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Trois rassemblements politiques ont eu lieu à Paris ce dimanche 6 avril: l'un à l'initiative de Gabriel Attal pour le parti Renaissance, l'autre à l'appel du RN contre la condamnation de Marine Le Pen et le troisième de LFI et des Écologistes pour s'opposer à l'extrême droite. Marine Le Pen a pris la parole place Vauban à Paris.

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Transcription
00:00Mes chers amis, comment vous exprimer ma gratitude pour le formidable sursaut populaire en faveur
00:27de la démocratie et du droit que vous incarnez partout en France et dont votre présence
00:33nombreuse et fervente témoigne aujourd'hui.
00:36Il est impossible pour moi de cacher mon émotion de vous voir ici et dans tous nos
00:47départements être à nos côtés.
00:49Merci d'être là, merci d'être à nos côtés pour défendre ce que cette décision
01:11a foulé au pied et auquel je tiens par-dessus tout, mon peuple, mon pays et mon honneur.
01:18Un merci affectueux pour votre courage, votre ténacité et votre générosité.
01:33Merci aussi à Louis, Eric et Jordane pour leur parole puissante et amicale pour leur
01:51énergie et pour leur force de conviction au moment où nous sommes engagés dans ce
01:56combat essentiel pour la vérité et la justice, ce combat également pour l'honneur de notre
02:01mouvement et les libertés démocratiques des Français.
02:05Merci aux personnalités étrangères, chefs de gouvernement ou de partis qui se sont exprimés
02:11tout particulièrement à nos partenaires européens, membres du groupe des Patriotes
02:16pour l'Europe au Parlement européen.
02:19Merci aux centaines de députés européens et nationaux, aux élus locaux de France qui
02:26ont fait entendre leur voix à cette occasion.
02:30Et bien sûr, un remerciement infini aux demi-millions de Français électeurs ou non
02:36du Rassemblement national qui, par la signature immédiate de notre pétition, ont tenu à
02:42nous manifester leur solidarité.
02:44Vos soutiens, vos messages, vos ralliements nous font chaud au cœur.
02:57Ils sont pour nous, ils sont, pour moi évidemment, une raison supplémentaire de ne rien lâcher.
03:03Et que chacun soit rassuré, je ne lasserai rien.
03:27Comme vous, nous partageons une sainte horreur de l'injustice et de la partialité.
03:37Nous ne pouvons que nous comprendre, vous le peuple de France qui subissez chaque jour
03:45votre lot de dénigrement, de mépris, d'injustice, vous livrez à toutes les insécurités sociales,
03:53physiques, maltraitées dans votre propre pays, niées dans votre culture et dans votre
03:58identité.
03:59Vous restez pourtant irréductibles et convaincus que le découragement, la soumission n'est
04:07pas envisageable, que le combat doit être mené.
04:10Ce qui nous unit, mes amis, c'est l'amour de la France, c'est l'amour de notre peuple,
04:18mais c'est aussi l'idée que nous nous faisons de ce qui est vrai et juste, c'est là le
04:24sens de notre engagement, l'âme de notre combat, tout ce qui construit nos convictions,
04:31forge notre détermination et conduit notre action.
04:34Comme vous, mes amis, nous sommes de ceux qui ne se résignent pas, qui ne s'inclinent
04:40pas, qui n'abdiquent pas.
04:48Nous savons que derrière les droits et les libertés que nous invoquons, nous défendons
04:55les droits et les libertés des Français, de tous les Français et particulièrement
05:01des Français discriminés dans leur propre pays.
05:04C'est pourquoi nous croyons dans la politique, parce qu'elle peut, parce qu'elle doit combattre
05:10l'injustice, changer la vie, mais aussi affronter les forces du système dont le seul projet
05:16est de se maintenir, quel qu'en soit le prix, quelle que soit la bassesse des moyens
05:20mis en œuvre pour y parvenir.
05:22Depuis mon plus jeune âge, je sais les vicissitudes de la politique, j'en connais les contraintes
05:37et les injustices, j'en connais la brutalité et même la violence, je connais les blessures,
05:48mais je ne connais pas l'abandon, je connais les souffrances qu'elles engendrent, mais
05:56je ne connais pas le désespoir, je connais l'outrage, mais je ne connais pas le renoncement.
06:03Comme opposants, nous avons appris très vite que le combat judiciaire qui pourrait
06:11être mené contre nous faisait partie intégrante du combat politique.
06:16Sur le long chemin qui conduit aux responsabilités, nous avons eu à subir tant de mensonges,
06:23tant de calomnies, tant de coubailles d'attaques, tant de mauvais procès qu'il nous a fallu
06:28déjouer.
06:29Tant aurait renoncé à notre place, mais nous, nous sommes toujours là, et bien là !
06:59Dans tous les pays européens, mes chers amis, les dirigeants des partis nationaux sont poursuivis,
07:08comme dernièrement notre ami Matteo Salvini, pour séquestration, rien que ça, pour avoir
07:13refusé de laisser accoster des migrants illégaux dans son pays.
07:16Des candidats gênants sont interdits de concourir, comme en Roumanie, beaucoup d'autres d'ailleurs
07:23sont victimes de campagnes de diffamation d'État sans pouvoir se défendre juridiquement.
07:28Comme vous, comme tous les militants, cadres et élus de notre mouvement, je ne me suis
07:33jamais battu pour moi-même, pas pour des avantages ou des honneurs.
07:37Que vaut notre sort personnel par rapport à la cause que nous défendons ? Que vaut
07:42notre confort de vie quand c'est l'existence même de la France dont il s'agit ?
07:47En politique, et surtout dans l'opposition, les couronnes sont davantage faites d'épines
08:02que de lauriers.
08:03Pour autant, nous avons de la politique une haute idée, car il n'existe pas d'activité
08:09plus noble, plus tournée vers les autres et la bienfaisante action publique que la
08:14politique.
08:15Le débat d'idées, la confrontation loyale des points de vue et la fédération des énergies
08:19à la recherche du bien commun, c'est cela pour nous la politique.
08:24C'est pourquoi l'engagement militant nous semble si naturel, si estimable.
08:28Comme de très nombreux adhérents de partis et élus de tous bords, nous voyons l'engagement
08:35politique comme une sorte de sacerdoce, un sacerdoce laïque mais auquel il faut beaucoup
08:40sacrifier.
08:42Cet engagement politique nous apparaît être, dans la France et l'Europe d'aujourd'hui,
08:45un impératif absolu.
08:47Quand le pays s'affaisse et perd sa souveraineté, quand le peuple souffre, quand l'avenir
08:53collectif semble incertain, alors l'engagement n'est pas seulement une nécessité, c'est
08:59un devoir.
09:00Je continue à croire que la politique n'est pas ce que certains voudraient en faire, y
09:06compris avec des apparences légales et prétendument respectables.
09:10Un jeu pervers de persécution des opposants, de criminalisation des adversaires, la volonté
09:18de ruiner les partis d'opposition avec un seul objectif, garder le pouvoir alors que
09:24l'on mène le pays à la ruine et au chaos.
09:27Parce que l'activité politique est respectable et noble, elle doit être aussi respectée.
09:37Les élus ne sont pas des trophées de tableaux de chasse qu'il faudrait accrocher sur je
09:43ne sais quel mur des cons.
09:44Il en va de la liberté politique dans le pays et donc de la conduite démocratique
09:52des affaires publiques.
09:53Il ne serait qu'assurant pour notre société que derrière la chasse à l'homme politique
10:00se cache l'objectif de dissuader les vocations à l'engagement public.
10:05Et c'est pourtant ce qui se profile dans notre pays, qui est confronté aujourd'hui
10:10à une très grave crise de l'engagement politique, que vous faites heureusement mentir.
10:16Alors, on peut s'interroger, et à part pour en faire des trophées sur un tableau
10:26de chasse, pourquoi ajouter l'humiliation aux poursuites à cet ancien Président de
10:31la République que nous avons pourtant largement combattu et contre lequel est requis la perte
10:36de ses droits familiaux ou cette année de prison, avec l'objectif à peine dissimulé
10:42de faire de sa faute, si tant est qu'elle existe, un acte plus durement sanctionné
10:47que la plupart des crimes.
10:48Je pense à ces incriminations dont l'intitulé « déshonorant » sont bien éloignés des
10:55faits dont on nous demande de répondre.
10:59L'humiliation, tout comme la vengeance ou le concept de tableau de chasse judiciaire,
11:05tout cela est à l'opposé de l'idée que je me fais de la justice, tout cela me fait
11:11horreur.
11:12Je ne dis pas cela pour me dérober, ce n'est ni dans ma nature, ni dans mes principes.
11:17Je le dis car c'est comme cela que je me suis présenté à l'automne dernier devant
11:22le tribunal, avec le respect que je crois dû à l'institution de la justice de d'autres
11:28pays.
11:29Je l'ai fait avec les arguments de droit et de raison qui me semblent me disculper
11:33totalement ainsi que mes compagnons ou notre parti.
11:36Je l'ai fait avec la confiance qu'un justiciable est en droit de placer dans la
11:42justice d'un pays démocratique.
11:44Cette affaire, je le rappelle, fut engagée à l'instigation de nos adversaires socialistes
11:50du Parlement européen, avec le bras lourdement armé d'institutions européennes, plus
11:56enclines d'ailleurs à regarder la paille qui est dans l'œil de ses opposants que
12:01la poutre qui est dans celui de ses soutiens et même de ses membres ou dirigeants les
12:06plus haut placés.
12:07Des affaires récentes de lourdes corruptions en témoignent d'ailleurs, le Qatar-Gate,
12:13le Huawei, des affaires pour lesquelles l'OLAF, cet organisme totalitaire de la Commission
12:18européenne, a préféré regarder ailleurs.
12:20Ce service de police interne au Parlement européen, dont le fonctionnement et les pratiques
12:28sont contraires à tous les principes de droit, critiqué d'ailleurs à maintes reprises
12:32dans des rapports parlementaires notamment, concentre sa malsaine énergie à monter
12:37des dossiers contre les Etats, contre les fonctionnaires, chère Fabrice Légeri, tu
12:44sais de quoi je parle, ou les personnalités qui osent s'opposer à la brutalité autoritaire
12:51de l'Union européenne.
12:52Nous étions dès le départ, vous le voyez, très éloignés des motivations de droit
12:57et d'une démarche judiciaire exempte de partialité politique.
13:02Je n'hésite pas à souligner la dimension politique dans le procès qui nous est fait,
13:08car comme pour d'autres, ce qui aurait dû ne rester qu'un simple différend administratif
13:13avec les services du Parlement européen s'est transformé en incrimination la plus sévère
13:19et la plus infamante possible.
13:21Et si l'origine de ce procès fut politique, l'audience d'une partialité affolante
13:30le fut également, tout comme l'instruction confiée à une magistrate du syndicat de
13:36la magistrature, tout comme le réquisitoire dont j'ai tout de même la cruauté de rappeler,
13:44comme l'a rappelé Jordan, que démuni de toute preuve de charge dans un des aspects
13:48du dossier, le parquet a avoué « Malgré cela, je ne me réjouis pas à demander la
13:54relax, ça me ferait trop mal ». Et enfin, bien sûr, le jugement, dont l'argumentation
14:03a presque fait l'unanimité contre elle des juristes sérieux.
14:08C'est pourquoi il faut arrêter de nous reprocher de critiquer une décision de justice.
14:15Ce n'est pas une décision de justice, c'est une décision politique.
14:20Voilà donc qu'il faudrait m'éliminer de la vie politique, sans voie de recours
14:47possible, au nom d'un soi-disant « Trouble à l'ordre public-démocratique », concept
14:54purement et simplement inventé pour l'occasion.
14:57Pardon, mais le principal et même l'unique trouble à l'ordre public-démocratique,
15:03c'est bien celui qui consiste à empêcher l'unique souverain, le peuple, de s'exprimer.
15:07C'est pourquoi j'affirme que cette décision politique a non seulement bafoué l'état
15:21de droit, mais aussi l'état de démocratie.
15:23Alors que ce soit clair, nous ne mettons pas toute la justice dans le même sac.
15:29Nous n'oublions pas qu'il y a des juges exemplaires qui font leur travail avec impartialité,
15:35respect des justiciables et soucis du droit.
15:37Nous condamnons bien sûr les insultes et les menaces contre les magistrats, tous les
15:43magistrats.
15:44Elles sont indignes et ne rendent pas service à la cause qui est résumée par un des plus
15:49beaux mots de notre langue, la justice.
15:52Vous l'avez compris, nous ne demandons pas d'être au-dessus des lois, mais pas au-dessous
16:01des lois.
16:02Nous ne sommes pas des sous-citoyens, parce que nous aurions commis le crime aux yeux
16:13de certains d'avoir fait de la défense de la patrie et de sa souveraineté le combat
16:18de nos vies.
16:19Les 13 millions d'électeurs qui nous font l'honneur de leur vote et de leur confiance
16:25ne sont pas des demi-citoyens qui devraient battre leur coulpe pour leur hérésie, pas
16:31des justiciables de seconde zone à qui pourraient être déniés les droits élémentaires de
16:37citoyens ou de justiciables.
16:39Faut-il rappeler qu'ayant réuni plus de 37% des voix aux législatives et 31% aux
16:49européennes, nous sommes déjà privés de la moindre fonction, même symbolique à l'Assemblée
16:59nationale ou au Parlement européen, qui donne des leçons de démocratie matin, midi
17:06et soir.
17:07Comment croire qu'en France, le pays des lumières et des droits de l'homme, on puisse
17:12gouverner en ayant recueilli 5% des voix et qu'on interdise de toute fonction un parti
17:18qui réunit 37% des suffrages ?
17:20Dans ces conditions, je le dis, notre combat est aussi un combat pour les droits civiques,
17:35parce qu'il existe manifestement en France plusieurs catégories de citoyens.
17:39Imaginez, mes amis, que certains esprits chagrins et intolérants se sont même offusqués que
17:47nous puissions nous réunir aujourd'hui sur cette place, dans la capitale de notre
17:54pays, comme si le droit de réunion devait aussi nous être retiré.
18:00Les mêmes, d'ailleurs, qui ne trouvent rien de scandaleux à manifester avec violence
18:08contre le résultat des élections, nous reprochent avec des arguments aussi grossiers qu'outrageants,
18:16aussi excessifs que ridicules, de faire un meeting de soutien à la démocratie et
18:21d'exprimer notre indignation, quand sont violés aussi évidemment les principes fondateurs
18:27de notre État de droit.
18:28A tous les Français que l'on veut intoxiquer, je veux dire que notre ligne de conduite ne
18:35sera jamais celle de la brutalisation chère à d'autres formations politiques, mais celle
18:42pacifique du pasteur Martin Luther King pour les droits civiques des citoyens américains
18:48à l'époque opprimés et privés de droits.
18:50Nous entendons pour cela inviter tous les Français épris de liberté à s'engager
19:00à nos côtés dans une résistance pacifique et démocratique, une résistance populaire
19:07et patriote.
19:09Nous allons continuer à lutter, comme nous le faisons, dans la discipline et la dignité,
19:16malgré les provocations qui ne manqueront pas d'intervenir et auxquelles, au désespoir
19:21de nos opposants, nous ne céderons pas.
19:23Malgré les fantasmes de nos adversaires, il n'y a chez nous aucun esprit de sédition,
19:37seulement la volonté inaltérable de défendre pour nous et pour tous les Français de métropole,
19:44d'outre-mer et du monde qui sont exclus ou se sentent exclus leurs droits, tous leurs
19:50droits.
19:51C'est justement parce que nous sommes attachés à l'état de droit que nous nous insurgeons
19:56contre son dévoiement, son instrumentalisation, non par les juges, mais par des juges qui
20:03ont décidé de faire de nos institutions les plus sacrées l'outil de leur idéologie
20:08avec un sentiment de toute puissance.
20:10Personne, et surtout pas les défenseurs du principe d'indépendance de la justice,
20:18ne peut cautionner le fait que des magistrats sous couvert d'appartenance syndicale se
20:23taquent de mener un combat militant ou vertement politique contre les patriotes, un combat ostensible
20:30et revendiqué dans un esprit de vengeance politique.
20:34A ce titre, le communiqué du syndicat de la magistrature rappelé par Jordan est en
20:39même temps éloquent et inquiétant.
20:42Personne, et surtout pas les défenseurs du principe d'indépendance de la justice,
20:48ne peut cautionner le fait que des magistrats criminalisent des idées politiques souverainistes
20:53ou en fassent une circonstance aggravante.
20:57Je rappelle l'argument insensé du tribunal.
20:59Je cite « L'atteinte aux intérêts de l'Union Européenne revêt une gravité
21:06particulière dans la mesure où elle est portée, non sans un certain cynisme, mais
21:13avec détermination par un parti politique qui revendique son opposition aux institutions
21:20européennes.
21:21» Cet argument marque le caractère éminemment
21:28politique de cette décision.
21:30Qu'injusticiable peut ne pas trembler à l'idée de se voir désormais appliquer
21:37la rétroactivité de lois, de réglementations européennes ou de jurisprudence comme ça
21:42a été le cas dans cette affaire.
21:43Parce que ces idées, où son nom ne plaît pas à un juge dont l'impartialité est
21:50ainsi gravement questionnée.
21:51La justice dans un pays de droit qui se respecte ne peut pas être une loterie, mes amis.
21:58Et l'innocent doit l'attendre, pas la craindre.
22:01Pas davantage les juges ne sont des législateurs qui se substitueraient aux représentants
22:07du peuple démocratiquement élus.
22:09Chacun doit être à sa place.
22:12Et nous devons rappeler que le judiciaire n'est pas un pouvoir, mais une autorité.
22:19Qui peut justifier qu'étant présumés innocents en ayant interjeté appel, nous
22:25puissions être malgré tout rendus inéligibles par le bon vouloir d'une décision dont
22:30les plus acharnés de nos adversaires peinent à justifier l'argumentation juridique
22:34de façade ?
22:35Pire, que le droit à un recours effectif soit présenté dans cette décision pénale
22:43comme un privilège dont nous devrions être privés alors qu'il est au contraire la quintessence
22:51du droit dans une démocratie mature.
22:53Qui peut se satisfaire que la France enterre le principe de double degré de juridiction
22:59qui est une garantie faisant partie des droits fondamentaux de tout justiciable dans un état
23:04de droit ?
23:05Ce principe se fonde sur la conviction raisonnable que des juges peuvent se tromper.
23:11Et c'est si vrai que près de la moitié des décisions de première instance sont
23:17réformées ou modifiées en à peine.
23:19Qui peut enfin accepter l'effacement de notre modèle de justice dont nous étions
23:26à juste titre si fiers et dont je rappelle qu'elle reconnaît au prévenu deux droits
23:32inaliénables, le droit de se défendre, le droit de disposer d'une instruction à charge
23:39mais aussi à décharge, c'est-à-dire une procédure contradictoire qui recherche la
23:45vérité et non un système qui cherche à vous faire reconnaître par la menace de peine
23:49aggravée des incriminations dont vous êtes innocents.
23:52Je sais, l'avocate qui ne peut s'empêcher parfois, souvent, de se réveiller en moi,
24:00ne se résout pas à ce que le simple fait de se défendre lors d'un procès puisse être
24:05retenu comme une prétendue preuve de la culpabilité et serve d'argument pour faire
24:10de nous des récidivistes en puissance.
24:12Cela n'est pas la justice, ça s'appelle la chasse aux sorcières.
24:18Je ne peux me résoudre non plus à voir l'indispensable sérénité de la justice mise à mal par
24:26un jeu trouble de certains magistrats avec les médias, comme si la justice pouvait être
24:32un levier d'un combat médiatique contre les politiques.
24:35Et ce jeu trouble, il est allé jusqu'à adresser le jugement complet aux médias,
24:42le soir même du délibéré, alors que nos avocats, nous, ne l'ont eu que le lendemain.
24:49Vous l'avez compris, nous ne contestons pas la justice, mais demandons que ces dévoiements
24:59indignent d'une démocratie cesse.
25:02Dans cette incroyable inversion accusatoire, ce serait nous qui serions un danger pour
25:10la démocratie et l'état de droit.
25:12Je le dis et le redis solennellement ici, c'est nous qui sommes les plus fervents
25:19défenseurs, les plus ardents protecteurs de la démocratie et de l'état de droit.
25:25Jordan a raison, le spectacle lamentable que donne la France n'est pas à la hauteur
25:50des hautes institutions d'État qui avaient fait de notre pays une référence dans le
25:54monde.
25:55Elle n'est pas à la hauteur du message universel de la patrie des droits de l'Homme,
26:00pas à la hauteur de son image de grande démocratie éclairée.
26:04Personne hors de nos frontières ne peut comprendre qu'aujourd'hui, certains en France considèrent
26:09que l'expression démocratique du peuple souverain doit être encadrée, limitée dès
26:15lors qu'elle n'est pas conforme à leur vision.
26:161. L'article 3 de la Constitution, de notre Constitution, éclaire « La souveraineté
26:25appartient au peuple qu'il exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
26:31»
26:32On oublie souvent la linéa 2. Aucune section du peuple, ni aucun individu ne peut s'en
26:50attribuer l'exercice. Ce rappel fondamental de notre Constitution est salutaire face à
26:57ceux qui considèrent le peuple souverain comme une menace pour l'ordre public démocratique.
27:02Les réactions provenant de l'étranger soulignent combien cette décision vient
27:06heurter le modèle que la France était aux yeux du monde, cette puissance de raison respectée
27:12sur la scène internationale, pour son attachement au droit et à la justice, à qui chaque nation
27:19peut parler en confiance, d'égal à égal.
27:22Toute la presse internationale, quelle que soit sa sensibilité politique, a exprimé
27:28son trouble, voire son indignation, à la suite de la décision du lundi 31 mars 2025,
27:36y compris même le très consensuel « The Economist ».
27:40Mais au-delà de nous, au-delà de moi, ce que nous défendons aujourd'hui et dans les
27:46mois qui viennent, c'est la liberté de tous, l'état de droit pour tous, l'égalité
27:53de traitement pour tous.
27:55Ce que nous défendons, ce sont les fondements de notre démocratie qui reposent depuis Montesquieu
28:12sur le principe de la séparation des pouvoirs.
28:14Oui, je le dis, la justice ne peut s'ingérer dans la façon dont les élus conduisent leur
28:20mandat au service des Français, dès lors qu'il n'y a pas de corruption ou d'enrichissement
28:25personnel.
28:26Elle n'a pas non plus à choisir les candidats aux élections.
28:31Il y a des équilibres que notre pays doit retrouver s'il ne veut pas tomber dans un
28:36autre système que la démocratie, car tous nos principes vacillent en réalité sur leur
28:42base.
28:43Nous défendons aussi la présomption d'innocence qui, avec le secret de l'instruction, doit
28:50manifestement être urgentement rétablie dans notre pays, parce que lorsque les droits
28:54des justiciables disparaissent, lorsqu'ils sont quotidiennement bafoués par le tribunal
28:59médiatique, tous les citoyens sont concernés parce qu'ils sont tous potentiellement menacés.
29:06Nous ne sommes pas les seuls à nous en inquiéter.
29:09Des voix en dehors de notre mouvement et parfois venues de camps opposés au RN se
29:15sont élevées pour souligner le caractère contestable et même fantasque des fondements
29:21juridiques de ce jugement.
29:23Leur honnêteté intellectuelle les honore, leur liberté d'esprit et leur courage honorent
29:30la France.
29:31Ces prises de position montrent que ce combat pour la justice, ce combat pour le droit n'est
29:36pas seulement le nôtre, mais celui de la société toute entière, de l'institution
29:40elle-même, de la communauté judiciaire et bien sûr du chef de l'État, garant du bon
29:46fonctionnement des institutions.
29:47Vous savez, la décision dont nous sommes victimes, comme les décisions injustes qui
29:55frappent tant de justiciables en France, soit par les délais, soit par des résultats déroutants,
30:00sont aussi le signe d'une érosion de nos institutions, que l'on ressent dans les
30:04études d'opinion et qui démontrent une perte de confiance des Français dans leur
30:08justice.
30:09Ce constat ne fait que renforcer notre détermination de voir l'État se redresser dans ses fondements.
30:14Or, il n'y a pas de redressement de l'État sans renouer avec une confiance populaire
30:19en la justice.
30:20La justice a un rôle essentiel et noble auquel je crois profondément.
30:24Par son exemplarité et son sens du bien commun, la justice, consciente de la portée de ses
30:30décisions et de son rôle social, doit rassurer et fédérer les citoyens.
30:34Nous lui en donnerons les moyens matériels et humains.
30:38A elle, sans attendre de se livrer aussi à une introspection et de ne pas se couper du
30:45pays en s'enfermant encore davantage dans une logique corporatiste.
30:49Je veux croire que cette affaire aura un effet positif et permettra une prise de conscience
30:55sur l'état de l'État de droit dans notre pays, sur la notion sacrée des droits de
31:00la défense, sur la place de la justice dans notre société, sur le droit du peuple à
31:04choisir ses représentants, c'est-à-dire en un mot, sur la démocratie.
31:08Ceux qui tentent de nous soumettre ou de nous faire baisser la tête ne paraissent grands
31:14qu'à ceux qui sont déjà à genoux.
31:16Nous nous sommes debout pour la justice, pour le peuple et pour la France.
31:26Aujourd'hui est un jour historique, un jour où se lève avec joie et ferveur un grand
31:36mouvement en faveur de la liberté du peuple.
31:39Cette aspiration à la protection, au respect, comme le refit des citoyens d'être traités
31:44en sujet, est irrépressible et je le crois irrésistible.
31:51Cette aspiration est la nôtre, c'est cela que nous défendons, envers et contre tout
31:56depuis des décennies et je crois profondément que nous sommes le seul mouvement à être
32:03assez solide et assez courageux pour mener ce combat.
32:06Alors, mes amis, n'oubliez jamais les raisons pour lesquelles ils nous attaquent si durement,
32:20avec tant de déloyauté.
32:22N'oubliez jamais qu'ils ne font cela que pour une seule raison, nous sommes en train
32:29de gagner, vous êtes en train de gagner !
32:37N'oubliez jamais qu'ils sont pleinement conscients de l'immense vague que constituent
32:52d'élection en élection vos millions de bulletins de vote, n'oubliez jamais que nous sommes
32:57le parti des bâtisseurs, le parti des conquérants, le parti des amoureux infatigables de notre
33:04grande et belle nation, n'oubliez jamais que nous devons garder chevillé au corps
33:10et au cœur la seule cause, la plus belle cause qui vaille, la France !
33:15De partout, les citoyens de tous bords politiques, de toutes origines, de toutes confessions
33:29doivent nous rejoindre pour conduire cette œuvre de redressement national et de refondation
33:34sociale.
33:35J'ai besoin pour cela de votre persévérance, de votre courage, de votre combattivité,
33:43de votre solidité, de votre espérance, ce sera une formidable aventure politique et
33:52humaine.
33:54Ce sera pour chacun d'entre vous la plus haute mission de votre vie et lorsque la victoire
34:00viendra, ce sera pour la France l'aube de la Renaissance ! Vive la justice, vive la
34:07République, vive la France !

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