Le tir à l'arc français a remporté deux médailles aux Jeux de Paris : l'argent par équipes avec Chirault, Valladont et Addis, et le bronze avec Lisa Barbelin. Des résultats prometteurs pour une discipline qui, avant ces Jeux, n'avait rapporté que trois médailles aux Bleus depuis 1972. Un succès en grande partie dû à l'arrivée de Monsieur Oh, l'entraineur coréen qui a bousculé les habitudes.
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00:00Elle fait partie des fédérations qui ont réussi Paris 2024.
00:16Le temps d'un été, Lisa Barbelin, Thomas Chiraud, Baptiste Hadis et Jean-Charles Balladon
00:21ont mis la lumière sur un sport peu médiatisé en France.
00:25Avec deux médailles au compteur, jamais la fédération française de tir à l'arc
00:29n'avait en effet vécu de tels Jeux Olympiques.
00:32Le bilan est forcément positif avec deux médailles.
00:34Une médaille individuelle chez les femmes, ça n'était jamais arrivé au sein de la fédération.
00:38Ça met encore plus en avant le tir à l'arc et ça nous a permis de voir le tir à l'arc
00:42comme un sport fun qui permet de transmettre des énormes émotions.
00:46Et les raisons d'un tel succès pourraient presque se résumer à la présence d'un seul homme,
00:50M. O, arrivé en février 2022 en tant qu'entraîneur principal.
00:55Une pointure dans le monde du tir à l'arc qui a notamment mené avec succès
00:58l'équipe nationale sud-coréenne au JO de Sydney en 2000 et Londres en 2012.
01:04C'était la bonne personne en tout cas pour donner de la crédibilité à un virage à 90 degrés de ce qu'on faisait avant.
01:09Il a apporté déjà cette rigueur-là en disant non mais à un moment donné si vous voulez y arriver,
01:13de toute façon il n'y a pas le choix, il faut tirer de 8h à 20h le soir.
01:16On a ramé au début pour vraiment mettre en place tout ça, mais aujourd'hui on arrive au moment où on peut profiter au maximum de ce savoir,
01:22de cette méthode et de ce cadre qui est mis en place.
01:25Ça a été compliqué au début pour la barrière de la langue, pour le projet qui était complètement opposé à ce qu'on faisait avant.
01:33C'est l'approche de l'entraînement aussi, c'est la mentalité.
01:36Déjà c'est le volume, monsieur est arrivé à dire que c'est minimum 400 ou 500 dans des pics à 600 l'hiver.
01:42Donc il a amené ce côté volume, il a amené cette rigueur et il a amené tout cet aspect technique qu'il y a déjà autour sur le côté relâchement.
01:52Mon objectif est d'atteindre le niveau des Coréens, mais ce n'est pas facile.
01:56On s'entraîne tous les jours pour y arriver, mais la situation entre les deux pays concernant le tir à l'arc n'est pas tout à fait la même.
02:02En Corée, il y a des équipes de professionnels, des business teams avec de gros budgets.
02:08Les archers ne font que ça, ils s'entraînent tous les jours, très tôt le matin jusqu'à très tard le soir.
02:13En France, les archers sont étudiants, au collège ou au lycée ou bien ont un travail.
02:18Ce n'est pas forcément favorable pour un entraînement optimal, mais je m'adapte, je respecte ce fonctionnement et je le comprends.
02:24Et mon travail, c'est aussi de faire le point sur chaque situation, avec la fédération et les coachs, pour trouver les meilleurs aménagements.
02:32Ce que je veux, ce sont des archers forts en compétition.
02:36Si des archers sont très forts à l'entraînement, mais en difficulté pendant une compétition, c'est que la méthode n'est pas bonne.
02:47Symbole de cette réussite, Baptiste Hadis, un des paris de l'entraîneur coréen.
02:52Inconnu deux ans avant le début des Jeux de Paris, il incarne aujourd'hui à 18 ans la relève victorieuse du tir à l'arc français.
02:59En 2024, ce n'était pas du tout dans le viseur.
03:01Sans Monsieur O, je pense que rien ne se débloquait.
03:04En pôle espoir, il n'y avait rien de transcendant, rien d'incroyable.
03:08En rentrant à Bordeaux, au Pôle France, les trois, quatre premiers mois, c'était assez dur.
03:12Franchement, il n'y avait pas grand-chose à voir.
03:15J'étais vraiment dans le dur.
03:16Et après, je me suis donné à fond.
03:17J'ai travaillé avec un objectif assez élevé.
03:19Et là, c'est en sortant en février à Bordeaux, pile-poil quand je commence à être fort,
03:23où Monsieur O m'a croisé sur un stage jeune et m'a dit « pourquoi pas celui-là ? ».
03:28J'avais élevé mon niveau plus que ce qu'on l'imaginait, mais je me voyais déjà un peu « stagné ».
03:33Alors que là, Monsieur O, il est arrivé, il a fait exploser la chose.
03:36Il a dit « on a deux ans, une nouvelle technique ».
03:38Pourtant, j'ai vraiment changé de technique, mais je me la suis plutôt bien appropriée.
03:41Ça restait dans mes valeurs et dans ce que je ressentais dans le tir à l'arc.
03:43Donc, plutôt bien fait et assez rapidement.
03:47Et après, ça n'a été qu'une question de travail acharné et de mental.
03:54Quand j'ai vu la première fois Baptiste Hadis, il avait 15-16 ans.
04:02Aujourd'hui, il en a 18 et une médaille d'argent par équipe.
04:06Pour moi, l'âge idéal pour un archer, c'est 20, 21, 22 ans.
04:10Le caractère est également très important.
04:12Il nous reste trois ans avant les prochains Jeux Olympiques.
04:15On va d'ici là particulièrement cibler ce genre de profil en nous rendant régulièrement dans les pôles
04:20pour trouver pourquoi pas le deuxième ou troisième Baptiste afin de construire le futur.
04:30Cibler la jeunesse, l'objectif désormais de la Fédération Française de tir à l'arc
04:33afin d'augmenter la concurrence et réduire à l'écart avec la Corée du Sud,
04:38le véritable pays du tir à l'arc avec 5 médailles d'or remportées sur 5 possibles lors des derniers Jeux Olympiques.