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00:00Vancorex, reprise par ses salariés, les collectivités, les sous-traitants, est-ce que vous y croyez ?
00:0504, 76, 46, 45, 45, et puis si vous avez vécu, ou si vous êtes en train de mettre en place une initiative équivalente,
00:12on est aussi client d'entendre vos témoignages, on va parler de tout ça avec notre invité Laurent Gallien.
00:16Cette journée importante, on est avec quelqu'un qui justement y croit, à ce projet de reprise en coopérative,
00:21puisqu'il est pleinement impliqué dans ce projet, c'est Olivier Sixx, bonjour Olivier Sixx.
00:26Bonjour Laurent, bonjour à tous.
00:27Patron de l'entreprise de chaudonnerie CIC-Orio, alors votre nom peut aussi dire quelque chose au Grenoblau,
00:31puisque vous avez longtemps été responsable de La République En Marche en Isère,
00:34et que vous êtes encore élu d'opposition, je le précise à Grenoble, et au sein de la métropole.
00:39Notre sujet ce matin, il n'est pas politique, il est industriel avec vous.
00:42Vous êtes engagé dans ce projet de reprise en coopérative, déjà pourquoi ?
00:45Parce que vous travaillez avec la plateforme chimique, votre société CIC-Orio ?
00:50Oui, alors on travaille depuis très très longtemps, moi quand j'ai repris mon entreprise il y a quasiment 20 ans maintenant,
00:54on était 5, on était à 100% sur cette plateforme, donc je la connais dans ses moindres détails.
01:00Mais effectivement, jusqu'à il y a encore quelques semaines, je pensais comme beaucoup de monde,
01:06ce qu'on disait dans la presse, c'est-à-dire que l'entreprise perdait des centaines de millions d'euros,
01:10qu'il fallait plus de 300 millions d'euros à fond perdu.
01:12C'est ce qui avait été dit par le patron de Vancorex en audition à l'Assemblée.
01:16Exactement, ce qui est vrai, c'est que l'entreprise était dans une situation catastrophique,
01:18avec un manque d'investissement, avec des contrats très lourds à porter,
01:22et puis surtout avec une situation catastrophique ces dernières années sur le plan de l'énergie,
01:26sur le plan des produits.
01:27Mais en rentrant un peu plus dans le détail, à l'appel de Séverine Dejoux,
01:30qui est quelqu'un d'incroyable,
01:32responsable CGT de Vancorex.
01:34Exactement, CGT de Vancorex.
01:36Je suis en détail et je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas du tout le cas,
01:38qu'on pouvait transformer cette usine, effectivement, endormie, vieillissante,
01:43et empêtrée dans des contrats très lourds,
01:46la transformer en une entreprise dynamique, innovante,
01:49parce que le marché sur lequel il y a Vancorex,
01:51c'est un marché qui est un marché très important et très florissant.
01:56Le marché est important, il peut rester porteur,
01:59il est confronté quand même à des concurrences, notamment asiatiques, très fortes.
02:04C'est ce qui a fait un peu les problèmes de Vancorex,
02:06et vous l'avez dit aussi, ce qui a fait ces problèmes,
02:08ce sont les charges de plateforme.
02:10C'est-à-dire que Vancorex, la société Vancorex,
02:12prenait en charge tout le fonctionnement global de la plateforme.
02:15Ce sont des voiries, ce sont des tuyaux,
02:17ce sont des installations d'énergie, par exemple.
02:20Pour ça, il faut beaucoup d'argent.
02:21C'est un peu le nœud du problème de la reprise en coopérative.
02:24Exactement.
02:25C'est pour ça que nous, on a deux axes sur notre projet.
02:27Le premier, c'est vraiment de transformer cette entreprise
02:30en une entreprise florissante, dynamique, innovante.
02:32C'est-à-dire qu'une ETI, une grosse PME française,
02:35qui va être excellente et très forte sur son marché.
02:39Je répète, le marché des tonnades, c'est un marché très porteur.
02:43Effectivement, il y a d'autres produits qui sont à faible valeur ajoutée
02:45et qu'on va arrêter ou faire beaucoup moins.
02:48Mais on va se focaliser sur ce marché très porteur européen.
02:52Et l'autre sujet qui est extrêmement important dans notre offre,
02:55c'est qu'il y a plusieurs années, il y avait des milliers de personnes
02:57sur cette entreprise.
02:59Et au fur et à mesure, les entreprises sont parties.
03:02On a la possibilité, si on maintient sur notre projet
03:04l'ensemble de la chaîne de valeur,
03:06donc on prend du sel, on le transforme en chlore.
03:08Avec ce chlore, on fabrique un autre produit qui s'appelle le HDI,
03:11mais on fait aussi plein d'autres sous-produits,
03:13de la soude et notamment de l'hydrogène.
03:15Et avec ces produits, on peut recréer sur cette plateforme
03:17des industries, parce qu'on a tout ici.
03:20On a une mine de sel, le sel arrive par tuyau,
03:23on a de l'énergie verte qui arrive des barrages.
03:26Tout est prêt, effectivement, tout est là pour fonctionner.
03:28Il y a tout, c'est une pépite pour une chimie écologique.
03:32Si on n'arrive pas ici à recréer une industrie chimique,
03:36et on a eu depuis quelques semaines où on se bat pour ce projet,
03:40des dizaines de projets d'industriels,
03:42de la start-up au groupe important,
03:45qui veulent venir implanter des industries sur cette plateforme.
03:49Que ça soit pour fabriquer du carburant pour les avions synthétiques,
03:54que ça soit pour faire du recyclage de plastique,
03:56que ça soit pour fabriquer des panneaux photovoltaïques.
03:58Il y a des candidats et d'autres activités possibles sur cette plateforme.
04:01Exactement.
04:02Et c'est pour ça que, un, on veut transformer cette entreprise
04:05en une entreprise florissante et dynamique sur un marché qui l'est.
04:08Deux, on veut garder tout ce qu'il faut pour transformer cette plateforme
04:13en un futur grand pôle industriel.
04:17et ça, ça permettra de partager les frais,
04:20d'avoir pour Vancorex des clients, pour leur vendre du chlore, de la soude, etc.
04:23Et de fonctionner.
04:24Exactement.
04:25Et d'être viable, c'est aussi la clé du projet,
04:28enfin de présenter un projet viable au tribunal de commerce de Lyon.
04:31Je vous interromps un petit moment, on va reprendre la discussion,
04:34Olivier Six, autour de votre projet et de reprise en coopérative.
04:38On va peut-être aller voir quelques messages sur Facebook.
04:40Oui, et puis vous vous rappelez que vous pouvez nous appeler aussi,
04:43échanger au 04 76 46 45 45.
04:46Si vous croyez en ce projet de reprise en coopérative.
04:49Reprise d'entreprise par les salariés, les collectivités, les sous-traitants,
04:52c'est quelque chose que vous croyez, que vous soutenez aussi peut-être, Soisic Pelé ?
04:55Oui, en tout cas, je vais commencer par les optimistes de la page Facebook d'Issi Isère
04:59qui sont à fond derrière les salariés.
05:01On a des messages de soutien aux salariés de Vancorex de la part de Nadine,
05:05de Christian, de Denis, de Guy.
05:07Et puis on a des avis un petit peu plus nuancés.
05:10On a Olga qui nous dit, encore faut-il que cette volonté soit réalisable.
05:15Et puis Joël qui nous dit, je suis un peu perplexe quant à la reprise des salariés.
05:19Il ne faudrait pas que ce soit simplement un maintien temporaire.
05:21En tout cas, tout mon soutien pour que ces personnes ne soient pas mises sur le carreau.
05:25Justement, on vous a proposé de nous appeler.
05:27Yves nous appelle de Pont-de-Clay, effectivement pas très loin.
05:30Bonjour Yves.
05:30Bonjour Yves, avec une question peut-être un peu technique, en tout cas de spécialiste.
05:34Bonjour.
05:35Oui, j'ai fait 40 ans sur la plateforme.
05:37Je m'en doutais un peu.
05:38Et ma fille est sur la plateforme.
05:43Donc elle atteint les résultats aujourd'hui, bien sûr, avec beaucoup d'impatience ce qui va se passer.
05:47Et vous y croyez, vous Yves, alors à cette reprise ?
05:50J'y crois, j'y crois.
05:51Vous savez, depuis, je suis retraité, j'ai fait tous les piquets de grève pendant l'État.
05:57Avec tout ce qui se passe, c'est un peu comme le gouvernement.
06:00On se demande qu'il faut croire, parce que tous les ouvriers,
06:03il faut quand même dire qu'il y a 136 qui sont partis, qui ont été licenciés.
06:08Et moi, je vais vous poser la question.
06:09Par exemple, le clore, quand même, les ouvriers ont tout fermé, tout vidanger, c'est tout bouclé.
06:15Et voilà, puis d'un seul coup, il faut tout redémarrer.
06:18Et puis, en plus, il y a les autres, les Chinois, qui sont à côté pour Tolonac,
06:24qui ont aussi, avec beaucoup moins de reprises, mais avec beaucoup de projets.
06:27Vous connaissez l'outil technique, Yves.
06:31Peut-être que ça peut redémarrer, quand même, des choses qui ont été vidangées.
06:34On va poser la question à Olivier Sixx.
06:35Vous n'êtes pas un spécialiste du clore, non plus.
06:38Mais il y a sans doute des choses possibles.
06:39Oui, alors je ne suis pas spécialiste, mais je le deviens.
06:41Effectivement, la question est très pertinente.
06:44On a un gros travail de redémarrage.
06:47Pour les spécialistes, on va faire en même temps ce redémarrage.
06:50Et puis, toutes les requalifications dont on a besoin pour une usine comme ça.
06:54Et effectivement, on a prévu de redémarrer sur quasiment une année,
06:57avec un montant d'investissement pour le redémarrage qui est très fort.
07:00Mais on ne va pas juste redémarrer.
07:01On va, en plus du redémarrage, investir dans des outils productifs.
07:05Les chiffres, justement, les chiffres.
07:0720 millions d'euros immédiatement.
07:08Je crois que c'est ça pour le projet 60 d'ici la fin de l'année,
07:11pour que ce soit crédible aux yeux du tribunal de commerce.
07:14120 millions d'euros à hauteur de 2029 pour faire vivre la plateforme.
07:18Ce sont les chiffres qui circulent et qui sont prononcés.
07:21Vous avez des investisseurs qui vous rejoignent ?
07:22Est-ce que vous avez, concrètement, ces sommes ?
07:25Et est-ce qu'elles sont déposées en bonne et due forme auprès du tribunal de commerce ?
07:29Alors, trois questions.
07:30Effectivement, il nous faut beaucoup d'argent pour redémarrer.
07:32Donc, les premiers 1 millions, c'est vraiment pour le redémarrage des premiers mois, etc.
07:36Et puis, il nous faut aussi de quoi investir sur la modernisation et sur le redémarrage de l'ensemble de la chaîne.
07:44Et ensuite, on a aussi beaucoup d'investissements faits pour rendre cette usine beaucoup plus productive.
07:49Alors, sur le plan du financement, jusqu'à il y a quelques jours...
07:51Il avait annoncé hier l'arrivée d'un nouvel investisseur.
07:54Exactement.
07:54Donc, aujourd'hui, et hier, était une grande journée.
07:57On a reçu des soutiens incroyables.
08:00Et on a quand même l'impression qu'il se passe des choses dingues sur ce projet.
08:04Hier matin, on avait rendez-vous avec le Premier ministre, avec le cabinet du Premier ministre et le président de la région.
08:10Et qui nous ont annoncé, pour l'un, via Marc Ferracci, effectivement, l'apport de l'État.
08:16Oui, le ministre de l'Industrie dit 1 euro public pour 1 euro privé qui sera investi.
08:21Si le projet est viable, évidemment, il y a une condition.
08:22Exactement.
08:23Ensuite, on a effectivement la région qui nous apporte un très très fort soutien, à la personne de son président, Fabrice Pancouk.
08:29Et puis ensuite, on a aussi...
08:32On va croiser les doigts sur ça.
08:33Exactement.
08:33Et puis, on a cet investisseur étranger qui nous a rejoint il y a maintenant quelques jours.
08:38Alors, on travaille avec eux depuis plusieurs semaines.
08:41Mais c'est des gens qui sont des chimistes, qui croient dans ce projet, qui croient que le marché sur lequel on est est un marché d'avenir.
08:46Qui ne sont pas des investisseurs qui ne connaissent rien à la chimie ni à l'industrie.
08:49Non, non.
08:49Non, exactement.
08:50Déjà, eux, nous apportent 44 millions d'euros sur la base du projet que l'on a aujourd'hui.
08:53Mais leur première question, ou en tout cas leur 300e peut-être, mais en tout cas leur question, ça a été de dire
08:58qu'est-ce qu'on peut investir de plus dans cette usine pour faire mieux, pour développer l'usine.
09:03Et donc, effectivement, aujourd'hui, on aura dit sur ce projet.
09:06Donc, ils ont des centaines de millions d'euros et ils pourront les engager sur des projets de développement et d'amélioration.
09:11Il y a des gens qui veulent vous encourager.
09:14C'est le cas de Karine, notamment.
09:15Karine, très rapidement.
09:17Là, votre question, vous, c'est est-ce qu'on peut s'engager en tant que particulier, c'est ça ?
09:20Oui, oui, bonjour.
09:22Voilà, j'ai été assez emballée par tout ce qui se passe autour de ce projet.
09:28Et franchement, je pense qu'en tant que citoyen, il est important de participer.
09:35Je pense qu'il ne faut pas attendre que l'État fasse des choses pour nous.
09:38À un moment donné, moi, je me sens un peu concernée.
09:41Et voilà, c'était ma question.
09:43En tant que citoyen, est-ce qu'il y a possibilité de participer à ce beau projet ?
09:46Alors, il n'y a pas de collecte participative que je sache à cette heure-ci,
09:50mais on peut devenir actionnaire dans une société de coopération.
09:53Écoutez, je vais vous dire quelque chose.
09:54Aujourd'hui, il y a un engouement incroyable sur ce projet.
09:57De la plus petite commune de la métropole jusqu'à l'État, on a le soutien de tout le monde.
10:02Ça fait des jours que je me dis si on faisait un crowdfunding.
10:05Et je pense que là, ce que vient de proposer Karine, ça me titille.
10:08Et je pense qu'on va lancer dans les prochaines heures un crowdfunding pour que les gens puissent investir.
10:12Bravo, Karine.
10:12En attendant, évidemment, on va attendre la décision du tribunal de commerce de Lyon.
10:16Décision importante, puisque soit elle vous donne quatre semaines de plus pour boucler le financement,
10:21soit ce sera un transfert aux Chinois de la plateforme chimique.
10:24Exactement.
10:24Aujourd'hui, c'est une très grosse journée.
10:27Et l'avenir de la chimie grenobloise, voire française, se joue.
10:30On fera le bilan ce soir.
10:31Merci Olivier Six d'être venu nous voir ce matin dans le studio d'ici Isère pour parler de ce projet avec nous.
10:36Merci beaucoup.
10:37Merci à Yves, merci à Karine.
10:37Et puis vous pouvez déjà laisser vos messages de soutien.
10:40Ça fait aussi plaisir, je pense, à tous les gens qui sont dans ce projet.
10:44Sur notre post Facebook, sur la page Facebook, le post météo.