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Le pape François est mort ce lundi à l'âge de 88 ans. Il était en fonction depuis mars 2013 après la démission de son prédécesseur, Benoît XVI.

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Transcription
00:00Il y a beaucoup d'aspects que l'on peut retenir du pape François, mais je crois que la première des choses, c'est que c'est le pape des pauvres.
00:05C'est celui qui nous a invités à vivre l'évangile dans sa radicalité.
00:11Lorsqu'il parlait des périphéries, il parlait de ceux qui sont exclus, quels qu'ils soient.
00:15Qu'il s'agisse des personnes âgées, dont il parlait de culture de dichet vis-à-vis d'eux, qu'il s'agisse aussi des enfants à naître, qu'il s'agisse des migrants.
00:22N'oublions pas que son premier déplacement en Italie a été pour Lampedusa, pour aller pour l'accueil des plus pauvres.
00:28Mais c'est aussi le pape François, et c'est aussi celui qui est le pape de l'universel.
00:35Il a voyagé dans les pays pour répondre à ce que Jésus a dit à l'apôtre Saint-Pierre, « A fermi tes frères dans la foi ».
00:42Il est allé en Mongolie, il est allé au Timor-Est, il est allé dans bien des pays dans lesquels aucun pape n'était jamais allé, pour justement soutenir les chrétiens qui sont là-bas.
00:53Qu'est-ce que ça raconte en ce jour de Pâques, ce décès ?
00:57Nous sommes partagés entre la peine de la disparition du souverain pontife et en même temps l'espérance,
01:03l'espérance qui nous vient de la fête de Pâques que nous avons célébrée il y a à peine 48 heures.
01:09Le pape François était un homme de l'espérance.
01:11Il n'a jamais cessé de dire qu'il y avait une espérance possible pour l'homme,
01:15et que l'homme était invité à se battre pour construire ce monde meilleur qu'il n'a jamais cessé de promouvoir,
01:21pour construire la paix qu'il n'a jamais cessé d'annoncer.
01:25Et cet homme d'espérance meurt au lendemain où nous avons fêté la victoire du Christ sur la mort.
01:30C'est sans doute un des plus beaux jours pour mourir.
01:33Et je suis sûr que le Christ ressuscité est appelé à l'accueillir dans son royaume.
01:37Alors il remonte personnellement à quelques années lorsque je l'avais vu avec le président de la conférence des évêques
01:47dans une audience qu'il nous donnait chaque année pour discuter sur la situation de l'église en France.
02:00Voilà, je pense que chaque chose doit être mise en son temps.
02:03Nous sommes dans la période de deuil, nous entrerons dans la période des obsèques,
02:07puis après nous entrerons dans la période des conclaves et à ce moment-là nous pourrons en reparler.
02:14Celui que les cardinaux désigneront et qui seront inspirés par l'Esprit-Saint pour le faire.
02:22Donc demain à la cathédrale Notre-Dame, nous continuerons puisque l'ensemble des messes sur 24 heures
02:28sont célébrées à l'intention du pape François.
02:29Donc la messe de demain à 8 heures sera également célébrée pour le pape François.
02:34Et puis dans les jours à venir, l'archevêque de Paris célèbrera une messe solennelle
02:38dont la date vous sera communiquée dès qu'elle sera connue.
02:41Voilà, je pense que c'est bon.
02:50Vous voyez ça avec M. Pigeonneau.
02:52Voilà, l'hommage de Monseigneur Ribadot-Dumain.
02:55Bien sûr, on retiendra qu'à partir de 18 heures, il y aura une messe à Notre-Dame,
03:00puis ensuite à 19 heures, un chapelet à 20 heures, une veillée qui sera organisée.
03:05C'est ce qu'il a précisé il y a quelques instants.
03:06– Revenons avec vous, Ulysse Gosset, sur ce pape très peu diplomate.
03:10Pourtant, il a rencontré tous les grands de ce monde.
03:12À l'instant, d'ailleurs, Donald Trump ordonne que les drapeaux soient mis en berne
03:16en l'honneur du pape François, un homme bon, selon le président américain.
03:19On sait que les rapports entre les deux hommes n'étaient pas bons.
03:22Il y a eu publiquement une controverse, notamment sur le sort des migrants.
03:26J'ai l'impression que ce pape, Ulysse, préférait voir le peuple,
03:30voir ses fidèles, plutôt que les dirigeants de ce monde.
03:33– Oui, le pape qui, dès son arrivée au Vatican,
03:37avait dénoncé la mondialisation de l'indifférence.
03:40C'est une phrase clé qui a marqué son pontificat.
03:43Et c'est vrai qu'il s'est battu depuis le début pour les migrants.
03:47Souvenez-vous, quand il est allé pour la première fois,
03:49son premier déplacement à Lampedusa, l'île où arrivent les migrants d'Afrique,
03:53et il est revenu au Vatican avec, dans son avion,
03:57des réfugiés syriens à qui il avait demandé de l'accompagner.
04:00Donc c'était ce combat pour les migrants
04:02qu'il a opposé de façon presque frontale à Donald Trump
04:04et à son vice-président, G.D. Vance,
04:06qui était d'ailleurs le dernier à avoir été reçu en audience par le pape.
04:10Il y avait donc des divergences profondes entre lui et certains dirigeants.
04:14Et néanmoins, les catholiques, c'est 1,4 milliard de personnes dans le monde.
04:19Donc les réactions sont évidemment partout dans le monde.
04:22A commencer par l'Argentine, où il y a un deuil national de 7 jours
04:26qui a été déclaré.
04:27Aux Etats-Unis, vous l'avez dit, les drapeaux sont en tomberne.
04:29Mais Donald Trump a eu une réaction, je dirais, à minima.
04:32Il a simplement dit « Repose en paix, pape François,
04:36et que Dieu te bénisse, toi et tes fidèles ».
04:38Point final.
04:39Alors que Joe Biden, lui, l'ancien président, je vous cite la réaction,
04:43il a salué l'un des dirigeants les plus importants de l'histoire.
04:47J'ajoute la réaction du secrétaire général de l'ONU,
04:50Antonio Guterres, il y a eu une minute de silence aux Nations Unies,
04:53et lui aussi a dit « Le pape François, c'était un messager d'espoir ».
04:58Alors vous voyez, il y a des réactions qui sont effectivement assez différentes,
05:01parce que c'est un homme qui, le pape François,
05:04c'est un pape qui, dès son arrivée, a cassé les codes, on l'a dit,
05:08a cassé le protocole.
05:09On se souvient tous qu'il a refusé de porter les fameuses chaussures rouges,
05:14les mules rouges de son prédécesseur, au profit de chaussures noires.
05:18Une façon de marquer sa différence.
05:20Il avait une croix en argent et pas en or.
05:22Donc c'est ce message de soutien aux pauvres et à ceux qui sont les victimes de la mondialisation
05:27qu'il a voulu mettre en avant depuis le début.
05:30Vous disiez, il y a une semaine de deuil en Argentine, sa patrie.
05:34Mais les rapports avec Ravier Mileï n'étaient pas simples.
05:38Parce que Ravier Mileï avait traité d'imbécile, de gauchiste et de néfaste.
05:42Avant de s'excuser.
05:44Absolument. C'est vrai qu'il y avait des désaccords profonds et qui étaient publics.
05:48Mais j'ajoute une dernière réaction, enfin deux dernières réactions.
05:51Les Palestiniens, qui rendent hommage au pape,
05:53et le Hamas, mouvement terroriste responsable des attentats du 7 octobre,
05:58qui aujourd'hui rend hommage également au pape.
06:00Pourquoi ? Parce que le pape, dans ses dernières déclarations,
06:03a demandé que la guerre s'arrête à Gaza, comme en Ukraine,
06:06mais aussi à Gaza, qu'on mette fin aux martyrs des populations palestiniennes de l'enclave.
06:12Alors aussi des réactions, bien sûr, en France, Christophe Barbier.
06:15C'est intéressant, c'est de voir les réactions à gauche.
06:19Visiblement, il avait marqué des points,
06:21notamment chez certains députés insoumis, même Jean-Luc Mélenchon.
06:25C'était un pape à gauche parce qu'il était en faveur des migrants,
06:29parce qu'il avait aussi exprimé des gestes d'ouverture,
06:34notamment envers les divorcés remariés,
06:37les fidèles aussi LGBT+,
06:39notamment en autorisant fin 2023 les bénédictions de couples de même sexe.
06:43Ça en faisait un pape progressiste,
06:45même si ce terme peut-être ne veut pas dire grand-chose.
06:48Oui, il y avait ces prises de position-là,
06:50notamment le « qui suis-je pour juger » phrase qu'il avait prononcée
06:53en rentrant du Brésil à propos des homosexuels.
06:56« Qui suis-je pour juger ceux qui sont gays
06:57et qui ont une démarche de bonne volonté vers le Seigneur ? »
07:01Et donc, il était un pape d'ouverture.
07:02Son combat pour les migrants lui a permis de marquer des points aussi beaucoup
07:05dans l'opinion de gauche.
07:07Et puis, il y avait aussi autre chose.
07:09Dans la partie la plus à gauche de cette classe politique,
07:11il y avait l'idée qu'il était relié quand même à la théologie de la libération.
07:15C'est-à-dire ce mouvement parti d'Amérique latine, d'Amérique du Sud,
07:18et qui incarnait une version très à gauche, presque révolutionnaire, de l'Église.
07:22En tout cas, de l'Église contre les dictatures militaires
07:24et contre les impérialismes, au premier rang desquels l'impérialisme américain.
07:28Donc, la gauche politique française aimait voir ce François-là,
07:34qui lui donnait un semblant de gauche,
07:36alors que sur de nombreux sujets, il avait quand même des positions
07:39qui étaient des positions plus classiques d'un pape national
07:42et d'un chef de l'Église, notamment sur l'avortement.
07:44Bernadette, est-ce qu'on a raison de se poser la question
07:46est-ce que ce pape est à gauche, à droite ?
07:49Ou il n'y a qu'en France qu'on se pose cette question ?
07:52Non, je ne pense pas qu'effectivement, c'est le premier pape du Sud global.
07:56Je crois que c'est vraiment ça qu'il faut souligner.
08:00Alors, effectivement...
08:01Le premier pape non-européen depuis 1300 ans, c'est ça ?
08:04Alors, je...
08:05Il n'y a jamais eu d'autres pas par Jantin.
08:07Ah oui, c'est sûr, je n'en ai pas par Jantin.
08:09Mais non-européen depuis le 18e siècle.
08:11Depuis le retour à Rome.
08:12Je crois vraiment que c'est ça, c'est le pape du Sud global.
08:17Donc, c'est une grande voie contre l'ultralibéralisme, la culture du déchet.
08:22Mais la culture du déchet, c'est aussi contre le capitalisme financier.
08:26Il y a ces prises de position-là qui sont absolument extrêmement importantes.
08:32En revanche, c'est vrai, il a cette position très classique.
08:36Et d'ailleurs, dans le message de Pâques, c'est ce qui vient en premier,
08:40le respect de la vie.
08:42Donc, en fait, ce qui vient en premier dans le message de Pâques,
08:45c'est son opposition.
08:47Alors, c'est dit Mezovice, mais c'est dit à l'avortement et à l'euthanagie.
08:51Donc, il y a un balancier.
08:54Il y a le pape du Sud global,
08:56avec ses prises de position très fermes en matière économique et sociale.
09:00Il y a un conservatisme politique,
09:02il y a un conservatisme sur des questions de mœurs,
09:05et aussi un conservatisme probablement aussi à l'interne
09:09d'un certain nombre de réformes qu'il n'a pas faites.
09:11Anne Soupard ?
09:11C'est aussi un rempart contre la montée des impérialismes.
09:16Il soutient le multiculturalisme,
09:20il soutient les petits pays,
09:21il a nommé des cardinaux de tout petits pays.
09:24qui, bon, il a l'air d'être l'un des derniers bastions
09:29d'opposition à la montée des grands impérialismes.
09:34Je crois qu'il faut souligner ça, c'est vraiment important.
09:37Et lui, disparu, il faut vraiment espérer
09:40que le pape suivant sera de cette même veine.
09:44Du coup, ça met la pression sur le conclave et les cardinaux ?
09:48Je pense que c'est important,
09:49parce que, si vous voulez, le partage du monde
09:52entre deux ou trois empires
09:54et le reste des pays devenant des féodaux
09:57de ces grands empires,
09:59c'est quelque chose d'extrêmement dangereux.
10:02Juste un point, quand même,
10:03Poutine a salué aujourd'hui un dirigeant sage
10:05et il a salué le rôle qu'a joué le pape François
10:08dans le rapprochement avec l'Église orthodoxe.
10:11Alors, ça ne contredit pas ce que vous avez dit,
10:12mais simplement, c'est intéressant de voir
10:14qu'au-delà des images et des clichés
10:16de gauche, de droite, déformateur ou pas,
10:18il y a cet homme qui a finalement mené une action
10:21qui est très concrète, notamment dans le rapprochement
10:23des deux Églises qui ne se parlaient pas auparavant.
10:25On parle de la succession du pape.
10:27Je crois qu'il a nommé quasiment 80% des cardinaux
10:29qui vont choisir son successeur.
10:32Alors, est-ce que ça veut dire que ça sera forcément
10:34quelqu'un qui sera dans la pensée de François ?
10:40Ou au contraire, est-ce que ça peut marquer une rupture ?
10:42Alors, effectivement, sur les 135 cardinaux
10:45qui seront appelés à participer au conclave,
10:47il y en a 108 qui ont été créés,
10:49ont créé les cardinaux, par le pape François.
10:52Donc, clairement, il est très, très prépondérant.
10:55Ceci dit, il ne les a pas forcément choisis
10:57en fonction d'une ligne ecclésiale
11:00ou d'une ligne théologique.
11:02Il les a choisis pour une répartition des pays.
11:05Il a explosé le nombre de pays représentés.
11:08Je crois qu'il y a un cardinal du Vanuatu,
11:10il y en a un de Singapour,
11:12il y en a six Français.
11:14Donc, je pense qu'il est aujourd'hui très tôt
11:16pour commencer à se dire quel va être le profil du...
11:18Ah bon, parce que le jeu des pronostics a commencé.
11:21Dans les médias, oui.
11:21Pas chez les cardinaux, en tout cas, pas de cette manière.
11:24Pas chez les cardinaux, vous êtes sûr de ça ?
11:25Bien sûr, ils y réfléchissent, mais pas forcément.
11:27Les gens ont vu conclave, le film.
11:30Ils n'y réfléchissent pas tout à fait comme ça.
11:33Ils y réfléchissent plutôt sous l'angle de la responsabilité.
11:35Est-ce qu'ils se connaissent, ces cardinaux ?
11:37Et voilà, c'est ça le problème.
11:38Ils sont chacun répartis dans leur dévêché ?
11:42Comme l'a dit Xavier, ils viennent du monde entier.
11:46Le pape a nommé un tas de cardinaux de tout petits endroits,
11:49de toutes petites églises répandues à travers le monde.
11:52Et à la différence de ses prédécesseurs,
11:53il ne les a réunis qu'une seule fois en 12 ans.
11:55Donc, ils ne se connaissent pas forcément.
11:56Donc, ils ne se connaissent absolument pas.
11:58D'accord.
11:59Ceux qui sont de petites églises n'ont aucune expérience de Rome
12:02et nous disent, quand on les fréquente un peu régulièrement,
12:05moi, j'attendrai de voir ce que disent les grands anciens.
12:08Parce qu'en fait, nous, on ne sait pas.
12:10Mais j'ajoute, parce que François aurait fait l'essentiel des cardinaux,
12:14le successeur sera forcément un clone.
12:17Je ne le crois pas une seconde.
12:18D'autant plus que les archevêques cardinaux de petits pays
12:22sont généralement beaucoup plus classiques.
12:25Ce sont des églises beaucoup plus classiques.
12:28Traditionnelles.
12:29Si vous voulez dire conservatrices,
12:31on peut dire conservatrices,
12:33en tout cas, avec une approche beaucoup plus traditionnelle.
12:38Exemple, le cardinal Sarah, le guinéen.
12:41Alors, le cardinal Sarah, il approche le 80 ans.
12:43Il ne s'est pas déjà passé.
12:45Je crois que c'est dans deux mois.
12:45C'est dans deux mois.
12:48Pardon, mais il y a des noms qui circulent.
12:49C'est l'Indien Alain Chéry qui a eu 80 ans ce week-end
12:52et qui ne rentrera pas en compte-clavage.
12:53D'accord, mais il y a des noms qui circulent.
12:56Alors, est-ce que c'est des noms que les médias mettent en avant
12:59ou est-ce que c'est sérieux ?
13:00Est-ce qu'on peut imaginer un pape français ?
13:02Ce sont les noms des grands électeurs,
13:03c'est-à-dire précisément de ceux que les cardinaux plus jeunes dans la fonction
13:07ou venus de pays plus éloignés vont écouter avec attention.
13:11Mais ma conviction, c'est que la liste des papabilis,
13:14elle ne se fait pas du tout maintenant
13:15et elle ne se fait pas forcément à la télévision.
13:17Elle se fait pendant les congrégations générales.
13:20Il va y avoir une semaine pendant laquelle chacun des cardinaux
13:23va s'exprimer devant tous les autres pour dire en trois minutes
13:26« Moi, ce que j'estime essentiel pour l'Église, aujourd'hui et demain, c'est ça. »
13:30Et là, leurs avis se fondent les uns sur les autres en disant
13:34« Lui, la manière dont il a parlé, là, je vois quelque chose. »
13:36En faisant qui de l'héritage ?
13:38Non, ce n'est pas comme ça qui se situe.
13:40Mais c'est là que Bergoglio a frappé l'esprit de tous les cardinaux en 2013
13:44et après l'avoir entendu aux congrégations générales,
13:47beaucoup qui le connaissaient à peine ont dit « Là, il y a une vision. »
13:50Moi, je pense que c'est un mythe.
13:52Mais bon, tu as toujours une lecture très politique.
13:56Bernadette, il faut expliquer que le conclave va commencer dans 15 jours à peu près ?
14:00Oui, c'est ça.
14:02Ce qu'on peut dire avec certitude, c'est que ce conclave
14:05est un des conclaves les plus incertains de l'histoire moderne.
14:10135, ce qui est un nombre important.
14:12C'était 20 de plus qu'il y a 12 ans.
14:16Et ça compte quand il s'agit d'arriver…
14:18Il faut rappeler qu'il faut la majorité.
14:20Il faut les deux tiers.
14:21Donc ça compte, 20 de plus par rapport à 12 ans.
14:26Donc on arrive dans une configuration très incertaine.
14:29À cause du nombre, à cause des périphéries.
14:33Il a choisi, de toute façon presque, on pourrait dire,
14:37sans froisser la mémoire du pape, un peu folklorique parfois,
14:41des cardinaux.
14:43D'ailleurs, le préfet apostolique de Mongolie,
14:46qui doit avoir 300 catholiques,
14:48quitte d'ailleurs aussi, ça c'est une critique qui commence à émerger,
14:51quitte à délaisser les grands pans du catholicisme,
14:59des grandes nations catholiques,
15:02n'avait quasiment plus de cardinaux.
15:05Il a privilégié ce sud global,
15:07mais en tous les cas, on est dans une configuration
15:09qui est extrêmement incertaine.
15:12Je repose ma question.
15:13Est-ce qu'un pape français, c'est possible ?
15:15On parle notamment du cardinal marseillais,
15:17l'archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline,
15:20qui avait accueilli d'ailleurs le pape François Marseille.
15:22Je pense que Jean-Marc Aveline a quelque chose de l'ordre de...
15:26C'est une personnalité extrêmement consensuelle.
15:29Donc, ce qu'il faut dire, c'est que le pape François
15:32est un homme à la poigne de fer,
15:34qui a clivé, qui a extrêmement clivé son institution,
15:38clivé la curie, clivé le catholicisme.
15:42Donc, peut-être qu'ils auront envie de...
15:45On va aller vers un pape centriste.
15:46Ils auront envie de...
15:47Consensuel, en tous les cas.
15:49Ce qui est fascinant...
15:51Pardon, Ulysse, on va reprendre notre discussion.
15:53Le temps de passer par le parvis de Notre-Dame,
15:55si vous le permettez.
15:56Mais oui.
15:56Retrouvez Milane Argelas en direct pour BFM TV,
16:01parce que justement, tout se met en place
16:03pour la soirée de recueillement, de célébration, Milane.
16:09Oui, absolument, Alain, vous le voyez,
16:11ce parvis de Notre-Dame, il est assez rempli,
16:14malgré la pluie.
16:15Plusieurs fidèles qui sont venus ici dire adieu au pape François.
16:19C'est le cas, justement, d'Agnès.
16:21Agnès, avec qui je me trouve, vous êtes une fidèle.
16:23Pourquoi c'était important pour vous de venir ici aujourd'hui ?
16:26Alors, on n'a vu qu'un magnifique tribune pascal.
16:28Moi, je viens de Bordeaux.
16:29On avait prévu...
16:30On est passage à Paris.
16:31On avait prévu d'aller voir la renaissance de Notre-Dame.
16:33Et c'est comme si le pape nous donnait rendez-vous.
16:35Donc, c'est un moment important pour nous, effectivement.
16:38Quelle a été votre réaction, justement,
16:40à l'annonce du décès du pape François ?
16:42On s'y attendait un peu.
16:43Mais je trouve que c'est une magnifique symbolique.
16:45Il est apparu hier.
16:46Comme s'il avait dit au revoir à tout le monde.
16:47Et puis, il est parti en paix.
16:49Et je trouve ça magnifique.
16:50Voir autant de fidèles devant Notre-Dame comme ça,
16:51c'est émouvant pour vous ?
16:53C'est important, surtout quand on voit le nombre de baptêmes
16:56qui ont eu lieu ce week-end.
16:58C'est extraordinaire.
16:59Je pense que c'est un vrai vent nouveau qui souffle.
17:01Et il faut s'en réjouir.
17:02Merci beaucoup, Agnès.
17:04Une messe sera organisée à 18h,
17:06ici, à l'intérieur de la cathédrale de Notre-Dame de Paris,
17:08à l'intention du pape François.
17:10On voit déjà plusieurs fidèles rentrer,
17:12se mettre en place pour cette messe de 18h.
17:14Et puis, à partir de 20h,
17:16une veillée sera organisée
17:18pour dire donc un dernier au revoir au pape François.
17:21Voilà Milan Argelas,
17:22qui est en direct de la cathédrale Notre-Dame,
17:25avec David Bouteiller pour BFM TV.
17:26Nous sommes avec le maire, horizon d'Ajaccio,
17:29Stéphane Sbradia.
17:30Le pape a fait trois déplacements en France.
17:34Strasbourg, très rapide,
17:35Marseille et Ajaccio,
17:37que l'on a tous en mémoire.
17:38Bonsoir, M. le maire.
17:39Merci d'être en direct avec nous sur BFM TV.
17:44Comment avez-vous appris la mort du pape ?
17:46Quelle a été votre réaction première
17:49quand vous l'avez apprise ?
17:51J'étais, à vrai dire, assez surpris.
17:53J'ai revérifié l'information.
17:55Moi, j'ai été tout de suite pris de tristesse,
17:58une émotion qui m'a tout de suite fait rappeler
18:02ce moment extraordinaire que nous avons vécu à Ajaccio
18:05et qui m'a fait dire que nous avons vraiment été des privilégiés
18:09de vivre ce moment avec le Saint-Père.
18:13Quels souvenirs gardez-vous de votre rencontre avec le pape François ?
18:17Alors, c'est un sentiment très curieux parce que la journée même était tellement intense.
18:23En fait, j'ai des souvenirs que je revisite des jours, des semaines et des mois après.
18:29J'ai le souvenir d'un moment où le temps était suspendu.
18:34Il y avait une ferveur populaire qui était très forte.
18:37J'ai le souvenir, en fait, de belles couleurs, de beaux visages,
18:40des sourires, des larmes de joie.
18:42C'était quelque chose de très apaisé, vraiment de très particulier.
18:47Et quels que soient les rapports et les relations qu'on peut avoir
18:49avec le religieux ou avec l'Église,
18:52on ne pouvait pas être insensible, je dirais,
18:54à cette communion humaine qui a eu lieu ce jour-là.
18:56Alors, il se trouve que la Corse a été son dernier voyage à l'étranger.
19:01Donc, ce voyage, bien sûr, revêt un caractère particulier.
19:05C'était un homme qui était déjà malade, fatigué,
19:08mais qui tenait quand même à être là et à rencontrer les fidèles, Corse.
19:13Oui, il a passé un temps très intense et très sincère avec la population.
19:19Il s'est arrêté auprès des enfants.
19:22Il a béni.
19:23Il a vu des personnes âgées.
19:25Il a fait beaucoup de haltes sur le parcours de la ville.
19:29On savait que sa santé était fragile.
19:33Et il a donné toute son énergie.
19:34Et ce qui était fort pour nous aussi, c'est d'avoir su par la suite
19:38qu'il avait vécu ce moment comme un moment de joie aussi pour lui
19:42parce que ce qui lui a été donné par la population à ce moment-là,
19:46ça lui a procuré beaucoup de choses positives.
19:48Et puis, il nous en a rendu compte.
19:49Et d'ailleurs, il m'a adressé un mot quelques semaines après
19:52pour nous remercier.
19:54Et ça, c'est quelque chose qui nous a profondément touchés.
19:56On peut vous demander, Stéphane Bragia, ce qu'il vous a écrit
20:00ou c'était juste une formule de politesse ?
20:03Non, il a témoigné, je dirais, toute sa reconnaissance
20:06pour ce moment de partage qui était aussi important pour lui.
20:11Et qu'il nous a adressé un message d'espoir, de bonheur.
20:17Il a été très sensible aussi à la jeunesse qu'il a trouvée
20:20tout au long de son parcours.
20:22Tous ses enfants qui étaient là pour l'accueillir,
20:25les yeux grands ouverts.
20:26Et je pense qu'il a été extrêmement sensible
20:27parce que c'était un pape qui était proche du petit peuple,
20:32comme on disait.
20:33Et on a été très sensible à ça.
20:35Et je pense qu'il a ressenti profondément.
20:38– Philippine de Saint-Pierre-Boulis a ajouté quelque chose
20:40sur ce voyage en Corse.
20:41– Oui, ce voyage en Corse qui restera maintenant
20:44d'autant plus historique.
20:45Il était déjà pour les Corses,
20:46mais c'est le dernier déplacement de François.
20:48En rentrant, il a dit,
20:49je me suis senti comme à la maison.
20:51Et je crois que c'est ça qui était essentiel dans ce voyage,
20:54c'est que cette dimension de la dévotion populaire,
20:56des processions, des statues, des cierges,
20:58c'est la foi de son enfance,
20:59c'est celle qu'il a apprise en famille.
21:01Et donc véritablement, cette journée en Corse,
21:04c'était quasiment une visite pastorale en Italie,
21:06parce que c'était construit pareil,
21:07c'est pas très loin, il faut reconnaître.
21:09Mais il a dit, je me suis vraiment senti à la maison.
21:12Monsieur le maire parlait des jeunes et des enfants
21:14qui chantaient à plusieurs endroits
21:16sur le passage de la papamobile.
21:18À chaque fois, le pape faisait arrêter en disant,
21:20c'est formidable, ça me rappelle mon enfance.
21:22Donc ça lui aura offert cette joie-là.
21:25Mais vous avez, monsieur le maire,
21:26avant de vous quitter, une photo au côté du pape.
21:28Vous avez pu être pris ou faire un selfie à l'époque,
21:32au mois de décembre ?
21:33Oui, bien évidemment.
21:35Plusieurs même.
21:36J'ai eu la chance en fait de l'accompagner
21:38à plusieurs moments de cette journée.
21:41Évidemment, il y a des souvenirs en photo,
21:43mais la ville de l'Ajaccio d'ailleurs
21:45va donner le nom du pape
21:46à une de ses places très prochainement.
21:48proche de la place du Cazone
21:50où s'est déroulée la grande messe.
21:53Parce que nous voulons aussi rendre éternel
21:56aussi ce passage-là
21:56en le matérialisant à un endroit de notre ville.
21:59Parce que je sais qu'il a été attaché
22:01et nous, nous sommes très attachés
22:02de lui rendre cet hommage.
22:05Sur l'expression publique de la foi
22:07sur laquelle le pape a insisté,
22:08en disant que cette manière corse
22:10de vivre la laïcité,
22:11eh bien le reste du continent
22:13ferait bien de s'en inspirer.
22:14– Ah, il y avait un message politique,
22:16monsieur le maire ?
22:16– Écoutez, moi j'ai l'habitude de dire
22:19en fait que nous sommes dans
22:20l'expression d'une laïcité apaisée
22:22et j'ai effectivement la faiblesse de penser
22:24qu'elle peut servir d'exemple
22:25à partir du moment où elle apporte
22:27cet apaisement et dans nos temps difficiles,
22:29je pense que ce n'est pas de trop.
22:30– Oui, mais que le prochain pape soit corse ?
22:33– Pourquoi pas ?
22:35Vous voulez que je fasse campagne ?
22:36– Non, mais quand il était venu à Marseille,
22:38il avait dit je viens à Marseille
22:39et pas en France.
22:40Et donc là, quand il est venu en Corse,
22:42c'est un peu la même chose alors ?
22:43– Là, il a dit qu'il était venu chez lui,
22:44c'est encore mieux.
22:45– Oui, mais c'est vrai qu'on s'était étonné
22:48de son absence à Notre-Dame, à Paris.
22:51Il avait été invité par Emmanuel Macron
22:52pour participer à ce moment important,
22:55la réouverture de la cathédrale.
22:57Et je me souviens que certains commentateurs
23:00expliquaient que ce pape n'aimait pas beaucoup la France.
23:03– Oui, alors je crois que moi je suis parisien,
23:06donc effectivement en tant que parisien,
23:07j'étais un peu déçu que le pape ne vienne pas réinaugurer
23:09ma cathédrale.
23:11Mais en fait, je crois que ce n'était pas à sa place.
23:12On l'a bien vu, c'était un événement certes religieux,
23:15certes ecclésiaste.
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