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00:00Je trouve qu'aujourd'hui dans le secteur de l'énergie, il y a plus de femmes,
00:03mais très certainement pas assez, et en particulier pas assez dans des postes à responsabilité.
00:07Alors bonjour, je m'appelle Natacha Cambriel et je dirige une belle OTI industrielle, Butagaz,
00:12qui propose à ses 5 millions de clients en France des solutions énergétiques innovantes alliant économie et écologie.
00:18Alors les chiffres clés, c'est 1500 collaborateurs environ, un chiffre d'affaires d'à peu près 2 milliards,
00:2416 sites industriels en France et donc 5 millions de clients.
00:26Alors moi, j'étais une petite fille qui aimait beaucoup les sciences et les expériences,
00:31et j'étais plutôt bonne élève, donc c'est vrai que la filière classe prépa, école d'ingénieur,
00:36s'est imposée assez rapidement, poussée aussi par mes parents, qui voyaient une filière d'excellence.
00:41Derrière, la découverte du secteur de l'énergie pendant mes études,
00:44puisque j'ai eu la chance de faire une partie de mes études en apprentissage,
00:47et donc après cet apprentissage chez Shell, je suis restée 20 ans, et il y a 10 ans, pour revenir en France,
00:52j'ai intégré Butagaz comme directrice des opérations, et depuis 5 ans à la direction de l'entreprise.
00:56Je pense que déjà, moi, j'ai un parcours assez atypique, parce qu'effectivement,
00:59je n'avais pas suivi la voie royale pour prendre la direction de l'entreprise.
01:02J'ai eu des postes techniques dans la logistique, le supply chain,
01:04ce n'est pas la voie royale pour arriver à la tête de l'entreprise.
01:08Donc je dirais que cette ascension, elle s'est faite au fil des rencontres, effectivement,
01:12des opportunités qu'on m'a proposées, mais que j'ai su aussi saisir,
01:16mais sans avoir vraiment cet objectif de carrière.
01:18Donc je pense que ça m'a enlevé une grosse pression, finalement,
01:21qui peut-être m'a donné plus d'insouciance pour aussi accepter certaines propositions,
01:26mais en même temps, quand on m'a proposé de prendre la direction de l'entreprise,
01:29j'ai dit oui tout de suite.
01:31Donc je pense que j'ai pris le risque tout de suite,
01:33mais très rapidement aussi, j'ai dit, bon voilà, moi j'aimerais me former sur ça, sur ça, sur ça.
01:37Donc tout en prenant mes nouvelles responsabilités,
01:39j'ai fait des formations sur des points particuliers,
01:41qui m'ont aidé aussi à réussir dans ces nouvelles fonctions.
01:45Et je pense que c'est important d'oser apprendre et se former
01:48à tous les âges et à tous les niveaux de responsabilité dans l'entreprise.
01:51Tout ça est arrivé au fil des rencontres, au fil des opportunités,
01:54donc je ne me suis jamais projetée,
01:56ce qui fait qu'en fait la chance, c'est que j'ai pu rester moi-même.
01:58Ce qu'il faut, c'est savoir saisir les opportunités,
02:00sans doute prendre des risques, persévérer aussi,
02:03parce que ça m'a pris 25 ans d'arriver à la tête de l'entreprise,
02:05donc ce n'est pas quelque chose qui s'est fait en 5 minutes.
02:08Et donc ça, c'est la chance des parcours atypiques comme le mien.
02:11La découverte du secteur de l'énergie, j'ai envie de dire oui, un peu un hasard,
02:14parce que voilà, c'est pendant mes études par rapport à cet apprentissage.
02:17Mais par contre, après, moi j'ai adoré ce secteur,
02:20parce que je trouve qu'il se renouvelle,
02:21il n'est pas du tout aujourd'hui comme il était il y a 30 ans.
02:24Donc c'est vraiment par goût que j'y suis restée.
02:27Il y a toujours eu peu de femmes à table, effectivement,
02:30mais moi je l'ai plutôt vue comme un avantage, finalement,
02:33parce qu'on se souvenait de moi.
02:35Aujourd'hui, il y a de moins en moins de femmes ingénieures,
02:39de moins en moins de petites filles qui choisissent les sciences.
02:41Et donc l'objectif pour moi aujourd'hui de parler de mon parcours,
02:44c'est celui-là, finalement, de montrer qu'on peut diriger une entreprise avec succès en étant une femme,
02:49tout en ayant une vie personnelle épanouie.
02:51Moi, je suis mariée, j'ai deux grands enfants de 18 et 21 ans.
02:54Donc mon objectif aujourd'hui, c'est vraiment de donner confiance aux femmes,
02:57de leur dire « oser » et aussi de parler aux hommes,
02:59aux hommes en responsabilité qui sont encore plus nombreux que nous,
03:02de leur dire « vous aussi, messieurs, osez recruter des femmes ».
03:05On a mis en place plusieurs choses.
03:06D'abord, quand on recrute à l'extérieur,
03:08on demande systématiquement aux chasseurs autant de CV hommes que femmes
03:11et de nous amener aussi des parcours un peu différents
03:14en matière de formation, de culture, d'histoire,
03:17finalement, pour qu'on ait une grande diversité de profils.
03:19Je ne recrute jamais seule.
03:21Si vous postulez chez Butagaz, vous verrez plusieurs personnes
03:23parce que je pense que ces regards croisés sont importants.
03:27Et aujourd'hui, si je compare avec l'époque où moi, j'ai postulé,
03:29j'ai passé mes premiers entretiens,
03:31on réserve beaucoup plus de temps à la fin de l'entretien pour les questions du candidat.
03:34Parce qu'effectivement, il y a toute la partie où nous, on recherche chez le candidat
03:38des valeurs, des compétences.
03:39On se rassure sur cette partie-là.
03:41Mais il faut aussi que le candidat, il soit sûr que le projet, la mission,
03:44l'histoire que lui raconte l'entreprise, ça va lui convenir.
03:48Parce que finalement, moi, ce que je vois, et surtout chez les jeunes générations,
03:51c'est que le fit culturel est de plus en plus important.
03:54Finalement, ces jeunes, ils savent se former très vite sur beaucoup de choses.
03:57Mais le fit culturel, il faut qu'ils aient envie d'adhérer à l'histoire
04:00et il faut qu'ils arrivent à se faire embarquer, finalement,
04:02par votre objectif et votre ambition.
04:04Une fois que les femmes sont dans l'entreprise,
04:06effectivement, on a un programme qui s'appelle Springboard
04:09qui réunit des femmes de plusieurs entreprises,
04:11donc pas uniquement Butagaz, des femmes à potentiel,
04:14pour les aider justement à prendre confiance, confiance en elles
04:17et à réaliser finalement leur potentiel.
04:20Les congés maternités, c'est aussi un vrai sujet,
04:21parce que moi, à titre personnel, j'ai vécu mon premier congé maternité
04:25un peu comme une catastrophe professionnelle.
04:26Mon retour a été très difficile.
04:28Donc aujourd'hui, j'ai vraiment à cœur d'accompagner les femmes
04:31au moment de leur départ et au moment de leur retour.
04:33C'est quelque chose qui s'organise, qui se prépare,
04:35parce qu'effectivement, on part pendant un moment de l'entreprise.
04:38Les collaborateurs continuent à travailler sans nous.
04:40Quand on revient, on n'est pas tout à fait la même.
04:42Donc c'est important de planifier, d'anticiper.
04:44Et dans mon cas personnel, mon deuxième congé maternité
04:46a été un vrai succès de carrière,
04:48puisque je suis revenue avec une promotion,
04:49donc en étant mieux payée.
04:50Je trouve que l'initiative « Next Women 4040 »,
04:54c'est vraiment très important.
04:56Et moi, j'ai beaucoup aimé cette initiative,
04:58d'abord parce qu'elle met en lumière des femmes
04:59et qu'elle montre qu'effectivement,
05:01l'une des critiques qu'on fait souvent,
05:04qui est « les femmes ne sont pas là,
05:05il n'y a pas de femmes qui ont les compétences,
05:06ce n'est pas possible d'en trouver »,
05:07elle n'est pas vraie,
05:08puisqu'effectivement, là, on en a trouvé 40.
05:10Donc je pense que c'est important de parler de ce sujet.
05:12Je pense qu'aujourd'hui, cette question des femmes,
05:14alors elle a beaucoup progressé,
05:16mais moi, je vois une stagnation aujourd'hui.
05:17Donc je pense que c'est important de faire remuer les choses
05:19à un moment donné où l'industrie en France
05:22est face à un défi de taille,
05:23qui est de se décarboner,
05:25tout en restant compétitive,
05:27dans un monde qui est de plus en plus concurrentiel,
05:28et même au-delà de concurrentiel,
05:29de plus en plus violent.
05:30Avec l'arrivée de nouvelles technologies comme l'IA
05:32qui vont changer le travail des collaborateurs,
05:35je ne vois pas comment on va y arriver
05:36en se privant de 50% de l'intelligence vive.
05:39Donc on est obligé, il faut faire appel aux femmes.
05:41Je crois que quand on est une femme aux responsabilités,
05:43comme on n'est pas très nombreuses,
05:44il y a un peu un regard qui se porte sur nous
05:46d'attente de perfection.
05:48C'est-à-dire qu'on doit être tout le temps parfait.
05:51Et ça, moi, je rejette en bloc.
05:53Ce n'est pas parce qu'on est une femme en responsabilité
05:54qu'on doit être parfaite.
05:55On ne l'est pas tout le temps.
05:56Par contre, pour moi, on doit être exemplaire
05:58dans l'administration de la diversité
06:00au sein de l'entreprise.
06:02Être bien entourée déjà chez soi,
06:04par sa famille et par ses proches,
06:06c'est très important.
06:07Et entourée, ce n'est pas seulement un problème logistique,
06:09parce que logistique,
06:10on peut toujours gérer avec des nounous,
06:12avec des gardes.
06:13Mais c'est plus le regard fier, finalement,
06:16que porte votre entourage
06:17sur vous et votre parcours.
06:18Ça donne confiance
06:19et ça gomme une partie de la culpabilité.
06:21Pas toute la culpabilité,
06:22mais une bonne partie quand même.
06:24Après, moi, je n'ai pas vraiment eu de mentor
06:26ou de rôle modèle.
06:27Par contre, j'ai eu une personne
06:28très importante dans ma vie
06:29et j'ai envie de la citer aujourd'hui.
06:30C'est ma grand-mère corse, Marie-Françoise.
06:33C'est une femme très forte, très libre,
06:35qui m'a aimée d'un amour
06:36mais vraiment inconditionnel.
06:37Et je pense que c'est elle
06:38qui m'a donné cette confiance en moi
06:39pour la vie, en fait.
06:40Aujourd'hui, moi, je trouve qu'un leader,
06:42effectivement, il doit être inspirant,
06:45il doit donner confiance
06:46pour que les personnes autour de lui
06:48ou d'elle aient envie
06:49de donner le meilleur d'eux-mêmes, en fait.
06:51Donc moi, ce que j'essaie de faire au quotidien,
06:53c'est d'avoir un management,
06:54un style de management responsabilisant.
06:56Donc je fixe le cap,
06:57je donne les ambitions, les objectifs.
06:59Mais d'ailleurs, je donne beaucoup de liberté
07:00aux collaborateurs pour l'exécution.
07:02J'espère être proche d'eux,
07:04qu'ils me fassent confiance.
07:06Et moi, j'ai envie d'être respectée,
07:07mais pas crainte,
07:08pour qu'on puisse venir me parler de tout,
07:11tout le temps.
07:12Alors la clé pour moi,
07:13dans le fait de pouvoir embarquer les équipes
07:15et leur faire adhérer à notre vision,
07:17c'est de beaucoup s'exprimer.
07:19Donc moi, je m'exprime beaucoup.
07:20On a des webinars dans l'année,
07:23plusieurs fois,
07:24où on réunit l'ensemble des équipes,
07:25l'ensemble des collaborateurs,
07:27pour leur parler de la stratégie,
07:28de la vision.
07:29On fait ça depuis un de nos sites,
07:31de nos centres,
07:31ce qui permet aussi d'avoir des personnes
07:33présentes physiquement
07:34pendant ces événements.
07:35Je vais beaucoup sur le terrain
07:37pour rencontrer non seulement
07:38nos collaborateurs,
07:39mais aussi nos clients,
07:40nos prestataires,
07:42nos principales parties prenantes.
07:44Parce que je pense qu'on ne partage jamais assez
07:46sa vision et sa stratégie finalement.
07:48Et je pense que c'est important
07:49pour les gens au quotidien,
07:50quelle que soit leur fonction dans l'entreprise,
07:52d'y donner du sens.
07:53Donc de savoir pourquoi ils le font.
07:55De celui qui va remplir les bouteilles
07:56à celui qui va vendre le produit au client,
07:59en passant par la logistique.
08:00Dans tous les métiers,
08:01c'est important de savoir pourquoi on le fait.
08:03Donc pour moi, la clé, c'est ça.
08:05Le premier conseil, c'est la formation.
08:06Il ne faut pas hésiter à demander de l'aide.
08:08C'est le réseau aussi.
08:10C'est-à-dire aussi se construire un réseau.
08:12Et moi, les formations finalement
08:13m'ont permis de construire ce réseau.
08:15D'autres personnes en train d'accéder
08:16aux mêmes fonctions
08:17avec qui on peut échanger.
08:19Bien savoir s'entourer aussi.
08:21Donc avoir une bonne équipe.
08:22Donc rencontrer son équipe.
08:23Savoir parfois changer certaines personnes
08:26parce que ce n'est pas la bonne personne
08:27pour nous à ce moment-là dans l'équipe.
08:30Et parfois aussi un peu de coaching.
08:31Sur certains points particuliers,
08:33pour moi, le coaching,
08:34c'est vraiment travailler
08:35à un point d'amélioration donné.
08:37Ça a un début, ça a une fin.
08:38Mais ça peut être vraiment très utile
08:40pour justement progresser
08:42et se donner confiance.
08:43Je trouve que le réseau,
08:44c'est très important.
08:45J'ai participé à des réseaux mixtes
08:47et à des réseaux uniquement féminins.
08:49Aujourd'hui, je suis dans le réseau industriel,
08:50par exemple,
08:51qui a été mis en place
08:52par le ministère de l'Industrie
08:53pour justement promouvoir
08:55la place des femmes dans l'industrie.
08:56Je pense que c'est important
08:57de pouvoir échanger avec d'autres personnes
09:00sur des problématiques.
09:01C'est peut-être plus difficile de le faire
09:02avec son patron ou en interne.
09:05Je trouve que d'avoir cette possibilité,
09:07finalement, de tester ses idées,
09:09de se confronter à des avis différents,
09:11ça nous fait progresser
09:12et ça permet au final
09:13de prendre les meilleures décisions.
09:14Après, ce n'est pas toujours facile.
09:16Moi, je n'ai pas entretenu mon réseau
09:17tout au long de ma carrière.
09:19C'était plus facile
09:20quand j'étais jeune sans enfant.
09:21Après, il y a eu toute une période de ma vie
09:23où c'était plus compliqué
09:23parce que des événements le soir,
09:25quand on a des enfants en bas âge,
09:27que déjà, on culpabilise de les laisser
09:28pour de longues périodes
09:29en voyageant, c'est plus compliqué.
09:30Aujourd'hui, ils sont partis de la maison.
09:32Je retrouve une certaine liberté.
09:34Donc, je pense qu'aussi,
09:34il faut accepter
09:35qu'on n'ait pas forcément
09:36le même rythme d'animation
09:38de ces réseaux
09:38selon le moment de sa vie
09:39et le moment de sa carrière.
09:41Il y a eu des échecs dans ma carrière,
09:42des projets qui ont peu abouti,
09:43des négociations qui se sont mal terminées.
09:45Mais vraiment, le point,
09:46je veux dire, le plus difficile,
09:47ça a été vraiment
09:48ce premier congé maternité
09:49parce que je n'avais pas du tout anticipé
09:51la difficulté que ça serait,
09:52le retour dans l'entreprise.
09:54Moi, j'étais très naïve.
09:54Je pensais que j'allais partir,
09:56revenir, rien n'aurait changé.
09:57Je reprenais mon poste comme avant.
09:59Et en fait, ce n'est pas du tout ça.
10:00Les équipes autour de vous
10:01se sont habituées à travailler sans vous.
10:02Vous n'avez pas anticipé le retour.
10:04Vous-même, vous revenez différemment.
10:05Donc, je n'ai pas préparé ça.
10:08Et du coup, ça m'a beaucoup fait réfléchir
10:09finalement à la nécessité
10:11de préparer, d'anticiper.
10:13Et si on anticipe
10:13et si on le prépare bien,
10:15ça peut être un moment fort de la carrière.
10:16Dans un parcours comme ça,
10:18on fait forcément des choix
10:19à un moment donné.
10:20Moi, ma façon de prendre mes décisions,
10:22ça a toujours été très basique
10:24de lister les points négatifs
10:25et les points positifs
10:26et de vraiment identifier
10:27quelles étaient mes priorités.
10:29Et si finalement,
10:29le choix que j'avais devant moi
10:31me permettait de remplir
10:32ces priorités-là,
10:33eh bien, on y va.
10:34Oui, on renonce à certaines choses,
10:36mais pas à ces priorités
10:37les plus importantes.
10:38Je ne pense pas avoir fait
10:39finalement des choix dans ma vie
10:40qui m'ont fait renoncer
10:41à des choses qui étaient essentielles.
10:43Par contre, effectivement,
10:44on ne peut pas tout avoir
10:45à tous les moments.
10:46Ce que je disais tout à l'heure aussi,
10:47j'ai beaucoup laissé mes enfants
10:48à des nounous, à la famille
10:50pendant toute une période.
10:52Ce n'est pas forcément
10:52ce que toutes les femmes
10:53décident de faire
10:54et ce n'est pas un problème non plus.
10:56Par rapport à la gestion du temps,
10:57effectivement, moi,
10:58j'ai fait le choix
10:58il y a maintenant 18 ans
10:59de revenir dans le sud de la France.
11:01Donc, ça m'oblige, moi,
11:02effectivement,
11:03à être souvent dans les TGV,
11:04mais c'est un choix
11:05qu'on a fait aussi
11:06pour donner une certaine stabilité
11:07à la famille.
11:09Et finalement, moi,
11:10je m'y suis retrouvée
11:10dans ce choix-là.
11:11J'aime bien, moi, me déplacer,
11:12ça me plaît.
11:13Ces soirées à l'hôtel,
11:14alors aujourd'hui,
11:14c'est un peu différent,
11:15mais à l'époque,
11:15c'était finalement des soirées
11:16sympas, sans les enfants,
11:18sans le mari,
11:19où je retrouvais
11:19une certaine liberté.
11:21Ça me permet aussi aujourd'hui
11:22d'assister des fois,
11:23de faire un ciné,
11:24de faire une pièce de théâtre,
11:25ce que je ne peux pas forcément
11:26faire le week-end
11:27parce que justement là,
11:28on rattrape un peu
11:29le temps perdu.
11:30Donc, je pense que oui,
11:31il faut s'accorder
11:31de la flexibilité
11:32et puis il faut être un peu
11:33bienveillant envers soi-même
11:34et essayer de gommer
11:35un peu cette culpabilité
11:36et tirer le meilleur parti
11:38finalement des situations
11:39où on est à l'étranger.
11:40J'ai beaucoup voyagé
11:40pour mon métier.
11:42Au début,
11:42j'essayais de partir
11:43juste pour la réunion,
11:44rentrer juste après.
11:45Donc, c'était épuisant
11:46et très frustrant
11:47parce que je ne voyais
11:47que les aéroports
11:48et les routes
11:50qui menaient
11:50de l'aéroport à la ville.
11:52J'ai arrêté de faire ça,
11:52j'ai pris des fois des journées
11:53pour visiter le pays
11:55où j'étais
11:55et ça, ça m'a apporté
11:56beaucoup de satisfaction
11:57et ça m'a enlevé
11:58finalement beaucoup de stress.
12:00C'est très difficile pour moi
12:00de me projeter dans 5 ans.
12:01Autant je sais construire
12:02des plans pour 5 ans
12:04pour mon entreprise,
12:05autant justement
12:06ce parcours
12:06où finalement
12:07il n'y avait pas
12:07de plan de carrière.
12:09Moi, j'ai envie de laisser
12:10de l'inattendu
12:10et du non programmé
12:11pour moi,
12:12à titre personnel,
12:13pour dans 5 ans.
12:14Dans le rôle que j'ai,
12:15c'est beaucoup moins opérationnel.
12:17Moi, l'envie que j'ai aujourd'hui,
12:18c'est plus de défendre
12:20certaines idées
12:20comme la place de la femme
12:22dans l'industrie,
12:23mon énergie,
12:24le domaine de l'énergie,
12:26les gaz liquides,
12:27le photovoltaïque,
12:28la décarbonation des entreprises
12:30mais de façon pragmatique
12:31sans laisser personne
12:32sur le bord de la route,
12:33ni les entreprises,
12:34ni les particuliers.
12:36Donc aujourd'hui,
12:36c'est vraiment ces combats-là
12:37que j'ai envie de mener.
12:39Alors l'IA,
12:40ça fait vraiment partie,
12:41oui, effectivement,
12:42des vagues
12:43qui sont en train
12:43de déferler sur nous
12:45et j'ai envie de dire,
12:47là, on n'a pas le choix
12:48que de s'y attaquer,
12:49que d'en parler,
12:50que de former nos collaborateurs.
12:52Donc il y a plusieurs façons
12:53d'appréhender l'IA.
12:54Il y a une IA déjà
12:55au quotidien des collaborateurs
12:56pour faciliter leur travail.
12:58Donc ça,
12:58on est en cours de test
12:59chez nous,
12:59on a ce nombre de collaborateurs
13:00ont un certain nombre d'outils
13:01à leur disposition.
13:03On regarde un peu
13:03comment ils vont les utiliser,
13:05s'ils les trouvent utiles.
13:06Donc on va prendre aussi
13:06leur retour d'expérience
13:07avant d'étendre.
13:09Et puis après,
13:09il y a l'IA sur d'autres projets,
13:11plus de business et d'entreprise,
13:12où là,
13:13on va chercher aussi
13:13des compétences à l'extérieur
13:14parce que finalement,
13:16c'est un outil tellement puissant
13:17qu'on n'est pas toujours conscient
13:18de ce qu'elle est capable de faire
13:19finalement et de nous apporter.
13:21Mais pour moi,
13:21il faut toujours
13:21qu'il y ait là aussi du sens
13:23et que ça soit l'IA
13:24au service
13:25d'un projet d'entreprise.
13:28Alors moi,
13:28j'aimerais beaucoup
13:28que vous invitiez
13:29Cheryl Sandberg
13:30qui est l'ex numéro 2
13:31de Facebook.
13:31C'est quelqu'un qui,
13:32je trouve,
13:33a écrit des choses très justes
13:34il y a très longtemps
13:34sur le leadership féminin
13:36mais qui sont toujours
13:36très pertinentes.
13:37Et elle a écrit aussi
13:38sur le deuil et la résilience
13:39de très belles choses.
13:40Moi, je la trouve très inspirante.