L'Opéra de Marseille fête son siècle avec Sigurd, œuvre d'Ernest Reyer choisit pour l'inauguration du bâtiment en 1924. Une pièce colossale que j'ai demandé aux chanteurs du casting de raconter...
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00:00L'Opéra de Marseille fête son siècle.
00:03Alors pour être plus précis, c'est le bâtiment Opéra Municipal de Marseille qui fête ses 100 ans cette année,
00:08réouvert en 1924 sur les restes du Grand Théâtre ravagé par un incendie en 1919,
00:13alors que l'Opéra existe à Marseille depuis la fin du XVIIIe siècle.
00:17A cette occasion, l'Opéra, dirigé par Maurice Xiberas, donne cette année une nouvelle production de Sigur d'Ernest Reyer,
00:23qui fut donné lors de l'inauguration du théâtre il y a maintenant un siècle.
00:26Et j'ai pu me glisser en coulisses et sur scène pendant les répétitions pour poser quelques questions aux membres du casting.
00:32Alors, je m'excuse, j'ai pas eu l'occasion de croiser Catherine Hulme, Marion Le Bec et Charles Bonnet sur ces temps-là,
00:38donc vous ne verrez que Florian Laconi, alias Sigur, Alexandre Duhamel, le roi Gunther,
00:43et Kaelig Bochet, qui tient le rôle d'Avart, plus secondaire, mais que je connais depuis de nombreuses années,
00:48alors c'était l'occasion de le faire passer devant la caméra.
00:51Et pour savoir de quoi parle Sigur, j'ai préféré demander à ces trois personnes.
00:56Alors... Attends, toute l'intrigue, c'est chaud !
00:59L'opéra est un peu une fresque héroïque qui mélange amour, trahison...
01:05Le roi Gunther, le roi des Burgondes,
01:09et Sigur ont la même quête en vue, c'est-à-dire aller délivrer Brunnhilde,
01:15qui est une Valkyrie, donc une vierge déesse, dans une contrée mystérieuse,
01:21où elle est enfermée, protégée par des flammes,
01:25quelque chose de très mythologique et de très légendaire.
01:29Acte 1, on est chez Gunther, le roi Gunther.
01:33Sa sœur, Hilda, est amoureuse de Sigur.
01:37Elle va demander à sa mère, Uta, de faire un filtre d'amour pour qu'il tombe amoureux d'elle.
01:42Mon rôle, Gunther veut se marier avec Brunnhilde.
01:47Il est manipulé un peu par Hagen et Uta,
01:51qui essayent vraiment de le convaincre de se marier avec Brunnhilde.
01:55Sigur arrive.
01:58Et il demande à son amie, son nouvel ami Sigurd qui vient d'arriver,
02:03de l'aider dans cette quête héroïque.
02:07Et Sigurd, il n'a pas peur, parce qu'avant cet opéra, il a chassé un dragon,
02:11il a déjà sauvé Hilda, enfin bref, c'est un vrai héros.
02:16Et lui a la force héroïque de pouvoir délivrer Brunnhilde.
02:20Moi, pour des raisons un peu obscures,
02:24je n'ai pas vraiment envie de partir la délivrer.
02:29Et finalement, il s'avère que, je pense que Gunther se rend compte
02:33que la quête risque d'être un peu compliquée pour lui, parce qu'il ne possède pas les qualités
02:37que réclame le dieu Odin pour aller délivrer Brunnhilde.
02:41Et il envoie Sigurd.
02:42Et ils partent ensemble, acte 2, pour sauver Brunnhilde.
02:47Et donc c'est Sigurd qui va sauver Brunnhilde à la place du roi Gunther.
02:52Mais Brunnhilde, elle ne le sait pas, elle pense qu'elle a été sauvée par Gunther.
02:57Mais on s'aperçoit que la personne qui délivrera Sigurd,
03:03qui délivrera Brunnhilde, sera aimée par Brunnhilde.
03:07Ce qu'il faut préciser, c'est qu'au début de l'opéra,
03:09la sœur de Gunther, Hilda, a versé un filtre d'amour dans le verre de Sigurd.
03:15Sigurd devient donc amoureux de Hilda et se fiche de Brunnhilde.
03:20Mais il s'avère que la magie et les dieux sont plus puissants que tout ça.
03:25Brunnhilde, en se réveillant, tombe amoureuse de Sigurd,
03:30mais elle ne sait pas que c'est Sigurd, parce qu'il est masqué.
03:34Et donc, on va faire croire que c'était moi qui l'ai libérée.
03:40Sigurd délivre effectivement Brunnhilde, masquée,
03:43croyant que masquée, elle ne le reconnaîtrait pas.
03:47Mais finalement, en se touchant les mains, il y a quelque chose qui se produit,
03:51et le véritable amour va naître entre Brunnhilde et Sigurd,
03:55ce qui va déclencher la colère de Gunther.
03:58Hilda, ma sœur, va tout raconter à Brunnhilde,
04:02puisqu'elle est folle amoureuse de Sigurd, pour le récupérer.
04:05Donc, acte 3, trahison.
04:09Panique, gros bordel, et vengeance de Brunnhilde,
04:14qui n'est pas très très contente de cette fête fourbriée.
04:20Et la fin est un peu tragique.
04:23L'opéra se terminera comme très souvent, assez mal malheureusement.
04:26Mais ça finit quand même bien, parce que Sigurd et Brunnhilde
04:31finissent ensemble et montent au paradis d'Odin.
04:39Puisque bien sûr, tout ça est inspiré d'une légende nordique.
04:43Ils montent au paradis d'Odin ensemble.
04:46Et voilà.
04:47Waouh !
04:48Mais oui, c'est clair !
04:49Alors, les points positifs de cette production, il y en a pas mal quand même.
04:53Déjà, je dirais la rareté de l'œuvre.
04:55Et franchement, ça mérite d'être connu.
04:58Je pense qu'il faut quand même, pour, et pour sa culture,
05:01et pour l'amour de l'opéra et de la voix,
05:03venir découvrir cette chose très rare,
05:05comme on a fait l'Africaine il y a deux ans.
05:07Il faut absolument venir redécouvrir ce genre d'ouvrage.
05:10On ne joue plus, on a la chance d'avoir quelques théâtres qui le font.
05:13Venons découvrir ces ouvrages.
05:16Ça a trop souvent été dans l'ombre de Wagner, etc.
05:20Mais Reyer est vraiment un compositeur qui compte dans le paysage français.
05:24C'est magnifiquement orchestré.
05:26Il y a des passages vraiment sublimes.
05:28On entend du Berlioz, on entend du Gluck,
05:32on entend évidemment aussi du Wagner,
05:34mais ça sonne très français quand même.
05:36Et c'est jamais donné.
05:38C'était beaucoup, beaucoup plus donné avant.
05:40Et pour moi, c'est vraiment un trésor du répertoire,
05:43qui mérite absolument d'être connu.
05:46Et puis Reyer, c'est vraiment l'enfant du pays.
05:49Il ne s'appelait pas Reyer, il s'appelait Rey à la base.
05:52On dit qu'il a rajouté ER par fascination pour Wagner.
05:57On ne sait pas.
05:59Mais c'est vraiment un hommage qu'on lui rend.
06:03Le salon ici dans l'Opéra s'appelle Reyer.
06:07C'est une résidence très particulière.
06:10Et puis surtout, peu d'opéras le montrent.
06:13C'est vraiment un opéra monumental.
06:15Ça peut aussi rappeler Meyerbeer, les Huguenots, etc.
06:18Et ça mobilise toutes les forces de la maison.
06:21L'orchestre, le chœur.
06:24C'est proie à un moment donné.
06:27Donc j'espère vraiment que les gens vont se déplacer.
06:30Et la deuxième qualité de cette production,
06:32c'est qu'on a comme une chance incroyable,
06:34grâce à Maurice Libéras, directeur de l'Opéra de Marseille,
06:37c'est d'avoir une distribution, ce qui est rare,
06:40de plus en plus rare aujourd'hui en France, intégralement française.
06:43Avec des chanteurs français de très grande qualité.
06:46On a une vraie distribution 100% française.
06:48Il faut le noter.
06:50Et pour ça, ils vont venir écouter Sigurd à l'Opéra de Marseille.