Retour sur la 3ème victoire consécutive du néerlandais dans l'enfer du nord avec Laurent Jalabert, le consultant cyclisme de RTL
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00:00Retour sur un Paris-Roubaix qui nous a presque tenu en haleine tout l'après-midi.
00:05RTL, on refait le sport.
00:09Victoire de Mathieu Van Der Poel au moment où Tadej Pogacar est en train,
00:14lui aussi, d'entrer sur ce vélodrome.
00:17Oui, c'est incroyable. C'est un peu dommage qu'il fait cette erreur dans le virage sur le secteur pavé.
00:21Sinon, je pense que c'est un sprint à deux parce que je pense que ça allait être très dur de le lâcher.
00:26C'est dommage, mais c'est par le sport et par le Paris-Roubaix.
00:30Mathieu Van Der Poel, juste après sa victoire au micro de nos confrères de France Télévisions.
00:34Troisième victoire consécutive du Néerlandais sur Paris-Roubaix.
00:37Sans plus attendre, retrouvons sur place nos envoyés spéciaux,
00:40Nicolas Georgerot, Arthur Pereira et notre consultant Laurent Jalaber.
00:44Bonsoir messieurs.
00:45Bonsoir à tous.
00:46Bonsoir.
00:47Avant que l'on revisite la course, Laurent Jalaber, est-ce que vous vous êtes régalé aujourd'hui ?
00:52Bien sûr, oui. Quand on suit Paris-Roubaix, on se régale.
00:54Déjà, le menu est alléchant.
00:56Et puis cette année, c'est vrai que la présence de Pogacar, c'était une attraction.
01:00Ce garçon qui découvrait Paris-Roubaix pour la première fois, alors que c'est le vainqueur sortant du tour.
01:04Il y a le champion du monde sur le dos.
01:06Il gagne pratiquement toutes les courses qu'il veut gagner.
01:08Donc oui, on était impatients de voir ce qu'il allait faire.
01:12Il m'a surpris.
01:13Honnêtement, il m'a surpris. Je ne pensais pas qu'il soit aussi fort sur ce terrain-là.
01:17Il lui a manqué un peu de maîtrise.
01:19Mais voilà, c'est sa fougue naturelle.
01:21Cette envie d'être toujours devant, de pousser encore un peu plus fort,
01:25qui finalement l'a mené à la faute.
01:26Et ça lui coûte la victoire, certainement.
01:28Justement, on attend des Mano à Mano entre Van Der Poel et Pogacar.
01:31Nicolas Georgerot n'a pas été déçu jusqu'à 37 km de l'arrivée.
01:35Et puis la slute du Sloven qui a un peu tout gâché.
01:38Oui, c'est vrai.
01:39Alors déjà, quand on a vu les favoris se mettre en action dans la trouée d'Arembert
01:43à 85 km de l'arrivée, là on s'est dit, ah, ça y est, on y est.
01:47L'explication commence avec Van Der Poel, avec Pogacar, avec Pedersen.
01:52Et puis Van Aert qui était un petit peu plus en retrait.
01:55Et Paris-Roubaix, c'est cruel.
01:56Et Pedersen, le Danois champion du monde en 2019,
01:59était peut-être l'un des plus forts aujourd'hui, voire le plus fort.
02:02Eh bien, il a crevé dans le 16e secteur à Thioix.
02:05Malchanceux encore.
02:06À 45 km de l'arrivée, ils sont deux, les deux derniers champions du monde,
02:10les deux phénomènes du moment, les deux meilleurs coureurs de classique actuellement.
02:13Et donc Pogacar, dans cet excès d'envie, de rythme effréné,
02:17qui rate ce virage, qui heurte une barrière.
02:18C'est à la fois une erreur technique, c'est aussi de l'inexpérience
02:22dans le secteur de Pont-Thibault.
02:23Ça nous a rappelé Tom Bonnen et Tourishoft en 2009,
02:26quand le Norvégien avait chuté dans la roue du Belge au carrefour de l'Arbre.
02:30Et donc il ne reverra jamais Mathieu Van Der Poel qui va accroître son avance
02:33au fil des kilomètres, même s'il s'est fait une petite frayeur quand même
02:36au carrefour de l'Arbre avec le changement de vélo.
02:39Mais il avait de la marge et puis il a quand même pris un bidon en plein visage
02:42jeté délibérément par un spectateur à 40 km heure.
02:45Et c'est vrai qu'il a annoncé tout à l'heure qu'il voulait d'ailleurs
02:47engager des poursuites pour qu'on retrouve ce spectateur.
02:49Ça ne l'a pas empêché de savourer sur le vélodrome.
02:51Pogacar fait 2 à 1 minute 18 et Pedersen est 3ème.
02:54Allez, on écoute la première réaction de Mathieu Van Der Poel au micro d'Arthur Pereira.
02:58C'est un incroyable champion.
03:01Tout le monde, c'est presque normal qu'il vienne ici pour la première fois
03:05et qu'il finit 2ème et c'est quand même exceptionnel.
03:08Il vous a épaté Laurent Jalaber, Van Der Poel ?
03:11Oui, il m'a épaté mais finalement sur cette course, il est dans son jardin.
03:17Il est à la hauteur de ce qu'il fait à chaque fois.
03:20Il ne faut pas oublier qu'il est 7 fois champion du monde de cyclocross.
03:23Il n'y a pas meilleur que lui au niveau technique dans le peloton
03:25et Paris-Roubaix, c'est une course semée d'embûche.
03:28Donc il est très à l'aise, il a un énorme avantage sur tout le monde sur ce type de terrain.
03:32Et puis voilà, c'est le double vainqueur sortant.
03:34Maintenant, le triple avec cette victoire aujourd'hui, il ne craignait personne.
03:37C'est vrai que Pogacar est difficile à manœuvrer mais il a fini par l'avoir finalement.
03:41Alors Nicolas, Laurent le disait tout à l'heure, tous les yeux étaient arrivés aujourd'hui sur Tadej Pogacar.
03:49Il a été juste ce qu'on attendait de lui à part cette chute.
03:54Oui, oui, bien sûr parce qu'évidemment que c'était la sensation.
03:57Déjà hier à la présentation des coureurs, déjà ce matin au départ parce que tout le monde voulait le voir et l'acclamer.
04:03Et c'est vrai que quand on l'a vu accélérer dans le secteur d'Avelui, c'est le secteur qui précède la trouée d'Arembert,
04:09il y a eu un frisson dans le vélodrome.
04:11Alors après, on peut voir aussi les choses de deux façons.
04:14C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il a prouvé qu'il pouvait gagner mais en même temps, il n'a pas résolu toutes les équations.
04:19Et il faudra un jour qu'il arrive à décramponner un Van Der Poel ou un Pedersen sur des pavés,
04:24ce qui n'est pas encore totalement écrit.
04:26Et puis il faudra aussi qu'il ait une équipe plus forte parce que très souvent, et assez tôt dans la course,
04:31il s'est retrouvé esselé et face à des équipes mieux armées, c'est un petit peu plus compliqué.
04:37Mais il a dit qu'il va revenir pour gagner.
04:39Allez, on l'écoute.
04:40Je pense que nous pouvons être fiers.
04:44Alors oui, nous étions venus avec l'équipe ici pour la victoire.
04:47Nous n'avons fait quasi aucune erreur.
04:49Mais Mathieu était le meilleur aujourd'hui.
04:51mais nous reviendrons pour essayer de gagner.
04:56Laurent Jalaber, il apprend vite, Pocaccia.
04:58Dès l'année prochaine, s'il revient, on peut s'attendre,
05:00alors après peut-être qu'il faudra qu'il ait l'équipe avec lui,
05:03mais on peut s'attendre à des prouesses.
05:05Oui, je pense, oui, parce que vous savez, ces classiques-là,
05:08ce sont des courses où il faut de l'expérience.
05:10Et cette expérience, ça s'acquiert quand on vient les faire.
05:13Il faut se tromper, il faut faire des erreurs comme celles qu'il a faites aujourd'hui
05:15pour apprendre et revenir la fois d'après en essayant de corriger le tir.
05:18Donc je crois qu'il a surtout découvert quelque chose.
05:22Aujourd'hui, Pocaccia, c'est l'ambiance qui règne sur cette course
05:24et qui est très particulière.
05:26La clameur du public quand il rentre sur le vélodrome,
05:29quand il est en deuxième position, elle était importante pour lui,
05:31mais rentrer pour la gagne et lever les bras sur la ligne,
05:33je pense qu'il en rêve.
05:35Donc je crois qu'il reviendra.
05:36Et avec cette expérience-là, ça pourrait la prochaine fois être décisif
05:40pour qu'il remporte la victoire.
05:41Alors justement, Arthur Pereira, que ce soit à l'avant ou à l'arrière de la course,
05:45cette édition, elle a marqué les esprits.
05:48Oui, avec plus d'une dizaine de chutes sur les 259 km de course,
05:54sur les pavés glissants, alternance de poussière, de boue, de flaque d'os
05:57qui pousse les coureurs à la faute, même les plus habiles,
05:59à l'image du sloven Matteo Moritsch ou de l'allemand Nils Politt,
06:02sans compter l'allure Isabelle.
06:04Le peloton roule à bloc dès le départ depuis Compiègne
06:06jusqu'au dernier tour du vélodrome de Roubaix,
06:0946,921 km heure de moyenne.
06:11Ce n'est pas le record, mais c'est compliqué de suivre à l'arrière.
06:14Sur la ligne d'arrivée, Florian Dauphin peine à reprendre son souffle.
06:18Florian Dauphin, c'est le premier Français qui termine 14e à 5 minutes 47 du vainqueur.
06:23Je pense que je n'ai jamais fini dans cet état-là.
06:25En plus, Paris-Roubaix qui votait à fond tout le temps presque.
06:27Ça a roulé à bloc, vente d'eau.
06:30C'était horrible.
06:30J'ai fini dans un état, je suis cuit.
06:33La trouée d'Arambert, ça s'est fait là.
06:35C'est horrible.
06:36Horrible comme secteur.
06:38Je pense que comparé aux autres, il n'y a rien à voir.
06:40Tu ne sais même pas, tu pédales.
06:42C'est horrible.
06:44Alors, Florian Dauphin qui termine 25e et non pas 14e.
06:47Derrière lui, bien derrière lui, à la 98e place,
06:50Cyril Barthes, première participation pour le coureur de la Groupama FDJ
06:56qui termine à plus de 14 minutes de Mathieu Van Der Poel.
06:59Les deux mains sur les cuisses, le Français n'arrive pas à se relever.
07:03Sur les premiers secteurs, les pavés, c'était mouillé.
07:04Donc des fois, c'est même le pire.
07:06On croit que c'est sec et on arrive à peine balle dans les virages.
07:09Et c'est là où ça tombe.
07:10D'ailleurs, il y a eu beaucoup de tensions, beaucoup de chutes.
07:12Après, quand on vient ici, on sait qu'on va avoir affaire à ça.
07:16Donc on s'y attend, on est mentalisé.
07:18Et puis on regarde droit devant et puis on fonce.
07:21Et quand on franchit la ligne, on est heureux, m'expliquait le Béarnet.
07:24Mais il espère d'ailleurs revenir l'année prochaine pour gravir à nouveau ce monument du cyclisme.
07:29Mathieu Cassovice, je vous ai vu réagir aux interviews qu'on entendait de ces coureurs.
07:33Alors vous avez tout testé le vélo ?
07:35Non, ouais, j'ai fait du vélo, mais dans Paris, pendant 20 ans.
07:40Mais ils ont mangé...
07:41Je tenais le vélo sous la pluie, dans les pavés glissants et la boue.
07:44Non, mais ce que j'aime bien, c'est les sportifs qui sont honnêtes avec eux-mêmes.
07:48Et qui se disent quand même...
07:49Parce que pendant la course, il a dû se dire des centaines de fois, mais qu'est-ce que je fous là ?
07:54Et ça, c'est génial.
07:55Et pourtant, c'est la passion.
07:56Et voilà, c'est ça qui fait les champions.
07:59Laurent Jalaber, c'est vrai que cette course, elle a été incroyable pour tous.
08:03Bien sûr, bien sûr, c'est une course à part.
08:06Et même si on sait qu'on va passer une après-midi difficile, une journée difficile, les coureurs sont contents malgré tout d'y participer.
08:14Ça compte dans une carrière participant à Paris-Roubaix.
08:16Bien souvent, moi aujourd'hui, on me demande si j'ai déjà fait Paris-Roubaix.
08:19Personne ne s'en souvient, je l'ai fait, je l'ai terminé deux fois.
08:22Et j'en garde les mêmes souvenirs que la description que font ces coureurs-là.
08:26C'est très, très dur.
08:27On finit, on est laminé.
08:28Et les jours qui suivent, c'est terrible aussi parce que la fatigue, elle est bien présente.
08:31On est courbaturé, ça dure au moins 48 heures.
08:34Ça laisse des traces à Paris-Roubaix, mais on est quand même aussi fiers d'aller au bout.
08:37Tony Yoka.
08:38Moi, je voulais juste passer un grand bonjour à Laurent Jalaver, parce que quand j'étais petit, j'étais fan de lui.
08:44J'allais le voir sur le Tour de France.
08:47Je l'attendais après les fameuses caravanes.
08:49Et vraiment, j'étais fan de lui et de son maillot à poids.
08:52Quand j'étais petit, le Tour de France, je me suis dit un jour, je l'aurai.
08:55Et au final, moi, j'ai fini boxeur.
08:58Avec 120 kilos, le vélo, ça ne doit pas être facile.
09:01Avec 120 kilos, ça doit être compliqué d'avoir le maillot à poids sur les montées.
09:04Laurent Jalaver, on ne va pas oublier le trion filière de Pauline Ferrand-Prévost.
09:08La Française a remporté en solitaire cette cinquième édition de la version féminine de Paris-Roubaix.
09:13Elle a chuté à 53 kilomètres de l'arrivée.
09:15Elle était malade les deux jours précédents.
09:17Puis, elle est allée au bout.
09:18Oui, c'est phénoménal ce qu'elle a réalisé.
09:21Elle revient à la route.
09:23Elle a été championne du monde déjà sur route en 2014.
09:27Elle a gagné la flèche-vallonne.
09:27Puis, elle a fait une longue parenthèse dans le VTT, parce qu'elle voulait remporter ce titre olympique.
09:32C'était son rêve.
09:33Elle l'a fait à Paris.
09:34C'est fait.
09:35Ça a été fait à Paris.
09:36Elle revient à la route avec l'idée, l'envie de remporter le Tour de France un jour dans les trois années qui viennent.
09:40Donc, elle s'alline sur les courses.
09:42Ce qui est très impressionnant, en fait, c'est qu'elle est compétitive de suite.
09:45Elle a cette technique déjà.
09:46Elle a un gros moteur.
09:48Pauline Ferrand-Prévost, c'est une des filles les plus talentueuses du peloton.
09:51Et hier, elle a très finement joué le coup.
09:54Elle était avec Marianne Vos.
09:55C'est à 25 bornes de l'arrivée.
09:57Au moment où tout le monde se regarde un petit peu, les a laissées se chiffonner.
10:00Et puis, bim, elle a mis sa petite attaque.
10:02Et bien sûr, derrière, personne n'a su quoi faire.
10:04Elle a été jusqu'au bout parce qu'elle a justement cette capacité à aller très loin dans l'effort.
10:09Ce n'est pas une surprise, cette victoire.
10:11Et ça en dit long ensuite sur la suite de sa carrière sur route.
10:15Puisque, voilà, cette envie de gagner le Tour, elle l'a bien ancré en elle.
10:17Voilà ce que j'allais dire.
10:19Le Tour de France, elle a des chances ?
10:21Elle a des chances.
10:22Alors, peut-être pas tout à fait cette année.
10:23Parce que Demi Vollering, qui n'était pas là hier, sur Paris-Roubaix.
10:27Demi Vollering est très, très forte en montagne.
10:29Il faudra peut-être encore que Pauline travaille ce coup de pédale en montagne.
10:33Mais je pense qu'elle a les moyens de gagner le Tour dans les trois prochaines années.
10:37C'est son objectif.
10:37Elle est dans la bonne équipe.
10:39Elle a un mental de fer.
10:41Et oui, je pense qu'elle a les armes pour y arriver.
10:44Merci beaucoup, Laurent Jalabert.
10:46Merci à Nicolas Jorgerot et Artir Pereira qui ont suivi ce Paris-Roubaix aujourd'hui.
10:51Bon retour vers la capitale et chez vous, Laurent.