Retrouvez le replay de la chronique Pourquoi ? de l'Équipe de Greg du 11/04/2025.
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00:00Et oui, cette musique, c'est la magie de la coupe du monde, la magie du football, la magie avec des souvenirs incroyables, cette musique, mais on est en train de la perdre, cette magie, on va la perdre si on suit l'idée du président de la Confédération Sud-Américaine qui ne veut pas 32 équipes au Mondial 2030, ni 48, comme l'an prochain, il en veut 64.
00:28Il nous le dit avec une musique épique.
00:58Plus de chances pour toutes les équipes de participer à une coupe du monde, mais moins de magie.
01:06C'est pour ça qu'on vous explique aujourd'hui pourquoi on est en train de détruire la coupe du monde.
01:13La coupe du monde, elle explose.
01:14Voilà.
01:14C'est affreux, mais vous êtes affreux, mais c'est terrible.
01:19Alors déjà, à quoi ça va ressembler la coupe du monde en 2030, s'il vous plaît ?
01:23Alors elle sera dans 6 pays, 3 continents, ça c'est pour l'écologie.
01:27Ça commence dans l'hémisphère sud.
01:293 matchs d'ouverture en Argentine, au Paraguay et en Uruguay, en hommage à la première coupe du monde en 1930 en Uruguay.
01:36On traverse l'Atlantique, on va dans l'hémisphère nord, l'Europe avec des matchs en Espagne, au Portugal et en Afrique, le 6e pays, le Maroc.
01:44Voilà, ça c'est le foot en 2030.
01:47Maintenant, on nous propose 64 équipes.
01:49Et la première fois qu'on a entendu cette idée étonnante, c'était il y a un mois au moment d'un conseil de la FIFA.
01:55On y était, on sait tout ce qu'ils ont dit.
01:57Et le premier à en parler, c'est le président de la fédération uruguayenne, Ignacio Alonso.
02:02Il prend la parole, il dit, il faut permettre la compétition à 64 équipes pour célébrer le centenaire de la coupe du monde.
02:08Réponse du président de la FIFA selon le New York Times, c'est une proposition intéressante à analyser de plus près.
02:14On comprend que c'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.
02:18L'idée, elle vient des Sud-américains à chaque fois.
02:20Et notre journaliste Etienne Moati, il sait ce que les Sud-américains, ils ont derrière la tête.
02:24Aujourd'hui, c'est une proposition opportuniste des Sud-américains.
02:31Comme il y a aujourd'hui très peu de matchs pour eux dans l'organisation, dans cette compétition,
02:36c'est que s'il y a évidemment plus de matchs, ils pourraient récupérer davantage de rencontres sur leur sol.
02:42Plus de matchs en Amérique du Sud.
02:44L'idée, on l'a dit, elle vient des Sud-américains.
02:46Mais le président de la FIFA, Gianni Infantigno, il n'y est peut-être pas pour rien.
02:50Non plus, c'est pas lui qui formule la proposition, mais il a un pouvoir magique.
02:53Écoutez, c'est subtil.
02:55Je pense que Gianni Infantigno, à la base, n'est pas derrière cette proposition.
03:00Elle vient donc d'une confédération.
03:02C'est aussi souvent un peu la stratégie de Gianni Infantigno.
03:05C'est-à-dire qu'il laisse les autres proposer comme ça, entre guillemets, spontanément, une idée.
03:10Et puis ensuite, il l'atteste.
03:11Ça s'était passé comme ça avec l'idée de Coupe du Monde tous les deux ans.
03:15Il avait envoyé au front un président de fédération qui avait posé une question là-dessus.
03:19Puis finalement, une étude avait été faite.
03:20Et ensuite, la FIFA s'était un peu emparée du dossier.
03:23À l'arrivée, ça n'a pas abouti.
03:25Alors ce qu'on constate, en tout cas, c'est que depuis la première Coupe du Monde, ça a toujours été la croissance.
03:29On n'a fait qu'augmenter le nombre d'équipes.
03:31Et ce n'est pas Gianni Infantigno, président de la FIFA depuis 2016, qui va ralentir ce mouvement.
03:36Regardez, on a fait une frise chronologique.
03:39On a commencé à 13 équipes à la première Coupe du Monde en 1930.
03:43Ensuite, 16 jusqu'en 1978.
03:46Coupe du Monde à 24 jusqu'au Mondial 94 aux Etats-Unis.
03:5132 à partir du Mondial 98.
03:54C'est ce qu'on avait aussi au Qatar à la dernière Coupe du Monde.
03:57Et derrière, c'est la surenchère.
03:57Surenchère, 48 l'été prochain.
04:00Et donc, pourquoi pas, 64 dans 5 ans.
04:04En fait, on doublerait le nombre de participants en deux éditions seulement, de 32 à 64.
04:10On a regardé, ça permettrait à des petites nations de participer à une première Coupe du Monde.
04:14On a regardé le classement FIFA jusqu'à la 64ème place pour voir quel pays pourrait vivre leur première Coupe du Monde.
04:20Il y a le Venezuela, le Mali, l'Ouzbékistan de l'ancien Lançois Kouzanov, la Jordanie ou encore le Burkina Faso.
04:27En Europe, il y aurait plus d'équipes à la Coupe du Monde.
04:30Si en Suisse, c'est les mêmes proportions de pays européens en Coupe du Monde.
04:34On va passer de 13 à 16 en 2026.
04:38Ça, c'était déjà acté.
04:39Et ça pourrait faire 21 équipes européennes en 2030.
04:42C'est quasiment autant qu'à l'Euro.
04:44L'Euro, c'est 24 équipes.
04:46Et ça peut vouloir dire moins de faux pas aussi en qualification pour les grosses nations européennes.
04:50On pense au bleu contre la Bulgarie de Kostadinov.
04:53C'est des bons souvenirs, Benoît.
04:55Mauvais souvenirs.
04:56Et puis aussi l'Italie, l'Angleterre aussi qui ont raté des Coupes du Monde.
05:00Récemment, en parlant d'Europe, le président de l'UEFA, il a parlé.
05:03Et cette idée, elle ne lui plaît pas du tout.
05:04Pas du tout convaincu le président de l'UEFA.
05:31Il est méfiant par rapport à l'idée d'un mondial A64.
05:35Pascal Boniface, géopolitologue qu'on a interrogé aujourd'hui, va encore plus loin.
05:40Pour lui, si le président de la FIFA veut ce projet, c'est pour se faire réélire.
05:44On voit quand même qu'il y a derrière tout ça, la chasse au vote, la chasse aux voix et que Infantino fait du clientélisme en promettant finalement à un tiers presque des fédérations existantes d'avoir leur place pour la phase finale de la Coupe du Monde.
05:58Et donc là, il y a beaucoup de présidents de fédérations qui vont dire grâce à cette réforme, mon équipe pourra se qualifier et moi-même, je pourrais participer à la Coupe du Monde.
06:06Donc c'est une perspective qui peut être très flatteuse pour l'ensemble des dirigeants. C'est quand même très démagogique.
06:12Oui, mais bon, ça fait partie de la politique. Et à la FIFA, il y a de la politique. Mais est-ce que ce monde, il y a la 64, il a vraiment des chances de voir le jour au final ?
06:21C'est très compliqué. Et c'est notre journaliste Etienne Moiti qui nous explique pourquoi.
06:25Moi, j'ai le sentiment qu'il y aura tellement de freins. À partir de l'on, ça va vraiment devenir un dossier qui va être sur la table que la FIFA, elle aura du mal à aller au bout.
06:35Mais je ne sais même pas si c'est vraiment son intention. Comme Gianni Infantino, elle est extrêmement opportuniste. D'abord, il ne veut pas vexer les sud-américains, donc il va regarder un petit peu.
06:42Et puis, il va se dire, bon, finalement, peut-être, pourquoi pas. Et puis, si je n'obtiens pas ça, j'obtiendrai peut-être quelque chose en échange vis-à-vis des Européens.
06:51Si finalement, je leur dis, non, ça, on ne le fera pas. Voilà, c'est beaucoup de politique, beaucoup de tactique. Et ça, Gianni Infantino, il sait faire.
06:57Complément d'information, d'après Etienne Moiti, ce Mondial à la 64, il n'est pas encore exactement à l'étude à la FIFA. Mais si elle a lieu, cette Coupe du Monde, ce serait un calendrier absolument hallucinant.
07:08On va regarder ce que ça donne en chiffres. Le calendrier, en plus, il fait déjà débat. On passerait de 64 matchs à 104 en 2026. Ça, c'est déjà acté.
07:17Mais en 2030, on passerait à 128 matchs si on garde un format avec des poules de 4 et des 16e de finale, comme à la prochaine Coupe du Monde.
07:25La durée totale de ce Mondial à 64, ça serait 6 semaines, un mois et demi.
07:29On ne pourra pas voir tous les matchs, là.
07:30Non, ça sera compliqué de voir tous les matchs. La finale, elle serait fin juillet ou début août, donc au moment où les clubs reprennent leur entraînement.
07:37Voilà, reprise pour les joueurs de foot. Donc, on comprend que c'est vraiment compliqué.
07:41On aurait un Mondial interminable, zéro vacances pour les joueurs. Ça tuerait la Coupe du Monde et probablement le football.
07:46Carrément, vous finissez carrément.
07:49On n'est pas catastrophiste.
07:51Bon, ce n'est pas passé. Jibril, je m'adresse à vous parce qu'on termine notamment sur le rythme infernal pour les joueurs.
07:57Pour vous, c'est une catastrophe aussi.
07:58Ce n'est même pas physiquement jouable.
08:00Oui, voilà, ce n'est pas jouable.
08:01Tu finis le championnat, tu vas direct en sélection, tu vas jouer. Ce n'est pas possible.
08:05Et puis pour moi, je ne sais pas, quand j'entends championnat du monde, Coupe du Monde, c'est réservé à une élite, aux meilleures nations du monde,
08:15sans vouloir négliger l'Ouzbékistan et ce qu'on a vu tout à l'heure.
08:21Il faut se qualifier. Qualifiez-vous et puis vous arriverez.
08:24Mais 64 équipes, c'est réduit. Il n'y a même plus de qualifes du coup.
08:28Qu'il n'y a même pas plus de...
08:29Si, si, toujours.
08:30Oui, mais de qui ?
08:31Tout le monde passe.
08:33Ah si, parce que vous voyez, dans la zone euro, c'est comme se qualifier pour l'euro, à peu près.
08:37Ça fait à peu près la même chose.
08:39Mais c'est vrai que ça réduit un petit peu l'enjeu des qualifiés.
08:42Oui, tout le monde en plus se plaint régulièrement des faits internationales qui manquent d'enjeux,
08:46même si on a créé la Ligue des Nations justement pour un petit peu pallier ça.
08:49Mais évidemment que dans ce schéma-là, comme l'a dit Dibril, on enlève du mérite à ceux qui se qualifient.
08:55Parce que les belles histoires, les participations à la Coupe du Monde, c'est qu'en soi, c'est une victoire d'y participer.
08:59Après, ça peut bien ou mal se passer, mais le fait de pouvoir amener son pays à la Coupe du Monde, c'est une consécration.
09:04Là, si le ticket ne coûte rien, forcément, ça ne sera plus du tout vu comme un exploit.
09:09Et en plus, on se retrouve dans une surenchère de matchs par ailleurs qui fait que le charme aussi d'une Coupe du Monde,
09:15c'est d'arriver et de se dire, tiens, ce matin, je vais me faire tous les matchs de la journée.
09:18Il n'y aura pas de sentiment de...
09:20A priori, en fait, non. Moi, je croyais qu'on allait mettre plus de matchs dans la journée.
09:23Mais non, on va être tirés plutôt sur six semaines. Ça va être plus long.
09:25Non, mais la vérité, c'est que la Coupe du Monde 2030, même en gardant la formule de la semaine prochaine,
09:31elle ne ressemble déjà à rien. Parce que quand vous avez trois continents et que vous faites un match d'ouverture en Amérique du Sud
09:36et que vous avez joué la deuxième journée en Europe et qu'il y a une chance que la troisième journée, vous la jouez au Maroc,
09:39déjà, ça n'a aucun sens.
09:40Mais c'est la Coupe du Monde. Ça s'appelle le Monde. Il y a toutes les équipes qui doivent jouer, participer à cette Coupe du Monde.
09:46Quand le joueur s'est mangé une saison à 40 matchs ou je ne sais pas combien de matchs et qu'il va jouer ça, ce n'est pas possible.
09:52Et qu'il doit prendre l'avion trois fois.
09:53C'est impossible.
09:54Et là, ça ressemble à un festival. C'est la fête du foot.
09:58Oui, c'est ça la Coupe du Monde. C'est la fête du foot, la Coupe du Monde.
10:01Non, parce que du coup, normalement, la Coupe du Monde, ce qu'on aime, c'est des choses qui sont précieuses.
10:06Et du coup, si c'est précieux, c'est que c'est rare.
10:08Donc déjà, là, ça ne l'est plus. 128 matchs, même si on adore le football, c'est trop.
10:13Il y a une sorte d'overconsommation. Et puis, je trouve qu'on ne respecte pas les nations.
10:18Dans ces cas-là, on ne va pas respecter non plus les supporters.
10:21Et surtout, moi, ce qui me dérange, c'est que derrière tout ça, il y a une volonté qui est financière, qui est politique et absolument pas footballistique.
10:28Et encore une fois, on n'interroge pas les joueurs.
10:29Quand je vois que l'UEFA n'est même pas prévenu de ce que la FIFA, en tout cas, émet comme hypothèse,
10:35ces gens-là n'aiment pas le football, ce n'est pas possible autrement.
10:38C'est un contexte où les rapports entre l'UEFA et la FIFA ne sont pas les meilleurs.
10:41Et justement, c'est au détriment du foot, puisqu'il y a une création de compétition.
10:45Finalement, le conflit débouche toujours plus. C'est une surenchère des deux côtés.
10:49Sur ce plateau, Vincent Duluc avait souligné le fait que la FIFA poussait le bouchon un peu trop loin, par exemple, sur la Coupe du Monde.
11:01Non, il disait que la Coupe du Monde d'Escope, c'était une excellente idée.
11:04Qu'en fait, en gros, ça venait un peu moderniser tout ça.
11:08Mais là, en fait, la FIFA, elle pousse juste le bouchon trop loin.
11:12Ils disent bien que ce serait pour les 100 ans, si j'ai bien entendu au départ.
11:15C'est pour les 100 ans.
11:16Je le préférais quand il faisait son tirage au sort, il était beaucoup plus drôle, depuis qu'il est en train de faire ça.
11:23Là, on a compris, il veut les voix, Étienne le dit extrêmement bien, il veut juste récupérer ses voix, il veut être à nouveau élu.
11:30Stop, pensez aux joueurs, pensez un peu au plus.
11:33Il y a le côté logistique aussi, Camille, qu'on n'a pas évoqué.
11:35Oui, Anthony et Emilie en parlaient justement, logistique pour les joueurs, mais aussi les supporters.
11:39Car comme nous l'a dit Jérémy, on connaît les 6 pays hauts sur 3 continents, Espagne, Portugal, Maroc, Argentine, Uruguay, Paraguay.
11:46Et donc, avec les 64 équipes, on peut imaginer le tournoi réparti sur un ensemble de pays voisins.
11:52Ça fait partie des hypothèses.
11:53Et si on prend par exemple l'Amérique du Sud, on prend le cas de l'Argentine.
11:57Il pourrait évoluer lors de la phase de poule en Amérique du Sud, pour les 3 premiers matchs de phase de poule.
12:01Et ensuite, être obligé de rejoindre le Portugal ou le Maroc avec décalage horaire, récupération à programmer avant la phase d'élimination directe.
12:09Tout ça en 5-6 jours maximum.
12:11Donc, ça paraît fou.
12:12Sachant qu'il y aurait aussi moins de temps de préparation, comme l'évoquait Djibril.
12:16Car compétition rallongée, là aussi, Jérémy nous en a parlé.
12:20Donc, couille des supporters qui ne pourraient même pas suivre leur équipe.
12:24Et puis, tous ces voyages, sans parler de l'impact environnemental que ça pourrait avoir.
12:29Donc, ça paraît totalement démesuré.
12:31Et tout cela avec l'issue qui sera finalement la même quand on prendra le dernier carré d'une Coupe du Monde, qu'elle soit à 48 ou à 64.
12:38C'est-à-dire qu'on aura les mêmes.
12:39On a regardé hors zone Europe et Amérique du Sud, donc les nations européennes et sud-américaines.
12:44Quand il y avait un format 24, il y avait zéro équipe des autres continents qui avaient disputé des demi-finales.
12:51Et sur les 7 dernières éditions où la Coupe du Monde s'est disputée à 32, il n'y en avait que 2.
12:55Le Maroc et la Corée du Sud qui avaient réussi à atteindre le dernier carré.
12:59Sinon, c'est toujours les mêmes, le Brésil et l'Argent.
13:01Et les nations européennes.
13:02Donc, l'issue sera toujours la même.
13:04Le problème, c'est que vous rompez aussi l'unité de lieu.
13:05Le principal charme d'une Coupe du Monde, c'est de se dire, tiens, ça a lieu au Brésil.
13:08On va passer trois semaines au Brésil.
13:10Même, vous pouvez en profiter pour faire du tourisme entre les deux.
13:12Là, si vous devez bouger dans trois pays différents.
13:13Oui, la Coupe du Monde au Qatar a été critiquée pour de très bonnes raisons.
13:18Mais s'il y avait bien un charme, c'est que c'était l'unité de lieu et que les supporters pouvaient faire plein de matchs sans se déplacer.
13:24Là, même la configuration en 2026, ce n'est plus possible qu'un seul pays puisse organiser la Coupe du Monde.
13:29Exactement.
13:31Bon, ce n'est pas brillant, vous nous avez bien plombé le moral.
13:34J'ai amené avant le week-end, je ne vous félicite pas.
13:35Vraiment.
13:36Bravo, en tout cas, merci beaucoup.
13:38Merci, Jérémy.
13:38Merci.