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  • 07/04/2025
[#LeCanapéRouge] Alain-Claude Bilie-By-Nze, candidat à la présidentielle

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00:00:00Mesdames et messieurs, bienvenue sur le canapé rouge, édition spéciale présidentielle
00:00:20de Gabon Media Time, votre rendez-vous incontournable pour décrypter les enjeux politiques, économiques
00:00:26et sociaux du pays. Aujourd'hui, nous avons l'honneur de recevoir Alain-Claude Bilibinze,
00:00:32candidat à la présidence de la République. Né le 16 septembre 1967 à Makoku, dans la
00:00:38province de Ogoivindo, notre invité a grandi dans une famille de 16 enfants, au sein d'un
00:00:44foyer où l'éducation et l'engagement occupent une place centrale. Son père, fonctionnaire
00:00:50des postes, et sa mère, dédiée à sa famille, lui inculquent des valeurs de rigueur et de
00:00:55persévérance. Après ses études primaires à Makoku, il est admis à l'école secondaire
00:01:01des cadets de la police, où il obtient son diplôme, mais décide de ne pas faire carrière
00:01:05au sein des forces de police nationales. Il poursuit donc ses études de lettres à l'université
00:01:11Omar Bongo de Libreville, où il rédige un mémoire sur Soni Laboutancy, un célèbre
00:01:17écrivain, fondateur du premier syndicat des étudiants dénommé syndicat des étudiants
00:01:22gabonais. Il intègre en 2000 la mairie de Libreville et en 2001, il est nommé directeur
00:01:27de la communication. Au sein de l'administration, Alain-Claude Bilibinze a occupé plusieurs
00:01:33fonctions dans les cabinets ministériels. En 2006, il fait son entrée au gouvernement
00:01:40en qualité de ministre délégué à la communication, porte-parole du gouvernement. Au fil des années,
00:01:46il gravit des échelons, occupant les fonctions de porte-parole de la présidence de la république,
00:01:51ministre d'Etat, ministre de l'économie numérique, ministre de la communication, ministre d'Etat,
00:01:56ministre de l'énergie et des ressources hydrauliques. Puis, le 9 janvier 2023, il est nommé premier
00:02:03ministre du Gabon. Sur le plan politique, il a été élu pendant plusieurs années député de la
00:02:09commune de Makoko. Dans ce numéro spécial, nous évoquerons les raisons profondes de sa
00:02:14candidature, les grandes lignes de son projet de société, ainsi que ses réponses aux grands
00:02:19défis actuels du pays. Monsieur Alain-Claude Bilibinze, bonsoir. Bonsoir. Et merci d'avoir
00:02:25accepté notre invitation à ce canapé rouge spécial présidentiel. Comme il est de tradition
00:02:31dans notre programme, la première question que je vais vous poser est celle de savoir comment
00:02:36vous vous portez en cette période décisive pour l'avenir politique du Gabon. Je vous remercie pour
00:02:42l'invitation. Je me porte bien. Physiquement, la campagne est un peu éprouvante. On perd toujours
00:02:491, 2, 3 kilos. J'en ai perdu 4, mais ce n'est pas grave. Et ensuite, moralement, je me porte bien.
00:02:55Psychologiquement, tout est au point. Je sens que je rencontre les Gabonaises et les Gabonais qui
00:03:00sont de plus en plus attentifs aux propositions que nous faisons. Et nous allons essayer d'en
00:03:05débattre aujourd'hui pour eux également. Alors, avant de décortiquer vos propositions,
00:03:10comme vous le disiez, nous souhaitons recueillir vos impressions alors que le pays s'achémine
00:03:14inexorablement vers la fin de la transition entamée depuis le 30 août 2023. De manière
00:03:19succincte, quel bilan faites-vous de cette période dirigée par les militaires ? La transition a été
00:03:26une vaste escroquerie, en ce sens qu'on a vendu quelque chose aux Gabonaises et aux Gabonais et
00:03:32finalement on a fait différent. On a dit qu'on est venu restaurer les institutions. Au moment où
00:03:39nous acheminons vers l'élection du président de la République, aucune institution n'a été
00:03:42restaurée. Bien au contraire, la constitution adoptée a même abaissé davantage certaines
00:03:50institutions telles que le gouvernement qui a totalement disparu de la scène. On voit bien
00:03:54aujourd'hui le président de la transition qui s'exprime tout seul, il parle à la première
00:03:58personne du singulier « je, je, je ». Et donc pour lui, l'institution c'est lui, la République c'est
00:04:04lui. Ce n'est pas notre vision de l'État, ce n'est pas notre vision de la République. Donc de ce point
00:04:08de vue, c'est une vaste escroquerie. Et ensuite la question de rendre la dignité aux Gabonais. On
00:04:14voit bien cette campagne qui est venue, qui ressemble à ce point de vue aux campagnes menées
00:04:18par Ali Bongo et même par Omar Bongo. Pendant que les Gabonais ont les pieds dans l'eau, pendant
00:04:23que les éboulements qui tuent les Gabonais à Libreville, on fait un grand renfort de tam-tam,
00:04:28de médias, d'affiches, on est dans le vous-vous-et-là, on est dans la distribution de gadgets
00:04:34de campagne, on distribue les congélateurs etc. Mais rien sur le quotidien des Gabonais. Et donc
00:04:40de ce point de vue, cette transition est une grosse déception parce que autant les Gabonais
00:04:44ont appelé le 30 août en se disant « enfin les choses vont changer dans notre pays, enfin on va
00:04:49pouvoir redémarrer », autant aujourd'hui cette déception elle est perceptible partout où nous
00:04:53passons, les Gabonais n'en peuvent plus. Il y a simplement que nous avons à la tête de l'État
00:04:57quelqu'un qui verrouille toute la machine, quelqu'un qui est intimide, quelqu'un qui fait croire que les
00:05:02militaires sont partout. Non, les militaires sont les Gabonais comme d'autres qui ont les mêmes
00:05:07problèmes comme tous les Gabonais et qui eux-mêmes dans leur caserne constatent que la transition
00:05:11c'est pour certains. Il y a certains qui en ont profité et la grande masse n'a rien, y compris au
00:05:16sein des forces de défense et de sécurité. Alors nous en train de plimpier dans notre
00:05:20entretien en évoquant les questions politiques. Le mercredi 26 mars 2025 vous avez officiellement
00:05:27présenté votre contrat national de rupture. Pouvez-vous nous décliner les motivations qui
00:05:33ont poussé à vous présenter à cette élection ? Je suis un fils du Gabon, j'ai fait toute ma carrière
00:05:40politique au Gabon. J'ai appris auprès des uns et des autres, des hommes politiques tout comme des
00:05:46acteurs qui m'ont accompagné dans mon parcours. Dans ce parcours on retient beaucoup des ministres,
00:05:53ensuite carrière gouvernementale jusqu'à premier ministre. On a oublié toute la partie qui a
00:05:58concerné une période assez difficile de ma trajectoire personnelle. C'était la période
00:06:04où j'ai quasiment vécu un clandestin dans mon pays. Entre 1994 et 1995, j'ai dit même 1996,
00:06:13j'étais quasi clandestin dans mon pays. Je n'avais pas le droit à un passeport, je ne pouvais pas
00:06:18sortir du Gabon. J'ai tenté une sortie à l'époque et on m'a rattrapé à l'aéroport. On m'a mis
00:06:24dans une voiture de police à l'aéroport et j'ai passé un certain nombre de jours au niveau du
00:06:32CEDOC et personne ne savait où j'étais, ni ma famille, ni mes amis. Dans cette période-là,
00:06:37j'ai rencontré un certain nombre de Gabonais qui m'ont tendu la main. Fabien Méret qui m'a
00:06:43beaucoup accompagné. Nous avons été si proches que la première fois que j'ai revu ma mère,
00:06:47après les événements du 14 juin 1994, la première fois que j'ai revu ma mère c'est grâce à Fabien
00:06:55Méret qui avait une affaire à Makoku, il défendait un client et nous sommes allés à Makoku. C'est là
00:07:01que j'ai revoyé ma mère pour la première fois après presque un an et demi. On ne savait pas
00:07:05où j'étais. Dans cette période, j'ai un ami et frère, Emema Pangu, qui à l'époque vivait avec
00:07:12une de mes sœurs et ils s'étaient réfugiés à Makoku. Les gendarmes ayant appris que monsieur
00:07:18Mapangu était là, ont cru que j'y étais également. Ils ont débarqué à Ekoon, dans mon village,
00:07:23ils ont saccagé la cuisine de ma mère, on a fouillé bilibize et compris dans les grilles d'Arachide.
00:07:29Ma petite sœur, Raissa Ngonoze, qui avait à peine 14-15 ans, a été appréhendée par la gendarmerie,
00:07:36gardée à vue pendant des jours. Cette période-là, les gens n'en parlent jamais. Et j'ai eu le...
00:07:41Je me suis dit que c'était personnel. Mais à l'occasion de cette campagne électorale, je dois
00:07:47pouvoir en profiter pour dire un certain nombre de vérités. J'ai parlé de Fabien Méré, nous avons
00:07:51été si proches que lorsque j'ai eu mon fils aîné, je lui ai donné le nom de Fabien Méré comme
00:07:55prénom, en témoignage de cette amitié qu'il m'a accordée. J'ai eu la grâce d'être accompagné par
00:08:03d'autres personnes. Certaines ne sont plus de ce monde, Fabien, par type et à son âme,
00:08:07Anna Klebicielo, avec qui nous avons beaucoup échangé. On n'a pas toujours été d'accord,
00:08:11mais j'ai appris auprès de lui qu'il était un intellectuel rigoureux et qui avait une
00:08:16certaine probité. Nous avons beaucoup échangé et j'ai aussi appris à ses côtés, tout comme aux côtés
00:08:21d'autres qui étaient dans une petite partie qu'on appelait le Paris à l'époque. J'ai évolué avec
00:08:26Auguste Moussidou Mouyama également, Pierre Monsard, Mme Lea Zamabézo, qui ne sont pas de
00:08:32ma famille naturelle, mais vous savez, dans la vie, il y a ceux avec qui on est et puis il y a
00:08:37ceux qui ont choisi et qui nous choisissent. Et dans mon parcours, c'est ça aussi. C'est aussi
00:08:41le compréhensionnage politique avec les Français douayennes, les Grégory Mbaminsa, avec Pierre
00:08:47André Kambila, avec Paul Mbabessol, avec Pierre Amugemba. On a travaillé, j'ai appris à leurs
00:08:53côtés. Et donc, ce qui fait aujourd'hui que je peux porter un projet politique, c'est ce que j'ai
00:08:58appris des uns des autres et l'expérience que j'ai moi-même de la gestion de l'État. Si Ali
00:09:04Bongo n'avait pas été candidat en 2023, j'aurais déposé ma candidature. Et donc, ce qui se fait
00:09:09aujourd'hui n'est pas nouveau. Même le dirigeant de la transition le sait. Il sait bien que si Ali
00:09:13Bongo n'avait pas été candidat en 2023, j'aurais été candidat. Alors, nous allons rester sur la
00:09:18période des années 90 pour revenir. Depuis le retour du multipartisme, le Gabon a connu une
00:09:23kyrielle de réformes visant à améliorer son modèle démocratique. Malheureusement, le pays a
00:09:29été sécouri par de nombreux soubresauts, notamment à chaque élection. Quelle solution préconisez-vous
00:09:34pour arriver à bâtir véritablement un État démocratique? La démocratie, ce ne sont pas les
00:09:41textes. Au-delà des textes, ce sont les hommes. Ce qui se passe en 2025 aujourd'hui, où vous avez
00:09:48104 partis politiques, il n'y en a pas un seul qui propose une candidature à l'élection présidentielle.
00:09:54Cela interroge sur, finalement, les raisons d'être de ces partis politiques. Si le leader d'un parti
00:10:00est frappé par un certain nombre d'incapacités constitutionnelles à se présenter, l'âge, la
00:10:07nationalité, le fait d'épouser une femme ou une femme étrangère, ou d'être mariée à un étranger,
00:10:12mais est-ce qu'au sein d'un parti politique, il n'y a que le leader? Est-ce que dans ces partis
00:10:17politiques-là, il n'y a personne d'autre? Cela interroge sur ces acteurs. Ont-ils vraiment à coeur
00:10:22de faire vivre la démocratie dans notre pays? Est-ce que c'est normal qu'aujourd'hui, sur une
00:10:28campagne électorale, nous avons finalement huit candidats indépendants? J'ai du respect pour les
00:10:34uns et les autres, mais quel est le parcours politique de ces différents candidats? En quoi
00:10:38aujourd'hui peuvent-ils constituer une offre politique différente? Il faut interroger la classe
00:10:43politique gabonaise. Elle tient à la hauteur des défis. Un certain nombre de réformes ont été
00:10:47tentées, mais ces réformes-là, s'il n'y a pas des hommes et des femmes pour les incarner et pour
00:10:51se battre, malheureusement, on n'aboutit à rien. Il faut donc que la démocratie gabonaise soit
00:10:55incarnée. Et moi, je vous le dis très sincèrement, je suis candidat à l'élection présidentielle pour
00:11:01que la démocratie vive au Gabon. Il y a des gens qui se sont dit « mais pourquoi il se présente? »
00:11:05Mais d'abord parce qu'il faut des voix différentes. Aujourd'hui, je suis candidat pour faire entendre
00:11:09une voix différente et offrir un schéma différent à notre pays, offrir une espérance à notre pays.
00:11:14Et donc, les réformes qui ont été engagées, d'abord en 90, pour l'ouverture démocratique,
00:11:20le multipartisme, cela a permis un foisonnement d'idées sur la place publique. Il y avait le PGP,
00:11:26il y avait le RNB, il y avait le Morena originel et différents autres partis politiques. Et donc,
00:11:32nous avions quand même à l'époque le sentiment qu'il y avait une effervescence démocratique avec
00:11:37les journaux libres, avec les premières radios libres, avec les premières télévisions libres qui
00:11:40viendront plus tard. Et tout cela par l'opposition gabonaise qui, au fil des ans, a abandonné le
00:11:47combat. Peut-être fatigué aussi par la lutte, a abandonné le combat, s'est rapproché du pouvoir.
00:11:52Moi-même, j'étais dans un parti politique d'opposition qui s'est rapproché du pouvoir.
00:11:57Et ce qui se passe aujourd'hui n'est peut-être que l'aboutissement d'un long processus. Et là,
00:12:02nous sommes au temps zéro d'une nouvelle époque. 2025, c'est le temps zéro. Donc, ce qui s'est
00:12:08fait depuis 1990, je crois que c'est, on tourne la page des années 90, une nouvelle page qui
00:12:13s'ouvre avec de nouveaux acteurs, Eugéniesse gabonaise de la diaspora qui est présente et
00:12:18qui en veut, qui a des propositions à faire. Eugéniesse gabonaise ici, dans notre pays,
00:12:23qui est désireuse de pouvoir s'exprimer librement, de faire connaître ses idées. Il y a des médias
00:12:28privés, comme celui qui nous accueille aujourd'hui, qui sont là, qui encouragent la liberté d'expression,
00:12:33la pluralité d'opinion. Et il faut donc entendre qu'avec cette transition, même si ce n'était pas
00:12:39leur objectif premier, ils ont réussi à décapiter une classe politique. Ils ont réussi à décapiter
00:12:45une société civile. Ils ont réussi à décapiter un certain nombre d'acteurs qui hier étaient le
00:12:50grand honneur de leçon et qui aujourd'hui se sont allongés. Je ne comprends pas qu'un démocrate
00:12:55aille sous les bottes des brodotins des générales. Et donc moi je suis debout avec d'autres, avec des
00:13:00jeunes qui sont là, qui y croient pour porter ces nouvelles expériences. Alors à travers votre
00:13:05discours, vous êtes érigé en chancre d'une republique véritable avec l'ordre ancien incarné
00:13:10selon vous par le comité pour la transition et la restauration des institutions et le parti
00:13:15démocratique gabonais. Si vous êtes élu, quelles mesures prendrez-vous pour garantir une véritable
00:13:21alternance et une régénération du paysage politique gabonais? D'abord, au-delà du discours, il y a aussi
00:13:27mon attitude et mon comportement. J'ai rompu avec le PDG, c'est clair, donc cette rupture s'est opérée.
00:13:33J'ai rompu avec la pratique de la gestion de l'état par le CTRI, c'est clair, c'est net, c'est précis.
00:13:41Et donc au-delà du discours, il y a mon attitude, mon comportement, je ne me mêle pas de leurs affaires,
00:13:48je ne suis pas avec eux, je n'ai rien à voir avec eux. Ça, il faut que ce soit très clair. Et ensuite, la
00:13:55question que vous posez est essentielle. Quelles mesures? Qu'est-ce qui aujourd'hui a bloqué l'alternance?
00:14:00Ce qui a bloqué l'alternance, il y a sept nombre de facteurs. Premier facteur, le velours des institutions.
00:14:05La cour constitutionnelle doit être démantelée et devenir un conseil constitutionnel qui n'aura
00:14:11plus la possibilité de décider à la place du peuple gabonais. Et donc, il faut réorganiser la
00:14:17cour constitutionnelle, en faire un conseil constitutionnel, un conseil, ça veut dire ce que ça veut dire, et n'en plus faire
00:14:23une juridiction qui est quasiment devenue le top qui décide de tout à la place du peuple souverain.
00:14:29Donc première chose, la cour constitutionnelle. Deuxième chose, un organisme véritablement indépendant
00:14:34pour organiser les élections et qui rende compte au Parlement et au peuple gabonais, composé d'hommes
00:14:40et de femmes, librement choisis, après à peine à candidature, et chacun prête serment, si d'aventure
00:14:47il manque à son devoir, il en répond devant les juridictions compétentes. Et donc finir avec cette
00:14:54histoire d'élections organisées par le ministère de l'Intérieur, qui verrouille tout, ça se voit aujourd'hui,
00:14:58tout est verrouillé, mais je suis candidat précisément pour que tout ceci apparaisse aux yeux des
00:15:03gabonais, de manière très claire, et que je batte au ligui dans les urnes. Troisième chose, qu'il faudra
00:15:09absolument faire, c'est démanteler la garde républicaine. Elle ne peut plus être cette armée
00:15:16d'un armée qui est là avec des chars, avec des hélicoptères, avec la marine, avec des pompiers,
00:15:22avec des paras, pour protéger le pouvoir. La garde républicaine doit être démantelée et ses
00:15:27éléments réaffectés dans les différents corps d'élite et constituer un corps spécialisé, composé
00:15:34d'éléments pris dans différentes forces de défense de sécurité, pour protéger le président et les
00:15:39institutions. Donc voilà des éléments précis pour garantir que demain, il y aura alternance. Et ensuite,
00:15:45financer les campagnes électorales par l'argent public. Moi, quand j'entends la cour des comptes
00:15:52demander que les candidats déposent leur compte de campagne, mon nom de quoi ? La cour des comptes se
00:15:57trouve l'argent public. Dans ma campagne électorale, je ne reçois pas un franc public. Pourquoi va-t-on
00:16:02me demander de déposer mes comptes de campagne ? L'État ne m'a pas financé. La cour des comptes ne s'occupe
00:16:07pas des financements privés. Donc, je finance ma campagne sur mes deniers, avec quelques soutiens.
00:16:12Pourquoi voulez-vous que j'aille rendre compte de cela à la cour des comptes, alors que je n'ai pas
00:16:16reçu un franc du contribuable gabonais ? Et donc, pour favoriser l'alternance, il faut qu'il y ait
00:16:22l'équité. Il faut que l'État accompagne les candidatures en versant un franc électoral digne de
00:16:27ce nom, pour que les uns et les autres aillent à égal, peut-être pas de manière égale, mais au moins
00:16:34équitable. Qu'ils soient sur la même ligne de départ, avec des ressources versées par l'État, et chacun
00:16:40ensuite va compléter avec ses propres ressources. Aujourd'hui, des huit candidats, vous avez un qui
00:16:46bénéficie de tous les moyens de l'État, qui bénéficie de tout l'accompagnement de l'État, moyens financiers,
00:16:50moyens humains, moyens matériels, et donc c'est inéquitable. Il faut mettre un terme à cela. Moi,
00:16:56Président, ceci ne m'aura pas lu. Alors, nous passons au point économie de notre entretien. Avec un
00:17:03produit intérieur brut par habitant parmi les plus élevés du continent africain, soit 8 820 dollars
00:17:09en 2022, selon la Banque mondiale, une population estimée à 2 millions en 2021, le Gabon peine à
00:17:16assurer une répartition équitable de ses ressources. Quelles mesures fortes entendez-vous mettre en
00:17:23place afin de garantir le minimum vital à chaque citoyen gabonais? D'abord, les chiffres que vous
00:17:28indiquez datent de 2022, ça a augmenté. En 2025, dans la loi de finances, c'est projeté, selon le FMI d'ailleurs,
00:17:34à 9000 dollars par tête d'habitant. Également, il y a un accroissement réel des réchats du pays, même s'il y a un
00:17:41ralentissement de l'économie ces dernières années. La vérité de cela, c'est que depuis toujours, nous
00:17:47avons une première répartition de la richesse, mais c'est lié d'abord à l'économie de rente, qui fait
00:17:52que finalement, on ne produit qu'en réalité ce qu'on exporte et il n'y a pas suffisamment de valeurs
00:17:58ajoutées sur le territoire national pour créer des emplois au niveau local. Il faut donc d'abord
00:18:02faire en sorte que cette économie de rente soit réorganisée et qu'on diversifie l'économie,
00:18:09ça c'est l'axe premier. Et ensuite, comment mieux répartir les ressources? J'ai indiqué dans mon
00:18:15projet qu'il faut accompagner les Gabonaises et les Gabonais par des minima sociaux, en ce qui
00:18:21concerne les jeunes sortis des écoles avec des diplômes et qui sont en quête d'emploi, nous
00:18:26mettons en place un minimum de jeunesse pour accompagner la jeunesse Gabonaise en quête d'emploi.
00:18:30Ce minimum de jeunesse correspondra à 80% de la dernière bourse perçue. Ceux qui n'ont pas été
00:18:35boursiers seront alignés sur le même montant. La première année de recherche d'emploi, la deuxième
00:18:40année nous verserons 60%. Si au bout de ces deux années-là, il n'a toujours pas trouvé un emploi,
00:18:45on l'aide à s'installer dans sa première entreprise. Maintenant, ceux qui veulent
00:18:49entreprendre dès la première année, on les accompagne également. Donc, il y a ce minimum
00:18:52jeunesse. Rendez-vous compte qu'aujourd'hui, en 2025, le budget alloué à la bourse des thunes
00:19:01pour le petit Gabonais est en baisse de 10 milliards de francs. Dans le même temps, en 2024,
00:19:07le budget consacré aux déplacements à l'étranger du chef de la transition, du chef de la jeune
00:19:12militaire au Gabon, ce budget a été évalué à 27 milliards de francs CFA. Il s'agit donc de
00:19:20rééquilibrer les dépenses et de faire en sorte que la bonne dépense aille là où il y a le plus
00:19:25de besoin. Donc, augmenter les capacités de l'État à accompagner les études à l'étranger. Alors,
00:19:31nous parlons des étudiants au Canada qui m'écrivent. Ils me saisissent pour dire,
00:19:35mais M. Bidibeze, pareil dans notre cas. Nous sommes au Canada, nous n'avons pas encore perçu
00:19:40la bourse et c'est le mois d'avril, il n'est pas encore arrivé. Comment on fait? Nos écoles ne
00:19:44sont pas payées, on n'a pas la bourse et dans le même temps, on dépense des milliards pour une
00:19:49campagne électorale. Ce n'est pas convenable. Ensuite, un minimum vieillesse. Le troisième âge,
00:19:56des personnes seules, abandonnées. Je me suis déplacé sur le terrain. J'ai rencontré dans
00:20:03nos provinces, dans des villages, des hommes et des femmes d'un âge avancé, mais qui ne reçoivent
00:20:09rien de nulle part, qui n'ont pas d'enfants qui travaillent. Comment ces gabonais font pour
00:20:13s'en sortir? Donc, une allocation vieillesse pour les aider à s'en sortir. Et ces allocations qu'on
00:20:18met en place vont créer des emplois parce qu'il s'agit de s'occuper des personnes au plus près.
00:20:23Et donc, il y a la question de l'accompagnement des personnes, on va créer de l'emploi. Et
00:20:28maintenant, pour ce qui est des gabonais, économie moins faible, démunie. Dans ces catégories-là,
00:20:33il y a des personnes handicapées, dans une capacité totale à travailler parce qu'il y a des handicapés
00:20:37qui peuvent travailler. Ceux qui sont dans une invalidité totale à travailler, ceux qui n'ont
00:20:42aucune capacité, qui n'ont aucun revenu, nous mettons en place le revenu universel garanti d'un
00:20:49montant de 150 000 francs CFA par mois, dont le financement existe. Nous le financerons par quoi?
00:20:55D'abord, sur la question de la suppression de certaines institutions. Je l'ai dit depuis le
00:21:01début, nous avons un certain nombre d'institutions qui auraient dû être réorganisées. Et au moment
00:21:06où il y a eu le dialogue national dit inclusif, mais qui a été exclusif, les gabonais ont demandé
00:21:12majoritairement la suppression du Sénat. Et le président de la Transition n'a pas osé acter
00:21:18cette suppression parce qu'il voulait faire plaisir à la présidence du Sénat, qui lui a apporté le
00:21:22soutien d'un parti politique d'opposition. Et dans ces petits calculs politiciens, il faut mettre
00:21:27un terme à cela. On ne peut pas concevoir des institutions pour les hommes. Omar Bongo a
00:21:33conçu le Sénat pour faire plaisir à son ami Georges Raouly. Les deux sont partis. Le Sénat n'a
00:21:39pas prouvé son efficacité, n'a pas prouvé sa raison d'être. J'ai des amis qui ont été sénateurs. J'ai
00:21:44ma grande sœur, Mélibou Obusson, président du Sénat. C'est une dame que je respecte, avec qui je
00:21:49m'entends très bien, mais le Sénat n'a pas prouvé son efficacité. Et donc, quand on est responsable,
00:21:54on prend des décisions. Il faudra supprimer le Sénat. C'est une économie de 21 à 22 milliards
00:21:59de francs CFA qui va être générée. Supprimer le CES, on va gagner 2 à 3 milliards de francs CFA.
00:22:05Supprimer la médiature, 800 millions de francs CFA. Supprimer, pardon, 200 millions de francs CFA.
00:22:13Le CND, 800 millions de francs CFA. Donc, en supprimant ces institutions, nous avons quand même
00:22:19des ressources. À côté de ces ressources-là, il y a la question de prélever 10% des ressources du
00:22:25pétrole, 10% des ressources du manganèse et 10% des ressources fiscales. Nous arrivons à une enveloppe
00:22:30de 280 milliards de francs CFA, qui nous permet de sortir 160.000 gabonais de la pauvreté du jour
00:22:38au lendemain. Mais il ne s'agit pas seulement de sortir de la pauvreté. Lorsque quelqu'un reçoit
00:22:42150.000 francs CFA par mois, il devient un consommateur actif. Il y a donc une économie locale qui se
00:22:48développe. C'est une autre manière de relancer l'économie et de faire en sorte que dans nos
00:22:52localités, il y ait une économie qui se développe. C'est un programme qui a été étudié, qui a été
00:22:58travaillé et c'est un programme qui émane de moi, de la connaissance que j'ai de l'État, de la
00:23:03connaissance que j'ai du terrain, de la connaissance que j'ai de la situation dans laquelle vivent les
00:23:06Gabonaises et les Gabonais aujourd'hui. Ce n'est pas un projet qui a été écrit par des experts, qu'on
00:23:11aurait fait venir à la hâte. C'est un projet que nous avons écrit nous-mêmes en relation avec ce que
00:23:16nous savons du pays. Selon les données de la direction générale de la dette, en cours de la
00:23:21dette publique du Gabon se chiffrerait à 775 milliards de francs CFA au troisième trimestre
00:23:272024. Si elle a effectivement connu une diminution de 74,2 milliards de francs CFA par rapport à la
00:23:35même période en 2023, elle continue d'être une véritable préoccupation au sein de l'opinion
00:23:41nationale. Une fois élue à la tête du pays, quelle politique comptez-vous implémenter afin
00:23:47d'engager un véritable processus de désendettement? D'abord, il faut que les chiffres soient sincères,
00:23:55il faut que les chiffres soient vrais. Ça fait trop longtemps que le Gabon maquille ses chiffres,
00:24:02ça fait trop longtemps que personne n'est capable de dire quel est le chiffre exact de la dette,
00:24:07dette intérieure, dette extérieure. J'ai été dans plusieurs gouvernements, j'ai participé à plusieurs
00:24:13rencontres, à plusieurs discussions, notamment avec la Fédération d'entreprise du Gabon, mais
00:24:18personne ne sait quel est le montant exact de la dette, entre la dette qui est due aux banques, donc la
00:24:24dette intérieure aux banques, la dette aux entreprises, la dette sociale, parce que l'état doit de l'argent
00:24:31notamment aux différentes caisses. Toutes ces dettes-là ne sont pas prises en compte dans ce que
00:24:36vous indiquez et il y a un effet mécanique, on trie sur les chiffres pour passer en dessous de la
00:24:42barre et se permettre de discuter avec le FMI, mais j'appelle l'attention des Gabonaises et des
00:24:46Gabonais. Sur ce qui risque de se passer au lendemain de la présidentielle, le pouvoir est déjà en
00:24:53contact avec le FMI, il y a un plan de rigueur qui va être mis en place, nous risquons une vraie
00:24:59récession économique et nous risquons demain d'avoir une vraie austérité, c'est ce qu'ils ne veulent
00:25:04pas dire et l'une des raisons de l'anticipation de l'élection, c'est d'abord parce que d'une part,
00:25:08la code de popularité de celui qui a fait le coup d'état est en chute libre, mais d'autre part,
00:25:13une grogne sociale avec des promesses qui ont été faites, qui ne seront pas tenues, avec un certain
00:25:19nombre d'engagements qui sont pris au quotidien, mais pour essayer de masquer le malasme économique
00:25:24actuel, on paie les retraites en s'endettant, on paie les pensions en s'endettant, on paie les
00:25:30augmentations de bourse ici et là en s'endettant, mais la vérité de cela, c'est que ça va me
00:25:35rattraper parce qu'à un moment donné, il y a un effet de ciseau qui va se mettre en place et donc
00:25:40vous me demandez qu'est-ce que je ferais. Dans l'axe numéro 1 de mon projet, dans les 12 points
00:25:44prioritaires, il faut s'asseoir d'abord avec la direction générale du budget, la direction générale
00:25:50de la dette pour regarder quel est l'état réel de la dette, mais pas que. Où sont les différentes
00:25:56audits qui ont été lancées par les différentes taxe-forces? Cette taxe-force dette-là, c'est une
00:26:01nid de mafia, parce qu'on ne sait pas ce qu'on y fait. On met à la tête de cette taxe-force des amis,
00:26:07des copains, mais ils ont été à la tête de cette taxe-force sous Black, ils ont été à la tête de cette
00:26:15taxe-force sous la Young Team, ils y sont encore aujourd'hui. Comment voulez-vous que ce qui n'a pas
00:26:19fonctionné hier fonctionne aujourd'hui? Et donc il faut là-dessus une transparence, il faut qu'on
00:26:25sache quel est le niveau réel de notre endettement, intérieur et extérieur. Ensuite discuter avec les
00:26:30bailleurs de fonds, les vrais bailleurs, pas ceux qui sont des fonds vautours, les vrais bailleurs pour
00:26:35regarder comment on traite ces questions de la dette, comment on va lisser cette dette-là et comment on va
00:26:41effectivement financer le développement, parce qu'il faut financer le développement et on ne peut pas
00:26:45se développer sans endettement. En revanche, ce qu'il faut éviter, c'est le cercle vicieux qui consiste
00:26:52à s'endetter pour financer le fonctionnement. Or, ça fait des années que nous finançons le
00:26:57fonctionnement par de la dette, nous payons le salaire chaque mois par des empreintes bancaires
00:27:02pour compléter les ressources fiscales et on ne peut pas continuer ainsi, il faut ajuster nos
00:27:07dépenses avec nos revenus nets et donc nous le mettrons en place. Et ensuite, j'ai dit que nous
00:27:13prendrons une ordonnance du tout libérale, il faut libéraliser l'économie. Cette histoire de dire que
00:27:19l'Etat rachète ici, l'Etat rachète là, ça n'a pas fonctionné. L'Etat ne s'est jamais montré bon
00:27:25gestionnaire. On l'a essayé avec Agro-Gabon, ça n'a pas marché. On l'a essayé avec SIAC, ça n'a pas
00:27:31marché. On l'a essayé avec Socio, ça n'a pas marché. Ce n'est pas qu'il n'y a pas de technicien, c'est le
00:27:36système qui n'est pas bon. Et donc un système qui n'a pas fonctionné, n'allons pas le ressusciter.
00:27:40Libéralisation de l'économie, l'Etat oriente, l'Etat stratège oriente, mais l'entreprise, ça
00:27:48est le domaine du privé. Et donc le privé gabonais, dans la stratégie, je parle d'industrialisation du
00:27:53pays, mais cette industrialisation doit se faire par des gabonaises et des gabonais en lien éventuellement
00:27:58avec des partenaires extérieurs, mais l'Etat stratège doit veiller à ce que le Gabon maintienne
00:28:05de bons intérêts par l'entreprise gabonaise. Alors, dans votre programme de société, vous défendez
00:28:11l'idée selon laquelle une économie forte repose sur une gestion rigoureuse et transparente des
00:28:16finances publiques. Quelle sera votre approche en matière de gestion budgétaire, mais surtout,
00:28:20quelles mesures entendez-vous mettre en place afin d'imposer à l'Etat une véritable orthodoxie
00:28:26budgétaire ? D'abord, il faut en finir avec la BOP, la budgétisation par objectif de programme. Depuis
00:28:38qu'on l'a adoptée, j'ai toujours combattu ce système, parce que ce système aujourd'hui n'a permis de
00:28:46faire aboutir aucun projet, pour deux raisons essentielles. Nous avons du mal à planifier nos
00:28:53investissements et nous avons du mal à programmer le financement de cet investissement-là en fonction
00:28:59de nos ressources. Ça veut dire que cette année, par exemple, sur un programme de construction d'un
00:29:04hôpital, on vous dit que ça prendra 36 mois, c'est un exemple, ça prendra 36 mois, ça veut dire que
00:29:09c'est sur trois ans. Il faut donc être rigoureux dans la programmation de cet investissement-là,
00:29:14parce qu'on aura fait en amont des études, on aura tout calibré et on aura établi que chaque année,
00:29:19il faut ramener par exemple 50 milliards, c'est l'exemple. Mais une première année, on met 50
00:29:24milliards. La deuxième année, on change de priorité, on ne met plus de financement. La troisième année,
00:29:30le projet a disparu et donc on a mis 50 milliards, on n'est pas allé au bout de l'investissement,
00:29:35nous avons un éléphant blanc. Nous avons 50 milliards qu'on a jetés à l'eau et donc ça fonctionne
00:29:40ainsi. Il faut donc revenir à une gestion plus simple des finances publiques. Et ensuite, la
00:29:44transparence. Il faut un système qui fasse en sorte que ce qui a été récolté par les impôts, qui a été
00:29:53le vaisseau de trésor, il y ait une traçabilité nette avec la dépense qui est effectuée. Et cette lecture-là
00:30:00doit être faite par toute la chaîne, aussi bien ceux qui collègent que ceux qui dépensent. Aujourd'hui,
00:30:05c'est totalement étanche. Il faut en finir avec cela. Et ensuite maintenant, pourquoi est-ce que nous
00:30:10avons une gestion budgétaire qui est totalement opaque? Pourquoi cette opacité? Elle profite à qui?
00:30:16Il faut de la transparence dans cette gestion. Nous devons tout connecter, tout numériser,
00:30:21tout informatiser et faire aussi en sorte qu'on étende la question de la collecte de l'impôt de
00:30:27manière à ce que ce soit davantage dématérialisé et lutter contre la corruption. Un facteur important
00:30:33de la corruption, c'est ces marchés publics qui sont passés sans appel d'offres, par entente directe.
00:30:39Nous avons aujourd'hui un scandale en préparation avec le cas EBOMAF. Tous ces marchés qui lui sont
00:30:45octroyés pour une valeur globale de 700 milliards de francs CFA, il y a eu zéro appel d'offres.
00:30:51On nous a vendu la souveraineté, on vient de confier le transport maritime international et intérieur
00:30:57à une compagnie sans appel d'offres, sans mise en concurrence. On lui a confié la construction
00:31:03d'un nouvel aéroport de Libreville qui n'est pas nécessaire. Je connais ce dossier, c'est Alibomo
00:31:09qui a voulu lancer ce dossier. Mais pourquoi ça a été arrêté? Parce qu'il n'est pas rentable. Le Gabon
00:31:14aujourd'hui, c'est moins de 700.000 voyageurs en. Pour rentabiliser cet aéroport-là, il faut se
00:31:19situer entre un million et demi et deux millions de voyageurs en. On ne les a pas. Et donc on veut
00:31:24investir 220 milliards de francs CFA dans un aéroport alors qu'on n'a pas le trafic nécessaire.
00:31:30Regardez aujourd'hui, il y a combien de compagnies qui descendent de Libreville? Il y a très peu. La
00:31:35destination coûte très cher, le carburant coûte très cher, les frais aéroportuaires coûtent très
00:31:39cher et si on construit un nouvel aéroport, les frais coûteront encore plus cher. Regardez l'aéroport
00:31:44de Port Gentil qui a été refait. Ça fait des années maintenant qu'il a été refait. Mais pour quel
00:31:48trafic? Il n'y a qu'à Fridjet qui va à Port Gentil. Et c'est à Fridjet, on nous a dit c'est
00:31:53maintenant Fred et Gabon, c'est du pipeau, ce n'est qu'un nom commercial mais non pas à ce jour
00:31:58un CTA et donc ça veut dire qu'en réalité cette compagnie n'existe pas. Et cela, on ne peut pas
00:32:05continuer à faire l'enfumage avec les Gabonaises et les Gabonais. Et donc oui, gestion rigoureuse des
00:32:12finances publiques, oui, transparence totale, oui, ce qu'on dit qu'on fait, on le fait et l'opinion
00:32:18publique doit être informée. C'est cela aussi la bonne gouvernance, faire en sorte que les décisions
00:32:24soient transparentes, que chacun puisse vérifier et que ce que l'État dit qu'il fait, il le fait.
00:32:29D'où dans mon projet, j'appelle à une société de confiance dans laquelle l'opinion publique est
00:32:34impliquée dans la décision par plusieurs mécanismes, notamment les consultations citoyennes
00:32:39sur un certain nombre de sujets. Et cela est faisable, ça c'est fait ailleurs et on peut le
00:32:44faire au Gabon. Cessons de croire que le Gabon continuera à fonctionner comme il y a 30 ans,
00:32:49comme il y a 40 ans. Notre pays a changé, il est le même dans ses frontières, il est le même dans
00:32:55sa géographie, mais dans sa sociologie, il n'est plus le même. Ce pays a changé et les enfants du
00:33:00Gabon aspirent à ce que ce pays-là se développe et soit comme d'autres pays dans lesquels ils ont
00:33:06fait des études, avec une vraie dynamique économique, une dynamique démocratique, une dynamique de
00:33:11liberté d'expression et cela est faisable. Alors nous passerons à la question environnementale de
00:33:16notre entretien, le temps passe très vite. Depuis deux décennies, le Gabon est considéré comme un
00:33:21pilier en matière de préservation des écosystèmes forestiers en Afrique et dans le monde. Comment
00:33:28entendez-vous porter la voie de notre pays à l'international vis-à-vis des grandes puissances,
00:33:31mais surtout capitaliser ses efforts de préservation de la faune et de la flore?
00:33:36Nous préservons d'abord pour nous-mêmes, pour notre pays, pour les générations futures. En le
00:33:45faisant, nous participons à aider à ce que la plaine se porte mieux. Il y a plusieurs mécanismes.
00:33:50La vérité, c'est que l'Occident a détruit ces forêts. L'Occident a investi massivement dans
00:33:58l'agriculture intensive. L'Occident a investi dans l'industrialisation. Tout ceci est une menace
00:34:03à l'environnement. Nous ne pouvons pas décider que l'Afrique ne va pas se développer parce qu'il
00:34:09faut qu'on préserve l'environnement. Il va bien falloir qu'il y ait une vraie discussion sur le
00:34:13sujet et que l'Afrique se développe également. Et lorsque je le dis, c'est une discussion à ouvrir.
00:34:18D'abord, en tant qu'Africains, nous sommes dans cet espace qui est très important du bassin du
00:34:23Congo. Il faut que tous les pays de ce bassin du Congo parlent la même voix. Et c'est ce qu'il
00:34:28faut faire en sorte que chacun aille voir un interlocuteur différent en essayant d'apporter
00:34:32sa propre voix. Si nous arrivons à avoir une voix commune, notamment dans le cas de la C.U.A.C. qui
00:34:38abrite tous les pays du bassin du Congo, nous pouvons déjà peser. Et si on élargit la discussion
00:34:43aux États de l'Afrique australe et de l'Afrique de l'Est, nous pouvons déjà compter et peser. C'est
00:34:49une question de rapport de force. L'Occident impose son rapport de force parce qu'ils ont la
00:34:54puissance économique, ils ont la puissance diplomatique, ils sont au conseil de sécurité
00:34:58en permanence. Et là aussi, en lien avec les questions environnementales, ce que j'ai
00:35:05proposé dans mon projet, c'est par exemple d'avoir au niveau du Gabon cet outil qui va servir à
00:35:14développer le fleuve Ogwe, donc la compagnie nationale de l'Ogwe, pour faire en sorte que
00:35:20l'Ogwe soit l'élément premier qui servira au transport des personnes et des biens. Et l'Ogwe
00:35:27doit également pouvoir servir aux questions de réserve d'eau, de l'eau douce pour l'agriculture,
00:35:32de l'eau douce pour les ménages, mais aussi pour les doux électricités. C'est tout un programme
00:35:37qu'il faut mettre en place en lien avec notre potentiel. Je vous le dis encore une fois,
00:35:42ce programme, nous l'avons travaillé en lien avec la connaissance qu'on a du pays, en lien avec les
00:35:49projets dont nous avons pris connaissance et nous prenons le meilleur de ces projets-là.
00:35:54Malgré la réaffirmation de ces engagements en faveur du climat, le Gabon continue de faire
00:35:59face à une exploitation minière et forestière anarchique. Quelles sont les mesures urgentes
00:36:04à prendre pour mettre un terme à ce pillage d'une ressource naturelle?
00:36:08Il y a beaucoup moins d'anarchie dans le secteur forêt-bois. Il faut réformer,
00:36:15il faut de la rigueur dans l'attribution, mais nous avons des outils dont on ne se sert pas. Moi,
00:36:21je vous dis, j'étais ministre de l'économie numérique, nous avons signé une convention
00:36:25avec le Rwanda pour exploiter les images que donnait l'Ageos. Le Rwanda a organisé son foncier
00:36:33grâce à l'Ageos qui est ici au Gabon et dont on ne se sert pas. La question du couvert forestier,
00:36:39de son évolution, l'Ageos va nous aider à mieux gérer ce couvert forestier et même la côte. Et
00:36:46donc, ce sont des mécanismes qui existent qu'il faut exploiter. Et ensuite, concernant l'exploitation
00:36:51illégale et anarchique, notamment de l'or, au niveau de Njole, au niveau de Ndangi, au niveau
00:36:59de Mekambo, il y a plusieurs exploitations anarchiques. Il faut ordonner, il faut réguler,
00:37:05tout en faisant en sorte d'accompagner les Gabonais dans ce domaine-là, aider les Gabonais
00:37:10à avoir des petits permis dans ce domaine-là et les accompagner pour sortir de l'anarchie. Cette
00:37:14anarchie est encouragée aujourd'hui par l'immigration clandestine parce que dans ces
00:37:19forêts-là, ceux qui exploitent, c'est ceux qui viennent de loin et qui viennent armés et il faut
00:37:24pouvoir sécuriser notre pays. Et j'enchaîne avec la question de l'immigration. J'ai dit que moi,
00:37:30je suis pour l'immigration choisie. On ne peut pas continuer à suivre l'immigration. Il faut donc
00:37:36qu'on sélectionne qui vient chez nous et qu'on renvoie chez eux ceux qui n'ont pas à venir chez
00:37:41nous et qui n'ont rien à faire chez nous. Il faut assumer cela. À côté de cela, il y a les accords
00:37:46que nous avons au niveau de la CEC. D'abord de la CEMAC, dont les étrangers communautaires,
00:37:51l'unique situation des personnes et des biens, mais ce n'est pas un libre établissement. Celui
00:37:55qui entre chez nous est signalé et il repart au bout d'un temps déterminé par des conventions
00:38:00internationales. Les étrangers non communautaires qui n'ont aucune raison d'être chez nous,
00:38:04on ne va pas régulariser celui qui est rentré de manière irrégulière. Il faut le renvoyer. Et s'il
00:38:11veut revenir, c'est de manière régulière qu'il doit revenir chez nous. Et donc cette régularisation
00:38:16habituelle qui se fait juste pour renflouer certaines caisses, on ne peut pas continuer
00:38:20ainsi. Et sur cette question d'immigration, c'est d'abord la question de la sécurité. Et la question
00:38:26de la sécurité, ce sont les hommes en armes. Ces hommes en armes qui avaient espéré qu'avec
00:38:31le CETERI, leurs conditions allaient changer et qui voient qu'au fil du temps, le CETERI c'est
00:38:36uniquement quelques onze généraux qui bénéficient des prébandes de l'État, il faut bien parler de
00:38:41prébandes alors qu'eux n'ont rien. Où est l'argent qui a été trouvé dans les domiciles? Où sont
00:38:47les Lego d'or qu'on a présenté à la télévision? C'était quel montant? Qu'est-ce qu'on en a fait?
00:38:51Après deux années, il n'y a pas une caserne qui a été construite, pas une. Après deux années,
00:38:58quelle est la situation des hommes de troupes? De quoi vivent-ils? Comment vivent-ils? Où sont
00:39:03les promesses qui ont été faites? Et moi président, je m'occupais de leur situation,
00:39:08de leur famille, de leurs enfants, de leur formation, de leur équipement, mais pas que
00:39:12les militaires, les magistrats. L'indépendance de la justice, c'est d'abord aussi augmenter les
00:39:19capacités de fonctionnement de la justice, ça veut dire recruter plus de personnel, plus de magistrats,
00:39:24plus de greffiers, plus d'huissiers, ça veut dire aussi accompagner financièrement cela, mais aussi
00:39:30établir une séparation nette entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Le président
00:39:35n'a pas à présider le conseil supérieur de magistrature, il faut les laisser s'organiser avec la
00:39:41cour de cassation par exemple, c'est des mécanismes à mettre en place. On ne peut pas continuer à
00:39:45gérer la carrière des magistrats de manière politique avec un chef qui décide, qui peut monter
00:39:50en grade, qui va descendre en grade, laissant la magistrature gérer la carrière du magistrat.
00:39:55Alors vous prenez le coup puisque la suite c'est la question justice et droit de l'homme. En août
00:40:012016, le Gabon a connu ce que plusieurs compatriotes considèrent comme l'une des pages sombres de
00:40:07notre histoire en matière de soubresauts électoraux. Pour lever le voile sur ces événements, vous
00:40:12préconisez la création d'une commission vérité, justice, réparation et réconciliation. Quel est
00:40:18l'objectif attendu à travers la mise en place de cet organe? Réparer le pays, réconcilier le
00:40:27pays avec lui-même. Ça a été un traumatisme. On ne peut pas mettre la poussière sur le tapis. Il faut
00:40:34que le pays sache qui est qui, qui a fait quoi, qui est responsable de quoi. Nous devons le savoir.
00:40:40Nous devons cette vérité à ceux qui sont partis. Nous devons cette vérité aux familles des victimes.
00:40:46Nous devons cette vérité à la nation. Et moi je mettrai en place cette commission et lui demain,
00:40:52je la mets en place. Je la mets en place, sans tarder, pour réparer le pays. Et on me dit,
00:40:58mais vous avez été là en 2016, oui, et raison de plus. Ce n'est pas parce que j'ai commis une
00:41:03erreur hier que demain je dois m'intégrer dans l'erreur. Ce qui a été fait n'aurait jamais dû
00:41:08être fait. Même si ça a été une seule personne qui a été décédée, ce n'est pas normal qu'on meure
00:41:12pour une élection. Et donc, peu importe finalement, je ne peux pas dire peu importe le nombre de morts,
00:41:19ce n'est pas ça. Je dis peu importe le débat sur les chiffres, ce n'est pas là que la vérité se
00:41:25trouve. La vérité se trouve dans la nécessité de la nation de regarder en elle-même ce qui s'est
00:41:30passé. Il faut bien entendu établir les faits. Et cette commission permettra de mener des enquêtes
00:41:35pour connaître le nombre de victimes exactes, qui a été tué où. J'ai pu me rendre compte qu'on a
00:41:40beaucoup parlé du QG de M. Jamping et qu'au fil des témoignages, il n'y a pas eu qu'au QG de M.
00:41:47Jamping qu'il y a eu des décédés. Il y en a eu dans les quartiers également. Donc, il faut enquêter.
00:41:51Il faut qu'il y ait des témoignages. Il faut aussi, au-delà de cette enquête, qu'on se dise
00:41:57plus jamais ça. Mais plus jamais ça, c'est des engagements de l'État. Plus jamais ça, c'est des
00:42:02engagements des acteurs politiques. Plus jamais ça, c'est l'engagement de la société civile. Plus
00:42:07jamais ça, c'est l'engagement des citoyens. Plus jamais de prise post-électorale. Plus jamais de
00:42:13personnes qui veulent s'imposer au pouvoir par la force et par les armes. Plus jamais de gens qui
00:42:19envoient dans la rue les enfants détruits alors qu'ils ont mis leurs familles à l'abri à l'étranger.
00:42:24Plus jamais ça. Lorsque vous vous rendez compte qu'aujourd'hui, M. Jamping a râgné de ses théories et
00:42:30qu'il ne parle plus des victimes, qu'il se bat pour qu'on les namise par rapport à son siège, c'est
00:42:37scandaleux. Quand vous vous rendez compte qu'aujourd'hui, ceux qui ont parlé des charniers, ils sont au
00:42:42gouvernement, mais qu'attendent-ils pour une désenquête? Qu'est-ce qu'ils attendent? Ceux qui ont parlé de
00:42:47charniers à la démocratie. On est en train de construire la démocratie. Soit les charniers existent et donc ça veut
00:42:52dire qu'on les fait disparaître, soit ils n'existent pas. C'est qu'on a menti et qu'on a manipulé l'opinion.
00:42:58On a créé la haine dans le cœur des Gabonais. Il faut traiter cela. Je le dis pour nous tous. Parce
00:43:04que lorsque la haine a envahi les cœurs, la haine doit absolument produire le résultat. Ça veut dire qu'on a
00:43:13semé, à un moment donné, ça doit produire. Il faut évacuer cette haine-là pour que ça n'explose pas.
00:43:19Et la seule façon d'évacuer, c'est cette commission vérité, justice et réconciliation. Alors, nous
00:43:25passons au fonctionnement de la justice en elle-même. L'indépendance de la justice est au
00:43:29cœur des débats, notamment face à des dossiers sensibles comme ceux de Sylvia Bongo-Undima et de
00:43:35son fils Nourdine Bongo, ou encore plus récemment l'affaire impliquant l'ancien ministre des mines
00:43:40Hervé-Patrick Openga, qui vit désormais en exil forcé. Quelle est votre vision d'une justice
00:43:45équitable et respectueuse des droits humains ? Vous savez qu'aujourd'hui, nous avons sur à peu
00:43:53près 5000 dossiers de personnes en détention, 3000 personnes qui ne devraient plus être en détention
00:44:01parce qu'elles n'ont pas été jugées. Vous savez qu'aujourd'hui, pour un magistrat, il y a à peu
00:44:06près 300 dossiers à traiter. C'est tout cela qu'il faut pouvoir régler. La détention préventive ne
00:44:13peut pas être une manière de régler la question finalement de la justice. Il faut respecter les
00:44:20délais de détention préventive. Il faut même faire en sorte que les gens soient jugés avant
00:44:25l'expiration de ces délais-là. C'est une chose importante. Ensuite, améliorer l'environnement
00:44:29carcéral. Les sujets que vous évoquez, moi je les trouve scandaleux. Quelqu'un qui fait
00:44:36office de président de la République, j'ai dit bien qu'il fait office, qu'il intervienne dans un
00:44:42média international pour indiquer le contenu d'un dossier en instruction, c'est scandaleux. Ce
00:44:48mélange de genres n'est pas acceptable dans un état de droit. L'exécutif n'a rien à faire à
00:44:55regarder un dossier judiciaire. Cela veut donc dire qu'aujourd'hui, la justice est instrumentalisée
00:44:59pour les règlements de compte. Ce qui se passe aujourd'hui, moi je ne suis pas l'avocat de la
00:45:04famille Bongo. Je ne suis pas l'avocat de Sylvia et Nourdine. Je dis simplement qu'il faut respecter
00:45:10les droits de la défense. Si au bout de 18 à 19 mois, il n'y a rien dans le dossier, qu'on les
00:45:15libère. Mais s'il y a quelque chose dans le dossier, qu'on les juge. Mais je doute qu'il y ait
00:45:20là-dessus finalement un procès équitable, dans la mesure où le chef de l'agent a déjà dit qu'il y a
00:45:27des preuves dans le dossier. Cela veut donc dire que lui, il va imposer à la justice les orientations
00:45:32à prendre. C'est lui qui a imposé à la justice de libérer un tel, ou un tel, ou un tel, en oubliant de
00:45:38libérer Kéliondo, qui n'a plus rien à faire en prison, et en faisant en sorte que monsieur
00:45:42Ewe Patiko Pianga, qui a été son complice dans le coup d'état, se retrouve aujourd'hui forcé à
00:45:47l'exil pour une phrase qu'il a prononcée. On n'avait pas prévu ça comme ça. C'est pas ce qui a été
00:45:52prévu. C'est une phrase qu'il a prononcée et qui lui a valu ensuite cette cabale. Cette instrumentation,
00:45:59la justice doit cesser. Je le dis humblement, dans un état de droit, dans un pays organisé,
00:46:06le dernier rempart, c'est la justice. C'est un pilier essentiel de l'état de droit. Nous
00:46:11ne pouvons pas fragiliser ce pilier-là sans fragiliser l'édifice Gabon lui-même. Union,
00:46:18travail, justice. C'est un pilier que les pères fondateurs ont placé au fronton de la République
00:46:25gabonaise, la justice. Et il faut que cette justice-là soit indépendante, qu'elle ait les moyens de son
00:46:31action et qu'elle puisse rendre justice véritablement au nom du peuple gabonais et non pas au coup de
00:46:37fils d'individus. Alors, nous passons à la deuxième partie de notre entretien en abordant la
00:46:43question société. L'une des difficultés rencontrées par la population est l'accès aux soins de santé.
00:46:48Ce, malgré l'existence de la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale. Quelles
00:46:54mesures prendriez-vous pour permettre une amélioration significative de l'offre de santé?
00:46:59D'abord, sur cette question de la santé, la CNAMGS est un acteur clé. S'il y a des problèmes
00:47:06aujourd'hui, c'est parce que la CNAMGS ne paye pas les hôpitaux. Et si elle ne paye pas, c'est
00:47:10parce qu'elle-même a du mal à trouver des sources de financement et l'État ne reverse pas. Mais il
00:47:16n'y a pas que l'État qui ne reverse pas les cotisations des agents de l'État. Il y a aussi
00:47:21un certain nombre de secteurs, dont le secteur du pétrole, qui ne payent pas la CNAMGS. Moi,
00:47:26Président, nous rentrons en discussion avec le secteur pétrolier pour qu'il puisse reverser
00:47:30à la CNAMGS. C'est à peu près 200 milliards de francs CFA qu'on pourrait récupérer. Et l'État
00:47:36doit reverser. L'État met ses caisses en difficulté. L'État met en difficulté la CNSS. L'État met en
00:47:44difficulté la CNAMGS. Mais la question de la santé, il y a la question des caisses à régler. Mais
00:47:50au-delà, il y a la question de l'offre de santé. De mon point de vue, et c'est dans mon projet de
00:47:54société, il faut d'abord mettre l'accent sur la médecine préventive, la prévention, plutôt que le
00:48:01curatif. On investit trop dans le curatif et on investit mal dans ce curatif-là. Et ensuite, il y a
00:48:06la question des plateaux techniques, la question de la formation, la question finalement de la
00:48:11médecine de proximité. Remettre dans les quartiers les dispensaires pour qu'on n'aille pas au CHU pour
00:48:19un mal de tête qu'on aurait pu traiter dans un dispensaire de quartier. Et donc, remettre en place
00:48:25les dispensaires de proximité, monter au niveau de l'hôpital d'arrondissement avant d'arriver au CHU.
00:48:30Mais sur la question de la formation, on forme les médecins, mais il faut former à nouveau les
00:48:36infirmiers, les garçons de salles, les filles de salles, les techniciens laboratoires, les techniciens
00:48:41qui vont maintenir les plateaux techniques, il faut les former. Et nous avons les capacités de
00:48:46le faire. Et ensuite maintenant, la question de l'accès aux soins de santé. Moi, je prône la
00:48:51gratuité des soins de santé pour les Gabonaises et les Gabonais, notamment les plus fragiles d'entre
00:48:55eux, ceux qui n'ont pas de revenus, ceux qui sont en difficulté, ceux qui sont porteurs de maladies
00:49:00chroniques, il faut les accompagner. En discutant l'autre jour avec un ami venu me rendre visite,
00:49:05il était avec son fils. Et son fils m'a dit, mais monsieur le candidat, monsieur le président,
00:49:12est-ce que vous pourriez regarder la question, par exemple, de la tépanositose. Ceux qui en
00:49:18souffrent aujourd'hui, c'est des bruits eux-mêmes. Ceux qui en souffrent aujourd'hui n'ont pas de
00:49:22capacité d'être accompagnés par l'État. Est-ce que l'État ne pourrait pas accompagner ? Donc ce
00:49:26type de pathologies qui sont chroniques et dont on ne guérit quasiment pas, et qui sont lourdes,
00:49:31il faut que l'État accompagne les familles. Il faut que l'État soit présent. Et donc nous le
00:49:36mettrons en place, bien entendu. Dans les centres urbains, comme dans les zones rurales, il faut la
00:49:41médecine de proximité. Aujourd'hui, il y a des fonctionnaires qui existent, qui ne peuvent pas
00:49:46aller en province, compte tenu des situations compliquées, manque de logements, manque
00:49:51d'équipement. Et dans mon programme, je pense investir, je décide d'investir 20 milliards de
00:49:57Franc CFA par an, sur cinq ans, pour une remise à niveau de nos infrastructures de base dans
00:50:02nos provinces. Cinq ans, 20 milliards, c'est 100 milliards investis dans les provinces. Notre
00:50:08pays change totalement de configuration, et c'est 40 milliards à Libreville par an. Donc au bout de
00:50:13cinq ans, on aura investi 40 par 5, 200 milliards de Franc CFA dans Libreville, pour améliorer la
00:50:21vie des Gabonais. Et là-dessus, toujours sur la question de la prévention, en lien avec la santé,
00:50:26la rénovation urbaine, lutter contre les eaux stagnantes, améliorer la vie des Gabonais,
00:50:33apporter de l'eau, l'électricité, assainir ce qu'il y a à sainir. Moi, sur cette question de
00:50:38Libreville 2, c'est une folie. Il faut d'abord améliorer Libreville 1. Le baron Ousmane, lorsqu'il
00:50:47fait Paris, il ne décide pas de faire Paris 2. C'est d'abord Paris 1 qu'il améliore, en faisant
00:50:52des grands travaux d'assainissement, en faisant des canalisations, en luttant contre des inondations.
00:50:56Il faut un plan pour la rénovation urbaine dans Libreville. Là où vivent les Gabonais
00:51:02aujourd'hui, il faut améliorer leurs conditions de vie. D'abord, dans Libreville 1, avant de
00:51:08songer à une folie de Libreville 2, parce que quelqu'un a dit qu'il veut l'immortalité. Dès
00:51:14qu'on commence à avoir des règles d'immortalité, c'est Bokassa, c'est Amin Dada, c'est la discamara.
00:51:19Voilà vers quoi on tombe. Alors, en 2023, vous avez présidé en tant que Premier ministre les
00:51:26assises nationales sur la vie chère. Une question qui préoccupe véritablement les Gabonais. Quelle
00:51:31solution envisagez-vous pour résoudre ce phénomène? La question du blocage des prix, ce n'est qu'une
00:51:39décision temporaire, c'est un sparadrap. La vie chère, c'est plusieurs facteurs. D'abord, il faut
00:51:45produire soi-même ce qu'on consomme. Il faut donc la question de l'agriculture et c'est dans mon
00:51:50projet. Dans les éléments de diversification de l'économie, il y a l'agriculture. Donc, ce qu'on
00:51:54consomme aujourd'hui, c'est quoi? C'est sans soin du poulet, entre autres, du riz, de la tomate,
00:51:59des oignons. Il faut pouvoir produire nous-mêmes ces éléments-là. Mais les produire de sorte que
00:52:06ça ne coûte pas plus cher que ce qu'on importe et donc les produire en accompagnant le producteur
00:52:10par l'investissement, par l'accompagnement financier, par la formation. La vie chère, c'est aussi la
00:52:17question globale des services publics. Lorsque vous n'avez pas une école publique de qualité,
00:52:22vous êtes obligé d'aller inscrire votre enfant dans le privé, ça coûte cher. Lorsque vous n'avez
00:52:28pas un hôpital public de qualité, vous allez dans une clinique, ça coûte cher. Et donc, en
00:52:33investissant dans les services publics de qualité, l'école, l'hôpital, les transports, on améliore le
00:52:39quotidien des gabonais et on allège le panier de la ménagère. En faisant en sorte de moins faire
00:52:44peser l'impôt, moi j'ai décidé dans mon projet de revoir à la baisse la TVA. Elle est de 18%.
00:52:51Lorsqu'il y a eu en France le débat sur la TVA, je me souviens qu'un homme politique avait dit
00:52:55TVA ça veut dire tout va augmenter. Et donc la TVA, il faut revoir la politique de la TVA pour
00:53:02faire baisser les prix. Et moi je vais supprimer un certain nombre de taxes qui pèsent sur les
00:53:06ménages, notamment la taxe sur les ordures ménagères qui pèsent sur les factures d'électricité. On
00:53:11regarde aujourd'hui depuis qu'on récolte cette taxe, est-ce que Libreville s'est améliorée ? Regardez
00:53:16la configuration de Libreville aujourd'hui, on a des immondices partout, on est obligé là de
00:53:21faire appel à l'armée pour tenter de faire quelque chose. Mais là on a des généraux qui ont
00:53:27échoué dans leur lutte contre les salubrités. Ce n'est pas l'armée qui doit lutter contre les salubrités,
00:53:33ce sont les mécanismes de l'état et des collectivités locales. Rendons autonome les
00:53:39collectivités locales, dotons-les de moyens humains et financiers pour agir. Ne continuons pas à
00:53:46intervenir dans ce domaine. Que fait le Président de la République à gérer les ordures ménagères dans
00:53:52un pays ? Est-ce que c'est du rôle du Président de la République ça ? Donc cette question-là, elle est
00:53:55essentielle. La lutte contre la vie chère, elle passe d'abord par la production, elle passe par
00:54:01l'amélioration des services publics, elle passe aussi par la question finalement des salaires. Il
00:54:07ne faut pas continuer à se cacher, il va bien valoir poser sur la table la question des salaires. Et
00:54:12lorsque j'évoque les 150 000 Français faibles de revenus universels, j'ai aussi indiqué qu'il
00:54:18faudra ensuite une conférence des salaires, le public d'un côté, le privé de l'autre. Il faudra
00:54:22bien un jour regarder cette question d'augmentation des salaires pour notre pays. Il faudra le mettre
00:54:27sur la table. Alors le Gabon fait face depuis plusieurs années à un déficit de près de 200
00:54:33000 logements et la prolifération du quartier de plus en plus précaire. Quelle solution
00:54:37envisagez-vous pour reloger dignement les Gabonais ? Vous savez, moi je me méfie toujours des chiffres.
00:54:45J'ai essayé de faire un projet qui n'annonce pas trop de chiffres, même si dans le mien, on approche
00:54:51la question des 20 000. Mais le sujet aujourd'hui, c'est les mécanismes d'accès à la fois au foncier,
00:54:57foncier constructible, mais aussi l'accès aux logements. Il ne s'agit pas d'un seul mécanisme
00:55:04à mettre en place. C'est plusieurs offres qu'il faut pouvoir mettre sur la table. Le jeune fonctionnaire
00:55:10recruté, comment l'Etat fait pour que ce jeune-là, qui est recruté à 25 ans, et on sait que la retraite
00:55:16aujourd'hui est à 60-62 ans, et donc c'est quelqu'un qui va pouvoir travailler pendant 40 ans. Comment
00:55:21ce jeune-là, on l'accompagne en mettant en place un mécanisme d'accès à la propriété et en
00:55:26l'accompagnant par un crédit auprès d'une banque à taux zéro ? Il faudra étudier cela. Et il faudra
00:55:32également regarder la question des territoires. Lorsqu'on évoque la décentralisation et qu'on dit
00:55:37qu'il faut investir massivement dans les provinces, c'est aussi pour que les gens puissent repartir
00:55:41dans les provinces. On ne peut pas continuer à avoir 91% de personnes qui vivent dans les centres
00:55:46urbains, dont plus de la moitié à Libreville, alors que nous avons un vaste territoire à occuper.
00:55:52Et donc cela, ces trois phénomènes, j'ai parlé tantôt de la rénovation urbaine. Il faut améliorer
00:55:59l'habitat, là où sont les personnes aujourd'hui, les aider à acquérir un titre foncier pour pouvoir
00:56:05regarder les banques et pouvoir améliorer leur habitat. Et ensuite, maintenant, comment l'État
00:56:11met en place des mécanismes de mise à disposition de terrains constructibles et de logements avec
00:56:16une acquisition à quasiment taux zéro ? Cela s'est déjà fait au Gabon. Il faut donc repartir
00:56:23à ce qui a bien fonctionné. 200 000 déficits, c'est même beaucoup plus que cela, ça ne sera pas le
00:56:29temps des mandats. Il faut planifier sur la durée pour que le Gabonais et le Gabonaises et Gabonais
00:56:35accèdent à la propriété à Libreville comme à l'intérieur du pays. Et ces mécanismes à mettre en
00:56:40place, je n'ai pas dit que c'était simple. J'ai dit qu'il faut étudier toutes les possibilités mais
00:56:46sans pouvoir rester dans la démagogie. On nous avait annoncé 6 000 logements avant la fin de la
00:56:51transition. Je ne sais pas où on en est aujourd'hui. Alors, dernière partie de notre entretien, la question
00:56:58diplomatie et intégration régionale. Vous avez été ministre des Affaires étrangères, vous avez mené
00:57:04un plaidoyer lors de la réforme de la CEAC. Quelle sera votre politique étrangère et comment
00:57:12souhaitez-vous redéfinir le positionnement du Gabon au sein de la CEAC, de la CEMAC, de l'UA ou
00:57:18encore de l'ONU? J'indique qu'une fois élu, je lancerai une initiative diplomatique pour réaliser
00:57:26enfin la fusion entre la CEMAC et la CEAC. On a là deux organismes qui ont quasiment les mêmes
00:57:34missions. On va garder au niveau de la CEMAC la question de l'union monétaire pour le franc CFA
00:57:41mais élargir à la CEAC la question de l'intégration parce que c'est cela la CEAC. C'est une intégration
00:57:48économique et beaucoup plus large que la CEMAC. La CEAC c'est 11 états, la CEMAC c'est 6 états et donc
00:57:56il faut arriver effectivement à faire cette fusion-là. Et ensuite, la question du positionnement du Gabon.
00:58:01Moi, je suis de ceux qui pensent que le Gabon doit retrouver sa place en tant que leader dans
00:58:07notre région de la diplomatie. Cela veut aussi dire qu'on revoit notre cadre diplomatique, on revoit
00:58:12nos objectifs, nos orientations. Je suis pour une diplomatie économique, je ne suis pas pour une
00:58:17diplomatie de prestige. Là où nous sommes présents, soyons bien présents. Cela veut dire réduire le
00:58:23nombre de représentations mais améliorer les capacités de représentation. Nous sommes présents
00:58:28au Japon, en Corée du Sud, en Inde et en Chine. Est-ce qu'on ne peut pas réduire de moins deux pour
00:58:36pouvoir mieux financer nos représentations diplomatiques. Nous sommes présents en Allemagne,
00:58:42en France, en Belgique, nous sommes présents en Espagne, nous sommes présents en Italie, en Rome,
00:58:48en Angleterre. Est-ce qu'on ne peut pas reconfigurer pour regarder comment on peut mieux rayonner en
00:58:53faisant en sorte qu'on soit moins présents dans ces différents pays-là mais mieux représentés dans
00:58:57un ou deux qui vont rayonner ailleurs. Et donc, ce sont des choix qu'il faudra faire. Moi, lorsque
00:59:02j'étais aux affaires étrangères, et vous le savez, je ne suis pas diplômé de formation. Mais j'ai
00:59:07travaillé en étroite collaboration avec des techniciens du domaine qui m'ont indiqué et qui
00:59:13m'ont montré ce qu'il y avait à faire. C'est ce que j'ai fait partout où je suis passé, faire confiance
00:59:18aux Gabonais qui sont formés dans les domaines pour lesquels on m'a nommé comme ministre. Et nous
00:59:23avons bien collaboré ensemble. Sur ces sujets-là, des techniciens ont été bien formés. Il faut les
00:59:29mettre en valeur. Il faut les écouter parce que ce sont eux qui vont aider à l'impulsion dans ce
00:59:34domaine. Le présent fixe d'orientation et la diplomatie gabonaise reposent d'abord sur le
00:59:40diplomate qu'il faut valoriser, qu'il faut mieux accompagner. Et nous le ferons. Et ensuite, interroger
00:59:46la nature de nos relations avec l'ancienne puissance coloniale. Nous asseoir de manière
00:59:52tout à fait simple, sans invective, sans anathème, pour regarder ce nombre d'accords, de coopérations
00:59:58qui peuvent être déséquilibrés et qu'il faut rééquilibrer. La question de la base militaire
01:00:03à Libreville. Ce n'est pas un sujet tabou. La base militaire à Libreville ne me pose aucun problème. Il s'agit
01:00:10simplement de regarder nos capacités propres à nous défendre. Et cette base militaire française,
01:00:15elle ne peut pas attirer tout le monde. Ce n'est pas un sujet tabou pour moi. Alors, monsieur Alain-Claude
01:00:20Bilibinze, nous vous remercions pour cet entretien riche en éclairage sur votre vision pour le Gabon.
01:00:25Nous espérons que votre passage dans notre programme a permis aux électeurs d'avoir une
01:00:30lecture complète de votre ambition. Dans l'attente de ce scrutin historique du 12 avril 2025, nous
01:00:36vous souhaitons bon courage pour la suite de votre campagne. Merci d'avoir été notre invité sur le
01:00:41canapé rouge du Gabon Media Time. Merci de m'avoir invité. Et je suis pour la rupture, pour la nouvelle
01:00:48espérance. J'appelle les Gabonaises et les Gabonais de 12 à faire le choix de la rupture en votant
01:00:53pour Alain-Claude Bilibinze. Merci.

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