Ce mardi matin, Pascal Praud a partagé le message de Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, concernant le débat sur l'aide active à mourir : «Qui sur ton plateau à la légitimité de m'empêcher de choisir ma mort ? De choisir de mettre fin à mes souffrances et celles des miens ?»
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00:00Comment mourir ? C'est la question que je vous posais Charlotte et Charles Bietri nous écoute régulièrement et vous connaissez évidemment la maladie dont il souffre, la maladie de Charcot.
00:11Et il m'envoie à l'instant ce message que je vais vous lire.
00:15Qui, sur ton plateau, a la légitimité de m'empêcher de choisir ma mort, de choisir de mettre fin à mes souffrances et aux souffrances des miens ?
00:26C'est ma liberté et c'est ma dignité.
00:29Regardez-moi dans les yeux quand je vais étouffer dans quelques semaines.
00:36Mais en fait, la question qu'il pose n'est pas la question que pose cette loi.
00:41J'ai déjà répondu au sujet de Charles Bietri et s'il nous écoute, je lui redis dans les yeux, je regarde tant que possible dans les yeux, je ne vais pas lui expliquer ce qu'il doit faire.
00:51Je ne connais pas le début de la souffrance qu'il habite et de la crainte par rapport à cette maladie qui est absolument ignoble.
00:58Donc ça n'est pas le sujet.
01:01Simplement, là, il dit qui est légitime pour m'empêcher de choisir ma mort ?
01:07Choisir sa mort, ça s'appelle le suicide.
01:10Toute la société est d'accord pour prévenir le suicide.
01:13Pourquoi ?
01:14Pas parce qu'on vous dit que vos souffrances ne méritent pas cette réponse-là.
01:21C'est parce qu'on vous dit, nous, on va vous apporter une autre réponse que la mort.
01:26Nous, on va vous aider, on va vous donner ce que l'on peut vous donner pour que la vie soit moins difficile à vivre.
01:33Et là, la question qui se pose, c'est le suicide assisté.
01:39Donc il y a une légitimité de la société à se poser la question de, est-ce que c'est la réponse que je veux lui donner ?
01:46Je ne dis pas que c'est facile, je ne suis pas en train d'expliquer que les fins de vie sont magnifiques,
01:52que les gens ne souffrent pas, certainement pas, et certainement pas avec cette maladie.
01:55Et je crois que vraiment personne n'a l'indécence d'aller sur ce terrain-là.
02:00Je ne crois pas que tous les soignants qui sont en soins palliatifs, qui accompagnent tous les jours des gens dans leurs derniers jours,
02:07soient sur le terrain du déni ou de l'absence de considération, de compassion devant la souffrance.