Une solution de production d’énergie solaire pour remédier au manque d’accès aux infrastructures classiques dans les zones isolées, en Afrique et en France : c’est ce que propose la start-up Moon.
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00:04Smart Ideas, la bonne idée du jour, elle est signée Thomas Samuel. Bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Bienvenue, vous êtes le fondateur de Moon, entreprise créée en 2019. Avec quelle idée ?
00:15Électrifier les populations qui n'ont pas accès à l'énergie.
00:18Il reste malheureusement des centaines de millions de gens qui ne sont pas équipés par le réseau traditionnel.
00:22Et on a développé une solution qui permet d'apporter un premier niveau d'énergie rapidement et de façon industrielle.
00:31Alors vous l'avez d'abord développé sur le continent africain, c'est ça ?
00:34Oui. On a commencé à équiper certains villages en mode projet pilote au Sénégal.
00:39Et puis après, on a accéléré notre impact. On a gagné un appel d'offres du gouvernement togolais.
00:44Et aujourd'hui, on a déjà équipé plus de 20 000 maisons là-bas, où en fait, les gens prépayent un niveau de service énergétique, de l'éclairage, de la recharge USB, qui est déjà une énorme transformation dans leur quotidien.
00:57Oui. On imagine les conséquences. On va le détailler. Mais ça marche comment ? C'est quoi ? C'est des panneaux solaires ? C'est plus compliqué que ça ?
01:02C'est un petit kit qu'on a designé et qui est très innovant.
01:05À l'intérieur, une petite batterie, un panneau solaire qu'on installe sur le toit et puis après, beaucoup d'intelligence parce que ce sont des kits prépayés.
01:12Donc finalement, c'est un mini Linky solaire de premier niveau d'accès à l'énergie. C'est incroyable.
01:17Et à quel point ça change la vie ? Parce qu'intuitivement, on le comprend, mais ça a des conséquences en matière d'hygiène, de santé, d'éducation, d'accès.
01:25Enfin bon, on peut dérouler la liste, quoi.
01:28La liste est énorme et en fait, c'est complètement inadmissible qu'aujourd'hui, des gens restent dans le noir.
01:33Et en fait, l'impact principal et sur lequel nous, on est extrêmement mobilisés, c'est l'accès à l'éducation.
01:39Comment est-ce qu'on peut imaginer qu'aujourd'hui, il y a des centaines de millions d'enfants dans ces villages qui ne peuvent pas étudier proprement leurs leçons ?
01:46C'est absolument inadmissible alors que les solutions technologiques et la façon de les financer et de structurer les projets existent.
01:52C'est vraiment notre...
01:53Je me souviens d'un village au Sénégal où la bougie était un outil qui valait très cher et qu'on utilisait avec parcimonie.
02:02Et notamment les enfants pour réviser les leçons.
02:05C'est quoi le modèle économique ? Parce qu'on est dans des villages où il n'y a pas forcément des moyens importants.
02:11Donc là, c'est un abonnement.
02:13C'est les populations les plus vulnérables du monde.
02:16Et ils payent très cher pour les bougies, pour les piles, pour des lampes.
02:20Tout ça pour s'abîmer les yeux et mal voir.
02:23Et du coup, nous, notre schéma, c'est de lever les financements auprès des États ou des bailleurs pour permettre de déployer l'infrastructure exactement comme n'importe quelle infrastructure d'électricité a été financée dans le monde entier.
02:35Donc là, on utilise et on réplique des schémas.
02:37Sauf que c'est une infrastructure distribuée.
02:39Chaque maison est équipée de son kit solaire.
02:42Et les usagers prépayent quelques euros par mois.
02:46Donc, quelque chose d'absolument abordable.
02:49Moins cher que les bougies...
02:49Ça leur coûte moins cher que les bougies et les piles.
02:51Bien sûr.
02:51Et en fait, le fait d'avoir ces revenus récurrents nous permet de salarier des équipes, de maintenir les équipements et d'avoir une infrastructure qui est vraiment soutenable.
03:02Et ces solutions, elles sont adaptables aussi en France ou dans des pays européens ?
03:07Mais alors, dans quel type de circonstances ou de villages ?
03:11Mais en fait, on s'est rendu compte...
03:12Et c'est très différent, le concept européen.
03:14Malheureusement, il y a la moitié du monde qui consomme trop et la moitié du monde qui ne consomme pas assez.
03:18Et vu qu'on est une boîte d'impact, on s'est dit, mais est-ce qu'on ne pourrait pas utiliser notre savoir-faire de déploiement à l'échelle de solutions solaires en toiture aussi sur le marché français ?
03:27En fait, tous nos concitoyens gaspillent de l'énergie, payent de plus en plus cher pour leurs factures.
03:34Et du coup, on a lancé une activité en France qui fait effet de levier sur l'autoconsommation.
03:38Donc la capacité de diminuer sa facture énergétique en autoconsommant sa production.
03:44Et notre savoir-faire aussi de domotique et d'intelligence.
03:47Parce que typiquement, c'est un marché qui a été très subventionné au début.
03:51Les aides, heureusement, se sont arrêtées en février.
03:54C'est malheureux pour l'industrie parce que beaucoup de boîtes s'étaient développées en utilisant le vent de ces aides.
04:02Mais ça ne forçait pas à l'optimisation.
04:04Et du coup, nous, on est très heureux de voir que le but, ce n'est pas de consommer plus et de payer moins cher.
04:10Le but, c'est de consommer moins et mieux.
04:12Et du coup, on a développé vraiment un truc qui, j'espère, peut aussi changer la vie des févriers français.
04:17Avec une levée de fonds annoncée de 7 millions d'euros, c'était au mois de décembre dernier.
04:21Quel levier, quelle ambition avec cette levée de fonds ?
04:24En fait, on est sur plein de sujets.
04:27On continue à développer de la technologie.
04:29On a un programme de R&D qui est très ambitieux.
04:34On déploie dans plusieurs pays en Afrique.
04:37On est en train d'ouvrir de nouveaux pays.
04:38Je pars bientôt à Madagascar.
04:40On a gagné aussi un programme financé par la Banque mondiale.
04:44On va, j'espère, électrifier des centaines de milliers de maisons à Madagascar.
04:48Et aussi développer notre activité en France.
04:51Donc cette levée de fonds vient finalement co-financer tous ces développements
04:54qui sont aussi par ailleurs soutenus par des bailleurs, par la puissance publique.
04:58Merci beaucoup Thomas Samuel et bon vent à Moun.
05:01Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
05:03Je voudrais remercier rapidement Marie-Billa, Alexis Mathieu, Juliette Muglieri
05:06à la préparation, programmation et production.
05:09Xavier Sanchez, réalisateur.
05:12Et Thierry Thibault, gouril à fond, à vouloir aller trop vite, je me plante,
05:16l'ingénieur du son.
05:17Salut.
05:17Sous-titrage Société Radio-Canada