Une situation "dramatique" et des chiffres "alarmants", prévient Antoine Henry, le président d’Asud, qui porte le projet d’ouverture d’une Halte soins addictions (HSA) à Marseille depuis plus de deux ans. En ce moment, rien que dans le centre-ville (entre les 1er et 5e arrondissements) au moins 1 500 personnes consomment des drogues dures (https://www.laprovence.com/article/societe/1314493955262515/marseille-la-consommation-de-drogue-plus-visible-que-jamais-en-centre-ville) dans la rue, dans des "conditions d’hygiènes déplorables", et y vivent de manière très précaire selon un dernier comptage des associations qui accompagnent les usagers de produits. "Ce chiffre, en nette augmentation, s’accompagne d’une hausse des overdoses et des passages aux urgences, des hépatites, de la circulation des maladies avec le partage de seringues", liste Michel Bourrelly, de l’association Bus 31/32, qui tourne dans la ville pour distribuer du matériel stérile.Ce début de semaine, Médecins du monde a annoncé attaquer l’État (https://www.laprovence.com/article/region/2423348897865815/salle-de-shoot-medecins-du-monde-attaque-l-etat-pour-reclamer-l-ouverture-d-une-halte-soins-addictions-a-marseille) pour obstruction à l’ouverture de nouvelles HSA en France et réclamer l’annulation du veto ministériel (https://www.laprovence.com/article/region/1471120402427216/info-la-provence-marseille-la-salle-de-shoot-ne-se-fera-pas-au-110-boulevard-de-la-liberation) contre le projet du 110, boulevard de la Libération (4e), abandonné du jour au lendemain, le 17 janvier 2024. À Marseille, la procédure portée devant les tribunaux administratifs est soutenue par une dizaine de collectifs (https://www.laprovence.com/article/societe/47303699932516/marseille-les-soutiens-de-la-salle-de-shoot-organisent-leur-riposte), réunis ce lundi 14 avril pour réclamer que transparence soit faite sur cet avis négatif émis au plus haut sommet de l’État. "Le projet et le lieu avaient été validés (https://www.laprovence.com/article/region/74871085206305/marseille-la-salle-de-consommation-de-drogue-a-moindre-risque-trouve-enfin-une-place) par un comité de pilotage local et national, les financements débloqués, les travaux d’aménagements en cours. Nous n’avions plus qu’à ouvrir. Nous n’avons jamais pu connaître les raisons exactes de ce veto. On nous doit des réponses", martèle, amer, Antoine Henry. Il regrette notamment la pression mise par les quelques riverains farouchement opposés, à l’origine de dizaines de manifestations en quelques mois et de tracts rageurs placardés dans le quartier.
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00:00La population marseillaise en a marre d'enjamber les seringues quand elle emmène ses gamins à l'école.
00:05Elle en a marre de voir des personnes qui s'injectent dans leur cage d'escalier.
00:09Halte, soins et addiction.
00:13Le cas marseillais, si vous voulez...
00:16Ce lundi, Médecins du Monde a attaqué l'État en justice pour inaction dans la création des halte, soins et addictions en France
00:21et pour réclamer l'annulation du veto ministériel concernant ce projet à Marseille.
00:25Cette annonce arrive plus d'un an après l'opposition de l'État pour l'ouverture d'une HSA au 110 boulevard de la Libération
00:31située dans le 4ème arrondissement de la ville.
00:33Réunis au local de Médecins du Monde, les associations locales défendant le projet
00:37continuent de se mobiliser pour la création d'un tel espace dans la cité phocéenne qui est selon eux une nécessité.
00:43Aujourd'hui on a environ 1500 usagers de rues en grande précarité dans le centre-ville de Marseille
00:48qui n'ont d'autre choix que de consommer, que de s'injecter dans des conditions indignes
00:54et on a vraiment besoin aujourd'hui de cet outil, y compris pour l'accompagnement social,
00:59y compris pour la réinsertion des personnes. C'est un projet global.
01:03Pour continuer de porter ce projet, les nombreuses associations s'appuient sur un rapport de l'Inserm
01:08qui prouve l'efficacité du dispositif.
01:10Il y a une réduction du matériel dans l'espace public, une réduction de l'injection des personnes dans l'espace public
01:16et des délits. Et en termes économiques, plusieurs publications montrent que le prix de l'immobilier
01:24ne diminue pas lorsqu'une salle de consommation ouvre dans un quartier.
01:27Donc ces données permettent de valider ce dispositif et de le financer et de le faire entrer dans le droit commun.
01:33Après la recommandation de l'Inserm d'inscrire la création des HSA dans le droit commun,
01:37les associations espèrent pouvoir ouvrir un tel lieu à Marseille dans le futur
01:41avec l'appui cette fois-ci des élus locaux et nationaux.
01:46Merci d'avoir regardé cette vidéo !