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  • 14/04/2025
e périple emprunte l'un des quatre chemins français qui mène au sanctuaire espagnol : la voie de Vézelay. Au coeur de la Bourgogne, la basilique de Vézelay reste encore aujourd'hui une étape incontournable pour les pèlerins qui se mettent en route. A Périgueux, la cathédrale Saint-Front étonne avec ses accents byzantins. A quelques kilomètres, l'architecture plus classique du moulin de la Veyssière, qui fabrique de l'huile de noix, raconte aussi un pan de l'histoire de la région. Enfin, après un long périple, les marcheurs attaquent l'ascension des Pyrénées.

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00:00Vous aimez la France ? Vous aimez la parcourir, la découvrir, partir à sa rencontre ?
00:11Vous avez même parfois l'impression de bien la connaître.
00:14Nous avons tous une petite plage, une petite crique, une clairière, un hameau,
00:20ou un chemin qui n'appartient qu'à nous, loin des sentiers battus,
00:23et que nous ne voulons partager qu'avec ceux que nous aimons.
00:25C'est cette France-là que nous voulons vous faire découvrir, à travers 100 lieux, qu'il faut absolument voir dans votre vie.
00:55C'est sur l'un des chemins de Compostelle que nous vous emmenons aujourd'hui.
01:19Depuis le Moyen-Âge, des milliers de pèlerins parcourent les routes de France jusqu'en Espagne
01:26pour y vénérer les reliques de Saint-Jacques.
01:30Ces sentiers de grande randonnée sont aussi prisés par les marcheurs du monde entier.
01:36À Vézelay, nous découvrirons les beautés de la basilique Marie-Madeleine,
01:41puis, plus au sud, la magie des berges de la Loire.
01:44Les oiseaux, le calme, là, c'est vraiment tout ce que j'aime.
01:50La région de Périgueux dévoilera d'autres richesses.
01:55Des passionnés nous emmèneront à la découverte de traditions séculaires.
02:00C'est un blanc de famille, il y a plein d'histoires à raconter.
02:03Ah, j'ai hâte.
02:05Enfin, dans le Pays Basque, nous marcherons dans les pas de tous ceux qui s'attaquent depuis des siècles
02:11à l'ascension mythique des Pyrénées.
02:14C'est beau, le Pays Basque.
02:16T'as vu, le calme.
02:17On n'a plus envie de repartir.
02:20Vous aussi venez profiter des beautés architecturales et des paysages grandioses de la voie de Vézelay.
02:26Notre périple commence au cœur de la Bourgogne, dans la poésie des terres vallonnées de la région de Vézelay.
02:53Perché sur sa colline éternelle, Vézelay est le point de départ d'un des quatre chemins français qui mènent jusqu'au sanctuaire espagnol.
03:03C'est ici, après avoir reçu la bénédiction, que s'élancent les marcheurs qui partent vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
03:14Les pèlerins vont alors traverser les contreforts des forêts du Morvan et cheminer le long des berges sauvages de la Loire.
03:28Autant de décors propices au recueillement et à la contemplation.
03:31Quand j'avais 6 ans, j'avais dit à ma grand-mère, quand je serais grande, je peindrais et j'habiterais Vézelay et j'écrirais des livres.
03:48Sophie Lenné a réalisé son rêve.
03:50Elle est aujourd'hui artiste peintre et auteur.
03:53Après 20 ans passés en Suisse, elle a décidé de revenir sur ses terres d'origine.
04:02Elle s'est installée à Vézelay, où son mari a ouvert un gîte pour pèlerins sur la route vers Compostelle.
04:11Pour moi, c'était une évidence de revenir ici.
04:14C'est comme si, en retrouvant mes racines, je retrouvais ma force.
04:17Pour ma peinture, pour mon écriture, j'ai besoin d'avoir des lieux sauvages, des lieux de solitude, de beauté.
04:25J'ai besoin de beaucoup de silence.
04:28Ici, je retrouve ça.
04:33C'est sur les hauteurs de son village qu'il inspire tant que Sophie commence son périple.
04:40Au lieu de pèlerinage, grâce aux reliques de Sainte-Marie-Madeleine, conservées dans la basilique,
04:45Vézelay attire les pèlerins depuis le Moyen-Âge.
04:51Devant les remparts du village fortifié, Sophie retrouve la guide Béatrice Kerfa,
04:56qui va lui révéler les secrets d'une porte très particulière.
05:00J'aime vraiment commencer par ici, quand j'arrive.
05:03Cette porte neuve, elle est vraiment extraordinaire.
05:05Elle date du 16e siècle.
05:06Et elle a quelque chose un peu de magique d'abord, parce qu'elle est très très imposante.
05:09Elle a encore tout son système défensif.
05:11Et ça permet vraiment une entrée dans la pierre aussi.
05:15Parce qu'il ne faut pas oublier que Vézelay, c'est un village minéral,
05:16c'est un village de pierres calcaires.
05:18Et on le voit particulièrement bien.
05:20Et cette porte neuve, elle symbolise tellement cette puissance qu'a eue Vézelay au cours de l'histoire.
05:29Vézelay se développa grâce au commerce né du passage des pèlerins.
05:32Mais cette prospérité suscita la convoitise de bandes armées.
05:38C'est pour protéger les habitants et les foules de passage que les remparts et la porte furent construits au XIIe siècle.
05:46Alors ce qui est incroyable quand on voit comme ça à la porte,
05:49c'est qu'à la fois tout le décor délicat des dédées de la Renaissance au-dessus,
05:53et puis il y a quand même ce système défensif très très fort.
05:56On faisait glisser une pierre, et à chaque fois que la pierre rencontrait une bosse,
06:01et bien en fait ça la renvoyait sur les assaillants.
06:03C'était ça l'idée.
06:04Ok, je me suis toujours demandé pourquoi le mur était bosselé.
06:07Maintenant j'ai la réponse.
06:08Merci Beatrice.
06:23Cette vue-là, tu vois, moi elle m'inspire.
06:25C'est beau.
06:27Le Sélé, c'est comme une île au milieu de la verdure, au milieu de cette végétation extraordinaire.
06:33On est là au tout début du Morvan d'un côté,
06:36et puis ces paysages qui sont là, la fin de l'Océrois, la Vallonée, qui sont là.
06:41Et c'est ce qui fait la richesse, et je pense que c'est ce qui plaisait le plus aux pèlerins.
06:45C'était cette arrivée, et tout seul coup ce village de pierres qui se dresse,
06:49cette abatiale qui était là-haut,
06:52et ce côté minéral et végétal devait vraiment les fasciner.
06:55Moi mon rêve c'est de m'asseoir sur un de ces petits bancs en bas que tu as,
06:58une après-midi entière pour lire un livre de poésie en face de ce paysage-là, tu vois.
07:03En effet tu as raison, se poser là, regarder la vigne, la forêt, avec un beau livre.
07:07C'est le bonheur absolu.
07:12Prendre le temps avant que ce soit lui qui nous le prenne.
07:14On est d'accord, c'est le chemin.
07:22Si ces paysages poussent à la rêverie,
07:24Vézelay abrite d'autres trésors.
07:28Ces ruelles, pleines de charme,
07:29invitent à la découverte d'une architecture médiévale
07:31et d'un artisanat ancestral.
07:37Mais le point d'orgue du village reste sa basilique,
07:41véritable chef-d'œuvre de l'art roman.
07:45Pourtant ravagé par les destructions de la Révolution
07:48et un incendie en 1819,
07:51l'édifice a échappé à la destruction.
07:53Alors, on touche au but, au terme de la montée,
08:05de cette montée de Vézelay.
08:06Alors on arrive là devant ce magnifique tympan
08:08restauré par Vézelay-le-Duc,
08:09cet architecte qui a quand même sauvé Vézelay
08:11de l'état où il était avec Prosper Mérimé.
08:14Et là on est à la fois à un point essentiel du chemin,
08:18parce qu'on la voit depuis longtemps et on y est arrivé,
08:20et aussi au début de ce qui va être le chemin spirituel,
08:24en rentrant dans l'église.
08:25Vézelay, il y a un avant, il y a un après.
08:32On passe dans un autre monde, parce que c'est ça l'idée.
08:35En fait, on va quitter notre vie civile, tu vois.
08:38On est dans un sas, cette avant-neffe, elle sert à ça.
08:41C'est un sas.
08:42Et on va aller vers le symbole qu'est l'église,
08:45c'est-à-dire la Jérusalem céleste.
08:46On va vers la lumière, parce que c'est tout à fait ça,
08:49la neffe de Vézelay.
08:50Et on profite de ce moment.
08:52Oui, je te rejoins là-dessus,
08:53parce que moi ici, c'est un lieu de ressourcement,
08:56différent de la nature, mais complémentaire pour moi.
08:59Et je pense qu'il y a une question de vibration
09:01et de changement de fréquence, on peut dire ça.
09:05Voilà.
09:06C'est vraiment le ressenti que venait aussi chercher les pèlerins.
09:09Une forme d'apaisement.
09:10Et regarde ce magnifique calendrier zodiacal,
09:13où tu as une alternance de tous les signes du Zodiac,
09:16et aussi les travaux des champs qui correspondaient à l'année.
09:19Donc chaque pèlerin qui arrivait ici,
09:21il connaissait tous ces symboles,
09:23il cherchait son mois de naissance,
09:24il cherchait les travaux des champs qu'il connaissait.
09:27Et ainsi, on rentrait à la fois dans le temps terrestre
09:30et dans le temps céleste,
09:32en faisant le pèlerinage.
09:33C'est toujours agréable de faire le cheminement du nord au sud,
09:58parce que c'est le cheminement traditionnel des pèlerins.
10:01Alors tu vois, le pèlerin, il rentrait par le nord,
10:03là où nous sommes, par le bas côté nord,
10:05il passait autour du cœur,
10:07il voyait la chasse de Marie-Madeleine,
10:10et là, il repartait vers le sud,
10:12de l'ombre, le côté nord, c'est toujours le côté le plus sombre,
10:15vers la lumière.
10:16Une fois qu'il s'était recueilli auprès des reliques de Marie-Madeleine,
10:29les pèlerins pouvaient repartir sur la route,
10:33en direction d'autres sanctuaires qui jalonnent le chemin.
10:35La voie de Vézelay est également appréciée pour ses grands paysages
10:47et sa nature préservée.
10:51Les marcheurs qui la parcourent sont souvent des passionnés de patrimoine.
10:55À quelques kilomètres de Vézelay,
10:59le château de Bazoche est une des étapes du chemin.
11:03Cette demeure devint la propriété au XVIIe siècle
11:06d'un des plus grands génies militaires français,
11:09le maréchal de Vauban.
11:11C'est lui qui imagina les plus importantes places fortes du pays
11:14sous le règne de Louis XIV.
11:16Sophie rejoint Amaury de Sigalas,
11:20le propriétaire de Bazoche
11:22et descendant de l'illustre architecte.
11:27Elle découvre pour la première fois
11:28ce petit joyau de Bourgogne,
11:30qui fut aussi une garnison.
11:33À l'époque de Vauban,
11:35les communs pouvaient accueillir une soixantaine de chevaux.
11:38Et ce bassin, ce qu'on appelle ce Pelliluve,
11:40c'est comme un système de plage.
11:42Vous avez 3 cm au moins profond.
11:43Ça descend en temps douce jusqu'à à peu près 1,60 m.
11:47Et donc, avec une longe,
11:48vous amenez le cheval pour le laver, pour le délasser.
11:50Après, c'est l'on course.
11:52Et c'est ce qui souligne aussi le côté humaniste de Vauban,
11:55qui prenait soin des animaux.
11:56Qui prenait soin de ces montures, exactement.
11:58L'activité était débordante.
12:01Les estafettes venaient de Versailles
12:02ou partaient pour Versailles
12:03ou sur les différents chantiers de fortification.
12:06Donc il y avait vraiment une activité qui était débordante.
12:10L'effervescence des extérieurs du château
12:13se retrouvaient aussi à l'intérieur.
12:15Dans la grande galerie,
12:16c'était l'ébullition intellectuelle.
12:19Donc ici, on rentre dans le cabinet d'études de Vauban.
12:23Et c'est finalement ici
12:25qu'une grande partie de la stratégie de défense du territoire
12:27a été pensée par Vauban
12:30et soumise à Louis XIV et à Louvois.
12:32Donc c'était un haut lieu stratégique.
12:34Oui, c'est impressionnant.
12:37Sous le regard de Louis XIV ?
12:39Sous le regard du monarque.
12:40Voilà.
12:43C'est ici qu'architectes et dessinateurs
12:45ont élaboré avec Vauban
12:47le plan de la fortification parfaite,
12:50celle de Neubrissac en Alsace.
12:52C'est le chef-d'oeuvre de Vauban.
12:56On retrouve ces fameuses constructions,
12:59ces courtines, ces bastions,
13:01ces demi-lunes
13:02qui étaient autant d'éléments
13:04qui permettaient de retarder l'arrivée de l'ennemi.
13:08Tout était prévu ?
13:08Exactement.
13:09Dans les moindres détails ?
13:10Et on a le système parfait
13:12de ce qu'on appelle un système de défense
13:14à l'horizontale.
13:16D'ailleurs, si on se met à genoux,
13:18au niveau du sol,
13:21eh bien, on ne voit absolument pas
13:23ce qui se passe derrière.
13:24Effectivement.
13:25C'est vraiment la défense.
13:26Oui.
13:27Contrairement au château-fort.
13:27Contrairement au château-fort.
13:29Qui était en hauteur.
13:29Exactement.
13:30Et qui était donc visible.
13:34L'effervescence laissait place au silence.
13:37Une pièce plus intime,
13:38chère à Vauban,
13:39dévoile un pan moins connu de ses talents.
13:43Et là, nous sommes dans le bureau de Vauban.
13:48Le cabinet d'écriture.
13:50Voilà.
13:51Alors, c'est ici
13:51que Vauban a écrit
13:54tous ses courriers,
13:56tous ses mémoires,
13:57ses fameuses oisivetés.
13:59Sa dîme royale, également.
14:01Il l'a écrite,
14:02il l'a pensée,
14:03il l'a imaginée ici.
14:04Donc, c'est le berceau
14:05de sa créativité artistique.
14:06Exactement.
14:08Et donc, on comprend que
14:08pour des raisons de confort
14:10et de chauffage,
14:12Vauban est ce petit bureau.
14:14Mais ce qui est tout incroyable,
14:15c'est le plafond.
14:16Puisqu'on aurait pu croire
14:17que Vauban ait choisi
14:19comme décoration de son bureau
14:20à plafond,
14:21notamment avec des attributs militaires,
14:23pas du tout.
14:24Vauban a choisi
14:24un thème tout à fait romantique
14:26qui sont les oiseaux de la région.
14:28Des oiseaux.
14:28Voilà.
14:29Voilà.
14:29Donc, Vauban n'était pas
14:30nécessairement quelqu'un d'austère
14:32parce que militaire.
14:33Non, c'était plus un poète.
14:33Voilà, exactement.
14:35Peut-être qu'il y a une part de rêve
14:36et une part également de romantisme.
14:39Voilà.
14:39Avec les pieds au chaud,
14:40la tête dans les nuages.
14:41Voilà, exactement.
14:42Pas dans les nuages,
14:42pas complètement.
14:43Non, les pieds bien sur terre
14:45et la tête dans les nuages.
14:46Exactement.
14:47Les deux sont importants.
14:47Tout à fait.
14:54Donc là, c'est l'aspect
14:56un petit peu plus personnel,
14:57un peu plus, on va dire,
14:59où j'évoque plus
15:00des souvenirs d'enfance, finalement.
15:01À l'époque de mes grands-parents,
15:03il n'y avait aucune vocation touristique.
15:05Alors certes,
15:06mon grand-père recevait
15:07des militaires,
15:09des officiels
15:09pour montrer la chambre de Vauban,
15:11le bureau de Vauban.
15:12Mais ici, c'était
15:13les appartements d'été.
15:14Donc c'est magique de voir
15:15qu'à la fois,
15:17il y a ce passé historique
15:18très important
15:18et en même temps,
15:20une vie de famille
15:20à l'abri des regards.
15:22Et les deux ont coexisté
15:24dans ce même lieu.
15:26Et cette vue magnifique,
15:28je crois que j'aperçois
15:29la basilique de Vesely.
15:30Juste là.
15:30Vous proposez-y aller.
15:32Ah ben allons-y.
15:32Donc on peut bénéficier de la vue
15:34et ouvrir donc
15:36la porte-fenêtre.
15:37On a une vue directe.
15:38Et voilà,
15:39et on a la vue
15:39donc sur la colline
15:41et la basilique de Vesely
15:42qui est à 7 km
15:44à vol d'oiseau.
15:46Voilà,
15:47et là vraiment,
15:47on a une vue
15:48à 180 degrés.
15:49Ça va du village
15:50de Basoche
15:51où ont enterré Vauban
15:52jusqu'au domaine forestier
15:54qui est attenant,
15:55au château.
15:57Et surtout,
15:57une vue qui n'a pas bougé
15:58depuis Vauban,
15:59complètement protégée.
16:01Magnifique.
16:01Pour continuer sa route,
16:10Sophie prend le chemin
16:11des pèlerins
16:12qui passent par Nevers,
16:14au bord du dernier fleuve
16:15sauvage d'Europe,
16:17la Loire.
16:20Au Moyen-Âge,
16:21les marcheurs
16:21en route pour Compostelle
16:23faisaient des détours
16:24pour chercher les ponts
16:25qui leur permettaient
16:26de traverser ce fleuve.
16:29Ils pouvaient également
16:30le franchir au moyen
16:31de bateaux à fond plat,
16:33les toux.
16:35Une solution plus périlleuse
16:37car ce cours d'eau
16:38est depuis toujours
16:38particulièrement dangereux
16:40en raison de ses bancs de sable
16:42et de ses courants.
16:45Sophie est à bord
16:46d'une de ses embarcations
16:47traditionnelles
16:48avec Christophe Page,
16:49un guide naturaliste.
16:51Il propose des sorties
16:53en petits groupes,
16:54rien de mieux
16:54pour y admirer
16:55la faune et la flore.
16:58Et donc,
16:59quel est l'avantage
16:59pour toi de naviguer
17:01sur un bateau traditionnel
17:02comme celui-ci,
17:03Christophe ?
17:04Déjà,
17:05je suis un amoureux
17:06des bateaux traditionnels.
17:09Et en fait,
17:11les bateaux traditionnels
17:12n'ont pas été faits
17:13par hasard,
17:15c'est-à-dire que
17:15c'est des bateaux
17:16avec lesquels
17:16on navigue correctement,
17:18même par des billes
17:19très faibles
17:20sur la rivière.
17:21C'est-à-dire
17:21qu'on passe,
17:23à la descente,
17:23on passe dans
17:2425 cm d'eau.
17:27Ah oui ?
17:27Oui.
17:27Ces bateaux porteurs
17:31étaient utilisés
17:32dès le 18e siècle
17:33pour le travail
17:34sur le fleuve.
17:36À cette époque,
17:37la Loire était
17:38la première autoroute
17:38de France.
17:40Les touts servaient
17:41alors à extraire
17:42le sable du fleuve
17:43ou à transporter
17:44le bois.
17:46Les mariniers
17:47utilisaient ces bâtons
17:49pour guider
17:50les bateaux
17:51à la descente.
17:53Et puis,
17:53c'est très agréable
17:54aussi de pouvoir
17:55conduire le bateau
17:56à la bourde
17:57parce qu'on sent
17:59l'eau,
18:00on sent la rivière,
18:01on sent si le fond
18:02est sablonneux
18:04ou si c'est plutôt
18:06du jar.
18:07Le jar,
18:07c'est un caillou
18:08qu'on trouve
18:09sur les têtes
18:10de courant
18:12et qui va fixer
18:13le sable.
18:14Les oiseaux,
18:27le calme,
18:28là,
18:28c'est vraiment
18:28tout ce que j'aime.
18:31La parole ici,
18:32elle n'est pas indispensable.
18:33C'est dans le silence
18:44de cette nature préservée
18:45que de nombreuses
18:46espèces cohabitent.
18:49Et particulièrement
18:50ici,
18:51à la confluence
18:52de la Loire
18:52et de l'Allier,
18:54là où la forêt
18:55alluviale rencontre
18:56le bocage.
18:58Cette diversité
18:59de paysages
19:00abrite une faune
19:01et une flore
19:02d'une richesse rare.
19:09Selon les saisons,
19:11le va-et-vient
19:11du lit de la Loire
19:12découvre
19:13ou recouvre
19:14les berges.
19:16Sur les grèves,
19:18le décor de sable
19:19est propice
19:19à la nidification
19:20des oiseaux migrateurs
19:21venus d'Afrique
19:22ou des pays nordiques.
19:27Ah oui,
19:27là,
19:27il y a de l'activité,
19:28là.
19:30Tiens,
19:30là,
19:31tu as un balai
19:31de grands corps.
19:32Cormorant,
19:32vas-y.
19:33Très joli.
19:36Magnifique.
19:36Ah oui,
19:37là,
19:37je les vois bien.
19:38Donc,
19:38le grand Cormorant,
19:39c'est un oiseau
19:40qui,
19:40pour la plupart,
19:41nous viennent
19:41Norvège,
19:43Chouette-Finlande,
19:44mer Baltique.
19:45Et c'est des oiseaux
19:46qui vont venir
19:47passer l'hiver
19:48chez nous.
19:49C'est un oiseau
19:50très intelligent.
19:51Ils arrivent
19:52et tu vas en avoir
19:53une vingtaine
19:54qui va aller prospecter
19:55pour voir
19:55le stock poisson
19:56disponible.
19:58On les voit plonger,
19:59là.
19:59Je les vois plonger.
20:00Et ils vont rester
20:01à vingt,
20:02trente,
20:02quarante,
20:03cinquante
20:03en fonction
20:04de la nourriture
20:04disponible
20:05et les autres
20:06continuent
20:07de prospecter.
20:13Ce spectacle
20:14de la nature
20:15évoque un tableau
20:16hors du monde
20:17et du temps,
20:18comme suspendu
20:19au chant des oiseaux
20:20et au bruit de l'eau.
20:22c'est l'éphémère.
20:24C'est l'éphémère.
20:24C'est l'éphémère.
20:25Voilà, tu vois,
20:26là, moi,
20:26je trouve ma nourriture
20:27et ça me régénère
20:29à fond.
20:30Tout à fait.
20:31Et tout l'espace
20:32que tu vois ici,
20:33c'est l'espace
20:34de liberté
20:35de la rivière.
20:36C'est-à-dire que là,
20:37aujourd'hui,
20:37on a des grèves,
20:39mais on peut aussi
20:41avoir que de l'eau.
20:43La richesse
20:44de ce milieu,
20:45c'est que c'est éphémère,
20:46en fait.
20:47Après sa balade
21:05sur la Loire,
21:06Sophie avait envie
21:07de faire un petit détour
21:08par Avalon
21:09pour déguster
21:09une recette typique
21:11de la région.
21:13Dans cette ville,
21:14le chef Guillaume-Lin
21:15est une institution.
21:17Il aime partager
21:18tous ses secrets
21:19de magicien.
21:20Il a transformé
21:21une spécialité locale,
21:23en apparence assez simple,
21:24en un plat raffiné.
21:27Alors Guillaume,
21:28qu'est-ce que vous nous préparez ?
21:29Alors je prépare
21:30des oeufs en meurette,
21:31la spécialité bourguignonne.
21:33Le plat bourguignon
21:34par excellence.
21:35Le plat bourguignon, oui.
21:36La base des oeufs en meurette,
21:38c'est sa sauce agrémentée
21:40d'échalotes et de thym.
21:42Et comme toute recette
21:43bourguignonne qui se respecte,
21:45elle mijote
21:45dans un bon vin du coin.
21:48L'autre subtilité de ce plat,
21:50c'est la cuisson des oeufs.
21:52Alors,
21:54donc c'est 3 oeufs, hein,
21:56vous mettez ?
21:56Normalement, c'est 2.
21:57D'accord, oui.
21:58Et quand c'est des amis,
21:59on en met 3.
22:00D'accord.
22:00Donc là, il faut créer un mouvement,
22:04c'est ça ?
22:04Pour lancer...
22:05Voilà.
22:06Pour que le jaune s'emballe.
22:07Voilà, tout à fait.
22:08C'est ça ?
22:09Il faut que ça tourne.
22:10Et 3 minutes.
22:12En tout cas, ça sent bon, hein.
22:13Et la recette vient des anciens
22:16qui faisaient un oeuf bourguignon
22:18le dimanche
22:19et il restait toujours de la sauce.
22:22Et le soir,
22:23on finissait la soirée
22:25avec des oeufs en meurette.
22:27C'est-à-dire qu'on cassait les oeufs
22:29dans le restant de la sauce du bourguignon.
22:31Et ça finissait le repas du dimanche.
22:33Les oeufs remontent à la surface.
22:37Quand ils sont cuits.
22:39Tout le blanc.
22:40La robe se forme autour du jaune d'or.
22:43Tout à fait.
22:45Et là, on a une danseuse
22:47en dentelle.
22:49Magnifique, hein.
22:51C'est un art, hein, quand même,
22:52les oeufs meurettes.
22:53Vous êtes un artiste, hein.
22:54Ah ben, j'ai l'habitude.
22:55J'en ai fait des millions.
22:59Bien écoutés, là, surtout.
23:03Ma sauce finie.
23:12Une petite poêlée de giroles,
23:14de lardons et d'oignons glacés
23:16viendra rehausser le goût du plat.
23:22Et la touche finale,
23:23des petites allumettes badigeonnées
23:25à l'huile et à l'ail,
23:27puis passées au four.
23:29Et voilà, ce plat terminé.
23:33On va déguster
23:35ces oeufs meurettes
23:37à la bonne froquette
23:38dans ta cuisine.
23:39Oui, même dans l'office.
23:41Donc là, on va percer
23:42la petite membrane
23:43pour laisser sortir
23:44le jaune d'or onctueux
23:46qui va se répandre
23:49dans la sauce.
23:52Oh là là là là.
23:53Et là, toutes les saveurs
23:54se mélangent et c'est...
23:55Voilà.
23:55Incroyable.
24:01Bravo.
24:02Merci.
24:02Notre périple sur la route
24:17de Compostelle
24:18se poursuit en plein cœur
24:20du Périgord.
24:24Dans ces paysages
24:25sillonnés par les rivières,
24:27la région de Périgueux
24:29abrite de nombreux trésors.
24:32Un patrimoine foisonnant,
24:34fait d'abbayes
24:35et de cathédrales exceptionnelles.
24:37Ségolène Cavellot
24:48est une Périgourdine
24:49d'adoption.
24:51Conquise par la région
24:52pendant ses vacances d'enfance,
24:53elle a décidé
24:54quelques années plus tard
24:55de s'installer à Périgueux.
24:58En ayant grandi
24:59en région parisienne,
25:00c'est vrai que moi
25:01j'avais qu'une envie,
25:01c'était de retourner
25:02à la campagne
25:02et de pouvoir me replonger
25:04dans quelque chose
25:05de plus authentique
25:06et de plus chaleureux,
25:07de plus vivant,
25:08de plus vrai.
25:11Et c'est dans les plus
25:12anciennes rues de la ville
25:13que Ségolène a choisi
25:14d'exercer sa passion.
25:17Dans sa boutique,
25:18elle vend les bijoux
25:19et les objets
25:19qu'elle fabrique à la main.
25:30Autour de la cathédrale,
25:32dans les crins
25:32des petites ruelles,
25:34l'architecture renaissance
25:35raconte l'âge d'or
25:36de Périgueux.
25:40Et c'est dans ce dédale
25:41que Ségolène retrouve
25:42Martine Balou,
25:43guide du patrimoine.
25:44« Tu vois,
25:48c'est tous ces lacis
25:49de ruelles
25:50qui font cette définition
25:52de Périgueux,
25:53c'est un véritable labyrinthe. »
25:55« Ah oui, ça j'ai remarqué
25:56tout de suite
25:56avec beaucoup de petites places,
25:58de petites rues,
25:59d'enchevêtrements de maisons
26:00et beaucoup de tourelles,
26:02d'escaliers,
26:03de portes,
26:04c'est impressionnant. »
26:06La rue du Calvaire
26:09débouche sur une place
26:10bien connue de Périgueux,
26:11au pied de la cathédrale Saint-Front.
26:14La place du Clautre
26:15fut au XIIe siècle
26:16la place des exécutions,
26:18mais elle avait heureusement
26:19d'autres fonctions.
26:21« Et donc là,
26:22aujourd'hui,
26:23c'est jour de marché. »
26:24« C'est jour de marché. »
26:25« Alors c'est jour de marché,
26:26je te dirais,
26:27depuis le Moyen-Âge,
26:29car ici,
26:30ce sont les rassemblements
26:31des marchands,
26:33des artisans
26:34au pied des reliques
26:35de Saint-Front
26:36qui s'expriment
26:37avec la cathédrale.
26:38Et outre cela,
26:39c'est les étals,
26:40c'est les couleurs,
26:42c'est les saveurs,
26:43c'est tous ces bons produits
26:44de Périgueux.
26:46C'est quand même
26:46un lieu vraiment incroyable.
26:49« Ça donne envie. »
26:51Aujourd'hui encore,
26:55la place du Clautre
26:56reste l'une des plus fréquentées
26:58et des plus animées
26:59de la ville.
27:01La cathédrale Saint-Front
27:15fut construite
27:15au XIIe siècle
27:17dans un style
27:17mêlant des influences
27:18romanes et byzantines.
27:26Sa présence
27:27sur la route
27:28de Saint-Jacques-de-Compostelle
27:29lui a valu
27:30d'être classée
27:31au patrimoine mondial
27:32de l'UNESCO
27:33en 1998.
27:36« Du coup,
27:37l'intérieur de la cathédrale,
27:38personnellement,
27:39j'aime bien venir
27:39m'y recueillir
27:40de temps en temps,
27:41me couper un peu
27:41du quotidien,
27:42même quelques minutes,
27:43je trouve ça agréable. »
27:47« Peut-être que tu ne connais
27:48pas bien,
27:50ou pas du tout,
27:51la chapelle,
27:52la chapelle dédiée
27:53à Saint-Jacques-de-Compostelle,
27:55justement,
27:55puisqu'on est sur le chemin,
27:57sur la voie de Vézelé. »
27:59« Je ne connais pas. »
28:00« Alors,
28:01il faut y aller. »
28:01« Avec plaisir. »
28:06« La fameuse chapelle,
28:09très intime,
28:11avec le pèlerin,
28:12qui nous rappelle
28:13qu'on fait étape
28:15à Périgueux,
28:16avec toute sa symbolique,
28:18sa pèlerine,
28:20avec son bâton
28:21en forme de crosse,
28:23avec son chapeau relevé,
28:25qui est illustré
28:27par la fameuse coquille
28:28Saint-Jacques,
28:29et qui nous entraîne
28:32dans l'esprit
28:33du voyage
28:33à la fois spirituel
28:35et sur les chemins. »
28:40C'est au Moyen-Âge
28:41que la coquille
28:41devint l'emblème
28:42du pèlerin de Saint-Jacques.
28:45Elle permettait aussi
28:46de boire dans les fontaines
28:48ou de demander l'aumône.
28:53Ségolène porte maintenant
28:54un nouveau regard
28:55sur cette cathédrale
28:56qu'elle commence
28:57à mieux connaître.
28:59En accédant au toit
29:01de l'édifice,
29:02elle va en discerner
29:03une autre facette.
29:10« Je suis vraiment contente
29:11parce que c'est la première fois
29:13que je monte
29:14sur les toits
29:15de la cathédrale.
29:16C'est vraiment
29:16une très belle découverte. »
29:18« Tu vois, ici,
29:19c'est l'endroit idéal
29:20parce qu'on est
29:21sur un promontoire rocheux,
29:22sur une colline.
29:24Et là, on a deux vues.
29:26Au nord,
29:27c'est la ville
29:27qui s'étale,
29:29qui s'est construite
29:29comme un puzzle.
29:31Et tu vas voir,
29:32en fait, au sud,
29:33c'est la ville bucolique,
29:35c'est la campagne,
29:36c'est la rivière,
29:36c'est le méandre de l'île
29:38où tu aperçois
29:39aussi les collines.
29:41Périgueux,
29:41c'est quand même
29:42comme une petite Rome,
29:44la ville aux sept collines.
29:45Et c'est d'ici vraiment
29:46qu'on a une sensation
29:47extraordinaire
29:48de hauteur
29:50et d'élévation. »
29:54La majestueuse cathédrale
29:55domine la ville.
29:58L'originalité
29:59de cet édifice,
30:01ce sont ses dômes.
30:04Construits au Moyen-Âge,
30:05ils ont été entièrement
30:06rénovés
30:07et transformés
30:08au 19e siècle
30:09par l'architecte
30:10Paul Abadie.
30:11« Auparavant,
30:14cinq coupoles
30:14au Moyen-Âge
30:16et puis avec la reconstruction,
30:17Abadie va se permettre
30:19d'ajouter des éléments.
30:22Il va rajouter ses piles
30:23avec ses pyramidions
30:25et ses clochetons
30:25et on va arriver
30:26à 12 de plus.
30:30Et c'est la raison
30:30pour laquelle aujourd'hui,
30:32nous avons un dôme
30:34complètement différent,
30:36finalement,
30:37qui est beaucoup plus arrondi
30:39et surtout,
30:40qui nous rappelle
30:41le Sacré-Cœur
30:42parce qu'il va s'inspirer
30:43en 1874
30:45lorsqu'il gagne le projet
30:46de construction
30:47du Sacré-Cœur
30:48de Périgueux.
30:49Du coup,
30:50vraiment petite fierté
30:51parce que pour une fois,
30:52c'est Périgueux
30:52qui aura inspiré
30:53la capitale
30:54et pas l'inverse
30:55au niveau des constructions.
30:56Entre Saint-Franc
30:57et le Sacré-Cœur,
31:00c'est une histoire de cœur,
31:01une histoire commune
31:02de Périgueux à Paris.
31:04C'est génial.
31:10Au cœur de la ville,
31:23les berges de la rivière Lille
31:25racontent un autre pan
31:26de l'histoire de Périgueux.
31:27Ségolène navigue
31:30avec Michel Cadet
31:31et les membres
31:32du club de canoë
31:33qui organisent
31:34des visites guidées
31:35au fil de l'eau.
31:36Passer les belles demeures
31:40renaissance,
31:41c'est le dépaysement.
31:46Tu vois,
31:47c'est assez sauvage ici.
31:48Ah oui.
31:49Et là, du coup,
31:50on est en train
31:50de découvrir
31:51un peu une autre facette
31:52de la ville.
31:53Le monument change.
31:55Tu as raison.
31:55On est sortis de la ville
31:56et on est déjà,
31:57on a fait 150 mètres
31:58et on est déjà arrivé
31:59dans les faubourgs
32:00à telle enseigne qu'autrefois,
32:02c'était là
32:02où on mettait
32:03les malades,
32:03les lépreux,
32:05les tanneries.
32:06C'est-à-dire
32:06tout ce qui était censé
32:07ne pas être très...
32:09Enfin, facile à voir.
32:10Enfin, il valait mieux
32:10les éloigner un peu.
32:11On les mettait à la périphérie,
32:12mais la périphérie,
32:13on y est.
32:16C'est vraiment champais,
32:17c'est vraiment charmant ici.
32:18J'aime beaucoup.
32:19C'est tout de suite
32:19un peu dépaysant.
32:20Oui, on est vraiment
32:21tout de suite
32:21en pleine campagne
32:22et là, j'ai l'impression
32:23que c'est beaucoup plus
32:23pavillonnaire
32:24sur cette berge-là.
32:26Oui, c'était
32:26les anciennes zones maraîchères
32:27qu'il fallait bien alimenter
32:29la ville.
32:29Donc, les horticulteurs
32:31et des maraîchers
32:32étaient tout autour
32:33et notamment dans cette partie-là
32:34en amont de Périgueux.
32:36Après, très rapidement,
32:37tous ces territoires
32:38ont été bâtis
32:39et les jardins
32:39se sont réduits.
32:40Mais il reste encore
32:41donc des maraîchers.
32:42Même les serres municipales
32:43sont ici.
32:44D'accord.
32:45Et en furtant un peu,
32:46j'ai vu des noms de rues
32:47assez atypiques
32:48dans le coin.
32:49C'est que les Américains
32:50ont implanté
32:51pendant la Première Guerre mondiale
32:53un hôpital militaire
32:55sur cette zone
32:56et ils ont laissé
32:58des noms de rues.
32:59Rue de Chicago,
32:59rue John Kennedy,
33:03rue du Canada.
33:04C'est ça.
33:04Donc, en fait,
33:06ça vient de cette époque
33:07où l'armée américaine
33:08était ici.
33:09Et donc,
33:09tous ces jeunes
33:10ont attiré autour d'eux
33:12une population féminine.
33:14Voilà.
33:15Et donc,
33:15il fallait s'encanayer.
33:16Et pour s'encanayer,
33:17donc,
33:17il y avait des guinguettes
33:18et notamment une guinguette
33:20qui se trouve un peu plus haut.
33:21Et on venait manger
33:22une fricassée de poissons.
33:24Ensuite,
33:24on prenait un pédalo
33:25et on traversait,
33:27on allait dans les champs
33:28un peu plus loin.
33:29Se promener.
33:30Se promener.
33:31Tout à fait.
33:33Et justement,
33:34la guinguette de Barnabé,
33:36c'est le point d'orgue
33:36de la balade de Ségolène
33:38sur l'île.
33:41Remodelée au fil des années
33:42dans un style art déco,
33:43son histoire ne s'arrête pas
33:44à la Grande Guerre.
33:47Et elle reste rattachée
33:48à la mémoire collective
33:49de tous les Périgourdins.
33:53Bon, ben ça y est,
33:53on y est.
33:54C'est le but
33:54de notre périple
33:56de 2 kilomètres.
33:57On est arrivés
33:57à Barnabé,
33:58qui est une guinguette
34:00qui a été construite
34:01par la famille Foussard.
34:02Avant,
34:02il y avait un dénommé
34:03Pipolo
34:04qui vendait
34:04quelques petites fritures.
34:05On pouvait faire
34:06un peu de pédalo,
34:07mais ils ont transformé
34:09l'endroit
34:09et c'était l'endroit
34:10où se retrouvaient
34:10tous les militaires,
34:11à la fois du camp américain
34:13et ceux qui étaient
34:15dans nos garnisons
34:16ici,
34:16Périgourdine.
34:17Et c'est d'ici
34:20que les soldats
34:21traversaient la rivière
34:22en pédalo
34:22pour explorer
34:23l'autre rive
34:24avec leurs fiancés.
34:30C'est aussi
34:30le seul endroit
34:31périgueux
34:32où les habitants
34:32pouvaient apprendre
34:33à nager.
34:36Sur fond d'accordéon
34:37ou de jazz,
34:39les Périgourdins
34:39découvraient le début
34:40des loisirs,
34:42devenus le symbole
34:43d'une liberté gagnée.
34:44C'est l'endroit
34:46qui correspondait bien
34:48à l'esprit de l'époque
34:48puisque c'était
34:49les premiers congés payés.
34:51La découverte
34:51des loisirs aussi.
34:52C'était la découverte
34:53des loisirs,
34:54c'était une autre époque.
34:55C'était une époque
34:56assez fantastique.
34:58Je m'imagine bien,
34:59on va venir guincher ici.
35:02Avouez que l'endroit
35:03est charmant.
35:06J'adore l'ambiance
35:07en tout cas.
35:07Ségolène poursuit
35:14son voyage
35:15au fil de l'eau
35:15vers un affluent
35:17de l'île.
35:20Dans la vallée
35:21du Verne,
35:22à Neuvik,
35:23se cache une maison
35:24au charme authentique.
35:26Ses murs
35:26abritent un savoir-faire
35:28ancestral
35:28jalousement gardé
35:30depuis cette génération.
35:34Paul Dieudonné
35:35assure à son tour
35:36la pérennité
35:37de cette tradition familiale
35:38qui dure depuis 1857.
35:42Aujourd'hui,
35:43on découvre
35:43le moulin
35:44de la Vessière
35:44à Neuvik.
35:45Exactement.
35:45C'est pas du tout
35:46que tu vas me faire découvrir.
35:49Avec grand plaisir.
35:50Avec grand plaisir.
35:51C'est un moulin de famille
35:51qui a plein d'histoires
35:53à raconter.
35:53Ah, j'ai hâte.
35:58Alors là,
35:59moi, je suis ravie
36:00parce que moi,
36:02qui ai gardé
36:03un peu une âme d'enfant
36:04et qui ai dans
36:04toutes les machines,
36:05les vieilles pierres,
36:06les rouages.
36:07Ici, on est servis.
36:09Ah oui, on est servis.
36:09Le moulin lui-même
36:10date du 16e siècle
36:11et on fonctionne
36:13toujours de la même façon.
36:14On utilise toujours
36:15le même savoir-faire
36:16et toujours les mêmes machines
36:18en partie
36:18pour fabriquer
36:19nos huiles aujourd'hui.
36:22Ici,
36:23grâce à ces machines
36:24aussi anciennes
36:24qu'efficaces,
36:25une huile de noix
36:26d'exception
36:27est fabriquée chaque jour.
36:28Et ce décor
36:31en chanteur
36:32ne fonctionne
36:32qu'avec la force
36:33motrice de l'eau.
36:36Je sais que
36:36l'huile de noix
36:37dans la région,
36:37c'est vraiment
36:38une valeur sûre.
36:40Ah oui, complètement.
36:41Et donc,
36:41il faut savoir
36:41que dans les temps anciens,
36:43l'huile de noix,
36:43c'était un peu considéré
36:45comme l'or du Périgord.
36:47Elle servait notamment
36:48à payer les impôts.
36:50Les paysans
36:50payaient leurs impôts
36:52en sentiers de noix.
36:54Et donc,
36:54l'huile de noix
36:55fait partie
36:55du paysage gastronomique
36:57de notre Périgord
36:59et a su évoluer
37:01au fil des siècles.
37:02C'est passionnant, ça.
37:03Je pense que je vais essayer
37:04de payer mes impôts
37:05à l'huile de noix.
37:06Mais en attendant,
37:07sur une petite salade verte
37:08du coin,
37:08c'est vraiment...
37:09Sur une salade verte,
37:10c'est plutôt sympa.
37:12Alors, tu vois,
37:13Ségolène,
37:14là, c'est la première étape.
37:15On va écraser
37:17les cerneaux de noix.
37:19Donc pour ça,
37:20on va les mettre
37:20dans la meule,
37:21soit 40 kg.
37:23Hop !
37:25Et on va ensuite
37:26actionner la meule.
37:33D'accord.
37:34Waouh !
37:36Et donc là, du coup,
37:3740 kg de noix,
37:38ça donne à peu près
37:39combien d'huile à la fin ?
37:40Alors, ça va rendre
37:41à peu près à moitié.
37:42Donc avec 40 kg
37:43de cerneaux de noix,
37:44on va obtenir
37:44à peu près 20 litres d'huile,
37:46voire même un petit peu plus
37:47parfois.
37:48D'accord.
37:48L'énorme meule en silex
37:53d'une demi-tonne
37:54broie les cerneaux de noix
37:55comme elle le faisait
37:56déjà au 19e siècle,
37:58dans le respect
37:59de la tradition périgourdine.
38:02La pâte obtenue
38:03est ensuite chauffée
38:04dans une grande poêle.
38:07C'est cette cuisson
38:08qui donne tout son goût
38:09à l'huile de noix.
38:09Tout le savoir-faire
38:11de la fabrication
38:12réside vraiment
38:13dans cette étape
38:14parce que c'est vraiment
38:15l'aspect de la pâte
38:16et l'œil de l'huilier
38:18qui va savoir
38:19que la pâte est prête
38:21pour passer
38:22à la 3e étape
38:23de la fabrication,
38:24la presse,
38:25où on va enfin
38:26obtenir notre huile.
38:27D'accord.
38:29Toute la pâte
38:30qu'on a obtenue
38:31à l'étape précédente,
38:32on va la mettre
38:33dans le pressoir,
38:34dans ces toiles
38:34qu'on appelle des scourtins.
38:36Ces scourtins,
38:37ils vont nous permettre
38:37d'extraire l'huile
38:39de la pâte.
38:40On va ajouter
38:41les cales en bois
38:42par-dessus
38:43et enfin,
38:45on va actionner
38:46le pressoir.
38:47Le bois que tu vois,
38:48c'est de l'ormeau.
38:50C'est un bois
38:50qui est très résistant
38:51et donc,
38:52il faut que le bois
38:53résiste à 40 tonnes
38:55de pression à peu près
38:56parce que le pressoir
38:56déploie cette force-là.
39:00Et l'huile,
39:01c'est assez magique,
39:03va se mettre à couler.
39:04Tu vois,
39:04elle commence déjà
39:05à perler.
39:06C'est fou
39:07parce qu'on dirait presque
39:07de l'or liquide.
39:08C'est aussi pour cela
39:10qu'on appelait
39:11l'huile de noix
39:11l'or du Périgord
39:12pour sa couleur
39:13ambrée,
39:14légèrement dorée
39:15qui la rend si belle.
39:18La boucle est bouclée.
39:19La boucle est bouclée,
39:20exactement.
39:30Notre voyage
39:31sur les traces
39:31des pèlerins de Saint-Jacques
39:32continue au pied
39:34des Pyrénées,
39:34entre le Béarnes
39:36et le Pays Basque.
39:39Ici,
39:40la nature offre
39:41des perspectives
39:41à couper le souffle.
39:45Aux confins
39:46de ces paysages,
39:47dans les Pyrénées,
39:48les marcheurs
39:49en route vers Compostelle
39:50accomplissent
39:51leurs derniers efforts
39:52avant d'atteindre,
39:53enfin,
39:54les terres espagnoles.
39:55Florian Constantin
40:02est un amoureux
40:02de ces grands espaces.
40:05Ancien restaurateur
40:06et photographe culinaire,
40:08c'est pour lui
40:08un plaisir
40:09de capter
40:09les instants
40:10qui font l'essence
40:11de ce territoire.
40:13Ce que j'aime ici,
40:14c'est,
40:15bien évidemment,
40:15c'est les gens,
40:16la culture,
40:17les paysages
40:17qui sont magnifiques,
40:19ces montagnes
40:19un peu escarpées,
40:21ces couleurs,
40:21c'est juste fabuleux.
40:23Originaire du Luberon,
40:26Florian s'est installé
40:26dans le Béarn
40:27il y a 20 ans
40:28et compte bien y rester.
40:30Quand on vient ici,
40:31on a du mal à repartir.
40:32J'en suis la preuve vivante.
40:38Pas étonnant
40:39que Florian
40:40ne veuille pas quitter
40:41ces paysages
40:41qui offrent des décors
40:43constamment changeants
40:44au fil du temps.
40:49Florian a décidé
40:50de commencer
40:50son escapade
40:51aux portes du Béarn
40:52par une immersion
40:54dans l'histoire
40:54de la cité médiévale
40:56de Sauve-Terre.
40:58Une halte incontournable
41:00sur les chemins
41:01de Saint-Jacques
41:02face au méandre
41:03de la gave.
41:06En contrebas
41:07du village,
41:08Florian a rendez-vous
41:09avec Elodie Coupry
41:10au pied du pont
41:11emblématique
41:12de Sauve-Terre,
41:14le pont de la légende.
41:17On y est,
41:18sur le pont.
41:19Cette vue,
41:20magnifique.
41:21Alors,
41:21comme dans tes souvenirs ?
41:23Oui,
41:23Sauve-Terre de Béarn.
41:25Cette tour,
41:26l'église.
41:27C'est beau, hein ?
41:28Ce pont que l'on emprunte
41:29aussi est super chouette.
41:31Tu connais son utilité
41:32autrefois ?
41:32C'est une porte
41:33de passage.
41:35C'est la porte
41:35d'entrée de Sauve-Terre,
41:36en fait.
41:37Le pont était relié
41:38à l'île,
41:38au milieu du Gave,
41:39par un pont levier en bois.
41:41Sur l'île,
41:41tu avais un système
41:42de passerelles
41:43sur pilotis
41:43et il y avait
41:44un autre pont.
41:45C'est par là
41:45qu'on arrivait
41:46à Sauve-Terre
41:47quand on venait
41:47du Pays-Basque.
41:48Un péage, quoi.
41:49Exactement,
41:50déjà à l'époque.
41:51Tout était taxé,
41:53le petit piéton.
41:54D'accord.
41:55On s'est rendu compte
41:55de la richesse
41:56de la ville à l'époque.
41:58C'était une ville riche
42:00grâce à ce pont.
42:01Tu avais des gardes
42:02au premier étage
42:03qui pouvaient surveiller,
42:04qui manœuvraient
42:05le pont levier.
42:06D'accord.
42:06Et juste après,
42:08tu avais un hôpital
42:09de pèlerins aussi,
42:10de Compostelle.
42:11À la place
42:12de cette maison, là ?
42:13Cette maison
42:14était un hôpital
42:15des pèlerins
42:16de Compostelle.
42:16D'accord.
42:19Ici,
42:20les marcheurs
42:21venaient chercher
42:22un refuge pour la nuit
42:23et les soins nécessaires
42:24pour continuer leur route.
42:28Au Moyen-Âge,
42:29ces étrangers
42:30de passage
42:31s'arrêtaient là.
42:32Redoutés par les habitants,
42:34ils n'avaient pas
42:34l'autorisation
42:35d'entrer dans le village
42:36entièrement fortifié.
42:42Donc là,
42:42nous passons
42:43une porte de sauveterre.
42:44Eh oui,
42:45te voilà à nouveau
42:46en sécurité
42:47dans la cité médiévale.
42:48Alors,
42:49ça sent mieux d'un coup, là.
42:49N'est-ce pas ?
42:50Oui.
42:51Donc, tout en haut,
42:51tu avais la maison forte
42:52qui surveillait
42:54cette entrée-là
42:54de la ville.
42:56Et puis ici,
42:57tu avais toutes
42:57les petites boutiques,
42:58les échoppes.
42:59Donc là,
43:00tu avais le noyau actif
43:02de l'époque.
43:03D'accord.
43:04Des petites tanneries aussi.
43:05on utilisait
43:06les pentes du gave
43:07pour nettoyer
43:08les peaux des bêtes.
43:09D'accord.
43:09On a du mal à s'imaginer.
43:10Maintenant,
43:11ce n'est plus que des maisons
43:11d'habitation.
43:12C'est incroyable.
43:13C'est beau.
43:13C'est un quartier
43:14qui a une âme.
43:15Tu as des murs
43:16avec les galets du gave.
43:18C'est un grand charme
43:20en fait.
43:20On voit bien les murs.
43:22Exactement.
43:23Là, tu as l'architecture
43:24béarnaise en plus.
43:26Puis ce côté vieille pierre
43:27et nature.
43:28Et puis c'est calme.
43:29C'est calme.
43:30C'est vrai qu'on n'entend
43:30pas de bruit.
43:34La vie de sauveterre
43:35n'a pourtant pas toujours
43:36été aussi calme.
43:39La cité fortifiée
43:40protégeait le royaume
43:41des vicomtes
43:42contre les incursions
43:43des Basques
43:43en terre béarnaise.
43:46Parmi les remparts,
43:48seule une tour
43:48et l'église
43:49ont résisté
43:50à la victoire
43:50des Basques
43:51au XVIe siècle.
43:54Et donc là,
43:56on va arriver
43:56à mon petit coin préféré
43:58que tu connais certainement.
44:00Le meilleur
44:01ou le plus joli
44:01point de vue de sauveterre ?
44:03Le meilleur spot
44:03de sauveterre.
44:05Le plus joli
44:06sur les montagnes,
44:08sur le gave
44:09et la tour Montréal
44:11ici,
44:12toujours debout
44:13qui surveille la ville.
44:15Tu imagines les gardes
44:16postés à plus de 30 mètres
44:18de hauteur
44:18sur des balcons...
44:20C'était charpenté
44:20le tour.
44:21Oui,
44:21tu avais des bours
44:22de défense
44:23et des balcons en bois
44:24qui étaient accrochés
44:25aux façades
44:25et ils pouvaient surveiller
44:26toutes les arrivées
44:27du gave ici,
44:28jeter toutes sortes
44:29de projectiles
44:30aux assaillants
44:30arrivés au pied
44:31de la tour.
44:33Il fallait être motivé
44:34pour s'en prendre
44:34à sauveterre
44:35parce que tu avais
44:36peu de chances
44:36d'échapper à la vigilance
44:37des soldats.
44:38Je peux bien croire.
44:39Et puis derrière,
44:40sa copine,
44:41l'église
44:41qui surveillait aussi
44:43sauveterre.
44:44Saint-André.
44:45L'église Saint-André,
44:47c'est ça.
44:47Et là aussi,
44:48tu avais des soldats,
44:49en fait.
44:49Il n'y avait pas de toit,
44:50mais c'était un chemin
44:51de ronde
44:51et puis tu avais des soldats
44:52au sommet de l'église
44:54qui surveillaient également
44:55les arrivées du gave,
44:56en fait.
44:56Et le pont de la Légende
44:58en contrebarre ?
44:59C'est ça.
45:00C'était une ville fortifiée
45:02avec un panorama magnifique.
45:10Loin du village protégé
45:11de sauveterre de Béarnes,
45:13se cache un autre sanctuaire,
45:15plus insolite.
45:18Dans la vallée de l'Arberou,
45:20au cœur des entrailles
45:21de la terre,
45:21des grottes privées
45:23abritent une véritable
45:24merveille géologique.
45:30Alors Joël,
45:31quel héritage ?
45:33Oui, c'est surtout
45:35une responsabilité
45:36à chaque génération.
45:38Je veux bien croire.
45:40Joël Daricot
45:41est l'heureuse propriétaire
45:43de deux grottes préhistoriques,
45:45Isturitz et Ocho Selaya,
45:48un patrimoine ouvert
45:49à la visite
45:50et aux recherches scientifiques.
45:51Dans ces cavités,
45:56pendant 80 000 ans,
45:57les Homo sapiens
45:58se sont regroupés
45:59pour échanger des savoirs,
46:01des matières premières
46:02et même des objets d'art sculpté.
46:08Cette cathédrale du temps
46:10abrite un véritable
46:11chef-d'œuvre de la nature,
46:14des concrétions féeriques
46:15à faire palir
46:16les plus grands sculpteurs.
46:21Alors ici,
46:25nous sommes 15 mètres plus bas
46:27à Ocho Selaya,
46:29qui est une grotte sanctuaire.
46:31C'est-à-dire que ce n'est pas
46:33tout le monde
46:33qui pénétrait dans cette grotte.
46:35C'était sans doute
46:36des initiés.
46:37On est privilégiés, alors.
46:38Si on se considère
46:41comme des initiés.
46:44Et dans cette salle
46:46en particulier,
46:47c'est très spécial
46:48parce qu'il y a
46:49ces draperies verticales
46:51qui sont sonores.
46:53On appelle ça
46:53des lithophones.
46:55C'est incroyable.
46:55lithos,
46:57pierre,
46:58faune,
46:58qui sonnent.
46:59Il faut se dire
47:00que ces hommes préhistoriques
47:02connaissaient la propriété
47:04déjà de ces concrétions.
47:06Et vraisemblablement,
47:08ils les utilisaient.
47:11Et à l'heure actuelle,
47:12nous recevons
47:13Pierre et Stèvres,
47:14artistes et compositeurs,
47:17qui prend les sons
47:18de ces lithophones
47:19pour composer
47:21des mélodies sonores.
47:22Alors,
47:23comment il pratique ?
47:24Comment il fait
47:24pour sortir les sons
47:26de la grotte ?
47:27Il tape avec
47:28un maillet spécial.
47:30Et comme c'est un musicien,
47:32il choisit,
47:34en fonction de l'épaisseur
47:35et de la densité
47:37de la colonne,
47:39il choisit les sons.
47:41Et donc,
47:41il s'inspire
47:42du monde préhistorique.
47:44Il est en communion
47:45avec la grotte
47:47et peut-être
47:48la même communion
47:50que ces hommes
47:51avaient
47:51quand ils occupaient
47:52les lieux.
47:54C'est original.
48:08Si les hommes préhistoriques
48:10communient
48:10avec les éléments,
48:12les pèlerins d'aujourd'hui
48:13marchent vers Compostelle
48:14en harmonie
48:15avec la nature
48:16et le patrimoine
48:17qui les entoure.
48:18Saint-Jean-Pied-de-Port
48:20est la dernière ville-étape
48:21du chemin de Saint-Jacques
48:23avant la traversée
48:24des Pyrénées
48:24vers l'Espagne.
48:28Ici,
48:28c'est la tradition.
48:30Tous les marcheurs
48:30passent par la porte
48:32qui date du XIIIe siècle.
48:34C'est là que
48:35Sylvie Mercapide,
48:36guide,
48:37attend Florian.
48:39Donc là,
48:40on passe
48:41sous la porte Saint-Jacques
48:42qui est l'entrée symbolique
48:44des pèlerins
48:44dans la ville.
48:45D'ailleurs,
48:45tu retrouves
48:46la pierre locale
48:47ici de Saint-Jacques-de-Port.
48:49C'est du gré.
48:49C'est du gré rose.
48:52On voit que toutes les maisons
48:53sont de cette couleur.
48:54Oui,
48:54c'est vrai que ça donne
48:55beaucoup de charme
48:56à nos maisons.
48:57Et alors,
48:58bon,
48:58voilà,
48:58c'est mythique ici.
49:00On passe cette porte
49:01et on sait
49:01qu'on a les Pyrénées
49:03encore à passer.
49:04C'est une étape
49:05très importante
49:06du chemin.
49:09C'est dans ce village
49:10typique du Pays Basque
49:11que les différents chemins
49:13menant à Compostelle
49:14se rejoignent
49:15pour former
49:16une seule voie
49:16jusqu'à l'Espagne.
49:19Le village est ainsi
49:21un point de rencontre
49:22pour les pèlerins
49:22du monde entier.
49:24On y retrouve d'ailleurs
49:25sur les façades
49:26toute la symbolique
49:28du pèlerinage.
49:32En bas du village,
49:34à l'église Notre-Dame
49:35du bout du pont,
49:36un autre passage
49:37emblématique
49:38accompagne
49:38le cheminement
49:39des pèlerins.
49:41On a Saint-Jean-Baptiste
49:43qui est le patron
49:44de la ville
49:45qui protège
49:46les pèlerins
49:46et on va continuer là.
49:48On est partis
49:48vers le chemin.
49:50J'espère que tu es
49:51en forme.
49:51C'est là qu'on marche.
49:52On va passer
49:52le pont Vieux,
49:54traverser la rue d'Espagne
49:55qui est notre rue
49:56des artisans
49:56pour se diriger
49:57vers Encevaux.
49:59Allez, c'est parti !
50:00En route pour une ascension
50:04de 27 kilomètres
50:06en pleine montagne,
50:07dans des paysages
50:08aussi propices
50:09à la contemplation
50:10qu'aux défis sportifs.
50:23Cette étape du chemin
50:24est une merveille
50:25pour les yeux
50:26et un bel effort
50:27pour le corps
50:28jusqu'à une pause
50:29bienvenue.
50:34Ce panorama,
50:35c'est magnifique.
50:37Oui.
50:37Ces brebis,
50:38les manèches ?
50:39Oui, les manèches
50:39têtes noires.
50:40Elles sont magnifiques.
50:43Les contrastes
50:44entre montagnes,
50:47ces ciels
50:47qui sont parfois
50:48un peu menaçants.
50:50Qu'est-ce que c'est
50:51la statue que l'on voit ?
50:52Alors, c'est la vierge
50:53de Biakori
50:54ou aussi on l'appelle
50:56la vierge des bergers.
50:57En fait, elle est là,
50:58elle protège
50:59le berger
51:01et ses troupeaux
51:02et aussi en même temps
51:04les pèlerins
51:05qui passent par ici.
51:06Et d'ailleurs,
51:15les pèlerins qui arrivent
51:16ici, souvent,
51:17ils s'arrêtent,
51:18ils admirent le paysage.
51:20Ils s'arrêtent,
51:21est sténués de leur montée
51:22depuis Saint-Jean-Pied-de-Port.
51:23C'est ça,
51:24c'est exactement ça.
51:25C'est un béalavour de paix.
51:27Oui, il a vu.
51:28On n'a plus envie
51:28de repartir.
51:29C'est beau le Pays Basque.
51:35Notre voyage s'achève ici,
51:38aux portes de l'Espagne.
51:40Les pèlerins devront encore
51:41parcourir,
51:42par-delà les montagnes,
51:43les 800 kilomètres
51:45qui les séparent
51:45de Saint-Jacques-de-Compostelle.

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