Les meilleurs souvenirs de Laurence Boccolini datent de ses années radio. Voilà pourquoi Eva Kruyver a raconté les anecdotes les plus improbables de sa carrière sur les ondes. Ses débuts à Versailles dans une radio proche d'une ferme, sa rencontre avec Michel Drucker ou encore la fois où elle n'a pas reconnu Jimmy Page à Los Angeles, découvrez les en vidéo !
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00:0011h30, 12h30, on refait la télé sur RTL, les improbables d'Eva Kruiver.
00:07Une fois n'est pas coutume, on va finir par le début, vos débuts à la radio, Laurence Boccolini, avec Eva Kruiver.
00:13Bonjour Eva ! Bonjour tout le monde !
00:14Bonjour Eva ! C'est quoi ce record ?
00:16Vous avez donc trouvé des infos improbables sur les débuts de Laurence au micro.
00:19Bonjour Laurence, ou plutôt bonjour Chloé.
00:22C'était votre pseudo dans l'une de vos premières radios, dans votre ville de naissance, Versailles.
00:26C'est le patron de la station qui avait choisi ce prénom, c'est ça ?
00:29C'est la radio de Versailles, donc c'est la radio des nouvelles de Versailles, vous imaginez déjà ?
00:33Et donc moi je voulais absolument faire de la radio, et il m'avait dit mais il n'y a pas de soucis, c'est formidable,
00:37par contre ton nom, non, c'est pas possible, c'est moche.
00:39Pas quoi ? Pas assez sexy ? Pas assez radio ?
00:41Laurence, ça ne fait pas radio, c'est moche, c'est nul, voilà.
00:43Chloé quoi, mais qui n'a pas existé bien longtemps.
00:45Non, non, et il me dit tu vas t'appeler Chloé.
00:49Ça, ça prend quand même, ça m'a pris trois secondes, j'ai dit oui, d'accord, il n'y a aucun problème,
00:54et j'ai resté trois jours, voilà.
00:56Il m'a dit tu as tous les talents, vendredi j'étais nul, donc je suis parti.
01:00On va parler d'une autre radio de vos débuts, c'est Radio Télé Yvelines.
01:04Eva, vous avez trouvé dans le livre de Laurence Boccolini des détails croustillants
01:08sur cette radio locale des plus improbables, on va dire.
01:11Oui, on était bien loin des studios professionnels que vous connaîtrez plus tard,
01:16puisque Radio Télé Yvelines était installée au-dessus d'une ferme,
01:20c'est-à-dire à quelques mètres seulement d'un poulailler,
01:23un espace de dix mètres carrés colonisé par des araignées qui sortaient du bac à disques.
01:28Vous n'êtes donc pas arachnophobe, Laurence ?
01:30Si, complètement, c'est pour ça, je déteste ça.
01:33Oui, c'était le début des radios libres, on s'installait où on pouvait,
01:36on avait le droit pour mettre un émetteur, et là ils avaient le droit de mettre l'émetteur,
01:40un monsieur très sympa nous avait prêté, enfin pas à moi, mais au-dessus des clapiers.
01:45Voilà, donc il y a la cour de la ferme avec le chien qui a droit avec la chaîne,
01:48et nous on travaillait au-dessus, c'était dix mètres carrés.
01:51Mais ce qui est génial, c'est que vous arrivez quand même à faire venir des invités de premier plan,
01:54je pense à Alain Bachung qui vient vous voir.
01:56Plus de 40 km de Paris, le soir on essayait d'avoir des invités,
02:00et les invités avaient bien compris que l'AFM c'était l'avenir,
02:03et on a eu Bachung qui est venu avec sa femme,
02:06et on a fait une émission avec Bachung dans cinq mètres carrés,
02:09et puis à un moment Bachung a dit j'ai faim, on a été commander des pizzas,
02:12et on a fait l'émission avec Bachung en mangeant nos pizzas, c'est un souvenir.
02:15Et oui, c'était les joies et les improbabilités joyeuses du début.
02:18Ben oui, après c'était dur.
02:20Eva, vous allez maintenant nous révéler comment Laurence Boccolini
02:23a réussi à rentrer à RTL grâce à Michel Drucker.
02:26Vous avez 17 ans, Michel Drucker est une star de l'antenne d'RTL,
02:30et vous faites preuve d'un culot incroyable.
02:32Vous appelez carrément son bureau, et là, surprise,
02:34on vous passe Michel Drucker au téléphone,
02:36et il vous donne rendez-vous à son mythique studio Gabriel.
02:39Vous lui confiez alors vos envies de radio,
02:41il vous donne le numéro de téléphone de la personne en charge du recrutement des stagiaires à RTL.
02:45Vous nous rappelez la très jolie phrase que Michel Drucker vous a dite ?
02:49Il m'a dit, Laurence, je vous mets le pied droit dans la radio,
02:53débrouillez-vous pour mettre le pied gauche.
02:55Je pense que j'ai mis le pied gauche depuis longtemps quand même.
02:57Il m'a dit ça.
02:58Quand vous l'avez recroisé quelques années plus tard,
03:00il me raconte la même histoire à chaque fois.
03:02Il se souvenait de ça ?
03:03Non, il me dit la même histoire.
03:07Il aime bien, et moi je suis très fière de ça,
03:09parce que d'abord ça prouve que c'est un mec vraiment extraordinaire,
03:11parce qu'il n'avait aucune raison de le faire.
03:13Je pense qu'il sentait le pipeau.
03:15Je racontais n'importe quoi, j'avais été le voir au flanc,
03:18et il a vu quelqu'un qui était tellement...
03:20Je l'ai vu sur son plateau télé,
03:21donc j'aurais très bien pu dire, je veux être stagiaire à la télé,
03:24il n'y avait rien à faire, moi je voulais être à la radio.
03:27Donc il m'a dit, je vous donne le numéro de Micheline Flock,
03:33je m'en rappelle très bien, vous l'appelez,
03:36vous irez peut-être au Standard, je vous mets le pied droit,
03:38à vous de mettre le pied gauche.
03:39Vous avez fait le pied droit au Standard,
03:41pied gauche après, c'était derrière la porte des grosses têtes,
03:45sur laquelle vous étiez assistante, vous ne l'avez pas souvent vue,
03:47puisque vous étiez plantée derrière la porte.
03:49En fait il arrivait, l'assistante disait, il arrive.
03:51Et moi comme j'étais derrière la porte, quand il ouvrait la porte,
03:54j'étais collée contre le mur avec les sacs de courrier,
03:59parce que je triais les sacs de cartes postales.
04:01Vous êtes celle qui ne l'a jamais vue,
04:03flanquée sous le courrier derrière la porte.
04:05Il m'a revue après quand j'étais sociétaire des grosses têtes, c'est tout.
04:08Deux ans avant d'arriver à RTL,
04:10vous aviez déjà réalisé une interview sur notre antenne,
04:13et pas des moindres, puisque vous aviez rencontré une star mondiale.
04:16Oui.
04:31A 15 ans, vous avez gagné le droit d'interviewer Elton John
04:34grâce à un concours lancé par un animateur d'RTL, Jean-Bernard Hébé.
04:38Pour participer, il fallait t'envoyer une carte postale
04:40avec une question pour le chanteur.
04:42Mais vous, vous n'étiez pas contentée de ça,
04:46Non, je ne sais pas, 57, non ?
04:48Nous, on a 53.
04:50Et en fait, je suis passée dans le grand studio, dans les coulisses,
04:53et Jean-Bernard Hébé a fait toute l'émission avec moi à côté,
04:56en disant, voilà la personne qui a envoyé 40, 50 cartes postales,
05:00et toutes les questions sont bonnes.
05:02Donc, ça laissait deviner un petit peu ce que vous alliez devenir,
05:05et quel allait être votre avenir professionnel, Laurence Boccolini.
05:08En plus, vous avez eu un petit smack d'Elton John, je crois.
05:10Oui, ça, bon.
05:11Vous auriez envie de refaire de la radio, ou vous préférez rester sur vous ?
05:14Non, je reste sur mes acquis. Je reste sur mes bons souvenirs.
05:17On se doit aussi de parler de vos années américaines, Laurence Boccolini.
05:20Mes années américaines !
05:22On croit que c'est qui m'a mis la lignée !
05:25Attention, attention, nous n'avons pas rencontré que des stars du rock,
05:28pour Hollywood Music, le cinéma et le showbiz en général.
05:31Nous ont fourni quelques excellents moments.
05:33Chuck Michels, The Porkies, Bette Midler, Christopher Reeve, le Superman.
05:37Et enfin, Michael Douglas, producteur et acteur,
05:40avec à son actif, à la poursuite du diamant vert,
05:43les Jewels of the Nile.
05:45C'est tout, les gars.
05:46Hollywood, Hollywood Music.
05:49On entend tout swing, c'était le sponsor.
05:51Hollywood, vous y êtes allé.
05:53Pour réaliser des interviews radio, Laurence Boccolini.
05:56Ce voyage à Los Angeles vous aura permis de rencontrer d'immenses stars.
06:00Et pourtant, vous n'avez pas du tout été impressionnée.
06:02Mais pourquoi ça, Eva ?
06:04Eh bien, tout simplement.
06:06Vous qui nous écoutez, franchement, soyez attentifs.
06:08Ça, ça vaut son pesant de cacahuètes.
06:10Pourquoi alors elle n'a pas été impressionnée ?
06:12Je sens ma carrière.
06:13Vous ne les avez pas reconnus.
06:15Non, pas tout le monde.
06:17Il y en a, j'ai reconnu.
06:19Et quand je les reconnaissais, je ne les comprenais pas.
06:21C'était compliqué.
06:22Elle n'a pas reconnu qui, Eva ?
06:23Alors, Billy Dee Williams, le Lando Calrissian de Star Wars.
06:26Pas du tout.
06:27C'est pourtant votre saga fétiche, Laurence.
06:28Oui, j'aime bien.
06:29Bah non, je ne l'ai pas reconnu.
06:30Le pire du pire.
06:31Jimmy Page, le leader du légendaire groupe de rock Led Zeppelin.
06:34Vous avez passé une heure avec lui dans son concert.
06:38Sans jamais le reconnaître, Laurence.
06:40Non, mais j'ai dit...
06:41Vous étiez là pour l'interviewer pourtant.
06:42Mais le pire, ce n'est pas ça.
06:43Le pire, c'est que lorsqu'il vous demande si vous avez apprécié son concert,
06:47vous lui répondez ceci.
06:49C'était nul.
06:50Parce que je n'ai rien vu à côté des pièces pourries.
06:53Oh le malaise.
06:54Vous savez, on a des fixeurs là-bas.
06:56Des gens qui prennent contact.
06:57J'avais une fixeuse qui me prenait des rendez-vous.
07:00Qui me dit, est-ce que tu as tout ce qu'il te faut en anglais ?
07:02Et je lui dis, bah oui, je n'ai rien oublié.
07:04J'ai mon sac.
07:05Je me m'en allais maintenant parce que j'en ai marre.
07:07J'ai les yeux qui piquent.
07:08Il y a de la musique.
07:09Ça fume.
07:10Elle me dit, non, non, non, pour l'interview.
07:12Je lui dis, oui, j'aurais bien voulu la faire l'interview.
07:14Mais elle me dit, ça fait une heure que tu es assise à côté de lui.
07:20Et vous n'avez pas reconnu Jimmy Page.
07:23C'est un moment où la personne qui vous accompagne vous dit comment s'est passé l'interview,
07:26que vous comprenez que vous êtes passé à côté de votre...
07:28Je ne pouvais pas retourner en arrière.
07:29Je ne pouvais pas retourner en disant, excusez-moi, je ne vous ai pas reconnu.
07:31Il a été adorable.
07:32Il était défoncé de la scène.
07:34Il n'en pouvait plus.
07:35Il avait fait trois ans de concert.
07:36Il prenait du temps pour me parler, pour me parler de la chose.
07:38Il a dû être très touché par votre sincérité, notamment sur le fait que les places étaient pourries.
07:41Les places étaient pourries, mais ce n'était pas sa faute.
07:43Et là, il avait beaucoup changé physiquement.
07:46Je n'ai pas percuté que c'était lui.
07:48C'est difficile à expliquer.
07:50Et lui, vous ne l'avez pas reconnu en plus.
07:52Non.
07:53Quel scandale.
07:54Non.
07:55À Los Angeles, vous rencontrez également celui à qui on doit notamment cette immense tube.
08:02Robert Palmer.
08:03Lui, pour le coup, vous l'avez reconnu.
08:04Vous l'avez interviewé.
08:05Tout s'est bien passé.
08:06Jusqu'à ce que vous lui mettiez un vent de force 7.
08:10J'étais jeune.
08:12Vous l'avez écondue.
08:13Je l'ai écondue parce que j'étais jeune.
08:15Je ne savais pas ce qu'il fallait dire.
08:17Il était magnifique.
08:18Il était d'une élégance, d'une courtoisie.
08:20Il m'a dit « Asseyez-vous ».
08:22Il m'a installé dans un magnifique…
08:24C'est dix minutes après ne pas avoir reconnu le mec de Star Wars.
08:28Je n'ai jamais reconnu Billy Crystal, qui m'a parlé aussi de la France.
08:31Je ne reconnaissais personne.
08:32La fixeuse voulait me tuer.
08:34Elle était dans un état…
08:36Elle vous offrait des occasions en or à chaque fois.
08:38Elle me disait « Ce n'est pas possible ».
08:39Qu'est-ce que vous avez fait avec Robert Palmer ?
08:40Et Robert Palmer, à la fin de l'interview, ça se passe tellement bien.
08:43Il est charmant.
08:44Je suis jeune.
08:45Je suis fraîche.
08:47Et il me dit, il me prend la main, mais gentiment.
08:50Ce n'est pas du tout.
08:51Il me dit « Est-ce que ça vous plairait qu'on prenne une tasse de thé ? »
08:55Cette semaine, où vous voulez, quand vous voulez.
08:58Quand ça vous arrange, sans tout le monde.
09:00Parce qu'il y avait plein de monde qui faisait des interviews dans la suite.
09:03Et moi, au lieu de dire « Oui, bien sûr ! »
09:05Je lui dis « Ah ben non, je ne peux pas, j'ai un petit ami à Paris. »
09:09Il vous répond quoi ?
09:10Mais non, il ne m'a pas demandé en mariage.
09:12Il voulait juste prendre une tasse de thé avec moi.
09:14Il vous a dit quoi ? Il va essayer de me brancher ?
09:16Mais non, je ne sais pas ce que je me suis dit.
09:17Je n'ai trouvé que ça à dire.
09:19Et je m'en suis voulue toute ma vie.
09:20Il vous a regardé avec des yeux comme des soucoupes de tasse.
09:22C'est dommage, mais c'est dommage.
09:24Voilà, j'ai fait ça.
09:25Je disais des trucs qu'il ne fallait pas.
09:27On va dire que c'était le jet lag.
09:29C'était ça.
09:30Du coup, mon anglais n'était pas parfait.