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00:00On se retrouve dans Punchline, on va évoquer cet incident aujourd'hui à l'Assemblée Nationale
00:04entre des journalistes du Média Frontière et des députés de gauche.
00:08On va écouter pour nos auditeurs et voir pour nos téléspectateurs ce qui s'est passé
00:12avec des journalistes de Frontière qui tentaient de filmer
00:15et des députés de gauche qui ne souhaitaient pas leur présence.
00:18On écoute cette séquence et puis après quelques réactions.
00:22Frontière, place-toi ! La santé n'est pas à toi !
00:25Frontière, place-toi ! La santé n'est pas à toi !
00:28Frontière est un média en ligne, c'est ça ?
00:43Il y a un site internet, il publie un magazine, je crois, mensuel.
00:47Il y a également une chaîne YouTube qui fonctionne et qui a des milliers d'abonnés
00:53et qui a le droit d'exister puisque tous leurs journalistes, en tout cas ceux présents sur place,
00:57possèdent des cartes de presse.
01:00Donc il y avait une manifestation à 13h30 organisée par les collaborateurs de la France Insoumise.
01:04Pourquoi ? Parce que dans le prochain numéro à venir de Frontière,
01:07il y a une enquête sur les prises de position de certains,
01:10de pas mal de collaborateurs parlementaires de la France Insoumise
01:13qui n'ont pas le droit de dire tout et n'importe quoi sur les réseaux sociaux.
01:17C'est le cas notamment de M. Richitibault, le collaborateur parlementaire d'Ercili Asoudé,
01:21qui, souvenez-vous, avait appelé Alintifada dans le rue de Paris.
01:24Il s'avère que Yaël Braun-Pivet, quelques jours plus tard, avait décidé de l'interdire de l'Assemblée nationale.
01:29Une décision quasiment historique, ça n'était quasiment jamais arrivé.
01:31Donc voilà, c'est ça qu'il y a dans cette enquête.
01:34Et les députés de la France Insoumise et avec leurs collaborateurs,
01:36ne sont pas contents de cet article et ont décidé d'organiser une manifestation
01:40pour demander à Yaël Braun-Pivet pour les expulser de la salle des quatre colonnes
01:45et de l'Assemblée nationale en général.
01:47Liberté d'expression.
01:48Alors, à l'Assemblée nationale, vous avez un kiosque
01:50où sont vendus, évidemment, l'ensemble des titres de presse.
01:55Et la France Insoumise a réclamé que le magazine Frontières ne soit pas vendu.
01:59Le magazine, c'est le visage de Jean-Luc Mélenchon
02:02et le titre, c'est LFI, le parti de l'étranger,
02:04avec l'enquête que citait Jules Torres.
02:08Et donc, c'est suite à l'apparution de ce magazine qui sort aujourd'hui,
02:12qui va être quand même vendu dans le kiosque de l'Assemblée nationale,
02:15qui a eu ce rassemblement de la CGT, des collaborateurs de la France Insoumise.
02:19Et des députés socialistes.
02:20Et des députés.
02:21Communistes, socialistes, écologistes.
02:22Monsieur Delaport, Traffé Lardot, un député communiste du Havre
02:26pour qui Édouard Philippe avait appelé à voter en son temps.
02:30Et donc, on a des journalistes qui sont accrédités à l'Assemblée nationale,
02:34qui sont intimidés par ces députés de gauche.
02:39Imaginez deux secondes.
02:40Imaginez deux secondes.
02:41si c'était un journaliste de Libération
02:44qui avait des députés à ses trousses du Rassemblement national.
02:49Mais alors, ça ferait la une absolument partout.
02:53Absolument partout.
02:53Alors, Joseph Pascascarbon, qu'est-ce que vous pensez de cette séquence ?
02:57Moi, ce qui me frappe, pardon, parce que je suis sensible aussi aux images,
03:00c'est la jeune femme dont je ne connais pas le nom,
03:02Gautier.
03:03Louise Moritz.
03:06Franchement, la manière dont elle est pressée,
03:08pressée, acculée dans un coin, c'est extrêmement symbolique.
03:13Parce que, moi, je trouve...
03:15D'ailleurs, la seule chose que je pense, c'est quel courage est là.
03:18C'est la première chose.
03:19Quel courage.
03:19Et puis aussi, c'est quand même paradoxal de voir des...
03:23Enfin, paradoxal.
03:24En fait, non, ce n'est pas si paradoxal.
03:25Le fait qu'ils s'attaquent, justement, à une femme,
03:29et que ça leur pose absolument à l'ombre de l'esquisse du cadvan d'un problème.
03:33Camille Pascal, peut-être une réponse.
03:34Alors, moi, ce qui me trouble là, vraiment,
03:38c'est que tout ça se déroule à l'intérieur de l'enceinte de l'Assemblée nationale.
03:44Et c'est ce qui est, pour moi, le plus inquiétant.
03:47Parce que ça veut dire que l'Assemblée nationale, c'est un sanctuaire.
03:51Et il a, depuis la Révolution française,
03:54mais surtout depuis les ligues, en 1934,
03:58il y a...
03:59Donc, vous voyez, je vous montre large le spectre.
04:02Il y a une règle, c'est qu'on fait très attention
04:05à ce qu'il n'y ait, à l'intérieur de l'Assemblée nationale,
04:08aucun mouvement de protestation, de violence, etc.
04:14D'ailleurs, vous remarquerez que quand il y a des débats un peu violents entre parlementaires,
04:18les huissiers s'interposent toujours,
04:21font en sorte qu'il n'y ait pas de coups échangés.
04:24Je vous signale que, contrairement à ce qui se passait sous la Révolution française,
04:28n'importe qui ne peut pas aller dans les tribunes.
04:30Vous êtes contrôlé, vous avez un badge,
04:32vous devez être invité, vous êtes surveillé.
04:34Vous ne devez surtout jamais ni crier, ni applaudir.
04:39C'était, pourquoi ?
04:40Pour éviter qu'il y ait sur la représentation nationale
04:42une sorte de pression physique,
04:45ce qui me paraît tout à fait normal.
04:47Et là, alors nous ne sommes pas dans l'hémicycle,
04:50mais nous sommes vraiment dans l'Assemblée nationale.
04:51Qu'il y ait des manifestations, place du Palais Bourbon,
04:55c'est une tradition,
04:57ce sont des choses qu'on a souvent vues,
05:00mais qu'il y ait une manifestation organisée à l'intérieur de l'Assemblée nationale,
05:05à l'initiative de groupes parlementaires,
05:06là je pense qu'on est en train de passer une limite.
05:09Et puis ça vient après l'incident provoqué par Émeric Caron,
05:12en séance,
05:14qui a montré justement des visages.
05:16Oui, hier, des images d'enfants palestiniens.
05:19Absolument, ce qui est évidemment interdit dans le règlement de l'Assemblée nationale.
05:22Et on a une réaction de Marine Le Pen, je crois,
05:24qui...
05:24Il y a surtout la réaction d'Yel Brown-Pivet,
05:26qui dénonce les provocations du Média Frontière.
05:29Donc pour Yel Brown-Pivet,
05:31le problème c'est le Média Frontière,
05:32et elle parle de provocation,
05:34et elle dit qu'ils pourraient perdre leur accréditation à l'Assemblée nationale.
05:37Donc c'est-à-dire qu'on a une jeune femme journaliste
05:39qui, comme le disait très bien Joseph,
05:42est acculée contre un mur,
05:44elle se prend plusieurs députés,
05:46qui quasiment...
05:47Bon, elle fait en sorte qu'elle est obligée de reculer.
05:50Et le problème, donc, pour Yel Brown-Pivet,
05:52c'est le Média Frontière qui ferait preuve de provocation.
05:54Et Marine Le Pen dit des journalistes tués,
05:59insultés, intimidés physiquement par des députés
06:01au cœur même de l'Assemblée nationale,
06:02jusqu'où va tout descendre.
06:04Et ensuite, elle met un joli tacle,
06:05si je puis dire, à Gabriel Attal.
06:07Voici vos enfants,
06:08parce qu'elle rappelle évidemment que Gabriel Attal,
06:11le 4 juillet 2024, sur France Inter,
06:14a appelé à battre le RN avec un bulletin de la France insoumise.
06:17Donc Gabriel Attal est aussi responsable de ces agissements,
06:21puisqu'il les a fait élire.
06:22Gabini Pascal, on a l'impression qu'on va de carrément s'il a.
06:24Moi, ce qui m'inquiète beaucoup, c'est la montée de la violence.
06:27Mais verbale, physique, partout.
06:31Moi, j'étais très, comment dire,
06:35j'étais très inquiet à la suite de ce qu'auraient pu donner
06:40les manifestations de dimanche,
06:42où on avait au fond une France de la rive droite,
06:44une France de la rive gauche.
06:46Bon, il n'y a rien eu, à part quelques petits...
06:48Enfin, ça, je crois qu'il faut s'en féliciter.
06:50Mais vous voyez, là encore, je vais essayer d'ouvrir l'arche spectre,
06:53mais on voit la violence de l'attaque de ce monsieur qui vient d'être condamné
06:57contre la magistrate qui a condamné Marine Le Pen.
07:02Là, on voit...
07:03Je trouve qu'il y a une montée en puissance de la violence verbale.
07:06Et puis, peut-être aussi le fait qu'il n'y a plus de réalité.
07:12C'est-à-dire que les réseaux sociaux, l'anonymat sur les réseaux sociaux,
07:16tout ça vous permet de dire tout et n'importe quoi.
07:18Enfin, à un moment donné, vous pouvez, comme ce monsieur,
07:20vous retrouver devant les magistrats, être condamné et à raison.
07:24Donc, et là...
07:26En fait, depuis la séquence de 2018 et des Gilets jaunes,
07:31il y a un fond de violence qui travaille la société française.
07:36Et je trouve ça extrêmement préoccupant.
07:38Mais pour la première fois, depuis le début de la Ve République,
07:43les violences sont à l'intérieur de l'hémicycle.
07:45C'est la première fois qu'on a des députés fichés S,
07:49qu'on a des députés qui assumaient d'être dealers.
07:51Je ne suis pas sûre que sur toutes les autres républiques,
07:53c'était très calme à l'ensemble des camions.
07:54Non, mais voilà, à l'époque, on avait Gaston Deferre
07:55qui allait avoir un duel en dehors de l'hémicycle.
07:59Vous le savez, le dernier duel, c'était en 1969.
08:02Mais c'est la première fois.
08:03Avant, on avait des académiciens.
08:04On avait Jean-François Degnault, il y avait Alain Perfit,
08:06il y avait Maurice Schumann.
08:07C'était mieux avant, c'est vous qui disiez ça,
08:08alors vous n'avez pas 30 ans.
08:09Et monsieur Delogu.
08:10C'est moins ça, mais il y a les insultes dans les années 30-40,
08:13c'était...
08:13C'était un autre niveau.
08:15C'était un autre niveau.
08:17Mais ça ne passait pas les portes.
08:19On n'avait pas Victor Hugo ou Jean Jaurès
08:21qui étaient en train de se filmer avec TikTok
08:22pour mettre leur séquence sur les réseaux sociaux
08:24et qui faisaient des têtes contre-têtes
08:26avec le Benjamin de l'Assemblée nationale
08:27comme Sébastien Delogu.
08:28Mais c'est ça aussi le problème.
08:29C'est que de toute façon,
08:30ce sanctuaire est déjà complètement violé à longueur de temps,
08:34notamment par les réseaux sociaux.
08:35Et donc, quelle est la limite entre la presse
08:37et précisément le camion qui est organisé
08:40pour les médias, monsieur notamment ?
08:42Il y a eu une très grande violence politique en France
08:45entre l'affaire Dreyfus
08:47et la Seconde Guerre mondiale.
08:50Il ne faut pas se le cacher.
08:52Puis ça, c'est quand même fini.
08:53En 1934, il restait deux quarts de garde mobile,
08:58comme on dit à l'époque,
09:00entre les factieux et l'Assemblée.
09:04Bon, ils se sont arrêtés.
09:05Mais sinon, ils prenaient le...
09:07Si la roque n'avait pas réfléchi deux minutes,
09:09ils prenaient l'Assemblée.
09:10Donc, et justement, après la guerre,
09:14la 4e et la 5e République
09:15ont essayé de construire une pacification
09:19au moins de l'espace politique,
09:21l'espace physique politique,
09:23c'est-à-dire l'hémicycle.
09:26Et en fait, là, je pense que des tabous
09:29sont en train de tomber.