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Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre, et Marurice Lévy, président fondateur de VivaTech, président d'honneur de Publicis, étaient les invités de Benjamin Duhamel, dans "Tout le monde veut savoir", sur BFMTV.

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Transcription
00:00– Deux invités et deux grands témoins de l'actualité qui sont en train d'arriver sur ce plateau avec eux.
00:10On va commenter ces tourments économiques mais aussi politiques puisque parmi ces deux invités,
00:15il y a un ancien Premier ministre. Bonsoir Bernard Cazeneuve.
00:18– Bonsoir.
00:18– Merci d'être avec nous ce soir. Vous publiez ce livre « Un chien parmi les loups » aux éditions de l'Observatoire.
00:25Et bonsoir Maurice Lévy.
00:26– Bonsoir.
00:26– Merci beaucoup d'être avec nous ce soir. Président fondateur de VivaTech, président d'honneur de Publicis,
00:31entreprise que vous avez dirigée pendant 30 ans, c'est ça ?
00:33– 30 ans.
00:33– 30 ans, c'est pas mal. Vous êtes ce qu'on appelle un capitaine d'industrie
00:37et c'est pour ça que ce sera intéressant de vous entendre, notamment sur ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:41Il faut que les entreprises arrêtent d'investir aux Etats-Unis.
00:43Je vous poserai la question dans un instant, mais juste avant, je commence avec vous Bernard Cazeneuve,
00:47dans ce livre et notamment dans cette préface que vous signez,
00:51qui est une sorte de regard général sur l'état du débat public en France et dans le monde.
00:56– Vous parlez des Etats-Unis, aussi dans d'autres chapitres.
01:00Vous dites de Donald Trump la chose suivante.
01:02Le chef d'une grande nation à l'avant-garde du Mont-Libre promet de s'en prendre à tous les principes
01:06du droit international à l'origine de l'ordre multilatéral
01:08pour faire prévaloir les intérêts de son pays au préjudice de tous les autres.
01:13On en parlait il y a un instant.
01:14Les droits de douane sont entrés en vigueur aujourd'hui.
01:16L'escalade continue avec la Chine.
01:18On en est à un basculement historique et économique comme on n'en a pas connu depuis des décennies ?
01:24– D'abord, l'ordre international qui avait prévalu depuis 1945
01:29était un ordre de solidarité entre l'Europe et les Etats-Unis.
01:32Le lien transatlantique est ce par quoi nous étions libérés du totalitarisme, du nazisme.
01:38Et les Etats-Unis étaient toujours pensés,
01:40quelle que soit d'ailleurs l'administration qui était à leur tête,
01:43comme le leader du monde libre,
01:45engageant d'ailleurs avec l'Europe, avec laquelle pouvaient exiger,
01:48existaient des divergences parfois, des actions communes
01:51pour assurer la démocratie, les valeurs de l'État de droit partout
01:56où cela se trouvait menacé.
01:58On n'en est plus là.
02:00On voit sur le plan international que lorsque un dictateur qui s'appelle Poutine
02:05envahit son voisin en remettant en cause le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
02:09et à choisir pour eux-mêmes leur destin,
02:12ils sont présentés comme les victimes.
02:15Et le peuple attaqué avec des milliers et des milliers de civils
02:20blessés et tués pendant cette guerre,
02:24sont présentés comme les bourreaux.
02:26Il y a quelque chose qui ne va pas.
02:27La séance d'humiliation qui s'est produite dans le bureau de Donald Trump, de Zelensky,
02:32est inédite dans l'histoire des relations internationales
02:35et témoigne bien de cet éloignement de cette grande nation des principes de l'État de droit.
02:39Une grande partie des exécutifs hors d'oeuvre qui ont été pris
02:41le sont dans des conditions politiques où il a tous les pouvoirs.
02:46Mais s'il devait y avoir au terme des mid-termes qui se tiendront dans quelques mois
02:51un rééquilibrage, je ne suis pas sûr que les choses pourraient se passer ainsi.
02:54Donc une remise en cause des principes de l'État de droit chez eux,
02:58dans le regard porté sur les relations internationales,
03:01mais également dans la remise en cause de ce que nous sommes nous l'Europe.
03:03Quand on voit un certain nombre de responsables politiques américains
03:07aller soutenir une grande partie des organisations politiques d'extrême droite
03:12qui ont en détestation les principes de la démocratie et de l'État de droit,
03:16l'AFD notamment, il y a un sujet, incontestablement.
03:21Maurice Lévy, là encore le regard du capitaine d'industrie,
03:25de celui qui a été à la tête d'une entreprise parmi les plus importantes
03:28entreprises de communication au monde, implantée sur tous les continents,
03:31notamment les États-Unis.
03:33– La première aujourd'hui.
03:34– La première aujourd'hui, voilà, comme ça les choses sont dites.
03:36Et cette inquiétude au fond, pour ceux qui nous regardent ce soir,
03:39consommateurs, entrepreneurs, d'avoir des effets absolument dévastateurs sur l'économie.
03:45C'est ce à quoi il faut se préparer dans les semaines qui viennent.
03:48Au fond, la mondialisation telle qu'on la connaît,
03:51le libre-échange tel qu'on le connaît,
03:53qui est en train de s'effondrer comme un château de cartes ?
03:56– D'une certaine façon, oui.
03:57Je voudrais revenir sur ce qu'a dit si clairement et brillamment Bernard Cazeneuve,
04:04c'est qu'il y avait un accord sur l'Occident.
04:10Et cet accord était basé sur des valeurs.
04:13Et c'est tout cela qui a été balayé,
04:15c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il n'y a plus de valeurs
04:18qui gouvernent l'Amérique.
04:19Ça, c'est le vrai problème.
04:21C'est la question de fond, où sont les valeurs ?
04:25En ce qui concerne maintenant cette bataille,
04:29cette guerre des tarifs,
04:31il faut partir du point de départ.
04:34Et le point de départ, il est dans la première législature,
04:39si j'ose dire, le premier mandat de Trump.
04:41Quand il s'élève contre la Chine
04:44et quand il proteste parce que la Chine
04:47ne respecte pas les accords mondiaux.
04:49et que le déficit est tel
04:52que ça pose un problème gigantesque à l'Amérique,
04:55mais aussi aux autres pays du monde.
04:58Et je crois que si on veut comprendre,
05:02si on veut réagir, il faut comprendre.
05:04Et si on veut comprendre,
05:05il faut passer par ceux qui ont élu Trump.
05:09Qui sont-ils ?
05:10C'est le petit blanc, pour l'essentiel.
05:12La grande majorité.
05:14Et ce petit blanc a souffert pendant des décennies
05:18humilier, son emploi perdu,
05:23l'impossibilité de progresser dans la société américaine.
05:27Le rêve américain interdit.
05:30Et de ce fait, il a porté à la présidence
05:33quelqu'un qui le défend.
05:36Trump fait fi de toutes les règles économiques,
05:45mais également de toutes les valeurs,
05:47parce qu'il veut absolument défendre ceux qui l'ont élu.
05:52Et quand on a compris cela,
05:55à ce moment-là, on peut bâtir une stratégie
05:58qui peut aboutir à un accord.
06:00C'est effectivement très intéressant ce que vous me dites.
06:03Bernard Cazeneuve, je parle au responsable politique,
06:06ancien Premier ministre, qui a occupé des fonctions,
06:08qui peut-être en occupera d'autres,
06:09on en parlera dans un instant.
06:10Mais là, la question qui se pose est celle de la riposte,
06:13et de l'effet, là encore, sur le consommateur, le producteur.
06:16On voit bien que l'Europe est prise dans une sorte d'hésitation.
06:19Il y a des mesures qui ont été décidées aujourd'hui,
06:20taxer toute une série de secteurs,
06:22avec cette crainte qu'à la fin,
06:24ce soit le consommateur qui paye,
06:26que ce soit le producteur qui en pâtisse.
06:29Est-ce que l'Europe a les moyens de ses ambitions,
06:33sans qu'à la fin, encore une fois, ce soit,
06:34comme le dit le président du MEDEF,
06:36récession, déflation,
06:38et un impact économique terrible pour les Français ?
06:42C'est une large question,
06:43et je voudrais, en même temps que j'y réponds,
06:46réagir à ce que disait Maurice Lévy à l'instant,
06:48sur ce qu'est Trump pour son peuple.
06:51Ce qui est certain, c'est que Trump est apparu
06:53comme le candidat des relégués,
06:55de ceux qui avaient subi la désindustrialisation,
06:58qui avaient le sentiment d'une relégation,
07:00d'un abandon, et même d'un mépris de l'élite américaine.
07:03Et d'ailleurs, le livre de J.D. Vance montre très bien
07:06quel a été ce cheminement sociologique, social et intellectuel.
07:11Mais la réalité, c'est qu'il a fondé cette campagne,
07:15en tous les cas, c'est l'interprétation que j'en ai,
07:18sur un mensonge.
07:18Quand on voit que ceux dont il a dit vouloir défendre les intérêts,
07:25c'est-à-dire les plus faibles des Américains,
07:26alors même qu'il faisait campagne avec les plus riches d'entre eux,
07:30laissant d'ailleurs aux plus riches d'entre eux,
07:31qui ont constitué une partie de l'architecture de son gouvernement,
07:34le soin de démanteler tous les services,
07:37une grande partie des services publics,
07:39et notamment le dispositif de santé publique
07:41qui avait été mis en place pour permettre aux Américains,
07:44les plus pauvres, de se soigner,
07:45quand ces Américains auront subi les effets de la politique de santé,
07:49quand ils auront subi l'effet inflationniste et droit de douane,
07:52que restera-t-il de l'attention que Trump leur proposait de leur porter ?
07:56Rien.
07:57Il ne restera que la dévastation de leur désespoir
08:01sur leur famille et sur l'avenir de leurs enfants.
08:04Donc, il y a eu cette campagne,
08:06mais la réalité n'est pas celle-ci.
08:08Ensuite, pour ce qui concerne les aspects internationaux,
08:12c'est-à-dire ce que disait Maurice Lévy à l'instant,
08:15sur la Chine, les États-Unis,
08:17et la volonté des États-Unis de rééquilibrer les choses.
08:19C'est vrai que les Chinois n'ont pas respecté
08:22les règles du commerce international
08:23et qu'ils ont créé les conditions
08:25d'une concurrence absolument déloyale,
08:27par rapport à laquelle, d'ailleurs,
08:29l'Union européenne ne s'est pas protégée.
08:31Nous n'avons pas pris de dispositions
08:33suffisamment puissantes, suffisamment lucides.
08:36Il y a eu, en tous les cas,
08:37la conviction d'un certain nombre de pays,
08:39dont la croissance était tirée
08:41par le commerce extérieur avec la Chine,
08:43je pense à l'Allemagne notamment,
08:45que le libre-échange,
08:46dans sa forme chimiquement la plus pure,
08:49assurait la croissance de l'Europe
08:51et suffirait à faire la prospérité
08:52du marché intérieur.
08:53C'était une erreur.
08:54Et de ce point de vue-là,
08:55nous avons effectivement péché par naïveté.
08:58Mais les Américains eux-mêmes,
08:59j'en parlais avec Maurice Lévy
09:02avant votre émission,
09:03on ne va pas trahir de secret,
09:04ont refusé, pendant des années,
09:07de nommer ceux qui, au sein de l'OMC,
09:09pouvaient assurer la régulation du système
09:12lorsque les Chinois dérapaient.
09:14Ils ont eux-mêmes enfreint un certain nombre de règles.
09:16Donc, en réalité,
09:18ce à quoi nous assistons maintenant depuis longtemps,
09:20c'est que ces puissances économiques
09:22qui ont des objectifs commerciaux impériaux
09:25se dispensent d'appliquer les règles
09:27du commerce international
09:29au détriment des plus faibles des nations
09:31et des plus pauvres des peuples,
09:33créant les conditions du désordre le plus grand.
09:35Et vous parliez tout à l'heure de l'Europe.
09:37Oui, l'Europe a la possibilité de se défendre.
09:39L'un de vos invités que j'écoutais
09:40avec attention tout à l'heure
09:41disait qu'avec un marché de 450 millions de personnes
09:45et la possibilité aussi de nous défendre
09:48en raison des compétences que nous donnent les traités,
09:51nous pouvons tout à fait réagir.
09:53Et d'ailleurs, après quelques jours d'inquiétude,
09:56je constate qu'aujourd'hui,
09:57des premières dispositions sont prises
09:59qui commencent à témoigner d'une volonté souhaitable et bienvenue.
10:03Alors que Bernard Cazin ou Maurice Lévy,
10:04si j'ose dire, l'histoire s'écrite en direct,
10:06puisqu'à l'instant, Donald Trump,
10:08dans la bataille homérique qui l'oppose à la Chine,
10:11annonce qu'il augmente à effet immédiat
10:14à 125% les droits de douane
10:16contre les produits chinois.
10:19Ça vous fait sourire, Maurice Lévy,
10:21mais la question, c'est
10:22est-ce que l'économie mondiale peut sortir
10:25dans un état à peu près correct
10:27de cette opposition entre ces deux mastodontes,
10:30les États-Unis et la Chine ?
10:31Je pense qu'à un moment donné, ça va se régler.
10:34D'ailleurs, comme il l'a dit,
10:35c'est un peu la purge
10:37et la difficulté.
10:40Quand on prend un traitement de choc,
10:42il y a quelques conséquences
10:44qu'il considère comme étant temporaires.
10:46Et là, on est dans un bras de fer
10:48avec une situation
10:50où ni l'un ni l'autre ne veut céder.
10:54et qu'en réalité,
10:55ce qui l'attendait dans son mécanisme,
10:59c'est que les Chinois disent
11:01« Pouce, très bien, on a entendu,
11:03mettons-nous autour d'une table ».
11:04Ils ont réagi en s'alignant
11:07sur la position de Trump
11:09et Trump, de nouveau,
11:11surenchérit.
11:12Et on est là un peu
11:13dans une espèce de mauvais western
11:16où on a quelqu'un qui tire
11:20avant de poser la question,
11:24un peu comme dans les westerns de série eBay.
11:28Oui, donc pas « il était une fois dans l'ouest ».
11:29Il est le mauvais western.
11:31J'ai dit « mauvais western ».
11:31Vous avez raison.
11:32Juste, encore un mot
11:33avant de vous rendre la parole, Bernard Cazeneuve,
11:35sur ce que demande Emmanuel Macron
11:37aux entreprises françaises.
11:38Vous arrêtez les investissements aux Etats-Unis
11:39le temps que tout ça se règle.
11:40Est-ce que c'est faisable ?
11:42Il y a une sorte de silence
11:43de certaines entreprises françaises
11:45qui ne préfèrent pas trop
11:46rentrer ?
11:46Est-ce que c'est possible ?
11:47Est-ce que, par exemple,
11:48Publicis pourrait arrêter d'investir
11:49aux Etats-Unis,
11:50de commercer aux Etats-Unis ?
11:52De commercer certainement pas
11:54puisque plus de 60%
11:57de notre chiffre d'affaires
11:58vient des Etats-Unis.
12:00Si nous sommes aujourd'hui
12:01le premier groupe mondial,
12:03en dehors du talent exceptionnel
12:05d'Arthur Sadoun,
12:06c'est le fait que nous avons
12:08des actifs extrêmement importants
12:11implémentés aux Etats-Unis
12:12et que nous sommes le premier acteur
12:15en Amérique.
12:17C'est quand même ça qui est intéressant.
12:20Et ceci est le résultat
12:22de 20 années d'investissement.
12:25Donc, c'est extrêmement difficile
12:27d'arrêter une machine.
12:29Et pourquoi ?
12:31Et dans quel but ?
12:32Est-ce que nous réussirons
12:34à inquiéter Donald Trump
12:37en arrêtant l'investissement ?
12:39Je ne sais pas.
12:40En tous les cas,
12:41à notre niveau,
12:42nous sommes des lilliputtiens.
12:44Je ne vois pas très bien
12:45comment est-ce que cela aurait
12:47la moindre influence.
12:48Vous répondez dans un instant,
12:49Bernard Cazeneuve.
12:50Là encore,
12:51dans le même message visiblement,
12:52Donald Trump annonce
12:53suspendre pour 90 jours
12:56ces surtaxes douanières réciproques
12:57mises à part la Chine.
12:59Viblement,
13:00les marchés financiers
13:01sont en train de répercuter
13:02dans les cours de bourse
13:03cette annonce.
13:04là encore.
13:06Et ça fait partie aussi
13:07du portrait que vous faites
13:09d'un certain nombre de leaders
13:10illibéraux,
13:12peut-on dire,
13:13dans ce livre.
13:14La difficulté à les lire.
13:16Là,
13:16Donald Trump qui dit
13:17suspendre pour 90 jours
13:18ces taxes réciproques.
13:20Bon,
13:20ça veut donc peut-être dire
13:21effectivement que
13:22la façon dont l'Europe
13:24a gonflé les muscles
13:25a fonctionné.
13:26Oui,
13:26et puis ça veut dire surtout
13:26qu'il y a un petit sujet
13:27de cohérence de sa démarche
13:29et de sa politique.
13:31Et que lorsque l'on a affaire
13:32à des acteurs
13:33qui prennent des décisions
13:35de façon compulsive,
13:36il faut prendre des décisions
13:37de façon réactive
13:38de manière à,
13:39comme le disait
13:39Maurice Lévy tout à l'heure,
13:41rééquilibrer la relation
13:42et tenter d'entrer
13:44dans une phase
13:45de négociation.
13:46Pour ce qui concerne
13:47les investissements,
13:49je veux en dire un mot,
13:50ce qui me paraît
13:51important aujourd'hui,
13:52c'est plus de favoriser
13:53les investissements
13:54en Europe
13:54pour assurer
13:55la transition énergétique,
13:56le financement
13:57des investissements
13:59et des technologies
14:00de rupture
14:00que d'empêcher
14:01les investissements
14:03dans telle ou telle partie
14:03du monde.
14:04Je prends un exemple
14:04très concret,
14:05on a 4 000 milliards,
14:07même 4 500 milliards
14:08d'épargne non affectée
14:10à l'économie en France.
14:12On a 300 milliards
14:14d'euros d'épargne
14:15supplémentaires chaque année,
14:16c'est le flux annuel
14:17d'épargne supplémentaire
14:18que nous n'aurons pas
14:19à mobiliser
14:20pour la transition énergétique,
14:22pour la décarbonation,
14:23la production
14:24des transports
14:25et du logement,
14:26pour le financement
14:27des innovations
14:28de rupture
14:28dans l'intelligence artificielle,
14:30etc.
14:30Ce qu'il faut aujourd'hui,
14:32en Europe,
14:32si on veut approfondir
14:34le marché intérieur,
14:35améliorer la compétitivité
14:36des entreprises européennes,
14:39c'est investir en Europe
14:40et créer les conditions
14:42d'investissement
14:43qui permettent
14:44l'innovation technologique.
14:46Et quand on voit
14:46la masse d'épargne
14:47en utilisée,
14:48notamment en France
14:49et pour partir en Europe,
14:50on se rend compte
14:51qu'il y a un certain nombre
14:51de dispositions
14:53à mettre en œuvre
14:53pour permettre
14:54cette orientation.
14:55Juste, on voit en direct
14:56Maurice Lévy,
14:57regardez cette courbe
14:58quasiment verticale
14:59en vert,
15:00c'est le Dow Jones
15:01qui est en train
15:02de réagir
15:03à ce que vient
15:03d'annoncer Donald Trump.
15:04C'est important,
15:05cela fait plusieurs jours
15:06que l'on chronique
15:06cette guerre commerciale,
15:08cette pause de 90 jours
15:09plus 6%.
15:11Là encore,
15:12l'expérience
15:12du capitaine d'industrie
15:13qui, pendant plusieurs années
15:14et qui continue
15:15à scruter quotidiennement,
15:17heure par heure,
15:17le cours de bourse
15:18de son entreprise,
15:19ça veut dire que là,
15:21on a une sorte
15:22de retour de confiance
15:23des acteurs économiques
15:24compte tenu de cette annonce
15:25de pause de 90 jours,
15:26ce qui ne veut pas dire
15:26que Donald Trump dit
15:27demain ne dira pas l'inverse.
15:29Oui, d'une part.
15:30D'autre part,
15:32j'ai évoqué
15:33un mauvais western,
15:35c'est aussi
15:35un mauvais remake
15:36puisqu'il faut se rappeler
15:38que lors de son premier mandat,
15:41il avait fait la même chose.
15:42Il avait menacé
15:44le monde
15:45de droits de douane
15:46et puis après,
15:47il a fait une suspension.
15:49Et donc,
15:50on se retrouve
15:50dans une correction
15:51puisque cette suspension
15:53va donner de l'air
15:54et qu'on se retrouve
15:56avec la méthode
15:58trumpiste.
15:59Donald Trump
16:00a toujours,
16:01il suffit de lire
16:02son livre,
16:03eu comme
16:04moyen de négociation
16:07la pression maximale.
16:09Comme la pression
16:10est très forte,
16:11à ce moment-là,
16:11les gens viennent
16:12à la table
16:13et négocient.
16:15Et il en tire
16:16quelque chose
16:17et à chaque fois,
16:18il espère
16:19en tirer un avantage.
16:20Il ne rééquilibrera pas
16:22la balance commerciale.
16:23ça.
16:24Et je crois
16:24qu'il en a fait
16:26son deuil
16:26parce que l'écart
16:27est tellement considérable
16:28qu'il n'y arrivera pas.
16:30Mais en tous les cas,
16:31il va obtenir
16:32un certain nombre
16:32d'avantages
16:33et on va repartir
16:35dans quelque chose
16:35d'un peu plus normal.
16:37Du moins,
16:37je l'espère.
16:38Mais comme vous l'avez dit,
16:40il est imprévisible.
16:42Demain,
16:42il peut prendre
16:42une autre décision.
16:43Un dernier mot
16:45avec vous Bernard Cazeneuve
16:46et je fais le lien
16:48avec là encore
16:49peut-être
16:49les ambitions
16:50que vous aurez.
16:51Vous cessez de dire
16:52si c'est à moi
16:53de prendre cette responsabilité,
16:54je la prendrai
16:54quant aux échéances
16:56qui vont arriver
16:56en 2027.
16:58Et en même temps,
16:58vous dites
16:58je n'aime pas cette époque
17:00et la façon
17:01dont le débat
17:02est polarisé,
17:03radicalisé.
17:05En même temps,
17:05vouloir éventuellement
17:06exercer des responsabilités,
17:08c'est être dans un écosystème
17:09où on a à traiter
17:10avec des dirigeants
17:11comme Donald Trump,
17:13le président argentin,
17:14le dirigeant hongrois
17:15Victor Orban.
17:16Vous y êtes prêt
17:18à traiter
17:20avec ce type
17:20de dirigeants
17:21qu'il a encore
17:22sont capables
17:22de dire aujourd'hui
17:23on arrête
17:23les droits de douane
17:24alors même
17:24qu'il disait
17:25l'inverse la veille ?
17:26Non mais d'abord,
17:27il s'avère que j'ai déjà été
17:28au gouvernement
17:28pendant 5 ans
17:29donc j'ai eu l'occasion
17:30de parler à des interlocuteurs
17:31qui ne pensaient pas comme moi
17:32et qui parfois
17:33me déplaisaient.
17:34La politique,
17:35ça ne consiste pas
17:36à chercher
17:36la compagnie
17:37de ceux
17:38qui sont agréables.
17:39Si on cherche
17:40à atteindre cet objectif
17:42faire autre chose
17:42que de la politique
17:43il y a beaucoup
17:43d'activités humaines
17:44qui permettent
17:45d'atteindre ce but
17:46ce n'est pas la peine
17:47de s'engager
17:48dans la fosse au lion
17:48pour éprouver
17:50ce type de satisfaction
17:51donc je sais parfaitement cela
17:52mais je pense aussi
17:54qu'on est utile
17:55à son pays
17:56quand il a une grande histoire
17:57quand il a véhiculé
17:59à travers le monde
18:00les valeurs universelles
18:01et qu'elles sont abandonnées
18:02par cette ère du temps
18:03que je dénonce
18:03on peut aussi jouer
18:04un rôle tout à fait
18:05important et utile
18:06en résistant à cela
18:08et en résistant à cela
18:09en portant un projet
18:09en portant un idéal
18:11en ayant des convictions
18:12en ayant une vision
18:13de ce que doit être
18:14l'ordre du monde
18:15puisque tout ce dont nous parlons
18:16finalement depuis maintenant
18:17un quart d'heure
18:18n'est rien d'autre
18:19que la description
18:19du désordre le plus grand
18:20qui a rarement produit
18:22dans l'histoire de l'humanité
18:23la prospérité
18:23la plus significative
18:24donc est-ce qu'on est capable
18:26de sortir de ce désordre
18:27est-ce qu'on est capable
18:28de faire en sorte
18:29que les plus vulnérables
18:30qui souffrent
18:30quand même depuis très longtemps
18:32pas simplement en Europe
18:33je vais beaucoup en Afrique
18:35et je suis très intéressé
18:37par le sort réservé
18:39à un certain nombre
18:40de pays africains
18:41et à leur peuple
18:42c'est une désolation
18:43donc est-ce qu'on est
18:44préoccupé de cela
18:45est-ce que l'on a
18:46une vision de l'humanité
18:47est-ce qu'on a le sentiment
18:48d'appartenir tous
18:48à la même civilisation humaine
18:50et est-ce que l'on croit
18:51encore que le progrès est possible
18:53moi je le pense
18:53et je pense que justement
18:54le rôle d'un chef d'État
18:56lorsqu'il est confronté
18:57à tous ces acteurs
18:58qui ne pensent pas comme lui
18:59et qui pour certains
18:59sont d'une brutalité extrême
19:01c'est de faire entendre
19:02une autre voix
19:02et regarder dans l'histoire
19:04de l'humanité
19:04et dans l'histoire récente
19:06de notre pays
19:06lorsque François Mitterrand
19:08était confronté
19:09au leader de l'Union soviétique
19:10à un certain nombre
19:12de dictateurs
19:13il donnait une image
19:14de la France
19:14avec sérénité
19:16qui permettait
19:17à notre pays
19:18d'incarner parfaitement
19:19les valeurs
19:19auxquelles il croyait
19:20et qui s'inscrivait
19:21dans le ton nom
19:22de son histoire
19:22donc non seulement
19:23je suis prêt à cela
19:24mais je pense
19:24que c'est une nécessité
19:25Merci beaucoup
19:26Bernard Cazeneuve
19:27et Maurice Lévy
19:27pour ce dialogue
19:28et Maurice Lévy

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