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  • il y a 4 jours
Jeudi 17 avril 2025, retrouvez Nicolas Forest (Directeur des investissements, Candriam), Alain Durré (Rapporteur Général du Conseil National de Productivité), Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, International, Natixis IM) et Malik Haddouk (Directeur de la Gestion Diversifiée, CPR Asset Management) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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00:00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex. Conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:00:16Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change.
00:00:19Pour rester à l'écoute des marchés chaque jour, vous nous retrouvez à 20h30 à la télévision via vos box du lundi au vendredi.
00:00:25Vous nous retrouvez également en replay tous les jours sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:00:32Au sommaire de cette édition ce soir, la BCE qui délivre une septième baisse de taux depuis le mois de juin dernier.
00:00:39La BCE qui s'ouvre par ailleurs à un nouvel espace d'agilité, de liberté dans un monde beaucoup plus frictionnel, comprenez la guerre commerciale de Donald Trump.
00:00:49Eh bien, pousse la BCE à rester très ouverte sur les prochaines options.
00:00:55D'autres baisses de taux sont sans doute à suivre, peut-être une ou deux à minima,
00:00:59dans un contexte où cette guerre commerciale est vue comme un choc de demande négatif par les équipes économiques de la BCE.
00:01:05européenne. Christine Lagarde a été très claire sur ce point.
00:01:09La BCE ne s'emparasse plus des discussions et des débats autour du taux neutre ou autour du réglage et du niveau de restriction de la politique monétaire.
00:01:19Ce n'est plus le sujet à ce stade.
00:01:21Et donc, contrairement à la Fed, la BCE reste sur un chemin d'accommodation.
00:01:25Du côté de la guerre commerciale, justement, pas mal de négociations en cours, à commencer par les équipes japonaises qui sont en ce moment en train de négocier à Washington.
00:01:34Le Japon qui a un accès VIP pour mener des négociations et tenter de supprimer définitivement les tarifs dits réciproques.
00:01:42Et puis d'autres négociations également qui se mélangent à la situation avec la venue de Georgia Melanie aujourd'hui à Washington,
00:01:49qui a rencontré Donald Trump pendant près d'une heure.
00:01:53Et puis de l'autre côté du globe, c'est le patron de Nvidia, Johnson & Young, qui est en visite en Chine à Pékin pour deux jours
00:02:00afin de discuter avec ses clients et partenaires chinois de la situation alors que l'administration américaine a encore élevé le niveau de restriction à l'export
00:02:10pour les puces produites aux Etats-Unis et notamment les puces de Nvidia destinées au marché chinois.
00:02:15Voilà pour le tableau des marchés aujourd'hui avec en plus une journée d'échéance mensuelle, des marchés qui sont toujours sur la retenue.
00:02:23C'est le moins qu'on puisse dire avec des indices dans le rouge en Europe et également aux Etats-Unis.
00:02:28En ce début de séance, discussion assure avec nos invités de Planète Marché bien sûr.
00:02:32Nous ferons un premier bilan également des 100 premiers jours de Donald Trump.
00:02:36Les 100 jours seront atteints la semaine prochaine.
00:02:38Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous nous focaliserons sur les mystères et les enjeux de la productivité
00:02:44à l'occasion de la parution cette semaine du dernier rapport sur la productivité produit par le Conseil National de Productivité
00:02:52sous l'égide de France Stratégie.
00:02:53Nous en parlerons avec le rapporteur général du Conseil National de Productivité, Alain Duré, économiste,
00:02:59qui sera avec nous en plateau dans ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.
00:03:02Mais d'abord, tendance mon ami, comme chaque soir en ouverture de Smart Bourse,
00:03:15Pauline Grattel est avec nous pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
00:03:19Bonsoir Pauline.
00:03:20Bonsoir.
00:03:20Et donc la BCE a baissé ses taux directeurs pour la 7ème fois depuis le mois de juin 2024.
00:03:25Oui, la BCE annonce une baisse de 25 points de base faisant passer le taux de dépôt de 2,50 à 2,25%.
00:03:32Face à un contexte incertain, cette baisse des taux était largement attendue par le marché.
00:03:36La BCE souligne que la guerre commerciale initiée par Donald Trump est un risque pour la croissance
00:03:41et que la réaction défavorable et volatile des marchés pourrait avoir un impact sur les conditions de financement.
00:03:46La BCE ne parle plus à ce stade de politique monétaire restrictive.
00:03:51Quelles sont les tendances observées sur les indices actions après les décisions et la conférence de presse de Christine Lagarde ?
00:03:56En Europe, les indices étaient ancrés dans le rouge dès le début de la séance.
00:03:59Une tendance qui ne s'est pas améliorée en ce jour d'échéance mensuelle.
00:04:03Le stock 600 évolue en léger repli.
00:04:05En France, le CAC 40 s'aide plus de 0,5% aujourd'hui sous les 7300 points.
00:04:11Le DAX est en repli du même ordre.
00:04:12Aux Etats-Unis, l'heure est au rebond pour le Nasdaq.
00:04:15Le Dow Jones et le S&P 500 à l'ouverture sur fond d'espoir de compromis tarifaires.
00:04:20Trump évoque notamment de grands progrès avec la partie japonaise qui négocie en ce moment à Washington.
00:04:25Sans plus de détails à ce stade.
00:04:27Et puis un mot des marchés obligataires qui semblent se stabiliser depuis quelques séances
00:04:32après les mouvements violents et importants observés la semaine dernière, notamment aux Etats-Unis.
00:04:37Oui, les taux longs en Europe se détendent légèrement autour de 2,45% pour le rendement allemand à 10 ans.
00:04:44Le rendement français de même échéance tourne autour de 3,25%.
00:04:48Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans évolue sous 4,30%.
00:04:52Sur le marché des changes, le dollar est stable et l'euro-dollar se traite à 1,1350 aujourd'hui.
00:04:57Côté résultat, la saison est en train de monter en puissance.
00:05:00La journée était déjà chargée puisque après LVMH, les investisseurs attendaient la publication d'Hermès.
00:05:06Hermès annonce à l'occasion de sa publication trimestrielle augmenter ses prix
00:05:11pour compenser intégralement les droits de douane imposés par Donald Trump.
00:05:15Et ce, à partir du 1er mai, le groupe de luxe fait état de ventes record au premier trimestre
00:05:19avec un chiffre d'affaires à plus de 4 milliards d'euros, en hausse de plus de 7% à taux de change constant.
00:05:25Mais cette progression des ventes reste toutefois inférieure aux estimations du consensus et le titre cède 3%.
00:05:30Toujours en France, Pernod Ricard a également publié ses chiffres du premier trimestre.
00:05:34La société affiche un repli de 3% de ses ventes en données organiques au troisième trimestre de son exercice décalé à 2,3 milliards d'euros.
00:05:42En Chine spécifiquement, les ventes du trimestre sont en baisse de 5%.
00:05:46Pernod Ricard confirme ses objectifs annuels malgré le contexte qualifié de difficile et volatile à cause des droits de douane.
00:05:53Le titre évolue à l'équilibre aujourd'hui.
00:05:55Et puis la star du jour en Europe, il faut le noter, c'est Siemens Energy avec des résultats et des perspectives stellaires.
00:06:02Dopé par une demande d'électricité exponentielle et un titre qui s'envole de plus de 10% au plus haut historique aujourd'hui.
00:06:09Et puis à l'international, on notera les commentaires et les chiffres de TSMC qui brillent justement après ces résultats du trimestre.
00:06:17Oui, malgré le fait que le secteur soit chahuté depuis ces dernières semaines, TSMC annonce une progression de plus de 60% de son bénéfice net pour les trois premiers mois de 2025
00:06:28et atteint ainsi 11 milliards de dollars américains.
00:06:31Le chiffre d'affaires bondit de plus de 40% porté par la forte demande en matière d'intelligence artificielle.
00:06:37Ces résultats sont supérieurs aux attentes et pour 2025, le PDG s'attend à une année de forte croissance.
00:06:43Le titre coté à Wall Street ouvre en hausse de 2,5%.
00:06:46Quel sera le programme des prochains jours sur les marchés ? La semaine se finit aujourd'hui pour beaucoup d'investisseurs.
00:06:53Oui, parce que demain la plupart des places financières resteront fermées pour vendredi sain et pour un long week-end de 4 jours avec un lundi également en férié pour Pâques.
00:07:02On prendra tout de même connaissance des résultats de Netflix et L'Oréal ce soir après la clôture des marchés.
00:07:07Et les grands rendez-vous de la semaine prochaine seront les résultats de Tesla, Boeing, SAP ou encore Intel.
00:07:12Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, vous retrouvez Pauline Grattel qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
00:07:193 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:07:33Mabrouk Chetouane est avec nous, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM.
00:07:37Bonsoir Mabrouk.
00:07:38Bonsoir.
00:07:38A vos côtés Malik Hadouk, directeur de la gestion diversifiée de CPR Asset Management.
00:07:42Bonsoir Malik.
00:07:43Bonsoir Grégoire.
00:07:43Et Nicolas Forest qui nous accompagne également ce soir, le directeur des investissements de Candriam.
00:07:47Bonsoir Nicolas.
00:07:48Bonsoir Grégoire.
00:07:49Merci d'être là messieurs, ravis de vous retrouver.
00:07:51C'est l'exercice toutes les 6 semaines, le petit débrief à chaud de la réunion de la Banque Centrale Européenne
00:07:56et de la conférence de presse de Christine Lagarde, une BCE qui s'ouvre un nouvel espace de liberté et d'agilité dans un monde beaucoup plus frictionnel.
00:08:04Ben oui, je qualifierais cela de Liberty Day, Liberty Day, le jour de la liberté pour la Banque Centrale.
00:08:12Bon, pour faire évidemment allusion à la Liberation Day de Trump.
00:08:15Mais aussi pour qualifier ce moment quand même largement attendu, d'assez historique.
00:08:20La Banque Centrale Européenne continue son chemin de baisse, indépendamment des autres politiques monétaires.
00:08:25C'est rare d'avoir un écart aussi important entre les taux monétaires américains et les taux européens.
00:08:30Il y a un an et demi, ça nous paraissait impossible.
00:08:32Je rappelle, il y a un an et demi, on se posait la question, est-ce que c'est possible que la BCE baisse les taux avant la Fed ?
00:08:37Ce qui n'est jamais arrivé depuis 1999.
00:08:40Donc là, elle continue son chemin de liberté, d'indépendance, qui est largement justifié.
00:08:45Largement justifié par le processus de désinflation qui poursuit et qui va se poursuivre grâce à au moins 3 éléments.
00:08:52Le premier, un euro fort.
00:08:54Évidemment, un euro fort, ça plaide pour des prix plutôt à la baisse.
00:08:57Des marchés d'énergie à la baisse, un pétrole bas et donc aussi plutôt des inflations.
00:09:03Et puis, probablement, les arrivées et les importations de produits chinois qui vont aussi amener des pressions inflationnistes à la baisse.
00:09:12Donc quand on met tout ensemble, la Banque Centrale Européenne, elle joue sur du velours.
00:09:15On est sur des tendances d'inflation à la baisse.
00:09:19Et donc, il y a un mois, il y avait quand même la question, ce n'était pas sûr, si elle allait passer son tour ou pas passer son tour.
00:09:25Ici, c'est une baisse qui était largement attendue.
00:09:27Même Trump l'a préempté sur son réseau social Truth avant l'annonce.
00:09:33Donc, c'était attendu.
00:09:34Mais ça marque quand même une vraie liberté de la part de la politique monétaire européenne,
00:09:40complètement indépendante des autres zones.
00:09:41et ça donne un petit peu, évidemment, de répit à la hausse de l'euro.
00:09:45Et potentiellement, ça donne du soutien à certaines classes d'actifs européens.
00:09:49Il faudra juger sur le moyen terme.
00:09:52Mais en tant que, pour l'investisseur obligataire, c'est plutôt une bonne nouvelle.
00:09:57La trajectoire est claire.
00:09:58C'est plutôt rassurant pour l'obligataire en Europe.
00:09:59Cette liberté, c'est aussi le reflet, encore une fois, de ce monde frictionnel,
00:10:04de cette guerre commerciale ou de ces tensions commerciales,
00:10:06comme l'appelle Christine Lagarde,
00:10:09qui est vue comme un choc de demande négatif.
00:10:12C'est-à-dire qu'à court terme, il y a aussi des risques à la baisse,
00:10:15encore peut-être, sur la croissance européenne.
00:10:18Cet espace de liberté, cette agilité que se donne la Banque Centrale Européenne,
00:10:22où est-ce que ça peut nous emmener en termes de baisse de taux partant des 2,25
00:10:26auxquels on est aujourd'hui pour le taux de dépôt ?
00:10:28Alors, liberté et agilité, ça c'est vrai.
00:10:31C'est aussi même la liberté, on en parlait tout à l'heure,
00:10:34sur le taux neutre, où en gros elle dit...
00:10:37Ce n'est plus le sujet.
00:10:39Ce n'est pas le sujet.
00:10:39Donc, je m'en fous.
00:10:41Donc, liberté aussi, vis-à-vis du staff, quelque part,
00:10:43elle est prête à faire ce qui est nécessaire,
00:10:46si effectivement, les choses perdurent.
00:10:49Nous, début d'année, on tablait sur un taux final à 2% cette année.
00:10:54Donc, on pensait que la Banque Centrale Européenne,
00:10:56elle est tranquillement baissée par trimestre et d'aller à 2.
00:10:59Avec le choc des tarifs, qui est aujourd'hui encore très incertain,
00:11:03nous, on s'attend à ce que la Banque Centrale Européenne
00:11:04puisse aller en dessous des 2% et à 1,50.
00:11:06Donc, la Banque Centrale Européenne, elle a encore la place
00:11:10pour baisser davantage les taux d'intérêt.
00:11:13C'est bien d'avoir l'euro qui monte, mais il ne faut pas que l'euro monte trop.
00:11:16Il y a quand même le problème des déficits très importants
00:11:18qui nécessitent que les taux longs ne soient pas trop élevés
00:11:20pour financer une dette qui est quand même très importante.
00:11:22et une économie, quand même, comme vous l'avez dit,
00:11:25qui est et qui sera largement impactée.
00:11:27L'économie européenne est une des plus ouvertes du monde.
00:11:30Donc, malgré l'ensemble de la volatilité qu'on a sur les tarifs,
00:11:34c'est quand même au minimum 10% de tarifs qu'il y a sur la zone euro.
00:11:37C'est un choc.
00:11:38Et donc, pour soutenir la croissance face à une inflation qui baisse,
00:11:42la Banque Centrale Européenne pourra continuer,
00:11:44même si elle a été très prudente et qu'elle a dit
00:11:45que ce sera effectivement meeting après meeting.
00:11:49Mais je pense que oui, elle a montré une vraie liberté,
00:11:51une vraie indépendance.
00:11:53Et je pense que beaucoup d'observateurs peuvent être très critiques,
00:11:57en général, sur la Banque Centrale Européenne.
00:11:59Là, elle fait le job, quoi.
00:12:00Je dirais qu'elle fait largement le job dans un monde très compliqué,
00:12:03très incertain.
00:12:05Et la victoire sur l'inflation, qui était quand même un vrai sujet,
00:12:09a été quand même, je pense, ici actée.
00:12:11Bon, la fonction de réaction de la BCE aujourd'hui
00:12:14dépend effectivement des tarifs, de la guerre commerciale.
00:12:18Et pour la réunion du mois de juin, même, Christine Lagarde,
00:12:20estime qu'on n'aura pas encore tous les éléments suffisants,
00:12:23peut-être, pour prendre des décisions sur le point d'atterrissage
00:12:26de la politique monétaire.
00:12:29C'est une BCE de combat, là, qui se met en ordre de bataille, Mavrouk ?
00:12:33Non, moi, je trouve pas.
00:12:35Je trouve que la BCE s'est montrée pragmatique, en fait.
00:12:38Non, mais c'est quand même important de nous le rappeler,
00:12:40parce qu'on a quand même...
00:12:41Pas dogmatique, déjà, pragmatique.
00:12:43Pragmatique.
00:12:43Effectivement, la situation, et ça a été parfaitement décrit,
00:12:46appelle à sans doute moins de croissance en Europe
00:12:49par le canal, effectivement, direct des tarifs.
00:12:52Mais c'est pas le seul canal, et c'est pas le plus important, à mon sens.
00:12:55C'est tous les effets, entre guillemets, de rétroaction
00:12:57qui vont notamment impacter la Chine.
00:12:59En fait, l'économie européenne est davantage ouverte sur la Chine
00:13:01qu'elle ne l'est sur les États-Unis.
00:13:02C'est ça, le problème, c'est que la Chine risque d'être fortement impactée
00:13:04par ces tarifs.
00:13:05Et par voie de conséquence, un des facteurs qui a déclenché
00:13:07la récession allemande, c'était la Chine, justement.
00:13:09C'était la contraction chinoise en 2022, du moins le ralentissement chinois
00:13:12assez significatif.
00:13:14Donc là, si on a des projections de croissance
00:13:15qui peuvent être, à juste titre, alarmistes sur la Chine
00:13:19avec une division par deux, sans doute,
00:13:20de leur volumétrie en termes de croissance,
00:13:23si on n'a plus d'exportation, s'il n'y a plus de volume,
00:13:24parce qu'il y a 145% de tarifs, en fait, il faut être lucide.
00:13:26Les électricités prix-demandes montrent que, globalement,
00:13:30il n'y a vraiment plus beaucoup de commerce qui existe.
00:13:31Et donc, vous avez, vu l'exposition de la Chine aux États-Unis,
00:13:34un risque de la croissance assez majeur sur la Chine.
00:13:37Et donc, par voie de conséquence, vous avez effectivement l'Allemagne
00:13:38qui se retrouve exposée.
00:13:40Donc, les effets, les conséquences...
00:13:40Avant même l'idée de l'inondation du marché européen
00:13:44par les produits chinois.
00:13:44Mais ça, ça montre effectivement le pragmatisme.
00:13:46C'est-à-dire qu'en gros, on a un effet qui est complètement inattendu,
00:13:49c'est-à-dire le reroutage, ça a été défini comme ça,
00:13:51des flux d'exportation vers les États-Unis et vers l'Europe,
00:13:54qui seraient de nature déflationniste, littéralement.
00:13:57Dans un contexte où il y a cette composante énergétique,
00:14:00déflationniste par ailleurs.
00:14:01C'est quand même...
00:14:02Là, on a regardé les projections de la BCE
00:14:04quand elle a publié son premier set de projection au début d'année.
00:14:07Par rapport...
00:14:08Avec l'effet, effectivement, dollar...
00:14:09L'effet euro, pardon.
00:14:10On est quasiment sur du moins 30.
00:14:12Un calcul de comptable,
00:14:13parce qu'on ne fait que ça en ce moment,
00:14:14des calculs de comptable,
00:14:15montre que globalement,
00:14:16on a un effet quand même relativement puissant
00:14:18et désinflationniste.
00:14:20C'est-à-dire qu'on passerait largement
00:14:22en dessous de 2, finalement,
00:14:242% de l'inflation en zone euro.
00:14:26Il y a moins de croissance, moins d'inflation,
00:14:27on baisse les taux.
00:14:28Et donc, globalement, le pricing de marché,
00:14:30avant même la réunion de la BCE,
00:14:31était en dessous de cette neutralité monétaire.
00:14:34Alors, le taux neutre, effectivement...
00:14:35Moi, je ne préfère pas parler de taux neutre
00:14:36parce qu'on ne sait pas où est-ce qu'il est.
00:14:37Une variable cachée.
00:14:38Et tous ceux qui ont fait un peu de stade
00:14:39savent que c'est un peu compliqué
00:14:40à débusquer, en quelque sorte.
00:14:41En revanche,
00:14:42parler de neutralité monétaire,
00:14:43d'une zone de neutralité autour de 2%,
00:14:45et dire au fond,
00:14:46et on l'avait déjà dit à l'époque,
00:14:48le déficit d'investissement en Europe,
00:14:50la présence de déficit élevé, par ailleurs,
00:14:53de la part, effectivement, des gouvernements,
00:14:55impose, imposerait à la BCE,
00:14:56effectivement, d'alléger un peu la pression
00:14:58en allant en dessous de ce seuil de 2%.
00:15:00Là, maintenant, le marché a acté,
00:15:01effectivement, que 1,5% c'était à la target
00:15:03de la fin d'année.
00:15:03Et donc, le marché estime que la BCE
00:15:05ira en territoire d'accommodation ?
00:15:07Ah oui, absolument.
00:15:08Mais c'est une nécessité, aujourd'hui.
00:15:09C'est-à-dire qu'en gros,
00:15:10si on n'a plus de levier budgétaire,
00:15:12globalement, parce qu'on n'en a pas beaucoup,
00:15:13en France, on parle encore
00:15:14de restrictions budgétaires pour 2026,
00:15:17il n'y a que l'Allemagne
00:15:17qui dispose un peu de...
00:15:19on va dire de quelques degrés de liberté,
00:15:21il est absolument impératif,
00:15:23dans un contexte de friction croissante,
00:15:25d'avoir un soutien monétaire.
00:15:27Est-ce que, si c'est une nécessité
00:15:29d'aller en territoire d'accommodation,
00:15:31est-ce que la stratégie peut nous dire
00:15:34que ce serait bien d'y aller le plus vite possible ?
00:15:36Est-ce que 50 points de base...
00:15:37Alors, on ne va pas refaire l'histoire.
00:15:39Ça n'a pas été discuté à l'occasion de ce meeting,
00:15:41mais visiblement, dans les semaines précédentes,
00:15:43ça a été un point de discussion.
00:15:45Est-ce qu'un 50 points de base
00:15:46à l'occasion de cette réunion,
00:15:48est-ce que ça aurait été approprié, selon vous ?
00:15:50Non, ça aurait été rajouté de l'huile sur le feu.
00:15:51En gros, dans un climat de friction...
00:15:52Vous trouvez quand même un équilibre, alors ?
00:15:53On n'a pas une volatilité, entre guillemets,
00:15:55qui est, quel que soit le marché que vous regardez,
00:15:57donc on a une volatilité qui est encore un peu sous tension.
00:16:00Mettre un élément, entre guillemets,
00:16:01un peu inattendu,
00:16:03même si ça avait été discuté il y a quelques semaines,
00:16:05mais c'est un peu sorti des écrans radars,
00:16:06et vous rajouter 50 points de base,
00:16:07un élément d'incertitude de la part d'une institution monétaire
00:16:10telle que la BCE,
00:16:11non, ce n'est pas le bon moment, effectivement,
00:16:12de rajouter, encore une fois, de l'huile sur le feu.
00:16:14Donc, qui va piano, va s'anneau,
00:16:15et je pense que la BCE l'a parfaitement compris.
00:16:18Malik, comment on regarde l'Europe, là,
00:16:19d'un point de vue d'investisseur global aujourd'hui ?
00:16:22Plus les planètes américaines se désaxent ou se désalignent,
00:16:26et on va y revenir,
00:16:26plus on a l'impression que l'Europe retrouve de l'intérêt,
00:16:30et peut-être pas uniquement par défaut.
00:16:32C'est-à-dire qu'il y avait l'idée
00:16:33de ce besoin de sortir des actifs américains
00:16:36pour plein de raisons,
00:16:37et notamment des questions de surévaluation
00:16:39des marchés américains,
00:16:41peut-être à un certain point,
00:16:42à discuter,
00:16:43mais il y a aussi peut-être maintenant
00:16:45un vrai intérêt positif
00:16:46à revenir sur des zones économiques
00:16:49comme la zone euro, par exemple.
00:16:51Tout ce qui a été dit,
00:16:52je suis tout à fait d'accord
00:16:53avec ce qui a été mentionné.
00:16:55Le point important, c'est celui que vous venez de relever.
00:16:57C'est vrai, non, mais c'est vrai,
00:16:58je pense qu'on change de paradigme.
00:17:01L'Europe est en train de changer lentement,
00:17:03mais sûrement.
00:17:05Et la BCE vient de le prouver aujourd'hui,
00:17:07par son discours et par sa décision.
00:17:09C'est un caillou de plus sur ce chemin-là, quoi.
00:17:11Deux éléments importants,
00:17:13vous mentionnez les Etats-Unis,
00:17:14je pense que les investisseurs
00:17:15ont commencé à sortir des actifs américains,
00:17:18non pas,
00:17:19pour une raison de survalorisation au début,
00:17:22parce que les earnings,
00:17:23les perspectives de croissance de bénéfices
00:17:25n'ont pas été révisées,
00:17:26même si on sait qu'ils vont être révisés,
00:17:28mais ils ne l'ont pas été jusqu'à maintenant,
00:17:30mais je pense pour une question de gouvernance.
00:17:33On a du mal aujourd'hui
00:17:35à aller sur des actifs américains
00:17:37quand la gouvernance politique, économique
00:17:39devient...
00:17:41En état de droit même.
00:17:42C'est le jeu...
00:17:43J'aurais pu rajouter ça,
00:17:45je ne voulais pas.
00:17:46Un peu plus loin.
00:17:47J'ai lu dans tes pensées.
00:17:49Merci.
00:17:49Pas plus tard qu'hier,
00:17:50sur cette antenne,
00:17:51un de vos confrères,
00:17:51Alain Bocobza, je le cite,
00:17:53Société Générale CIB,
00:17:54tout le monde le connaît,
00:17:55il y a 20 ans qu'il est dans le métier,
00:17:57explicitement,
00:17:58il le dit,
00:17:59micro ouvert,
00:18:00nous avons un gros problème
00:18:01avec le casting
00:18:02et la gouvernance des Etats-Unis.
00:18:03Et c'est ça qui justifie
00:18:04qu'on recommande à nos clients
00:18:06de sortir effectivement
00:18:07des marchés américains aujourd'hui.
00:18:08Je pense que c'est l'élément central
00:18:12qui favorise aujourd'hui
00:18:14l'attrait aujourd'hui
00:18:15de la zone euro,
00:18:16que ce soit le marché action,
00:18:18que ce soit le marché obligataire.
00:18:19On a vu sur le marché obligataire
00:18:20que le marché obligataire
00:18:22a bien tenu,
00:18:23malgré les tensions
00:18:24qu'on a connues
00:18:24sur le marché américain.
00:18:25Il y a eu un report
00:18:26des investisseurs
00:18:27vers les dettes les plus liquides,
00:18:28que ce soit la dette allemande
00:18:29ou la dette française aussi.
00:18:33Donc oui,
00:18:33il y a un changement de perception
00:18:35que les choses peuvent évoluer
00:18:36en Europe,
00:18:37avec le changement aussi
00:18:38de l'Allemagne
00:18:39qui est en train de prendre en compte
00:18:41que son modèle
00:18:41est arrivé à ses limites,
00:18:43son modèle de développement économique
00:18:44est arrivé à ses limites
00:18:45et qu'elle dépend très fortement
00:18:47comme l'a souligné Marbouc
00:18:49de la Chine,
00:18:49même si je suis plus confiant
00:18:51sur la Chine qu'il ne l'est.
00:18:53Vous ne voyez pas la croissance.
00:18:54Dans le cas où on maintiendrait
00:18:55des tarifs à 145%,
00:18:57ça peut avoir un coût.
00:18:58Il y a un pari dont je n'ai pas parlé,
00:18:59c'est la politique budgétaire.
00:19:00Oui, bien sûr.
00:19:00Mais même si on maintient...
00:19:02Bien sûr que le commerce
00:19:04va être réduit,
00:19:04il y a des entreprises américaines
00:19:06qui ne peuvent pas faire autrement.
00:19:08Elles vont être obligées
00:19:09d'aller s'alimenter en Chine
00:19:10sur des composantes
00:19:11qu'elles ne produisent plus
00:19:11depuis longtemps
00:19:12et dans des secteurs stratégiques.
00:19:14Donc l'impact pour les Américains
00:19:17va être plus important,
00:19:19je pense,
00:19:19que l'impact pour l'Europe européenne
00:19:20et éventuellement que les Chinois.
00:19:22La Chine a plus de capacité
00:19:24à ou substituer les produits
00:19:26qu'elle importe
00:19:26ou rerouter vers d'autres
00:19:28marchés à l'exportation
00:19:29que les Etats-Unis
00:19:30n'ont cette capacité
00:19:31vis-à-vis de leurs fournisseurs chinois.
00:19:34Je le pense, oui, sincèrement.
00:19:36Bon, et donc l'Europe,
00:19:37oui, ça y est, c'est...
00:19:38Non, c'est le moment
00:19:39d'y revenir.
00:19:41Et aujourd'hui,
00:19:42en relatif,
00:19:43que ce soit le marché obligataire,
00:19:44que ce soit le marché américain,
00:19:45action,
00:19:46il y a plus d'intérêt
00:19:47à aller sur l'Europe aujourd'hui.
00:19:48Mais ça peut être
00:19:49une histoire de long terme,
00:19:50stratégique, structurelle.
00:19:51Dans une allocation globale,
00:19:52la place de l'Europe demain
00:19:54sera différente
00:19:54de celle qu'on a vue
00:19:55ces dernières années.
00:19:56D'accord avec ça, Nicolas ?
00:19:59Déjà, une remarque.
00:20:02On parle souvent,
00:20:03on a souvent parlé
00:20:04au cours des derniers mois
00:20:05et années de l'ESG
00:20:07comme quelque chose
00:20:08de catastrophique.
00:20:09Non, c'est vrai,
00:20:10ça a été largement décrié.
00:20:12Et ici, moi,
00:20:12en tant que responsable
00:20:13de l'investissement de Candriam,
00:20:14qui a gardé la ligne directrice
00:20:16de continuer
00:20:17à intégrer des critères ESG,
00:20:19je me réjouis
00:20:20que l'on regarde
00:20:21le critère de gouvernance
00:20:22comme un critère clé
00:20:23pour investir ou pas.
00:20:24Ça a toujours été
00:20:25le seul vrai critère.
00:20:27Exactement.
00:20:28Mais ce que vous dites
00:20:28est très...
00:20:29Non, non, non, non.
00:20:31Je trouve quand même
00:20:31qu'ici, finalement,
00:20:34c'est l'ironie de tout ça.
00:20:35Il n'y a rien d'autre.
00:20:36Exactement.
00:20:36Mais l'ironie de tout ça,
00:20:37c'est que, voilà,
00:20:38Trump va peut-être faire
00:20:39que, mec,
00:20:40il agit great again.
00:20:43Sur la gouvernance
00:20:44et sur l'équilibre,
00:20:44mais ça serait un autre sujet.
00:20:46Voilà.
00:20:46Mais ça, c'est un peu
00:20:47pour la provocation.
00:20:47Mais je suis là
00:20:48tout à fait d'accord
00:20:49que la gouvernance est clé.
00:20:51Alain l'a dit,
00:20:52évidemment,
00:20:52je l'avais écouté
00:20:54et je vous rejoins,
00:20:54évidemment.
00:20:55C'est un vrai sujet.
00:20:58Par contre,
00:20:59je n'enterrerai pas
00:21:00aussi vite que ça
00:21:01les Etats-Unis
00:21:02parce que tout peut changer
00:21:03très vite.
00:21:03Ah oui, oui, oui.
00:21:04Sur cette condition.
00:21:05Et Trump peut changer
00:21:07très vite d'avis.
00:21:08Il l'a montré.
00:21:10Et bien sûr,
00:21:12aujourd'hui,
00:21:12il y a une vraie interrogation
00:21:13sous la gouvernance,
00:21:14mais ça peut changer
00:21:14très vite.
00:21:15Et ça veut dire
00:21:15que la confiance
00:21:17ou la partie
00:21:18de la confiance
00:21:19qui semble s'être évaporée
00:21:20depuis ces 100 premiers jours
00:21:22d'exercice du pouvoir,
00:21:24elle peut revenir
00:21:24au moins en partie
00:21:26à la faveur
00:21:27d'un pivot
00:21:28à nouveau
00:21:29de la politique
00:21:30économique américaine
00:21:31ou à la faveur
00:21:32de nouvelles mesures
00:21:33de politique économique
00:21:34qui seraient un peu plus
00:21:35rationnelles,
00:21:37orthodoxes,
00:21:38je ne sais pas
00:21:38comment dire les choses.
00:21:39Alors la question
00:21:40est évidemment compliquée
00:21:43par rapport
00:21:43à ce qui a été mentionné,
00:21:45le fait que
00:21:45les investisseurs
00:21:46internationaux
00:21:47et même domestiques américains
00:21:49sortent des actifs américains
00:21:50pour aller aux actifs
00:21:51dans les actifs européens.
00:21:53Déjà, le premier point,
00:21:54je crois que vous l'avez dit,
00:21:55ça n'a pas commencé
00:21:56avec le Liberation Day,
00:21:57ça a commencé
00:21:58avec l'Inauguration Day.
00:21:59Donc c'est à partir
00:22:00du moment
00:22:00où il est devenu président
00:22:01qu'on a commencé
00:22:02à avoir ces flux
00:22:03et on a vu
00:22:04des flux qui rentraient
00:22:05dans l'Europe.
00:22:05Donc ça a commencé
00:22:07à ce moment-là
00:22:07et ces flux
00:22:09peuvent être
00:22:11persistants
00:22:12du côté
00:22:14action
00:22:14comme du côté
00:22:15obligataire.
00:22:18Pour moi,
00:22:19l'indicateur
00:22:19qui va être important
00:22:20à surveiller,
00:22:21c'est le dollar.
00:22:22Voilà.
00:22:22Bien sûr.
00:22:23Et donc par rapport
00:22:24au dollar,
00:22:24je dirais qu'il y a
00:22:25un peu deux possibilités,
00:22:27enfin,
00:22:28si je simplifie
00:22:29parce que la situation
00:22:29elle est complexe.
00:22:31la première possibilité,
00:22:32c'est que tout ce qui s'est passé,
00:22:33toute cette séquence,
00:22:35c'est une espèce
00:22:37de spaghetti
00:22:38complètement incompréhensible
00:22:39et qui n'en ressortira rien
00:22:41à part du bruit
00:22:41et on restera
00:22:42dans un bruit,
00:22:44une absence
00:22:44de claire gouvernance,
00:22:46de transparence,
00:22:47une augmentation
00:22:48de la corruption
00:22:48et tout ça.
00:22:49Et donc ça,
00:22:49effectivement,
00:22:51c'est un facteur
00:22:52qui n'est pas très rassurant.
00:22:54Vous avez une autre possibilité,
00:22:55c'est qu'il revienne
00:22:55complètement en arrière.
00:22:56Bon.
00:22:57Et puis,
00:22:58il y a la troisième possibilité
00:22:59qui est le projet Miran,
00:23:01le plan Miran,
00:23:03qui peut
00:23:03et qui a
00:23:04une trajectoire
00:23:05d'un dollar
00:23:05qui se déprécie
00:23:06fortement.
00:23:08Et ça,
00:23:09je pense que pour moi,
00:23:10par rapport à la question
00:23:11est-ce qu'on veut revenir
00:23:12sur les obligations
00:23:13d'État américaines,
00:23:14sur les actions américaines,
00:23:15on pourra revenir.
00:23:16Il ne faut pas enterrer
00:23:17les États-Unis
00:23:17aussi vite que ça.
00:23:18Ça reste quand même
00:23:19la première puissance
00:23:19économique mondiale.
00:23:21Mais pour moi,
00:23:21ça dépend du dollar
00:23:22et ça dépend de ce qui se passe
00:23:23sur le dollar.
00:23:23Parce qu'aujourd'hui,
00:23:24si vous réfléchissez bien,
00:23:25vous êtes un investisseur
00:23:26européen,
00:23:27vous êtes un fonds de pension
00:23:28et on ne va pas rendre
00:23:29l'exemple obligataire.
00:23:30Vous voulez investir
00:23:31sur les...
00:23:31Vous vous dites
00:23:32bon,
00:23:32c'est pas mal,
00:23:33je vais quand même
00:23:33investir sur des obligations
00:23:34d'État américaines.
00:23:35C'est quand même pas mal.
00:23:36Ça rapporte du 5%.
00:23:37Ah oui !
00:23:38Mais est-ce que j'aime bien
00:23:39le dollar ?
00:23:39Ah oui,
00:23:40mais si le dollar
00:23:40se déprécie pas mal,
00:23:42je perds.
00:23:42Je ne suis pas sûr
00:23:43de garder.
00:23:44Il ne gagne pas autant.
00:23:45Donc,
00:23:45ok,
00:23:45je vais me protéger.
00:23:46Je vais me ledger.
00:23:47Ah, patatra.
00:23:4965 à 70 bips
00:23:50de coût de hedge.
00:23:55En tout cas,
00:23:56vous perdiez
00:23:57presque 0,70%
00:23:59par rapport
00:23:59à une obligation
00:24:00d'État allemande
00:24:02ou française.
00:24:04Donc,
00:24:04ah bon,
00:24:05alors je voulais acheter
00:24:06une obligation américaine.
00:24:07Bon,
00:24:07le dollar,
00:24:07je suis un peu...
00:24:08Je me ledger.
00:24:10Intégrer avec le coût
00:24:10de couverture,
00:24:11c'est beaucoup moins intéressant.
00:24:13Et il y a le risque
00:24:14un petit peu autour de ça.
00:24:15Donc voilà.
00:24:16Sur la crédibilité.
00:24:17Mais donc pour moi,
00:24:18c'est la question du dollar
00:24:19et dans le plan Miran
00:24:20qui est quand même
00:24:21la trajectoire...
00:24:23Enfin,
00:24:23le plan construit
00:24:24qui,
00:24:26pour l'instant,
00:24:27on ne sait pas
00:24:28si ça sera implémenté,
00:24:29mais en tout cas,
00:24:29on est dans cette séquence,
00:24:30ça correspond un peu
00:24:31aux premières étapes
00:24:32qui avaient été décrites.
00:24:33Là,
00:24:33c'est une forte dépréciation
00:24:35du dollar.
00:24:35Si c'est le cas,
00:24:36et s'il y a un maralingo
00:24:37avec un accord
00:24:38sur un dollar plus faible,
00:24:39je pense que ça ne va pas aider.
00:24:42Et la doctrine de Miran,
00:24:43ça se termine effectivement
00:24:44par une coercition financière,
00:24:46monétaire totale
00:24:47avec l'idée
00:24:48qu'on va échanger
00:24:50la dette américaine
00:24:51que vous avez gentiment portée
00:24:52pendant des années.
00:24:53On va vous donner
00:24:54de la dette perpétuelle
00:24:55et en plus,
00:24:55on ne va pas trop
00:24:56la rémunérer,
00:24:57comme ça,
00:24:57on y est gagnant.
00:24:58Et puis,
00:24:59en échange de ça,
00:24:59on continue de vous protéger,
00:25:01on continue de vous donner
00:25:02accès à notre marché,
00:25:03etc.
00:25:03Exactement,
00:25:03c'est du fantasme.
00:25:04Ah ben non,
00:25:05mais c'est du fantasme,
00:25:06bien sûr.
00:25:06Mais à un moment donné,
00:25:07Trump a réussi
00:25:08à faire marche arrière
00:25:09parce que justement,
00:25:10le coup de semon,
00:25:11c'est arrivé du marché obligataire.
00:25:13À un moment donné,
00:25:14il a quand même dit,
00:25:15bon, là peut-être
00:25:16qu'on est allé un peu trop loin,
00:25:17le marché obligataire
00:25:18est en train effectivement
00:25:18de sortir.
00:25:19Il y a une espèce
00:25:20de conondrome
00:25:20pour reprendre effectivement
00:25:21à un moment donné.
00:25:22Un mystère,
00:25:23une énigme.
00:25:24Une énigme finalement
00:25:24pour reprendre l'expression
00:25:25d'Alan Greensman
00:25:26en disant,
00:25:27mais qu'est-ce qui se passe ?
00:25:27À un moment donné,
00:25:28on était le mercredi
00:25:29de la semaine dernière,
00:25:30les taux ne font que monter
00:25:31alors que tout le monde
00:25:31anticipe une catastrophe
00:25:32aux Etats-Unis,
00:25:33ça devrait aller dans l'autre sens.
00:25:35Et pareil sur l'inflation,
00:25:36les anticipations
00:25:36d'inflation de marché
00:25:37étaient en train de plonger.
00:25:38Ils font monter
00:25:38et le dollar baissait.
00:25:39Oui,
00:25:39rien n'allait.
00:25:42Et donc du coup,
00:25:42on s'est dit,
00:25:43il se passe quelque chose.
00:25:44Donc à un moment donné,
00:25:44les autorités américaines
00:25:45étaient obligées
00:25:46d'un moment donné
00:25:46de stopper cette machine.
00:25:48Donc il y a un pragmatisme encore
00:25:49et je suis d'accord,
00:25:50il ne faut pas tuer
00:25:50le pragmatisme américain notamment
00:25:52et l'économie américaine
00:25:53qui va avec.
00:25:54Je voudrais juste
00:25:54jouer les troubles faits
00:25:55sur deux, trois trucs,
00:25:56notamment sur l'Europe.
00:25:57La visite de Mélanie
00:25:57parce qu'il faut quand même
00:25:58en parler,
00:25:59s'il y a bien un problème
00:26:00finalement en Europe,
00:26:01c'est qu'il n'y a toujours
00:26:01pas de colonne vertébrale.
00:26:02C'est qu'il n'y a toujours pas
00:26:03entre guillemets,
00:26:04à un moment donné,
00:26:05l'investisseur,
00:26:05pourquoi est-ce que l'Europe
00:26:06a été autant finalement
00:26:07délaissée au cours
00:26:09de toutes ces années
00:26:09parce que finalement,
00:26:10on appelle qui ?
00:26:11Finalement,
00:26:12s'il y a un problème en Europe.
00:26:12C'est toujours le même sujet.
00:26:14La question de la fragmentation,
00:26:15du risque de fragmentation
00:26:16est toujours présent.
00:26:17On a eu un espoir
00:26:17avec effectivement
00:26:18le chancelier Merz
00:26:19qui arrive en disant
00:26:20voilà,
00:26:20je donne la direction
00:26:21pour l'Allemagne
00:26:22en espérant finalement
00:26:23qu'il y ait d'autres pays
00:26:25qui se joignent
00:26:26finalement à cette philosophie.
00:26:28Bon,
00:26:28on voit bien que certains
00:26:29effectivement jouent encore
00:26:30les dissidents.
00:26:30Ça va poser des problèmes
00:26:32effectivement.
00:26:32ce manque de cohérence,
00:26:34ce manque finalement
00:26:34de stratégie,
00:26:35de vision
00:26:35et de bloc commun.
00:26:37Mais pour vous,
00:26:38le risque de désunion
00:26:39de l'Europe,
00:26:41il existe ?
00:26:41Il augmente ou il baisse ?
00:26:42Est-ce que Mélanie
00:26:43aille à Washington ?
00:26:44Mélanie,
00:26:45c'est pas la seule.
00:26:45Tout le monde s'en fout.
00:26:46Non mais...
00:26:47En fait,
00:26:48si vous voulez,
00:26:48c'est le signal qu'on envoie,
00:26:49c'est que tout le monde
00:26:49s'en fout pas
00:26:50parce que Mélanie,
00:26:50c'est pas la seule.
00:26:51Le front commun qui s'est mis en place.
00:26:52Le front commun,
00:26:53il est quand même,
00:26:54là aussi,
00:26:55il se porte pas très bien.
00:26:56Il y a la même...
00:26:56D'accord.
00:26:57Non mais c'est une vraie question.
00:26:58Est-ce que c'est plus d'union
00:27:00ou moins d'union,
00:27:01là, devant nous ?
00:27:02En fait,
00:27:02on doit avoir plus d'union.
00:27:03Le problème,
00:27:04c'est qu'on a quelqu'un
00:27:05qui va jouer la désunion.
00:27:06C'est M. Trump.
00:27:06Donc il va à tout prix,
00:27:08effectivement,
00:27:08jouer,
00:27:09et à travers la négociation
00:27:10qu'il impose,
00:27:11des 90 jours,
00:27:11il va jouer la désunion.
00:27:13Donc à un moment donné,
00:27:14il faut faire attention
00:27:14à se dire
00:27:15que cette période
00:27:16va être charnière,
00:27:17et pour l'Europe notamment,
00:27:19si on rate ce virage,
00:27:20comme on a raté
00:27:20tous les virages
00:27:21à peu près depuis 10 ans,
00:27:22si on rate celui-ci,
00:27:23là franchement,
00:27:24ça va être un peu compliqué.
00:27:24Il n'y a pas que l'Europe
00:27:25qui manque de colonnes vertébrales
00:27:26en ce moment.
00:27:27Non mais ce que je veux dire,
00:27:27c'est quand j'écoute
00:27:28les officiels,
00:27:29quand je lis
00:27:30les officiels européens
00:27:31qui vont négocier
00:27:32à Washington
00:27:32sous la houlette
00:27:33du commissaire européen
00:27:34au commerce,
00:27:36ils rentrent,
00:27:37ils sont complètement désemparés.
00:27:39On ne sait pas
00:27:40ce que veulent
00:27:40nos homologues américains.
00:27:41On discute des heures
00:27:42avec eux,
00:27:43on ne connaît pas
00:27:44leur position de négociation,
00:27:45on ne sait pas
00:27:45les sujets sur lesquels
00:27:46ils ont négocié.
00:27:47On rentre,
00:27:48et c'est pareil
00:27:49pour les Chinois.
00:27:50Ils demandent,
00:27:50les Chinois,
00:27:51simplement nommer
00:27:51déjà un négociateur américain
00:27:53qui soit tamponné
00:27:55par Trump
00:27:55et en qui on puisse
00:27:56avoir confiance
00:27:57que le gars revienne
00:27:58à l'issue des négociations
00:28:00avec une feuille
00:28:01que Trump soit capable
00:28:01de signer et d'endosser.
00:28:03Sinon,
00:28:03ça ne sert à rien.
00:28:04Il y a deux choses.
00:28:05On a parlé du rebond
00:28:06possible américain
00:28:07qui ne fallait pas l'enterrer.
00:28:08Ça, je suis possible.
00:28:08Personne ne parle
00:28:09d'un rebond possible européen.
00:28:10En gros,
00:28:11c'est ça que je dis.
00:28:12Attention,
00:28:13on a effectivement
00:28:14peut-être
00:28:14une institution européenne
00:28:16qui fonctionne.
00:28:16En face,
00:28:17il n'y a rien qui fonctionne,
00:28:17je suis d'accord,
00:28:18mais ça peut aller
00:28:19très vite en face
00:28:19dans la mesure
00:28:20où ils peuvent
00:28:21changer de direction.
00:28:22En Europe,
00:28:23changer de direction,
00:28:23ça prend du temps.
00:28:24Oui, oui, oui.
00:28:25Donc, je voulais juste
00:28:26faire ce...
00:28:27Non, mais j'entends.
00:28:27Le risque de désunion
00:28:29de l'Europe,
00:28:29il est permanent.
00:28:30Justement,
00:28:31mais c'est un peu le problème.
00:28:32Oui, oui.
00:28:33Mais ma question,
00:28:34c'est est-ce qu'il monte
00:28:34ou est-ce qu'il baisse ?
00:28:36Ce risque de désunion
00:28:37monte à mesure
00:28:37que Trump est encore là.
00:28:39Non, mais Malik...
00:28:40Non, non,
00:28:40je voulais juste
00:28:42faire une petite remarque.
00:28:44Le dollar a été évoqué.
00:28:47C'est vrai que
00:28:47si le dollar
00:28:48se venait à se dépresser,
00:28:49un investisseur européen
00:28:50n'irait pas investir
00:28:52s'il a une désanticipation
00:28:53de dépressation,
00:28:54mais ce sujet-là
00:28:55a été posé depuis longtemps,
00:28:57depuis...
00:28:57Le dollar,
00:28:58il a toujours évolué.
00:29:00Je ne pense pas
00:29:00que c'est la raison essentielle
00:29:01aujourd'hui
00:29:01pour un investisseur européen
00:29:02de se poser la question
00:29:03s'il doit investir
00:29:04en Europe,
00:29:05aux Etats-Unis,
00:29:06parce que le dollar
00:29:06va se dépresser.
00:29:07Je pense que la question
00:29:08qui se pose aujourd'hui,
00:29:09c'est pourquoi
00:29:09on va financer
00:29:10le déficit américain
00:29:13alors qu'on a
00:29:13des officiels américains
00:29:15qui nous attaquent
00:29:16de tous bords.
00:29:17Je pense que c'est là
00:29:18le changement
00:29:18qui doit s'opérer.
00:29:20Et l'acheteur marginal
00:29:21de Trésor et Sorgis,
00:29:22c'est l'Europe.
00:29:22C'est l'Europe
00:29:23qui fait les fins de mois
00:29:25des Etats-Unis aujourd'hui.
00:29:26Non, mais c'est la réalité.
00:29:27Et nous font les poches.
00:29:28C'est la réalité.
00:29:29Non, c'est nous vendre
00:29:30les plus...
00:29:30Donc, rapatrier notre épargne
00:29:31et avoir une souveraineté
00:29:32pour défendre
00:29:33et développer
00:29:34dans l'industrie
00:29:35de la défense,
00:29:36c'est le sujet.
00:29:38Mais bien sûr.
00:29:38Donc, je ne pense pas
00:29:39qu'à...
00:29:39On est en train
00:29:40de réévaluer
00:29:41le risque opportunité.
00:29:42C'est-à-dire qu'évidemment,
00:29:44jusqu'à présent,
00:29:44c'était pas mal
00:29:45finalement de faire
00:29:47les fins de mois
00:29:47des Etats-Unis
00:29:48parce qu'on avait
00:29:49le dollar actif sûr,
00:29:52actif de réserve.
00:29:54Si ce n'est plus le cas,
00:29:55est-ce que l'argent
00:29:55qu'on mettait dans le dollar
00:29:56ou dans le financement
00:29:57de l'Etat américain,
00:29:58est-ce qu'on n'a pas intérêt
00:29:58à le mettre
00:29:59dans le financement propre
00:30:00de notre industrie
00:30:01de défense ou autre
00:30:02avec des rentabilités
00:30:03qui pourraient être supérieures ?
00:30:04Le deuxième point
00:30:05qui avait été évoqué,
00:30:06c'est la question
00:30:06de la confiance.
00:30:07Est-ce qu'aujourd'hui,
00:30:09la confiance,
00:30:10elle peut se retrouver
00:30:11aux Etats-Unis,
00:30:12chez les Américains
00:30:13et comme un investisseur...
00:30:14Est-ce que les très
00:30:15journalistes de la FED
00:30:15peuvent retrouver
00:30:16un statut plein
00:30:17de secteur ?
00:30:18Aujourd'hui,
00:30:18on ne va pas
00:30:19dans ce sens-là.
00:30:20On voit le marché obligataire,
00:30:22ça a été évoqué.
00:30:22Je pense qu'il n'y a pas
00:30:23un pout sur la Fed,
00:30:24il y a plutôt un pout
00:30:25sur le marché obligataire
00:30:26aujourd'hui.
00:30:26C'est ça qui va driver
00:30:27les anticipations à venir.
00:30:32Première remarque,
00:30:34peut-être sur l'inquiétude
00:30:35des Etats-Unis
00:30:35et des taux américains.
00:30:36Bien sûr,
00:30:37je partage ce qui a été dit.
00:30:38Après,
00:30:39si on décortique un peu
00:30:40le stress qu'il y a eu
00:30:41sur les 70 points de hausse
00:30:42et le taux 30 ans
00:30:43qui va à 5%.
00:30:44Le CDS américain,
00:30:465 ans européen,
00:30:47n'a pas bougé
00:30:49pendant Libération Day.
00:30:49Le coût de protection
00:30:50contre le risque
00:30:51de défaut de l'État américain.
00:30:52Ça s'est écarté
00:30:52de 10 points
00:30:53depuis l'inauguration day,
00:30:54mais ça n'a pas bougé depuis.
00:30:55Donc il n'y a personne
00:30:56qui...
00:30:56Il se protège réellement
00:30:57contre le risque
00:30:58de défaut des Etats-Unis.
00:30:59Ce n'est pas correct.
00:31:00Non, en effet,
00:31:00ça n'est pas manifesté.
00:31:04Et les flux,
00:31:05pour vraiment dire
00:31:06est-ce qu'on a raison
00:31:07ou pas dans ce que vous dites,
00:31:08on les aura...
00:31:09Il faudra avoir
00:31:09les chiffres de flux,
00:31:10on ne les a pas vraiment clairs.
00:31:11Mais je suis d'accord.
00:31:12Je pense que votre explication...
00:31:14J'y souscris.
00:31:15Il y a des gens
00:31:15qui se posent la question,
00:31:16mais néanmoins,
00:31:17il n'y a aucun signe tangible
00:31:19qui le prouve
00:31:20en disant
00:31:20c'est très clair
00:31:21qu'il y a des gens
00:31:22qui ont vendu.
00:31:23C'est une interprétation.
00:31:24Quand vous voyez le CDS,
00:31:24est-ce qu'on voyait
00:31:25d'autres variables
00:31:25difficiles à le...
00:31:27La vol implicite,
00:31:28elle a quand même...
00:31:29La vol implicite,
00:31:30c'est quand même
00:31:30aussi un coût de protection.
00:31:31Donc cette vol implicite...
00:31:33Mais qui était derrière ?
00:31:34Il y a plein de...
00:31:35Des gens qui ont peur,
00:31:36tout simplement.
00:31:37Si la vol implicite monte,
00:31:38ça veut dire qu'en gros
00:31:38le coût de la protection monte
00:31:40et...
00:31:40Non, mais la vol augmentée,
00:31:41c'est un fait,
00:31:42mais les CDS n'ont pas...
00:31:42Mais la courbe,
00:31:43la structure par terme
00:31:44de la vol implicite
00:31:44s'est inversée.
00:31:45C'est-à-dire qu'en gros,
00:31:45j'ai plus peur
00:31:46de détenir la...
00:31:46Maintenant ?
00:31:47À court terme ?
00:31:48Bien sûr.
00:31:48Et sur tous les marchés ?
00:31:50Je ne le conteste pas.
00:31:52Il y a une vraie inquiétude,
00:31:52je ne le conteste pas.
00:31:53Le marché du private equity,
00:31:53même aux Etats-Unis,
00:31:54sur les CLO,
00:31:55on a vu,
00:31:56ça s'est écarté alors que c'était...
00:31:57Non, non, mais ça s'est écarté.
00:31:58Mais le point par rapport au dollar,
00:32:00juste pour revenir.
00:32:01Quand j'ai parlé du dollar,
00:32:02je ne parle pas que ça
00:32:02comme d'une cause,
00:32:04mais plutôt comme un thermomètre,
00:32:05si vous voulez.
00:32:06Et pourquoi j'évoquais ce thermomètre ?
00:32:07Parce que j'évoquais le plan Miran.
00:32:09Et pour venir sur ce que
00:32:10vous avez dit tout à l'heure
00:32:10en disant,
00:32:11oui, c'est très clair,
00:32:12il a fait ci,
00:32:13parce que voilà,
00:32:13c'est très clair,
00:32:14il a fait...
00:32:14C'est très clair.
00:32:16Quand vous le racontez,
00:32:17mais de savoir
00:32:17ce qui se passe dans la tête de Trump,
00:32:19personne n'en sait rien.
00:32:21Donc, est-ce que vraiment,
00:32:22parce que les tons montés,
00:32:23on lui a dit...
00:32:24Non, il l'a dit.
00:32:25Oui, oui, mais attendez.
00:32:26Entre ce qu'il dit
00:32:27et vraiment ce qu'il fait,
00:32:28ce que je veux juste dire
00:32:29par rapport au plan Miran,
00:32:31je n'ai pas dit
00:32:32que c'était le principal.
00:32:33Mais quand vous lisez,
00:32:34si vous l'avez lu,
00:32:35il dit exactement ce qui se passe.
00:32:37On tape très fort sur les tarifs.
00:32:39C'est un peu le...
00:32:40C'est le levier de...
00:32:41Un peu le bazar, on va dire.
00:32:43Après, on revient en arrière,
00:32:44mais on maintient quand même les tarifs.
00:32:46Les taux peuvent monter,
00:32:46mais l'important,
00:32:47c'est que le dollar baisse.
00:32:48Et après, une fois que le dollar baisse,
00:32:50c'est ça qui...
00:32:50Donc, ce que je veux juste dire,
00:32:51c'est que par rapport à cette séquence,
00:32:54elle est...
00:32:55Je souscris évidemment
00:32:57à ce que vous avez dit,
00:32:57que c'était sans doute un risque,
00:32:59mais c'est très difficile,
00:33:01avec beaucoup d'humilité,
00:33:02je le dirais,
00:33:03de comprendre ce que fait Mr Trump.
00:33:04C'est l'agence tout risque.
00:33:05Le plan se déroule sans accro.
00:33:06On va dire ça comme ça pour le moment.
00:33:08Le problème, c'est qu'il y a quand même
00:33:09une erreur fondamentale d'analyse,
00:33:11c'est qu'ils font tout porter sur le dollar.
00:33:12Le dollar...
00:33:12Non, non, mais je ne dis pas
00:33:13que c'est bien ou pas bien.
00:33:14Je m'en suis dans ça.
00:33:15Le dollar, en fait, tout le monde dit...
00:33:16Attention, le dollar,
00:33:17ça devient effectivement très inquiétant.
00:33:19Il ne sait pas tant dépresser que ça,
00:33:20déjà, pour commencer.
00:33:20Non, non, non.
00:33:21Là aussi, il faut...
00:33:22Juste, on regarde en taux de change effectif.
00:33:25On a regardé ça.
00:33:25Bien sûr.
00:33:26On est...
00:33:27Il y a tous les actifs
00:33:28qui ont effacé le Trumpout,
00:33:30entre guillemets.
00:33:31C'est-à-dire qu'en gros,
00:33:31aujourd'hui, on a toutes effacées
00:33:32des revenus sur des niveaux
00:33:33de l'été dernier,
00:33:34sauf le dollar.
00:33:35Le dollar, lui...
00:33:35Ça, puisqu'il ne réagit pas
00:33:36de la manière dont on l'attendrait
00:33:38dans un moment de stress important.
00:33:40Oui, exactement.
00:33:41Cela dit, finalement,
00:33:43ils font porter tout le chapeau,
00:33:45finalement, à la devise américaine
00:33:46comme étant le mal essentiel
00:33:50du déficit commercial,
00:33:52du ralentissement de la croissance, etc.
00:33:54C'est une erreur fondamentale d'analyse.
00:33:55Une devise forte accompagne
00:33:57une économie forte.
00:33:58C'est aussi simple que ça.
00:33:59Ça n'a jamais empêché l'Allemagne
00:34:00d'exporter quand l'euro...
00:34:01Enfin, quand l'euro était à 1,60,
00:34:02l'Allemagne avait du surplus commercial
00:34:03et il n'y a plus à voir comment faire.
00:34:04Donc, à un moment donné,
00:34:05soit, effectivement,
00:34:07il y a un autre arbitre
00:34:08qui s'appelle la rue,
00:34:09aux Etats-Unis,
00:34:10qui va dire,
00:34:10écoutez, là, votre plan,
00:34:12il est quand même très foireux
00:34:13et il va nous emmener
00:34:14vers moins de croissance,
00:34:15plus d'inflation.
00:34:16Vous avez promis le contraire.
00:34:17Comment on fait ?
00:34:18Il y a une demi-terme dans deux ans.
00:34:19Trump n'a pas le temps.
00:34:21Xi Jinping a le temps.
00:34:22La grande différence,
00:34:22elle est là.
00:34:23Le facteur temps,
00:34:23on l'oublie.
00:34:24Et il est déterminant et essentiel.
00:34:26Et s'il ne fait pas,
00:34:27entre guillemets,
00:34:27marche arrière très vite
00:34:28à l'issue de ses 90 jours
00:34:28de négociation,
00:34:29ça va très mal se passer pour lui,
00:34:31à mon sens.
00:34:31Un des points clés,
00:34:32le 9 avril,
00:34:33avant,
00:34:34donc,
00:34:34dans ces 14 heures
00:34:35entre l'implémentation
00:34:36des tarifs réciproques
00:34:37et leur suspension,
00:34:39Donald Trump regarde la télé,
00:34:40sur Fox News,
00:34:42Jamie Dimon,
00:34:42et moi aussi,
00:34:43je regarde Jamie Dimon,
00:34:44bien sûr.
00:34:44Non, mais,
00:34:45ça y est,
00:34:49quand Fox Business
00:34:50commence à s'inquiéter
00:34:51de l'idée de récession,
00:34:52je me dis,
00:34:53ah, ça,
00:34:53ça va parler.
00:34:54Mais il n'a pas parlé des taux
00:34:55et il n'a pas parlé du dollar.
00:34:56Il n'a pas parlé du risque de récession.
00:34:57Mais l'encore-woman
00:34:58de Fox Business
00:34:59évoque ouvertement
00:35:01la possibilité
00:35:02d'un risque de récession.
00:35:04C'est nouveau.
00:35:05C'est nouveau.
00:35:06Attendez,
00:35:06moi je suis,
00:35:07évidemment,
00:35:08je comprends que le plan
00:35:09me semble un peu foireux
00:35:10et je ne suis pas un soutien.
00:35:13Je dis juste
00:35:14que c'est quand même
00:35:15un point qu'il faut suivre
00:35:16et que le dollar,
00:35:18c'est certes
00:35:19pas fortement déprécié
00:35:21mais quand vous comparez,
00:35:22il y a un graphe
00:35:22qu'on ne peut pas montrer ici
00:35:23parce que je ne peux pas le faire
00:35:24mais si vous regardez
00:35:25la différence de taux
00:35:26fait de BCE
00:35:28et vous le comparez
00:35:29à l'eurodolle,
00:35:29normalement ça marche tout le temps.
00:35:31Le truc,
00:35:31ça marche très très bien.
00:35:33Sur courte période.
00:35:34Ça marche très très bien.
00:35:35Le truc,
00:35:35il est hallucinant.
00:35:37Il y a une décorrélation
00:35:39entre l'évolution
00:35:39des parités de change
00:35:40et des taux.
00:35:41Ça,
00:35:42ça corrobore encore
00:35:43le fait qu'il y a
00:35:44des intérêts
00:35:45pour l'instant
00:35:46pour les actifs américains.
00:35:46Mais si demain,
00:35:47pour moi je dis
00:35:48que le dollar
00:35:48c'est une variable clé
00:35:49parce que si ça continue
00:35:50à s'accélérer,
00:35:52je pense que ça peut faire
00:35:53être un symptôme négatif
00:35:54pour les taux
00:35:55et je pense aussi
00:35:56que même pour nos allocations
00:35:57d'actifs,
00:35:57y compris pour investir
00:35:58sur les actions européennes,
00:36:00si vous êtes un investisseur
00:36:02dans une action européenne,
00:36:03quand vous regardez
00:36:03Deutsche Telekom
00:36:04qui a 70-70%
00:36:05de ses revenus
00:36:05qui sont en dollar,
00:36:06ça change l'équation.
00:36:08Mais même pour les actifs émergents,
00:36:09c'est une catastrophe
00:36:11si le dollar
00:36:11continue de se déprécier comme ça.
00:36:12Puisqu'on parle du dollar,
00:36:14j'aimerais qu'on parle
00:36:15de Donald Trump
00:36:16et Jérôme Powell ?
00:36:17Est-ce que c'est le prochain clash
00:36:21et la question assez directe,
00:36:23donc le dernier commentaire
00:36:24de Trump
00:36:25saluant la décision
00:36:26à venir de la BCE
00:36:27ce matin,
00:36:29la septième baisse de taux,
00:36:30il écrit que Powell
00:36:31la Fed est toujours en retard,
00:36:33jamais assez rapide
00:36:34pour baisser les taux
00:36:35et que,
00:36:36comment dire,
00:36:37la fin du mandat
00:36:39de Jérôme Powell
00:36:39n'arrivera jamais assez vite.
00:36:41Est-ce que Donald Trump
00:36:42peut virer Jérôme Powell
00:36:43avant la fin de son mandat ?
00:36:45Le mandat de président
00:36:46de la Fed de Jérôme Powell
00:36:47se termine en mai 2026,
00:36:48le mandat de Jérôme Powell
00:36:50en tant que gouverneur
00:36:51de la réserve fédérale américaine
00:36:52se termine en 2028.
00:36:54Réponse ?
00:36:54On ne peut pas le virer,
00:36:55déjà pour commencer.
00:36:56Non ?
00:36:56Non mais l'intervention hier
00:36:57à Chicago,
00:36:58Masterclass,
00:36:59donc encore une fois...
00:37:00Donc celle de Jérôme Powell.
00:37:01Celle de Jérôme Powell
00:37:02qui explique,
00:37:03et c'est très intéressant
00:37:04ce qu'il dit,
00:37:05c'est-à-dire qu'en gros,
00:37:06il résonne,
00:37:07pareil,
00:37:07en termes de fonction de réaction,
00:37:09quelle est la distance
00:37:09finalement à chacun
00:37:10par rapport à chacun
00:37:11des deux objectifs.
00:37:12On rappelle les objectifs
00:37:13de la Fed,
00:37:15le plein emploi
00:37:15et effectivement
00:37:16d'avoir une inflation stable.
00:37:18Aujourd'hui,
00:37:19et même si le prochain rapport
00:37:20sur l'emploi était mauvais,
00:37:22il n'y a rien
00:37:22qui pourrait pousser la Fed
00:37:23finalement à baisser ses taux,
00:37:25rigoureusement
00:37:26et absolument rien.
00:37:26En revanche,
00:37:28si on a un écart,
00:37:29on commence à voir l'inflation,
00:37:30on a vu justement
00:37:31sur les anticipations d'inflation,
00:37:33la partie enquête
00:37:34qui commence à un peu dérailler
00:37:36notamment du côté des ménages,
00:37:37il a été très clair là-dessus.
00:37:38Donc il faut faire attention
00:37:39et ça explique effectivement
00:37:41la clôture hier
00:37:42quand même un peu négative
00:37:43ou même nettement négative
00:37:45sur le marché américain.
00:37:47Évidemment,
00:37:47le clash,
00:37:48alors là,
00:37:48bien évidemment,
00:37:49va partir dans tous les sens.
00:37:51Ce n'est pas un clash
00:37:51à la Zelensky,
00:37:52si je puis dire,
00:37:53mais là encore,
00:37:54Jérôme Powell
00:37:55se montre
00:37:56comme étant,
00:37:57attention,
00:37:58on est une institution indépendante,
00:37:59on va le rester
00:38:00et on a bien l'intention
00:38:01effectivement de faire notre travail.
00:38:02Si le risque inflationniste
00:38:04et notamment si les risques,
00:38:05et alors là,
00:38:06il fait très attention
00:38:07parce qu'il ne qualifie pas
00:38:09cette inflation à venir
00:38:10parce que pour le moment,
00:38:10il parle d'anticipation,
00:38:11de la priorité,
00:38:12d'ancrer les anticipations.
00:38:13Il n'est pas question
00:38:14de parler de transitoire,
00:38:15etc.
00:38:15Pour le moment,
00:38:15c'est trop compliqué.
00:38:17Et donc,
00:38:18encore une fois,
00:38:19on a eu encore
00:38:20une belle démonstration
00:38:21finalement
00:38:21de ce que c'est
00:38:22qu'une banque centrale indépendante
00:38:23et il a fait le job.
00:38:25Il a été très clair pour moi.
00:38:26Et donc,
00:38:26le clash,
00:38:27oui,
00:38:27ça va monter en pression
00:38:28du côté de la Maison-Blanche.
00:38:30Et Trump ne peut pas
00:38:32virer Powell ?
00:38:32Non.
00:38:33Je ne sais pas,
00:38:34il est en train de s'attaquer
00:38:34à des directeurs
00:38:35d'autres agences fédérales
00:38:37qui ont le même statut
00:38:38que la réserve fédérale américaine.
00:38:40La Cour suprême
00:38:41doit même se prononcer
00:38:42sur le licenciement
00:38:44de deux officiels
00:38:45de ces agences.
00:38:46Jérôme Powell
00:38:47en a parlé lui-même hier
00:38:48en disant qu'il pensait
00:38:49qu'il n'était pas
00:38:50dans ce cas-là
00:38:51mais que ce rendu
00:38:53de la Cour suprême
00:38:53serait quand même
00:38:54à suivre avec intérêt.
00:38:56On va faire un peu de fiction.
00:38:57Imaginez que demain,
00:38:58on annonce le licenciement
00:38:59de Jérôme Powell.
00:38:59C'est quoi la réaction
00:39:00sur les marchés ?
00:39:02Je ne sais pas.
00:39:03Défiance, effectivement.
00:39:03Ce qu'on a vu,
00:39:04effectivement, je pense,
00:39:05sur la secteur...
00:39:06Donc, c'est des taux
00:39:06qui s'envolent ?
00:39:07C'est des taux qui s'envolent.
00:39:07D'accord.
00:39:08Et un dollar qui s'envolent.
00:39:08Je ne vais pas être monomaniaque.
00:39:09J'en reviens sur le dollar.
00:39:10Oui, oui, oui.
00:39:11S'il veut changer Powell,
00:39:12l'objectif après,
00:39:14c'est de demander à la Fed
00:39:15de baisser les taux.
00:39:18Oui, effectivement.
00:39:19Donc, le dollar qui baisse,
00:39:20les taux explosent
00:39:20et la Banque Centrale Américaine
00:39:22met en place
00:39:23un programme d'achat
00:39:24pour racheter les obligations.
00:39:26Et après,
00:39:27c'est ça leur plan.
00:39:28Dernier petit commentaire.
00:39:29Je vous laisse la parole.
00:39:30Plus insidieux encore
00:39:32que virer brutalement
00:39:33Jérôme Powell,
00:39:34il reste en plus
00:39:35en tant que président de la Fed
00:39:35quelques mois attiré,
00:39:36ça ne changerait pas grand-chose.
00:39:38C'est l'idée de Scott Bessent.
00:39:40Alors, Scott Bessent avait eu cette idée
00:39:41avant l'installation de Trump au pouvoir
00:39:44dans son pré-programme
00:39:47de secrétaire du 13 ans.
00:39:47Il disait,
00:39:48ce serait bien qu'on est
00:39:48un shadow gouverneur de la Fed.
00:39:50On nomme quelqu'un,
00:39:51on attribue le poste
00:39:53de shadow gouverneur
00:39:54à un économiste
00:39:55qui sera le successeur de Powell
00:39:58et on le fait parler
00:39:59dès que Powell parle.
00:40:00Comme ça, on a le...
00:40:02Ah oui.
00:40:03Enfin, on n'en est pas loin
00:40:04puisque Bessent nous dit
00:40:06les entretiens d'embauche
00:40:07pour la succession de Jérôme Powell,
00:40:08mais de Villeneuve 26,
00:40:09ça commence à l'automne.
00:40:10On va auditionner
00:40:11et on va déjà avoir
00:40:12des candidats,
00:40:14des noms,
00:40:14de gens.
00:40:15Et donc,
00:40:15ces gens-là,
00:40:16quand ils prendront la parole,
00:40:18le marché les écoutera
00:40:19comme étant
00:40:19les potentiels successeurs
00:40:21de Jérôme Powell.
00:40:22Micro point, je crois,
00:40:23dans le statut de la Fed,
00:40:24ils sont obligés
00:40:24de nommer
00:40:25le gouverneur de la Fed
00:40:28dans les membres
00:40:29du board de la Fed,
00:40:30il me semble.
00:40:30Et donc, du coup,
00:40:32aller chercher effectivement
00:40:33quelqu'un,
00:40:33un clampin
00:40:34dans l'Arizona
00:40:35qui va effectivement
00:40:35raconter n'importe quoi
00:40:36sur les taux
00:40:37et la politique monétaire,
00:40:38ça, c'est pas possible.
00:40:39Oui.
00:40:41Jérôme Powell est président
00:40:42de la Fed
00:40:42et président du FOMC,
00:40:43le comité qui pilote
00:40:44les décisions
00:40:45de politique monétaire.
00:40:47Le président du FOMC
00:40:49n'est pas forcément
00:40:50le président de la Fed.
00:40:51Il peut être un gouverneur,
00:40:52un membre du directoire
00:40:53de la réserve fédérale américaine
00:40:54qui ne soit pas forcément
00:40:55le président de la Fed.
00:40:56Et là, il y a quand même
00:40:57une bande de candidats
00:40:59qui n'est pas mal.
00:41:00Il peut se nommer.
00:41:01Il peut pousser Jérôme Powell
00:41:02à quitter son poste
00:41:03de chair de la Fed,
00:41:04président de la Fed,
00:41:05mais il ne peut pas
00:41:05l'enlever en tant que gouverneur.
00:41:07Et donc, le FOMC
00:41:08peut choisir un simple gouverneur
00:41:10comme étant président
00:41:11de son FOMC.
00:41:11C'est un peu alambiqué,
00:41:12mais c'est une issue.
00:41:14Bon, vos commentaires,
00:41:15il nous reste cinq minutes.
00:41:17Qu'est-ce qu'on fait
00:41:17sur les marchés, là ?
00:41:18Ah, sur les marchés,
00:41:19parce que ça m'intéresse.
00:41:20Qu'est-ce qu'on fait
00:41:21avec Powell ?
00:41:21On verra,
00:41:21on va le laisser tranquille
00:41:22pour l'instant.
00:41:23Mais qu'est-ce qu'on fait
00:41:24sur les marchés
00:41:24dans ce contexte-là ?
00:41:26À la fois,
00:41:27il y a une question
00:41:27de confiance vis-à-vis du dollar.
00:41:29On vient d'en parler.
00:41:29Le débat est particulièrement
00:41:31animé sur ce sujet-là.
00:41:32En même temps,
00:41:34les valeurs américaines
00:41:35se sont un peu détendues.
00:41:36Il y a ce pragmatisme,
00:41:38l'idée que ça reste
00:41:38quand même la première
00:41:39économie du monde,
00:41:39etc.
00:41:40Les valeurs américaines
00:41:41se sont bien détendues
00:41:42à la faveur de la correction
00:41:43des actifs
00:41:45et des prix des actifs.
00:41:47Mais là où il va falloir
00:41:49être attentif,
00:41:50c'est-à-dire les révisions
00:41:50à venir des bénéfices.
00:41:51Et ça va couper fort ?
00:41:56On commence à le voir déjà.
00:41:57Ça va couper fort.
00:41:58Je pense qu'on risque
00:42:00de glisser vers les zéros.
00:42:01Donc on est beaucoup plus cher
00:42:02que ce qu'on imagine
00:42:03sur le marché américain.
00:42:04Oui.
00:42:05Aujourd'hui,
00:42:05on est revenu,
00:42:06comme vous le mentionnez,
00:42:06en dessous de la moyenne historique
00:42:07à 5 ans.
00:42:09C'est le cas aussi
00:42:10pour la zone euro.
00:42:12Mais je pense que
00:42:14les dégradations
00:42:15qui vont avoir lieu
00:42:16seront plus importantes
00:42:17sur la zone US
00:42:18que sur la zone euro.
00:42:19Encore une fois,
00:42:20et les dégradations
00:42:21des perspectives économiques
00:42:22aussi sur les US
00:42:23seront plus importantes
00:42:24que sur la zone euro.
00:42:25C'est pour ça qu'aujourd'hui,
00:42:27on n'a pas le choix
00:42:27que d'aller se diversifier
00:42:30hors actifs américains,
00:42:31que ce soit sur le marché
00:42:32obligataire
00:42:32ou sur le marché actions,
00:42:34en allant vers la zone euro,
00:42:35en allant vers
00:42:36des zones émergentes.
00:42:37Il y a l'Amérique latine
00:42:38qui sont très attractives.
00:42:39Et moi,
00:42:40je reste persuadé
00:42:40que sur la Chine,
00:42:42le gouvernement va tout faire
00:42:43pour relancer
00:42:45son plan de mesure.
00:42:46Il attend les dernières frictions
00:42:47avec Trump
00:42:47pour savoir
00:42:48comment calibrer.
00:42:51Et en tout cas,
00:42:52il y a une certitude
00:42:52de ce qui ne laissera pas
00:42:53le marché boursier baisser.
00:42:55Donc il y aura
00:42:55des interventions
00:42:56pour limiter la baisse
00:42:57tant que le marché immobilier
00:42:59ne sera pas stabilisé
00:43:00pour redonner confiance
00:43:01au consommateur américain.
00:43:02C'est le seul élément
00:43:03qui n'a pas pris
00:43:04encore en Chine.
00:43:05Le consommateur reste
00:43:06vraiment à l'écart.
00:43:08Et c'est ça,
00:43:08c'est le bas qui blesse
00:43:09pour retrouver
00:43:10une certaine dynamique
00:43:11de croissance.
00:43:12Comment on pilote
00:43:14la situation
00:43:15sur les marchés
00:43:16dans une allocation
00:43:17un peu globale ?
00:43:18Je pense que la première question
00:43:19au-delà de la question régionale,
00:43:21elle est bête et simple aujourd'hui.
00:43:22C'est ce que j'achète
00:43:22ou je vends dans les actions.
00:43:24Parce qu'il n'y a pas
00:43:25une très grande différence
00:43:26pour moi
00:43:27à très court terme
00:43:27entre les différentes zones
00:43:29même si je rejoins
00:43:30le fait qu'il y a
00:43:30de l'upside potentiel
00:43:32plus pour la Chine,
00:43:34peut-être un peu
00:43:34pour le Japon aussi
00:43:35et certainement moins
00:43:37pour les Etats-Unis.
00:43:38Donc la grande question
00:43:38c'est est-ce qu'on utilise
00:43:40l'opportunité pour acheter
00:43:41ou pas ?
00:43:42Est-ce que le pic
00:43:42d'incertitude est passé ?
00:43:43Est-ce que le pic
00:43:43de volatilité est passé ?
00:43:45Est-ce qu'on peut
00:43:45commencer à revenir
00:43:46tranquillement dans ce marché ?
00:43:46À cette question
00:43:47nous répondons.
00:43:48Nous étions assez prudents
00:43:50depuis le début de l'année.
00:43:52On avait pas mal réduit.
00:43:54On a un petit peu
00:43:54racheté sur la baisse
00:43:55mais on est assez prudents.
00:43:56On reste prudents
00:43:57parce qu'il y a
00:43:59énormément d'incertitudes
00:44:00et les earnings
00:44:01que vous en avez parlé
00:44:02il y a trop d'incertitudes
00:44:04pour vraiment...
00:44:05Donc voilà,
00:44:06le risque que je vois
00:44:06à ce scénario
00:44:07c'est que tout le monde
00:44:07est un peu comme nous
00:44:08un peu prudent
00:44:09et que Trump
00:44:11finalement
00:44:12à chaque baisse
00:44:13fait une déclaration
00:44:14pour aller...
00:44:15Il pivote.
00:44:15Il pivote beaucoup.
00:44:16Il pivote.
00:44:16Il pivote.
00:44:16Il pivote.
00:44:16Il pivote.
00:44:16Il pivote.
00:44:17Il pivote des petites volte-faces.
00:44:18Voilà.
00:44:19Donc ça c'est un peu...
00:44:20Ouais enfin la volte-face
00:44:21du 9 avril
00:44:21une semaine après
00:44:24le Nasdaq
00:44:25alors évidemment
00:44:25il y a eu ce rebond
00:44:26délirant
00:44:27de 12%
00:44:28le jour même
00:44:29mais une semaine après
00:44:31quand on fait le bilan
00:44:32non mais ce qui se passe
00:44:34on est quasiment
00:44:35revenu à la case départ.
00:44:36Je pense que c'est l'histoire
00:44:37je crois que c'est vous
00:44:38qui disiez
00:44:38l'histoire de la séquence
00:44:39et du timing quoi.
00:44:41Je pense que l'impact
00:44:42de cette certitude
00:44:43sur la croissance
00:44:45et les chiffres de croissance
00:44:45on ne va pas le voir tout de suite.
00:44:46On a vu des indicateurs de survey
00:44:47mais sur les chiffres de l'emploi
00:44:49on ne va pas le voir tout de suite.
00:44:50Ça peut peut-être arriver
00:44:51autour du mois de juillet.
00:44:53Sur les résultats des entreprises
00:44:55on va commencer à le voir
00:44:56mais ça va prendre
00:44:56un petit peu de temps.
00:44:57Donc il va falloir voir
00:44:58comment ça se matérialise
00:44:59concrètement
00:45:00sur les chiffres de croissance
00:45:01sur les chiffres de l'emploi
00:45:03sur les chiffres des entreprises
00:45:04pour qu'il y ait
00:45:05peut-être
00:45:06davantage de prise en compte
00:45:07et qu'il y ait peut-être
00:45:08une autre vague
00:45:09une autre jambe de baisse.
00:45:11Mais pour l'instant
00:45:11certainement prudent.
00:45:13On aime
00:45:13les obligations
00:45:14européennes
00:45:16le crédit
00:45:17de bonne qualité
00:45:18et voilà
00:45:19et il y aura
00:45:21certainement des opportunités
00:45:22mais pour l'instant
00:45:22nous on trouve
00:45:23que ce n'est pas le moment.
00:45:24c'est assez simple
00:45:26c'est globalement
00:45:26timer le marché
00:45:27c'est totalement impossible
00:45:28surtout avec une volatilité
00:45:30pareille
00:45:30donc ne pas entre guillemets
00:45:31vendre
00:45:32vendre quand c'est compliqué
00:45:34et acter des pertes
00:45:35c'est vraiment la pire stratégie
00:45:36parce qu'on pourra
00:45:36quasiment impossible
00:45:37ça sera très compliqué
00:45:38de les retrouver
00:45:39et bien évidemment
00:45:40après les actifs européens
00:45:41et tous les actifs
00:45:42de diversification
00:45:43possibles
00:45:43il y a un actif
00:45:44dont on parle assez peu
00:45:46c'est l'or
00:45:46puisque finalement
00:45:47celui-là
00:45:48on en parle beaucoup
00:45:49mais on n'a pas parlé ici
00:45:51c'est vrai qu'on en parle peu
00:45:53mais l'or
00:45:54effectivement
00:45:54alors lui
00:45:55le statut de valeur refuge
00:45:57manifestement
00:45:58il l'a bien compris
00:45:59et puis
00:46:01la zone émergente
00:46:02la zone émergente
00:46:03il y a des zones
00:46:03qui manifestement
00:46:04contre toute attente
00:46:05semblent relativement
00:46:07immunisées
00:46:08et en fait
00:46:08on a une espèce de mapping
00:46:09finalement
00:46:10des zones sous tension
00:46:11et des zones
00:46:11qui ne le sont pas
00:46:12le Brésil
00:46:13c'est spectaculaire
00:46:14donc la résilience
00:46:15des marchés brésiliens
00:46:17et donc du coup
00:46:18aller dénicher
00:46:18de la petite
00:46:19effectivement
00:46:20zone de diversification
00:46:21pour un peu
00:46:22alléger la pression
00:46:24sur la poche action
00:46:25c'est ce qu'on essaie de faire
00:46:26et puis le crédit européen
00:46:28évidemment de bonne qualité
00:46:29ça ça résiste bien également
00:46:31Merci beaucoup
00:46:31messieurs
00:46:32profitez bien
00:46:33de ce long week-end
00:46:34sur les marchés
00:46:354 jours de pause
00:46:36pour les investisseurs
00:46:37peut-être pas pour Donald Trump
00:46:39mais on verra
00:46:39ce qu'il en est
00:46:40à la réouverture des marchés
00:46:42mardi prochain
00:46:42Merci beaucoup
00:46:43Malika Douk
00:46:44CPR Asset Management
00:46:45Mabrouk
00:46:45chez toi
00:46:45Natix 6ème
00:46:46Nicolas Forest
00:46:47Candriam
00:46:48Le dernier quart d'heure
00:46:59de Smartbourg chaque soir
00:47:00c'est le quart d'heure thématique
00:47:01le thème ce soir
00:47:02c'est celui de la productivité
00:47:04les mystères
00:47:05et les enjeux
00:47:05de la productivité en France
00:47:07nous en parlons
00:47:07avec Alain Duré
00:47:08rapporteur général
00:47:09du Conseil National
00:47:10de Productivité
00:47:11bonsoir Alain
00:47:12merci beaucoup
00:47:13d'être avec nous
00:47:14vous êtes présent
00:47:15ici avec nous aujourd'hui
00:47:16parce que le Conseil National
00:47:18de Productivité
00:47:19a publié cette semaine
00:47:20son rapport annuel
00:47:21sur la productivité
00:47:23en France
00:47:24qui étudie notamment
00:47:25la période post-Covid
00:47:27en tout cas
00:47:27l'année de 2019
00:47:28étant vue pour beaucoup
00:47:29d'économistes
00:47:30dans beaucoup de sujets
00:47:31comme une année de référence
00:47:32celle du monde d'avant
00:47:34pour dire les choses
00:47:34Alain
00:47:35première question
00:47:36pourquoi on parle
00:47:38de productivité
00:47:39pourquoi est-ce qu'il faut
00:47:40parler de productivité
00:47:41qui est une notion
00:47:42à la fois
00:47:42compliquée
00:47:44j'imagine
00:47:45à travailler
00:47:46quand on est économiste
00:47:48mais qui est une notion
00:47:49fondamentale
00:47:49quand on veut évoquer
00:47:51la croissance de long terme
00:47:52pour un pays
00:47:53oui c'est fondamental
00:47:55mais c'est aussi opaque
00:47:56pour le commun des mortels
00:47:57donc je vais essayer
00:47:58d'être aussi clair
00:47:59et simple que possible
00:48:01en fait
00:48:01la productivité
00:48:02c'est concrètement
00:48:03la richesse créée
00:48:04par une entreprise
00:48:05par rapport
00:48:06rapportée à l'emploi
00:48:08ou aux heures
00:48:09effectuées
00:48:10pour créer
00:48:11et réaliser
00:48:12cette richesse
00:48:13donc en gros
00:48:14pourquoi c'est important
00:48:14c'est que
00:48:15en fait
00:48:15quand on parle
00:48:16de croissance économique
00:48:17de long terme
00:48:18c'est une notion
00:48:19qui touche
00:48:21beaucoup de paramètres
00:48:22dans l'économie
00:48:22les finances publiques
00:48:23la soutenabilité
00:48:24des finances publiques
00:48:25du système social
00:48:26etc
00:48:26et derrière
00:48:27en fait
00:48:28c'est la productivité
00:48:29c'est qu'il faut
00:48:30créer de la richesse
00:48:31pour pouvoir
00:48:32mieux dépenser
00:48:34mieux consommer
00:48:34mieux investir
00:48:35je me permets
00:48:37il y a la bonne
00:48:38et la mauvaise
00:48:38productivité
00:48:39c'est-à-dire qu'une entreprise
00:48:40qui virerait
00:48:4190% de ses salariés
00:48:43verrait sans doute
00:48:44sa productivité augmenter
00:48:45mais ce serait
00:48:46un choc de court terme
00:48:47et surtout
00:48:48un choc très négatif
00:48:49de moyen long terme
00:48:50c'est ça
00:48:51tout à fait
00:48:51c'est pour ça
00:48:53c'est pour ça
00:48:53qu'en fait
00:48:54il faut regarder
00:48:55à la fois
00:48:55le numérateur
00:48:56qui est à valeur ajoutée
00:48:57c'est-à-dire la richesse
00:48:58créée par l'entreprise
00:48:59et l'évolution
00:49:00du dénominateur
00:49:01également
00:49:01il y a une limite
00:49:02effectivement
00:49:03on peut exploser
00:49:03la productivité
00:49:04en licenciant
00:49:05un maximum de gens
00:49:06mais finalement
00:49:07ce n'est pas viable
00:49:08pour l'entreprise
00:49:09quel est le lien
00:49:10que les économistes
00:49:11font entre
00:49:12productivité
00:49:13et compétitivité
00:49:15Alain ?
00:49:16alors
00:49:16les deux notions
00:49:17sont un peu
00:49:18les deux faces
00:49:19de la même pièce
00:49:19Paul Grockman
00:49:21l'économiste américain
00:49:23au début des années 90
00:49:24disait
00:49:24la compétitivité
00:49:26d'une nation
00:49:27est une manière
00:49:28amusante
00:49:28de parler de productivité
00:49:30donc ce qu'il disait
00:49:31à court terme
00:49:32la productivité
00:49:33ce n'est pas tout
00:49:34mais à long terme
00:49:34c'est tout
00:49:35en fait pourquoi
00:49:36parce qu'une entreprise
00:49:38qui crée de la richesse
00:49:39à emploi donné
00:49:41elle va avoir
00:49:43plus de marge de manœuvre
00:49:44pour baisser ses prix de vente
00:49:45donc être plus compétitive
00:49:47et générer
00:49:48plus de revenus
00:49:49par la suite
00:49:50donc ça
00:49:51c'est pour ça
00:49:52que les deux notions
00:49:53sont très liées
00:49:53bon
00:49:54l'état des lieux
00:49:55de la productivité
00:49:56en France
00:49:56sur les 4-5 dernières années
00:49:58Alain
00:50:00c'est vrai
00:50:01que vous vous êtes prêté
00:50:02à l'exercice
00:50:02de la comparaison internationale
00:50:04bon
00:50:04il n'y a pas photo
00:50:05il y a un décrochage
00:50:06important
00:50:06de la croissance
00:50:08de la productivité
00:50:09de l'absence
00:50:11même de croissance
00:50:11de la productivité
00:50:12en France
00:50:14par rapport
00:50:14à des pairs européens
00:50:15et par rapport
00:50:16bien sûr
00:50:16aux mastodontes
00:50:19américains
00:50:20alors
00:50:21qu'est-ce qu'on peut dire
00:50:22de cet état des lieux
00:50:23quantitativement
00:50:24et comment on explique
00:50:25effectivement
00:50:26ce décrochage
00:50:27alors la configuration
00:50:28post-Covid
00:50:29c'est que
00:50:30en fait
00:50:31toutes les économies
00:50:32y compris les Etats-Unis
00:50:34ont chuté
00:50:34au moment du confinement
00:50:35puisque l'appareil productif
00:50:36était arrêté
00:50:37on a eu un rebond
00:50:38à l'aune
00:50:39de la réactivation
00:50:41de la production
00:50:42on a eu un rebond
00:50:42technique
00:50:43dans tous les pays
00:50:43pour le niveau européen
00:50:46en fait
00:50:46la productivité
00:50:47a ralenti
00:50:48jusque dans les années
00:50:502022-2023
00:50:51la spécificité française
00:50:53c'est qu'elle a ralenti
00:50:55mais elle a baissé
00:50:55en 2023
00:50:57et 2024
00:50:57donc c'est là
00:50:58où il y a un sujet
00:50:59franco-français
00:51:00la productivité américaine
00:51:02a explosé
00:51:03c'est envolé
00:51:04à la fois
00:51:05rapporté
00:51:06au nombre de travailleurs
00:51:07mais également
00:51:07aux heures effectuées
00:51:09bon
00:51:09quelles sont
00:51:10les explications
00:51:11plausibles
00:51:13les plus fortes
00:51:14qui expliquent
00:51:15justement
00:51:16ce décrochage
00:51:17sur quelques années
00:51:18de la productivité
00:51:18en France
00:51:19alors
00:51:19au jour d'aujourd'hui
00:51:21si on regarde
00:51:22le niveau actuel
00:51:23de la productivité française
00:51:24par rapport
00:51:25au niveau
00:51:26prédit
00:51:27par sa tendance
00:51:28d'avant Covid
00:51:29on a un écart
00:51:30de 5,6%
00:51:31sur ces 5,6%
00:51:33on a un point
00:51:34qui est commun
00:51:35à tous les pays
00:51:36de la zone euro
00:51:36le cycle conjoncturel
00:51:38le ralentissement
00:51:39la récession
00:51:40en Allemagne
00:51:40et autres
00:51:41et le reste
00:51:42deux tiers
00:51:43sont expliqués
00:51:44par des réformes
00:51:45qui ont été entreprises
00:51:46par le gouvernement
00:51:47à savoir
00:51:48l'apprentissage
00:51:50la facilité
00:51:51d'activation
00:51:52du chômage partiel
00:51:53qui a permis
00:51:56la rétention
00:51:57de travail
00:51:58mais également
00:51:59aussi
00:51:59la composition
00:52:00de main d'oeuvre
00:52:01c'est à dire
00:52:02que
00:52:02on a été
00:52:03comme finalement
00:52:05la croissance
00:52:05économique en France
00:52:06a été assez résiliente
00:52:08on a été chercher
00:52:09des gens
00:52:09qui étaient assez éloignés
00:52:11du marché du travail
00:52:12parce que même
00:52:13à compétence
00:52:13pas totalement
00:52:14en adéquation
00:52:15avec ce que recherche
00:52:16l'entreprise
00:52:17il fallait des travailleurs
00:52:18l'appariement
00:52:18était très compliqué
00:52:19sur le marché du travail
00:52:20et ça on oublie
00:52:21souvent de le mentionner
00:52:22mais depuis 2019
00:52:23en fait le taux de chômage
00:52:25long terme
00:52:26c'est à dire
00:52:26les chômeurs
00:52:28qui ont été au chômage
00:52:29à plein temps
00:52:30pendant 12 mois
00:52:31et plus
00:52:32a baissé de 16 points
00:52:34et donc
00:52:35voilà
00:52:36des gens très éloignés
00:52:37très longtemps
00:52:37du marché du travail
00:52:38sont moins productifs
00:52:39moins productifs
00:52:40en tout cas
00:52:40dans un premier temps
00:52:40à court terme
00:52:41mais on espère
00:52:42qu'avec l'apprentissage
00:52:44et l'activité
00:52:45au fil du temps
00:52:46ils soient plus productifs
00:52:48est-ce que cette question
00:52:49de la productivité
00:52:50ou de la compétitivité
00:52:51française
00:52:52d'ailleurs
00:52:52je reviens d'ailleurs
00:52:53au terme de compétitivité
00:52:55mais est-ce que c'est
00:52:56également lié
00:52:57au positionnement
00:52:59de la production française
00:53:01en termes de niveau de gamme
00:53:03Alain
00:53:04quand on produit des biens
00:53:06on peut avoir
00:53:06une compétitivité
00:53:07prix
00:53:08essayer d'être toujours
00:53:09le mieux disant
00:53:10sur les prix
00:53:11et donc avoir des coûts
00:53:12de production
00:53:12toujours plus faibles
00:53:14c'est une manière de faire
00:53:15et puis il y a ce qu'on appelle
00:53:16la compétitivité hors prix
00:53:18l'Allemagne a été un modèle
00:53:20en la matière
00:53:22capable de vendre
00:53:24des produits
00:53:24avec un pouvoir
00:53:25de fixation du prix
00:53:26important
00:53:27oui ça c'est
00:53:28vraiment une question
00:53:29franco-française
00:53:31qui doit être au coeur
00:53:32du débat économique
00:53:34c'est que dans
00:53:35beaucoup de secteurs
00:53:36les produits français
00:53:37sont vus
00:53:38perçus par les importateurs
00:53:40mondiaux
00:53:41comme de très bonne qualité
00:53:42mais trop cher
00:53:43par rapport à leur contenu
00:53:45de qualité
00:53:46et notamment
00:53:46dans les produits
00:53:47de consommation textile
00:53:48on est en concurrence
00:53:50plus directe
00:53:50avec l'Italie
00:53:52et l'Espagne
00:53:52qui ont des salaires
00:53:53très très bas
00:53:54plutôt que
00:53:55l'Allemagne
00:53:56et donc le véritable enjeu
00:53:58c'est d'essayer
00:53:58d'augmenter
00:53:59la valeur ajoutée
00:54:00le contenu
00:54:01en qualité
00:54:02et en technicité
00:54:03de nos produits exportés
00:54:05de manière à être
00:54:06dans la position
00:54:07de l'Allemagne
00:54:07l'enquête
00:54:08Rex & Cote
00:54:09qui sortira la semaine prochaine
00:54:11nous montre très bien
00:54:12qu'il y a deux points faibles
00:54:14c'est que
00:54:14un
00:54:15l'Allemagne
00:54:16les gens
00:54:16les importateurs
00:54:17vous disent
00:54:18les produits allemands
00:54:19sont chers
00:54:20mais je ne trouve pas
00:54:21d'alternative
00:54:22donc je suis obligé
00:54:23de l'acheter
00:54:23alors que nous
00:54:24ce n'est pas le cas
00:54:25on est une Peugeot
00:54:27plus en concurrence
00:54:28avec une Fiat
00:54:29qu'avec une Mercedes
00:54:30ensuite
00:54:32cette enquête
00:54:33montre également
00:54:34que
00:54:35la variété
00:54:37donc ça
00:54:37on est dans la qualité
00:54:38l'évaluation hors prix
00:54:40la variété
00:54:41de fournisseurs
00:54:42au sein du pays
00:54:42est plus faible
00:54:43en France
00:54:44qu'ailleurs
00:54:44et ça c'est lié
00:54:45à la base
00:54:46industrielle étroite
00:54:47que l'on
00:54:48et ça c'est une entrave
00:54:50à la montée
00:54:50en gamme
00:54:51oui parce que
00:54:52ces deux éléments
00:54:53font que
00:54:54en fait
00:54:54les produits français
00:54:55exportés
00:54:56dans leur majorité
00:54:57sont plus
00:54:58ce qu'on appelle
00:54:59sensibles
00:55:00à la concurrence prix
00:55:01c'est à dire
00:55:02que c'est le prix
00:55:02qui va déterminer
00:55:03qu'on achète
00:55:04ou pas français
00:55:05alors que
00:55:06les produits allemands
00:55:07qui sont plus
00:55:09à plus haut
00:55:09contenu technologique
00:55:11eux
00:55:11ils n'ont pas
00:55:12cette sensibilité là
00:55:13comment on sort
00:55:14de ça
00:55:15Alain
00:55:16alors
00:55:16on ne se met pas
00:55:18à la place
00:55:18des décideurs
00:55:18mais quels sont
00:55:19les choix
00:55:20les arbitrages
00:55:22possibles
00:55:22qui permettent
00:55:23de sortir
00:55:23de cette situation
00:55:24de restaurer
00:55:25une compétitivité
00:55:26hors prix
00:55:27de restaurer
00:55:28un niveau
00:55:28de productivité
00:55:29équivalent
00:55:29à ce qu'on observe
00:55:30ailleurs
00:55:31en Europe
00:55:32alors ce que souligne
00:55:33notre rapport
00:55:34du conseil national
00:55:35de productivité
00:55:35c'est que
00:55:36sur les dernières années
00:55:37les petites améliorations
00:55:39que l'on voit
00:55:39depuis 2023
00:55:40sont certainement liées
00:55:42aux réformes
00:55:43qui ont été entreprises
00:55:44et la politique d'offre
00:55:45du gouvernement
00:55:45c'est à dire
00:55:46la baisse
00:55:48des coûts
00:55:48de production
00:55:48via
00:55:49l'impôt
00:55:50de société
00:55:51réduit
00:55:52et une baisse
00:55:53des charges patronales
00:55:54mais ça ça nous maintient
00:55:55dans la compétitivité
00:55:56prix ça
00:55:56oui mais à court terme
00:55:57c'est inévitable
00:55:58c'est indispensable
00:55:58d'accord
00:55:59augmenter le contenu
00:56:00technologique
00:56:00des produits
00:56:01c'est des investissements
00:56:02c'est un projet
00:56:03j'entends
00:56:03à court terme
00:56:05il faut maintenir
00:56:06cette partie là
00:56:07de la compétitivité
00:56:07il ne faut pas remettre
00:56:08en question
00:56:09ce qui a été fait
00:56:09mais à long terme
00:56:11la vraie solution
00:56:12c'est celle de long terme
00:56:14qui est d'investir
00:56:15d'innover
00:56:16et si possible
00:56:17de ramener des entreprises
00:56:18à production
00:56:19de haute valeur technologique
00:56:21pour pouvoir
00:56:21se distancer
00:56:23de cette sensibilité
00:56:24à la compétitivité
00:56:25prix
00:56:25il y a une enquête
00:56:27que vous citez
00:56:27Alain
00:56:28et qui montre là aussi
00:56:29un point de divergence
00:56:31entre la France
00:56:32et le reste de l'Europe
00:56:33quand vous interrogez
00:56:34quand on interroge
00:56:35les entreprises françaises
00:56:36sur le sens
00:56:37de leurs investissements
00:56:38elles sont très peu
00:56:39à dire en fait
00:56:40que c'est l'innovation
00:56:41qui guide leurs investissements
00:56:42oui ça c'est assez
00:56:43surprenant
00:56:44donc c'est l'enquête
00:56:44de la banque européenne
00:56:46d'investissement
00:56:46quand on regarde
00:56:47la catégorie
00:56:48petite et moyenne
00:56:49d'entreprise
00:56:5071%
00:56:52de ces entreprises
00:56:53interrogées
00:56:53vous disent
00:56:54que leur investissement
00:56:55n'est pas nécessairement
00:56:56lié avec un objectif
00:56:57d'innovation
00:56:58c'est plutôt
00:56:59expansion de capacité
00:57:00de production
00:57:01alors qu'on est
00:57:02à de l'ordre
00:57:03de 60%
00:57:04pour les entreprises
00:57:05européennes
00:57:06interrogées
00:57:06dans cette même enquête
00:57:07et moins de 50%
00:57:08pour les USA
00:57:10comment réfléchir
00:57:12à l'IA
00:57:12bien sûr
00:57:13parce que c'est quand même
00:57:14le sujet de demain
00:57:15et sans doute de long terme
00:57:16qu'est-ce que l'IA
00:57:17peut apporter à la productivité
00:57:19est-ce que c'est positif
00:57:20productivité
00:57:21pas forcément
00:57:22est-ce que c'est négatif
00:57:23productivité
00:57:24alors
00:57:25tout d'abord
00:57:27il faut définir
00:57:29de quelle IA
00:57:30on parle
00:57:30puisque les premières formes
00:57:32comme vous le savez
00:57:33de l'IA
00:57:34dépend
00:57:35date de 1950
00:57:36c'est pas arrivé
00:57:37c'est pas arrivé avec
00:57:37chat GPT
00:57:38en 2022
00:57:38oui
00:57:38voilà
00:57:39et jusqu'à présent
00:57:42en fait
00:57:42c'était de l'IA
00:57:43compliqué
00:57:43je vais dire
00:57:44c'est-à-dire que
00:57:45jusqu'au début des années 2000
00:57:47c'était
00:57:49ce qu'on appelle
00:57:49en bon français
00:57:51deep
00:57:51ou machine learning
00:57:52qui était en fait
00:57:53qui demandait
00:57:54des compétences
00:57:56très très techniques
00:57:57alors
00:57:58ça a probablement eu
00:58:00un impact positif
00:58:02c'est ce que
00:58:03beaucoup d'études disent
00:58:04mais ça a été noyé
00:58:05avec
00:58:06au milieu de chocs
00:58:08en tous sens
00:58:08donc on l'a pas vraiment
00:58:10ressenti
00:58:10on peut dire
00:58:11le contre-factuel
00:58:12c'est que probablement
00:58:13on aurait été plus bas
00:58:15on serait plus bas
00:58:16ok
00:58:16maintenant le véritable enjeu
00:58:18c'est
00:58:18donc l'IA
00:58:20telle qu'on la connaît
00:58:21aujourd'hui
00:58:22ça a commencé avec
00:58:22Siri dans les iPhones
00:58:24dans la Xbox
00:58:26etc
00:58:27aujourd'hui
00:58:28avec l'IA génératif
00:58:29on n'a pas de recul
00:58:30on a deux approches
00:58:32il y en a qui regardent
00:58:33les études de cas
00:58:35par exemple
00:58:36dans tout ce qui est
00:58:37consultants
00:58:38ils améliorent
00:58:39leur qualité
00:58:40grâce à
00:58:40chat GPT
00:58:41de 40%
00:58:42mais c'est vraiment
00:58:43très ponctuel
00:58:44et
00:58:45plutôt dans le réseau
00:58:46académique
00:58:47on a des études
00:58:48théoriques
00:58:49qui posent
00:58:50des hypothèses
00:58:51l'impact sera
00:58:52certainement positif
00:58:53ça c'est
00:58:54je n'en doute pas
00:58:55mais
00:58:55de quelle ampleur
00:58:57et sur combien de temps
00:58:58c'est la véritable
00:58:59interrogation
00:59:00on a essayé
00:59:01dans le rapport annuel
00:59:02de faire une estimation
00:59:04sur base justement
00:59:05de cette enquête
00:59:06de la banque européenne
00:59:06on arrive
00:59:08aujourd'hui
00:59:09ça comprend
00:59:10des questions
00:59:11sur la robotique
00:59:12et sur l'IA
00:59:13non générative
00:59:14parce que
00:59:14ça s'arrête
00:59:15en 2023
00:59:16et on a un impact
00:59:18sur le taux de croissance
00:59:19annuel
00:59:20de la productivité
00:59:21globale
00:59:22des facteurs
00:59:22capital et humain
00:59:23capitalistique
00:59:24de 0,3%
00:59:26par an
00:59:26d'accord
00:59:27de 0,3 point
00:59:28par an
00:59:28et c'est bien
00:59:30vous l'avez dit d'un mot
00:59:30mais c'est bien
00:59:31l'alliance
00:59:32IA et robotique
00:59:33qui est le levier
00:59:34le plus puissant
00:59:34c'est ça
00:59:35alors justement
00:59:36oui
00:59:37c'est la robotique
00:59:37d'abord
00:59:38et un effet
00:59:39synergique
00:59:40de l'IA
00:59:41pour les entreprises
00:59:42qui utilisent déjà
00:59:43la robotique
00:59:44dans les secteurs
00:59:45à haut niveau
00:59:45technologique
00:59:46mais je voudrais
00:59:47insister sur le fait
00:59:48que c'est maintenant
00:59:49qu'on doit prendre
00:59:50des décisions
00:59:51pour faire les bons
00:59:51investissements
00:59:52parce que
00:59:53devant nous
00:59:54on a l'impact négatif
00:59:56sur la productivité
00:59:57du vieillissement
00:59:57de la population
00:59:58et l'impact négatif
00:59:59à court terme
01:00:00du moins
01:00:01de la transition climatique
01:00:02il va falloir encaisser
01:00:03ces effets
01:00:03et les contrer
01:00:04avec des efforts
01:00:04d'investissement
01:00:05qui doivent commencer
01:00:05aujourd'hui
01:00:06on n'aura pas eu le temps
01:00:07de parler de l'éducation
01:00:08mais en un mot
01:00:09Alain évidemment
01:00:09tout ça nous ramène aussi
01:00:11à la problématique
01:00:12d'éducation
01:00:13du capital humain
01:00:14pour parler
01:00:15le langage économique
01:00:16tout à fait
01:00:16donc en parallèle
01:00:17du rapport
01:00:18on a publié
01:00:19une note spécifique
01:00:20qui est une revue
01:00:21de la littérature
01:00:21de toutes les études
01:00:22sur l'éducation
01:00:23l'impact
01:00:25sur la productivité
01:00:26en termes
01:00:27de composition
01:00:28de classe
01:00:28en composition
01:00:29d'expériences
01:00:30pratiques
01:00:31etc
01:00:31et donc c'est une étude
01:00:32très intéressante également
01:00:34bon tout ça
01:00:34est à retrouver
01:00:35alors j'imagine
01:00:35il y a un site
01:00:36pour ça
01:00:36le Conseil National
01:00:37de Productivité
01:00:38qui est hébergé
01:00:39sur le site
01:00:39de France Stratégie
01:00:40bien sûr
01:00:41à retrouver
01:00:42et la structure
01:00:43le rapport
01:00:43est assez simple
01:00:44à lire
01:00:45pour ceux qui s'y intéresseraient
01:00:46d'un peu plus près
01:00:47merci beaucoup Alain
01:00:48Alain Duré
01:00:48rapporteur général
01:00:49du Conseil National
01:00:50de Productivité
01:00:50invité de ce dernier
01:00:51quart d'heure
01:00:52de Smart Bourse
01:00:52Smart Bourse
01:00:59vous a été présenté
01:01:00par Silex
01:01:01Conseil en investissement
01:01:02Produits structurés
01:01:04Gestion d'actifs
01:01:05Technologie
01:01:06qui t'est très important
01:01:09et d'un autre
01:01:09un petit peu plus
01:01:10un petit peu plus
01:01:11un petit peu plus
01:01:12ça se fait
01:01:13un petit peu plus
01:01:13de la seule
01:01:14permettant
01:01:15de ce que je vous ai
01:01:16à voir
01:01:16de ce que je vais
01:01:18en avoir
01:01:19à voir
01:01:19en ce qui je vais