il était possible d'éviter toute cette tragédie.
04:49Mais l'Ukraine n'a pas choisi cette voie.
04:52Au contraire, elle a choisi d'entraîner l'Europe, l'Amérique, dans cette guerre.
04:59L'Ukraine se présente comme le centre de tout ce qui est anti-russes sur cette terre, etc.
05:05Le président Trump vient de dire quelque chose d'excellent à ce propos.
05:09Il a dit, en tout cas, c'était le sens de sa pensée, qu'il faut vraiment être très bizarre pour faire la guerre à quelqu'un 20 fois plus gros que lui.
05:19Et ensuite, passer son temps à commander des missiles aux uns et aux autres. On ne peut pas dire mieux.
05:26Mais pourquoi Vladimir Poutine ne réagit jamais quand des enfants meurent en Ukraine, même quand c'est par erreur ?
05:32C'est dramatique. Expliquez-le, s'il vous plaît, parce que ça donne l'impression en Occident que ça ne gêne pas la Russie.
05:38Et pourquoi le président français ou le chancelier allemand, eux, ne réagissent pas à la mort des enfants russes dans le Donbass ?
05:53Pourquoi ils n'ont jamais réagi dans les dix dernières années ? Pourquoi ils se sont tus ? Expliquez-moi.
05:59Ou alors, je me trompe, ils ont réagi, ils ont condamné l'Ukraine.
06:09Oh, c'est sûr qu'ils ont dû dire que c'était tragique, mais nous n'étions pas assez attentifs pour entendre ces déclarations.
06:17Pourquoi la Russie n'a-t-elle pas accepté le cessez-le-feu total comme l'a proposé Donald Trump ?
06:26Vous avez écouté la déclaration du président Poutine, faite au Kremlin.
06:32Il soutient cette idée, mais avant d'aller plus loin, il faut répondre à des questions précises.
06:43Si ce cessez-le-feu intervenait aujourd'hui, dès demain, est-ce que la France cesserait de livrer munitions, canons, missiles, défenses anti-ariennes à Kiev ?
06:59Ou non ?
07:01Il veut des garanties ?
07:02Et les Etats-Unis et la Grande-Bretagne continueraient de les livrer ?
07:07C'est la première question posée par le président.
07:09La deuxième question du président...
07:11Il a besoin de garanties ?
07:12Il veut avoir des réponses à ces questions.
07:16La situation au front, tous les observateurs militaires constatent que la dynamique est à la faveur de la Russie, qui a l'initiative sur le terrain.
07:28Les forces russes continuent et continueront l'opération militaire spéciale.
07:33On voulait régler cela pacifiquement, avant février 2022, quand Poutine a proposé des négociations.
07:41Aujourd'hui, avec les Américains, on parle de pays.
07:44Or, les Européens exigent la guerre.
07:48Et nous voulons atteindre nos buts.
07:50Que ce soit pacifiquement ou militairement, on les attendra.
07:53Ils ne sont donc pas...
07:54Pas encore.
07:55Les buts n'ont pas changé, ils sont là.
07:58Quels sont-ils ?
08:00La sécurité de certains pays ne doit pas être obtenue sur le dos de la sécurité d'autres pays.
08:11Si vous voulez garantir la sécurité de l'Ukraine, et que, pour ce faire, vous la tirez dans l'OTAN, vous violez la sécurité de la Russie.
08:20Il faut donc que l'Ukraine ait un statut neutre.
08:26C'est aussi la reconnaissance de la réalité territoriale.
08:30Quelles sont vos exigences à propos des territoires ?
08:34Poutine a formulé ses exigences en juillet dernier, lors de son allocution devant le diplôme du ministère des Affaires étrangères.
08:43En s'adressant à eux, ils s'adressaient au monde entier.
08:46Je ne sais pas pourquoi, aujourd'hui, personne ne s'en souvient.
08:50Et il y a quatre régions incluses dans notre constitution.
08:54L'armée ukrainienne doit déposer les armes et se retirer de ces quatre régions.
09:00S'ils le font, les opérations militaires cesseront tout de suite.
09:02Voilà ce qu'a dit le président Poutine.
09:06Il y a aussi, bien sûr, l'exigence que l'Ukraine ne rentre pas dans l'OTAN.
09:11La neutralité de l'Ukraine.
09:13Exigez-vous la démission de Zelensky ?
09:15La démission de Zelensky, ce n'est pas une de nos exigences formulées.
09:22Mais le président Poutine a analysé la situation d'une manière juridique très profonde.
09:29Et il ressort de cette analyse que même si un accord était signé aujourd'hui avec Zelensky,
09:43et en tant qu'un homme politique qui mettrait sa signature,
09:50plus tard, des personnes pourraient apparaître en Ukraine
09:54et remettre juridiquement sa légitimité.
09:58Un rapport avec la loi martiale et certains articles de la constitution d'Ukraine.
10:04Vous dites cela parce qu'il n'y a pas eu d'élection présidentielle en Ukraine en 2024 ?
10:09Bien sûr. Le rôle de la RADA est inscrit dans la constitution, pas celui du président.
10:16Mais vous savez très bien qu'il est impossible d'organiser des élections en Ukraine pendant la guerre.
10:20Vous raisonnez de facto.
10:23Et nous raisonnons de Jure.
10:25Et nous disons que quelqu'un pourrait remettre en cause sa légitimité.
10:31C'est une situation réelle.
10:36Qu'est-ce qu'on ferait ? On recommencerait ?
10:39Quoi ? La guerre ?
10:41Eh bien oui. Pensez bien.
10:44Nous n'avons aucune confiance dans le régime de Kiev.
10:48Le régime de Kiev n'arrive pas à se débarrasser de ces nazis.
10:52Vous n'avez pas encore compris, en Europe, qui sont ces gens ?
10:58Vous le comprendrez, mais par une grande peine qu'ils vous enfligeront.
11:05Vous le comprendrez d'une façon ou d'une autre.
11:07L'Europe, y compris l'Allemagne, ceci est inadmissible vu l'expérience historique,
11:15qui ferme les yeux sur l'existence en son cœur d'un régime
11:23où des éléments pro-nazis exercent une influence sur le pouvoir actuel.
11:30Et le pouvoir actuel n'y peut rien.
11:33Ça a pu être le cas dans le passé, mais ça ne l'est plus aujourd'hui.
11:37Ça se passe aujourd'hui, à cette minute même.
11:40Et c'est en cela que consiste justement l'horreur,
11:47et je dirais la tragédie de l'Europe, la tragédie des Européens.
11:51Vous dites que Kiev ne veut pas respecter le moratoire
11:54concernant les frappes sur l'infrastructure énergétique.
11:57Ce n'est pas que Kiev ne veut pas, c'est qu'il ne le respecte pas.
12:01En Occident, on dit en permanence et on répète que c'est la Russie qui ne le respecte pas.
12:06Je vous parle du point de vue russe.
12:11Et si la Russie ne respecte pas la trèfle, apportez-en la preuve.
12:15Nous, on a des exemples concrets, publiés,
12:18tous les jours avec des adresses précises,
12:21les lieux précis, les noms des localités.
12:24Pourquoi vous accusez-vous mutuellement de ne pas vouloir la paix ?
12:29Expliquez-le-moi.
12:30Parce que nous, en Occident, nous ne le comprenons pas.
12:32Côté ukrainien, on accuse la Russie,
12:36on répète sans cesse que la Russie ne veut pas la paix.
12:39Ça se dit tout le temps.
12:41Et ici, vous accusez l'Ukraine.
12:45Comment s'enterre dans cet impasse ?
12:47Qu'est-ce qui empêche l'Ukraine de se retirer de ces quatre régions ?
12:53De retirer ses troupes
12:55et de cesser le combat,
12:59comme le dit le président Poutine.
13:01Qu'est-ce qui en empêche l'Ukraine ?
13:03Ce qui en empêche, c'est qu'elle ne le souhaite pas.
13:06L'Ukraine estime que ce sont ses terres.
13:08Ils ne veulent donc pas reconnaître la réalité.
13:12Très bien.
13:13Qu'est-ce qui les a empêchés de signer le document de mars 22 à Istanbul ?
13:17Ou plutôt, qui les a empêchés ?
13:21Quand justement la situation sur le terrain était différente.
13:24Qui les a empêchés ?
13:26Concrètement, Boris Johnson.
13:33Ce n'est pas Macron qui les a convocus de signer le document.
13:37Il ne leur a pas dit.
13:38N'écoutez pas Boris Johnson.
13:40Allez-y, signez ce document pour qu'on conclue la paix en Europe.
13:44Pourtant, c'était possible à ce moment-là.
13:46Mais depuis, la réalité sur le terrain a changé.
13:50Et qu'ils veulent ou non, il va leur falloir admettre cette nouvelle réalité.
13:57Maintenant, en ce qui concerne l'Europe,
14:01pouvez-vous garantir qu'après la conclusion d'un accord de paix,
14:06la Russie n'attaquera pas, par exemple, les États baltes ?
14:11La Russie n'a aucun problème et aucune prétention territoriale
14:15avec les pays baltes.
14:19Même si des Russes y vivent,
14:22des Russes qui y vivent depuis des époques historiques.
14:28Pourtant,
14:30les intérêts de ces citoyens russes sont constamment bafoués.
14:35Ainsi que l'usage de la langue russe.
14:37Mais là-bas, ce n'est pas si atroce.
14:39Pourquoi Bruxelles n'y accorde pas la moindre intention ?
14:43Vous dites donc que la Russie n'a pas l'intention d'attaquer qui que ce soit ?
14:50Non.
14:53On n'avait pas et on n'a pas le moindre problème ni avec la Finlande,
15:00ni avec la Suède,
15:01qui sont entrées dans l'OTAN.
15:03Aujourd'hui, petit à petit,
15:05des infrastructures militaires sont acheminées sur le territoire finlandais.
15:10Comment réagit la Russie ?
15:12Elle prend des mesures pour garantir sa sécurité,
15:14celles que nos militaires estiment nécessaires.
15:19Mais nous n'avons pas de potentiel de conflit.
15:23Avec personne ?
15:24Non.
15:25Nous avons un potentiel de conflit avec l'Ukraine.
15:28Oui.
15:29Vous en avez et ça continue ?
15:32Oui, nous en avons et ça continue.
15:35Parce que l'Ukraine tente de s'ériger en puissance anti-russe centrale.
15:42C'est leur désir.
15:43Heureusement, ni dans les pays baltes,
15:47ni en Finlande,
15:49on ne tire sur les Russes
15:52depuis des tanks ou des avions de combat,
15:55comme ça s'est fait dans le Donbass,
15:58depuis 2014.
16:00Ça n'a pas eu lieu ?
16:03Si, ça a eu lieu,
16:05mais jamais dans les pays baltes, ni en Finlande.
16:07Et dans les états baltes, il n'y a pas de guerre civile,
16:09où l'armée régulière extermine des Russes uniquement parce que ce sont des Russes.
16:15Et ce qui se passe en ce moment en Ukraine ?
16:16C'est une guerre civile ?
16:18Non. En Ukraine, c'est une opération militaire spéciale.
16:21De la part de la Russie ?
16:22De la part de la Russie, bien sûr.
16:24Pour arrêter ça.
16:26Arrêter quoi ? La guerre civile ?
16:28Heureusement, la Russie a déjà réussi à garantir la sécurité de tous ceux qui vivent dans ces quatre régions.
16:34Il resterait peu de personnes dans ces régions.
16:35Certains sont partis, d'autres ont été forcés à partir.
16:38Ceux qui voulaient rester sont restés.
16:40Ceux qui voulaient rester sont restés.
16:42Des référendums complètement transparents ont été organisés dans ces régions.
16:45La population s'est exprimée.
16:48Ces référendums sont tout à fait contestés.
16:51Peut-être, mais nous sommes à Moscou et je vous donne le point de vue de Moscou.
16:56À quelle concession la Russie serait-elle prête pour que soient levées les sanctions américaines et européennes contre elle ?
17:07Avez-vous rencontré des représentants russes du monde des affaires ?
17:12Ils sont prêts à tout pour qu'aucune sanction ne soit levée.
17:20Quand les entreprises étrangères ont quitté notre marché, de nombreuses niches sont devenues vacantes.
17:26De nombreuses personnes ont perdu leur travail.
17:28Mais le monde, surtout le monde moderne, est ainsi fait que les riens ne restent vides très longtemps.
17:35Ces niches ont été occupées par les entrepreneurs russes.
17:38Ils ont investi et relancé la production.
17:41Aujourd'hui, ils ont certains des crédits à rembourser.
17:44Mais pour quelles raisons voudraient-ils que les étrangers reviennent ?
17:48Vous n'êtes tout de même pas en train de me dire que ces sanctions sont positives ?
17:52Non, elles sont mauvaises et elles nous nuisent.
17:55Donc, ça serait mieux qu'elles n'existent pas ?
18:00Peut-être, peut-être, mais elles existent.
18:05Et même si un jour la question de la levée de ces sanctions se posera,
18:09des processus économiques ont eu lieu qui ont engendré des mesures de protection de la part de nos entreprises.
18:17Ce n'est pas une question facile.
18:22Oui, il aurait mieux valu ne pas être sanctionné.
18:27Mais nous avons une expérience très riche des sanctions.
18:32Même si elle était levée, on pourrait nous en imposer d'autres de façon voilée.
18:38Nous sommes tellement habitués à vivre sous sanctions.
18:41Les sanctions imposées à la Russie sont plus importantes qu'envers le reste du monde tout entier.
18:48Vous êtes en train de me dire qu'on peut vivre sous sanctions ?
18:50Ce n'est pas une question centrale pour la Russie.
18:55En fait, ces sanctions, c'est un gros problème pour l'Europe.
18:59C'est-à-dire ?
19:06L'Europe ne peut exister, être concurrentielle et rester aisée sans deux éléments.
19:19La sécurité pas chère et l'énergie pas chère.
19:23Sa sécurité, elle l'obtenait des États-Unis.
19:29Quand l'énergie pas chère, elle l'obtenait de la Russie.
19:33La sécurité pas chère assurée par l'Amérique, il n'y en a plus.
19:39L'énergie assurée par la Russie, il n'y en a non plus.
19:43Du coup, on va voir comment l'Europe va se débrouiller.
19:47Les indicateurs économiques, en tout cas pour l'Allemagne, ne sont pas bons.
19:51Vraiment pas bons.
19:52C'est une désindustrialisation qui a commencé.
19:57En ce qui concerne l'énergie, la France s'est avérée davantage capable de regarder à long terme avec le nucléaire.
20:06Mais donc, pour le prix du gaz et du pétrole, n'est pas si important.
20:12Mais en revanche, l'Allemagne, qui n'est pas si loin, elle a fermé tous ses réacteurs nucléaires.
20:18Elle ne peut plus fabriquer des voitures pas chères.
20:22Les sanctions, c'est toujours à double tranchant.
20:30Les sanctions nuisent au monde entier.
20:33Elles nous nuisent ainsi qu'à ceux qui les ont introduites.
20:37Alors pourquoi ont-elles été prises ?
20:42Pour tenter d'étouffer la Russie, de peser sur elle et de la faire s'effondrer.
20:50Et pour ne pas s'impliquer militairement ?
20:54Au final, ils se sont aussi impliqués.
20:58L'Europe y participe aussi militairement.
21:01Quand une arme française tue un soldat russe, c'est bien une implication militaire.
21:07Il faut appeler les choses par leur nom.
21:08Mais ce n'est pas une implication directe ?
21:10Peut-être.
21:13Non.
21:14Alors il faut expliquer aux Français que si cette arme française tue un soldat russe,
21:20nous le disons ouvertement en Russie.
21:23A propos de l'Europe, la Russie serait-elle prête à ce que l'Europe, justement, soit présente à la table des négociations, s'il y en a ?
21:38Le problème, c'est qu'il n'y a aucun point sur lequel nous mettre d'accord, puisque l'Europe veut la guerre, et non les négociations.
21:46De plus, jusqu'à présent, l'Europe n'a montré aucun signe d'indépendance.
21:51Vous voulez dire que l'Europe n'a rien proposé ?
21:55Non. Pas de signe d'indépendance.
21:58C'est-à-dire, c'était comme si toute l'Europe travaillait pour l'administration de Biden.
22:04Il faut le dire franchement.
22:07Si je travaillais pour le ministère des Affaires étrangères, j'utiliserais un langage diplomatique.
22:12Mais je vous parle directement.
22:14L'Europe n'était pas souveraine.
22:16Elle accomplissait ce que lui demandait d'accomplir l'administration de Biden.
22:19Comme si chaque président, chaque premier ministre était un conseiller de Biden.
22:26Mais pas tous les pays d'Europe. Il y a des exceptions.
22:30Il y a de petites exceptions.
22:32La France, par exemple.
22:35Non, la France, elle aussi suivait le chemin tracé.
22:38Donc, à votre avis, en ce qui concerne les négociations de paix, les tentatives de terminer cette guerre, l'Europe n'a rien à faire là-dedans ?
22:49Elle ne veut pas y participer.
22:54Jusqu'à présent, c'est Washington qui a joué le plus grand rôle dans cette histoire.
22:59L'Europe a fait ce qu'on lui disait depuis Washington.
23:02Et maintenant ?
23:04Maintenant, on voit apparaître certains désaccords entre l'Europe et Washington.
23:09Tout a été renversé.
23:12Maintenant, c'est Washington, sous l'administration Trump, qui parle de paix.
23:17Et ce sont les Européens, à qui il encombe pourtant de garantir la paix future sur leur continent,
23:24qui ne parlent que de guerre.
23:25C'est une situation complètement paradoxale.
23:30Pourquoi Moscou est-elle contre la coalition des volontaires ?
23:34Le plus important, c'est l'emplacement de ces militaires, qu'ils soient français, allemands, polonais.
23:43Il s'agit de notre sécurité, parce que ces militaires vont se retrouver dans un pays,
23:53comme je l'ai déjà dit, dont la direction ne contrôle pas complètement ses forces armées.
24:03Imaginons que quelque chose se passe hors du contrôle du régime de Kiev.
24:12Et qu'au centre de l'incident se retrouve justement un groupe armé d'un pays de l'OTO.
24:19Est-ce que cela ne représente pas une menace pour le monde entier ?
24:25C'est ce que vous redoutez ?
24:29Nous ne le souhaitons pas, mais nous pensons que cela pourrait avoir de graves conséquences.
24:35Et si cette coalition des volontaires était constituée de pays des BRICS ?
24:41Aucun État des BRICS n'a fait part de son désir de déployer un contingent militaire en Ukraine.
24:49Il est vrai que la question des garanties de sécurité pour la Russie et pour l'Ukraine,
24:58la question de la vérification et du contrôle sont justement les nuances dont il faut discuter.
25:04Ce sont des questions compliquées. Personne ne refuse d'en discuter.
25:09Poutine est favorable aux négociations.
25:12Mais pas directement face à la partie ukrainienne ?
25:15Par un intermédiaire ?
25:19Et pour l'instant, l'intermédiaire, ce sont les États-Unis ?
25:22Qu'est-ce qu'on a actuellement ? Qu'est-ce qu'on peut constater ?
25:26On a un intermédiaire, les États-Unis. On a une interdiction juridique pour le président Skizelinski de mener des négociations avec Poutine.
25:35C'est son décret présidentiel qui lui interdit de discuter avec Poutine.
25:42Même sans ce document, Poutine aurait refusé de discuter avec lui directement.
25:48Mais non, là, vous faites des suppositions.
25:56Moi, je vous parle de faits.
26:00Revenons un instant à l'Europe.
26:02On a l'impression que la Russie méprise l'Europe et pas les États-Unis.
26:08Pourquoi ?
26:10Parce que les États-Unis, c'est le maître.
26:13Et l'Europe exécute avec obéissance tout ce que lui demande le maître.
26:16La Russie a toujours pensé cela de l'Europe ?
26:19Non, nous avions l'espoir que l'Europe soit souveraine, indépendante.
26:24Et quand avez-vous perdu cet espoir ?
26:26Au cours de ces trois dernières années.
26:28Si tard.
26:30Avant, vous aviez encore de l'espoir ?
26:31Nous avions chaussé des lunettes roses.
26:34L'Europe a cessé de collaborer avec nous d'un point de vue énergétique contre ses propres intérêts.
26:43Les entreprises européennes se sont privées d'une grande partie de leurs actifs ici en Russie et se sont mises à perdre de l'argent.
26:55Ça n'a rien à voir avec une décision économique, c'est purement politique, etc.
27:02Sur l'ordre de Washington, l'Europe s'est mise à scier la branche sur laquelle elle était assise.
27:09Et ça s'est passé sous nos yeux, comment on nous comportait avec l'Europe ?
27:14J'ai vécu dans ce pays et je me souviens quand Vladimir Poutine avait le désir de se rapprocher de l'Europe.
27:25Oui, réellement, il a tout fait pour que l'Europe et la Russie se rapprochent.
27:32Je vous dirais même plus, Poutine reste tout à fait ouvert aux bonnes relations de la Russie avec n'importe quel pays du monde, y compris des États européens.
27:41J'ai l'impression qu'il méprise l'Europe.
27:43Bien sûr, ces relations ne seront jamais plus comme avant.
27:48On a enlevé nos lunettes roses.
27:51Tout sera beaucoup plus pragmatique.
27:52Mais que s'est-il passé pour que ce souhait de rapprochement avec l'Europe disparaisse ?
28:03On a vu en Europe s'enclencher de nombreux processus qui ne nous ont pas plu, qui ne correspondaient pas à notre façon de vivre.
28:13Les Européens ont voulu nous apprendre la démocratie.
28:20Ils ont critiqué Poutine en permanence.
28:23Ils ont donné des leçons ?
28:24Oui, ils ont donné des leçons.
28:26C'était sous Yeltsin.
28:29Mais non, c'était sous Poutine.
28:31Qui nous a donné les leçons ?
28:32Roumanie ? La France ?
28:36Ou la Moldavie ?
28:37Tenez, il y a eu ce candidat à l'élection française.
28:41Un banquier connu.
28:46Celui qui a été surpris dans son hôtel à Washington avec une femme.
28:50Ah, oui.
28:51Dominique Strauss-Kahn.
28:52Après, il n'a pas pu participer aux élections présidentielles.
28:56C'est ça ?
28:57Le Pen.
28:58Le Pen.
28:59Qui a vraiment de bons sondages.
29:03Elle avait de bons sondages, non ?
29:05On s'est débarrassé d'elle.
29:07En Roumanie.
29:08Un candidat gagne la présidentielle.
29:10Mais il est forcément un mauvais candidat.
29:14Parce qu'il est prêt à parler avec la Russie.
29:16Alors on l'avance.
29:17Qui a condamné la Roumanie pour ça ?
29:19Qui a condamné ce qui se passe en Moldavie avec Maya Sandou ?
29:24Et comment expliquez-vous cela ?
29:26Nous ne voulons plus recevoir la moindre leçon de ces Européens qui font tout ça.
29:32Nous ne voulons pas que celui qui se comporte de façon hypocrite nous fasse la leçon.
29:41Nous ne le voulons pas et nous ne le serons plus faire.
29:44Pourquoi les positions de Donald Trump et de Vladimir Poutine paraissent si proches en termes de vision du monde et de son partage en sphère d'influence ?
29:57Pourquoi elles sont si proches ?
29:59Il y a effectivement des domaines dans lesquels leurs positions sont proches.
30:05Mais cela ne signifie pas qu'ils sont proches en tout.
30:09En quoi sont-ils proches ?
30:11Chacun des deux défend avant tout les intérêts de son pays.
30:17Pour chacun, le but est le bénéfice qu'ils peuvent apporter à leur pays.
30:22Ce qui les unit, c'est que tous deux comprennent l'absurdité de refuser le dialogue.
30:28Ce qui les unit, c'est le fait d'être prêts à régler les questions les plus difficiles par le biais de la discussion.
30:35Exactement ce qui manquait avec la précédente administration Biden.
30:38Et c'est ce qui manque à l'Europe selon vous ?
30:41Oui, cela manque également avec l'Europe.
30:46Sur ce point, ils se ressemblent.
30:51Mais je ne dirais pas qu'ils sont d'accord sur tout.
30:54Ce n'est pas grave.
30:55Les dirigeants des pays comme l'Amérique et la Russie ne peuvent ni nous doivent être d'accord sur tout.
31:02Cette proximité a beaucoup étonné en Occident.
31:04Qu'ont-ils en commun ?
31:06D'ailleurs, les Américains, eux aussi, nous ont donné des leçons de démocratie sous Biden et sous Obama.
31:14On a lu leurs déclarations.
31:17On les a analysées.
31:19Mais regardez à travers quoi Trump a dû passer.
31:22des enquêtes judiciaires.
31:27Avant de revenir au pouvoir ?
31:29Oui, bien sûr.
31:31Il a réussi à revenir, pas seulement parce qu'il est un dirigeant politique puissant,
31:36mais parce que sa personnalité est très forte.
31:40Tout ce qu'il a dû subir est ce que sa famille a dû subir.
31:43Et c'est pour ça que Poutine le respecte ?
31:47Oui, j'en suis sûr.
31:50Poutine étant lui-même un homme fort, il apprécie les hommes forts.
31:55Et Macron, il ne le respecte pas ?
31:58Vous seriez de Grande-Bretagne, je vous parlerai de Macron.
32:01Mais comme vous êtes française, je ne peux rien vous dire.
32:05Macron est le président de la France, avec qui il y avait une très bonne relation.
32:10Je me souviens très bien des premiers contacts avec Macron quand il a organisé un déjeuner à l'an nord de Poutine à Versailles.
32:18Pour moi, c'était un grand honneur d'y participer.
32:24Et alors, à l'époque, nous avions de grands espoirs.
32:28Alors, que s'est-il passé si vous aviez de si grands espoirs ?
32:31Si vous posiez la question à Macron, il vous répondrait que Poutine a déclenché une agression terrible sur le sol européen, etc.
32:41Mais puisque je suis russe, puisque je travaille pour le président Poutine,
32:47je vous dis que ni Macron, ni les autres dirigeants européens n'ont voulu écouter Poutine
32:55quand il leur a dit que la Russie avait été acculée sur le plan de sa sécurité
33:04avec tout ce qui se passait en Ukraine et que c'était inacceptable.
33:11Vous ne vous y attendiez pas ?
33:12Pas du tout. D'abord, le régime de Kiev a commencé la guerre civile.
33:19Il y a eu ce coup d'État à Kiev. Et ça, personne n'en parle.
33:24Mais parce qu'en Occident, personne n'estime qu'il s'agisse d'un coup d'État.
33:27Il suffit pour se souvenir de retrouver ce document signé par le président ukrainien Yanukovitch
33:35et quelques personnes dont le ministre des Affaires étrangères français
33:39qui garantissait certaines choses à Yanukovitch s'il s'agissait dans un certain sens.
33:46Yanukovitch a tout respecté, mais le ministre français n'a pas tenu sa parole.
33:51Il n'a pas été à la hauteur de la signature d'un ministre français de la République.
33:57Voilà ce qui s'est passé.
34:00Je ne fais que constater les faits. Je ne qualifie pas.
34:05Et alors, cette absence de compréhension mutuelle entre la Russie et l'Europe,
34:11et plus spécifiquement la France, puisque je suis française, c'est pour toujours ?
34:16Je crois que dans le domaine des relations entre États et entre les peuples,
34:23pour toujours, n'existe pas.
34:26Quoi qu'on en dise, j'en suis convaincu.
34:29Je suis convaincu qu'il est dans l'intérêt des Français et des Russes
34:34que nos gouvernements conservent des relations de respect mutuel et mutuellement bénéfiques.
34:41Nous avons tant de domaines avec des intérêts communs.
34:48Mais à cause de cette guerre, nos relations ont cessé ?
34:51Pour le moment, on en est au point nul.
34:56Nous essayons de remettre sur pied nos relations avec les Américains,
35:00et croyez-moi, c'est très difficile.
35:03C'est un travail complexe et minutieux.
35:04Quelles devraient être les conditions d'une rencontre entre Poutine et Trump ?
35:12Quand tous les objectifs seront atteints ?
35:14Cette rencontre doit être productive.
35:17Personne ne veut d'une rencontre juste pour une rencontre.
35:21Trump et Poutine veulent tous deux des résultats.
35:25C'est pourquoi on doit d'abord faire un travail préparatoire.
35:29La rencontre doit être préparée.
35:30C'est ce qui se fait en ce moment.
35:35C'est pour avoir la fin de l'année ?
35:37Comme le contenu sur lequel nous travaillons est compliqué,
35:41je crois qu'il ne serait pas judicieux de fixer les délais.
35:46Le dialogue américano-russe est pluridimensionnel.
35:52Mais les relations bilatérales entre les deux pays,
35:57sont-elles plus importantes que la paix en Ukraine ?
36:00D'abord, il s'agit de deux contenus complètement différents.
36:11Des négociations bilatérales d'un côté,
36:14question irritante,
36:16et le sujet ukrainien de l'autre.
36:20Mais en fait, ces deux sujets sont liés.
36:24Réguler le conflit avec l'Ukraine
36:26sans remettre en selle des relations normales
36:28entre Washington et Moscou est impossible.
36:33Wittkopf, l'émissaire de Donald Trump,
36:36a dit être partenaire crée de la stabilité.
36:40Donc il est souhaitable de revenir des partenaires ?
36:43On aurait du mal à le contester.
36:44Donc tout va dans ce sens.
36:49N'allons pas trop vite.
36:51Pour le moment, la dynamique est positive,
36:54les contacts sont constructifs et fructueux,
36:58mais il reste encore de très nombreuses nuances
37:01dont il faut débattre pour pouvoir avancer.
37:04On ne voudrait pas anticiper.
37:06Mais le dialogue existe,
37:10alors qu'un dialogue identique avec l'Europe
37:12n'existe pas.
37:17Pensez-vous que Trump pourrait annoncer
37:21de nouvelles sanctions contre la Russie
37:23si elle ne signait pas de cesser le feu d'ici fin avril,
37:27comme il l'a lui-même déclaré ?
37:30Il n'a jamais donné la moindre date.
37:32Et d'ailleurs, nous ne pensons pas
37:35qu'un délai serait pertinent,
37:37parce que Poutine soutient le cesser le feu.
37:45Théoriquement.
37:48Bien sûr, il propose de définir certaines nuances
37:51dont je vous ai déjà parlé.
37:55Il n'est pas du tout contre,
37:58mais il y a des points sur lesquels
38:00on ne peut pas fermer les yeux.
38:02Selon certaines sources,
38:05Vítkov a expliqué à Trump
38:07que pour obtenir facilement un cesser le feu,
38:12il faudrait donner à la Russie
38:14le contrôle des quatre régions
38:16qu'elle a annexées en 2022.
38:20C'est exactement ce qu'a dit Poutine
38:22devant les officiels du ministère
38:24des Affaires étrangères de Russie.
38:26Mais je ne peux pas commenter
38:27ce que Vítkov a expliqué à Trump.
38:29Moscou pourrait-elle prendre en compte
38:32une telle proposition si elle était faite ?
38:37Le président Poutine a proposé exactement cela
38:40devant le monde entier.
38:41Donc c'est ce que la Russie souhaite ?
38:43Oui, bien sûr.
38:44Si l'Ukraine était d'accord
38:46concernant ces quatre régions,
38:48alors la guerre serait terminée ?
38:50Quatre régions, mais il y a aussi la Crimée.
38:53Si l'Ukraine reconnaît et retire ses troupes
38:56de ces régions,
38:57qui sont toutes les quatre inscrites
38:59dans notre constitution,
39:01qui en faisant partie intégrante de la Russie.
39:04Mais vous n'avez pas obtenu
39:06la totalité de ces régions ?
39:07Il reste dans ces régions des territoires
39:11qui, de notre point de vue,
39:14sont occupés par le régime de Kiev.
39:17Occupés ?
39:19Pourquoi employez-vous ce mot ?
39:21Parce que, suite au résultat de référendums,
39:27ces territoires sont entrés
39:29dans les frontières administratives de 1991,
39:33donc à l'intérieur de la Fédération de Russie.
39:35D'un autre point de vue,
39:38il s'agit d'une situation
39:39à la fois de jour et de fact,
39:42sur le terrain.
39:44En mars 2022,
39:46la situation était différente.
39:48Elle était pire pour la Russie.
39:51Oui, la situation est meilleure actuellement
39:54et il faut la reconnaître.
39:58Mais comment cette situation
39:59peut-elle être reconnue ?
40:02Comme vous le constatez,
40:04personne ne la reconnaît.
40:05C'est le régime de Kiev
40:07qui doit la reconnaître.
40:08Et ce n'est pas au cours
40:09de cette interview
40:10qu'on trouvera des réponses
40:12à toutes ces questions
40:14d'une extrême complexité
40:15sur le règlement du conflit ukrainien.
40:19Selon l'agence Reuters,
40:23dans le nouveau projet d'accord
40:25sur les terres rares,
40:26les États-Unis ont exigé
40:28de l'Ukraine
40:29le contrôle sur le réseau gazier
40:31de Gazprom
40:32qui y est la Russie
40:33et l'Europe.
40:35Si c'est le cas,
40:37est-ce que ce serait bénéfique
40:38à la Russie
40:39pour le rétablissement des relations ?
40:45L'Ukraine a refusé
40:50de prolonger
40:50le contrat commercial
40:52sur le transit de gaz
40:54sur son territoire.
40:55Mais si, par exemple,
41:01un nouveau propriétaire
41:02se déclarait d'accord
41:04pour signer un tel contrat
41:06avec Gazprom,
41:08pourquoi pas ?
41:10C'est une question
41:11purement commerciale
41:12que nous n'avons jamais politisée.
41:16Je suis sûr
41:16que Gazprom
41:18va certainement en débattre.
41:20Les tubes existent toujours ?
41:21Les tubes sont secondaires.
41:23Le plus important,
41:26c'est l'acquéreur.
41:28Le plus important,
41:29c'est d'avoir un vendeur
41:30et un acheteur.
41:32Nous sommes prêts
41:33à négocier notre gaz.
41:35Est-ce qu'il y a des acheteurs ?
41:37Nous savons que certains pays
41:38en Europe
41:39veulent continuer
41:40à nous l'acheter.
41:44Donc, tout se réglera
41:48commercialement.
41:48Comment réagissez-vous
41:51à l'idée de Keith Kellogg
41:53de diviser l'Ukraine
41:55selon le modèle
41:56de l'Allemagne
41:56de l'après-guerre
41:57après la fin
41:58des opérations militaires ?
42:00Je n'ai pas vraiment
42:02compris son idée
42:03qu'il a d'ailleurs
42:05par la suite
42:06infirmier.
42:08Voilà.
42:09Donc,
42:09je ne peux pas
42:12la commenter.
42:13En ce qui concerne
42:17le 80e anniversaire
42:19de la victoire
42:20de la Russie,
42:22des dirigeants
42:23de l'Union européenne
42:24ont exigé
42:25que des États
42:26des Balkans,
42:27candidats
42:28à l'Union européenne,
42:29n'envoient pas
42:30leurs représentants
42:31à cet événement.
42:34Il s'agit notamment
42:35de la Serbie,
42:37liée à la Russie
42:38par des siècles
42:39de bonnes relations,
42:40comment selon vous
42:45une telle attitude
42:47de la part
42:47de l'Union européenne
42:48peut influer
42:50sur le futur
42:51des relations
42:51entre la Russie
42:53et l'Europe ?
43:01C'est difficile
43:02de faire pire.
43:04Comment influer
43:05sur ce qui n'existe pas ?
43:07Nous n'avons plus
43:07de relations.
43:08on ne peut pas
43:11faire pire.
43:13Non, on ne peut pas.
43:19Voyons,
43:20ces relations
43:21sont à terre,
43:22à zéro.
43:26Mais, bien sûr,
43:28ce genre
43:29d'exigences,
43:31nous les considérons
43:33comme...
43:33comme...
43:33N'est-ce pas un problème
43:35pour la Serbie ?
43:36Sans aucun doute,
43:39la Serbie
43:40est un État souverain
43:43qui a conservé
43:45de très bonnes relations
43:47avec nous,
43:49tout en maintenant
43:50ses propres affaires
43:51avec l'Europe.
43:53Nous le savons,
43:54c'est le droit
43:55de la Serbie.
43:55mais, bien sûr,
44:01un tel appel
44:01de la part
44:02de Kaya Kalas,
44:04car il s'agit bien
44:06d'elle,
44:07n'est-ce pas,
44:08n'est pas
44:08acceptable
44:09de la part
44:11du chef
44:12de la diplomatie
44:13européenne.
44:14Ce n'est pas acceptable.
44:15Vous n'attendez
44:16plus rien
44:17de l'Europe ?
44:19Aujourd'hui,
44:22à part les appels
44:23à la guerre,
44:25nous n'avons
44:26entendu
44:27aucune proposition
44:29de paix
44:29de la part
44:30de l'Europe.
44:34Qu'est-ce que
44:35nous attendons
44:36de l'Europe ?
44:38Nous attendons
44:39que Bruxelles
44:42change de ligne
44:43pour le règlement
44:46du conflit ukrainien.
44:49qu'elle passe
44:50d'une orientation
44:51de guerre
44:51à une recherche
44:52de la paix.
44:53Et pour ce qui
44:54concerne la construction
44:55de la sécurité
44:56européenne commune,
44:58que Bruxelles
44:58s'achemine
44:59vers un dialogue
45:00mutuellement
45:01respectueux
45:02envers la Fédération
45:03de Russie.
45:05Est-ce que
45:06vous vous souvenez
45:07quand Emmanuel Macron
45:09a promis
45:11l'élargissement
45:12du parapluie nucléaire
45:13à toute l'Europe ?
45:13Oui, je me souviens.
45:14Non.
45:15Quand la première
45:18année de la guerre
45:19en 2022,
45:22il recherchait
45:24encore le dialogue
45:25avec la Russie.
45:27Il l'avait alors
45:28déclaré.
45:29Ensuite,
45:29il a changé
45:30d'opinion.
45:34Vous vous en souvenez ?
45:36Peut-être,
45:38mais malheureusement,
45:40même à ce moment-là,
45:42il n'était pas prêt
45:43à écouter
45:44le point de vue russe.
45:48Il y a de débattre
45:49des propositions
45:51de formulation russe.
45:55Vous vous souvenez ?
45:56Il y avait des projets
45:56de documents
45:57de l'OTAN,
45:58de l'OCCE,
46:00mais il ne voulait
46:02débattre de rien.
46:03il ne pensait
46:05qu'à l'arrêt immédiat
46:07de l'opération
46:08militaire spéciale,
46:11refusant de réfléchir
46:12à pourquoi
46:14elle avait commencé.
46:18Mais il souhaitait
46:19conserver le dialogue
46:20avec la Russie.
46:22Oui,
46:23sans débattre
46:24de la raison première
46:25de ce qui était
46:25en train de se passer.
46:28Or,
46:28il était capital
46:29d'en discuter
46:30les raisons principales.
46:31De cette guerre ?
46:32Bien sûr.
46:34Il vous a semblé
46:35qu'il ne voulait
46:36pas en discuter ?
46:37Il n'y a eu
46:38aucune tentative
46:40de comprendre
46:41les raisons premières.
46:42Qui avez-vous invité
46:43parmi les Américains
46:44à cet anniversaire
46:45de la victoire
46:46à Moscou ?
46:48Nous serons heureux
46:49de voir tous ceux
46:50qui veulent venir.
46:51Trump,
46:51Vence,
46:52ou alors l'ambassadeur ?
46:53Adressez votre question
46:57à Washington.
46:58Mais c'est bien vous
46:59qui lancez les invitations.
47:00Nous serons contents
47:02de les voir tous.
47:03Et le président
47:04chinois,
47:05il sera là ?
47:06Oui,
47:07le président
47:08suit.
47:09D'abord
47:10en visite officielle.
47:11Le premier ministre
47:12indien ?
47:13Le moment venu,
47:16nous publierons
47:17la liste
47:19de tous
47:19nos invités.
47:21Maintenant,
47:22la dernière question
47:23qui concerne
47:23la France.
47:24considérez-vous
47:26que Marine Le Pen
47:27a été écartée
47:28injustement
47:29du futur scrutin
47:30présidentiel
47:31en France ?
47:33Je viens de vous dire
47:34que
47:35nous ne voulons
47:38plus recevoir
47:39les leçons
47:40de la part des Français
47:41et donc nous ne leur donnerons
47:43pas de leçons non plus.
47:45Oui,
47:45nous voyons
47:46que Marine Le Pen
47:47a été écartée.
47:48Nous connaissons
47:50les résultats
47:51des sondages
47:52en France.
47:54En fait,
47:54elle n'a pas été évincée.
47:56Nous savons
47:56quelle est sa popularité
47:58et quelle est celle
47:59de Macron.
48:00Tout ça,
48:00c'est public
48:01en France.
48:02Ouvert.
48:03Nous connaissons
48:04sa position
48:05à elle,
48:06mais nous ne donnerons
48:07pas de leçons.
48:08Mais vous la soutenez ?
48:09Nous sommes prêts
48:10à soutenir
48:11tous ceux
48:11qui sont pour le dialogue
48:13avec notre pays.
48:14Pensez-vous
48:15que Marine Le Pen
48:16ou ses collaborateurs
48:17sont des alliés
48:18pour la Russie ?
48:19Nous ne ferons
48:20aucun commentaire
48:21sur la situation
48:22politique intérieure
48:23de la France.
48:23Mais vous l'avez cité
48:24en exemple.
48:25Mais nous ne voulons pas
48:26faire comme les Français
48:28qui nous ont donné
48:30des leçons de démocratie.
48:32Nous ne leur en donnerons pas.
48:35Je vous ai simplement
48:36donné des exemples.
48:39Il y a eu des exemples
48:41dans plusieurs pays.
48:43Tout cela a eu lieu,
48:45mais je ne veux pas
48:45le commenter.
48:47Je veux que l'on s'en souvienne
48:48en Europe.
48:49que des cas pareils
48:54ont eu lieu,
48:55que chaque lecteur
48:56réfléchisse
48:57et décide
48:57si c'est bien ou mal.
48:59Ceci n'est pas
49:00notre affaire.
49:01Nous vivons
49:02dans notre pays.
49:04Nous avons
49:04notre président.
49:06Nous le soutenons.
49:07Il est soutenu
49:08par une part
49:10écrasante
49:10de la population
49:11qui soutient
49:13tout ce que fait
49:14le président.
49:14Comment le savez-vous ?
49:18Nous avons
49:20un certain nombre
49:21d'instituts
49:22de sondage.
49:24Il y en a quelques-uns.
49:25Amis
49:26et hostiles.
49:33Ils ont mené
49:34des enquêtes
49:35et leurs chiffres
49:36d'ailleurs
49:37ne sont pas
49:37si éloignés.
49:40Nous vivons
49:41dans notre pays.
49:43Nous le connaissons.
49:44notre pays
49:45ce n'est pas
49:46que Moscou.
49:49Ça,
49:50je le sais.
49:53Mais une telle
49:54popularité
49:55n'est-elle pas
49:56un problème ?
50:00Elle pose la question
50:01de ce qui adviendra
50:02après Vladimir Poutine.
50:10Beaucoup de Russes
50:12redoutent ce moment.
50:14n'est-ce pas
50:15qu'ils ne savent
50:15de ce qu'il y a
50:16après Vladimir Poutine.
50:19La Russie
50:21c'est la Russie.
50:22Elle est éternel.